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      Sur la plage, attention à ne pas écraser des nids d'oiseaux

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 12 June, 2022 - 06:00 · 4 minutes

    L’opération littoral 2022 L’opération littoral 2022 "Attention, on marche sur des œufs!" vise à sensibiliser les usagers du littoral et les gestionnaires de plages au respect de la faune sauvage qui partage ces espaces souvent touristiques et fréquentés.

    FAUNE - Faire attention au sol que l’on foule, à la plage, pourrait permettre de sauver des couvées entières d’oiseaux . Plusieurs espèces, dont notamment le gravelot à collier interrompu, se reproduisent dans les milieux sableux, donc notamment sur les plages, à partir du mois d’avril et jusqu’à la fin du mois de juillet, en particulier sur la côte atlantique, de la Manche et de la mer du Nord.

    “Ils ne font pas vraiment de nid, mais forment une petite cuvette avec des œufs qui se fondent dans le sable, décrit au HuffPost Jérémy Dupuy, responsable de projet “Enquêtes et atlas avifaunistiques” à la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Ils jouent sur le mimétisme des œufs pour ne pas être repérés par les prédateurs.”

    Sauf qu’ils sont tellement bien cachés que les habitants ou touristes ne les voient pas non plus. “Souvent, soit les promeneurs vont écraser les œufs, soit les chiens vont les débusquer et les manger ou même manger les poussins, alerte le spécialiste. Ils sont si petits que les propriétaires des animaux peuvent ne même pas le remarquer.”

    “Attention, on marche sur des œufs”

    L’opération “Attention, on marche sur des œufs” , lancée pour la troisième année consécutive par le Conservatoire du littoral, l’Office français de la biodiversité, l’Office national des forêts, la LPO, et Rivages de France, consiste à sensibiliser tous les acteurs de ces territoires: les municipalités, les pouvoirs publics, mais aussi les citoyens à faire attention à ces espèces à cette période de l’année.

    “On préconise de garder son chien en laisse, d’arrêter le ramassage systématique de ce que l’on appelle la ‘laisse de mer’ -ce que la marée va apporter sur la plage deux fois par jour-, indique Jérémy Dupuy. C’est justement ce qui permet aux gravelots de se nourrir et de nicher.”

    Il est aussi conseillé de rester sur les sentiers balisés, d’éviter de fréquenter les hauts de plage, les dunes de sable ou végétalisées en arrière-littoral et de ramasser les déchets. Si vous voyez un oiseau au sol qui semble blessé, il peut être judicieux de faire demi-tour.

    “Le gravelot à collier interrompu et le grand gravelot sont des oiseaux qui, en période de reproduction vont tout faire pour éloigner les prédateurs de leurs petits, précise sur son site la LPO. Les parents font semblant d’avoir une aile cassée pour attirer le prédateur sur eux et vont ensuite s’éloigner pour que le prédateur ne trouve pas les petits.”

    Hirondelle de mer et pipit rousseline

    Pour protéger les nids, des ornithologues essayent de les repérer en amont et de créer des enclos assez larges, avec des panneaux de sensibilisation pour que les gens évitent de les piétiner.

    Parmi les oiseaux concernés, on peut trouver aussi des sternes ou “hirondelles de mer”, qui se reproduisent sur les plages ou îlots sablonneux. “Pour le coup, les colonies de sternes sont plutôt bien connues et protégées, souligne Jérémy Dupuy. On ne va pas trouver un matin un couple de sternes qui vont s’installer comme ça sur une plage.”

    Attention aux “pontes de remplacement”

    Le pipit rousseline, petit passereau migrateur aime bien fréquenter les hauts de plage et l’arrière-dune et peut souffrir du piétinement. Si c’est bientôt la fin du printemps, il faut continuer à faire attention jusqu’à la fin juillet. En Outre-mer, les tortues marines et de nombreuses espèces d’oiseaux de mer pondent également sur les plages.

    “Beaucoup d’oiseaux vont échouer leur reproduction, à cause des dérangements ou de la prédation, mais aussi à cause des grandes marées de la mi-mai ou de la mi-juin développe-t-il. Et certains vont tenter une ‘ponte de remplacement’, une deuxième nichée, ce qui peut donner des œufs et des poussins jusqu’à fin juillet, début août.”

    Selon le responsable de la LPO, c’est tout un écosystème qu’il faut essayer de préserver de l’activité humaine. “C’est toute la biodiversité des dunes et de la plage qui est en jeu, rappelle-t-il. Il y a énormément d’espèces de plantes qui sont liées à ces habitats-là. Y faire attention permet aussi d’éviter l’érosion des dunes par le piétinement...”

    À voir également sur Le HuffPost : L214 diffuse la vidéo d’un charnier d’oiseaux en Vendée

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      À Odessa en Ukraine, des plages minées et interdites aux touristes

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 9 June, 2022 - 16:23 · 2 minutes

    GUERRE EN UKRAINE - Eau calme, sable blanc, cette plage parfaite pour des vacances est vide, les touristes ont été remplacés par des mines. Dans la station balnéaire ukrainienne d’Odessa , l’armée ukrainienne a planté des mines le long de la côte en cas d’assaut au cours des premières semaines de l’invasion du 24 février par Moscou . Les plages sont donc interdites au public pour s’assurer que les civils ne soient pas blessés.

    Déjà ébranlée par la guerre , l’économie locale de la ville portuaire d’Odesa, dans le sud-ouest de l’Ukraine, va subir cette année un coup dur pour son industrie touristique. Les résidents de longue date ne peuvent pas imaginer la vie à Odesa sans le sable et la mer. “Nous ne pouvons pas vivre sans la mer. Sans la mer, il n’y aurait probablement pas d’Odessa”, a déclaré Viktor Holchenko, un habitant de 82 ans.

    “Danger ! Mines”

    Des panneaux affichés par l’armée ukrainienne avertissent les habitants de ne pas s’approcher des plages où des mines ont été enterrées. Depuis un restaurant de bord de mer, la vue est désormais celle d’un panneau “Danger ! Mines”. Certains habitants ont étendu des serviettes de plage le long des trottoirs plutôt que sur les plages pour bronzer en maillot de bain.

    Autrefois moteur de l’économie locale, le tourisme à OdesSa s’est complètement tari. “Nous sommes conscients que l’activité touristique et la composante récréative sont un élément important [...], mais nous réalisons également que si nous ne tenons pas la défense de notre région, il n’y aura pas de budget à remplir”, a déclaré Nataliia Humeniuk, une porte-parole du commandement militaire du sud.

    L’économie locale sera largement touchée, estime de son côté Oleksandr Babich, propriétaire d’un office du tourisme. “Il s’agit des hôtels, des restaurants, des souvenirs, de toutes sortes de services de plage. Il s’agit de choses liées au secteur culturel... Je ne sais pas comment l’économie de la ville fera sans eux”.

    À voir également aussi sur Le Huffpost: Le Donbass ravagé par une bataille acharnée, Severodonetsk menacée

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      Déconfinement : il faut rouvrir les plages

      Frédéric Mas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 7 May, 2020 - 08:41 · 6 minutes

    plages

    Par Frédéric Mas.

    Depuis quelques jours, les pétitions, protestations et mouvements d’humeur apparaissent dans la presse pour défendre la réouverture des plages dès le 11 mai. Au nom de la « guerre » contre la pandémie , l’accès aux plages est en effet toujours interdit au public au moins jusqu’en juin.

    Le gouvernement comme les collectivités locales accordent la priorité à la santé publique sur la liberté de circuler car ils estiment que les plages sont des endroits propices aux rassemblements, et incitent les mauvais citoyens à désobéir, c’est-à-dire à se comporter comme s’ils étaient en vacances, relâchant leur attention sur l’extrême nécessité du confinement.

    En Guadeloupe, en Corse, en Bretagne, en Normandie , la parole des populations se libère. Une pétition pour rouvrir le littoral à l’activité sportive a déjà reçu des milliers de signatures. Plusieurs élus locaux, notamment en Bretagne, ont pris la parole pour demander aux préfets l’autorisation d’accéder de nouveau à la mer pour les individus.

    Les régions concernées par l’interdiction ne sont-elles pas en vert, selon les indicateurs fournis par l’État lui-même ? Cela ne signifie-t-il pas que les lieux publics peuvent être de nouveau accessibles ? Pour l’instant, l’État fait la sourde oreille.

    Liberté conditionnelle

    L’État en effet autorise dès le 11 mai l’ouverture des lieux publics sous certaines conditions, mais devient plus hésitant concernant les régions côtières. Or pour certains endroits comme le littoral ou la Guadeloupe, la plage fait partie intégrante de la vie quotidienne.

    Ouvrir les plages en respectant les consignes de sécurité, c’est possible. Conserver les distances sociales est beaucoup plus simple sur les plages ou en montagne qu’en ville, ne serait-ce qu’en rapportant les surfaces à la densité de population. Avec l’obligation de rester dans un périmètre de 100 km de chez soi et l’absence de commerces ouverts, ce n’est pas le 11 mai où nous verrons les flots de touristes débarquer sur les côtes pour profiter du soleil.

    Les amateurs de surf font par exemple remarquer que certaines lois australiennes interdisent de rester sur la plage tout en autorisant l’accès direct à la mer pour pratiquer leur sport favori.

    Plus généralement, nos pouvoirs publics ne semblent pas comprendre que les plages ne sont pas seulement des destinations touristiques pour urbains en mal de dépaysement, mais qu’il existe aussi des gens qui vivent à l’année juste à côté.

    Au nom de la santé publique, on va raréfier l’offre des transports publics, occasionnant l’engorgement des villes, mais on interdit l’accès aux lieux où la distanciation sociale est possible. Si la logique sanitaire étatique répond au besoin d’éviter la circulation du virus, on peut estimer raisonnablement qu’elle est ici assez faible. La volonté de tout règlementer par le pouvoir central entraîne une nouvelle fois des désagréments que les pouvoirs locaux peinent à moduler.

    Si l’impérieuse nécessité de sécurité sanitaire est invoquée pour justifier l’interdiction, ses opposants offrent d’autres raisons de santé publique pour leur libre accès. La santé mentale et physique des individus vivant à côté des plages profiterait de ces espaces de liberté.

    Si les pouvoirs publics poussent à tout prix l’usage du vélo, considéré par certains hauts fonctionnaires parisiens, élus nationaux et ministres comme le véhicule de l’avenir, le plus compatible avec notre nouvelle condition post-coronavirus pourquoi pas le kayak ou le paddle ?

    La logique carcérale du gouvernement

    Plus profondément, cette atteinte fondamentale à la liberté de circuler révèle une nouvelle fois le caractère infantilisant, carcéral et jacobin de la logique gouvernementale.

    Les Français seront-ils assez sages pour qu’on leur rende leurs plages ? Ont-ils suffisamment respecté les consignes de l’État sur le confinement pour qu’on leur donne leur autorisation de sortie ? Le gouvernement et les pouvoirs publics s’adressent aux citoyens comme à des enfants depuis le début de la crise. Si on ne les prend jamais au sérieux, il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils s’autodisciplinent.

    L’État dans cette affaire fait ce qu’il sait faire de mieux, surveiller et punir : employer des hélicoptères pour fliquer les promeneurs dans les forêts ou sur le littoral coûte énormément pour rapporter peu, mais donne aux autorités l’illusion de s’agiter pour faire reculer la crise sanitaire. L’État cherche-t-il vraiment à donner au pays un air de prison à ciel ouvert à ses citoyens ? Faut-il brimer tous les citoyens par souci égalitaire ?

    Enfin, autoriser les parcs tout en interdisant les plages dans les endroits où le virus ne circule plus témoigne d’une méconnaissance des réalités du terrain. Le centralisme jacobin, qui conditionne comme une seconde peau toutes les initiatives gouvernementales, est aveugle aux particularités des régions, ici celles côtières. Ce qui est bon pour les grosses métropoles de l’intérieur des terres ne l’est pas forcément pour les bords de mer.

    Les mesures sanitaires semblent taillées sur mesure par les métropoles et négligent toutes les particularités des régions côtières (et même, toutes les particularités en dehors des métropoles). Vouloir appliquer uniformément les mêmes règles à des situations différentes génère incompréhensions et frustrations.

    En amendant le texte d’Édouard Philippe sur le déconfinement mardi après-midi le Sénat ouvre les plages et les forêts à l’activité sportive : c’est un pied de nez à la « verticalité du pouvoir » macronien, une manière de faire remonter l’information du terrain par les élus et un retour timide à l’esprit girondin de subsidiarité. Mais ce n’est qu’un début : il nous faut retrouver le plus rapidement possible notre liberté totale de circulation.