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      Dans son programme, la NUPES a trouvé des solutions pour solder ses désaccords

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 19 May, 2022 - 12:50 · 5 minutes

    Les solutions trouvées par la NUPES pour solder ses désaccords Les solutions trouvées par la NUPES pour solder ses désaccords

    POLITIQUE - Ne parlez plus de désaccords, mais désormais de “nuances”. Jean-Luc Mélenchon , Julien Bayou, Olivier Faure, Ian Brossat, Clémence Guetté et plusieurs cadres de la NUPES, la nouvelle alliance des partis de gauche, ont présenté ce jeudi 19 mai leur programme commun pour les élections législatives du mois de juin.

    Une feuille de route forte de 650 mesures -et huit axes- qui se veut comme un “contre-projet” aux propositions déjà portées par Emmanuel Macron et les responsables de la majorité. On y retrouve, par exemple le SMIC à 1500 euros, la retraite à 60 ans, ou le référendum d’initiative citoyenne. Tous les marqueurs (ou presque) de l’Avenir en commun, le projet défendu par la France insoumise à la présidentielle sont présents.

    A la tribune, ce jeudi, les orateurs, qu’ils soient socialistes, écologistes, insoumis ou communistes, ont loué un travail “collectif”, “historique”, pour aboutir à “cette plateforme d’idées”. Sont-ils d’accord sur tout, pour autant? Pas tout à fait. Malgré cela -et les efforts sémantiques déployés par chacun pour ne froisser personne- plusieurs points sensibles restent à éclaircir. Ou à trancher.

    33 mesures débattues

    Au total, 33 mesures sont encore en discussion, soit 5% du programme final. Ce sont les “nuances”, a ainsi expliqué Jean-Luc Mélenchon dans son propos introductif, lequel “ne veut pas laisser croire que certains sujets resteraient sous le tapis”.

    Alors, pour ne pas remettre en cause “l’essentiel”, ce sur quoi ils sont tombés d’accord, la NUPES promet ainsi une certaine autonomie à toutes ses entités. En cas de victoire, les différentes formations politiques qui forment cette alliance pourront défendre des positions, ou des subtilités, propres.

    “Ces 5% (les mesures encore en débat) seront arbitrés par le Parlement”, a ainsi expliqué le leader de la France insoumise, toujours prompt à s’imaginer à Matignon. “En toutes hypothèses, le mandat impératif n’existe pas en France, en toutes hypothèses, tous les parlementaires conservent leur liberté de vote. C’est comme ça, nous n’allons pas en changer”, a-t-il ainsi résumé, avant de marteler: “L’idée n’a pas été d’aboutir dans une fusion idéologique (...) nous ne demandons à personne de renier ses convictions.”

    Le nucléaire, sujet toujours radioactif?

    En clair: Si la NUPES s’impose en juin prochain et installe une majorité de députés à l’Assemblée nationale, les communistes, par exemple, pourront continuer à défendre le nucléaire dans le mix énergétique. Et ce, même si la majorité des partis de la nouvelle union, les Insoumis en tête, y sont farouchement opposés.

    C’est sans doute l’un des dossiers les plus épineux. “Nous sommes d’accord sur l’essentiel, néanmoins il y a un certain nombre de sujets sur lesquels nous avons des nuances, la question du nucléaire, évidemment en fait partie”, a confirmé pudiquement Ian Brossat à la tribune, le porte-parole du PCF qui remplaçait Fabien Roussel, retenu dans sa circonscription. “Nous continuerons à défendre nos convictions”.

    Pour tenter de déminer ces dossiers au maximum, Jean-Luc Mélenchon a tenté, à plusieurs reprises, de ramener les questions idéologiques à des enjeux plus concrets. “Le mot anti-nucléaire est mal choisi, on essaie de répondre à une situation”, a-t-il par exemple déclaré à la tribune, “que voulons-nous? Produire de l’électricité, c’est ça le sujet.” Conscient des divisions qui parcourent les différentes chapelles politiques, à droite comme à gauche, l’Insoumis se dit prêt à organiser un référendum sur le sujet. Comme il l’avait déjà indiqué dans la campagne présidentielle.

    “Suivant le contexte, il peut apparaître que c’est important, parce que ça se dispute beaucoup, de demander son avis au peuple Français. Et de faire un référendum”, a-t-il ainsi lancé, en insistant, malgré tout, sur le fait que “tout le monde est d’accord sur la montée en gamme des énergies renouvelables.”

    Et les relations internationales?

    Enfin, les différents partenaires de la NUPES ont également trouvé un terrain d’entente sur le chapitre européen, point de discorde fréquent. Comme dans leur accord scellé au début du mois de mai, certains parlent de “désobéir” aux règles quand d’autres préfèrent y “déroger de manière transitoire”, mais tous partagent les mêmes objectifs: “mettre fin au cours libéral et productiviste” de l’Union européenne et appliquer quoiqu’il en coûte leurs 650 mesures.

    Le tout, et c’est un ajout significatif, sans prendre part à une logique de “déconstruction” de l’Union. C’est Corinne Narassiguin, la numéro deux du PS qui s’est chargée de faire ce rappel. “La France étant un pays fondateur de l’UE, elle ne peut pas avoir pour politique la sortie de l’Union, ni sa désagrégation ou la sortie de la monnaie unique”, a-t-elle lancé à la tribune.

    Ceci dit, reste encore la question ô combien sensible de l’OTAN, dont Jean-Luc Mélenchon -et les Insoumis- sont les premiers pourfendeurs. La sortie de l’alliance n’est pas dans le programme.

    “Je vois bien que mon point de vue n’est pas partagé aujourd’hui”, admet désormais l’intéressé... mais “c’est une dissertation hors du réel: aucune décision concernant la sortie de l’Otan ne serait ratifiée par le Président, par conséquent, la question est nulle et non avenue donc je ne vois pas pourquoi je m’en torturerai.” Pratique.

    À voir également sur Le HuffPost: L’opposition n’a pas attendu pour attaquer les bilans d’Élisabeth Borne

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      Législatives 2022: Après le deal avec EELV, bientôt un accord LFI-PS?

      Paul Guyonnet / avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 2 May, 2022 - 06:28 · 4 minutes

    Après la signature d Après la signature d'un accord entre les Insoumis et EELV pour les prochaines législatives, les négociations se poursuivent avec le Parti socialiste et Olivier Faure (photo d'archive prise en avril 2020 à l'Assemblée nationale).

    POLITIQUE - L’union de la gauche va-t-elle vraiment se faire en vue des législatives du mois de juin? Dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 mai, un premier accord d’ampleur a été scellé entre la France insoumise du troisième de la dernière présidentielle, Jean-Luc Mélenchon , et les écologistes d’Europe-Écologie-Les Verts. Mais qu’en est-il des autres formations, le Parti socialiste et le Parti communiste?

    Dimanche, à l’occasion de la manifestation parisienne organisée pour la Fête du Travail, celui qui se rêve Premier ministre au terme du scrutin de juin assurait que les discussions devraient se terminer dans la nuit suivante, sans quoi elles n’aboutiraient jamais. Mais depuis, une nouvelle date butoir semble s’imposer dans les discours insoumis: celle du mardi 3 mai, anniversaire du Front populaire, grand exemple de gauche unie.

    Pour autant, et malgré la poignée de main entre Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure , le premier secrétaire du PS ce dimanche, il existe un fossé profond à combler entre LFI et les socialistes. En particulier depuis le départ du premier de Solférino, en 2008. Ce qui n’empêche pas les négociations de se poursuivre, comme l’a confirmé Olivier Faure dès dimanche, balayant au passage la deadline fixée par son homologue.

    De fortes dissensions au PS

    “Cette nuit, moi, je dors”, a-t-il ainsi répondu à Jean-Luc Mélenchon. “Il n’y a pas de ‘deadline’, il faut réussir. On voit bien qu’on n’est plus si loin que ça d’un accord. On continuera de parler ce soir.” Les discussions doivent d’ailleurs reprendre ce lundi matin au QG de la France insoumise. “Y’a pas mal de choses à regarder encore, c’est normal, on est en train de faire un truc historique”, a justifié de son côté Laurent Baumel, l’un des négociateurs socialistes. “Si on se mettait d’accord en quelques minutes ou en quelques heures, tout le monde trouverait ça suspect, c’est normal qu’on prenne le temps d’élucider les sujets”.

    Délai tenu ou pas, sur BFMTV en fin de journée, le député insoumis Alexis Corbière s’est montré optimiste : “Il y a une union politique qui est en train de se faire, c’est joyeux, c’est positif, c’est majoritaire.” Reste toutefois que le socialiste Olivier Faure doit, lui, négocier sous la pression d’une opposition interne de plus en plus véhémente .

    Son prédécesseur à la tête du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a publié dimanche une lettre ouverte évoquant notamment les velléités de LFI de “sortir des traités européens”, ramener la retraite à 60 ans et lancer des “dépenses vertigineuses impraticables”, des points qu’ Anne Hidalgo, candidate socialiste à la présidentielle , avait vivement critiqués pendant la campagne. À l’époque, le PS avait aussi reproché à Jean-Luc Mélenchon ses critiques envers un soutien à l’Ukraine au moment de l’invasion russe , et son rejet de l’Otan.

    Contempteur régulier d’Olivier Faure, Stéphane Le Foll -par ailleurs proche de François Hollande- a de la même manière lâché ses coups dimanche dans une interview au Point : “L’urgence pour Olivier Faure est de se sauver lui-même. Il est prêt à brader toute l’histoire socialiste pour un accord sur 20 circonscriptions, c’est inacceptable”. À voir donc si le premier secrétaire saura faire taire les critiques internes pour signer un accord suffisamment signifiant.

    Avec les communistes, la question nucléaire

    D’autant qu’à l’inverse d’EELV, le PS et le PC disposent tous deux d’un ancrage local important qui les pousse à demander un nombre de circonscriptions élevé. Plus en tout cas que ce que leur récent score à la présidentielle (1,75% pour Anne Hidalgo, 2,28% pour Fabien Roussel) ne semble indiquer de leur soutien populaire récent.

    Et cela sans même évoquer les divergences programmatiques. Car si EELV et LFI sont parvenus à acter leurs différences de point de vue en ce qui concerne l’Europe et à accepter de passer outre pour signer un accord, avec le Parti communiste par exemple, un désaccord profond demeure sur la question du nucléaire. Alors que Jean-Luc Mélenchon a mis au cœur de son programme une sortie complète d’ici 2050, les communistes, eux, prônent le développement du nucléaire dans le cadre d’un mix énergétique avec des sources renouvelables. “Je suis prêt à mettre de côté cette question du nucléaire”, a tout de même concédé le patron des communistes Fabien Roussel.

    “Nous sommes en route vers un accord de toute la gauche. Les communistes feront partie de cet accord, les conditions vont en être réunies”, veut ainsi croire Pierre Laurent, sénateur communiste et prédécesseur de Fabien Roussel. Au siège du parti, on espère “un accord possible dans la journée”. Les discussions reprennent ce lundi après-midi.

    À voir également sur le HuffPost : En 2017, déjà, Jean-Luc Mélenchon se voyait gagner les législatives après son score à la présidentielle

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      Législatives: Faure répond aux éléphants PS hostiles à LFI

      Anthony Berthelier · news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 1 May, 2022 - 14:22 · 5 minutes

    "Qui sont ces gens?" Faure règle ses comptes avec les éléphants PS qui veulent faire capoter l'accord avec LFI

    POLITIQUE - C’est un réquisitoire en règle... du bilan de François Hollande . Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a répondu vertement dimanche 1er mai aux socialistes “canal historique” qui dénoncent les discussions avec les Insoumis en marge des élections législatives. Parmi eux: Jean-Christophe Cambadèlis ou Stéphane Le Foll, qui accusent la direction du PS, en substance, d’être à l’origine de la détestation dont souffre le parti à la rose et au poing.

    “Qui sont ces gens qui ont été aux commandes du Parti socialiste à un moment où il était au plus haut...”, a répliqué le député de Seine-et-Marne, sur franceinfo , avant de se lancer dans un premier inventaire: “En 2012, le PS détenait, seul, à la fois l’Assemblée, le Sénat, une majorité de départements, 12 régions sur 13. Et que se passe-t-il à la fin du quinquennat? (...) On a une bérézina”.

    Règlements de comptes

    Olivier Faure estime que “ces gens-là”, qui l’accusent de mener le parti à la perte en nouant un accord avec la formation de Jean-Luc Mélenchon, devraient “se poser quelques questions, a minima”. Et il n’hésite pas, d’ailleurs, à le faire pour eux.

    “Ce que les gens me reprochent, c’est ce que tous les autres ont pu faire avant”, explique-t-il, en parlant des Français qui lui disent “plus jamais PS”. Soit ce qu’il s’est passé pendant le quinquennat de François Hollande, selon Olivier Faure, qui a énuméré des exemples fâcheux selon lui.

    Le CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi à destination des entreprises)? “Je voulais des contreparties (...), on n’a pas voulu m’écouter”, se souvient le patron actuel des roses, alors qu’il est député depuis 2012. “Sur la déchéance de nationalité? J’ai dit ‘ce n’est pas possible, faisons une peine qui frappe de la même façon tous les Français’, on m’a dit ‘ce n’est pas possible’. Voilà, ce fut le fiasco”, déballe encore Olivier Faure, avant de s’attaquer à la loi El Khomri ou à l’emploi du 49.3. Et de souffler: “que voulez-vous que je vous dise...”

    Enfin, selon lui, le Parti socialiste “paie” toujours le comportement et le manque de clarté de certaines de ses anciennes figures. “Les gens, quand ils voient Manuel Valls à la télévision, ils disent ‘c’est ça le PS’ et ils pensent que le PS ce sont des gens qui sont juste en attente de trahir quelqu’un”.

    Une réplique assassine à laquelle le principal intéressé a répondu sur Twitter après l’émission avec Olivier Faure, en fustigeant la “vieille rengaine des partis qui disparaissent et des dirigeants qui abandonnent les valeurs, l’honneur, le courage.” Rien de moins.

    Le Foll et Cambadèlis montent au créneau

    Autre cible de ces piques de l’actuel premier secrétaire du PS: Jean-Christophe Cambadèlis, le prédécesseur d’Olivier Faure à la tête des socialistes ou Stéphane Le Foll, le maire du Mans. Ce dernier accuse l’actuelle direction de “brader l’histoire” du PS pour “20 circonscriptions quand l’ancien premier secrétaire, qui a déjà plaidé “l’auto-dissolution” de son parti, appelle ce dimanche d’autres ténors à faire capoter l’accord PS - LFI.

    “Il serait temps de se coordonner pour résister et se refondre. Parlons-nous, les Amis!”, a-t-il lancé dans une “lettre ouverte à François Hollande, Bernard Cazeneuve, Jean-Marc Ayrault, Anne Hidalgo, Hélène Geoffroy, Stéphane Le Foll, Martine Aubry, Patrick Kanner, Rachid Temal, Valérie Rabault, Patrick Mennucci, Philippe Doucet et à tous les Socialistes”.

    “C’est une question stratégique qui est en cause. Il y a rarement eu dans l’histoire du Parti socialiste de congrès stratégique. Là si une identité propre renouvelée ou une intégration dans un bloc mélenchonisé”, souligne-t-il, en dénonçant “le chemin choisi par l’actuelle direction du Parti socialiste” qui fait que “le premier des battus (Jean-Luc Mélenchon, NDLR) devrait être le premier de cordée”.

    Un règlement de comptes en public qui ne semble pas être de nature à faire vaciller Olivier Faure. Le député de Seine-et-Marne a ensuite évoqué , lors de la manifestation du 1er-mai dans l’après-midi à Paris, la naissance d’un “immense espoir” à gauche avec cette coalition en vue des Insoumis, du PCF, du PS, d’EELV et des Insoumis. Outre les banderilles adressées à son propre camp, il a aussi profité de son passage sur franceinfo pour dresser la liste de ses conditions avant d’entériner cet accord. Par exemple, que le terme de “désobéissance” aux règles européennes “ne soit pas inscrit dans la plateforme commune”.

    À voir également sur le HuffPost : Jean-Luc Mélenchon se voyait déjà gagner les législatives en 2017