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      Les réactions des gens lorsque je dis que je suis couturier amateur - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 29 June, 2022 - 08:45 · 2 minutes

    Même si on ne comprend pas, ne jugeons pas.Soyons ouverts. Même si on ne comprend pas, ne jugeons pas.Soyons ouverts.

    SEXISME - “Mais pourquoi tu couds?” La question qu’on m’a souvent posée. Avec bienveillance souvent, mais pas toujours. Parce que oui, ça étonne encore certaines personnes.

    Ceux qui pensent encore que des activités sont réservées aux filles ou aux garçons. Je ne savais pas qu’un vagin était nécessaire pour utiliser une machine à coudre

    Le sexisme des réactions

    En tout cas, pour ma part, j’ai déjà eu des remarques que je trouve hallucinantes:

    • “Mais comment ça t’est venu, c’est pas naturel pour un homme?”
    • “Non, mais c’est bizarre”
    • “T’es féminin donc c’est normal”
    • “Quoi? Tu fais de la couture ?! C’est pas ta femme?”
    • “C’est pas un motif pour les filles? Ça fait gay!”

    Je ne savais pas qu’un vagin était nécessaire pour utiliser une machine à coudre…


    Je vous avais prévenus: ça ne vole vraiment pas haut!
    Comme si dans leurs bouches, être féminin ou gay étaient des insultes.

    Comme s’il fallait encore se justifier de ses choix.

    Encore une fois, plus on rentre dans le moule et plus on ressemble à une tarte.
    Donc non #jenesuispasunetarte et nous sommes tous libres de faire ce qui nous plait sans avoir à subir des jugements et des réactions d’un autre temps!

    Heureusement ce n’est qu’une partie des réactions.

    De la bienveillance et de l’indifférence

    La majorité sont bien plus bienveillantes et ouvertes.
    Et rassurez-vous, ça ne m’atteint pas du tout.
    Je m’en tamponne le coquillage!

    Il y a des choses bien plus graves, mais c’est un cheminement et une volonté d’offrir autre chose.

    Montrer à nos enfants qu’ils sont libres de leurs choix et de leurs envies.

    Être ce que l’on souhaite et non ce que les autres ont décidé pour nous.

    Même si on ne comprend pas, ne jugeons pas.
    Soyons ouverts.

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    Ce témoignage, initialement publié sur le compte Instagram de Monsieur Bretzel , a été reproduit sur Le HuffPost avec l’accord de son auteur.

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    À voir également sur Le HuffPost: Avez-vous essayé ce tuto de masque réalisé avec une chaussette?

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      Comment j'aide les enfants et ados en souffrance avec l'écriture - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 28 June, 2022 - 09:01 · 5 minutes

    J’ai pu constater dans ma pratique que de nombreux enfants et adolescents gardaient leurs ressentis pour eux pour plusieurs raisons: par pudeur, mais aussi peur de décevoir ses parents, peur de déranger, peur du jugement d’autrui. J’ai alors décidé de créer des stages de confiance en soi pour enfants et adolescents. J’ai pu constater dans ma pratique que de nombreux enfants et adolescents gardaient leurs ressentis pour eux pour plusieurs raisons: par pudeur, mais aussi peur de décevoir ses parents, peur de déranger, peur du jugement d’autrui. J’ai alors décidé de créer des stages de confiance en soi pour enfants et adolescents.

    PSYCHO - Je suis psychopraticienne et j’accompagne les enfants et les adolescents au quotidien.

    Je suis également auteure et je sais l’importance de l’écriture dans la démarche thérapeutique.

    Il m’est apparu comme une évidence: je dois aider les enfants et les ados qui n’ont pas confiance en eux ou qui sont en rupture familiale.

    En théorie

    J’ai pu constater dans ma pratique que de nombreux enfants et adolescents gardaient leurs ressentis pour eux pour plusieurs raisons: par pudeur, mais aussi peur de décevoir ses parents, peur de déranger, peur du jugement d’autrui. J’ai alors décidé de créer des stages de confiance en soi pour enfants et adolescents.

    La thérapie narrative a été développée par deux psychologues australiens, Michael White et David Epston. Elle se déroule selon 3 principes:

    • décrire le problème (je manque de confiance en moi, je n’arrive plus à communiquer avec mes parents) (son scénario dominant);
    • je cherche des perspectives alternatives à travers la déconstruction des récits actuels;
    • le thérapeute aide le patient à créer des récits plus utiles et plus satisfaisants: par exemple écrire une lettre à ses parents, lister toutes ses qualités et ses points forts, écrire des petits défis...

    Cette approche permet notamment de mettre le problème à l’extérieur de soi: sur le papier . Cela a une valeur symbolique forte, et cela permet de se réapproprier sa vie.

    Il y a aussi l’idée très forte de respecter toutes les personnalités: les plus extraverties, comme les plus timides. On n’a pas tous en nous la capacité d’ exprimer ce que nous ressentons.

    En les couchant sur le papier, l’enfant parvient à continuer à les exprimer, comme il le faisait si naturellement quand il était petit

    En pratique

    Je reçois A., 9 ans, qui a des problèmes avec sa sœur. Elle ne souhaite pas me confier par oral ce qui la tracasse. Je lui demande si elle peut me l’écrire sur un papier: elle s’exécute aussitôt et me donne son papier.

    J, 5 ans, est une petite fille extrêmement réservée, et peu expansive. On pourrait la penser froide et distante. Or, lorsqu’elle donne son carton d’anniversaire à Marie, il est noté dessus: “Je t’aime”. Nous pouvons alors être tout de suite rassurés quant à la capacité de J. à éprouver des émotions fortes.

    V. 16 ans, me dit qu’elle ne se projette dans une histoire, car elle ne mérite pas d’être aimée, elle ne se trouve pas belle, et pas digne d’intérêt. Je lui demande alors d’écrire sur papier toutes ses qualités. Elle en écrit 4. C’est beaucoup pour quelqu’un qui n’a pas confiance en elle. Je la félicite.

    A, 14 ans est en conflit avec son père, elle a beaucoup de colère en elle qu’elle n’arrive pas à exprimer. Je lui suggère d’écrire une lettre à son père, qu’elle décidera de lui donner quand elle le sentira.

    P., 10 ans, a perdu sa grand-mère récemment et elle en souffre énormément. Elle lui manque beaucoup. Elle est assommée par le poids de son absence. Je propose à P. d’écrire à sa grand-mère tous les jours, de lui raconter ses journées, ses plaisirs, ses déceptions, comme elle le faisait avant quand elle l’appelait au téléphone. Ainsi, P. peut retrouver le lien symbolique qu’elle avait avec sa grand-mère et qui lui manque tant. Si nous ne pouvons revivre le lien charnel, le lien symbolique lui est éternel, et l’écriture nous aide à le ressusciter.

    E, 9 ans est l’aînée d’une fratrie, et c’est compliqué en ce moment avec ses parents. Il y a beaucoup de rébellion et de crises. Nous décidons d’un commun accord avec E d’écrire un petit mot à ses parents qu’elle leur déposera le soir sur leur oreiller, afin de leur expliquer l’objet de sa frustration, le fait qu’elle trouve qu’elle manque d’attention par rapport à ses frère et sœur, mais qu’elle ne sait pas comment l’exprimer autrement que par la colère. De plus, E est très fière et l’écrit l’aide à exprimer ses besoins plus facilement.

    Libération par l’écriture

    Avec les enfants, nous décidons également d’écrire sur plusieurs thèmes: nos rêves et nos objectifs (pour marquer leur enthousiasme et améliorer leur motivation), la liste de leurs points forts et de leurs qualités (pour renforcer leur confiance en eux), une lettre à une personne de leur choix (pour apprendre à exprimer ses émotions) et enfin un exercice de fiction pour développer leur imaginaire, et les aider à se projeter: un enfant qui se projette est un enfant qui va bien, qui s’épanouit, qui cherche à avancer et se construire dans le futur.

    À partir de l’âge de 7- 8 ans, les enfants quittent l’insouciance et peuvent freiner l’expression de leurs émotions. En s’intégrant de plus en plus dans le social (avec l’imitation de ses pairs notamment), il se heurte à 2 dangers: se comparer aux autres et avoir une image de lui-même fragilisée et inhiber des émotions qu’il jugera trop personnelles.

    En les couchant sur le papier, l’enfant parvient à continuer à les exprimer, comme il le faisait si naturellement quand il était petit, tout en préservant son intimité et sa pudeur dues à son développement.

    Pour les périodes de préadolescence et d’adolescence, la comparaison avec les autres est très forte et le manque de confiance en soi rarement évitable. Apparaît également le sentiment de honte, dû à la pression sociale, et à la pression scolaire.

    Écrire sur ses doutes et ses angoisses à cet âge-là est vital et libérateur. Il peut également dénouer des conflits probants avec ses parents.

    Pour aller plus loin:

    Vous pouvez contacter Solveig par mail , via son site web Peace And Family ou son compte Instagram .

    À voir également sur Le HuffPost: Pour mieux gérer vos émotions, utilisez l’écriture

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      Je suis gay, banlieusard et fier - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 25 June, 2022 - 07:00 · 9 minutes

    On m’a toujours fait sentir que j’étais différent et, surtout, on a toujours voulu me faire On m’a toujours fait sentir que j’étais différent et, surtout, on a toujours voulu me faire "comprendre" ma sexualité. J’ai utilisé le terme "comprendre", mais je ne pense même pas qu’il soit vraiment adapté: l’idée pour eux était plutôt de me briser , de m’ostraciser plutôt que de m’aider dans la découverte de moi-même. (photo d'illustration)

    LGBT - Je vis dans la banlieue sud de Paris, j’ai toujours vécu ici. C’est tout bête, mais, en banlieue , c’est la loi du plus fort. Très tôt, les garçons rugissent un maximum pour montrer qui est le plus puissant, le plus saillant. Au collège, il y avait beaucoup de bagarres , de règlements de comptes auxquels je ne participais pas. Mais même quand tu ne t’en mêles pas, c’est toi qu’on vient chercher.

    Les autres voulaient savoir

    Je ne me suis jamais vraiment posé de questions sur ma sexualité . Et ces questionnements ne sont même pas apparus naturellement: ce sont les autres enfants qui les ont provoqués. Depuis tout petit, j’ai toujours senti cette fracture entre eux et moi: là où les garçons préféraient les ballons et les filles, moi je préférais traîner avec elles et jouer aux Barbies. Mais cette préférence m’a coûté beaucoup de choses…

    Je ne pense pas que mon expérience soit propre à la banlieue. Lorsqu’on est une personne LGBTQIA+, on fait souvent face au rejet et à la violence, que l’on habite en ville ou en campagne.

    On m’a toujours fait sentir que j’étais différent et, surtout, on a toujours voulu me faire “comprendre” ma sexualité. J’ai utilisé le terme “comprendre”, mais je ne pense même pas qu’il soit vraiment adapté: l’idée pour eux était plutôt de me briser , de m’ostraciser plutôt que de m’aider dans la découverte de moi-même.

    D’abord, les insultes

    Je ne me rappelle pas quand le réel “harcèlement” a commencé. Je me rappelle juste de comment: à mon entrée en sixième, un groupe de garçons de ma classe ne faisaient que m’insulter de “PD”. S’il n’y avait eu qu’eux… Parce que non, ça ne s’arrêtait pas à ma classe. Dans la cour, on venait me voir pour me poser des questions très indiscrètes. “Tu es transsexuel?” ; ” Tu veux être une fille?”; “T’es une pédale.”

    J’avais un style plutôt banal. J’aimais m’habiller en couleur avec de l’orange, du rouge, du vert, mais mon look rentrait plutôt dans les “codes”. En revanche, j’avais quelque chose qui me démarquait des autres et qui m’a trahi: j’étais efféminé et je traînais avec des filles. C’était uniquement sur ces critères que je recevais des critiques.

    Les humiliations

    Je me rappelle même qu’une surveillante du collège s’était mise à m’embêter. Lorsque je mangeais, elle s’invitait à ma table avec mes copines pour me poser ce même genre de questions: ” Et pourquoi tu traînes qu’avec des filles?” ; “Fais comme les autres garçons, va jouer au foot.” Je me souviens encore du frisson de gêne et le sentiment d’humiliation que je ressentais.

    C’est dans ces moments-là que tu ressens au plus profond de toi que tu n’es pas comme les autres, et que tu as en plus l’impression que c’est une erreur, qu’il y a quelque chose à changer. Le contrôle de soi devient alors primordial: ne pas paraître trop efféminé, essayer de parler avec une voix un peu plus grave, décroiser les jambes en public… Tant de choses que j’ai dû faire pour paraître “normal” aux yeux des gens et pour qu’ils arrêtent de mettre en lumière cette différence qui me faisait tant souffrir.

    Les coups

    J’aurais aimé que ça s’arrête aux mots, mais j’ai également eu le droit aux menaces de mort au téléphone, aux coups de pied dans mon sac… Je me rappelle même qu’un jour, en sortant du collège un mercredi midi (ce qui est l’équivalent d’une heure de pointe dans les transports en termes de monde), deux garçons plus jeunes que moi sont venus avec une barre de fer pour me frapper. Sans aucune raison, ils m’ont plaqué contre le mur devant tout le monde et m’ont frappé les jambes avec  cela a duré quelques secondes, mais suffisantes pour que je me sente humilié. Je me rappelle rigoler pendant qu’ils me frappaient pour faire semblant que je maîtrisais la situation et qu’ils étaient mes amis, alors qu’intérieurement je criais à l’aide.

    De manière générale, les critiques venaient de tout le monde. Donc le mal que je recevais, je me l’infligeais, notamment avec la mutilation. Je me suis mutilé du milieu de la quatrième à la troisième environ: au tout début, c’était quelques petits traits, puis après je finissais avec le bras en sang. Je me rappelle encore de la sensation de brûlure lorsque je prenais ma douche.

    Préserver ma famille

    Ma famille n’était au courant de rien, du moins ils en savaient le moins possible. J’ai toujours voulu les protéger: j’imagine même que s’ils lisent ce texte, ils hallucineront de savoir que je leur ai caché tant de choses. Oui, ils savent que je me faisais un peu embêter, mais rien de grave. Je ne leur racontais rien de mes agressions et tentais à chaque fois de rentrer du collège avec le sourire, pour ne pas les inquiéter.

    Cette période fut vraiment compliquée, mais plus j’avançais dans les années, plus les gens s’habituaient à ma présence et les remarques s’atténuaient peu à peu, sans disparaître complètement.

    Le déclic au lycée

    Au lycée, c’était assez différent. Pour une fois, je n’étais pas vraiment le centre de l’attention, et cela m’a vraiment permis de me découvrir et de pouvoir m’assumer par la suite. J’ai fait mon coming-out lorsque j’étais en première, les gens ont plutôt bien réagi. À vrai dire, ils s’en doutaient tous un peu. J’avais peur que certaines personnes ne comprennent pas, mais, après tout, c’était ma sexualité et ça ne regardait que moi.

    Je pensais en avoir fini avec les remarques jusqu’à ce qu’un groupe de garçons au lycée m’aient dans le viseur. Dans les couloirs, j’avais le droit à “Haron, pète-moi le cul”, ou à des regards déplacés…

    À la fin du lycée, j’ai commencé à me maquiller et à m’habiller plus en corrélation avec ma personne. Pas au point d’aller au lycée avec de faux cils et du rouge à lèvres, mais j’aimais bien me faire un beau teint avec du gloss, du mascara et les sourcils. Côté vêtements, rien de vraiment choquant, mais je suis passé du sac à dos au tote bag. Sur tout mon lycée, on devait être deux ou trois garçons à en porter un. Tout le reste des garçons était en sac à dos. Mais, moi, j’étais plus à l’aise, j’étais plus moi-même. Je n’avais plus l’impression de mentir aux gens sur qui j’étais comme je le faisais avant, avec mon “contrôle social”. Oui, c’était un nouveau souffle pour moi de m’assumer.

    D’autres ont vécu pire

    Je connais d’autres personnes LGBTQIA+ de ma ville qui ont eu plus de mal à se faire une place, et qui ont vécu une expérience pire que la mienne. Je connais un garçon qui se faisait harceler pour les mêmes raisons que moi, mais ce n’était pas pareil: c’était plus violent, plus frontal. Les gens l’embêtaient vraiment, car, à ma différence, lui a assumé son homosexualité très jeune.

    Là où moi je pouvais démentir en affirmant que j’étais comme eux, lui assumait et revendiquait clairement sa différence. J’étais plutôt bien entouré, j’avais des copines qui me défendaient parfois, et j’avais un moins gros caractère que lui. Je ne répondais pas et ne me défendais pas pour qu’on évite au maximum d’appuyer là où ça fait mal. Lui, il était moins entouré et se défendait, il était donc plus facile à atteindre pour les autres. Je ne le connaissais pas et je ne le voyais pas souvent, mais je me disais toujours en le voyant que, finalement, ce que je vivais n’était pas si horrible que ça.

    En banlieue ou ailleurs, c’est pareil

    Je ne pense pas que mon expérience soit propre à la banlieue. Lorsqu’on est une personne LGBTQIA+, on fait souvent face au rejet et à la violence, que l’on habite en ville ou en campagne. Après, il est évident que certains facteurs entrent en compte lorsque l’on vit en banlieue: le milieu social, la précarité, la délinquance… J’ai eu la chance, malgré mon expérience, d’avoir assez bien réussi mon intégration sociale. Même si j’avais le droit aux remarques, je restais assez “neutre” (notamment, car j’exerçais un contrôle de moi-même assez impressionnant).

    Mais, la banlieue, c’est mon chez-moi, et je sais comment ça fonctionne. Donc, malgré la peur, je l’aime ma banlieue, et sans elle je ne serai pas la personne que je suis aujourd’hui. C’est avec tout ce que j’ai pu vivre pendant mon enfance, ici en banlieue, que j’ai pu me forger mon caractère et ma force d’esprit. Je sais que beaucoup de personnes la voient comme un “ghetto” ou comme quelque chose de dangereux, mais, moi, elle me rassure.

    C’est ici que j’ai vécu, c’est ici que j’ai grandi et, pour ces raisons, j’ai presque envie de lui dire que je ne lui en veux pas. La banlieue, c’est aussi une richesse, celle de croiser des personnes de différentes origines, de différents milieux sociaux cohabitant ensemble. Je me sens banlieusard et j’en suis fier.

    Ce billet provient des ateliers d’écriture menés par la ZEP (la Zone d’Expression Prioritaire), un dispositif média d’accompagnement à l’expression des jeunes de 15 à 25 ans qui témoignent de leur quotidien comme de toute l’actualité qui les concernent.

    À voir également sur Le HuffPost: À Tbilissi, une marche des Fiertés annulée après avoir été attaquée par des opposants conservateurs

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      Neuf mois de congé paternité ont fait de moi un féministe radical - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 19 June, 2022 - 06:00 · 5 minutes

    Si je décidais de continuer à m’occuper de mon enfant après mon congé parental, je deviendrais un “inactif”. Rarement un substantif a été plus violent – et plus faux.(photo d'illustration) Si je décidais de continuer à m’occuper de mon enfant après mon congé parental, je deviendrais un “inactif”. Rarement un substantif a été plus violent – et plus faux.
    (photo d'illustration)

    PATERNITÉ - Quand j’annonce à un mec que j’ai pris neuf mois de congé parental , il me répond souvent “passe de bonnes vacances”. Mais vois-tu, cher ami, ce ne sont pas des vacances. C’est pourtant facile de s’en apercevoir: personne n’est jamais parti en vacances dans une crèche. S’occuper à temps plein d’un gosse , c’est un travail.

    C’est même le travail le plus prenant que j’ai jamais eu. Non seulement il n’y a pas de pause-café, il n’y a pas non plus de pause-pipi, ni de week-ends. On doit être concentré en permanence comme un pilote de Formule 1, car c’est toujours au moment où on jette un œil aux notifications de son téléphone que bébé décide de mettre dans sa bouche le truc le plus crade à portée de main.

    Quand le highlight de ta journée c’est d’avoir fait les courses chez Aldi parce qu’il fallait faire deux machines avant et que la couche a débordé trois fois, on a pas vraiment le sentiment d’être un travailleur privilégié.

    En plus, toutes les tâches sont en permanence nouvelles sans qu’on ait reçu une quelconque formation. Aucun ministre de l’Éducation n’a jugé bon de nous coller un stage obligatoires en puériculture .

    Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide !

    Bien sûr, c’est un boulot plus gratifiant que de mettre des boîtes dans des cartons pour enrichir un milliardaire chauve. Mais quand le highlight de ta journée c’est d’avoir fait les courses chez Aldi parce qu’il fallait faire deux machines avant et que la couche a débordé trois fois, on a pas vraiment le sentiment d’être un travailleur privilégié.

    Des débuts difficiles

    Mon congé pat’ n’a pas commencé sous de bons auspices. Quand je l’ai annoncé à mon chef, patron d’une petite association qui clame haut et fort qu’il est “family friendly”, il m’a dit qu’il n’était vraiment pas content et que c’était très dommage pour la boîte. Et quand je lui ai dit que j’étais en galère de crèche et que je devrais peut-être prolonger mon congé, il m’a dit qu’il considérerait ça comme une démission (ce qui est totalement illégal, soit dit en passant).

    Depuis, cette logique du “les enfants, c’est oui, mais à condition de ne pas déranger le petit train-train des messieurs” s’applique implacablement.

    Mon bébé et moi sommes les bienvenus partout, à condition de rester dans les cages prévues à notre endroit. Jouer dans les aires de jeux, c’est oui. Ailleurs dans l’espace public, c’est non. Il ne faudrait pas que bébé abîme le pare-choc du SUV d’un de ces messieurs. Aller au restaurant, c’est oui. À condition que bébé ne quitte pas sa chaise haute et qu’il ne fasse pas trop de bruit. Un rendez-vous dans un cabinet qui n’est pas celui d’un pédiatre, c’est non. Voyager, c’est oui, à condition que personne ne se sente dérangé.

    Spéciale dédicace au passage à ce contrôleur SNCF qui voulait me mettre une amende parce que mon bébé était posé sur la table du wagon bar. Monsieur ce n’est pas hygiénique il est obligatoire de s’asseoir sur les tabourets. Mais il ne sait pas s’asseoir ! Il est interdit de voyager sur les tables monsieur.

    Le problème de la masculinité

    Alors oui, il y a des exceptions, des restaurants avec aires de jeu et des trains avec des compartiments pour bébés. Mais les enfants et les personnes qui s’en occupent restent toujours relégués aux marges que les hommes daignent leur concéder.

    Mon bébé et moi sommes les bienvenus partout, à condition de rester dans les cages prévues à notre endroit.

    Si je décidais de continuer à m’occuper de mon enfant après mon congé parental, je deviendrais un “inactif”. Rarement un substantif a été plus violent – et plus faux. Inactif aux yeux de ces hommes qui veulent faire des enfants pour montrer aux autres hommes qu’ils ont une bite et qu’ils ne sont pas pédés, mais qui ne veulent surtout pas passer du temps avec eux.

    Je ne sais pas encore si mon congé paternité m’a mis au ban de la masculinité. Par la force des choses, je ne socialise quasiment plus qu’avec d’autres mamans. Mais il m’a fait comprendre que si la société est impraticable pour les enfants et les personnes qui s’en occupent, ce n’est pas une question de matériel ou de moyens.

    Le problème, c’est la masculinité en elle-même. Ce n’est évidemment pas nouveau. Isabelle de Parme, archiduchesse d’Autriche et lesbienne célèbre, écrivait déjà au 18e siècle que “les hommes, privés de sentiments, ne savent aimer qu’eux”.

    Avant, je n’était pas particulièrement intéressé par le féminisme. J’essayais juste d’être un allié lambda. Aujourd’hui, je n’attends qu’une chose: de pouvoir faire rayer la mention “homme” de mon état civil.

    À voir également sur Le HuffPost: Congé paternité: Comment tirer parti au mieux de ces 28 jours?

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      Pour les vacances d'été, faire des concessions ou se faire plaisir, le choix de nos lecteurs face à l'inflation

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 18 June, 2022 - 05:00 · 5 minutes

    Pour les vacances d'été, faire des concessions ou se faire plaisir, le choix de nos lecteurs face à l'inflation (Photo d'illustration d'un couple préparant son voyage par martin-dm via Getty Images) Pour les vacances d'été, faire des concessions ou se faire plaisir, le choix de nos lecteurs face à l'inflation (Photo d'illustration d'un couple préparant son voyage par martin-dm via Getty Images)

    CONSO - Elle fait augmenter le prix des courses, de l’essence, de votre vie au quotidien: l’inflation . Impossible de ne pas en parler ces derniers mois tant elle est en hausse notamment à cause de la guerre en Ukraine, dépassant la barre des 5% pour la première fois depuis 1985. À l’heure où les vacances d’été arrivent, les prix qui flambent vont-ils changer les habitudes des Français concernant leur pause estivale? Ce n’est pas ce que laissent entendre les professionnels du tourisme.

    “On va battre des records de fréquentation”, assure à l’AFP Didier Arino, dirigeant de la société de conseil Protourisme. Les “taux de départs sur l’été sont bons, on devrait atteindre 50% de partants, ce qui est un chiffre énorme”, assure-t-il. Ce, même si 21% des Français ne partent pas cette année selon une étude Ifop . Ainsi, un peu plus de 33 millions de Français prendront la route des vacances en juillet-août, soit un million de plus qu’en 2019 avant la pandémie, selon le dirigeant de Protourisme.

    Partir, oui, mais peut-être en faisant quand même des concessions, compte tenu de la situation? Nous avons demandé à nos lectrices et lecteurs si l’inflation leur a fait revoir leurs projets à la baisse. Ils nous ont répondu.

    Calculs et concessions à cause de l’inflation

    Pour certains, comme Mélanie et Florian, 27 et 29 ans, des sacrifices ont dû être faits. La journaliste pigiste parisienne, plutôt habituée aux hôtels et aux séjours “tout compris”, a dû adapter ses envies à son budget cette année: “Ce sera camping 4 étoiles en Espagne pour une semaine et ce sera notre unique voyage de l’été”, explique-t-elle au HuffPost.

    Avec son compagnon gestionnaire de patrimoine, ils ont dû renoncer à un week-end à Lille en juin de peur d’être “un peu juste” pour leur voyage en Espagne. “Je fais beaucoup plus attention à mes comptes”, nous confie-t-elle. “Avant je ne calculais pas tout comme ça, mais aujourd’hui le coût de la vie a tellement augmenté que je suis obligée d’être très attentive”.

    Elle évoque ainsi notamment son plein d’essence qui est passé de 60 à 85 euros, son panier de courses qui a augmenté en moyenne de cinq euros et la vie parisienne en général qui, selon elle, a globalement augmenté. “Tout doit être calculé, je n’ai plus le choix”, regrette-t-elle.

    Partir en vacances coûte que coûte et même grâce au Covid

    Mais pour d’autres, au contraire, inflation ou non, pas touche aux vacances. “Je ne veux faire aucune concession”, témoigne, catégorique, Didier, 36 ans et Taxi à Paris. Pour lui, “l’inflation ne change rien du tout”, et ses vacances sont une question de nécessité après la crise du coronavirus. ”Ça fait deux ans que je ne suis pas parti à cause du Covid, alors cet été je vais claquer un an de salaire en un mois”, nous assure-t-il.

    Le Covid a pesé sur le moral, mais paradoxalement, il permet aussi à Didier de financer les vacances dont il a envie en Espagne. Lui qui a l’habitude de partir tous les étés en vacances en hôtel club, il n’a pas pu partir en 2020 et 2021. Alors cette année, “comme j’ai mis de l’argent de côté pendant les confinements et que le Covid est ‘terminé’, inflation ou pas je pars”, poursuit-il, soulignant qu’il a, de fait, un budget plus conséquent que d’habitude grâce à ces économies forcées.

    “Quand je pars en vacances, je prends un budget très large, car ce ne sont que deux semaines dans l’année et pendant ces deux semaines je ne dois avoir qu’une seule préoccupation: comment vais-je m’amuser aujourd’hui?”, nous explique-t-il.

    Cet été, inflation ou pas: je me gâte Chantal, 65 ans, Belgique

    Même cas de figure pour Chantal, 65 ans, tout juste retraitée en Belgique. Après deux années assez dures pendant le Covid et plusieurs années sans pouvoir se payer de “vraies vacances”, cette sexagénaire va profiter des économies qu’elle a faites pendant les confinements pour enfin se lâcher cet été.

    “Cette année, comme je fête mes 65 ans et ma retraite, je me suis offert une semaine au Club Med de Sicile parce que je le mérite. Physiquement et moralement. J’ai assez fait attention. Alors, cet été inflation ou pas: je me gâte”, témoigne-t-elle auprès du HuffPost .

    Chantal a très bien conscience que sans ces restrictions pendant la crise, qui lui ont tant pesé sur le moral, elle n’aurait pas non plus pu espérer s’offrir ces vacances. “S’il n’y avait pas eu le Covid, je me serais contentée de trois jours quelque part pas trop loin. Ici, comme j’ai continué à économiser, j’ai pu m’offrir une semaine complète”, précise-t-elle.

    Partir “n’importe où”, mais partir quand même

    Pour d’autres encore qui n’ont pas pu forcément mettre de côté pendant la crise sanitaire, pas question non plus de faire une croix sur les vacances. Les concessions sont au programme, mais on mise surtout sur l’anticipation.

    Sur Facebook, le lecteur Lu Beron, qui explique ne pas être parti depuis 2019, a réservé ses billets en février. “Franchement on n’en peut plus, donc on traversera le pays quand même! On va limiter les restos, on fera nos repas nous-même puisqu’on est en appart hôtel, et on limitera les visites payantes au besoin, mais c’est tout. Atlantique, nous voilà!”, écrit-il en réponse à notre appel à témoignage.

    Idem pour Biliana Boncheva qui a cette année acheté ses billets d’avion en mars. “Jamais nous n’avions autant anticipé en vue de la guerre qui commençait et les prix des carburants qui allaient forcément exploser. Résultat, le prix actuel est le triple par rapport à celui que nous avons payé!”, témoigne-t-elle dans les commentaires. Elle souligne que “paradoxalement”, elle n’a jamais payé “si peu cher” son voyage, pour une destination qu’elle dit faire “régulièrement”.

    Puis enfin il y a ceux comme Daniele Kristol, qui n’ont pas encore pris leur billet, qui ne connaissent pas encore la destination, mais qui partiront en vacances quoi qu’il en coûte. Sur Facebook, il assure: “L’inflation ne changera rien, on partira quand même. N’importe où, mais on partira!”.

    À voir également sur Le HuffPost: Carburant, énergie: le chèque inflation du gouvernement ne convainc pas

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      Pour sensibiliser à la mort sociale des personnes âgées, je vais sillonner les routes de France - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 16 June, 2022 - 09:23 · 5 minutes

    Sylvain Tesson et Fiona Lauriol lors d'une conférence au siège des Petits Frères des Pauvres à Paris le 18 mai 2022. Sylvain Tesson et Fiona Lauriol lors d'une conférence au siège des Petits Frères des Pauvres à Paris le 18 mai 2022.

    VIEILESSE - Vous avez dû entendre parler de l’histoire de ma grand-mère et moi, sur les routes en camping-car, jusqu’à ses 103 ans, 3 mois et 3 semaines, elle que j’ai récupéré à 100 ans condamnée à une semaine de vie.

    Vivre cette aventure m’a ouvert les yeux sur le monde de la vieillesse et j’ai envie de me battre pour faire bouger les lignes. Car, si ce n’est pas la jeunesse qui monte au créneau pour ses anciens , ceux-là même qui étaient présent pour les premiers pas de cette jeunesse, ce n’est certainement pas eux qui pourront hurler leur mal-être car, avant même d’ouvrir la bouche, on les musèlera .

    On m’avait dit une semaine pour ma grand-mère, on a vécu plus de trois années de folie, malgré son incontinence, malgré son déambulateur, et on a réussi en camping-car à lui redonner ce si joli sourire.

    Faire entendre ma voix pour les personnes âgées

    Pour faire entendre mon histoire, je vais sillonner les routes de la France pendant un an, menant des conférences, me rendant dans des associations aussi bien que dans des lycées, pour expliquer que la vieillesse n’est pas une sale maladie, bien au contraire, qu’on n’a pas le droit moral d’enterrer les vieux avant l’heure sous prétexte qu’ils n’ont rien à apporter à la société, qu’on devrait les écouter et les stimuler au lieu de leur offrir un mur blanc comme seul horizon, et que même à 102 ans, on peut assister à son premier concert à Tudela, près du désert des Bardenas, ou croiser un homme tout nu sur une plage hispanique, ou faire le chemin de St Jacques de Compostelle...

    Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide !

    Sachez qu’il faut agir maintenant car, on ne dirait pas comme ça, mais ce sera à notre tour, un jour, si on ne fait rien, d’être installé face à ce mur blanc.

    Je ne recherche pas une révolution, simplement une évolution.

    Habituellement je me débrouille seule, mais là, pour ce combat, pour replacer de l’humanité dans nos vies, pour que la prise de conscience soit étendue, pour toucher un maximum de gens, j’ai besoin de vous car je suis persuadée que, vous aussi, vous voulez d’un monde meilleur!

    Une annonce officielle

    À partir de maintenant et pendant un an, je pars en croisade (avec mes parents qui ont été convaincus par mes arguments) offrir plus de 2000 heures de mon temps pour me battre contre la mort sociale qui touche plus d’un demi million de personnes âgées.

    Un demi million, c’est un chiffre qui, à lui seul devrait motiver chacun de nous à trouver des solutions. Imaginez que si tout le monde offre une heure par an, donc 60 millions d’heures pour combattre cette mort sociale, ça fera bouger les lignes. Et une heure dans une année, je ne trouve pas que ce soit utopiste. Moi, à ma petite échelle, je vais sillonner les routes de France pour mener des conférences, aller dans les lycées, dans les associations, rencontrer des politiciens, des hommes religieux, car l’unité est le seul mot d’ordre pour cette cause qui, si on ne fait rien, si on continue à fermer les yeux, nous touchera dans dix, 15, 20 ans et fera de plus en plus de victimes.

    Je sais que je n’ai pas de leçons de morale à donner à qui que ce soit, que ce n’est pas en culpabilisant les gens pour changer leur regard que j’arriverai à faire entendre ce murmure de personnes qui meurent en silence, chez eux, dans la totale indifférence de tous ceux qui, pourtant, un jour, les ont côtoyés.

    Je ne recherche pas une révolution, simplement une évolution. Eux se sont battus en Mai 68, à nous de nous battre pour leur offrir autre chose que le SDMB (le Syndrome Du Mur Blanc) qui, à lui seul, fait beaucoup de dégâts.

    Ni politique, ni religion, car la mort sociale touche tout un chacun

    Merci d’avoir pris cinq minutes pour me lire, car si ce soir en rentrant chez vous, vous allez embrasser vos parents, vos grands-parents, votre vieux voisin, j’aurai déjà réussi à faire trembloter les lignes et si dans un an, on se retrouve et qu’ensemble on a réussi à sauver 10-15-20 mille personnes en mort sociale, on pourra tous se regarder dans un miroir et vous pourrez être fiers de vous.

    Nous étions donc à Paris le 18 mai pour mener ma première conférence aux Petits Frères des Pauvres avec Sylvain Tesson, à Niort le 21 mai pour la fête européenne du camping-car, à Luçon le 5 juin avec le Père Pedro.

    Pour aller plus loin:

    Si vous voulez nous rencontrer, nous offrir l’hospitalité, n’hésitez pas à nous contacter sur la page Facebook “ 101 ans mémé part en vadrouille ”, et si vous voulez organiser une conférence, une rencontre avec des associations, une rencontre dans des lycées ou autres, pour parler du fléau qui est la mort sociale, touchant plus d’un demi millions de français retraités, nous sommes là.

    À voir également sur Le HuffPost: Pour briser la solitude des personnes âgées, cette association encourage les jeunes à écrire des lettres

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      Bac 2002: Dans les coulisses de mon lycée, centre d'examens - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 15 June, 2022 - 05:00 · 4 minutes

    Répartir les salles, les élèves, les étudiants, les surveillant(e)s et celles et ceux bénéficiant d’aménagements spécifiques – temps supplémentaire, aide humaine, ordinateur, possibilité de sortir ou de vérifier sa glycémie… ce long fleuve n’a donc pas été tranquille. (photo d'illustration) Répartir les salles, les élèves, les étudiants, les surveillant(e)s et celles et ceux bénéficiant d’aménagements spécifiques – temps supplémentaire, aide humaine, ordinateur, possibilité de sortir ou de vérifier sa glycémie… ce long fleuve n’a donc pas été tranquille. (photo d'illustration)

    BAC - Nous y sommes! J’y suis! La sacro-sainte période des examens que la planète entière nous envie bat son plein ! Un peu comme l’ouverture de la pêche ou de la chasse, c’est selon.

    En tous les cas, cette année encore, le lycée dont j’ai le bonheur d’être le pilote est centre d’ examen , ou plutôt d’examens au pluriel. Cela fait quelques mois que j’ai dit oui. Un peu comme ce moment un peu solennel du mariage où le maire demande si monsieur ou madame machin veut bien épouser monsieur ou madame truc.

    Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide !

    Alors je vous avoue que lorsqu’il y a quelques mois j’ai dit oui, je savais que j’embarquais l’établissement avec moi pour un voyage sur un long fleuve intranquille… Du secrétariat à “mon binôme” de chef de centre adjoint comme l’on le dit dans le jargon du monde de l’enseignement, à l’ensemble des collègues à mobiliser, je savais que ce travail patient et inlassable allait être exigeant, mais aussi que nous allions participer un peu, à notre échelle à une mission de service public.

    Rien n’est compliqué, mais tout peut devenir complexe!

    Je me souviens, lors des vacances de Pâques, d’avoir sollicité mon binôme qui, pour seule condition, avait émis le vœux de disposer de café presque en perfusion… Rien n’est compliqué, mais tout peut devenir complexe! Répartir les salles, les élèves , les étudiants, les surveillant(e)s et celles et ceux bénéficiant d’aménagements spécifiques – temps supplémentaire, aide humaine, ordinateur, possibilité de sortir ou de vérifier sa glycémie… Que sais-je encore, ce long fleuve n’a donc pas été tranquille.

    Je dois vous avouer que les services de l’administration en Région, du Ministère de l’agriculture ont été au rendez-vous. Mais je n’imaginais pas à quel point!

    Lorsque les sujets sont arrivés, je les ai mis à l’abri sans inquiétude après l’attente fébrile du transporteur qui devait nous livrer le corps, le cœur des épreuves.

    Je vous rassure: café, croissants, chocolatines ont été au rendez-vous. Les enseignants et surveillants brillamment briefés par “mon” binôme, assurant de mon côté l’accueil des élèves et des étudiants.

    2 petits couacs dans cette machine bien huilée

    L’impression de sujets numériques 30 minutes avant chaque épreuve pour des élèves composant sur leur ordinateur… Bref, tout s’est presque bien déroulé à deux détails près: erreur dans un sujet vite corrigé et annonce faite dans la foulée; mais aussi annulation d’épreuve, plus délicate à gérer suite à l’ouverture du sujet d’une épreuve de manière inappropriée nécessitant un report de cette dernière à une nouvelle date.

    Répartir les salles, les élèves, les étudiants, les surveillant(e)s et celles et ceux bénéficiant d’aménagements spécifiques – temps supplémentaire, aide humaine, ordinateur, possibilité de sortir ou de vérifier sa glycémie… ce long fleuve n’a donc pas été tranquille.

    Gérer le stress, l’annonce, une nouvelle organisation, expliquer aux surveillants qu’ils étaient dé-convoqués et seraient à nouveau convoqués… Voilà les joies imprévues de toute session d’examen à piloter!

    Première semaine achevée! Je prie, même si Dieu n’a pas grand-chose à faire ici et si je ne veux faire aucune entorse à la laïcité, que la semaine à venir soit aussi réussie.

    Une aventure humaine collective

    Que je puisse dire à l’appel téléphonique du Ministère “incidents 0”. Quoi qu’il en soit, cette aventure technique, au service du bien commun est à la fois collective et donc humaine. Elle révèle de sacrées qualités remarquables de dévouement, de sagesse et de réactivité des uns et des autres.

    Au moment d’écrire ces quelques lignes, je sais que les jours à venir se dérouleront dans les meilleures conditions possibles. J’ai aussi une pensée pour “ma” secrétaire, “mon” binôme et “mon équipe. Derrière ces mots, ce sont des pronoms chargés d’affection et de reconnaissance…

    Finalement, pour tout vous dire, avant de fermer la porte de mon bureau, j’éprouve un sentiment du travail accompli au mieux. Et je formule aussi un vœu secret: que les jeunes réussissent! Vraiment, sincèrement! Parce que demain leur appartient!

    À voir également sur Le HuffPost: Jean-Michel Blanquer justifie le report des épreuves de spécialité du bac

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      C'est après un séjour en hôpital psychiatrique que j'ai réalisé l'importance du soin de la santé mentale - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 14 June, 2022 - 08:45 · 5 minutes

    Aujourd’hui, un an plus tard, je n’ai plus aucun traitement et ma vie va pour le mieux. Cet épisode aussi brutal qu’il soit, m’a permis de réaliser ce que je souhaitais faire plus tard: être éducatrice en APA (Activité Physique adaptée) afin de faire du sport avec des personnes en situation de handicap psychique. Aujourd’hui, un an plus tard, je n’ai plus aucun traitement et ma vie va pour le mieux. Cet épisode aussi brutal qu’il soit, m’a permis de réaliser ce que je souhaitais faire plus tard: être éducatrice en APA (Activité Physique adaptée) afin de faire du sport avec des personnes en situation de handicap psychique.

    SANTÉ MENTALE - 17 avril 2021 – Je pars pour une soirée avec mes amies qui va bouleverser ma vie. À cette soirée, je fais la rencontre d’une fille, qui me plaît beaucoup. Pour me mettre à l’aise, je vais consommer beaucoup d’alcool. On va sortir ensemble. Mais le lendemain, elle ne me donnera pas de nouvelles et cela va beaucoup m’affecter, provoquant chez moi un vrai choc émotionnel. Ce dernier marque le début de mon épisode psychotique délirant aigu plus connu sous le nom d’une bouffée délirante aiguë (BDA).

    Une BDA c’est un épisode de délire brutal où l’on se déconnecte complètement de la réalité. Cela m’a valu une hospitalisation de deux mois à l’hôpital psychiatrique de Bohars (près de Brest). Concrètement, ça s’est traduit par de multiples hallucinations auditives, visuelles, olfactives et une désorganisation totale de mon comportement . Un jour, je me réveille avec le bruit de la pluie et lorsque j’ouvre mes volets il fait extrêmement beau. Le lendemain, je sens des odeurs de brûlé un peu partout. C’est déroutant. D’un autre côté, il m’arrive de prendre ma douche 5 à 6 fois par jour et de préparer un tas d’affaire pour aller je ne sais où. La folie me gagne et j’en suis consciente mais je ne peux rien y faire.

    Lorsque tu délires, tu n’as pas la présence d’esprit de te dire que ton cerveau te fait une farce, que tu vas prendre un traitement et que ça ira mieux.

    Pensées suicidaires

    Pour moi c’était une fatalité, je devenais handicapée et j’allais le rester toute ma vie. D’où ma volonté de mettre fin à mes jours.

    Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide !

    Une semaine après la soirée, mes comportements devenant de plus en plus étranges, mes parents décident de m’emmener une première fois aux urgences. Les médecins veulent me garder mais je ne veux pas. Ils finissent donc par m’administrer un lourd calmant et me laissent partir.

    Le lendemain, les idées délirantes persistent et les hallucinations se multiplient. Mes proches ne me reconnaissent plus. Ma mère appelle donc les urgences et on lui explique qu’il y a plusieurs possibilités. La première, c’est d’accepter d’être en permanence avec moi pour me surveiller. La deuxième, c’est de m’emmener aux urgences. La troisième c’est de faire venir le SAMU directement à la maison, sauf que cette option est extrêmement traumatisante pour la personne délirante.

    Après de longues négociations, j’accepte finalement de retourner aux urgences. Là-bas, je leur explique que je souhaite avoir recours à l’euthanasie ou à défaut j’entamerai une grève de la faim. Les infirmiers tentent de me résonner mais devant ma nervosité et mes délires, ils sont contraints de m’attacher avec des contentions à mon lit d’hôpital afin de m’administrer un traitement. En psychiatrie, il s’agit d’une pratique assez barbare mais à mon sens parfois nécéssaire pour le bien-être du patient.

    Hospitalisation sous contrainte

    Par la suite, mon état s’aggrave et je tente de fuguer. Mes parents n’ont d’autre choix que de m’hospitaliser sous contrainte, autrement dit de me faire interner. J’arrive à l’hôpital et on m’emmène dans une chambre où l’on me met en pyjama, où l’on m’enlève mes lunettes de vues et où l’on m’enferme à clé. À ce moment, je suis désespérée et perdue. J’ai l’impression que je vais finir ma vie enfermé en hôpital psychiatrique.

    Au fur et à mesure, je vais accepter de manger à nouveau, de prendre les traitements que l’on souhaite m’administrer et de récupérer certains privilèges : sortir de ma chambre, profiter du parc extérieur, récupérer mon téléphone, recevoir la visite de mes parents puis celles de mes amies.

    Il faut lutter contre les préjugés à l’encontre des fous souvent catégorisés comme dangereux.

    Amélioration et prise de conscience

    Deux mois plus tard, le psychiatre autorise ma sortie avec, tout de même, un suivi à domicile. Au début, c’est très difficile, le moindre acte de la vie courante me fait très peur. Par exemple, aller faire les courses est une véritable épreuve. Progressivement, je vais dépasser ma peur et je vais même réussir à aller travailler dans un centre nautique les deux mois d’été (un job obtenu avant mon hospitalisation). Puis, en septembre, je vais reprendre mes études en M2 Management du Sport à l’UBO avec une alternance en poche.

    Aujourd’hui, un an plus tard, je n’ai plus aucun traitement et ma vie va pour le mieux. Cet épisode aussi brutal qu’il soit, m’a permis de réaliser ce que je souhaitais faire plus tard: être éducatrice en APA (Activité Physique adaptée) afin de faire du sport avec des personnes en situation de handicap psychique.

    Ce témoignage vise à dédramatiser la vision péjorative qu’ont la majeure partie des gens quant aux hôpitaux psychiatriques et à leurs patients. Il est important de déstigmatiser la folie qui est avant tout une maladie qui se soigne. Le cerveau, c’est comme membre du corps, quand il est cassé, il suffit de le réparer.

    Je remercie chaleureusement le personnel soignant de l’hôpital psychiatrique de Bohars, mes parents, ma famille et les amies qui m’ont soutenue dans ces moments douloureux.

    À voir également sur Le HuffPost: Aux urgences psychiatriques, le confinement laisse des trac es

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      Les enfants uniques, comme mon fils, ne sont ni un problème, ni une erreur, arrêtons de les stigmatiser - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 13 June, 2022 - 09:09 · 4 minutes

    Quand je regarde mon fils de 2 ans et demi qui est gai comme un pinson, hyper social, je me sens tout de suite au bord d’un gouffre: être enfant unique va le détruire, il va être malheureux toute sa vie, je suis un monstre d’égoïsme d avoir fait une PMA sans envisager que ça ne marcherait qu’une fois. (photo d'illustration) Quand je regarde mon fils de 2 ans et demi qui est gai comme un pinson, hyper social, je me sens tout de suite au bord d’un gouffre: être enfant unique va le détruire, il va être malheureux toute sa vie, je suis un monstre d’égoïsme d avoir fait une PMA sans envisager que ça ne marcherait qu’une fois. (photo d'illustration)

    PARENTALITÉ - C’est pleine d’espoir que je me suis rendue dans une célèbre librairie, au rayon “Développement personnel” pour trouver ce dont j’avais besoin. Le rayon faisant presque un étage complet et couvrant des sujets allant de Comment mieux vivre son hypersensibilité à L’allaitement épanoui (400 pages), j’étais certaine de trouver mon bonheur.

    Pourtant, je n’ai trouvé aucun livre sur le sujet de l’ enfant unique, alors qu’élémentaire dans un monde où les problèmes de fertilité sont monnaie courante, dans un monde où certaines familles choisissent de n’avoir qu’un enfant pour sauvegarder leur équilibrer professionnel et personnel, dans un monde où l’impact écologique d’un enfant est désormais pointé du doigt.

    Pourquoi je cherche un tel livre sur l’enfant unique?

    Par contre j’ai trouvé des dizaines de livres qui aident les parents dans l’annonce de l’arrivée d’un autre enfant. Mais que dit-on à son enfant qui voit les autres fratries mais se retrouve seul à la maison le soir?

    Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide !

    Pourquoi je cherche un tel livre sur l’enfant unique? Pour me rassurer, car nous avons de grandes “chances”, mon mari et moi de ne pas pouvoir enfanter une deuxième fois, et qu’être enfant unique est une tare pour la personne en question. Pour avoir un guide pour m’aider à le verbaliser auprès de mon fils. Et cette image de l’enfant seul, qui s’ennuie forcement, qui est colérique ou introverti, qui est le roi et le centre de la famille, qui a le poids de ses parents sur ses épaules, m’angoisse totalement. Quand je regarde mon fils de 2 ans et demi qui est gai comme un pinson, hyper social, je me sens tout de suite au bord d’un gouffre: être enfant unique va le détruire, il va être malheureux toute sa vie, je suis un monstre d’égoïsme d avoir fait une PMA sans envisager que ça ne marcherait qu’une fois.

    Arrêtons de stigmatiser les familles d’enfants uniques!

    Pour la plupart des gens, un enfant unique ne crée pas une famille. C’est un déséquilibre anormal, un problème qu’il faut réparer par tous les moyens avant que ça ne dérape…car ça va FORCÉMENT déraper.

    En effet, il y a deux jours j’ai googlisé “enfant unique” et j’ai pris une claque. Alors qu’on prône à droite à gauche que chaque enfant est différent, les enfants uniques eux sont tous mis dans la case “malheureux et égocentriques”. Les parents doivent suivre un nombre de règles pour éviter le pire: ne pas le sur-materner, le rendre indépendant, ne pas céder à ses caprices…

    Autant de conseils qui sont valables pour tous les enfants. Mais dans la tête des gens et des psys, un enfant unique sera porteur de pathologies psychiques. Et pour la grande majorité des gens, un enfant unique, c’est triste.

    Enfin, c’est surtout le regard des autres qui est triste, ainsi que leurs remarques: “Il est seul?”, me demande-t-on. Non il a des parents et des amis…

    “Faudrait lui faire un petit frère ou une petite soeur sinon il va s ennuyer”. Pas faute d’essayer.

    “Oh c’est l’enfant roi alors!”. Autant qu’un aîné. Autant qu’un dernier.

    Cette image de l’enfant seul, qui s’ennuie forcement, qui est colérique ou introverti, qui est le roi et le centre de la famille, qui a le poids de ses parents sur ses épaules, m’angoisse totalement.

    Ne pourrait-on pas, s’il vous plaît, arrêter de rabaisser l’enfant unique dans le rôle de l’enfant pour qui la vie n’a pas de saveur, et accompagner les parents dans leur éducation verbale sur le sujet?

    À tous les écrivains qui cherchent un marché inexploré, là, vous avez l’opportunité de percer!

    Car justement, comment grandit un enfant qui est catalogué par toute une société, malheureux et égocentrique de par sa simple place au sein d’une famille?

    À vos podcasts, vos guides, vos blogs, vos témoignages, vos programmes… Laissez-leur, laissez-nous une chance d’être heureux!

    À voir également sur Le HuffPost: Au jubilé de la reine Elizabeth, le prince Louis a visiblement peu aimé le spectacle