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      La cryptomonnaie décryptée (3) : les différents types de cryptomonnaies

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 12 March, 2023 - 04:30 · 8 minutes

    Par Yannick Chatelain et Antoine Roche 1 .

    Première partie de cette analyse ici .
    Seconde partie de cette analyse ici .

    En plusieurs étapes, nous vous proposons de rendre la cryptomonnaie à la portée de tous.

    Après « La blockchain est une révolution », « Les Smart Contracts », nous vous proposons de découvrir les différents types de cryptomonnaies actuellement en circulation.

    Les cybermonnaies dans le monde

    Les données communiquées par Statista et Investing montrent que le nombre total de crypto a été multiplié par 75 entre 2013 et 2021, passant d’un peu plus de 60 à plus de… 4500. Après l’explosion des cryptos ce nombre avait depuis doublé… pour atteindre en 2022, un record avec pas moins de 10 400 cryptomonnaies.

    Comme le soulignait Statista le phénomène intéressait alors de plus en plus d’investisseurs et pour cause : le bitcoin avait vu sa valeur multipliée par 30 entre avril 2017 et avril 2022 ! Et avant « la crise des crypto » qui a été largement médiatisée, ce qui a contribué à engendrer une chute de l’offre et fortement inquiété – à tort ou à raison –  ces derniers.

    À l’heure où nous écrivons on dénombre 8029 devises.

    Pour avoir une visibilité exhaustive de l’offre et des plus importantes cryptomonnaies par capitalisation, par volume d’échange, etc. il vous suffit d’accéder au classement proposé par Coingecko ou Coinmarketcap . Dans le top cinq des plus prisées et – sans grande surprise – ce sont celles dont vous avez probablement entendu parler : Bitcoin ( BTC ), Ethereum ( ETH ), Teher ( USDT ), Binance Coin ( BNB ), USD COIN ( USDC ). Si le chiffre reste conséquent, le quantitatif est à la baisse après avoir atteint un sommet historique.

    Lorsque vous vous intéressez à une cryptomonnaie il est important de savoir quel est son but, son utilité, et comprendre son fonctionnement afin de prendre des décisions éclairées. Voilà pourquoi nous vous proposons dans le paragraphe suivant une description de quelques-unes des catégories prédominantes.

    Nous nous permettons de mettre des astérisques en fonction du risque, celui-ci variant naturellement en fonction de la connaissance du sujet. Une asterisque représente un risque moindre ; cinq astérisques représentent un risque très élevé pour un néophyte, mais non figé et à même d’être réduit au fur et à mesure du développement de son expertise.

    Cryptomonnaies : les catégories phares

    Les cryptomonnaies de couche 1 (dites Layer 1) *

    Les cryptomonnaies de couche 1 sont utilisées pour effectuer des transactions financières de manière décentralisée, rapide et peu coûteuse. Elles peuvent être utilisées pour acheter des biens et services en ligne, envoyer de l’argent à l’étranger, investir dans des projets à long terme et bien plus encore. Les cryptomonnaies offrent également la possibilité de créer des contrats intelligents programmables, qui peuvent faciliter des transactions commerciales complexes sans avoir besoin d’intermédiaires.

    ex : BTC , ETH , BNB , MATIC , AVAX , XTZ , SOL

    Les stablecoins *

    Les stablecoins sont des cryptomonnaies conçues pour maintenir une valeur stable en étant indexées sur des devises ou des actifs sous-jacents tels que l’or ou le dollar américain. En réalité, ils sont utilisés pour faciliter les transactions financières en ligne en offrant une alternative moins volatile que les cryptomonnaies traditionnelles, les stablecoins sont de fait plus rassurants. Ils permettent également de transférer des fonds rapidement et à moindre coût, sans nécessiter d’intermédiaires. En outre, ils peuvent servir de « valeur refuge » pour les investisseurs lors de périodes de forte volatilité du marché des cryptomonnaies.

    ex : USDC , USDT , BUSD , DAI

    Les mèmecoins (**** niveau expert)

    Les mèmes coins sont une forme de cryptomonnaie qui tirent leur nom de leur origine dans la culture Internet des « mèmes ». (ndla : un mème est un élément culturel reconnaissable, reproduit et transmis par l’imitation du comportement d’un individu par d’autres individus, L’Oxford English Dictionary définit le mème comme « une image, une vidéo, un texte, généralement de nature humoristique, qui est copié et diffusé rapidement par les internautes, souvent avec de légères variations » Exemple : cliquez ici ». Ils sont utilisés dans la réalité pour des activités telles que la collecte de fond, le trading et la spéculation sur des actifs numériques uniques et souvent humoristiques. Les Mème coins sont généralement basés sur des blockchains de couche 1 existantes telles que Ethereum et peuvent offrir des avantages tels que la propriété décentralisée et la rareté numérique. Cependant, ils sont également soumis à une forte volatilité et peuvent être considérés comme extrêmement risqués.

    Ex : DOGE , SHIB , BONK

    Les DeFi et leur cryptomonnaie (**** niveau expert)

    Les tokens DeFi sont des cryptomonnaies émises sur des blockchains décentralisées qui permettent aux utilisateurs de participer à diverses applications. Ils ont une utilité en fournissant des droits de gouvernance, en permettant le staking (un mécanisme de consensus appelé « Proof of Stake » (POS) qui permet de garantir que les transactions sont fiables :  vérifiées et sécurisées sans l’intervention d’une tiers :  banque ou autre intermédiaire)  et la fourniture de liquidité, et en facilitant l’accès à divers protocoles et services DeFi. Les tokens DeFi permettent également l’emprunt et le prêt décentralisés, le trading et la gestion d’actifs.

    Ex : CAKE , INSUR , SNX , YFI

    Gouvernance (DAO) et leurs cryptomonnaies… (****niveau expert)

    Une organisation autonome décentralisée ou DAO (de l’anglais decentralized autonomous organization ) est une organisation qui se fixe une mission et qui fonctionne grâce à un ensemble de Smart Contracts . Ces derniers établissent et « proposent » des règles de gouvernance à une organisation ! En ce sens et bien que très balbutiant à ses débuts, le réseau Bitcoin, « peut être considéré comme le premier exemple de DAO ».

    À la différence d’une organisation traditionnelle la DAO n’a pas de hiérarchie ! Aucune ! Pas de gouvernance au sens usuel ! Dans une DAO, pas de supérieur qui décide ou donne son aval… Non ! OUBLIEZ ! Elle est une organisation gérée par un code et des programmes informatiques ce qui la rend parfaitement autonome. Elle analyse seulement les Smart Contracts établis et les positions des parties prenantes. Tout est alors stocké et accessible de façon transparente sur la blockchain et le plus souvent les décisions sont prises au sein d’une DAO par le biais de propositions. Si une proposition est votée par la majorité des parties prenantes elle est ensuite validée par la « matrice ». Point ! Spoiler : c’est la théorie mais en pratique les DAO en sont encore à un stade rudimentaire et se développent mais aucune n’est encore totalement décentralisée et autonome.

    Les cryptomonnaies qu’utilisent ces DAO (ex : SDAO, UNI, AAVE, CRV, MKR,…) offrent différentes utilités additionnelles au droit de vote et il faut toujours vous renseigner précisément dans la documentation de l’entreprise pour en comprendre les tenants et aboutissants.

    NFT les tokens non fongibles (****niveau expert)

    Un NFT, pour non fungible token est un token non fongible et non divisible ; et oui, tout cela en un seul Token, rassurez-vous, derrière tous ces termes de l’univers crypto, les choses sont plus simples qu’il n’y paraît : cela signifie que contrairement à un actif dit fongible, c’est-à-dire qui est n’est pas unique et qui est interchangeable contre un actif du même type, ce type de token (jeton) est unique !

    Il correspond à un certificat de propriété pour son détenteur, que ce soit un bien virtuel, logiciel, jeux vidéo… ou physique : biens immobiliers, œuvre d’art, etc.  Comme la cryptomonnaie, il est émis sur une blockchain , majoritairement Ethereum (ETH). Et il n’est pas divisible, comme nous l’avons précisé, ce qui veut dire que contrairement à la plupart des cryptomonnaies, par exemple le bitcoin (BTC) qui peut être divisé en 100 millions de Satochis la plus petite unité de compte en bitcoin), un NFT ne peut pas l’être…

    ex : CryptoPunks, BAYC…

    Les coins de metaverse et de gaming (expert *****, sauf si vous maîtrisez cet univers)

    Les coins de metaverse et de gaming sont des cryptomonnaies conçues pour être utilisées dans des mondes virtuels tels que les jeux vidéo et les plateformes de réalité virtuelle. Ils sont utilisés dans la réalité pour acheter des biens et services virtuels, tels que des skins, des personnages et des objets, ainsi que pour participer à des transactions de joueur à joueur. Les coins de metaverse et de gaming peuvent offrir des avantages tels que la propriété décentralisée, la transparence et la possibilité de gagner de l’argent en jouant à des jeux. Cependant, ils sont également soumis à une forte volatilité et peuvent être considérés comme très risqués.

    ex : SAND , MANA , AXS , DIO , GALA

    Quelques règles de prudence avant de se lancer

    Nonobstant les astérisques que nous attribuons, qui sont fluctuantes selon votre niveau d’expertise, comme le rappelle le ministère de l’Économie et des Finances et de la souveraineté industrielle et numérique la cybermonnaie « ne dispose pas d’un statut légal n’ont pas à ce jour de statut légal explicite et leur encadrement par les pouvoirs publics reste embryonnaire ».

    Aujourd’hui, et pour se retrouver sans se faire arnaquer, lorsqu’il s’agira de vous lancer, la plus élémentaire des prudences recommandées par le ministère et par vos serviteurs est de consulter le site de l’AMF qui vous aide à vous retrouver dans ce dédale et qui recense tous les sites d’arnaques à la cybermonnaie. Si vous souhaitez investir dans les crypto-actifs, sachez que l’AMF recense les sites risqués liés aux cybermonnaies au sein de la liste noire de l’Autorité des Marchés Financiers . Avant de vous lancer, pensez toujours à la consulter.

    Voilà pour cet article, n’hésitez pas à revenir à nos articles précédents sur la blockchain et les Smarts Contracts . Ils rendront la compréhension de ces nouveaux éléments plus aisée.

    Et rendez-vous pour l’épisode quatre : L’évolution de la DeFi , abréviation de decentralized finance (finance décentralisée). Nous vous le promettons, à la fin de ces articles vous disposerez de tous les éléments pour vous lancer… ou pas.

    « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
    Et les mots pour le dire arrivent aisément » – Nicolas Boileau-Despréaux

    1. Antoine Roche , Ingénieur, chef de produit chez SingularityDAO.
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      Les Français et la réforme des retraites

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 11 March, 2023 - 04:30 · 5 minutes

    Et c’est parti pour la révolution, pour le grand soir ! La foule est dans la rue et la réforme ne passera pas. Blocage, pays à l’arrêt, occupation, grève générale … toute la gloriole de la lutte sociale (et solidaire) est à l’affiche du psychodrame franchouillard qui se joue en ce mois de ventôse de l’an 231.

    Pendant que la France en trottinette électrique et en RTT rêve de guillotine et de tribunaux révolutionnaire, l’autre France se demande quand tout ce cirque va bien pouvoir cesser.

    Impossible de commander La révolution française pour les nuls : toutes les libraires sont en rupture de stock. Il va donc falloir se rabattre sur #BlocusChallenge, la dernière web-série du député insoumis Louis Boyard. Promis, on n’oubliera pas de cliquer sur le pouce bleu. Il faut bien que les internautes amateurs gagnent leur vie, vu que ce n’est certainement pas avec son salaire de député que le benjamin de l’Assemblée peut s’acheter les baskets neuves qu’il ne porte pas.

    Quel cinéma !

    Pendant ce temps, sur la planète Terre…

    C’est vrai qu’il ne se passe pas grand-chose dans le monde pendant que les nostalgiques du suicide collectif sous acide de 1789 et du Spring Break de 1968 se montent le bourrichon en contemplant leur bonnet phrygien dans la glace. Il ne se passe pas grand-chose en Ukraine, en Afrique, en Asie centrale, en mer de Chine. Il ne se passe rien dans les labos de recherche ni dans les bureaux d’étude. Ce n’est pas comme si la planète n’était pas en train de se transformer à toute vitesse.

    En France, on préfère parler de vrais problèmes. On préfère se concentrer sur les priorités, comme l’âge de la retraire quand on est collégien ou retraité, ou sur l’avortement quand on est un homme, ce genre de choses…

    Au fait, peut-on participer à #BlocusChallenge quand on est en maternelle ? Vu que quand on est collégienne avec des couettes, on se fait applaudir en insultant les puissants de ce monde… un môme de 3 ans sur le perchoir de l’Assemblée pointant la représentation nationale du doigt en zozotant « dis, monsieur, pourquoi tu as fait bobo à ma retraite ? Comment oses-tu ? » ça doit le faire, non ?

    Pendant que les révolutionnaires en carton font sortir des lapins de leur chapeau, la planète Terre effectue une vraie révolution : une rotation complète autour de son axe.

    Don’t tread on me

    La majorité française est libertarienne. Bon, ok, dis comme cela, personne ne le croira. Essayons autrement.

    La majorité est silencieuse. Elle ne fait pas de bruit. Quand il fait bon vivre, elle se dore la pilule au soleil. Personne ne l’embête, tant qu’on ne l’embête pas. Mais malheur si on vient la chercher, elle s’habille alors en jaune, crie « Ne me marche pas dessus ! » et se met à semer le bazar partout dans le pays.

    La majorité silencieuse est bien libertarienne et on comprend vite pourquoi.

    90 % des Français gagnent moins de 4000 euros par mois. 4000 euros par mois, c’est moins que le salaire minimum en Suisse . Un élève médecin ou ingénieur a quasiment la certitude de gagner moins qu’un plombier. Il a surtout la totale certitude de gagner bien moins qu’un petit dealer.

    Alors certes, 10 % de Français gagnent plus de 4000 euros : les riches , ceux qui ont des montagnes d’or dans leur placard et chez qui on peut aller se servir à volonté. Certes ! Il y a aussi les lessivés du cerveau, ceux qui croient qu’un pays où quasiment tout le monde gagne à peine de quoi vivre est une grande puissance mondiale que le monde entier nous envie.

    En fait, la majorité est silencieuse et n’en a absolument rien à faire du système et de la politique. Tant qu’on ne lui marche pas sur les pieds. Elle vit avec le système. Elle fait avec le système. Quand ça ne lui plaît pas, elle se débrouille. Ça se passe toujours comme ça dans les pays communistes : on répare les vieilles voitures et on travaille au noir.

    Contre la réforme ne signifie pas pour le système actuel

    Si une immense majorité de Français est contre la réforme de la pitoyable aumône au prétexte de laquelle ils auront été rackettés toute leur vie, cette même majorité est loin d’être prête à apporter son soutien aux clowns collectivistes.

    Sept millions de Français ont voté Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la dernière élection présidentielle soit 15,8 % des inscrits, qui ont d’ailleurs quasiment tous voté pour Emmanuel Macron au second tour.

    Le mouvement de défiance dépasse plus que très largement la gauche : plus de 70 % des Français sont contre la réforme.

    Il n’a également rien à voir avec la droite dont une partie, par réflexe pavlovien anti-gauche, soutient le gouvernement et dont l’autre ne pense qu’à passer entre les gouttes et à ne pas faire de vagues d’ici la prochaine élection présidentielle.

    Tous les partis confondus, droite, gauche, centre, tout comme tous les syndicats, seraient très mal inspirés de penser que les Français sont opposés à la réforme parce qu’ils supportent le système actuel et qu’ils sont prêts à se battre pour le conserver.

    Un train peut en cacher un autre

    Seulement 34 % des personnes interrogées lors du dernier sondage pensent que la réforme sera retirée. Ça fait quand même un sacré nombre de Français qui ne se font aucune d’illusion. Ça fait surtout une sacré nombre de silencieux aucunement représentés par aucun parti politique que ce soit, ni par un syndicat.

    Si on ajoute à cela qu’une bonne moitié de la population se dit très en colère au sujet de la politique économique et sociale du gouvernement, il y a de très fortes probabilités que derrière le baroud d’honneur des syndicalistes et des gauchistes nostalgiques des soixante ans et des 35 heures, se cache un mouvement de grogne totalement différent, voire à l’opposé des refrains étatistes tenus par tous les partis représentés au Parlement.

    De plus en plus de gens savent comment vivent certains de nos voisins. Et pour revenir au sujet des retraites, ils sont nombreux à comprendre qu’ une retraite par capitalisation vous appartient et ne vous place pas sous la menace permanente de voir de petits malins changer les règles du jeu tous les quatre matins. Sans parler de ce qu’on daigne gracieusement vous octroyer en fin de compte, comparé à ce qui vous a été racketté toute votre vie.

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      Les États-Unis ont besoin de plus de capitalisme

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 10 March, 2023 - 04:30 · 4 minutes

    Partout dans le monde, les États-Unis sont considérés comme le cœur du capitalisme. Mais cela n’était vrai qu’à une époque.

    Le dernier classement de l’indice de liberté économique révèle que les États-Unis sont les plus mal notés depuis la création de l’indice en 1995 selon lequel pas moins de 16 pays européens ont une économie de marché plus libre que celle des États-Unis. Même les pays scandinaves sont économiquement plus libres, c’est-à-dire plus capitalistes, que les États-Unis. La Suède se situe à la 10 e place sur l’« échelle du capitalisme », alors que les États-Unis n’arrivent qu’à la 25 e .

    En Europe , la plupart des gens pensent que les États-Unis sont un pays sans État-providence , et quiconque commence à leur parler de l’État-providence tentaculaire des États-Unis est accueilli par des regards incrédules. Mais le fait est qu’il existe aujourd’hui au moins une centaine de programmes fédéraux qui dépensent chacun plus de 100 millions de dollars par an en paiements de transfert aux ménages, ainsi qu’un nombre incalculable de programmes plus modestes. Les États-Unis consacrent 30 % de leur PIB aux paiements de transfert, soit plus que tout autre pays de l’OCDE, à l’exception de la France, qui en consacre 31,7 %.

    Cette évolution a une longue histoire que William Voegeli a critiquée dans son livre Never Enough : America’s Limitless Welfare State dès 2010.

    Il y souligne qu’aux États-Unis, les dépenses en prestations sociales sont passées de 3,57 milliards de dollars en 1940 à 292 milliards de dollars en 1980, et alors que les dépenses sociales dans le budget américain s’élevaient à 66,7 milliards de dollars en 1970, elles avaient presque quadruplé pour atteindre 247,6 milliards de dollars à la fin de la décennie. Même corrigées de l’inflation et de la croissance démographique, c’est-à-dire calculées comme des dépenses par habitant corrigées de l’inflation, les prestations sociales aux États-Unis ont doublé entre 1970 et 1980. Du milieu à la fin des années 1960, pendant le mandat de Lyndon B. Johnson, les dépenses d’aide sociale ont augmenté de 12,6 % par an. À partir de ce niveau déjà très élevé, elles ont encore augmenté de 8,3 % par an sous les présidents Richard Nixon et Gerald Ford (1969 à 1977). Pendant les quatre années de l’administration de Jimmy Carter, elles ont continué à augmenter au rythme de 3,2 % par an.

    Qu’en est-il aujourd’hui ?

    Comme l’expliquent Phil Gramm, Robert Ekelund et John Early dans leur livre The Myth of American Inequality , les 20 % d’Américains les plus pauvres reçoivent 45 389 dollars de transferts sociaux par an.

    Pour la classe moyenne, il est de moins en moins logique de travailler :

    « Les ménages moyens du deuxième quintile et du quintile moyen ont travaillé davantage et gagné plus que ceux du quintile inférieur et pourtant, chose extraordinaire, les 60 % de ménages américains les plus pauvres ont tous reçu essentiellement le même revenu lorsque l’on compte tous les paiements de transfert reçus et les impôts payés et que l’on ajuste ce revenu en fonction de la taille du ménage. »

    En Amérique, le principe capitaliste des incitations liées à la performance ne s’applique plus : par habitant, le ménage moyen du quintile inférieur reçoit plus de 10 % de plus que le ménage moyen du deuxième quintile et même 3 % de plus que le ménage moyen à revenu intermédiaire.

    Aux États-Unis, ces transferts sont financés par les hauts revenus. Alors que la propagande anticapitaliste prétend que les riches ne paient pratiquement pas d’impôts aux États-Unis, la réalité est tout autre : les 0,1 % les plus riches paient plus de quatre dollars d’impôts sur dix dollars gagnés. Aujourd’hui, les 20 % de personnes les mieux rémunérées paient 83 % de l’impôt sur le revenu et 38 % de la taxe sur les ventes.

    Il est également absurde d’affirmer qu’il n’y a pratiquement pas de réglementation aux États-Unis.

    Les anticapitalistes prétendent que la crise financière de 2008 est le résultat d’une déréglementation excessive. En réalité, il y a eu 28 mesures différentes pour réglementer ou déréglementer l’industrie financière entre 1980 et 2009, années au cours desquelles l’industrie financière américaine était censée avoir été déréglementée sans restriction. Sur ces 28 mesures, seules cinq ont réduit la bureaucratie ; les 23 autres ont ajouté des réglementations.

    En fait, les marchés financiers n’avaient rien d’un capitalisme de laissez-faire. Juste avant la crise financière, 12 190 personnes travaillaient à plein temps à la réglementation du marché financier rien qu’à Washington, D.C., soit cinq fois plus qu’en 1960. En outre, les dépenses annuelles des États-Unis pour les agences fédérales chargées de réglementer le marché financier sont passées de 725 millions de dollars à 2,3 milliards de dollars corrigés de l’inflation depuis les années 1980, date à laquelle la phase de laissez-faire aurait commencé.

    La surréglementation touche tous les aspects de la vie aux États-Unis et est souvent le fait de groupes de pression : l’État de New York a récemment ajouté une nouvelle exigence selon laquelle les assistants shampouineurs débutants dans les instituts de beauté et les salons de coiffure doivent suivre une formation de 500 heures pour un coût moyen de 13 240 dollars avant de pouvoir exercer cet art complexe que la plupart d’entre nous pratiquent quotidiennement sans accident.

    L’Amérique est loin d’être un pays de « capitalisme débridé ». Il y a beaucoup trop de réglementation, trop de dette publique pour financer les programmes de redistribution de l’État et trop d’impôts. L’Amérique a besoin de plus de capitalisme, pas de moins.

    Rainer Zitelmann est l’auteur du livre In Defence of Capitalism

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      9 mars 2020 : le jour où on a pris vos libertés pour un paillasson

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 9 March, 2023 - 04:30 · 10 minutes

    Il y a trois ans jour pour jour, les bureaucraties sanitaires occidentales ont imposé en mode panique et Panurge le confinement anti-covid. Une prophylaxie pourtant jamais utilisée et donc encore moins évaluée dans l’Histoire. Copier une méthode inventée par un régime totalitaire chinois aux données notoirement trafiquées aurait pourtant dû paraître peu judicieux. Mais la boîte de Pandore de ce genre de mesures hyper liberticides a été ouverte.

    C’est une date historique et funeste, quoique peu s’en souviennent, à commémorer ce 9 mars. Une date qui fera peut-être jurisprudence pour justifier les plus démentes atteintes à vos droits et libertés et un contrôle social numérisé digne d’un roman de Georges Orwell , ou d’Evgueni Zamiatine.

    Quand les bureaucraties sanitaires paniquent

    Il y a trois ans, jour pour jour, le gouvernement italien interdisait sur l’ensemble de son territoire de sortir de chez soi sauf motif essentiel, sous peine d’amendes, voire de prison. Il s’agissait, dans l’urgence, voire la panique, de stopper l’épidémie exponentielle de covid. Une décision prise en totale opacité (avez-vous vu rendu public le procès verbal de la réunion du cabinet italien ? Moi non plus).

    Les bureaucraties sanitaires européennes ont emboité le pas, en mode Panurge : l’Espagne d’abord, le 14 mars, suivie de la Belgique, la France, le 17 (décision prise par le seul président de la République après avoir consulté quelques technocrates, son Premier ministre et une projection de l’Imperial College de Londres), suivis par les pays des autres continents. Un confinement puis deux, voire trois et jusqu’à sept dans certaines régions australiennes et un an au total en Argentine.

    De fil en aiguille, la moitié de l’humanité s’est retrouvé en avril 2020 en lockdown (l’autre moitié s’est contenté de restrictions de type couvre-feu, tests, fermetures des frontières, restaurants, écoles, cinémas, stades, etc).

    La version dure du confinement, avec l’exigence d’une auto attestation datée, sous peine d’amende, pour travailler, s’approvisionner, ou se faire soigner n’a été pratiquée, contrairement à ce qu’a prétendu l’Elysée, que par six pays au monde : Italie, Espagne, France, Belgique, Roumanie et Maroc. Vous pourrez raconter à vos petits-enfants, qu’on peut espérer incrédules, qu’ on a pourchassé en hélico des promeneurs sur une plage . Les villes de la moitié de la planète ressemblaient au décor muet d’un film catastrophe arpenté par des survivants et des zombies… mais des zombies dérogatoires.

    Cette prophylaxie n’avait pourtant JAMAIS été appliquée NULLE PART et donc encore moins testée ou validée dans l’Histoire de l’humanité. Cette dernière pratiquait jusqu’alors la méthode éprouvée et robuste « tester-isoler-soigner » face aux nombreuses épidémies qu’elle a dû affronter.

    Si des villes ont été mises en quarantaine au Moyen Âge et jusqu’au XIX e siècle pour peste, ou choléra, cela n’avait rien à voir avec l’interdiction de sortir de chez soi. À ma connaissance, un seul « stay at home order » avait été tenté jusque-là : à Saint Louis, aux États-Unis durant la grippe espagnole de 1918. Sans résultat probant.

    Plutôt faire n’importe quoi que pas assez

    Aucune enquête médicale n’avait donc pu établir la validité du confinement, l’Organisation mondiale de la santé estimant même encore en janvier 2020 que cette méthode était très probablement inefficace .

    Aucune évaluation coût/bénéfice, ni même de son efficacité n’a été menée, voire seulement discutée. L’humanité a donc été plongée il y a trois ans dans une gigantesque expérience sanitaire hyper liberticide sans élément scientifique probant, sans débat, sans étude d’impact. Le comble étant que la flambée des infections avait, en fait, commencé à ralentir avant même la décision de confiner, puisque le délai nécessaire pour voir doubler le nombre de personnes infectées est passé en Europe de deux jours fin février 2020, à huit jours courant mars et à deux semaines début avril…

    La décision s’est fondée seulement sur le fait que « ça semble marcher en Chine », est-il apparu à la publication des rapports des rares gouvernements occidentaux ayant joué un peu le jeu de la transparence, le Coronavirus Action Plan du 3 mars 2020 au Royaume-Uni, ou les 100 pages non caviardées du Plan stratégique du 22 mars 2020 en Allemagne.

    Les États-Unis se sont appuyés sur l’avis de scientifiques dont les seules sources étaient aussi des confrères chinois. Copier sans discuter une méthode inventée par un régime totalitaire chinois , connu de surcroît pour trafiquer abondamment ses données, avec une mortalité ridicule, cela aurait pu ne pas paraître particulièrement judicieux, non ?

    Mais médecins de bureau et gouvernements ont estimé à l’unisson qu’il valait « mieux faire n’importe quoi que se faire reprocher de ne pas avoir fait assez ».

    Le soft power chinois

    En fait, on a imposé le confinement non pas parce que cela aurait été, après évaluations et discussion, une mesure inévitable, mais simplement… parce qu’on POUVAIT LE FAIRE.

    « On croyait impensable en Occident d’imposer des mesures d’un régime communiste » mais « la perception de ce qu’il était possible de faire en termes de contrôle social a changé dramatiquement après que l’Italie y soit parvenue » a avoué avec une déconcertante ingénuité le chercheur de l’Imperial College de Londres, Neil Ferguson, dont les modélisations informatiques (technique que des scientifiques surnomment « shit in-shit out » tant elles ne valent que par la qualité des hypothèses qui les nourrissent) ont retourné les gouvernements français, britannique (dont les lockdown files révélés récemment par le quotidien The Telegraph n’a révélé que ces derniers jours les dissensions mais aussi l’opacité).

    Dommage que la plupart des prévisions antérieures de Neil Ferguson, sur la vache folle notamment, se fussent révélées fausses dans une proportion parfois de cent à un par rapport à la réalité…

    « L’innovation chinoise, on la croyait inacceptable en Occident et puis l’Italie l’a fait et nous avons réalisé que nous pouvions le faire », concluait Neil Ferguson. Puisqu’un nouvel outil de contrôle social est disponible, allons-y gaiement.

    Pas un hasard si c’est en Italie, où l’entrisme chinois est non négligeable, qu’a commencé le mimétisme occidental d’une prophylaxie s’inscrivant en tout point dans la doctrine instaurée par le régime chinois au début du siècle et connue sous le nom de Fangkong : dans un but de stabilité intérieure, il s’agit d’un système généralisé de surveillance et contrôle des actions des citoyens, assorti de sanctions, perte d’emploi, emprisonnement, amendes, pour tout comportement répréhensible.

    L’Occident a donc copié un élément de cette doctrine sans barguiner. Triomphe du soft power de Pékin, à rebours des prédictions des naïfs selon lesquelles ce serait nous qui subjuguerions la Chine au motif que cette dernière copiait nos codes consuméristes.

    Des dégâts vertigineux…

    Un livre entier (curieusement, on compte sur les doigts d’une main le nombre d’ouvrages consacrés en France à cette crise sans précédent) serait nécessaire pour décrire l’impact dément des confinements. Avec un recul du PIB de 4,4 % en 2020, l’humanité s’est appauvrie plus que durant n’importe quelle crise précédente, même celle de 1929 qui n’avait frappé que les pays occidentaux.

    Le nombre d’humains vivant dans l’extrême pauvreté a augmenté de 150 millions pour atteindre 740 millions de personnes. Le nombre de personnes en malnutrition s’est accru de 132 millions, à près d’un milliard, dix ans de progrès en la matière anéantis en quelques mois.

    Le chômage a rebondi dans TOUS les pays du monde sauf un (le Guyana !). Enfants et adolescents ont été privés de scolarité presque partout, durant deux trimestres en moyenne, une « génération sacrifiée » selon l’UNICEF. Le décrochage scolaire est depuis lors massif, sans parler des dégâts psychologiques pour des enfants s’ouvrant au monde derrière un carré de tissu. On a imposé aux jeunes adultes, à l’âge où se mettent généralement en place les réseaux et projets professionnels, personnels et familiaux, de se priver de vie culturelle, sportive, sociale indispensable aux rencontres qui constituent un véritable investissement pour leur avenir.

    Des dégâts psychologiques et sociaux vertigineux. Et le « quoiqu’il en coûte » accompagnant la quasi-interdiction de travailler a détruit l’éthique de l’effort d’un grand nombre. Se rappeler qu’au printemps 2020 le rôle de « guerrier solidaire » qu’on nous présentait était celui de quelqu’un se barricadant chez lui pour regarder Netflix…

    … pour sans doute rien

    Et tout ça pour… sans doute rien. Des enquêtes médicales prétendent, certes, que les confinements ont limité les dégâts du covid… mais sont contredites par d’autres .

    Il saute pourtant aux yeux que l’évolution et l’intensité des flambées épidémiques ont été équivalentes entre les territoires confinant et les autres. La Suède , seul pays européen à n’avoir pas confiné, affiche le deuxième meilleur bilan du continent en mortalité covid. Le Japon et la Corée du Sud, non confinant et aux populations pourtant âgées, donc fragiles, ont déploré quatre fois moins de morts en proportion de leur population que la France.

    Les sept États américains ayant refusé le lockdown n’ont pas eu de plus mauvais résultats que les 43 autres, tout comme les deux refuzniks sur les 27 fédérés du Brésil. L’été dernier, sur les cinquante pays à plus forte létalité covid totale en proportion de la population quarante-six avaient pratiqué un confinement strict, selon le site de référence Statista .

    Ce qui n’est pas illogique : l’humanité ne disposant pas de 8 milliards de placards étanches où nous aurions pu attendre deux mois l’épuisement du virus avant de sortir sains (et morts de faim), le confinement a surtout conduit les gens à s’infecter à leur domicile plutôt qu’au travail. Un simple déplacement des lieux de contamination.

    Demain, contrôle social au moindre prétexte

    Surtout, le confinement a provoqué un autre dégât, incommensurable, dont on ne se rendra vraiment compte que plus tard, peut-être trop tard : un dégât juridique et politique.

    En mars 2020 nous avons collectivement mis le doigt dans un engrenage dévastateur. Les pires dictatures n’auraient jamais osé imaginer pouvoir nous interdire de sortir de chez nous, travailler, recevoir nos amis, imposer de porter un bavoir inutile dans la rue, présenter notre statut vaccinal pour s’asseoir à une terrasse de café.

    La prophylaxie contre le covid l’a fait sans que personne ou presque ne moufte. Preuve a été faite que les populations pouvaient accepter n’importe quelle mesure liberticide du moment qu’on brandit un microbe. « Avoir peur c’est se préparer à obéir » disait Hobbes.

    A été ouverte la boîte de Pandore d’une technocratie, rejeton des noces entre les GAFA et la bureaucratie d’État, de contrôle numérique pour motif aujourd’hui sanitaire, demain social, fiscal, ou environnemental, fractionnant la société entre assujettis et réfractaires à coups d’autorisation, de laisser-passer et d’exonérations. Ça a d’ailleurs déjà commencé avec deux jours de confinement à Athènes à l’été 2021 suite aux fumées d’un incendie de forêt ordinaire.

    En France, des préfets ont chaudement recommandé à l’automne suivant de se confiner avant une tempête en Bretagne-Normandie qui n’a finalement abattu que quelques arbres. Et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a estimé nécessaire d’appliquer les méthodes intrusives et coercitives développées lors de la crise covid aux politiques en matière d’environnement, de logement ou de « réconciliation ethnique ». L’expérience montre que quand une bureaucratie se dote d’un nouvel outil technologique et juridique de contrôle elle rechigne à y renoncer ensuite.

    Le jour où le confinement, ou son petit frère, le contrôle social numérisé de tous, partout, tout le temps, reviendra, souvenez-vous : cela a commencé un 9 mars.

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      Protections périodiques, précarité menstruelle et démagogie permanente

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 8 March, 2023 - 04:30 · 3 minutes

    « Je me soucie [de ce sujet] et je trouve que c’est impensable que des femmes ne puissent pas avoir les protections dont elles ont besoin et qu’elles souhaitent. Donc je vous annonce que nous allons mettre en place un remboursement par la Sécurité sociale des protections périodiques réutilisables, à partir de l’an prochain. »

    C’est ce qu’a sérieusement annoncé sur France 5 Élisabeth Borne.

    Cette mesure vise à lutter contre « la précarité menstruelle ». Si vous ignoriez l’existence de ce drame, sachez qu’il s’agit « des difficultés pour de nombreuses filles et femmes à se procurer des protections hygiéniques à cause de leurs faibles revenus. »

    La précarité menstruelle

    On peut comprendre cette précarité dans les pays sous-développés. Plan international, une « ONG de solidarité internationale qui agit pour un monde juste qui fait progresser les droits des enfants et l’égalité filles-garçons » souligne d’ailleurs en quoi consiste cette précarité menstruelle :

    « Les conditions d’hygiène précaires à l’école, causées entre autres par le manque d’eau courante ou d’installations sanitaires adaptées, constituent un frein supplémentaire au plein épanouissement des filles et des adolescentes durant cette période. Dans certains pays affectés ou à revenu faible, tels que le Bangladesh, le Bénin ou encore le Yémen, 50 % des écoles n’ont pas de toilettes. »

    Reconnaissons qu’on voit assez peu de femmes sanguinolentes dans les rues de Paris ou d’ailleurs pour cause d’impossibilité d’accéder à des protections périodiques… qui coûtent entre 0,09 euro pièce (pour le modèle de base) et 0,34 euro (pour le modèle écologique, bioresponsable, confort absolu, coton équitable-cultivé-sans-personne-de-couleur-ni-enfant-exploité).

    Remboursement des protections périodiques par… l’assurance maladie ?

    Depuis quand les règles sont-elles entrées dans la catégories des « soins » ouvrant droit à un remboursement ? Que l’on prélève les cotisations sociales des Français pour le cancer des uns, pour les transfusions des autres, de la chirurgie, des médicaments ou même des protections contre l’incontinence, qui n’est pas physiologique, c’est un fait entendu. Mais faire entrer dans la liste des produits remboursables une protection contre les règles, est-ce bien le rôle de la Sécu ?

    Être une femme serait donc devenu… une maladie dont il faudrait rembourser les effets indésirables ?

    Il est très choquant de faire assumer par la collectivité une différence naturelle. Si on pousse un peu le raisonnement (et mémé dans les orties), pourquoi ne pas rembourser les messieurs d’une boîte de kleenex puisque leurs rêves érotiques nocturnes et leur physiologie les oblige, quelle injustice, à utiliser de quoi s’essuyer ? Pourquoi n’y aurait-il pas, pour faire bonne mesure, une « précarité éjaculatoire » ?

    La Sécu, variable d’ajustement économique et électoral

    Restons sérieux. Montrer qu’on se préoccupe des femmes (opprimées et pauvres) en dépensant de l’argent public est facile. Plus facile que de modifier le droit du travail. Ou de toucher aux taxes. Mais cette politique permet de manifester ostensiblement comme dans d’autres pays, notre appartenance à la tendance woke , à la mode.

    La Sécurité sociale ne peut pas servir de variable d’ajustement à l’inflation, ne peut pas servir à « compenser » la pauvreté induite par tant de mauvaises décisions politiques. La Sécu ne devrait pas être un outil politique. Et pourtant… n’est-ce pas ce qu’elle est devenue depuis que les politiciens en recherche d’électorat ont su l’utiliser ? Nous en avons depuis ce lundi, une criante démonstration.

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      Le sale petit secret du « droit à la paresse »

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 7 March, 2023 - 04:30 · 2 minutes

    Les opposants au recul de l’âge de la retraite proposée par la réforme mal ficelée portée par le gouvernement Macron ne s’embarrassent pas vraiment de nuances. Après avoir joué sur la corde du misérabilisme (les pauvres meurent avant la retraite), le complotisme (c’est Blackrock qui veut la réforme), voilà le « droit à la paresse » qui refait surface dans la comm des écolos et des radicaux.

    Une jeune militante écolo l’a rappelé récemment, « on a le droit d’avoir envie de faire autre chose que travailler. »

    Avant elle, Sandrine Rousseau s’était illustrée en défendant le parasitisme social au nom du droit à la paresse : les allocations chômage ne sont pas un filet de sécurité mais un moyen pour les individus d’éviter de travailler.

    La paresse contre « l’exploitation capitaliste »

    Parler de « droit à la paresse » renvoie à l’essai du gendre de Karl Marx Paul Lafargue, qui dans un essai aux tonalités lyriques expliquait que les lendemains qui chantent passaient par la limitation du temps de travail pour la classe ouvrière :

    « Si, déracinant de son cœur le vice qui la domine et avilit sa nature, la classe ouvrière se levait dans sa force terrible, non pour réclamer les Droits de l’homme, qui ne sont que les droits de l’exploitation capitaliste, non pour réclamer le Droit au travail qui n’est que le droit à la misère, mais pour forger une loi d’airain, défendant à tout homme de travailler plus de trois heures par jour, la Terre, la vieille Terre, frémissant d’allégresse, sentirait bondir en elle un nouvel univers… »

    Sauf qu’au « droit à la paresse » des uns répond une obligation de financer l’improductivité par les autres. Le lyrisme pseudo-libertaire masque le devoir pour tous les secteurs productifs de la société de subventionner ceux qui ne « veulent pas travailler ». Le « modèle social » au nom de cette rhétorique parasitaire n’a plus la solidarité comme justification mais l’entretien de nouvelles classes d’oisifs politiquement sélectionnées à des fins clientélistes.

    Le socialisme des populistes de plateau télé n’abolit plus l’exploitation, il la déplace pour faire peser le fardeau sur les actifs, les contribuables et les générations futures via la dette.

    Ses défenseurs devraient méditer le propos de Lénine, inspiré par Saint Paul, qui visiblement ne partage pas le même avis que Lafargue : « celui qui ne travaille pas ne mangera pas ».

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      Le partage du temps de travail : une fausse bonne idée

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 6 March, 2023 - 04:30 · 3 minutes

    Le partage du temps de travail est un magnifique coup de marketing politique mais se révèle sur la durée une fausse bonne idée.

    Il a été imaginé il y a une quarantaine d’années par la gauche. Nous en payons lourdement les effets aujourd’hui.

    Imparable sur le plan de la communication : être généreux en travaillant moins et en donnant du travail aux autres. C’est ce type de raisonnement qui a conduit à pousser le concept de la retraite à 60 ans : en partant plus tôt à la retraite, on donne du travail aux plus jeunes. Et cerise sur le gâteau, dans cette affaire nous avons tous davantage de temps libre, condition nécessaire pour se réaliser pleinement.

    Un bémol à ce tableau idyllique : les résultats tangibles. Depuis que cette vision de la société et du travail s’est répandue et que nous sommes devenus de loin le pays où le temps de travail est le plus bas, nous déclinons régulièrement dans les classements mondiaux de PIB par tête, passant en quarante ans de la 7 e à la 33 e place. Et notre chômage reste élevé par rapport à celui de nos voisins.

    On vous expliquera que le PIB par tête n’est pas une bonne mesure de la prospérité. Il n’empêche qu’il faut regarder les choses en face : en Suisse , en 50 ans le PIB par tête qui était au niveau du nôtre dans les années 1970 est le double aujourd’hui ; fait significatif, le SMIC est à 4000 dollars, le pays affiche un chômage nul, un emploi industriel double et une balance commerciale largement excédentaire.

    Eh oui, nous sommes dans une économie ouverte où par la diminution du temps passé à son poste, toutes les mesures ayant pour effet d’augmenter le coût du travail handicapent nos industries manufacturières particulièrement exposées à la concurrence mondiale.

    Ramener le goût du travail

    Il faut reprendre les choses à la base et ne plus parler de travail mais de métier, d’un métier dont on est fier et que chacun pratique où qu’il se situe, à un niveau d’excellence mondiale.

    « Tous champions dans ce que l’on fait » : là réside la source de la compétitivité dans un monde ouvert. Il n’y a pas de petits métiers. Dans les années 1960, le fondateur du Singapour moderne Lee Kuan Yu avait fait de la propreté dans la rue et dans les logements le point de départ de sa politique. Il tenait tous les matins à balayer lui-même 50 mètres de trottoir et donnait des conseils sur le choix des balais et l’art de les manier. C’était une façon de montrer que toute tâche mérite d’être effectuée parfaitement. Il répétait qu’il avait davantage de respect pour un ouvrier pratiquant son métier au meilleur niveau que pour un cadre ou un fonctionnaire médiocre, fut-il très haut placé. Y a-t-il un meilleur moyen pour créer l’unité dans un pays ? Sans compter que lorsque l’excellence devient une valeur de la société, les produits s’améliorent dans tous les domaines, les clients du monde entier ne s’y trompent pas et les ventes explosent.

    Quand la dignité de chacun, conférée par l’excellence de ce qu’on produit, devient une valeur plus élevée que l’égalité formelle, l’harmonie se diffuse et la compétitivité ne tarde pas à se traduire en prospérité.

    Il faut repenser notre rapport au travail et redire à tous, notamment aux plus jeunes qu’un métier bien pratiqué est passionnant, qu’il permet de prendre des responsabilités, meilleur moyen pour s’épanouir. Quand le travail est bien fait, il est source légitime de fierté. Il est une façon unique de découvrir le monde quand on est porté par le déploiement international de son entreprise.

    Enfin, au contact de ses meilleurs concurrents mondiaux on peut ressentir les émotions des champions que nous applaudissons dans les stades. Le travail bien pratiqué n’est ni un enchaînement ni une punition, il peut être la voie la plus efficace pour pleinement s’accomplir en tant qu’être humain.

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      Les plans de Bernie Sanders pour les États-Unis socialistes

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 5 March, 2023 - 04:30 · 5 minutes

    Non, Bernie Sanders, probablement le politicien de gauche américain le plus connu, n’est pas un social-démocrate de type européen, c’est un socialiste pur et dur. Pendant de longs passages, le nouveau livre de Bernie Sanders, It’s OK To Be Angry About Capitalism , se lit comme le manifeste communiste de 1848 de Marx et Engels. La seule différence est que dans leur manifeste, Marx et Engels soulignent clairement le rôle positif que le capitalisme a joué tout au long de l’histoire. Bernie Sanders, en revanche, n’a pas un seul bon mot à dire sur le capitalisme et – là, il ressemble à Marx et Engels – appelle à une révolution de la classe ouvrière pour raser le système capitaliste .

    Son livre « appelle à une révolution politique dans laquelle les travailleurs se rassemblent ». Les riches sont dépeints sous un jour exclusivement négatif. Il remplit page après page de descriptions de la vie luxueuse des riches, destinées à susciter l’envie, mais ne dit rien des grandes réalisations entrepreneuriales qui ont permis à ces personnes de s’enrichir.

    Ce que Sanders ne dit pas, c’est que les 20 % des ménages les plus riches aux États-Unis paient 83 % de tous les impôts fédéraux . Qui plus est, les 0,001 % d’Américains les plus riches, c’est-à-dire ceux que Sanders vise sans relâche dans son livre, paient 39,8 % des impôts. Les lecteurs ne trouveront aucun de ces faits dans le nouveau livre de Sanders, qui se préoccupe bien plus d’affirmer sans cesse que les riches ne paient pas assez d’ impôts .

    « L’élite des entreprises n’est pas sympathique… Elle est impitoyable, et jour après jour, elle sacrifie la vie et le bien-être humains pour protéger ses privilèges ».

    Selon Sanders, l’Amérique est un pays terrible : « La majorité des Américains vivent une vie de désespoir tranquille ». Il répète sans cesse la thèse selon laquelle au cours des 50 dernières années, le niveau de vie des Américains moyens ne s’est pas amélioré – une affirmation souvent répétée et tout simplement fausse.

    Il assimile explicitement les Américains super-riches aux oligarques corrompus de Russie. C’est, pour le moins, un affront : les super-riches américains, des personnes comme Bill Gates et Jeff Bezos, se sont enrichis en développant et en commercialisant des produits qui profitent à des milliards de personnes dans le monde. Les super-riches russes se sont souvent enrichis par la corruption et sont pour la plupart des rentiers vivant des profits du pétrole et du gaz.

    Quelle est l’alternative de Sanders à cette effroyable Amérique ?

    Tout d’abord, il appelle à l’abolition totale des milliardaires – il y consacre même un chapitre entier. Un pays sans milliardaires ? Pour cela, il faudrait se tourner vers la Corée du Nord , Cuba ou les pays africains les plus pauvres. Sanders veut-il que les États-Unis soient ce genre de pays ? Apparemment oui, car même en Suède, que Sanders a souvent loué comme modèle dans le passé, la part des milliardaires dans la population totale est 60 % plus élevée qu’aux États-Unis !

    Dans l’Amérique que Sanders envisage, il ne resterait pas grand-chose de la Constitution actuelle. Il décrit la Cour suprême comme un rassemblement de « militants judiciaires de droite ». Il est, écrit-il, « inacceptable et antidémocratique qu’une poignée de personnes non élues nommées à vie exercent le type de pouvoir politique qu’elles exercent ». Il ne demande pas ouvertement l’abolition de la Cour suprême ou du Sénat mais il affirme que ces institutions devraient être « repensées ». D’une manière générale, il ne pense pas grand-chose de la Constitution américaine, car elle date de 1787 et n’est selon lui plus adaptée aux préoccupations modernes.

    Dans la Constitution telle qu’il l’envisage, l’emploi devrait être « garanti ». Ce n’est pas une idée nouvelle, c’était le cas dans la plupart des Constitutions socialistes. Le résultat a été un « chômage caché » effroyablement élevé dans ces pays. Les autres mesures suggérées par Sanders étaient également courantes dans les pays socialistes, par exemple le « contrôle des loyers ». En RDA, par exemple, le gel des loyers a fait que la plupart des logements étaient soit gravement délabrés, soit en ruine.

    En tant qu’Allemand, j’ai été surpris par les louanges des Sanders à l’égard de l’Allemagne :

    « L’Allemagne maintient des politiques industrielles soigneusement élaborées qui lui permettent de préparer l’avenir. »

    Il fait évidemment référence à la politique énergétique de l’Allemagne. C’est absurde : L’Allemagne a commencé par fermer ses centrales nucléaires, puis ses centrales à charbon, puis elle a interdit la fracturation. L’Allemagne connaît aujourd’hui les plus graves problèmes énergétiques . Le prix de l’électricité était déjà le plus élevé au monde avant la guerre en Ukraine et presque trois fois plus élevé qu’aux États-Unis. Aujourd’hui, l’Allemagne est contrainte d’importer du gaz GNL des États-Unis, alors que la fracturation est interdite dans son propre pays. Un modèle pour les États-Unis ?

    En ce qui concerne le système de santé, il fait l’éloge du National Health Service britannique, un système qui est devenu un cauchemar pour de nombreux Britanniques. Le fait est qu’environ 8 millions de Britanniques ont une assurance médicale privée et que près de 53 % d’entre eux déclarent qu’ils aimeraient investir dans une sorte de régime privé.

    En somme, avec son livre, Sanders a fait mentir tous ceux qui ont prétendu qu’il n’était rien de plus qu’un « social-démocrate modéré ». Non, il est un combattant de classe qui veut transformer les États-Unis en un pays socialiste.

    Rainer Zitelmann est l’auteur du nouveau livre In Defence of Capitalism

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      Carburants : prix, coûts, et bénéfices pour l’État

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 3 March, 2023 - 04:30 · 5 minutes

    Tandis que l’on nous promet un avenir radieux avec la généralisation du véhicule électrique , le prix du carburant pour les véhicules explose. La dernière fois l’augmentation des taxes avait suscité la révolte des Gilets jaunes qui a fait vaciller le pouvoir. Mais cette fois-ci tout le monde se tait puisque l’on a montré du doigt la guerre en Ukraine alors que des sommets inenvisageables hier ont été atteints.

    Sur un produit dont le prix était encore hier autour d’un euro le litre, on finit par remercier le Groupe Total de nous annoncer un plafonnement pour 2023 à 1,99 euro !

    La mémoire, l’analyse, le bon sens ont-ils à ce point déserté le pays pour que si peu de commentateurs fassent remarquer que les taxes prélevées désormais sur les produits pétroliers ont dépassé l’euro, c’est-à-dire que c’est bien l’État qui profite du prix élevé payé par tous les automobilistes et non pas les raffineurs et distributeurs. Pour chaque litre acheté l’État prélève plus d’un euro, c’est-à-dire le prix jugé insupportable par les révoltés d’hier !

    Quand on ajoute à ce constat celui du prix de l’électricité qui a atteint des sommets ces derniers mois dans l’incompréhension totale de tous les consommateurs, en particulier les artisans et les industriels, on se doit de réfléchir à ce paradoxe qui voudrait que l’État veuille se séparer des véhicules thermiques qui alimentent son budget tandis qu’il nous entraîne vers des véhicules électriques sans avoir maitrisé ni la montée de la production d’électricité ni le prix auquel ils pourront les alimenter !

    Tout semble indiquer que l’État utilise à fond la vache à lait actuelle du moteur thermique, se gave de taxes pétrolières, tandis qu’il condamne l’avenir de cette manne en lui substituant un produit dont il dénonce la pénurie potentielle de l’alimentation sans bien savoir quel profit pour son budget il pourra en tirer.

    On maltraite les consommateurs actuels mais l’avenir est opaque. On peut donc parler de politique de gribouille tandis que l’on exhorte les producteurs, raffineurs et distributeurs de produits pétroliers à « faire des efforts » comme s’ils étaient responsables du premier euro des taxes prélevées !

    Prenons donc un peu de hauteur

    Les énergies fossiles fournissent aujourd’hui plus de 80 % de l’énergie consommée dans le monde.

    Les alternatives ne sont pas nombreuses, elles tournent autour de l’énergie nucléaire et de l’utilisation de l’eau, du soleil et du vent sans oublier la géothermie et l’utilisation des déchets de toutes sortes. Bien évidemment, il faut lutter contre les gaspillages et améliorer les rendements, ce qui représente une des activités majeures aujourd’hui de la science, de la technique et de l’industrie.

    Notre pays s’est engagé dans une politique suicidaire d’éradication des fossiles en affaiblissant les alternatives qu’il avait développées, le nucléaire et l’hydraulique, et en souhaitant faire confiance à des sources d’énergie intermittentes, le solaire et l’éolien, qui ne répondaient en rien à nos besoins de pics de consommation puisque dépendant du vent et du soleil !

    En fait, sans le dire vraiment, nous avons engagé le pays dans une politique de décroissance, décroissance industrielle en parallèle à décroissance de production énergétique. On a beau jeu de célébrer aujourd’hui une nécessité de « sobriété », mais ce sont les risques de pénurie que nous constatons en incitant au changement de « modes de vie ».

    Et la politique d’augmentation des prélèvements partout où c’est possible ne mène nulle part ; elle appauvrit les entreprises, les font disparaître, réduit l’activité, réduit les salaires réels et donc le pouvoir d’achat, et surtout n’engage pas la réforme essentielle, celle de la réduction du train de vie de l’État, réduction des bureaucraties, réduction des normes et règlements, des contrôles, des sanctions et des punitions qui entravent la liberté et l’envie d’entreprendre.

    L’augmentation non maitrisée des taxes sur l’énergie, qu’elle soit pétrolière, gazière ou électrique permet aujourd’hui à l’État de ne pas s’interroger sur les économies structurelles à effectuer d’urgence pour que notre pays puisse survivre en maintenant sa prospérité. La pédagogie indispensable à effectuer est celle des coûts actuels de l’énergie et du passage de ces coûts -factuels- aux prix qui sont demandés aux consommateurs, en mettant fin à la politique désastreuse des chèques et des boucliers.

    Cette habitude est coûteuse, elle est aveugle et inefficace. C’est une politique de communication indigne d’un pays comme le nôtre. Il s’agit, non pas de satisfaire momentanément un électorat déboussolé par les peurs et les injonctions contradictoires mais d’engager l’avenir du pays sur la voie de l’énergie abondante, bon marché et souveraine, c’est-à-dire l’inverse de ce qui a été fait depuis bien longtemps.

    Expliquons d’abord qui gagne quoi avec les prix actuels de l’essence, du gazole, du gaz et de l’électricité. Que chaque profession indique ce qu’elle fait payer au consommateur français et que l’État expose à la population tout entière combien il prélève et quel usage il en fait. Cette présentation pourrait permettre à la population de comprendre d’où l’on part et quels sont les enjeux : les automobilistes, les routiers, les industriels, les commerces, les artisans, tous ceux qui souffrent quotidiennement de voir leurs prix augmenter ont le droit de savoir de quelle façon leurs efforts contribuent ou non au bien commun et au redressement du pays. Pour l’instant chacun se sent dans la peau du « cochon de payant » sans perspective de rétablissement.