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      Le gouvernement prépare la France à une hausse de 4°C en 2100

      news.movim.eu / JournalDuGeek · Tuesday, 23 May, 2023 - 15:30

    sol-sec-changement-climatique-min-158x105.jpg Changement climatique et sol sec

    L'année 2022 a été la plus chaude jamais enregistrée en France et le scénario risque de se répéter. L'Hexagone va devoir s'adapter et le gouvernement explorer toutes les pistes, même un scénario noir avec une hausse de +4°C en métropole.

    Le gouvernement prépare la France à une hausse de 4°C en 2100

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      L’Espagne face à une catastrophe climatique et environnementale

      news.movim.eu / JournalDuGeek · Thursday, 18 May, 2023 - 10:00

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    L'Espagne pourrait devenir un désert d'ici quelques dizaines d'années, sans réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre et sans changement majeur dans la gestion de l'eau. Des actions urgentes sont absolument nécessaires pour inverser la tendance alarmante qui frappe le pays.

    L’Espagne face à une catastrophe climatique et environnementale

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      Paris pourrait être la première ville européenne où l’on meurt (littéralement) de chaud OVERHEATED FACE

      news.movim.eu / JournalDuGeek · Wednesday, 19 April, 2023 - 13:00

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    Le réchauffement climatique impacte de plus en plus notre quotidien, et les villes seront les premières touchées.

    Paris pourrait être la première ville européenne où l’on meurt (littéralement) de chaud 🥵

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      Les 10 commandements de la transition énergétique, de Philippe Charlez

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 28 February, 2023 - 03:30 · 5 minutes

    La question du réchauffement climatique souffre d’être confisquée par une écologie politique manichéenne qui clôt le débat plus qu’elle ne l’ouvre. Tel pourrait être le point de départ du dernier livre de Philippe Charlez Les 10 commandements de la transition énergétique , qui entend nous expliquer comment l’innovation technologique peut donner des solutions efficaces pour décarboner notre société.

    Plutôt que de se laisser enfermer dans la confrontation taillée sur mesure par les écolos entre « climatosceptiques » et « climato-alarmistes », le physicien choisit la voie de l’argumentation scientifique raisonnée pour réfuter les arguments de ceux qui nient la réalité du changement climatique, sans verser dans l’idéologie alarmiste.

    Les termes du débat

    Avec une clarté pédagogique remarquable et un véritable souci de poser les termes du débat sur la question, M. Charlez explore les différentes questions touchant à la question du réchauffement sans détours, tout en discutant les positions concurrentes avec intelligence et érudition.

    Les questions du CO 2 , de l’effet de serre, de l’origine du réchauffement sont traitées et débouchent sur la nécessité d’améliorer les modèles climatiques évaluant sa progression :

    « Améliorer la physique des modèles et la puissance des ordinateurs reste les principaux leviers pour réduire des marges d’incertitude encore trop importantes. Nourrissant le doute, elles empêchent de prendre les décisions les plus pertinentes en s’abritant derrière le principe de précaution souvent inutile et socialement très dévastateur. »

    Incapables de trouver un récit positif permettant de miser sur le progrès scientifique pour résoudre le problème du réchauffement climatique, les élites occidentales laissent prospérer les discours les plus pessimistes et les plus alarmistes, en particulier les récits « collapsologiques » à la Greta Thunberg ou autres sectes décroissantistes :

    « Surfant sur la montée des peurs et des « passions tristes », [le « monde de Greta »] rejette les élites et transforme une vérité locale en une vérité générale. Exigeant d’appliquer partout et sans aucune nuance le principe de précaution souvent au mépris des faits et des données, il représente une nouvelle forme d’obscurantisme ».

    Croissance soutenable, pas croissance verte

    Pour Philippe Charlez, une croissance durable nécessite de s’appuyer sur une croissance soutenable, c’est-à-dire qui réponde efficacement aux besoins du présent sans sacrifier ceux des générations futures. Cela passe par une nouvelle réflexion sur le développement humain. Celui-ci intègre traditionnellement à la fois des dimensions économiques et sociétales mais néglige la dimension énergétique.

    Philippe Charlez propose donc d’introduire la notion d’« intensité énergétique » pour la corriger :

    « Elle rapporte la consommation d’énergie à son PIB. Contrairement à la notion très « malthusienne » d’économies d’énergie, l’intensité énergétique est un indicateur conciliant création de richesse et consommation d’énergie. Plus l’intensité énergétique est faible plus le pays est efficace sur le plan énergétique. Optimiser la consommation d’énergie de notre société de croissance réclame de réduire son intensité énergétique. »

    La réflexion proposée par Philippe Charlez, après avoir posé le problème et donner de nouveaux indicateurs sur la question énergétique, expose ensuite des pistes concrètes pour s’engager dans une transition énergétique fondée sur un modèle de croissance optimiste.

    Elle passe par un meilleur accompagnement de la réduction des passoires thermiques, la réduction de la consommation énergétique dans les transports ou encore l’optimisation d’énergie dans l’industrie. Dans ces domaines l’auteur prend soin de reconnaître la difficulté d’implémenter de nouvelles pratiques sans pénaliser l’économie, en plaidant pour un ciblage des aides et une meilleure transparence dans les processus de transition.

    Moins de renouvelables, plus de nucléaire

    Pour Philippe Charlez, la croissance durable passe aussi par un changement des comportements, plus responsables, par la décarbonisation de la société c’est-à-dire le « grand remplacement » de procédés industriels thermiques fonctionnant sur les énergies fossiles par des procédés utilisant l’électricité, possiblement l’hydrogène, des réseaux de chaleur ou la biomasse.

    Cela ne signifie pas prendre le chemin de la « croissance verte » et de son utopie de « 100 % » d’énergie renouvelable :

    « La croissance verte nous donne l’illusion d’une indépendance énergétique retrouvée : elle ne fera que déplacer notre dépendance pétrolière vers une dépendance minière encore plus marquée. Si la nature a offert gratuitement le Soleil et le vent à tous les Terriens, il n’en est pas de même pour les métaux critiques indispensables pour les traduire en électricité verte. »

    Ses promoteurs se font silencieux quant aux conséquences industrielles et surtout environnementales concrètes liées à leur utopisme radical.

    Dans la bataille pour la transition écologique, Philippe Charlez exhorte à reconsidérer l’apport positif du nucléaire, que la classe politique française a combattu puis délaissé, essentiellement par clientélisme politique :

    « Comparé à ses compétiteurs, le nucléaire a un avantage décisif en termes de lutte contre le réchauffement climatique : il représente une source d’énergie pilotable et décarboné. Sur l’ensemble de son cycle de vie, un MWh nucléaire émet 12 kgCO 2 , contre 15 pour l’éolien, 24 pour l’hydraulique, 45 pour le solaire photovoltaïque, 230 pour la biomasse, 490 pour le gaz et 890 pour le charbon. »

    Énergie plus propre et plus sûre, c’est surtout la question du traitement des déchets qui inquiète l’opinion publique, bien que la question soit traitée avec rigueur par le CIRES.

    Il serait impossible ici de faire le tour de l’ouvrage de M. Charlez, tant le propos est riche et s’inscrit dans une réflexion ambitieuse initiée dans son livre précédent L’utopie de la croissance verte : Les lois de la thermodynamique sociale .

    La démarche est optimiste, scientifique, et s’appuie sur des solutions reposant sur l’innovation et l’inventivité humaine pour faire face à une crise sans précédent dans notre histoire. Elle mérite d’être explorer avec soin pour sortir d’un débat trop souvent parasité par les passions pessimistes et les idéologies illibérales du moment.

    Philippe Charlez, Les 10 commandements de la transition énergétique , VA éditions, 2022, 177 pages.

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      L’écologie bureaucratique contre les élus

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 9 February, 2023 - 04:30 · 3 minutes

    Qui aujourd’hui pour s’opposer au discours lénifiant des écolos ? Qui ne veut pas « sauver la planète » ? Qui souhaite davantage de pollution et transformer le pays en déchetterie ? Personne. Comme personne ne préfère la guerre à la paix, la maladie à la bonne santé ou la pauvreté à la richesse.

    Ce bel unanimisme éthique, qui unit curieusement la finance tendance ESG, les métropolitains tendance Hidalgo, les décroissantistes de tout poil, Joe Biden et les cathos réacs, est devenu un marqueur important pour faire partie du camp du Bien.

    Il a bien entendu son envers sinistre et monomaniaque : il justifie la chasse aux pollueurs réels ou supposés, la criminalisation des sceptiques et la mise au pas de l’ensemble de la société au nom du bien commun écologique « quoi qu’il en coûte », y compris son secteur industriel et plus généralement la prospérité économique.

    Ce qui ne pourrait être qu’un discours marginal au sein du débat public devient clairement dangereux quand il sert de langage de justification bureaucratique pour écraser les libertés locales en France comme dans le reste du monde.

    DREAL machin autoritaire et bureaucratique

    Dans un essai paru en 2022 intitulé La dictature bureaucratique , Frédéric Masquelier, juriste de formation mais également maire de Saint-Raphaël, nous propose un retour d’expérience intéressant sur la manière dont le ministère de l’Écologie, en particulier la DREAL, se comporte avec les corps intermédiaires et les élus, c’est-à-dire contre les libertés locales.

    La DREAL, ou direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement est un machin sous tutelle préfectorale comme notre État jacobin sait en produire. Elle est en quelque sorte le bras armé du ministère de la Transition écologique (et de la cohésion des territoires) en matière de « développement durable ».

    « Je n’ai jamais rencontré un élu local qui défende cette administration – qui a l’art de tout rendre complexe. » observe M. Masquelier. Au flou de son champ d’intervention s’ajoute un principe d’incertitude quant à la réalisation de ses objectifs et surtout une incapacité chronique à écouter le retour d’expérience des élus locaux.

    Face aux blocages administratifs, M. Masquelier prend l’exemple très concret de travaux de déplacements de berges d’un cours d’eau, le discours de la DREAL est rôdé :

    « Il est fermement répondu aux élus trop revendicatifs que cette situation serait de leur faute : la DREAL invoque le réchauffement climatique, la transition énergétique ou une urbanisation non maîtrisée pendant des décennies. »

    Fermez le ban.

    Masquer un problème ancien

    Le discours écologique prend ici une signification nouvelle pour cacher un problème ancien, inhérent à la bureaucratie. Le bavardage climatique et écolo masque son incapacité structurelle à récolter les informations nécessaires à un fonctionnement véritablement efficace vis-à-vis de ses administrés.

    Parce qu’elle ne reconnaît comme légitime que le type de savoir qu’elle a elle-même produit et identifié comme valide et « rationnel », elle est incapable d’intégrer l’expérience, les informations et les connaissances qui ne proviennent pas d’elle-même comme l’observait déjà Michel Crozier dans Le phénomène bureaucratique .

    La connaissance subjective acquise par les acteurs locaux, par l’expérience des hommes de terrain, les compétences tacites et informelles des acteurs n’existent pas aux yeux des bureaucrates et des planistes, qui limitent la « rationalité » de l’action publique (au sens de Weber) à ce que génèrent les administrations publiques elles-mêmes.

    Ajoutons que la position de monopole de la DREAL en matière de décision publique sur la question écolo offre en complément peu d’incitations pour son personnel de prendre en compte les avis et les retours d’expérience qui ne proviennent pas de sa propre hiérarchie.

    Parce que la nature vous veut du bien, et que l’administration publique en est l’exécutif direct, les élus, corps intermédiaires et démocraties locales doivent s’aligner ou disparaître. Le planisme écologique ne veut pas une tête qui dépasse et surtout pas d’élu qui pense.

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      L’Union européenne va obliger les Pays-Bas à interdire l’élevage de bétail

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 28 January, 2023 - 04:15 · 4 minutes

    Les éleveurs de bétail néerlandais sont de plus en plus indignés et désemparés par une décision de justice qui a commencé à contraindre des milliers d’entre eux à cesser leur activité – à dessein.

    En 2019, le Haut Conseil des Pays-Bas, l’autorité judiciaire suprême du pays, a jugé qu’un système de 2015 consistant à autoriser de nouveaux projets émetteurs d’azote en exigeant des compensations d’azote ne respectait pas les limites d’émission convenues par tous les membres de l’Union européenne. La décision du Haut Conseil répondait au verdict d’un procès intenté en 2016 par des militants écologistes néerlandais devant la Cour de justice de l’UE, dans lequel les plaignants affirmaient que les Pays-Bas n’avaient pas protégé les zones Natura 2000 de l’Union européenne contre le ruissellement de l’azote.

    Le Haut Conseil a stoppé la quasi-totalité des nouveaux permis de construire aux Pays-Bas, y compris les agrandissements de fermes. Depuis lors, les agriculteurs néerlandais sont engagés dans une bataille réglementaire avec le gouvernement néerlandais pour savoir si le secteur de l’élevage, incroyablement dense dans le pays, peut continuer à être le premier exportateur de viande de l’Union européenne.

    La réponse semble être Non.

    En juin, le gouvernement néerlandais a présenté un plan dont le coût s’élève à plusieurs dizaines de milliards de dollars visant à réduire « radicalement » le nombre d’animaux élevés dans le pays, soit plus de 35 millions d’ici 2030. Ce plan prévoit de « payer certains éleveurs néerlandais pour qu’ils se délocalisent ou quittent le secteur, et d’aider les autres à passer à des méthodes d’élevage plus extensives (par opposition à intensives), avec moins d’animaux et une plus grande surface de terre. »

    Ce plan a suscité la fureur des agriculteurs néerlandais, ainsi que d’autres protestations.

    « Cette fière nation agricole subit d’immenses pressions pour apporter des changements radicaux afin de réduire les émissions nocives, et certains agriculteurs craignent que leurs moyens de subsistance ne soient anéantis », a rapporté la BBC l’été dernier, une des nombreuses fois où les agriculteurs néerlandais sont descendus dans la rue.

    « Je suis propriétaire foncier, donc une question essentielle est de savoir si le gouvernement est autorisé à pousser les agriculteurs hors de leurs terres », a déclaré Marije Klever, productrice laitière et membre du syndicat des jeunes agriculteurs néerlandais, au Guardian en décembre. « Ça ne peut pas être La Haye qui dit aux agriculteurs qu’ils doivent partir, il faut un accord. »

    « Ce n’est pas possible. » Ça ne devrait pas l’être. Mais ça l’est.

    L’élevage et la consommation de viande sont clairement attaqués par les militants du climat. L’automne dernier, comme je l’ai détaillé dans une chronique, la ville néerlandaise de Haarlem a interdit les publicités pour la viande afin de lutter contre le changement climatique. Quelques mois plus tard, les étudiants d’une université publique d’Écosse ont voté l’interdiction de la vente de viande sur le campus de l’école pour la même raison. Et dans une chronique publiée au début du mois, j’ai mis en lumière une nouvelle étude qui préconise l’apposition d’un « avertissement climatique » sur les aliments contenant de la viande rouge.

    Un reportage du Guardian de cette semaine suggère que le même sort pourrait finalement être réservé aux agriculteurs des États-Unis également. « Avons-nous atteint le « pic de viande » comme le pic de pétrole : tellement de bétail, tellement de pollution locale, que le seul avenir durable est dans la réduction ? », s’interroge le journal. « Ce sont des questions auxquelles les États-Unis, premier producteur mondial de viande bovine, devront aussi bientôt répondre. »

    Cependant, les Néerlandais sont célèbres pour leur innovation agricole.

    Comme l’a noté le Washington Post l’année dernière , les Pays-Bas fournissent de la nourriture à la plupart des pays d’Europe occidentale – viande et fruits et légumes – sur une superficie équivalente à celle du Maryland. Les serres du pays peuvent produire des légumes en utilisant une fraction de l’eau nécessaire aux opérations de culture en plein air.

    Ces serres utilisent également moins d’engrais, ce qui laisse aux éleveurs de poulets, de vaches et de porcs tellement de fumier qu’ils ne savent qu’en faire. Ces excréments inutilisés ont à leur tour produit une abondance d’azote qui s’infiltre dans les écosystèmes non agricoles et les altère, comme les zones Natura 2000 que les États membres de l’UE ont accepté de protéger.

    C’est pourquoi les Pays-Bas renoncent à leur riche histoire d’innovation agricole pour réduire l’élevage dans le pays. Mais pourquoi ne pas utiliser une partie des milliards mis de côté pour payer les agriculteurs néerlandais afin qu’ils renoncent à la viande de bœuf et l’utiliser pour travailler avec ces mêmes agriculteurs afin de collecter, traiter et expédier l’excédent de fumier du pays vers l’Angola, qui a été brièvement une colonie néerlandaise ? La pénurie d’engrais en Angola – dont le fumier est un exemple efficace et naturel – a menacé les récoltes et exacerbé la pauvreté et la faim de millions de personnes dans ce pays. Les habitants d’autres pays pauvres souffrant d’un déficit en engrais pourraient également en profiter si d’autres pays ayant un excédent d’engrais (dont les États-Unis) adoptaient la même approche.

    La pollution est un problème. Interdire la viande n’est pas la réponse à ces problèmes.

    Traduction Contrepoints.

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      Climat, liberté d’expression : deux conversations déprimantes ou les apories du progressisme citoyen

      Nathalie MP Meyer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 6 December, 2022 - 03:30 · 7 minutes

    Drôle de semaine, que je viens de passer. Non seulement tous les microbes de saison semblent s’être donné rendez-vous dans mon nez et ma gorge ce week-end, ce qui n’est jamais de nature à me faire voir la vie en rose, mais ils sont arrivés après deux conversations totalement déprimantes que j’avais eues successivement mercredi et jeudi sur les thèmes désormais incontournables de la chasse aux émissions de CO 2 et du nécessaire encadrement de la liberté d’expression dans les démocraties.

    Dans les deux cas, un dîner de plusieurs convives que je qualifierais d’éduqués, d’expérimentés et en excellente capacité de s’informer. Mais comme vous allez voir, la question est moins celle de l’information que celle de la dérive du raisonnement initial, lancé au nom de la préservation de l’esprit démocratique, dans des conclusions in fine autoritaires et, j’ose le dire, inhumaines. Ce que j’appelle en titre les apories, autrement dit les impasses délétères, du progressisme citoyen.

    Mercredi : sauver l’humanité… et dénier aux pauvres leur droit à vivre mieux !

    La conversation se porte je ne sais trop comment sur la proposition de Jean-Marc Jancovici de limiter les voyages aériens à trois ou quatre par personne sur la durée de toute une vie . Autour de la table, l’idée semble excellente, d’autant que beaucoup de gens ne voyageant pas, ils pourront céder leurs droits aux happy few qui se rendent en automne à Marrakech et au printemps à New York (ou le contraire ou ailleurs, peu importe).

    Mais bref, l’ennemi public numéro un, la pollution suprême, c’est évidemment le CO 2 . Dire le contraire c’est être négationniste et seulement suggérer que les cycles du Soleil pourraient avoir un rôle à jouer dans l’évolution du climat, c’est carrément de l’infox. Je résume mais je ne trahis pas l’esprit de la conversation, mon mari est témoin. Et Dieu sait que sa bienveillance innée pour ses semblables, son côté « je regarde les autres avec l’œil de Sempé », le poussent souvent à se faire conciliant au nom de la bonne foi et des bonnes intentions supposées des locuteurs.

    Mais continuons. On passe à quelques poncifs sur l’épuisement des ressources , sur le fait que les réserves de ceci ou de cela sont forcément physiquement limitées, sans penser une seule seconde au fait (que je me décide à évoquer, au risque de jeter un froid entre la poire et le fromage) que la combinaison des atomes est, elle, pratiquement infinie pour peu qu’on laisse l’inventivité humaine s’exprimer. Un peu de renfort quand même de la part d’un entrepreneur qui souligne à travers un exemple qu’il a vécu combien les évolutions technologiques permettent de produire plus et mieux avec moins.

    Ah, peut-être, enclenche immédiatement le chasseur de CO 2 , « mais de toute façon, le grave problème, c’est la croissance démographique » . J’objecte que le développement économique s’accompagne invariablement de la baisse de la natalité et j’ai à peine le temps d’ajouter « ainsi que d’une meilleure prise en compte des problématiques écologiques » qu’il me coupe pour s’exclamer : « Mais justement, c’est ça le problème ! Dès qu’ils accèdent au développement ils se mettent à polluer avec leurs voitures, leurs usines, leur électroménager, etc. » Je le répète, tout est vrai, mon mari est témoin.

    « Ils », ce sont évidemment les pauvres, ceux de chez nous et ceux des pays en développement. Moi : « Vous préconisez de maintenir les pauvres dans leur pauvreté pour sauver la planète ? » Silence gêné. Quelqu’un fait remarquer que la politique n’est pas un sujet compatible avec le magnifique dessert qui arrive justement sur la table. Tout le monde opine, tout le monde mange, tout le monde s’extasie sur l’excellence des mets.

    Jeudi : sauver la démocratie… et limiter le droit de vote !

    Le lendemain, encore un dîner. Mais cette fois, je suis la puissance invitante et nous sommes entre très vieux copains. Occupée à touiller dans mes casseroles, j’entends à la volée un ami déclarer qu’il a quitté Twitter. Je l’interroge pour savoir si sa décision est en rapport avec le Twitter très (trop) bon chic bon genre d’avant Elon Musk ou au contraire si elle résulte de l’arrivée d’Elon Musk et de son ambition de renforcer la liberté d’expression sur ce réseau social.

    Comme vous vous en doutez, c’est la seconde raison qui l’a motivé. Réintégrer Donald Trump qui a sali la démocratie et qui plus est le faire via un sondage parfaitement bidon sur Twitter, ce n’est pas défendre la liberté d’expression, c’est donner à fond dans le populisme de bas étage, c’est donner la parole à des séditieux incultes, c’est mettre en péril la démocratie.

    D’ailleurs, ajoute quelqu’un, quand on voit sur quels critères complètement débiles les gens votent, genre un tel est beau, un tel est fort, c’est à se demander s’il ne faudrait pas limiter le droit de vote à ceux qui ont un minimum de conscience politique et de conscience des enjeux.

    Moi : « Tu t’entendrais certainement très bien avec Aymeric Caron. Il pense qu’avant de voter, il faudrait passer un petit test destiné à vérifier à chaque scrutin que nous possédons bien les connaissances nécessaires » . Réponse : « Eh bien, tu vois, l’idée n’est pas si folle. » Moi : « Si je comprends bien, ton truc, c’est un peu comme le suffrage censitaire, c’est la réduction du corps électoral aux élites auto-proclamées et auto-adoubées. » À nouveau silence, fromage, dessert et sujets de conversation sans danger. Vous partez pour Noël ?

    Encore une fois, j’insiste, tout est vrai, je n’invente rien, mon mari en est le témoin aussi atterré que scrupuleux.

    Ce qui me frappe dans ces échanges, c’est de constater à quelle vitesse et avec quelle facilité il est possible de basculer d’une position très engagée et pleine de bonnes intentions humanistes et citoyennes sur les grandes valeurs d’ouverture de l’Occident à une position effroyablement autoritaire voire inhumaine envers tout ce qui contrarie certaines idées dominantes. C’est de voir à quel point tout ceci semble parfaitement naturel, parfaitement justifié et parfaitement souhaitable.

    Prenez Aymeric Caron. Il n’est jamais le dernier à dénoncer et débusquer le fascisme partout où il se trouve au nom de la liberté et de la démocratie. On le suivrait volontiers s’il n’était évident qu’il est une liberté qui lui répugne particulièrement, celle des idées et des opinions. Ce n’est pas tant le niveau culturel et éducatif des votants qui le préoccupe – niveau dont on pensait d’ailleurs qu’il relevait au départ de notre fabuleuse Éducation nationale et de ses brillants diplômes largement répandus dans la société. C’est plutôt le désir impérieux de voir tout le monde se rallier à ses idées qui motive ses curieuses envies de sélection.

    Comme l’écrivait Blaise Pascal dans ses Pensées , il se trouve hélas trop souvent, pour notre malheur, que qui veut faire l’ange, c’est-à-dire qui oublie sa condition d’homme limité et imparfait et se prend tout simplement pour un Dieu, fait en réalité la bête.

    Mais l’astuce, la parade irréfragable, c’est d’avancer au nom de ses bonnes intentions humanistes, ce que Pascal lui-même, dans sa VII ème Provinciale, avait dénoncé dans le concept jésuite de « direction d’intention ». Tout repose sur la « pureté de l’intention », une intention adéquatement travaillée et modelée pour faire ressortir l’intrinsèque bonté de qui l’abrite en son cœur et une intention qui seule doit entrer en ligne de compte au moment d’évaluer l’action, y compris dans tout ce qu’elle pourrait avoir de mauvais, de raté ou de dommageable à autrui.

    Comme je le disais au début de cet article, déprimant.

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      Des chercheurs ressuscitent un « virus zombie » âgé de 48 500 ans

      news.movim.eu / JournalDuGeek · Friday, 2 December, 2022 - 15:00

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    Ces travaux montrent à nouveau que même s'il est relativement faible, le risque de pandémie lié à ces virus dormants n'est pas négligeable.

    Des chercheurs ressuscitent un « virus zombie » âgé de 48 500 ans

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      Greta a ressuscité Einstein, par Jean-Paul Oury

      Frédéric Mas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 20 November, 2022 - 04:15 · 4 minutes

    L’écologisme comme idéologie illibérale avait trouvé son égérie avec Greta Thunberg , mais il semblerait, autant par commodité que par opportunité, que sa rhétorique ait glissé de l’antiscience au scientisme le plus étroit.

    Pour Jean-Paul Oury , qui signe un essai au titre évocateur Greta a ressuscité Einstein , c’est désormais au nom du « progrès scientifique » bien compris que les écolos cherchent à imposer leur vision du monde à l’ensemble de la population.

    La « science » comme idéologie

    La « science » dont se réclame Greta n’a pas grand-chose à voir avec l’ensemble des pratiques ordinaires des labos et des centres de recherches. Il s’agit plutôt d’un instrument politique, d’un élément de langage aux mains de ses thuriféraires pour imposer un certain nombre de politiques publiques délivrées comme autant de vérités révélées, indiscutables par le commun des mortels, entendez, ceux qui n’appartiennent pas aux classes dirigeantes technocratiques.

    Aux mains des technocrates, l’idéologie de la science dont se prévaut l’écologisme devient un système de domination imposant ses règles et s’opposant clairement aux institutions libérales et démocratiques.

    Une fois instrumentalisée politiquement, « la science » se fait la servante de plusieurs régimes politiques possibles poussés par les nouveaux militants écolo : la climatocratie, la covidocratie, la biodiversitocratie, la collapsocratie et l’algorithmocratie.

    La climatocratie se sert du réchauffement climatique bien réel pour installer la peur, étendre la sphère gouvernementale et produire des interdits. Le style catastrophiste qui en véhicule le message ne supporte aucune critique, aucun dissident et aucun pas de côté. Au nom du « consensus scientifique » sur le sujet, le pouvoir politique l’impose comme vérité révélée abolissant toutes les limites et les normes qui autrefois définissaient le gouvernement représentatif classique.

    La covidocratie repose sur les mêmes ressorts : s’appuyer sur une pandémie bien réelle pour ensuite consacrer politiquement un groupe d’experts devenu collège sacré et dont les décisions valent paroles d’Évangile pour initier des politiques publiques exceptionnelles.

    Jean-Paul Oury revient avec précision sur la manière dont le docteur Fauci aux États-Unis a assis son autorité scientifique à force de combines politiques, comme la polémique « Raoult » qui aurait dû rester une querelle entre spécialistes mais est devenue politique sous la pression confiscatoire des technocrates. L’idéologisation de la médecine qui en a résulté a considérablement atteint la confiance accordée aux praticiens par leurs patients.

    C’est aussi le catastrophisme écologique qui motive les tenants de la biodiversitocratie. Ce qui menace l’humanité, c’est la fameuse sixième extinction supposée se dérouler devant nos yeux, sous le regard imperturbable des dirigeants accusés d’immobilisme. Pour remédier à la fin de l’humanité annoncée, tous les moyens sont bons et certains de ses idéologues sont même prêts à défendre la dictature de salut public. Si la fin de l’Histoire est réelle, tous les coups sont permis, même l’anéantissement de la démocratie et des libertés individuelles.

    L’idéologie sous couvert de science

    Mais « la science » n’est pas seulement instrument de la nouvelle écologie politique. Jean-Paul Oury rappelle que la politique peut également maquiller l’idéologie en science quand cela lui convient, comme c’est le cas pour la collapsologie et l’algorithmocratie.

    Dans le premier cas, « la science de l’effondrement » est une construction problématique qui ne correspond à rien de connu en pratique :

    « (…) Au lieu de compiler les données et de tirer des statistiques sans aucun présupposé, ils ont posé une hypothèse a priori qui est celle que « la civilisation occidentale nous menait à notre perte » et on voit bien dans leurs exposés successifs qu’ils font une sorte de cherry picking de toutes les données qui corroborent leur hypothèse de départ sans tenir compte de celles qui pourraient l’infirmer. »

    Comme la collapsologie, l’algorithmocratie détourne la science au profit de la politique, cette fois en s’appuyant sur la planification technologique. Il s’agit ici de mettre les nouvelles technologies au service de la reprogrammation des comportements humains. À l’heure où certains évoquent avec gourmandise la possibilité d’adopter un permis carbone , le propos est à la fois clairvoyant et glaçant.

    Il est ici difficile de rendre compte en quelques lignes de la richesse de l’essai comme de la volonté constante de son auteur d’exposer et de déconstruire avec minutie les diktats du nouveau scientisme écologiste. Jean-Paul Oury s’attaque à l’instrumentalisation des sciences mais bien évidemment il ne condamne pas la science. C’est au nom du progrès et de la philosophie des Lumières que le directeur de publication de l’excellent site The European Scientist prend la plume et défend l’intégrité de sa pratique contre sa récupération par ses ennemis d’aujourd’hui. L’éclairage global donné sur les menaces qui planent aujourd’hui sur la démocratie par les différentes versions scientistes de la technocratie mérite une lecture attentive. À mettre entre toutes les mains !

    Jean-Paul Oury, Greta a ressuscité Einstein , VA éditions, 2022.