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      Guerre en Ukraine: l'UE valide le plus fort paquet de sanctions contre Moscou

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 3 June, 2022 - 14:06 · 2 minutes

    Une partie de la section polonaise du gazoduc Yamal reliant la Russie à l'Europe de l'ouest, près de Wloclawek en Pologne, le 23 mai 2022. Une partie de la section polonaise du gazoduc Yamal reliant la Russie à l'Europe de l'ouest, près de Wloclawek en Pologne, le 23 mai 2022.

    GUERRE EN UKRAINE - Au terme de négociations ardues en raison de la pression de la Hongrie , l’Union européenne a décidé de bannir la majeure partie des importations de pétrole russe avec un embargo dans les six mois, dans son 6e paquet de sanctions contre Moscou. L’objectif? Tarir le financement de la guerre contre l’Ukraine .

    “Au 100e jour de la guerre de la Russie en Ukraine, le Conseil européen a officiellement adopté un sixième paquet de sanctions qui inclut un embargo sur le pétrole russe, a tweeté ce vendredi 3 juin Charles Michel, président du Conseil européen. L’UE est unie et fera tout ce qu’elle peut pour mettre fin à cette désastreuse guerre.”

    L’UE élargit aussi sa liste noire à une soixantaine de personnalités dont l’ex-gymnaste russe Alina Kabaeva , selon les sanctions publiées ce vendredi 3 juin au journal officiel de l’UE. Visée en raison de son rôle dans “la propagande” du Kremlin, des médias lui prêtent une relation avec le président russe Vladimir Poutine que ce dernier a démentie.

    Plus forte salve de sanctions depuis le début de la guerre en Ukraine

    Le chef de l’Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, que Bruxelles voulait sanctionner pour son soutien à la guerre a en revanche été épargné, en raison du refus du Premier ministre hongrois Viktor Orban au nom de la défense de la “liberté religieuse”. L’exclusion de la principale banque russe du système Swift, rouage essentiel des échanges bancaires internationaux, est également acté.

    Cette nouvelle salve de sanctions est la plus forte contre Moscou après plus de trois mois d’offensive en Ukraine. L’arrêt des importations par bateaux de pétrole brut aura lieu dans les six mois et celui des produits pétroliers dans les huit mois. L’approvisionnement par oléoduc peut en revanche continuer “temporairement” mais sans fixation de date limite. Il alimente notamment trois pays sans accès à la mer, Hongrie, Slovaquie et République tchèque.

    Une concession obtenue sous la pression de Viktor Orban, dont le pays dépend à 65% de sa consommation du pétrole bon marché acheminé par l’oléoduc Droujba.

    L’embargo progressif concernera 2/3 des achats européens. L’Allemagne et la Pologne ayant décidé de leur propre chef d’arrêter leurs livraisons via Droujba d’ici la fin de l’année, les importations russes seront touchées à plus de 90%, font valoir les Européens.

    À voir également sur Le HuffPost: Mort d’un journaliste français en Ukraine : “Ce sujet ne peut pas rester impuni”, affirme Emmanuel Macron

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      Ukraine: L'UE s'accorde pour supprimer l'essentiel de ses importations de pétrole russe

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 30 May, 2022 - 23:12 · 2 minutes

    Une partie de la section polonaise du gazoduc Yamal reliant la Russie à l'Europe de l'ouest, près de Wloclawek en Pologne, le 23 mai 2022. Une partie de la section polonaise du gazoduc Yamal reliant la Russie à l'Europe de l'ouest, près de Wloclawek en Pologne, le 23 mai 2022.

    UNION EUROPÉENNE - Les 27 pays membres de l’UE ont approuvé ce lundi 30 mai un embargo sur le pétrole russe qui supprimera l’essentiel de leurs importations depuis ce pays d’ici à la fin de l’année, en exemptant la Hongrie , ont annoncé les dirigeants européens.

    Cet accord couvre pour l’instant “plus des deux tiers des importations de pétrole de Russie”, a déclaré le président du Conseil, Charles Michel. Il va permettre de “supprimer une énorme source de financement à la machine de guerre” russe et exercer “une pression maximum” sur Moscou pour l’inciter à mettre fin à la guerre, a-t-il affirmé sur Twitter.

    Grâce à l’engagement volontaire de Berlin et Varsovie d’arrêter leurs importations par l’oléoduc de Droujba, l’embargo supprimera “environ 90%” des importations européennes de pétrole russe d’ici à la fin de l’année”, a précisé Ursula von der Leyen, également sur Twitter.

    Les importations par l’oléoduc de Droujba , qui alimentent aussi la Hongrie, seront exemptées dans un premier temps, ce qui a permis de lever le veto de Budapest qui bloquait depuis plusieurs semaines le 6e paquet de sanctions de l’UE contre l’invasion russe de l’Ukraine .

    Un embargo limité dans un premier temps au pétrole transporté par bateau

    La Hongrie, pays enclavé sans accès à la mer, dépend pour 65% de sa consommation du pétrole acheminé par l’oléoduc de Droujba.

    Selon l’Élysée, l’embargo progressif de l’UE sera limité dans un premier temps au pétrole transporté par bateau (soit les 2/3 des achats européens de pétrole russe).

    Des négociations doivent avoir lieu “dès que possible” pour mettre fin au reste des importations de pétrole russe de l’UE, a précisé l’Élysée.

    En négociation depuis un mois, le nouveau paquet de sanctions prévoit aussi un élargissement de la liste noire de l’UE à une soixantaine de personnalités, dont le chef de l’église orthodoxe russe, le patriarche Kirill.

    Il comprend l’exclusion de trois banques russes du système financier international Swift, dont Sberbank, principal établissement du pays.

    “Les querelles en Europe doivent cesser (...), l’Europe doit montrer sa force. Car la Russie ne comprend que l’argument de la force”, avait déclaré un peu plus tôt aux dirigeants européens le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans une intervention par visioconférence.

    À voir également sur Le HuffPost : Le Donbass ravagé par une bataille acharnée, Severodonetsk menacée

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      Sanctions/Russie: Droujba, l'oléoduc qui bloque l'accord de l'UE

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 30 May, 2022 - 06:27 · 5 minutes

    L'oléoduc Droujba, qui achemine du pétrole depuis la Russie jusqu'en Hongrie, est le principal point de blocage avant un accord sur un sixième paquet de sanctions contre Moscou (photo prise le 24 mai à la raffinerie de Szazhalombatta, en Hongrie). L'oléoduc Droujba, qui achemine du pétrole depuis la Russie jusqu'en Hongrie, est le principal point de blocage avant un accord sur un sixième paquet de sanctions contre Moscou (photo prise le 24 mai à la raffinerie de Szazhalombatta, en Hongrie).

    GUERRE EN UKRAINE - Un caillou dans la botte de Bruxelles aux allures de pierre d’achoppement. Les représentants des 27 ont examiné dimanche 29 mai une nouvelle proposition qui exempterait temporairement un oléoduc clé pour la Hongrie d’un embargo progressif de l’UE sur le pétrole russe . Il s’agit là d’une tentative pour arriver à un consensus et à valider le sixième paquet de sanctions contre Moscou, à la veille du sommet européen qui débute ce lundi à Bruxelles.

    Cette proposition avancée par les institutions européennes et la France, qui exerce le présidence tournante de l’UE , prévoit un embargo sur le pétrole russe livré par bateaux d’ici la fin de l’année, en excluant “pour le moment” celui acheminé via l’oléoduc Droujba (qui signifie “amitié” en russe), qui approvisionne notamment la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque, a-t-on indiqué dans l’entourage de la Commission. “La question de Droujba sera abordée de nouveau rapidement”, a-t-on assuré de source européenne.

    Des tractations sont en cours, Borell assure qu’il y “aura un accord”

    Invité de franceinfo ce lundi 30 mai, le chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell a effectivement estimé que l’essentiel était de parvenir à un accord consensuel, afin que les sanctions puissent entrer en vigueur. ”À la fin, nous aurons un accord”, a-t-il déclaré, rejetant au passage l’idée d’un embargo pour lui préférer l’idée “d’arrêter d’acheter du pétrole russe”. En clair que l’Europe se tourne vers un autre modèle tout en privant au passage la Russie de certaines de ses ressources financières.

    “Il faut décider à l’unanimité donc il y a des tractations et je pense que cet après-midi, nous serons capable de présenter aux chefs d’État et de gouvernement un accord”, a encore assuré Josep Borrell. “Soyons pratiques: les pays enclavés dont la Hongrie, la Slovaquie, la République tchèque représentent environ 7, 8% des importations européennes de pétrole russe. Il faut leur donner plus de temps pour s’adapter.”

    Car en effet, si Budapest en particulier fait pour l’heure barrage à l’arrêt total des importations, elle a ses raisons. La Hongrie, pays enclavé sans accès à la mer, dépend pour 65% de sa consommation du pétrole acheminé de Russie par Droujba. Elle est donc opposée à un embargo sur l’oléoduc et a rejeté la première offre d’une dérogation de deux années qui lui a été offerte. Budapest a réclamé au moins quatre ans et près de 800 millions d’euros en financements européens pour adapter ses raffineries.

    Un positionnement complexe pour l’UE face à Budapest

    Dans un contexte où le plan de relance post-Covid de Budapest reste bloqué par Bruxelles en raison de manquements à l’État de droit en Hongrie (du fait notamment de lois discriminantes contre la communauté LGBT ), il paraîtrait difficile de lui accorder des fonds européens. La nouvelle proposition soumise aux ambassadeurs des États membres n’a pas fait l’objet d’un accord dimanche, et une nouvelle réunion a lieu ce lundi matin avant l’ouverture du sommet prévue à 16 heures, et qui doit prendre fin mardi à la mi-journée.

    Pour l’heure, l’exemption pose entre autres un “problème d’équité” entre les États pour leurs achats de pétrole, qui a été soulevée par certains d’entre eux, selon cette source. “J’espère que nous pourrons arriver à un accord demain, mais je ne suis pas certain, cela dépendra des dirigeants eux-mêmes”, a ainsi estimé un diplomate européen. Car rappelons-le, l’adoption des sanctions requiert l’unanimité des Vingt-Sept.

    “En ciblant le pétrole transporté par mer, on frapperait au moins les 2/3 des exportations de pétrole russe”, a fait valoir le responsable européen. Les sanctions de l’UE visent à tarir le financement de l’effort de guerre menée par la Russie contre l’Ukraine. Pour l’UE, la facture des importations de pétrole russe (80 milliards d’euros) a été quatre fois plus importante que celle de gaz en 2021.

    Tout un paquet de sanctions

    “Un embargo limité qui exclurait les oléoducs sera beaucoup moins douloureux pour la Russie de Poutine, car trouver de nouveaux clients approvisionnés par tankers est beaucoup moins difficile”, pointe cependant Thomas Pellerin-Carlin de l’Institut Jacques Delors. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit intervenir au début du sommet par visioconférence alors que Kiev met la pression sur les Occidentaux pour “tuer les exportations russes” après plus de trois mois d’offensive.

    Outre l’embargo pétrolier, le paquet de sanctions vise également l’exclusion de la plus importante banque russe, Sberkank (37% du marché), et de deux autres établissements bancaires du système financier international Swift , ainsi qu’un élargissement de la liste noire de l’UE à une soixantaine de personnalités.

    Les dirigeants doivent aussi discuter de la nécessité d’assurer des liquidités de l’Ukraine pour continuer à faire fonctionner son économie (la Commission a proposé une aide allant jusqu’à 9 milliards d’euros en 2022) ainsi que de la sécurité alimentaire, en raison notamment du blocage des exportations de céréales ukrainiennes, alors que le continent africain redoute une crise.

    La reconstruction de l’Ukraine, pour laquelle l’UE veut jouer le premier rôle, sera également à l’ordre du jour. Kiev a évalué récemment l’ampleur des destructions (routes, infrastructures) à 600 milliards de dollars.

    À voir également sur le HuffPost : Total en Russie? On a interrogé les actionnaires sur l’invasion de l’Ukraine

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      TotalÉnergies prépare Eacop, un projet accusé d'être "une bombe climatique"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 25 May, 2022 - 15:28 · 3 minutes

    ENVIRONNEMENT - Un géant du pétrole chahuté. TotalÉnergies a consulté ses actionnaires sur sa stratégie climat lors d’une assemblée générale qui s’est tenue ce mercredi 25 mai. Mais avant le vote qui a finalement été sans appel (89% de vote favorable), tout ne s’est pas passé comme prévu. Des militants écologistes ont tenté d’empêcher la tenue de l’AG .

    La principale raison de leur colère: TotalÉnergies veut construire le plus grand oléoduc chauffé et enterré du monde dont le coût sera faramineux pour la planète. Eacop (oléoduc du pétrole d’Afrique de l’Est) va sillonner l’Ouganda et la Tanzanie sur plus de 1443kms, soit environ la distance entre Paris et Budapest. Objectif: transporter de l’or noir jusqu’au bord de l’océan Indien pour l’acheminer ensuite plus facilement.

    Problème, les répercussions de ce projet sur le climat et la biodiversité de ce projet sont nombreuses, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article .

    Ce que les ONG reprochent à Total

    Les militants n’ont finalement pas réussi à empêcher cette AG où se sont réunis les grands investisseurs de TotalÉnergies. Parmi eux, Amundi, la société d’investissement du Crédit Agricole, a conclu que la multinationale française n’a pas de plan climat compatible avec l’urgence du dérèglement climatique. “Le bon sens voudrait donc que les investisseurs votent contre ce greenwashing”, écrit Lucie Pinson, fondatrice et directrice de Reclaim Finance, sur Politis .

    Le “greenwashing” mentionné par Lucie Pinson se traduit par des promesses de TotalÉnergies contredites par les associations et ONG environnementales. La première promesse de la multinationale: que ce projet soit à faible impact carbone. En réalité, Eacop c’est 34 millions de tonnes de CO2 rejetés par an, soit six fois les émissions de l’Ouganda. Ce qui lui vaut le surnom -donné par ses détracteurs- de “bombe de carbone” incompatible avec l’Accord de Paris sur le Climat. L ’Agence internationale de l’Énergie est claire: aucun nouveau projet pétrolier et gazier ne doit sortir de terre dans un scénario à 1,5 degré.

    TotalÉnergies assure aussi que ce projet a un impact positif sur la biodiversité. La firme prétend rendre le site dans un meilleur état qu’avant les travaux. Elle va aussi financer la réintégration d’animaux sauvages en Ouganda, comme le rhinocéros noir. Une bonne nouvelle pour le rhinocérotidé, mais qui masque difficilement le fait que l’oléoduc va traverser 16 aires protégées dans les deux pays qui abritent notamment des lions, des antilopes et des singes.

    723 familles doivent quitter leur maison

    Par ailleurs, l’oléoduc longera les deux plus grandes réserves d’eau douce de l’Afrique de l’Est, les lacs Victoria et Albert. Concernant ce point , TotalEnergies assure qu’“une attention particulière a été accordée aux cours d’eau, et le forage horizontal sera utilisé pour les cas les plus sensibles.” Les ONG pointent surtout qu’en cas de fuite, il y a un risque de marée noire. Un danger immense alors que 40 millions de personnes dépendent de l’eau du lac Victoria.

    Le projet vise enfin, selon TotalÉnergies, à contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes vivant sur place. Dans les faits, 18.000 personnes vont être affectées par le projet et parmi elles, 723 familles devront quitter leur foyer. Même si TotalÉnergies leur promet de l’argent ou une nouvelle maison, les victimes du projet déplorent des compensations bien financières trop faibles.

    D’autant plus que l’argent ne résout pas la pollution des sols liée à l’extraction du pétrole. L’agriculture va devenir de plus en plus compliquée dans ces pays qui en sont dépendants pour vivre.

    C’est pour toutes ces raisons que plus de 250 ONGs du monde entier ont appelé les patrons de 25 banques à ne pas participer aux prêts destinés à financer la construction de l’oléoduc. Ce mercredi, les actionnaires ont finalement soutenu la firme. Mais pour la première fois, des entreprises se sont opposées à la stratégie climat du géant pétrolier.

    À voir aussi sur Le Huffpost : Cop26: les militants d’Ocean Rebellion vomissent du pétrole devant une raffinerie de Glasgow

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      Guerre en Ukraine: le G7 monte d'un cran contre Poutine

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 8 May, 2022 - 17:36 · 3 minutes

    Emmanuel Macron assiste à la réunion en visioconférence du G7 depuis l'Élysée, le 8 mai 2022. Emmanuel Macron assiste à la réunion en visioconférence du G7 depuis l'Élysée, le 8 mai 2022.

    GUERRE EN UKRAINE - Le Groupe des Sept a décidé de frapper durement la Russie avec de nouvelles sanctions à venir, notamment en visant le pétrole russe , lors d’une réunion en visioconférence ce dimanche 8 mai, à laquelle a participé le président ukrainien Volodymyr Zelensky .

    “Le G7 tout entier s’est engagé aujourd’hui à interdire ou supprimer progressivement les importations de pétrole russe”, a annoncé dimanche la Maison Blanche dans un communiqué. Une décision qui, selon l’exécutif américain, “va porter un coup dur à la principale artère irriguant l’économie de [Vladimir] Poutine et le priver des revenus dont il a besoin pour financer sa guerre” contre l’Ukraine.

    Le communiqué ne précise toutefois pas quels engagements exactement a pris chacun des membres du G7, à savoir l’Allemagne (qui en a la présidence cette année), le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon, et le Royaume-Uni.

    Nouvelle salve de sanctions américaines contre la Russie

    Le G7 tenait dimanche, en visioconférence, sa troisième réunion de l’année, avec la participation du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le choix de la date est hautement symbolique: les Européens commémorent le 8 mai la fin de la Seconde guerre mondiale en Europe. Cette réunion de dimanche se tient par ailleurs à la veille de la parade militaire du 9 mai en Russie, qui marque la victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie.

    Les Occidentaux font preuve jusqu’ici d’une très étroite coordination dans leurs annonces de sanctions contre la Russie, mais n’avancent pas au même rythme quand il s’agit de pétrole et de gaz russe.

    Les États-Unis, qui n’en étaient pas de grands consommateurs, ont d’ores et déjà interdit l’importation d’hydrocarbures russes. Les États membres de l’Union européenne, sous pression pour se joindre au mouvement, mais beaucoup plus dépendants de la Russie, continuaient dimanche à mener d’intenses tractations pour mettre en place un embargo sur le pétrole russe.

    Washington a par ailleurs annoncé dimanche dans un communiqué de la Maison Blanche une nouvelle salve de sanctions contre la Russie, autour de deux axes majeurs: les médias, et l’accès des entreprises et des grandes fortunes russes aux services de conseil et de comptabilité dont les Américains et les Britanniques sont les grands spécialistes mondiaux.

    Les États-Unis vont sanctionner les chaînes de télévision Pervy Kanal, Rossiïa-1, et NTV. Il sera interdit à toute entreprise américaine de les financer par de la publicité ou de leur vendre des équipements.

    “Aucune société américaine ne doit participer au financement de la propagande russe”, a dit un haut responsable de la Maison Blanche, qui a requis l’anonymat, en soulignant que ces médias étaient directement ou indirectement contrôlés par le Kremlin.

    Poutine accusé de couvrir la Russie “de honte”

    Autre axe d’attaque de Washington: interdire la prestation de services “d’audit, de management, de conseil, de marketing, tous les services utilisés pour faire fonctionner des entreprises multinationales, mais aussi potentiellement pour contourner les sanctions ou dissimuler des richesses mal acquises”, a dit la même source.

    Elle a souligné que si les Européens avaient les liens industriels les plus étroits avec la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni dominaient en revanche l’univers des services, au travers notamment des “Big Four”, les quatre géants mondiaux de l’audit et du conseil Deloitte, EY, KPMG et PwC.

    Washington a par ailleurs annoncé de nouvelles interdictions d’exportation de produits américains vers la Russie, sur toute une série de biens d’équipement allant des bulldozers aux systèmes de ventilation en passant par les chaudières.

    Les Etats-Unis ont enfin fait savoir dimanche qu’ils allaient imposer des restrictions de visa à 2600 personnalités russes et bélarusses, ainsi que prendre des sanctions contre des responsables des banques Sberbank et Gazprombank.

    En outre, aors que Vladimir Poutine s’apprête à célébrer lundi en grande pompe la victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie, ses actions en Ukraine “couvrent la Russie et les sacrifices historiques de son peuple de honte”, se sont indignés dimanche les pays du G7.

    À voir également sur le HuffPost : Au gala des correspondants à la Maison Blanche, la Russie et la guerre en Ukraine étaient sur toutes les lèvres

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      Vaincre le coronavirus : merci au pétrole et au nucléaire !

      Philippe Charlez · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 1 May, 2020 - 03:45 · 3 minutes

    Par Philippe Charlez.

    Depuis le début du confinement la France applaudit chaque jour à 20 heures son personnel soignant. Il s’agit là d’une juste reconnaissance envers une population souvent mal rémunérée et travaillant dans des conditions très difficiles. Dans le cadre de la pandémie actuelle elle est aussi en première ligne face au risque de contagion.

    En seconde ligne d’autres activités se sont révélées stratégiques pour permettre à 60 millions de confinés de subsister : industrie agro-alimentaire, grande, moyenne et petite distribution, pharmacies, transports routiers, éboueurs, armée.

    Pourtant deux « acteurs incontournables » ont été totalement ignorés : le pétrole et le nucléaire.

    Les mal-aimés pourtant indispensables

    Le pétrole est surtout connu comme le principal « aliment » des transports où il représente 93 % de l’énergie consommée. Le confinement ayant laissé voitures au garage, avions au sol et bateaux à quai, la consommation pétrolière a ainsi baissé de 30 % provoquant une chute spectaculaires des cours .

    Mais les transports ne représentent en fait que 55 % de la consommation mondiale de pétrole. Une part signification des 45 % restants est utilisée pour le chauffage domestique et la pétrochimie.

    Les matières plastiques résultent de la transformation du pétrole léger (le naphta ) en éthylène et propylène puis en polyéthylène, polypropylène, polyamide ou élastomères synthétiques. On les retrouve partout dans notre société moderne depuis la carcasse de l’iPhone jusqu’au tableau de bord de la voiture en passant par la chemise ou les bas nylon.

    Par rapport aux fibres naturelles comme la laine, la soie ou le coton, les fibres synthétiques ont l’avantage décisif de la finesse. Une fois moulé ou tissé, le plastique est beaucoup moins perméable et beaucoup plus résistant que la fibre naturelle. Il n’est donc pas étonnant que la plupart des vêtements médicaux dont on ne cesse de parler dans les médias depuis deux mois soient fabriqués à base de fibres synthétiques.

    Ainsi, les sur-blouses (65 % polyester), les charlottes (100 % polypropylène), les chaussons (100 % polypropylène) mais aussi les masques FFP2 (100 % polypropylène) et les seringues (polypropylène et isoprène synthétique) nécessaires pour les tests sont tous fabriqués à base de pétrole. Sans oublier le gel hydro-alcoolique composé d’un mélange d’éthanol et d’isopropanol eux-mêmes synthétisés par hydratation de l’éthylène et du propylène et les lingettes désinfectantes qui associent support plastique et solution alcoolique.

    Autrement dit 100 % des gestes barrières que nous serine Jérôme Salomon dans son homélie quotidienne sont composés… de pétrole.

    Des mines sur le pas de la porte

    Beaucoup d’hommes publics et en premier lieu le président de la République considèrent que cette crise inédite met en évidence de graves lacunes dont le premier responsable serait la mondialisation. Selon eux, il est urgent de rapatrier en France un certain nombre d’industries délocalisées par la seule logique du profit. Certains vont même jusqu’à demander de renationaliser des secteurs stratégiques. Chiche !

    Pourtant, avant de relocaliser pour raisons stratégiques ne serait-il pas sage de commencer par ne pas délocaliser pour raisons idéologiques ? Si la France manque aujourd’hui de médicaments, de masques, de gel hydro-alcoolique, de matériel de dépistage et de respirateurs, elle peut au moins compter sur l’abondance de son électricité nucléaire . Imaginons un service de réanimation saturé subissant un blackout électrique faute de vent ou de soleil ! Masques, respirateurs et tests feraient alors bien pâle figure.

    Par ailleurs, en se rappelant que 90 % des équipements renouvelables sont fabriqués dans le sud-est asiatique, le remplacement du nucléaire par des ENR comme souhaité par le Plan Pluriannuel pour l’Énergie entraînera de facto une perte ahurissante de souveraineté énergétique.

    À moins que les Français ne soient disposés à ré-ouvrir les mines dont sont extraits les fameux métaux rares nécessaires aux éoliennes, batteries, panneaux solaires et autres piles à combustibles. On ne peut à la fois refuser le nucléaire, la mondialisation et les mines sur le pas de sa porte.

    Nous pourrions donc une demi-heure après les personnels soignants faire une ovation quotidienne au pétrole et au nucléaire pour les remercier chaleureusement de nous avoir aidé à vaincre le coronavirus.

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      Quel avenir pour le pétrole tombé à des prix négatifs ?

      Loïk Le Floch-Prigent · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 26 April, 2020 - 03:40 · 5 minutes

    pétrole

    Par Loïk Le Floch-Prigent.

    L’annonce de barils fournis à prix négatifs aux USA a semé le trouble dans toutes les rédactions mondiales : à cause et malgré le coronavirus le pétrole est redevenu un objet de convoitise.

    Que s’est-il passé ?

    Consommation de pétrole et covid-19

    C’est assez simple, la consommation de pétrole a chuté de 30 %, les stockages sont au maximum, et les oléoducs aussi. Dans le cas qui a embrasé le monde, c’est plutôt, semble-t-il, le transport du liquide qui était saturé, les stockages étant à 90 % pleins, ce qui est de toute façon énorme. Les contrats du mois de mai étaient échus le 20 avril, les pénalités étaient lourdes.

    Plutôt que de les payer les propriétaires ont préféré vendre leurs barils restants à prix négatif : ils ont donné de l’argent en plus du pétrole aux acheteurs. C’est un évènement. Cela ne signifie pas la fin du monde pétrolier, pas plus aux États-Unis que sur le reste de la planète. Pour les contrats de juin le baril a repris son prix précédent, pas merveilleux pour les vendeurs, autour de 20 dollars. C’est donc ce sujet, un baril très bas, qui est intéressant à commenter pour l’avenir et non l’accident de la veille.

    La chute de la consommation n’a pas fait baisser la production et la guerre entamée par l’Arabie Saoudite contre le pétrole non conventionnel produit aux USA a donc repris.

    Dans un premier temps cette guerre avait été perdue parce que les pays arabes tablaient sur un coût pour les producteurs américains de 70 dollars, au-dessous duquel ils devaient perdre de d’argent.

    C’était sans compter sur les progrès techniques ; et lorsque les producteurs ont continué à produire à 40 dollars le baril, l’Arabie Saoudite a calé et le baril est remonté autour de 60 dollars, ce qui satisfaisait tout le monde.

    Dans un premier temps, la crise du coronavirus a conduit l’Arabie Saoudite à tenter un accord avec la Russie pour faire diminuer leurs deux productions qui entraîneraient toutes les autres. Ils représentent à eux deux plus de 20 % de la production mondiale, mais bien davantage en potentiel, et surtout une production à coût très modéré.

    L’échec de cette négociation, car débouchant sur une baisse de production peu significative, a généré une guerre des prix, un maintien de la production des uns et des autres et l’écrasement à 20 dollars le baril.

    Une simple explication économique

    La partie économique est simple, les grands pays producteurs peuvent tenir, les plus petits sont terrassés, les compagnies privées, minoritaires en production, ont coupé dans leurs investissements pour ne pas effrayer leurs actionnaires.

    Ceux qui souffrent immédiatement sont les petites ou moyennes compagnies spécialisées aux USA dans le shale oil ; elles sont une soixantaine, très endettées et ne vont pas pouvoir honorer leurs remboursements bancaires.

    L’une d’entre elles vient de se mettre en chapter eleven (protection contre la faillite), d’autres suivront. Les productions vont se maintenir pendant quelques mois, les puits les plus prometteurs vont être repris par les majors. Ce sont les banques qui seront pénalisées, mais le montant global ne va pas les mettre en grande difficulté.

    À 20 dollars le baril la production de pétrole américain peut donc rester à un niveau élevé. Les tentatives de « tuer » à court terme l’industrie américaine du shale oil risquent encore une fois de ne pas marcher, les coûts d’exploitation étant de l’ordre de 20 dollars le baril, c’est l’investissement de forage, objet des prêts des banques, correspondant à 15 dollars le baril qui pèse sur les comptes et sur les banques.

    Si la consommation repart d’ici six mois, on peut donc avoir un secteur shale oil qui a changé de propriétaires, des banquiers qui ont perdu quelques milliards, et un baril qui remonte à mesure que les stockages se vident.

    La politique complique la situation

    C’est la partie politique qui est la plus difficile à prévoir car elle a sombré depuis des années dans l’irrationnel et dans des bagarres d’egos. On peut évoquer les USA, l’Arabie Saoudite et la Russie, mais pour imaginer l’avenir il vaut mieux parler de Trump et ses élections américaines, de Mohammed Ben Salmane et de Poutine.

    Pour gagner les élections Trump a besoin de ne pas se mettre à dos le secteur pétrolier américain, Mohammed Ben Salmane a besoin de nourrir son peuple et du soutien des USA contre l’Iran, Poutine veut retrouver une place dans le concert des nations qui se limiterait à un duel États-Unis/Chine. Chacun a besoin des deux autres pour gagner et montre ses muscles.

    Le grand absent de cette lutte indécise est l’Europe

    Mais comment expliquer à des peuples obsédés par l’après pétrole que 85 % de l’énergie fournie dans le monde est d’origine fossile-charbon pétrole-gaz, que le pétrole est utilisé à 20 % dans l’industrie mondiale, que la première transformation à assurer est celle de la limitation du charbon et en premier lieu l’abandon de son utilisation domestique, que la plupart des pays du monde sont sans eau ni électricité et en conséquence recherchent une énergie abondante et bon marché ?

    Comment expliquer que le monde ne rêve pas de bateaux à voile, d’avions solaires et de voitures électriques, que tous ont pris l’habitude de faire fabriquer ailleurs les produits sensibles, mais qui leur sont indispensables ?

    Bref, que nous ne sommes ni dans l’ère post-industrielle ni dans l’ère de la disparition des énergies d’origine fossile . Ils ont fini par intérioriser que cette géopolitique du pétrole était le monde d’hier et s’y intéressent modérément, trouvant d’ailleurs dans les querelles d’egos la justification de leur mépris à l’égard du monde d’hier.

    Ce qui est arrivé cette semaine pourrait être pour les peuples européens, sinon pour leurs dirigeants, un rappel aux réalités car, tandis que nous dansons autour du volcan, le pays consommateur de fossiles à prix cassés et vendeur de matériel indispensable à tous les autres, c’est encore la Chine.

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