• chevron_right

      Au procès du 13-Novembre, les Eagles of Death Metal témoignent

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 17 May, 2022 - 04:30 · 4 minutes

    Jesse Hughes (à gauche) et Eden Galindo (à droite), qui étaient sur scène au Bataclan pour les Eagles of Death Metal le soir du 13 novembre 2015 doivent tous deux venir témoigner au procès des attentats (photo d'archive prise en juillet 2016 lors d'un festival dans le Kansas). Jesse Hughes (à gauche) et Eden Galindo (à droite), qui étaient sur scène au Bataclan pour les Eagles of Death Metal le soir du 13 novembre 2015 doivent tous deux venir témoigner au procès des attentats (photo d'archive prise en juillet 2016 lors d'un festival dans le Kansas).

    ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE - Ils sont devenus bien malgré eux l’un des symboles d’une nuit d’horreur. Et face à la Cour d’assises spéciale de Paris, qui se penche depuis le mois de septembre sur les attentats du 13 novembre , ils vont devoir revenir sur leur funeste soirée de 2015 au Bataclan .

    Eux, ce sont les membres d’ Eagles of Death Metal , le groupe de hard rock qui se produisait quand les commandos envoyés par l’organisation terroriste Daech ont attaqué la salle de concert, causant la mort de 90 mélomanes, blessant et traumatisant des centaines d’autres.

    Ces 9 et 10 mai, plusieurs membres (actuels et anciens) du groupe sont attendus sur l’Île de la Cité, pour livrer leur histoire et leur ressenti de cette soirée du 13 novembre 2015, interrompue en pleine fête par des tirs de Kalashnikov. Dans la presse, certains d’entre eux ont déjà raconté leur culpabilité du survivant et décrit les marques laissées par l’attentat, donnant un aperçu de ce qu’ils devraient déclarer au procès.

    Culpabilité terrible

    Dans les colonnes du Journal du Dimanche , c’est un quinquagénaire encore meurtri, Eden Galindo, qui s’est récemment épanché sur les sept années qui se sont écoulées depuis l’attentat du Bataclan. Un laps de temps au cours duquel il aura pris la décision de quitter le groupe et de fonder une famille. Lui est attendu le 10 mai au tribunal, comme le chanteur Jesse Hughes. La veille, un autre ancien, le bassiste Matt McJunkins, en aura normalement fait de même, même s’il hésite encore à prendre la parole.

    Au JDD donc, le guitariste de 52 ans explique que cette nuit du 13 novembre ne l’a “jamais quitté”, qu’il vit depuis avec des images “ancrées au plus profond” de son être. Surtout, il décrit le sentiment qui continue à l’habiter, au-delà du syndrome de stress post-traumatique et du lien si fort qui existe désormais avec les autres survivants: une culpabilité terrible.

    “Je me sens toujours coupable”, détaille Eden Galindo, “coupable d’avoir survécu, coupable aussi parce que les gens s’étaient rassemblées pour nous voir”. Des passionnés de musique dont certains sont morts, où d’autres ont été gravement blessés. “Tous sont marqués à vie. Je veux leur dire que je les aime et que je suis désolé.”

    “Tourner la page” et communier avec les autres victimes

    Tant et si bien que les différents membres du groupe attribuent à cette opportunité de témoigner une “vocation libératoire”, comme l’a expliqué leur avocate, maître Claire Josserand-Schmidt au Figaro . Ce que résume encore Eden Galindo, toujours dans Le JDD : “J’ai peur d’y aller (témoigner). C’est un vrai défi, mais quand je l’aurai surmonté, je me sentirai mieux.” Et, espèrent les survivants des Eagles of Death Metal, eux qui ont perdu dans l’attentat leur acolyte Nick Alexander, en charge du merch , une possibilité au final de “tourner la page”.

    Quant à Jesse Hughes, ce procès sera aussi l’occasion d’enterrer définitivement les polémiques nées dans les mois qui avaient suivi l’attentat. Dans un premier temps, le dernier membre présent en novembre 2015 à toujours faire partie du groupe avait dérapé sur la sécurité du Bataclan et ses videurs musulmans ou défendu l’usage des armes à feu qui auraient selon lui permis d’éviter un carnage. Des propos sur lesquels il est depuis revenu, expliquant avoir souffert à l’époque d’un violent traumatisme lié aux événements parisiens.

    Car une chose est sûre, la démarche des Eagles of Death Metal de se présenter au procès touche déjà les autres survivants de la tuerie. “Cela montre leur lien avec la communauté des victimes, leur volonté de participer au récit choral”, salue auprès du Figaro Arthur Dénouveaux , l’homme qui les avait mis dans un taxi le soir du drame après qu’ils sont tombés nez à nez avec un terroriste en fuyant la scène, et qui est aujourd’hui président de l’association Life for Paris.

    Car puisque leur présence sur scène au moment de l’attaque, et la possibilité qu’ils ont eu de fuir, ne leur permettront vraisemblablement pas d’apporter d’élément de poids à l’enquête, ils se joindront au moins à la catharsis collective. Le “J’ai pensé que j’étais cassé pour toujours” d’Eden Galindo devrait ainsi résonner chez de nombreuses victimes des hommes de Daech.

    Tout comme son sentiment d’appartenance à une communauté unie par le traumatisme. ″Ça a été la pire nuit de ma vie, mais ça m’a aussi apporté plus d’amour que je n’aurais jamais pu l’imaginer.”

    À voir également sur le HuffPost : Les Eagles of Death Metal en concert à Paris avant de témoigner au procès du 13-Novembre

    • chevron_right

      Le procès du 13-Novembre une nouvelle fois suspendu à cause du Covid

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 6 May, 2022 - 12:22 · 2 minutes

    La salle d'audience qui accueille le procès des attentats du 13-Novembre depuis le 8 septembre 2021. La salle d'audience qui accueille le procès des attentats du 13-Novembre depuis le 8 septembre 2021.

    PROCÈS - Le procès des attentats du 13-Novembre , ouvert depuis près de huit mois et déjà interrompu plusieurs fois à cause du Covid , a de nouveau été suspendu ce vendredi 6 mai pour une semaine en raison d’un nouveau cas de contamination de l’un des accusés.

    “On ne va pas pouvoir tenir cette audience aujourd’hui, ni la semaine prochaine”, a annoncé le président de la cour d’assises spéciale de Paris, Jean-Louis Périès, vendredi à la reprise de l’audience. Celle-ci reprendra “normalement le 17 mai à 12H30″, a-t-il annoncé.

    “Un accusé est à son tour atteint par le Covid. En l’état de la procédure actuelle, il n’est pas possible de siéger”, a expliqué le président. “Dura lex, sed lex” (“la loi est dure, mais c’est la loi”, NDLR)”, a-t-il commenté.

    L’accusé contaminé est “confus”

    Farid Kharkhach, l’un des 11 accusés comparaissant détenus à ce procès, a été testé positif après avoir présenté des symptômes du Covid-19 à l’audience jeudi. Le Belgo-Marocain de 39 ans est “confus” pour les parties civiles qui devaient témoigner, a assuré l’une de ses avocates, Me Fanny Vial.

    Cette nouvelle interruption intervient au troisième jour d’une nouvelle série d’auditions de quelque 90 parties civiles, des rescapés des attaques jihadistes qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis ou des proches endeuillés des victimes.

    La cour devait ainsi normalement entendre, lundi et mardi prochains, les membres du groupe américain Eagles of Death Metal, dont le concert au Bataclan le soir du 13 novembre 2015 avait été brusquement interrompu par les tirs de Kalachnikov.

    Leurs auditions sont repoussées à une date ultérieure.

    Un verdict attendu désormais pour le 29 juin

    Le Covid s’est déjà invité à plusieurs reprises au procès des attentats du 13-Novembre en début d’année, repoussant de quatre semaines la fin prévue de l’audience.

    Avant ce nouveau cas de contamination, le verdict était attendu le 24 juin.

    Il pourrait désormais être rendu “le 29 juin”, a indiqué lors de cette brève audience le président Périès.

    À voir également sur Le HuffPost: Les Eagles of Death Metal en concert à Paris avant de témoigner au procès du 13-Novembre