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      Coquerel élu à la commission des Finances, LR et RN cherchent un bouc émissaire

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 30 June, 2022 - 16:00 · 5 minutes

    Marine Le Pen estime que les Républicains sont responsables de l'élection d'Éric Coquerel à la tête de la présidence des Finances. Tandis que LR s'en prend à la majorité. Marine Le Pen estime que les Républicains sont responsables de l'élection d'Éric Coquerel à la tête de la présidence des Finances. Tandis que LR s'en prend à la majorité.

    POLITIQUE - Les Républicains et le Rassemblement national sont unanimes pour déplorer l’élection d’ Éric Coquerel à la présidence de la Commission des Finances ce jeudi 30 juin. En revanche, ils ne sont pas d’accord sur le responsable.

    Le député LFI de Seine-Saint-Denis a été élu à la majorité relative au bout de trois tours, les deux premiers n’ayant pas permis de trouver de majorité absolue.

    Colère à l’extrême droite. Le parti lepéniste revendiquait ce poste prestigieux qui échoit traditionnellement au premier groupe d’opposition. Dans les textes cependant, il est simplement indiqué que la présidence revient à un élu de l’opposition, quel que soit son groupe. Qu’importe. Pour l’extrême droite, LR est responsable de la victoire du député insoumis.

    “L’extrême gauche la plus sectaire et la plus radicale a été élue grâce à la droite, qui a une nouvelle fois fait preuve de lâcheté”, tweete Marine Le Pen. Le président par intérim du parti abonde. “Les masques tombent: les députés LR ont préféré Éric Coquerel et l’extrême gauche à un gaulliste du RN pour présider la stratégique Commission des finances”, écrit Jordan Bardella.

    Pour Bruno Bilde, député RN du Pas-de-Calais et conseiller spécial de Marine le Pen “en faisant le choix de Coquerel (...), la droite en fin de vie a signé son arrêt de mort.”

    Un peu d’arithmétique pour comprendre. La composition de la commission des Finances (70 membres) est calquée sur celle de l’Assemblée nationale. On y trouve donc 11 élus RN, 20 issus de la NUPES, 8 Les Républicains et 2 du groupe LIOT (Liberté, Indépendants, Outre-mer et Territoires).

    Sans oublier 32 élus Renaissance mais - et c’est important pour la suite - ceux-ci ne votent pas. Là encore, il s’agit d’une tradition non écrite, à laquelle les députés de cette législature ne se sont pas dérobés.

    Sans les députés LREM, MoDem et Horizons, impossible d’atteindre une majorité pour l’un ou l’autre des candidats, sauf à créer des alliances. Selon les confidences de Jean-Philippe Tanguy à Libération , l’idée d’une présidence tournante entre lui, Charles de Courson et Véronique Louwagie a été brièvement évoquée, et catégoriquement refusée par les Républicains.

    De quoi nourrir les reproches de Marine Le Pen et de son camp, qui estimaient en plus et de toute façon être les plus légitimes pour ce poste.

    “Honte à Emmanuel Macron et à son groupe”

    Ces trois tours qui ont conduit à la désignation du député de Seine-Saint-Denis, ont également été émaillés de trois suspensions de séance réclamées par LR, le RN et LIOT. Pendant ces 45 minutes, plusieurs scénarios ont été évoqués. “Il était important (...) qu’on voit véritablement si la majorité tenait son cap de ne pas participer au vote jusqu’au troisième tour”, a notamment confié Véronique Louwagie, candidate malheureuse, sur LCP après les résultats.

    Et de fait, la majorité n’a pas voté, privant par la même occasion LR de 32 voix. C’est la raison pour laquelle LR accuse Renaissance d’avoir aidé la victoire d’Éric Coquerel. “La première chose que monsieur Coquerel a faite, c’est remercier la majorité de ne pas avoir participé au vote. Il a donc constaté que son élection résultait du choix qu’a fait la majorité”, a également déploré Véronique Louwagie.

    Le président de LR Christian Jacob est sur la même ligne. “Honte à Emmanuel Macron et à son groupe parlementaire qui, en refusant de choisir pour la présidence de la commission des finances, fait une fois de plus le choix des extrêmes”, tweete le Républicain en chef.

    Pour Bruno Retailleau, chef des sénateurs LR, l‘absention de la majorité, “même si elle est d’usage, reste un choix politique”. “Ceux qui ont permis l’élection de LFI, c’est la majorité qui n’a pas pris part au vote”, abonde Pierre-Henri Dumont , député et secrétaire général adjoint du parti.

    Et la tradition alors? Interrogée sur ce point, Véronique Louwagie évacue: “En 2007, tous les commissaires aux finances avaient participé au vote.” Sauf que cette année là, il n’y avait qu’un seul candidat pour la présidence: le député socialiste Didier Migaud, élu à l’unanimité.

    À voir également sur Le HuffPost: Quels sont les enjeux du vote de confiance auquel Elisabeth Borne hésite à se soumettre ?

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      À l'Assemblée, Marine Le Pen ne veut pas siéger à l'extrême droite

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 30 June, 2022 - 14:47 · 2 minutes

    Marine Le Pen a formulé la demande que le groupe RN de 89 députés ne soit pas placé à l'extrême droite de l'hémicycle à l'Assemblée nationale (photo prise mardi 28 juin à l'Assemblée nationale). Marine Le Pen a formulé la demande que le groupe RN de 89 députés ne soit pas placé à l'extrême droite de l'hémicycle à l'Assemblée nationale (photo prise mardi 28 juin à l'Assemblée nationale).

    POLITIQUE - La banalisation jusque dans le choix des sièges. Marine Le Pen a réclamé ce jeudi 30 juin au matin matin que les 89 députés du Rassemblement national ne soient pas situés à l’extrême droite de l’hémicycle, lors d’une réunion avec les présidents de groupe qui doit se poursuivre dans l’après midi, selon plusieurs sources parlementaires.

    Selon des élus de la majorité et de l’opposition, Marine Le Pen a formulé le vœu que ses troupes soient installées à gauche des élus LR en regardant les députés depuis le perchoir. Une requête qui a peu de chance d’aboutir.

    Le RN classé à l’extrême droite par les politologues

    “Madame Le Pen est arrivée en disant ‘Je ne veux pas être placée à l’extrême droite de l’hémicycle’. On lui a rappelé que malgré tout il y a quelque chose qui s’appelle la science politique et que les politologues la classent à l’extrême droite ”, a indiqué un député à l’AFP.

    La présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet (Renaissance) et les présidents de groupe tenaient une réunion sur le placement dans l’hémicycle ce jeudi à 9h30 afin de “procéder à la division de la salle des séances en autant de secteurs qu’il y a de groupes et de déterminer la place des députés non inscrits”, selon l’agenda de l’Assemblée.

    Selon un président de groupe, le placement dans l’hémicycle est un moment qui donne traditionnellement lieu à des revendications, notamment pour occuper des fauteuils historiques, comme celui de Jean Jaurès. Il existe aussi historiquement un “carré des alsaciens”, en bas à droite, selon lui.

    Pas terminée, cette réunion devait reprendre dans l’après-midi.

    À voir également sur le HuffPost : Pourquoi, malgré la dédiabolisation, Marine Le Pen et le RN restent d’extrême droite

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      À quoi sert le président de la Commission des Finances?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 30 June, 2022 - 05:00 · 5 minutes

    Véronique Louwagie, Jean-Philippe Tanguy et Éric Coquerel sont candidats à la présidence de la Commission des finances Véronique Louwagie, Jean-Philippe Tanguy et Éric Coquerel sont candidats à la présidence de la Commission des finances

    POLITIQUE - Être à la tête la commission des Finances, c’est l’objectif assumé du Rassemblement national , de La France Insoumise et des Républicains. Le suspense prend fin ce jeudi 30 juin, avec l’élection du président ou de la présidente - deux hommes et une femme sont en lice - de cette prestigieuse instance de l’Assemblée nationale .

    Après le Perchoir, acquis à la majorité et obtenu mardi par la députée des Yvelines Yaël Braun-Pivet , le poste de président de la commission des Finances est le plus convoité du Palais Bourbon. Le vote des 70 membres de la commission se déroule à huis clos et à bulletins secrets. Les élus membres de la majorité (LREM, MoDem et Horizons) ont pour coutume de s’abstenir, sans y être obligés pour autant.

    Depuis la réforme constitutionnelle de Nicolas Sarkozy en 2008, la présidence est dévolue à un membre d’un parti déclaré dans l’opposition. La tradition veut qu’il revienne au premier groupe - techniquement le Rassemblement national dans l’hémicycle recomposé après les législatives - mais rien dans le règlement de l’Assemblée ne l’impose.

    Cela n’empêche pas Marine Le Pen de réclamer ce qu’elle considère comme un dû: le parti d’extrême droite a choisi Jean-Philippe Tanguy, député de la Somme, pour briguer le poste. À gauche, les partis de la NUPES se sont mis d’accord sur la personne d’ Éric Coquerel , député LFI de Seine-Saint-Denis qui est favori sauf si les Républicains finissent par voter pour le candidat RN. Mais au premier tour, LR sera représenté par Véronique Louwagie, députée de l’Orne.

    Dès le lendemain des législatives, une bataille âpre a commencé entre les candidats déclarés. Pourquoi tant de convoitises? Le HuffPost fait le point sur les pouvoirs du président de la Commission des Finances.

    • Définir le calendrier

    Le président de la Commission des finances organise les débats et l’ordre du jour de sa commission. Cela lui permet d’imposer dans les débats tout sujet lié aux finances publiques. C’est loin d’être anecdotique, surtout lorsque vient l’examen du budget de l’État chaque automne.

    • Contrôler le budget de l’État

    Sans doute la prérogative la plus importante de la commission des Finances, et de son président: examiner tous les projets de budget avant leur discussion et leur vote dans l’hémicycle.

    La part la plus importante de ce travail de contrôle concerne les projets de loi finances (les dépenses et les rentrées d’argent prévues un an à l’avance par le gouvernement) ainsi que les lois rectificatives qui peuvent suivre. L’examen de cette loi diffère de la procédure des autres textes et le président de la Commission des finances peut intervenir à plusieurs niveaux.

    Dans un premier temps, c’est lui qui fixe l’audition du ou des ministres chargés des finances et du budget (Bruno Le Maire et Gabriel Attal, dans le gouvernement Borne), première étape obligatoire après l’adoption du projet de loi en Conseil des ministres.

    Un autre exemple d’intervention, plus technique: le texte de loi finances est soumis à la validation du Haut Conseil des finances publiques qui doit s’assurer que le projet est cohérent avec les engagements français à l’échelle européenne. Une fois son avis rendu, le président du Haut Conseil (Pierre Moscovici, qui est aussi le Premier président de la Cour des comptes) peut être auditionné par la commission, là encore sur décision du président.

    Les budgets des ministères sont aussi passés au crible. À noter qu’au-delà du président, le rapporteur général et les rapporteurs spéciaux peuvent aussi être chargés des contrôles. Mais rien n’est officialisé sans le feu vert du président.

    • Dire oui ou non à certains amendements

    Le président de la commission des Finances a le droit de déclarer irrecevables les amendements parlementaires susceptibles d’avoir un impact sur les finances publiques.

    • Un droit de regard au-delà du secret fiscal

    Le président de la Commission des finances a la possibilité d’accéder à des documents couverts par le secret fiscal, des entreprises comme des particuliers. Avec quelques réserves toutefois: cela doit se faire dans le cadre de ses missions d’examen des lois et de contrôle, et il n’a pas le droit de “violer” le secret fiscal en révélant les informations auxquelles il aurait eu accès, sous peine de sanctions.

    Ce pouvoir en particulier s’est retrouvé au centre des discussions avant le vote: le camp présidentiel - dont le président sortant Éric Woerth - redoutait qu’en cas de victoire du candidat LFI, celui-ci utilise ces accès privilégiés pour dévoiler la situation fiscale de particuliers. Ce qu’a démenti Éric Coquerel.

    Le président peut aussi faire des “contrôles sur pièces et sur place” pour réclamer des documents administratifs dans les ministères ou services de l’État, quels qu’ils soient. “Je l’ai fait au moment où la décision a été prise de ne pas construire Notre-Dame-des-Landes, j’ai été à la Direction générale de l’aviation civile, j’ai demandé tous les documents sur la construction, puis j’ai fait un rapport”, raconte à l’AFP Éric Woerth.

    À voir également sur Le HuffPost: Qui présidera la commission des finances ? Le suspense est entier

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      Marine Le Pen défend José Gonzalez après ses propos à l'Assemblée nationale

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 29 June, 2022 - 10:35 · 3 minutes

    POLITIQUE - Marine Le Pen a jugé le discours de José Gonzalez au Perchoir “très digne et très républicain”. Ce mercredi 29 juin, la présidente des députés RN à l’Assemblée nationale balaye tout dérapage de l’élu des Bouches-du-Rhône après les critiques sur son évocation de l’Algérie française puis sa réponse polémique sur l’OAS.

    José Gonzalez “a fait un très beau discours, très digne et très républicain, qui a été salué quasi unanimement par des applaudissements nourris de l’Assemblée nationale”, affirme Marine Le Pen sur franceinfo. Et d’insister: il n’y a pas eu de “dérapage”, comme l’affirment certains adversaires du RN.

    La veille, depuis le Perchoir où il s’exprimait comme doyen d’âge de l’Assemblée, José Gonzalez a évoqué l’Algérie, sa terre natale à laquelle il a été “arraché” en 1962, à l’indépendance. “J’ai laissé là-bas une partie de ma France”, dit ce pied noir né à Oran.

    Interrogé par les journalistes lors d’une suspension de séance, José Gonzalez est allé plus loin. La France a-t-elle commis des crimes en Algérie? “Je ne pense” que ce soit le cas, déclare-t-il, avant d’ajouter: “Je ne suis pas là pour juger si l’OAS a commis des crimes ou pas. Je ne sais même pas ce qu’était l’OAS, ou presque pas.”

    Sur franceinfo, Marine Le Pen renchérit: “Un certain nombre de journalistes se sont précipités sur lui pour lui poser des questions sur l’OAS. Il a dit qu’il n’est pas là pour parler de ces sujets (...) qui n’avaient rien à voir avec l’évènement du jour”.

    “Déchéance”

    Cette mention de l’Algérie française dans le discours du doyen, ainsi que les applaudissements de l’hémicycle, ont ulcéré plusieurs députés NUPES. “Pour cette première séance de la XVIe mandature, l’assemblée vient d’applaudir le discours du doyen RN sur l’Algérie française perdue. Je suis abasourdie. Quelle déchéance”, déplorait ainsi Sandra Regol, élue EELV du Bas-Rhin.

    Des critiques qui n’atteignent pas Marine Le Pen 24 heures plus tard: “La gauche dit ce qu’elle veut, tout et n’importe quoi”, réplique-t-elle sur franceinfo, avant d’ajouter: “Je ne me détermine pas en fonction de ce que dit l’extrême gauche.”

    Pour l’ancienne candidate à la présidentielle, José Gonzalez “a tenu sa positon de doyen avec beaucoup de dignité, ce qui n’est pas le cas de tous dans l’hémicycle”. Au lendemain de la première séance, certains députés RN ont fustigé l’attitude de leurs homologues de partis adverses.

    Le député de l’Oise Philippe Ballard a ainsi dénoncé sur BFMTV le “mépris et l’arrogance” de Louis Boyard, un des secrétaires du bureau de l’Assemblée, qui a refusé de lui serrer la main au moment du vote pour le poste de président.

    À voir également sur Le HuffPost: Élue au perchoir,Yaël Braun-Pivet livre un discours personnel et féministe

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      A l'Assemblée, l'effervescence d'une rentrée pas comme les autres

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 28 June, 2022 - 17:20 · 5 minutes

    "C'est du grand n'importe quoi", la rentrée agitée des députés, entre inquiétude et effervescence

    POLITIQUE - “Comme je vais peut-être entrer à Beauvau...” Ugo Bernalicis a une blague toute prête pour expliquer son absence de la photo de groupe des députés de la NUPES . Le député du Nord, qui visait l’Intérieur si Mélenchon accédait à Matignon -clip de rap à l’appui - est arrivé un poil trop tard pour poser devant l’objectif aux côtés de ses nouveaux collègues. Mais il s’en moque, sourire aux lèvres et boutade de rigueur, à la façon d’un vieux routier de la politique, lui qui vit, ce mardi 28 juin, sa deuxième rentrée à l’Assemblée nationale.

    Comme la semaine dernière, l’arrivée des troupes d’ Olivier Faure , Julien Bayou et Mathilde Panot ne passe pas inaperçue dans l’ambiance feutrée du Palais Bourbon. Il est un peu moins de 15 heures, quand les journalistes s’entassent sur les escaliers du jardin qui donne sur la salle des quatre colonnes. Le rendez-vous était donné.

    “C’est bon, on peut rentrer, on ne vous dérange pas?” Un député LREM aux journalistes

    A l’intérieur, plusieurs députés du Rassemblement national font les cents pas derrière un Julien Odoul soucieux de répondre à toutes les sollicitations médiatiques. Elles sont innombrables en cette première journée. A l’extérieur, l’heure est à la NUPES. La centaine de députés socialistes, écolos ou insoumis déboulent en grappe pour un effet de masse réussi... au grand dam de certains élus, troublés par une telle agitation.

    “C’est du grand n’importe quoi”, souffle la députée LREM Anne Brugnera, devant le Palais, en essayant de grimper les marches pour se frayer un passage entre les micros et caméras. Un de ses collègues s’agace en s’adressant aux journalistes: “C’est bon, on peut rentrer, on ne vous dérange pas?”

    Cette configuration va faire du bien à la politique française. Joël Giraud, ancien ministre, député LREM

    Une effervescence qui ne semble pas perturber Joël Giraud, du haut de ses quatre mandats. Il entame son cinquième. “J’ai chaud”, répète l’ancien ministre de la Ruralité pour entamer la conversation avec ses interlocuteurs qui se pressent dans le jardin. Décontracté derrière ses lunettes de soleil, celui qui n’a pas réussi à obtenir le soutien de la majorité pour briguer le perchoir, enchaîne les boutades. “Non, on m’appelle Gigi”, réplique-t-il en éclatant de rire quand un député s’avance vers lui, les bras grands ouverts, pour saluer “Joël.”

    “Tout le monde joue à se faire peur”, regrette l’élu de 62 ans, gourmand d’évoluer dans une “Assemblée nationale à l’Allemande”. Pour lui, l’arrivée en masse d’élus du Rassemblement national ou de la France insoumise n’est en rien source d’inquiétude. “C’est peut-être l’âge qui fait ça”, ou sa “foi protestante”, prévient, dans un sourire, celui qui pense “que cette configuration va faire du bien à la politique française.”

    Je vois l’inquiétude des fonctionnaires, je les connais depuis des décennies, ils se demandent comment tout cela va se passer. David Habib, député socialiste (non-NUPES)

    “Il y aura peut-être une déflagration dans quelques jours...”, conclut-il simplement avant de filer dans les couloirs du Palais. Un ton ironique et enjoué qui laisse peu de place à cette éventualité.

    Un peu plus loin, David Habib n’a pas la même légèreté. Au contraire, l’élu socialiste parle volontiers de son “inquiétude” face aux “groupes extrêmes” qui s’installent au Palais Bourbon. “On est gênés”, nous dit-il, la mine grave, en parlant de l’arrivée massive des députés du Rassemblement national dans les arcanes du Palais Bourbon, “on respecte leur élection, bien sûr, mais a titre personnel je n’ai aucune envie de leur parler ou de leur tenir la porte”.

    Surtout, selon lui, les personnels de l’Assemblée, administrateurs ou huissiers, sont dans la même expectative teintée de crainte. “Je vois l’inquiétude des fonctionnaires, je les connais depuis des décennies, ils se demandent comment tout cela va se passer.”

    Premières tensions au Bourbon

    A l’intérieur, les députés du Rassemblement national donnent quelques éléments de réponse. Pendant que Mickaël Taverne, nouvel élu RN du Nord, se prête au jeu des questions, entre “opposition responsable” ou “fierté immense” de siéger en ces lieux, son collègue José Gonzalez, le doyen de l’Assemblée, livre un discours aux contours étonnants.

    C'est un jour sombre pour l'histoire de ce Parlement. Benjamin Lucas, député NUPES

    Installé au perchoir pour la séance de l’élection de la nouvelle présidente, le septuagénaire frontiste ne peut s’empêcher d’évoquer, avec émotions et regrets , l’Algérie, sa terre natale à laquelle il a dit avoir été “arraché”. Une façon bien singulière de débuter cette XVIe législature, propice à favoriser les premières escarmouches dans l’hémicycle.

    Alors que Louis Boyard, le jeune député insoumis refuse ostensiblement de serrer la main aux élus d’extrême droite quand ils passent à la tribune, sa collègue Sophia Chikirou fait tout ce qu’elle peut pour éviter d’adresser la parole à Sébastien Chenu, le cadre du RN, installé juste à ses côtés en vertu du placement par ordre alphabétique. Pendant ce temps là, Benjamin Lucas, lui, ne décolère pas.

    Encore choqué par le plaidoyer de José Gonzalez, le député Génération.s, proche de Benoît Hamon, évoque même “un jour sombre pour l’histoire de ce Parlement”. “Je ne comprends pas que des collègues aient pu applaudir ainsi le représentant du courant politique qui a combattu avec rage la République et ses valeurs depuis deux siècles”, peste-t-il en référence à certains députés de la majorité. La séance est ouverte.

    A voir également sur Le HuffPost: Marie-Charlotte Garin porte la robe de Cécile Duflot, huée il y a 10 ans à l’Assemblée

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      Louis Boyard et Danièle Obono refusent de serrer la main à des députés RN

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 28 June, 2022 - 17:03 · 4 minutes

    Photo de l'Assemblée nationale ce 28 juin 2022, lors du vote pour l'élection de Yaël braun-Pivet Photo de l'Assemblée nationale ce 28 juin 2022, lors du vote pour l'élection de Yaël braun-Pivet

    POLITIQUE - Pour la bonne ambiance dans l’hémicycle, il faudra repasser. À l’Assemblée nationale, la présence des députés Rassemblement national dérange, en particulier à gauche. Ce mardi 28 juin, lors de la première séance destinée à élire le titulaire du Perchoir , certains députés NUPES ont refusé de serrer la main leurs homologues du RN.

    Lors de cette première séance, les députés n’ont pas siégé par groupes - les compositions seront officialisées au Journal Officiel mercredi - mais par ordre alphabétique. Cela a provoqué des situations assez improbables: ainsi, la députée LFI de Paris Danièle Obono s’est retrouvée assise à côté de ... Julien Odoul, député RN de l’Yonne.

    Les deux élus entretiennent une détestation partagée, l’Insoumise ayant même bloqué son adversaire politique sur Twitter. “C’est presque un bizutage”, ironisait d’ailleurs Julien Odoul, avant le début de la séance. Représentante de la gauche radicale, Danièle Obono n’a pas plus apprécié de se retrouver à côté d’un élu d’extrême droite. Comme l’a remarqué un confrère de Paris Match , elle a refusé de serrer la main de Julien Odoul lorsqu’ils se sont retrouvés sur les bancs.

    Sans s’exprimer sur cette poignée de main, Danièle Obono a tweeté une photo d’un petit triangle rouge, épinglé sur sa veste. ”À la boutonnière”, écrit-elle en guise de légende, avec un emoji signe de lutte.

    Les significations de ce triangle sont multiples: il est rattaché aussi bien à la lutte ouvrière qu’à la lutte contre les idées d’extrême droite.

    C’est la raison pour laquelle Jean-Luc Mélenchon le porte épinglé sur sa veste, depuis des années. “Ce sont les communistes déportés”, avait-il expliqué en 2011. “J’étais ulcéré qu’on m’ait comparé au Front national. Et je me suis dit: ‘Qu’est-ce que je pourrais mettre’? Et un camarade belge m’a dit: ‘C’est l’insigne des déportés communistes dans les camps de concentration nazis. Donc depuis, je le mets et je ne l’enlève plus, jusqu’à ce que soit ravalé dans la gorge ce qu’ils ont dit sur moi”, expliquait l’actuel chef de LFI.

    Louis Boyard qualifié “d’ancien dealer” par une élue RN

    Cet échange d’amabilités n’a pas été le seul entre les représentants NUPES et ceux du RN. Louis Boyard, député NUPES du Val-de-Marne, a aussi refusé de serrer la main des élus du parti lepéniste, se contentant d’un signe de la tête lors du passage de Philippe Ballard, élu dans l’Oise.

    En raison de son jeune âge et comme le veut le règlement du Palais Bourbon, il a été choisi pour être secrétaire du bureau de l’Assemblée nationale. Il se tenait donc à côté de l’urne, lors du second tour du scrutin pour élire le président de l’hémicycle, ce qui lui a donné l’occasion d’afficher ouvertement son opposition au RN.

    Cette attitude a été fustigée par les élus RN. Hélène Laporte, députée du Lot-et-Garonne, a taxé Louis Boyard “d’ancien dealeur reconverti en député. Pour certains, le respect et les usages républicains semblent bien lointains”, fustige l’élue. Avant de se lancer en politique, Louis Boyard était engagé dans les réseaux militants, notamment en tant que président du syndicat étudiant UNL (Union nationale des lycéens). Participant au mouvement des gilets jaunes, il avait été blessé par un tir de LBD.

    Avec 89 députés, dont l’ancienne candidate à la présidentielle Marine Le Pen, le RN n’a jamais été aussi représenté à l’Assemblée. Ce mardi, c’est un de leurs élus, doyen des députés, qui a ouvert la séance avec dans son discours une remarque émue sur l’Algérie française. De quoi ulcérer d’emblée une partie de la gauche .

    À voir également sur Le HuffPost: Droit à l’avortement : les ambiguïtés de Marine Le Pen et du Rassemblement national

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      José Gonzalez du RN applaudi à l'Assemblée, ces députés NUPES indignés

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 28 June, 2022 - 14:16 · 4 minutes

    José Gonzalez, doyen d'âge de l'Assemblée, a ouvert la XVIe législature sous les applaudissements. Au grand dam de certains élus de gauche José Gonzalez, doyen d'âge de l'Assemblée, a ouvert la XVIe législature sous les applaudissements. Au grand dam de certains élus de gauche

    POLITIQUE - Pour le Rassemblement National, la présence de José Gonzalez au Perchoir de l’ Assemblée nationale pour ouvrir la XVIe législature ce mardi 28 juin est un moment d’émotion. Pour d’autres, députés de gauche, l’image est avant tout source d’“angoisse”, voire “de honte” après la référence de l’élu d’extrême droite à l’Algérie française , comme vous pourrez le voir en vidéo en tête d’article .

    En vertu du règlement de l’ Assemblée nationale , c’est le doyen d’âge, José Gonzalez qui a ouvert la première séance de cette nouvelle mandature. À 79 ans, ce député du Rassemblement national élu dans la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône a évoqué avec une émotion visible... l’Algérie française.

    “Quelle déchéance!”

    “J’ai laissé là-bas une partie de ma France et beaucoup d’amis”, a-t-il déclaré, dans une allocution, plusieurs fois interrompue par les applaudissements. Au grand dam de trois élus écologistes, dont la numéro 2 d’EELV Sandra Regol. “Je suis abasourdie. Quelle déchéance”, écrit la députée de la 1ère circonscription du Bas-Rhin. “On peut respecter l’institution sans applaudir la fin de l’intervention d’un représentant de l’extrême droite, héritière de tous les combats contre la République et ses valeurs”, tacle pour sa part Benjamin Lucas, député Nupes des Yvelines. “Angoisse”, abonde Marie Pochon, députée écologiste de la Drôme.

    Sabrina Sabaihi, députée EELV des Hauts-de-Seine s’alarme contre une “telle banalisation”. Elle décrit le député Gonzales comme un “nostalgique des assassins de l’OAS”. “Une insulte à notre histoire et à nos parents”, écrit encore la nouvelle élue qui ajoute, en lettres capitales: “jour de HONTE”.

    Thomas Portes, député insoumis a également regretté ces applaudissements nourris. “Horreur et dégoût”, a-t-il posté sur Twitter après la référence à l’Algérie française.

    José Gonzalez est né le 28 avril 1943 à Oran, nord-ouest de l’Algérie. Dans un portrait réalisé par l’Agence France Presse, il évoquait déjà son arrivée en France dans le sillage des accords d’Evian ayant mis fin à la guerre d’Algérie. “J’ai été drossé sur les côtes provençales par les vents de l’histoire”, explique-t-il.

    “Horreur et dégoût”

    Délégué du Front National de Jean-Marie Le Pen, puis du RN de Marine Le Pen dans la circonscription depuis près de quarante ans, il a surtout exercé le mandat de conseiller municipal à Allauch près de Marseille, dans l’opposition à chaque fois, dans les années 1990 d’abord par deux fois, puis depuis 2014.

    Ce n’est pas la première fois qu’une législature est ouverte par un élu d’extrême droite. En 1986, Edouard Frédéric-Dupont, député de Paris, avait endossé ce rôle, en remplacement de Marcel Dassault, véritable doyen d’âge mais trop affaibli pour siéger. Les deux ont eu droit à un hommage de José Gonzalez ce mardi.

    À voir également sur Le HuffPost: Après les législatives, Emmanuel Macron défie les oppositions

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      Droit à l'avortement : les ambiguïtés de Marine Le Pen et du RN

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 27 June, 2022 - 15:00 · 2 minutes

    POLITIQUE - C’est une annonce qui a eu l’effet d’une bombe dans l’Hexagone. Alors que la Cour suprême américaine est revenue sur l’arrêt Roe v. Wade, ce qui permet de fait aux États d’interdire ou non l’IVG, la classe politique française s’est emparée du sujet. Ou du moins, une partie d’entre elle.

    Alors que la France insoumise et le parti présidentiel ont proposé l’inscription de ce droit dans la Constitution , les membres du Rassemblement national n’ont pas eu la même réaction. Invités des plateaux télé, beaucoup ont balayé le sujet d’un revers de la main, expliquant leur volonté de ne pas importer un sujet américain en France. “Nous n’avons pas été élus membres du Congrès américain, nous avons été élus membres de l’Assemblée nationale”, a commenté le député RN Jean-PhilippeTanguy sur France 5.

    Tous affirment qu’ils n’envisagent pas de remettre en cause le droit à l’IVG en France, et Marine Le Pen a indiqué au Monde qu’elle était prête à voter son inscription dans la Constitution. Mais certaines prises de position passées ou récentes laissent malgré tout planer une certaine ambiguïté.

    En 2012, le déremboursement de l’IVG

    En 2012 d’abord, la candidate du Front national n’avait pas exclu de “dérembourser” l’IVG, estimant qu’il était parfois utilisé comme “un mode de contraception”. “Dérembourser des abus alors qu’un tiers de la population française ne peut pas se soigner correctement, parce qu’on ne cesse de dérembourser, à un moment je pense qu’il faut dire stop”, expliquait-elle en 2012 sur France 2, suscitant par ailleurs un tollé en évoquant des “avortements de confort”.

    Début 2022, Marine Le Pen s’est aussi montrée opposée à l’allongement du délai légal de grossesse de 12 à 14 semaines, un projet de loi finalement adopté par l’Assemblée nationale, malgré l’opposition à droite. Ailleurs qu’au palais Bourbon, les députés du Rassemblement national n’ont pas montré une adhésion sans faille au droit à l’IVG.

    Comme le rappelle Le Monde , en 2020, puis en 2021, la grande majorité des députés européens RN ont voté contre deux résolutions européennes condamnant l’interdiction -presque totale- du recours à l’ avortement en Pologne.

    À voir également sur le HuffPost : Le droit à l’avortement dans la Constitution? LREM rattrapée par ses anciens votes


    Un an après leur élection à l’Assemblée, plusieurs députés UDI-Agir, accompagnés par ceux de la France insoumise (LFI), avaient en effet repris les propositions du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes pour faire de la Constitution un texte garant “de l’égalité femmes-hommes”. La majorité avait, alors, refusé.">
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      Robert Ménard n'exclut pas d'entrer au gouvernement si Macron le lui propose

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 27 June, 2022 - 06:55 · 3 minutes

    Robert Ménard est maire de Béziers depuis 2014 (illustration) Robert Ménard est maire de Béziers depuis 2014 (illustration)

    POLITIQUE - Robert Ménard, futur ministre du “gouvernement d’action” souhaité par Emmanuel Macron? C’est une possibilité que n’a pas écartée sur LCI, ce dimanche 26 juin, le maire de Béziers , qui a soutenu Marine Le Pen à la présidentielle après avoir hésité avec Éric Zemmour .

    “Je ne suis pas au Rassemblement national, mais exclure le Rassemblement national des solutions qu’on doit apporter à la France, ce n’est pas sérieux”, a estimé Robert Ménard, en réponse au chef de l’État qui a écarté, samedi, le parti d’extrême droite du champ des partis de gouvernement. Une position “stupide”, pour le maire de Béziers, parce que “Marine Le Pen [...] a fait plus de 40% des voix au second tour de la présidentielle.

    À titre personnel, l’ex-journaliste a déclaré qu’il ne refuserait pas de discuter d’une entrée dans le gouvernement d’Élisabeth Borne, notamment s’il peut trouver un accord sur les thèmes de l’immigration et de la sécurité. “Je suis pragmatique, a affirmé l’élu. [...] J’ai besoin d’améliorer les choses, si je peux les améliorer avec les uns et les autres, je le ferai sans hésiter.”

    “Quand j’ai eu la Légion d’honneur, tout un tas de gens m’ont moqué”, a ajouté Robert Ménard. “On me disait ‘qu’est ce que c’est que ce truc, tu n’as pas honte?’ [...] Vis-à-vis de mon père jamais je n’aurais refusé la Légion d’honneur.” Pour une entrée au gouvernement, “ce serait un peu la même réponse. Il y a des choses qu’on ne balaie pas d’un revers de main”.

    “Je ne suis pas macroniste”

    Le soir du second tour des législatives, il avait espéré sur TF1 qu’il y ait “un avenir pour une droite indépendante”, “réaliste”, “qui écoute les autres” et “capable de faire” un “certain nombre de compromis”, avant de douter de cette possibilité “connaissant la classe politique, malheureusement”.

    Soutien critique de Marine Le Pen, Robert Ménard s’était mis en retrait de la campagne présidentielle de la leader du RN en raison de “désaccords”, précisant toutefois que “ce n’est pas pour autant un ralliement à Emmanuel Macron”. Début juin, il estimait que le report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans , réforme souhaitée par le président de la République, relève “du bon sens”.  “Je suis d’accord avec Emmanuel Macron sur ce point, mais je ne suis pas macroniste”, avait-il dit.

    À voir également sur Le HuffPost : “Il doit changer de méthode”: après l’appel de Macron, l’opposition riposte