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      Cette ONG aide les réfugiées ukrainiennes à avorter en Pologne

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 3 May, 2022 - 10:10 · 6 minutes

    Cracovie, POLOGNE - Manifestation devant le bureau du parti Droit et Justice, le 26 janvier 2022 à Cracovie, en Pologne. Le 25 janvier, une femme de 37 ans enceinte de jumeaux est décédée à Czestochowa, en Pologne. Selon les déclarations de la famille, les médecins de l'hôpital n'ont pas retiré les fœtus morts à temps, ce qui a entraîné un cas fatal de septicémie. Cracovie, POLOGNE - Manifestation devant le bureau du parti Droit et Justice, le 26 janvier 2022 à Cracovie, en Pologne. Le 25 janvier, une femme de 37 ans enceinte de jumeaux est décédée à Czestochowa, en Pologne. Selon les déclarations de la famille, les médecins de l'hôpital n'ont pas retiré les fœtus morts à temps, ce qui a entraîné un cas fatal de septicémie.

    UKRAINE - Alors que le droit à l’avortement est menacé aux États-Unis, le sujet est également bien présent en Pologne, pays très anti-IVG et où de nombreuses femmes ukrainiennes , victimes de trafics, de violences et de viols, sont réfugiées depuis le début de leur guerre avec la Russie. Des ONG et activistes, comme Women On Web, tentent de leur venir en aide.

    Service d’aide à l’avortement médicamenteux, l’organisation est présente en Pologne depuis des années. “Avant la guerre, des femmes polonaises traversaient la frontière pour avorter en Ukraine, où la législation était moins dure”, raconte au HuffPost Venny Ala-Siurua, directrice exécutive de l’ONG.

    Depuis 2005, Women on Web fournit des kits de pilules abortives aux femmes dont la grossesse date de moins de 12 semaines, dans plus de 200 pays dont la Pologne. “Nous recevons environ 25.000 messages par an de ce pays, chiffre-t-elle. Entre 2020 et 2021, nous avons reçu 60.000 demandes. Même si toutes les demandes n’aboutissent pas, c’est très élevé.”

    Depuis le début de l’invasion russe, des réfugiées ukrainiennes traversent la frontière tous les jours et font face aux dures lois polonaises anti-IVG. L’avortement n’y est permis que dans trois cas de figure: en cas de viol, d’inceste ou si la grossesse met en danger la vie de la femme.

    “En pratique, c’est presque impossible d’avorter légalement en Pologne. Même les pilules du lendemain sont sur ordonnance.” Venny Ala-Siurua, directrice exécutive de Women on Web

    “En pratique, c’est presque impossible d’avorter légalement en Pologne, dénonce Venny Ala-Siurua. Même les pilules du lendemain sont sur ordonnance.” En cas de viol, par exemple, il faut qu’une enquête criminelle soit ouverte, qu’un procureur délivre un certificat qui prouve que le crime a eu lieu. “C’est déjà très compliqué pour les Polonaises mais c’est encore pire pour les Ukrainiennes qui sont traumatisées par la guerre et qui doivent justifier les crimes dont elles ont été victimes”, estime-t-elle.

    “Entre les mains de criminels locaux”

    Nouvelle graduation dans l’horreur: certaines Ukrainiennes sont tombées à leur arrivée en Pologne “entre les mains de criminels locaux” qui ont profité de leur vulnérabilité pour les agresser ou les violer, comme le rapporte Libération , qui cite le média ukrainien Zaborona .

    “Le mois dernier, une Ukrainienne de 19 ans qui avait fui la guerre a déclaré qu’un homme de 49 ans lui avait offert un abri, mais qu’elle avait ensuite été violée, y relate la journaliste Nastya Podorozhnya, à l’origine de la plateforme Martynka , une ligne d’assistance psychologique et juridique via Télégram mise en place pour aider les ukrainiennes réfugiées en Pologne.

    “La police et les procureurs ont recueilli des preuves, procédé à un examen médical et à un interrogatoire, poursuit-elle. Une semaine plus tard, le tribunal a statué qu’il n’y avait pas eu de violence contre la jeune fille parce qu’elle n’avait pas résisté activement. Le juge a changé l’accusation de viol en exploitation sexuelle dans une situation de dépendance.” L’homme a écopé de 3 ans de prison contre 12 pour viol.

    La législation polonaise pas respectée

    La législation polonaise n’est donc pas toujours respectée, même en cas de risque médical. En septembre, Izabel, une Polonaise de 30 ans, est morte parce que les médecins n’ont pas pratiqué d’avortement. Et ce, alors que la situation mettait en péril sa santé et que le fœtus présentait des malformations.

    “Le viol de guerre est déjà en lui-même un crime très difficile à documenter et signaler, souligne Venny Ala-Siurua, de Women on Web. C’est très improbable que les femmes ukrainiennes qui en ont été victimes puissent obtenir l’autorisation d’avorter en Pologne.”

    Dès le début de l’invasion russe, le site a traduit ses contenus en Ukrainien. “Nous collaborons avec des lignes d’assistance ukrainiennes et des activistes en Pologne, qui prodiguent des conseils juridiques gratuits et renvoient les femmes vers nous si elles ont besoin d’avorter”, détaille Venny Ala-Siurua.

    Nous avons réussi à envoyer des kits d’avortement dans des hôtels, auberges et centres d’hébergement, même quand les femmes n’ont pas d’adresse fixe." Venny Ala-Siurua, directrice exécutive de Women on Web

    Les femmes porteuses d’une grossesse non désirée bénéficient tout d’abord d’une consultation en ligne avec un médecin. Les raisons de l’avortement ne sont jamais demandées aux femmes. S’il n’y a pas de contre-indication, un kit d’avortement médicamenteux (Mifépristone et Misoprostol) leur est envoyé par la poste via des pharmacies en ligne.

    Les consultations sont gratuites pour les plus démunies. ”À la fin du processus, on demande aux femmes de faire un don, avec des tarifs qui s’adaptent en fonction de la situation de chacune, explique-t-elle. Cela peut être une toute petite contribution voire rien du tout, si la personne n’a pas de revenus.”

    Pour les femmes ukrainiennes, aucune contribution n’est demandée. Le service reçoit cinq demandes par jour et dit avoir aidé une cinquantaine de femmes réfugiées en Pologne. “Nous avons réussi à envoyer des kits d’avortement dans des hôtels, des auberges et des centres d’hébergement, même quand elles n’ont pas d’adresse fixe”, souligne Venny Ala-Siurua.

    6 réfugiés sur 10 en Pologne

    Selon le Haut Commissariat aux réfugiés de l’Onu (HCR), plus de 5,4 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays, dont 90% sont des femmes et des enfants. Près de six réfugiés sur dix ont fui en Pologne. Selon les gardes-frontières polonais, la barre des trois millions a été dépassée cette semaine.

    La Pologne doit renforcer “de façon urgente” ses mesures de prévention et de surveillance pour protéger les réfugiés ukrainiens sur son sol, en particulier les femmes, victimes de trafics, de violences et de viols, a mis en garde vendredi 29 avril l’ONG Human Rights Watch.

    Aucun des cinq centres d’accueil visités par HRW n’avait prévu de mesures “pour dépister les abus ou identifier le besoin de traitements appropriés”, médicaux ou psychologiques “après un viol ou des violences sexistes”.

    L’organisation “Avortement sans frontières” (Aborcja Bez Granic), une coalition de six ONG polonaises et internationales, a de son côté affirmé avoir aidé 267 femmes déplacées en Pologne à accéder à des avortements entre début mars et mi-avril, souvent en leur fournissant des pilules abortives.

    À voir également sur Le HuffPost : La maternité des Lilas, “un combat pour la liberté” selon ses soignants et usagers

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      Relocalisations en Europe : les pays de l’Est grands gagnants ?

      The Conversation · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 4 March, 2021 - 04:00 · 6 minutes

    relocalisations

    Par Nassima Ouhab-Alathamneh 1 .
    Un article de The Conversation

    Mis à l’épreuve de la pénurie de certaines productions à la suite de la crise sanitaire ayant frappé le monde depuis janvier 2020, un grand nombre de pays européens songent à relocaliser leurs entreprises stratégiques.

    Cette stratégie économique viserait à relancer la production de certaines industries, notamment médicales, afin d’anéantir les effets de dépendance vis-à-vis des entreprises opérant en dehors de l’Union européenne.

    En France, malgré les contraintes financières et logistiques de la relocalisation, l’État tente tant bien que mal de convaincre les dirigeants des sociétés à haute valeur industrielle de réimplanter leurs activités dans l’Hexagone.

    Pour cela, le gouvernement a multiplié les communications autour des nouvelles politiques économiques plus avantageuses et à propos du plan de relance de 100 milliards d’euros, dont un milliard seront utilisés pour inciter les entreprises à relocaliser à travers les « appels à projets de (re)localisation ».

    Ceci dit, la réorientation des activités vers l’Europe ne signifie pas nécessairement un retour au pays d’origine. En effet, les impôts et taxes afférentes pourraient aigrir la santé financière, particulièrement celle des moyennes entreprises. Il s’agit donc, pour les firmes, d’évaluer les risques financiers d’une éventuelle relocalisation dans le pays d’origine en fonction du coût du travail et de la pression fiscale.

    L’attractivité des PECO

    Plusieurs entreprises ont ainsi délocalisé leurs activités dans les pays d’Europe centrale et orientale (PECO) en raison de leur proximité géographique et leurs coûts salariaux moins conséquents qu’en Europe occidentale.

    Selon la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, entre 2014 et 2018, il y a eu 253 cas de relocalisations dans les pays européens (à voir également le projet « The future of manufacturing in Europe » d’Eurofound de 2019).

    Le mouvement de relocalisation dans les PECO a débuté avant la crise de la Covid-19 et tend à s’activer après celle-ci. Le rapport de la Fondation pour l’innovation politique intitulé « Relocaliser en France avec l’Europe », paru en septembre 2020, nous donne l’exemple des entreprises le Coq Sportif, Lunii et Harry’s.

    Désormais, selon un rapport de mai 2020 de l’Institut polonais de l’économie, les PECO pourraient dégager un bénéfice de 22 milliards de dollars par an à la suite de la relocalisation de productions en provenance de la Chine. Ces entreprises tireraient d’importants profits en termes d’avantages comparatifs, de coûts de transports (chaînes d’approvisionnement et de distribution) et de salaires eu égard à la proximité des différents pays de la zone et aux disparités salariales.

    En comparant le coût horaire du travail entre l’Europe occidentale et les PECO, on constate d’importantes disparités allant de 5,30 euros en Roumanie à 44,70 euros au Danemark (cf. Figure 1).

    relocalisations Figure 1 : Coût horaire moyen du travail dans l’Union européenne en 2018. Statista , CC BY-SA

    Il en est de même pour la pression fiscale. Selon les statistiques de 2020 de l’Institut économique Molinari, les charges et les impôts supportés par l’employeur représentent plus de la moitié du salaire en France (54,68 %) contre 10 % pour la Bulgarie par exemple.

    Les coûts d’investissement quant à eux pourraient être amortis en améliorant la qualité et l’authenticité des produits, d’autant plus que la base industrielle rapportée au PIB est plus grande dans ces pays.

    En effet, d’après le dernier rapport de 2020 de la Fondation pour l’innovation politique, la part de l’industrie dans la valeur ajoutée au sein des PECO est plus importante que dans les autres pays de l’Europe occidentale, hormis l’Allemagne (25,4 %) et l’Autriche (22,1 %). Elle s’élève à 29,7 % en République tchèque et 25 % en Pologne, contre seulement 13,6 % en France et entre 15 % et 19 % en Espagne, aux Pays-Bas et en Italie.

    Accélération de la relocalisation depuis la crise

    Plusieurs entreprises européennes, comme le fabricant allemand d’électroménager Bosch, sont aujourd’hui implantées en Pologne en raison des avantages concurrentiels et financiers que ce pays offre aux investisseurs. Une relocalisation qui remonte à avant la crise sanitaire, mais qui s’accélère depuis le début de celle-ci, notamment la partie logistique (centres d’appel, « click and collect », etc).

    En 2019, les investissements directs étrangers (IDE) représentaient 40 % du PIB polonais . Ces derniers provenaient majoritairement de l’Allemagne (19 %), de la France et des États-Unis (près de 11 % chacun).

    De même pour la Roumanie où maintes entreprises européennes se partagent le marché. Parmi elles figure le fabricant italien d’appareils électroménagers De’Longhi qui a rapatrié en 2020 sa production de Chine en créant une deuxième usine , après avoir racheté l’usine Nokia de la ville de Jucu en 2012. De’Longhi a ainsi créé plus de 1000 emplois locaux et a investi 30 millions d’euros.

    La Pologne suscite également l’intérêt d’entreprises américaines souhaitant s’implanter en Europe. C’est notamment le cas des géants de l’informatique Google et Microsoft. En juin dernier, Google a annoncé qu’il investirait jusqu’à deux milliards de dollars dans un centre de données dans le pays afin de traiter les services dans le cloud , suivant ainsi Microsoft qui a communiqué un mois plus tôt sa volonté d’investir un milliard de dollars pour un centre de données à très grande échelle, dans le but de développer et de transformer les compétences numériques en Europe.

    Le frein des enjeux technologiques

    Toutefois, des enjeux technologiques pourraient freiner ce mouvement de relocalisation vers les PECO. En effet, le savoir-faire et la flexibilité de la main-d’œuvre étrangère sont plus prégnants en Asie qu’en Europe de l’Est.

    Beaucoup de technologies de pointe, en électronique notamment, restent peu maîtrisées en Europe, à l’instar du hardware (matériel) informatique. L’essentiel du matériel disponible sur le Vieux Continent est aujourd’hui soit importé, soit fabriqué à l’étranger par une entreprise européenne.

    De ce fait, certains secteurs d’activité sont difficilement relocalisables, à cause du manque de main-d’œuvre qualifiée – malgré la présence d’un capital humain non négligeable – et l’automatisation des processus et de la production par les entreprises relocalisées qui demeurent insuffisants.

    Cet écart montre que, dans les PECO, les autorités publiques doivent encore repenser leur modèle économique en améliorant notamment les formations qualifiantes de la main-d’œuvre locale et en investissant davantage dans la recherche et le développement (R&D).

    À ce propos, selon le rapport du World Economic Forum (WEF) sur la compétitivité mondiale de 2018, les dépenses en R&D sont relativement faibles dans les PECO (1 %) par rapport aux pays de l’Europe occidentale (2,3 % en moyenne), comme la France (2,9 %), l’Allemagne ou l’Autriche (3,1 % chacun).

    Le basculement du travail en distanciel dans de nombreux domaines comme la finance, la vente et l’informatique pourrait recentrer les avantages comparatifs au profit de l’Europe occidentale. C’est à ce prix d’ailleurs que cette zone pourrait tirer profit de l’accélération du mouvement de relocalisation.

    Sur le web The Conversation

    1. Enseignante en économie, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières.
    https://upload.movim.eu/files/7b4a27eed4cd52381dd25ae94920402e838b41d3/CPsl7OdnXYNQibPk10Affbnq8xaR1vLw0MZnMjoV/121514692_2829335327285890_1653750092588453756_o.jpg

    #Toulouse : #Rassemblement de soutien aux #LGBTQI polonaisEs
    Mercredi 14 octobre - 18 h 30 - square Charles de Gaulle (métro Capitol)

    A l’appel d’ #Act-Up

    Depuis de nombreuses années, le gouvernement polonais sous la présidence d’Andrzej Duda et avec le soutien de l’Église catholique se montre de plus en plus répressif et menaçant envers la communauté LGBTI : propos ouvertement LGBTIphobes, arrestations de militantEs LGBTI, création de zones “sans LGBT”.

    https://www.facebook.com/events/702853890577750

    #lutte #hétéro-patriarcat #patriarcat #Pologne #internationalisme #social #politique #société #actu #actualité #répression #TPG
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      La TV biélorusse rend publique la «communication interceptée» entre Berlin et Varsovie sur Navalny

      eyome · Sunday, 6 September, 2020 - 08:39

    La TV biélorusse rend publique la «communication interceptée» entre Berlin et Varsovie sur Navalny

    Ce sketch... Navalny s'est fait skripaler 😂

    Petit tips : Le Novitchok est un dangereux poison militaire d'origine russe se soignant avec un carré de sucre.

    Ça peut être utile, si vous aussi vous êtes le principal opposant à Poutine en Russie (en réunissant aussi 2% des suffrages 😄).

    #Politique, #fr, #Russie, #Bielorussie, #Pologne, #NorthStream2, #Allemagne, #Novichok, #TamboursDeGuerre

    https://upload.movim.eu/files/7b4a27eed4cd52381dd25ae94920402e838b41d3/bgVmundRVWTEcWiIhAXk6Mx4jPa3R8bUGFWRshuG/a3c10bab55b3a3635ff94858b1496be9.jpg
    #Pologne : A Poznan et ailleurs, les travailleurs et travailleuses ne doivent pas payer pour la crise sanitaire du #Covid-19 !

    Des syndicats ont accepté un accord avec la municipalité qui entérine la suppression des augmentations salariales pour cause de #Coronavirus ! Ce n’est pas le cas du #syndicat #anarcho-syndicaliste Inicjatywa Pracownicza (Initiative des travailleurs), qui mène bataille pour que les augmentations prévues soient appliquées.

    http://www.laboursolidarity.org/Pologne-A-Poznan-et-ailleurs-les

    #IP #Internationalisme #syndicalisme #politique #social #lutte #CNT