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      Procès du 13-Novembre: Réclusion criminelle à perpétuité requise contre Abdeslam

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 10 June, 2022 - 15:22 · 3 minutes

    Ce vendredi 10 juin, le Pnat a fait ses réquisitions contre les accusés des attentats du 13-Novembre. Ce vendredi 10 juin, le Pnat a fait ses réquisitions contre les accusés des attentats du 13-Novembre.

    ATTENTATS - Auprès neuf mois d’audience, le verdict approche. Ce vendredi 10 juin, les représentants du parquet national antiterroriste (Pnat) ont requis la réclusion criminelle à perpétuité contre Salah Abdeslam , seul membre encore en vie du commando des attentats de Paris et de Saint-Denis de 2015.

    Pour sa défense, le Français de 32 ans a affirmé à plusieurs reprises à l’audience avoir “renoncé” à déclencher sa ceinture explosive le soir des attentats, “par humanité”. Un argument qui n’a pas convaincu les trois représentants du Pnat, qui ont ajouté à sa peine une période de sûreté incompressible.

    Cette sanction rarissime, qui rend très infime la possibilité d’un aménagement de peine, a été demandée “au regard de l’immense gravité des faits” qui sont reprochés au Français de 32 ans. La cour d’assises spéciale, uniquement composée de magistrats professionnels, n’est pas tenue de suivre ces réquisitions. Si elle prononce une période de sûreté illimitée, elle doit spécialement motiver sa décision.

    La perpétuité pour Mohamed Abrini, “l’homme au chapeau”

    Le Pnat a aussi requis la prison à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans contre Mohamed Abrini , surnommé “l’homme au chapeau” depuis l’attentat à l’aéroport belge de Zaventeem et qui avait renoncé au soir des attentats. Même peine requise contre Fabien Clain et Jean-Michel Clain, “voix” des revendications audio des attaques parisiennes et présumés morts.

    Comme pour Salah Abdeslam, le Pnat a requis la perpétuité et une période de sûreté incompressible pour Oussama Atar, cadre de Daesh décrit comme les “cerveau” des attentats, et Obeida Afer Dibo. Ils sont jugés en leur absence, également présumés morts.

    Muhammad Usman et Adel Haddadi devaient faire partie du commando du Stade de France. Le Pnat a requis 20 ans de réclusion criminelle assortie d’une période de sûreté des deux tiers, ainsi qu’une interdiction définitive d’entrée sur le territoire.

    De six à seize ans de prison ont été requis contre ceux qui auraient aidé à préparer les attentats. Six ans pour Farid Kharkhach, qui a fourni de faux papiers, neuf ans, une sûreté des deux tiers et interdiction du territoire pour Yassine Atar. Enfin seize ans assortis d’une période de sûreté des deux tiers et d’une interdiction définitive d’entrée sur le territoire français pour Ali El Haddad Asufi, qui aurait recherché des armes avec Ibrahim El Bakraoui, futur kamikaze de Bruxelles.

    Lourdes peines

    Contre Ahmed Dahmani, absent de l’audience car incarcéré en Turquie et aussi accusé d’avoir aidé à la préparation des attentat, le Pnat requiert 30 ans de prison assorti d’une période de sûreté des deux tiers.

    Plusieurs amis bruxellois d’Abdeslam étaient jugés pour avoir été le chercher à Paris et l’avoir aidé dans sa cavale. Ils ont juré ne pas savoir que leur ami était lié aux attentats. Le Pnat a requis six ans de réclusion criminelle pour Hamza Attou et Abdellah Chouaa, cinq contre Ali Oulkadi, huit avec interdiction du territoire pour Mohamed Amri.

    Le ministère public a requis la perpétuité assortie de 30 ans de sûreté à l’encontre du Suédois Osama Krayem et du Tunisien Sofien Ayari, des “membres de haut niveau” de la cellule jihadiste soupçonnés d’avoir voulu commettre un attentat à l’aéroport d’Amsterdam le 13-Novembre.

    La réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans a en outre été réclamée contre le “logisticien” Mohamed Bakkali, “cheville ouvrière de la cellule” selon le Pnat.

    À voir également aussi sur le Huffpost: “Novembre” à Cannes: les avis divergent sur le timing de ce film sur les attentats du 13-Novembre

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      Procès des attentats du 13-Novembre: après neuf mois d'audience, place aux réquisitions

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 8 June, 2022 - 04:50 · 4 minutes

    Le procès du 13-Novembre entre dans une nouvelle étape, celle des réquisitions Le procès du 13-Novembre entre dans une nouvelle étape, celle des réquisitions

    JUSTICE - Après neuf mois d’audience, la parole à l’accusation. Les avocats généraux entament ce mercredi 8 juin trois jours de réquisitions au procès du 13-Novembre, qui juge Salah Abdeslam et 19 coaccusés pour les pires attentats jamais commis en France.

    Ce procès hors norme par sa durée, son nombre de parties civiles et sa charge émotionnelle touche à sa fin, plus de six ans après la nuit de terreur qui a fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis et traumatisé le pays.

    Pendant trois jours, les trois représentants du parquet national antiterroriste (Pnat), Camille Hennetier, Nicolas Braconnay et Nicolas Le Bris, vont se lever tour à tour pour démontrer ce qu’ils estiment être les responsabilités des 14 accusés présents devant la cour d’assises spéciale de Paris, et des six autres jugés en leur absence - dont cinq cadres du groupe État islamique présumés morts. Douze encourent la réclusion à perpétuité, dont le seul membre en vie des commandos jihadistes, Salah Abdeslam.

    A l’ouverture des débats le 8 septembre, il s’était présenté, bravache, comme un “combattant de l’État islamique”. Les attentats, avait lâché le Français de 32 ans une semaine après, n’étaient qu’une réponse aux bombardements français en Syrie et en Irak. “Rien de personnel”.

    Quelques mois plus tard, celui qui avait gardé le silence pendant les cinq années d’enquête affirmait qu’il avait “renoncé”, “par humanité”, à actionner sa ceinture d’explosifs dans un bar du XVIIIe arrondissement parisien. Puis il avait présenté ses “excuses” aux victimes.

    Scepticisme

    Salah Abdeslam, qui encourt la perpétuité incompressible - une sanction rarissime qui rend très difficile tout aménagement de peine -, a-t-il convaincu l’accusation ?

    Le ministère public, qui a toujours privilégié la thèse du dysfonctionnement de la ceinture plutôt que celle du renoncement, s’est montré sceptique face à son récit. Les avocats généraux ont jugé “incongru” par exemple qu’il n’ait été recruté que deux jours avant les attentats.

    “Etonnant” aussi, ont-ils estimé, ce “café” qui aurait été visé mais que l’accusé est incapable d’identifier, et qui n’apparaît nulle part dans les documents listant les “cibles” découverts dans un ordinateur de la cellule jihadiste.

    Difficile à croire encore, alors que les commandos du Stade de France, des terrasses parisiennes et du Bataclan étaient chacun composés de trois hommes, que Salah Abdeslam opère “tout seul”, lui qui contrairement aux autres n’était jamais allé s’entraîner en Syrie.

    Dans un objectif à la fois pédagogique et démonstratif, les trois représentants du Pnat vont d’abord reconstituer le puzzle d’un dossier monumental.

    Ils requerront ensuite vendredi des peines contre le principal accusé, ceux qui l’ont aidé dans sa cavale de quatre mois, les logisticiens présumés des commandos ou encore Mohamed Abrini, “l’homme au chapeau” des attentats de Bruxelles qui était aussi “prévu” pour le 13-Novembre.

    Pas de surprise

    Certains, comme les accusés Farid Kharkhach, qui a fabriqué des faux papiers “sans savoir” qu’ils étaient destinés à la cellule jihadiste, ou Yassine Atar, qui jure n’être lié au dossier que parce qu’il est le frère du commanditaire des attentats Oussama Atar, espèrent que les débats ont fait changé d’avis l’accusation.

    Il ne devrait pas y avoir de surprises dans les réquisitions, prévues pour s’étaler sur une quinzaine d’heures au total, le dossier ayant peu évolué au cours des plus de 130 journées d’audience. Ces réquisitions succèdent aux plaidoiries des parties civiles.

    Pendants deux semaines, les avocats sont revenus sur cette nuit d’horreur et de chaos: des kamikazes qui se font exploser devant le Stade de France, des commandos qui mitraillent à l’arme de guerre des terrasses de cafés et de restaurants et tirent sur la foule d’un concert de rock au Bataclan.

    Au début et à la fin du procès, plus de 400 rescapés et proches - sur les 2.500 parties civiles constituées - s’étaient de manière inédite succédé à la barre pour construire un récit collectif de “leur” 13 novembre 2015, et raconter leurs vies fracassées depuis les attentats. Après les réquisitions, la parole sera donnée à la défense à partir du 13 juin. Le verdict est attendu le 29 juin.

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