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      L’Éducation nationale empile les réformes comme les mauvaises grippes

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 23 January, 2023 - 12:00 · 5 minutes

    Mise progressivement en place depuis 2018, cette réforme des lycées a ainsi abouti depuis l’année dernière à se passer complètement de mathématiques dans son tronc commun à partir des classes de première, ne laissant cette matière que pour les filières scientifiques. Joie, délivrance et décontraction pour une grande quantité d’élèves pour qui les mathématiques n’ont constitué qu’une forme élaborée de torture mentale tout au long de leur cursus scolaire, cette suppression leur a donc permis de se consacrer pleinement à toutes les autres matières (langues, histoire, géographie, français notamment) dont ils allaient faire leur miel lors de leurs études supérieures.

    Las : une partie de ces mêmes élèves se retrouve à présent quelque peu déconfite lorsqu’il s’agit de candidater pour les études supérieures de leur choix qui, elles, réclament ou bien un niveau suffisant en mathématiques ou, pire, d’avoir continué cette matière bien au-delà de la classe de seconde. Patatras, les choses deviennent complexes : au moment de s’inscrire sur Parcoursup, certains découvrent l’horrible réalité que l’inscription en faculté d’économie (par exemple) nécessite un niveau de mathématiques qu’ils n’ont plus.

    Bien évidemment, ici, on devra s’interroger sur le raisonnement obscur qui s’est mis en place dans la tête de ces élèves pour d’un côté s’inscrire sciemment dans les classes de première et de terminale ne comportant aucune option de mathématiques avec dans le même temps la ferme intention de poursuivre leurs études dans des disciplines pour lesquelles les mathématiques, si elles ne constituent pas un pilier fondamental, n’en sont pas moins présentes et indispensables.

    Certes, ce niveau d’inconséquence portera à sourire pour des jeunes qui prétendent assez vite à participer à la société et plus alarmant, frétillent d’aise à la perspective de voter et s’engager politiquement pour certains d’entre eux…

    Cependant, ce constat ne devra surtout pas faire oublier que ce pataquès vient s’ajouter aux trop nombreux autres qui s’empilent maintenant depuis des années pour tout ce qui touche l’instruction des enfants français : alors que l’Éducation nationale permettait jusque dans les années 1970 de former des individus aptes à s’insérer dans la société, les décennies suivantes ont violemment bénéficié de chacune des lubies du moment, de réformes toutes moins habiles et pertinentes les unes que les autres et la mise en place de systèmes d’orientation ayant spectaculairement échoué à produire autre chose qu’un désastre.

    Il faut ici évoquer l’incompétence fulgurante des ministres et des administrations qu’ils ont, les uns après les autres, fait semblant de cornaquer dans le marais putride dans lequel l’équipage s’est enfoncé depuis des lustres et continue d’y barboter calmement.

    Doit-on réellement s’appesantir sur les ratages, maintenant multiples et retentissants, de Parcoursup qui, d’année en année, étonne par sa capacité à inventer des situations toujours plus ubuesques, à laisser sur le carreau des étudiants, à produire des affectations farfelues et à ne pas tenir compte ni des souhaits ni des réalités de terrain ? On pourra arguer que seul un tout petit pourcentage d’élèves se retrouve consciencieusement embrouillé (pour ne pas dire broyé) par ce système mal fichu mais même un petit pourcentage, sur un grand nombre d’étudiants, cela finit par faire beaucoup.

    Et à la fin, c’est toujours trop pour quelque chose qui devrait se passer sans anicroches au point que même le chef de l’État, pourtant pas réputé pour être en prise directe avec la réalité, finisse par admettre que ce truc est une usine à gaz stressante , rejoignant en cela les témoignages (nombreux) de ceux qui ont dû l’expérimenter.

    Quant au reste, force est de constater que malgré l’empilement frénétique de réformes, le niveau scolaire des Français ne s’améliore pas, au contraire . Tout se passe comme si la succession de ministres hétéroclites n’avaient absolument pas aidé l’institution à simplement faire son travail, au contraire même. C’est à se demander si les efforts n’ont pas été portés de façon systématique et avec application sur à peu près tout sur ce qu’il ne faut pas faire.

    Les exégètes des enquêtes de niveau scolaire menées ces dernières décennies multiplient les tergiversations, les euphémismes et les atermoiements pour ne surtout pas regarder la réalité en face et avouer que le Roi est nu, ou qu’il est, au mieux, vêtu de fripes rapiécées : la France n’est plus que l’ombre de ce qu’elle fut il y a 25 ans, et à plus forte raison il y a 50 ou 100 ans.

    Tant et si bien que la récente suppression des mathématiques du tronc commun des classes de première et de terminale a provoqué des dégâts déjà visibles une paire d’années après cette magnifique initiative, au point tel que l’actuel ministricule en charge du Titanic éducationnel français a été obligé de convenir qu’il y avait un souci et qu’il fallait faire marche arrière : dès la rentrée 2023, les mathématiques reviennent dans le tronc commun .

    Mhmh enfin, en théorie… Les dissensions se creusent entre la tête du ministère et l’administration, pour laquelle rien n’est réellement acté . Si vous êtes élève en 2023, bonne chance pour savoir ce qui va se passer exactement…

    En somme, le bordel incompréhensible qui a présidé à l’instigation d’un Parcoursup finalement mal fichu et encombrant n’a pas été contenu et le voilà qui perfuse maintenant toutes les strates de l’administration scolaire française. Le programme, les options, la nature précise du tronc commun et ce qu’on doit faire ou ne pas faire n’est plus qu’une vaste soupe conditionnelle et floue. Pour tout dire, on dirait les douzaines de pages de protocoles sanitaires que Blanquer et sa fine équipe de malades mentaux ont pondu pendant la crise pandémique en espérant rendre simple le fatras d’injonctions contradictoires qui constituait la position officielle du gouvernement en la matière.

    Dans ce bouillon opaque de réformes indéchiffrables ajoutées les unes aux autres, l’élève n’est plus qu’une variable d’ajustement. Et comme de surcroît, tout a été fait pour qu’il ne soit pas de plus en plus autonome et affûté, mais exactement le contraire, on ne parvient qu’à une unique conclusion : ce pays est foutu.

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      Maths pour tous, la fausse réforme

      Jean-Baptiste Noé · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 18 November, 2022 - 04:15 · 4 minutes

    Classes préparatoires et universités s’étaient émues de l’effondrement du niveau en mathématiques . Le responsable désigné fut la disparition des mathématiques obligatoires en Première et Terminale, à la suite de la réforme Blanquer .

    Son successeur vient de revenir dessus en mettant 1 h 30 de mathématiques pour tous les lycéens. Si le geste est unanimement approuvé par les acteurs de l’éducation, il suscite pourtant plusieurs interrogations, que peu de personnes soulèvent.

    Où les mettre ?

    La première est celle de la faisabilité.

    Comme très souvent en matière éducative, les idées ne tiennent jamais compte des réalités matérielles. Dans des emplois du temps qui sont déjà saturés, où ajouter 1 h 30 de cours hebdomadaire ? C’est quasiment mission impossible, ce qui va probablement contraindre à supprimer 1 h 30 de cours ailleurs afin de faire tenir le volume horaire.

    Quoi que l’on pense de la réforme Blanquer , elle a sa logique et sa structure propres. La tripatouiller en retirant des heures ici et en en ajoutant là revient à mettre à mal l’ensemble de l’édifice. Comment alors articuler les options et les matières obligatoires, comment valoriser les filières choisies ? Des cours sont ajoutés sous le coup de l’émotion sans aucune analyse globale de la réforme. Une réforme qui, entre confinements et ajustements, n’a jamais été appliquée dans son entièreté et qui est désormais mise à mal dans sa structure de cours.

    Cet ajout n’est nullement anodin pour la structure générale des cours. C’est à une refonte générale qu’il eut fallu se livrer pour aboutir à des programmes qui soient autre chose que des accumulations de rustines.

    Le coût de l’opération n’a pas non plus été communiqué, de même que sa faisabilité humaine. L’une des raisons non avouées de cette suppression des mathématiques est le manque de professeurs. Où trouver les ressources humaines pour effectuer ces cours supplémentaires ? 1 h 30 semble peu, mais cumulé sur les classes et sur l’année, cela finit par représenter un volume très important pour les lycées.

    Un problème d’égalité

    Plus gênant en revanche, l’idéologie qui sous-tend cet ajustement structurel : il faudrait aboutir à une égalité fille/garçon en termes d’études scientifiques suivies. On a ainsi vu apparaître de nombreux commentaires demandant qu’il y ait 50 % de filles dans les études scientifiques. Toujours l’obsession de la parité par construction sociale.

    C’est un fait, il y a davantage de filles en étude de droit, de lettres et d’infirmières et davantage de garçons en étude d’informatique et de sciences. Cette réalité, qui résulte d’une liberté de choix, est insupportable pour les tenants du constructivisme social. Il faut absolument nier la différence fille/garçon et donc aboutir à une égalité sexuée dans le choix des études. À ce titre, pourquoi ne pas s’émouvoir de l’absence de parité dans les études de droit, pourquoi ne pas demander qu’il y ait 50 % de garçons parmi les sages-femmes ?

    Au lieu de s’assurer et de permettre que chacun puisse développer ses talents et ses capacités au mieux, le législateur intervient par idéologie pour établir sa planification sociale. Ce qui est fort inquiétant.

    D’autant que la réalité est l’inverse de ce que croient les idéologues. Lors de mes recherches, qui ont abouti à mon ouvrage La non-mixité à l’école. Au-delà du tabou, pour une éducation innovante , j’avais ainsi démontré comment la mixité scolaire a conduit à créer des stéréotypes de genre qui conduisent à la situation actuelle d’une polarisation sexuée des études. Aux États-Unis, au début du XX e siècle, dans la région de Boston (cas étudié dans l’ouvrage), les filles choisissaient davantage les sciences que les garçons qui choisissaient eux-mêmes davantage le droit que les filles. C’est-à-dire l’inverse d’aujourd’hui, le tout dans un cadre scolaire non mixte.

    Dans les écoles non mixtes d’aujourd’hui (que nous appelons écoles différenciées), les filles choisissent davantage les études scientifiques que la moyenne nationale et les garçons optent plus pour les études juridiques et littéraires. Des cas confirmés dans tous les pays européens étudiés : Suisse, Italie, Espagne, France, Royaume-Uni. L’école mixte a renforcé les stéréotypes de genre en créant l’idée qu’il existe des matières « pour les filles » et d’autres « pour les garçons ».

    Une réalité que les idéologues de la rue de Grenelle ne veulent pas voir, tout obnubilés qu’ils sont par leurs expériences sociales réalisées sur les enfants.

    L’objectif d’améliorer le niveau scientifique des lycéens est une bonne chose, mais le problème ne se règle pas en première et doit s’inscrire dans une revalorisation globale, dès les classes de primaire. Celui de créer un nivellement égalitaire et une obsession paritaire est en revanche fort mauvais et très inquiétant.

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      Hugo Duminil-Copin remporte la médaille Fields avec trois autres mathématiciens

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 5 July, 2022 - 07:37

    Hugo Duminil-Copin, le 28 juin 2022. Hugo Duminil-Copin, le 28 juin 2022.

    MATHÉMATIQUES - Parmi les quatre mathématiciens qui ont remporté la médaille Fields , ce mardi 5 juillet, figurent le Français Hugo Duminil-Copin et l’Ukrainienne Maryna Viazovska, la deuxième femme à recevoir cette prestigieuse distinction depuis la création du prix en 1936.

    Les deux autres lauréats de cette récompense délivrée tous les quatre ans, considérée comme l’équivalent d’un “Nobel de mathématiques”, sont le chercheur basé aux États-Unis June Huh et le Britannique James Maynard. La médaille célèbre les “découvertes exceptionnelles” de chercheurs de moins de 40 ans.

    À voir également sur Le HuffPost: Des robots testés sur l’Etna avant d’aller sur la Lune

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      Microsoft se dit qu’une calculette dans Edge est une bonne idée, alors qu’il y en a déjà partout

      news.movim.eu / Numerama · Thursday, 23 June, 2022 - 12:12

    calculette calculatrice

    Une future version du navigateur Edge devrait accueillir une calculette. Un ajout qui peut sembler superflu, tant l'outil est déjà disponible partout. [Lire la suite]

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      Les mathématiques de retour (mais non obligatoire) en Première à la rentrée 2022

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 2 June, 2022 - 14:15 · 3 minutes

    Macron confirme le retour (non obligatoire) des maths en Première à la rentrée 2022 Macron confirme le retour (non obligatoire) des maths en Première à la rentrée 2022

    POLITIQUE - Prendre un nombre donné d’heures de maths. En soustraire une partie. Puis finalement, additionner la somme soustraite. Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi 2 juin, lors d’une visite à Marseille, le retour des mathématiques “en option”, “non obligatoire”, en classe de Première dès la rentrée prochaine.

    “Comme je m’y étais engagé en campagne, nous réintroduirons en classe de Première la possibilité de choisir les mathématiques en option”, a déclaré le président de la République. “Il y aura toujours la spécialité maths, mais il y aura la possibilité offerte à tous les élèves de choisir hors de la spécialité l’heure et demie de mathématiques qui avait été sortie du tronc commun”, a-t-il ajouté.

    Emmanuel Macron a souligné que cet enseignement “ne sera(it) pas obligatoire dès cette première année”, afin de “le faire vite”. “Je pense qu’il faut aussi sortir de ce dilemme, avant que ce soit obligatoire. Laissons la liberté aux enfants et aux familles”, a-t-il poursuivi. “On va leur offrir cette liberté qui correspond à mon engagement”.

    Décrochage important après la réforme de Blanquer

    Depuis la réforme du lycée en 2019 mise en place par le précédent ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer , les mathématiques ne faisaient plus partie des matières enseignées à tous les lycéens (le tronc commun). Auparavant, même les élèves en filière littéraire bénéficiaient d’un enseignement mathématique.

    Ce changement avait eu pour conséquence une baisse drastique du nombre d’élèves en mathématiques en classe de terminale. Le décrochage était particulièrement flagrant chez les filles, qui “se considèrent souvent d’un niveau insuffisant”. Pourtant, “il n’y a aucune différence entre les filles et les garçons” dans leur capacité à faire des mathématiques, soulignait auprès du HuffPost Sébastien Planchenault, président de l’Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public (APMEP).

    En mars, un rapport d’experts avait donc préconisé de réintroduire les mathématiques dans le tronc commun dès la classe de Première, à raison d’une heure trente à deux heures en plus par semaine. Une proposition qui figurait également dans le programme d’Emmanuel Macron, candidat à sa réélection.

    Davantage de sport au primaire à la rentrée 2022

    “Avec ce choix de réintroduction des maths ‘en option’, le gouvernement prend une troisième voie pour ne pas complètement l’appliquer dès la rentrée et ne pas non plus le repousser à 2023 car Emmanuel Macron l’avait promis”, a affirmé auprès de l’AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du second degré. Selon elle, “il s’agit d’un affichage politique”, qui ne va “malheureusement pas amener plus d’élèves, ni plus de filles à choisir les maths, alors que c’était le but”.

    Dans un communiqué, un collectif de sociétés savantes et associations de professeurs et universitaires scientifiques demande au ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye , “la mise en place d’un groupe de travail regroupant les différents acteurs compétents pour proposer des solutions pérennes pour la rentrée 2023 (...)”.

    Par ailleurs, Emmanuel Macron a également annoncé à Marseille que “dès la rentrée, les élèves d’école élémentaire fer(aie)nt 30 minutes de sport chaque jour”.

    À voir également sur Le HuffPost: Emmanuel Macron explique pourquoi il a choisi Pap Ndiaye à l’Éducation

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      1 jour, 1 ressource - La planche à clous virtuelle

      Tuesday, 5 February, 2019 - 06:35 edit · 1 minute

    1 jour, 1 ressource - La planche à clous virtuelle

    image

    Géoplan ou la « planche à clous » existe en appli web et iOS : Geoboard. Un outil que l'on va pouvoir utiliser du cycle 1 au cycle 3 :

    La version numérique nous offre les fonctionnalités suivantes :

    • Création de segments et de polygones en étirant des bandes autour des clous à la souris ou au doigt ;
    • 5 couleurs d'élastiques différentes ; (8 couleurs l'iPad) ;
    • Colorier les surfaces des figures avec une couleur transparente ;
    • Changer de planches : carré standard à 25 clous, un panneau rectangulaire avec 150 clous ou un panneau circulaire avec 13 clous (1 central et 12 périphériques) qui permet des explorations avec des angles, des fractions et des mesures de temps ;
    • Changer la couleur des élastiques facilement ;
    • Afficher/masquer les lignes de quadrillage avec ou sans numérotation pour calculer plus facilement la zone et identifier les emplacements de forme ;
    • Utiliser des outils de dessin et d'annotation.

    L'application est en anglais, mais l'interface ne comporte quasiment pas de texte.

    #TICE #educnum #ecole #1j1r #mathématiques #géométrie