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      Et si la pénurie de verre était l'occasion de boire du vin autrement?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 3 May, 2022 - 09:21 · 2 minutes

    CONSOMMATION - L’huile de tournesol n’est pas la seule à subir une pénurie du fait de la guerre entre la Russie et l’Ukraine . Ces deux pays sont également parmi les fournisseurs majeurs de verre pour les exploitants européens. Dans l’Hexagone, cela se traduit par une explosion du prix des bouteilles en verre, au point d’arrêter certaines chaînes d’embouteillages, comme le rapporte RTL ce mardi 3 mai.

    Pour les vignerons, cette soudaine tension sur l’approvisionnement est une nouvelle qui vient bouleverser les calendriers, à l’heure ou l’ont recommence à déguster un verre en terrasse . Certains pourraient choisir de se tourner vers des contenants alternatifs, qui non seulement ont l’avantage d’être plus économiques, mais qui pourraient également faire du bien à la planète.

    Verre pas toujours vert...mais valeur montante

    On estime en effet à 0,7 % la part des émissions de gaz à effet de serre dans le monde qui serait due à l’alcool. Le diagnostic est sans appel: l’empreinte écologique des spiritueux est importante entre la culture de la plante, le transport, et surtout… le contenant (bouteille en verre, plastique, canette, cubi).

    Parce que le verre n’est pas toujours vert , pour réduire l’impact carbone de la bouteille de vin ou de bière, il faut changer d’emballage. Des Bag in Box aux B io’teilles , vous découvrirez en tête d’article dans un épisode de l’ Enver(t) du décor , le podcast environnement du service sciences du HuffPost , de nouveaux contenants qui n’altèrent pas le contenu.

    Attention néanmoins, cette crise de l’approvisionnement ne va pas bannir le verre de nos cuisines. Recyclable à l’infini et très peu dangereux pour la santé, le verre reste une nouvelle valeur montante dans la chasse au gaspillage.

    Mais il nous oblige à nous poser des questions environnementales importantes: la construction de filières de recyclage et de réutilisation, le besoin de faire moins de déchets lorsque nous consommons, la conservation des ressources naturelles... Des enjeux qui sont en ce moment l’objet de discussions et de votes, comme vous pouvez le redécouvrir ci-dessous dans un autre épisode de L’Enver(t) du décor publié en février 2021 .

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      Pénurie de logements : cessons les mesures qui pénalisent les investisseurs

      Institut Économique de Montréal · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 31 January, 2021 - 04:40 · 2 minutes

    logements

    Par Olivier Rancourt.
    Un article de l’Institut économique de Montréal

    Suite à la pénurie de logements abordables à Montréal, certaines voix se lèvent pour exiger un gel des loyers par le gouvernement. Bien que l’intention derrière cette demande soit noble, cette dernière rate la cible. Une telle mesure aurait des conséquences néfastes pour les foyers à faibles revenus et ne ferait qu’empirer la crise du logement à Montréal.

    Revenons aux principes économiques de base

    Lorsqu’il y a une pénurie, c’est que la quantité demandée excède la quantité offerte sur le marché. Il y a donc une pression à la hausse sur les prix pour venir rééquilibrer l’offre et la demande .

    Le cas des logements à Montréal ne fait pas exception. S’il manque de logements, il faut se tourner vers des réformes qui vont augmenter les investissements en immeubles locatifs, donc l’offre.

    On ne règle pas une pénurie en instaurant un contrôle des prix , cela ne fait que l’amplifier. En diminuant le retour sur investissement des immeubles locatifs, on  pousse plutôt l’offre à diminuer, accentuant ainsi la pénurie.

    Il faut donc plutôt rendre l’investissement dans les immeubles locatifs plus intéressant face aux autres alternatives. Montréal devrait instaurer des mesures qui facilitent la vie des propriétaires et investisseurs potentiels.

    Par exemple, les hausses de taxes à répétition dans les grandes villes diminuent les faibles marges de profits des propriétaires. Il faut y mettre un terme. Les permis de construction difficiles à obtenir sont aussi un exemple de mesures accentuant la pénurie de logements.

    Favoriser les investissements

    Il est grand temps que le gouvernement du Québec et la ville de Montréal agissent de façon concrète pour établir un cadre fiscal et réglementaire favorable aux investissements, afin de pouvoir minimiser de façon durable les dommages économiques liés à la pénurie de logements.

    Ce n’est pas en exigeant des entrepreneurs de construire des logements sociaux dans les nouveaux développements, ou en limitant les expulsions en cas de non-paiements , que l’investissement dans l’immobilier deviendra plus intéressant.

    Il faut arrêter l’hémorragie, en mettant fin aux mesures qui pénalisent les investisseurs et, indirectement, les locataires.

    Sur le web

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      Les énergies renouvelables handicapent-elles la Chine ?

      Michel Gay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 26 January, 2021 - 03:50 · 8 minutes

    énergies renouvelables

    Par Michel Gay.

    Fin 2020, plusieurs provinces dans le sud de la Chine (Zhejiang, Hunan, Jiangxi…) ont connu des restrictions de consommation d’électricité et des délestages occasionnant des arrêts de production.

    La Chine manque-t-elle d’électricité à cause des énergies renouvelables ?

    Ce phénomène est aujourd’hui un sujet d’actualité brûlant en Chine. La capacité installée du parc électrique chinois croît pourtant rapidement, atteignant 100 gigawatts (GW) chaque année, dont 60 GW d’énergies renouvelables intermittentes (EnRI).

    Alors pourquoi cette pénurie d’électricité ?

    Deux explications :

    Les restrictions de consommation d’électricité sont provoquées artificiellement dans certaines provinces parce que leur administration doit respecter les normes définies par le gouvernement sur le contrôle de la consommation électrique. C’est le cas de la province du Zhejiang qui était sur le point de dépasser ses seuils en cette période de fin d’année.

    La pénurie d’électricité a obligé de nombreuses entreprises à acheter des groupes électrogènes diesel onéreux et polluants pour assurer leur fonctionnement.

    Un manque de production d’électricité , notamment dans le Hunan et le Jiangsu dû au déploiement massif et rapide des EnRI. Les causes résultent d’un vent et d’un soleil faibles pendant une période froide hivernale entraînant une production éolienne et solaire diminuée, alors que beaucoup d’entreprises rattrapaient leur retard causé par l’épidémie de Covid-19, et que la consommation d’électricité pour le chauffage a augmenté.

    L’éolien comme le photovoltaïque sont des sources d’énergies fatales subventionnées dont la part importante dans la production d’électricité diminue la rentabilité des autres filières conventionnelles. C’est en particulier le cas pour les centrales au charbon qui dominent dans la production d’électricité chinoise et fournissent une ressource électrique stable et pilotable.

    La Chine ne peut donc pas satisfaire en même temps sa sécurité d’approvisionnement en électricité, le développement des EnRI et la baisse de production des centrales au charbon qui permet de pallier les variations de l’éolien et du solaire.

    Le paradoxe chinois avec le développement des énergies renouvelables

    Assurer la sécurité d’approvisionnement en électricité implique paradoxalement la construction de nouvelles centrales au charbon dans certaines régions chinoises alors qu’elles fonctionnent aujourd’hui seulement 4300 heures par an en moyenne à l’échelle nationale. L’équilibre financier estimé à 5500 heures ne peut plus être atteint avec l’essor des EnRI subventionnées prioritaires sur le réseau.

    Toutefois, le développement des EnRI atteindrait rapidement le maximum supportable pour la sécurité du réseau d’électricité si la filière au charbon ne disposait pas d’une capacité excédentaire pour compenser leurs absences et sécuriser l’approvisionnement.

    Dans cet objectif, la Chine envisage de subventionner les prix de l’électricité issue du charbon bien que la pollution atmosphérique soit devenue un problème politique important pour le pouvoir chinois.

    Préoccupations écologiques

    Le 19ème Comité central du Parti communiste chinois a souligné le besoin de nouveaux progrès dans le domaine de la « civilisation écologique ». La promotion de la croissance à faible émission de carbone et la réduction des rejets des principaux polluants ont été encouragés.

    Dans ce contexte, la mise en service d’une quarantaine de réacteurs nucléaires depuis dix ans dans le pays (dont 30 réacteurs ces cinq dernières années) a apporté une contribution importante à la protection de l’environnement.

    Pour une même puissance installée, le nucléaire produit en continu trois fois plus d’électricité que l’éolien et presque sept fois plus que le photovoltaïque.

    Le choix du type de réacteur à construire s’est porté sur le réacteur chinois de génération III Hualong 1, dont la mise en chantier de quatre nouveaux réacteurs a été autorisée en septembre 2020, annonçant leur déploiement pour les dix prochaines années.

    Le premier réacteur chinois tête de série Hualong 1 de génération III a été connecté au réseau le 27 novembre 2020 à Fuqing. Il avait été mis en chantier en novembre 2014.

    Le journal Le Quotidien du Peuple a souligné que ce couplage au réseau marquait ainsi l’entrée de la Chine dans les rangs des pays avancés en matière nucléaire en brisant le monopole de la technologie étrangère. Ce pays dispose dorénavant d’un tissu industriel complet dans le domaine nucléaire et dispose des compétences requises.

    Le Hualong 1 est appelé à jouer un grand rôle en renforçant la confiance de l’État dans la technologie chinoise ainsi que des pays concernés par la stratégie des nouvelles routes de la soie.

    De plus, son coût de construction en Chine ne représente que 60% du coût d’un réacteur importé.

    Le Président Xi Jinping a dit…

    Lors de son discours à l’Assemblée générale des Nations-Unies en septembre 2020, le président chinois Xi Jinping a déclaré :

    « Nous visons à ce que les émissions de CO2 atteignent leur maximum avant 2030 et à ce que la Chine atteigne la neutralité carbone d’ici 2060 ».

    Dans cette perspective, le mécanisme de « développement propre » qui inclut le nucléaire sera appliqué.

    Au cours de la période du 13ème plan quinquennal, les EnRI ont connu un taux de croissance annuel moyen de 32 %, permettant à la Chine de se classer au premier rang mondial en la matière. Les parcs chinois représentaient 210 GW pour l’éolien et 204 GW pour le photovoltaïque à la fin de 2019, soit 20 % de la capacité installée électrique du pays (plus de 2000 GW). Ils ont fourni presque 10 % (700 TWh) de la production d’électricité chinoise (7500 TWh) en 2020.

    Mais une proportion élevée d’EnRI dans la production d’électricité crée une forte instabilité. En 2019, des fluctuations de puissances journalières ont dépassé 100 GW sans correspondre aux besoins nationaux. Ces gigantesques variations subites rendent difficiles la gestion de l’équilibre des systèmes électriques car les capacités disponibles de production flexibles au gaz et au fioul sont relativement faibles en Chine.

    À mesure que la part de production des EnRI augmente, les capacités de régulation de la puissance active, de la fréquence et de la tension diminuent, fragilisant ainsi les réseaux électriques qui risquent de plus en plus de pannes en chaîne de grande ampleur.

    Lors du Sommet des Nations Unies tenu le 12 décembre 2020 sur l’ambition climatique, le président chinois XI Jinping a déclaré que d’ici 2030, la Chine :

    1. Abaisserait ses émissions de CO2 par unité de produit intérieur brut (PIB) de plus de 65 % par rapport au niveau de 2005.
    2. Porterait environ à 25 % la part des énergies non fossiles dans la consommation des énergies primaires (les quatre sources non fossiles sont l’éolien, le solaire, l’hydraulique et le nucléaire).
    3. Porterait à 1200 GW au moins la capacité installée des filières éoliennes et solaires (moins de 450 GW aujourd’hui).

    Il s’agit d’un nouvel engagement sur la réponse de la Chine au changement climatique après avoir annoncé en septembre 2020 l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2060.

    Ces annonces montrent la volonté de la Chine d’utiliser toutes les sources d’énergie propre, notamment l’énergie nucléaire et l’hydroélectricité.

    Toutefois, le développement de la filière hydroélectrique reste limité. Déjà 90 % des ressources économiquement exploitables ont déjà été utilisées. Son potentiel est estimé à seulement 402 GW, et les dix prochaines années seront la période finale de son développement.

    En revanche, le nucléaire présente un fort potentiel de développement en Chine.

    Le Livre Blanc sur les énergies

    Le Livre blanc intitulé Le développement des énergies en Chine dans une nouvelle ère publié le 21 décembre 2020 prévoit un rythme de lancement atteignant six nouveaux réacteurs nucléaires chaque année. Le parc nucléaire chinois, aujourd’hui doté de 48 réacteurs, représente une puissance de 50 GW. Il classe la Chine au troisième rang mondial, juste derrière la France et les États-Unis.

    En parallèle, 14 réacteurs sont en construction, représentant une puissance de 15 GW. La capacité installée du parc nucléaire en service et en construction en Chine dépasse donc les 65 GW, ce qui le place au deuxième rang mondial devant la France.

    Et ce parc nucléaire devrait atteindre 150 GW en 2035, conduisant ce pays au premier rang mondial devant les États-Unis (100 GW).

    Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères (WANG Wenbin) a déclaré les 24 décembre 2020, dans une conférence de presse, que son pays avait aussi l’intention d’investir dans des centrales nucléaires de l’Union européenne .

    Malgré un passage difficile aujourd’hui dans sa production d’électricité, la Chine se donne les moyens de ses ambitions pour répondre à ses besoins, tout en visant la neutralité carbone en 2060.

    Toutefois, cet objectif n’est peut-être qu’un affichage politique à l’international pour l’image écologique de la Chine.

    Bien que la Chine se dote massivement de centrales nucléaires (moins de 5 % de la production actuellement) et d’EnRI (moins de 10 % de la production) pour remplacer partiellement les centrales au charbon, à gaz et au fioul qui représentent encore près de 85 % de sa production actuelle, cet objectif sera difficile à atteindre.

    Mais qui sait ce dont est capable la Chine ?

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      Emmanuel Macron : trois ans de présidence et beaucoup de dégâts

      Claude Robert · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 16 May, 2020 - 03:45 · 8 minutes

    Emmanuel Macron

    Par Claude Robert.

    Même avant d’être élu président, Emmanuel Macron s’est distingué en conseillant François Hollande sur la fiscalité puis en devenant son ministre des Finances. Avec les résultats que l’on sait. Le bilan ici dressé couvre d’ailleurs l’ensemble de cette période. Voici les faits.

    La France, seul pays à avoir manqué la reprise d’après crise bancaire

    Alors qu’en fin de crise économique il est impératif de laisser les ménages et les entreprises se refaire une santé, François Hollande décide d’augmenter fortement la pression fiscale .

    À l’époque, Macron est l’un des responsables de sa cellule économique puis devient son ministre des Finances, jusqu’au mois d’août 2016. Macron est naturellement considéré comme co-responsable de cette erreur contra-cyclique dont les conséquences vont se révéler funestes.

    Alors que l’économie mondiale repart sur les chapeaux de roues, le seul pays européen qui ne bénéficie pas de ce rebond est la France. Quelques chiffres donnent une idée de l’ampleur des dégâts : pendant le mandat de Hollande, la France voit son nombre de chômeurs s’accroître de +1,132 millions tandis que les Allemands et les Anglais en perdent respectivement -500 000 et -400 000. Le nombre d’emplois précaires augmente de 700 000 alors qu’il reste stable chez nos voisins. Les salaires reculent de -2,1 % par rapport à ceux de nos voisins.

    Quant à la dette publique, elle flambe de +4,1 % par rapport à la moyenne européenne. Appelons un chat un chat : ce bilan est une véritable débâcle sociale pour le pays.

    Un an et trois mois de révolte des Gilets jaunes

    Depuis qu’il est président, Macron aura soulevé la rue, les Gilets jaunes en l’occurrence, sur une durée record de 65 semaines, à raison d’un blocage des principaux centres urbains et de nombreux péages autoroutiers les samedis 1 , battant le triste record d’Alain Juppé.

    Déclenché par l’anachronique limitation à 80 km/h , perçue comme du racket pur et dur, puis renforcé par les hausses de taxes notamment sur les carburants, ce mouvement protestataire révèle à grande échelle un climat social terriblement dégradé.

    Car à la différence des grèves conduites par les syndicats d’extrême gauche arcboutés sur la défense pavlovienne des privilèges de certaines corporations de fonctionnaires, les Gilets jaunes sont issus de la vraie vie . Celle dans laquelle travailleurs du privé et petits entrepreneurs luttent tous les jours contre une pression fiscale de plus en plus confiscatoire . Celle dans laquelle les chômeurs et les laissés pour compte se débattent avec de moins en moins d’espoir.

    N’étant pas du bon côté, les Gilets jaunes n’auront bénéficié d’aucune pitié de la part d’un Macron qui leur répondra au contraire avec une brutalité inouïe. Une brutalité qui incitera Amnesty International à lancer une alerte pour « de nombreux cas de recours excessifs à la force » contre les manifestants (le 17/12/18). Une brutalité qui incitera également le Conseil de l’Europe à demander au gouvernement l’arrêt de l’utilisation des LBD (le 26/02/19).

    De multiples plaintes ont été déposées contre le gouvernement et la police à l’occasion de violences qui ont fait au total plusieurs centaines de blessés graves et pas moins de 8500 interpellations 2 .

    Incapable de calmer les émeutes, Macron les aura même exacerbées par des déclarations malheureuses, en particulier celle prononcée à l’arrivée du Tour de France : « on a commencé l’année avec les Gilets jaunes, on l’a finie avec le maillot jaune » 3 . Ainsi le président est-il devenu peu à peu l’une des motivations de l’insurrection, un grand nombre de Gilets jaunes réclamant désormais sa tête.

    À ce jour, alors qu’il est sur le point de se relancer maintenant que le confinement a pris fin, ce mouvement de révolte sociale particulièrement solide aura coûté la bagatelle de 2,5 milliards d’euros à la collectivité 4 . Un splendide échec à la fois humain, sociétal et économique.

    La non-réforme ruineuse de la SNCF

    Difficile de faire pire en matière de réforme du mastodonte SNCF , en se mettant à dos dès le départ les syndicats pour pratiquement rien en contrepartie, si ce n’est l’arrêt du recrutement sous statut de fonctionnaires. Ce qui s’apparente à une réforme, le changement de statut de l’entreprise, n’en est en fait que le degré zéro.

    Car strictement rien n’aura permis d’améliorer les méthodes de travail et l’efficience de la SNCF afin qu’elle soit capable d’affronter le marché concurrentiel exigé par la Communauté européenne. C’était pourtant l’objectif escompté…

    Rien que pour la SNCF elle-même, ces 36 jours de grève auront coûté 790 millions d’euros , sans compter les conséquences induites sur l’économie. Un nouveau ratage cinglant dont le pays, hélas, n’avait pas besoin.

    Une tumultueuse réforme des retraites

    La réforme des retraites fournit un autre exemple de la façon dont Macron chef d’État envisage le dialogue social. À force de débats particulièrement opaques et maladroits, le gouvernement Macron a fait l’unanimité contre lui, déclenchant ainsi d’interminables grèves (SNCF, RATP, Air France, trafic aérien, etc.) qui auront paralysé le pays pendant plus d’une quarantaine de jours.

    Au-delà de la rancœur qu’elle aura suscitée et que les citoyens ne sont pas prêts d’oublier, cette longue agonie de réforme qui s’achève momentanément sur un passage en force (49.3) et donc sans le moindre consensus, aura coûté plus de 15 milliards d’euros à l’économie hexagonale , en plus des respectivement 200 et 850 millions d’euros perdus pour la RATP et la SNCF.

    Saluons là aussi un magnifique échec à l’actif du président. Un échec qui risque de se prolonger lorsque la réforme, gelée pour cause de pandémie, reprendra son cours.

    Des résultats économiques constamment inférieurs à ceux de l’UE

    Après avoir totalement manqué le rebond économique post crise bancaire, la France du président Macron conforte des résultats systématiquement moins bons que ceux de l’UE (28 pays) en matière de croissance, de taux de chômage, de prélèvements obligatoires et, ô surprise, de dette publique.

    En matière de dette publique, on assiste même à une détérioration, cette même détérioration constatée avec Hollande et qui pose toujours la même question : où passe donc l’argent de l’accroissement de l’endettement s’il n’aide même pas à améliorer les principaux indicateurs économiques que sont les taux de croissance, de chômage et de prélèvements obligatoires ?

    En réalité, malgré des discours trompeurs et un flux ininterrompu de promesses, force est de constater que Macron a échoué sur le plan économique et ne fait que poursuivre , à un rythme simplement moins flagrant, le travail de sape de son prédécesseur.

    Une gestion paradoxale de la pandémie de covid-19

    Dernier ratage en date, il n’en demeure pas moins le plus sordide car il touche non seulement à l’économie du pays, mais à la santé des Français. Et de ce côté-là, le bilan humain est assez dramatique.

    Alors que le confinement a été levé, la population attend toujours l’indispensable campagne de dépistage et les dotations en masques de protection . Macron a imposé un confinement relayé par 100 000 policiers et l’obligation d’un formulaire de justification de déplacement digne d’une dictature. Mais il n’a pas brillé par les mesures de prévention, celles qui pouvaient éviter à la fois un nombre important de décès et un arrêt quasi généralisé de l’économie.

    Il suffisait pourtant de considérer la façon dont les pays asiatiques (en avance sur le cycle de la contagion) les plus performants s’y sont pris pour connaître les bonnes pratiques à observer : dépistage de masse , port de masque généralisé, toutes ces mesures de bon sens tellement efficaces qu’elles ont même parfois permis d’éviter le confinement de la population.

    Pire, la communication du président, de son ministre de l’Intérieur et de la porte-parole du gouvernement aura été à la fois paradoxale et dangereuse en ce qui concerne le port du masque. À tel point que le Premier ministre ainsi que l’ancienne puis le nouveau ministre de la Santé ont fait l’objet de plusieurs plaintes en justice notamment de la part d’un collectif de plus de 600 médecins. Les motifs évoqués dans ces recours, mensonges et mise en danger des personnes, sont révélateurs du niveau de défiance actuellement atteint vis-à-vis du gouvernement.

    La France se situe dans le top 7 mondial du nombre de décès par millions d’habitants. On compte à ce jour 5 27 425 morts du coronavirus, soit 420 morts par million d’habitants. Un chiffre 4,4 fois plus élevé que chez nos voisins allemands, pour ne citer qu’eux.

    Avec, en prime, la plus forte récession européenne, double conséquence du confinement non ciblé et de la très rapide et paradoxale incitation au chômage partiel 6 , ces deux mesures imposant une mise en rideau radicale et plus forte que nécessaire de l’économie du pays ! Un fiasco de plus.

    Les leçons à tirer pour nous citoyens

    On peut toujours espérer d’un peuple qu’il considère enfin les actes plutôt que les promesses, enfin les résultats plutôt que les discours. Le bilan est là, dans toute son âpreté. Il est essentiel qu’il soit connu de l’ensemble des citoyens…

    Sur le web

    1. Il semble d’ailleurs que la révolte sociale ne s’est interrompue que pour des raisons de pandémie et qu’elle reprendra dès qu’elle le pourra.
    2. Source France TV Infos 16/03/2019.
    3. Emmanuel Macron 25/07/19.
    4. Estimation du gouvernement (RTL 15/11/20).
    5. Worldometer 14/05/20.
    6. Le Figaro 04/05/20.
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      3 maladies bien françaises qui pèsent lourd dans le budget

      Rémy Prud'homme · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 27 April, 2020 - 03:20 · 5 minutes

    dépense publique

    Par Rémy Prud’homme.

    La dépense publique est plus importante en France qu’ailleurs, relativement au PIB. Cependant, la qualité des services publics y est plus faible qu’ailleurs. La crise du Covid-19 le montre : tous les pays ont eu à faire face, au même moment, à la même maladie ; mais dans tous les pays (sauf l’Italie, l’Espagne et la Belgique), elle a tué, par rapport à la population, moins, généralement beaucoup moins, qu’en France.

    L’enquête PISA qui mesure avec des tests impartiaux le niveau des collégiens en mathématiques, en sciences, et en compréhension de texte, place nos écoles au vingtième ou trentième rang des pays testés, quelque part entre la Slovénie et le Portugal. Ce qui est vrai de la santé et de l’éducation l’est également de la justice, de la sécurité, ou de l’emploi.

    Au moment où la crise économique générée par un confinement plus long qu’ailleurs va porter cette dépense publique de 57 % du PIB bien au-delà de 65 %, il faut essayer de comprendre ce paradoxe de la dépense publique française.

    La courbe de Laffer appliquée à la dépense publique

    Une analogie avec la courbe de Laffer peut nous aider à représenter le phénomène. Arthur Laffer , s’intéressant à aux recettes publiques, représente les recettes fiscales en fonction des taux d’imposition.

    Avec un taux zéro, les recettes sont égales à zéro. Avec un taux de 100 % elles sont également égales à zéro. Entre les deux, une courbe plus ou moins parabolique atteint un maximum pour un certain taux présenté comme optimal. C’est la représentation graphique d’un vieux principe fiscal : les hauts taux tuent les totaux.

    Cette courbe, conçue pour les recettes budgétaires, peut être utilisée pour les dépenses budgétaires. Remplacez sur l’axe des x, « taux d’imposition » par « taux de dépense » (en % du PIB), et sur l’axe des y, « recettes publiques » par « services publics », et vous avez une description du lien entre montant de la dépense publique et quantité/qualité des services publics.

    La question n’est pas de savoir si on est pour ou contre les services publics (comme la santé ou l’éducation), mais de déterminer le montant de dépenses qui va nous donner le plus de ces services publics. La courbe montre que peut venir un moment où davantage de dépenses publiques produit moins, et pas davantage, de services publics.

    Comment est-ce possible ? On peut évoquer trois pistes, trois virus, trois maladies.

    La précautionite : empêcher les autres de mal faire

    La première est la précautionite. De plus en plus, l’action publique ne consiste pas à bien faire, mais à empêcher le reste de la société de mal faire. Elle prend la forme de règles, de normes, de contraintes, d’autorisations, de prescriptions, de préalables, d’interdictions. L’image des avions pleins de masques bloqués par les douanes est un symbole de cette maladie.

    La délocalisation de l’industrie pharmaceutique a semble-t-il été motivée autant ou davantage par des différences de contraintes que par des différences de salaires, par Nicolas Hulot plus que par Philippe Martinez.

    L’administrativite : empêcher de faire son travail

    L’administrativite est une autre maladie qui affecte la production des services publics. Parkinson avait montré que l’administration fonctionne et grossit indépendamment de ses finalités ; par exemple, le nombre de fonctionnaires du ministère anglais de la Marine est au cours des années inversement corrélé au nombre des vaisseaux de Sa Majesté.

    James Buchanan a expliqué que les bureaucrates, comme tous les agents économiques, sont motivés par leur intérêt propre , qui implique l’augmentation de leurs budgets ; cette observation, qui fait depuis toujours le fond de la conversation des cafés du Commerce, lui a valu un prix Nobel d’économie.

    L’actualité nous a appris que plus du tiers des agents des hôpitaux français ne voient jamais un malade . S’ils faisaient des cocottes en papier, il n’y aurait que demi-mal ; mais ils travaillent dur, à organiser, orienter, contrôler, surveiller, etc. et finalement empêcher médecins et infirmières de faire leur métier.

    Un autre symbole : l’Hôtel-Dieu à Paris. Cet hôpital était depuis Saint-Louis consacré à soigner des malades ; il a été en partie vidé de ses praticiens pour faire place à l’administration des hôpitaux et à un projet immobilier.

    La politisationite : l’État s’occupe de tout, partout

    Un troisième virus, pas le moins paralysant, est la politisationite. Les politiciens veulent s’occuper de tout : de la recherche, de la solitude, de la culture, de l’alimentation, du sport, des entreprises, de la reconstruction de Notre-Dame de Paris comme de Boko Haram, et des masques.

    Dans un monde de plus en plus complexe et incertain, leur temps et leurs connaissances sont limités ; plus ils les étalent sur un champ d’intervention large, et plus la couche est mince – et insuffisante. Le tout-politique est alors le tout-superficiel. Les politiques ont, comme disait ma grand’mère, « les yeux p’us gros que l’ventre » . Ils le savent parfois, et mettent leur talent à le cacher, derrière de belles phrases ou de vilains mensonges.

    Ce déficit de gestion est en France encore aggravé par le jacobinisme . La crise du covid-19 l’a bien montré, puisque les régions et les départements, qui ne sont pourtant pas des parangons d’efficacité, ont fait mieux que l’État.

    Notre État, qui est obèse parce que malade, et inefficace parce que obèse, s’apprête à prendre une dizaine de kilos : cela n’est pas très rassurant.

    Sur le web

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      Covid-19 : Donald Trump pourra-t-il éviter le pire ?

      Daniel Girard · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 3 April, 2020 - 03:25 · 3 minutes

    covid-19

    Par Daniel Girard, depuis les États-Unis.

    Le président reconnaît qu’au moins 100 000 Américains, et peut-être 200 000, risquent de mourir du Covid-19 au cours des prochaines semaines. Il n’a d’autre choix que de maximiser le confinement, équiper vite son personnel soignant et dépister massivement.

    Lorsque Donald Trump s’avance au micro de la tribune de la Maison-Blanche pour répondre aux journalistes sur le coronavirus, il a toujours l’assurance d’un général prêt à essuyer le feu nourri de l’ennemi.

    Depuis mardi, ce Donald Trump triomphant a disparu. Mercredi, 26 473 cas se sont ajoutés aux États-Unis, portant le total des infections à 215 003. Lors de cette seule journée, 1049 personnes ont succombé au virus pour gonfler le total des morts à 5102, un record pour une journée.

    Au rythme où vont les nouvelles infections, le scénario d’un total de morts oscillant entre seulement 100 000 et 200 000 lors du pic des contaminations dans les prochaines semaines paraît très optimiste.

    L’Italie comme phare ?

    Lors d’une entrevue à CNN mercredi, le vice-président Mike Pence a démontré qu’il avait bien analysé la tendance des courbes d’infection quand il a comparé la situation des États-Unis à celle de l’Italie.


    Mais au-delà de la létalité du coronavirus, la trajectoire de la courbe américaine comparativement à celle de l’Italie a de quoi inquiéter.


    La meilleure manière d’infléchir la courbe américaine est bien sûr de maximiser le confinement, de distribuer le matériel nécessaire aux hôpitaux et de généraliser le dépistage. Sur ces trois fronts, seul celui du confinement se porte bien. 294 millions d’Américains sont en confinement dans 37 États, 74 districts d’États, le District de Columbia, 14 villes et Porto Rico. Cela représente 90 % de la population des États-Unis.

    Équipement essentiel manquant

    La distribution d’équipement médical continue d’avoir des ratés. Les professionnels de la santé n’ont toujours pas le matériel de protection pour traiter les patients en sécurité. Il en résulte des infections, parfois mortelles, des médecins et des infirmières. Il faut alors faire appel à des retraités ou des jeunes qui n’ont pas complété leur apprentissage, ce qui n’est pas optimal.

    Conscient de ces pénuries et en attendant de voir davantage de matériel acheminé aux hôpitaux par l’Agence fédérale de gestion de l’urgence, Donald Trump a accepté gracieusement l’offre de Vladimir Poutine de lui envoyer une cargaison d’équipement médical.

    Lenteur du dépistage

    Aux États-Unis, le dépistage est une déception. La Corée du Sud a surmonté efficacement l’épreuve de sa contamination initiale grâce à une campagne de dépistage massif. Il est vrai que ce pays se trouve sur un territoire beaucoup moins étendu que les USA mais les États-Unis disposent de toutes les infrastructures nécessaires pour mener ce genre d’opération de manière rapide et efficace.

    Le temps presse pour les États-Unis. Donald Trump le sait. Sa mine déconfite quand il répond aux journalistes révèle qu’il est conscient qu’il a beaucoup de chemin à parcourir. Il n’a jamais eu autant besoin de l’analyse des experts pour faire les bons choix. Il réalise aussi qu’il doit être une source d’inspiration, et ce même pour ses critiques et ses adversaires.

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      Retour sur la pénurie de devs

      Timothée Jaussoin · Tuesday, 29 December, 2015 - 13:33 edit

    Un super petit article sur la "pénurie" des développeurs sur le marché.