• chevron_right

      À ma fille porteuse de trisomie, qui va bientôt rentrer en CP - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 15 July, 2022 - 07:00 · 5 minutes

    Tu ne m’en voudras pas, mais je crois que je vais avoir du mal à abandonner l’appellation Tu ne m’en voudras pas, mais je crois que je vais avoir du mal à abandonner l’appellation "ma petite" ou "mon bébé".

    HANDICAP - Ma petite Louise, ma fille,

    Aujourd’hui devrait être le jour où je cesse de t’appeler “ma petite Louise”. Tu as fait tes dernières heures dans la cour de l’école maternelle . Et dans deux mois, te voilà propulsée “chez les grands”. En CP .

    Tu ne m’en voudras pas, mais je crois que je vais avoir du mal à abandonner l’appellation “ma petite” ou “mon bébé”. J’ai déjà du mal, avec ton grand frère qui va faire ses premiers pas au collège, alors toi... Toi qui prends ton temps et alignes les années de plus que les autres dans l’univers des “petits”, ne m’en demande pas trop.

    Du rab’ de maternelle

    Quatre années de maternelle. Tu as fait du rab’, et ce n’était pas de trop. Difficile d’échapper aux bilans lors des fins d’années et de cycles scolaires. Et même si je peste souvent intérieurement contre la lenteur de tes progrès, c’est justement l’occasion pour moi de poser noir sur blanc les pas de géants que tu as accomplis, car il y en a.

    Le petit chromosome en plus qui ralentit le temps a tendance à nous les faire oublier. Mais pour toi plus tard, quand je te lirai ceci dans quelques années, pour moi, pour toutes les personnes qui t’ont accompagnée avec bienveillance cette année passée, je vais faire la liste des petits et grands bonheurs que tu as accomplis de ton pas joyeux.

    Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide !

    Une année de surprises

    Louise, ce fut l’année où, à la maison, tu as surpris ton monde en mangeant pour la première fois des morceaux (de choucroute, plus jamais je ne verrai une choucroute de la même façon). L’année, au centre de loisirs où j’ai fini par te « lâcher », tu as commencé à boire, certes à la cuillère mais à boire, des jus de pomme et d’orange dont tu te régales maintenant. Ce fut l’année où, à l’école, grâce à la patience de l’artiste peintre venu en résidence décorer avec vous les murs trop tristounes de fresques colorées, tu as accepté de prendre un crayon et de « laisser ta trace ». Quel joli symbole. Ce fut l’année où, en classe, tu as appris ces choses qui paraissent si simples aux autres mais sont si complexes pour toi : enfiler ton manteau seule, t’attribuer les rituels du matin : accrocher le manteau, prendre ton cahier, entrer en classe, poser ton cahier, devenir la responsable de la collecte des cartes de cantine auprès de tes petits camarades.

    L’année où tu as enfin accepté de prendre sur le bout de tes doigts des gommettes et de les coller.

    L’année où tu as exploré les capacités de ton corps à escalader, glisser, s’enfuir à toutes jambes (petite pensée pour les sueurs froides des enseignant.e.s et animateurs/trices).

    L’année où, en attendant ces fichus mots qui ne te viennent pas, tu t’es emparée de ton petit classeur de communication pour demander ce que tu veux en désignant des photos et des pictos.

    L’année où tu as accepté de plus en plus de tenir un pinceau ou un feutre pour dessiner – même si ça ne te fait clairement pas plaisir, mais pour en finir avec les adultes qui ont l’air d’y tenir tellement.

    L’année où tu t’es mise à maîtriser comme une ado le fonctionnement de la tablette (merci Lady Gaga et les vidéos de danse, le scrolling n’a plus aucun secret pour toi).

    L’année où dans notre piscinette familiale, tu as ôté de toi-même tes brassards pour nous montrer que tu as pied, merci, tu peux te débrouiller sans.

    L’année où malgré la foule impressionnante de la fête de fin d’année scolaire, tu as exécuté presque en entier la danse de la classe avec l’aide de ta maîtresse.

    L’année où tu as eu tes deux premières dents de grande, et où tu as assuré comme une chef chez la dentiste, pour la torture de l’arrachage des dents de lait qui ne tombaient pas.

    L’année où tu as continué de danser, danser, en toutes occasions, et où ta prof m’a écrit que tu commençais à investir vraiment les interactions, créant ainsi « de vrais moments de bonheur ».

    L’année où tu nous as fait tourner bourriques, ton papa et moi, mais aussi tous les adultes de ton quotidien, en nous montrant que ce n’est pas un chromosome en plus qui empêche de savoir ce que l’on veut – et surtout ce que l’on ne veut pas.

    Une grande fille

    J’en oublie, c’est évident Mais c’est suffisant pour me démontrer que oui, il se passe toujours des choses avec toi, même dans les moments où, avec nos lunettes d’adulte, on a l’impression d’une stagnation. Tu as bien avancé, ma grande fille.

    Et même si je suis trop pressée, même si des choses me manquent, je suis fière de toi. Et reconnaissante envers tous ceux qui t’ont permis de continuer ton long chemin à petits pas décidés : les maîtresses AESH animateurs animatrices kiné orthophoniste psychomotricienne agents de restauration scolaire copains et copines de classe et leurs parents... Tous ceux qui ont fait de toi une petite élève à part entière.

    Tu nous as fait tourner bourriques, ton papa et moi, mais aussi tous les adultes de ton quotidien, en nous montrant que ce n’est pas un chromosome en plus qui empêche de savoir ce que l’on veut – et surtout ce que l’on ne veut pas.

    Et maintenant, finis les bilans, ma grande fille.

    On regarde devant. Un beau chemin t’attend.

    ________

    Ce témoignage, initialement publié sur la page Facebook de Caroline Boudet, a été reproduit sur Le HuffPost avec son accord.

    ________

    À voir également sur Le HuffPost: Cette Espagnole atteinte de trisomie 21 a réalisé son rêve en défilant à la Fashion Week

    • chevron_right

      Je n'ai pas démissionné de mon job pour un autre, mais pour moi - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 9 July, 2022 - 06:15 · 6 minutes

    J’invente le congé MOI-ternité. Comme un congé maternité mais très égoïstement un congé pour soi. 1 an pour soi, 1 an pour s’aligner, se former, voyager et retrouver les fondamentaux de la vie. J’invente le congé MOI-ternité. Comme un congé maternité mais très égoïstement un congé pour soi.  1 an pour soi, 1 an pour s’aligner, se former, voyager et retrouver les fondamentaux de la vie.

    BIEN-ÊTRE - Il est des aventures professionnelles que l’on choisit en demi-teinte. On établit la liste des pour et des contres et puis finalement la perspective d’un nouveau défi , l’appel de la page blanche nous conduit à accepter ce poste dans une entreprise dont les valeurs sont parfois éloignées des nôtres.

    Cela a été mon cas.

    Mais rapidement, dans ces nouvelles fonctions je découvre les équipes, je m’attache aux hommes et aux femmes de l’ entreprise , je sens cette envie parmi eux de bouger les lignes, changer les habitudes.

    Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide !

    3 ans d’une mission riche et fructueuse

    Un projet de conduite du changement passe en partie par les mots, il faut convaincre, donner du sens, montrer l’exemple. Je m’y attèle de toutes mes forces. Je sais que le défi à relever est grand et seule je n’irai pas loin, il n’y a qu’ensemble qu’on mène de beaux projets.

    Passer la phase de refus en bloc, peu à peu les uns embarquent motivés, d’autres s’exécutent sous la contrainte jusqu’à devenir des ambassadeurs convaincus qui entraînent d’autres sur leur sillon.

    Au fil des mois, ces équipes, je les observe, je les écoute, je leur parle et je les vois évoluer.

    Ensemble, nous relevons le grand défi de la conduite du changement, où tout commence par la tête puis les comportements et les pratiques managériales. Il nous faut 2 ans pour dire qu’une nouvelle culture d’entreprise est née.

    Moi qui avait géré des projets à court terme jusque là, j’apprends sur le tas comment se stabilise un projet sur la longueur : susciter l’adhésion, fidéliser, mobiliser chacun. Aujourd’hui je sais qu’on gagne en légitimité auprès de ses équipes par son savoir être, son enthousiasme et par l’exemplarité qu’on s’impose à soi même. L’exemplarité ce n’est pas être parfait. L’exemplarité c’est être aligné entre ce qu’on dit et ce qu’on fait.

    Au delà du pragmatisme, je crois que pour mettre en mouvement les gens et pour initier le changement il faut les faire regarder vers une étoile.

    Et puis le couperet

    Après 3 ans d’enthousiasme à toute épreuve, un beau jour, lors d’une réunion semestrielle, ma direction brille de ses mots, une phrase tombe comme un couperet:

    « On ne vit pas dans un monde de télétebuies, je ne vous paie pas pour être heureux »

    Ce jour-là, je comprends que depuis 3 ans mon entreprise et moi, nous n’avons pas vécu la même aventure. A moi l’aventure humaine, à elle l’aventure financière.

    Dans ma carrière, j’ai eu des Clients exigeants, des dir’com’, des directions générales qui savaient ce qu’elles voulaient, mais jamais je n’avais eu des mots aussi démobilisants !

    Ce n’est pas toujours les évènements qu’on croit qui nous chamboule le plus.

    Moi qui ait toujours été d’un enthousiasme à toute épreuve, il m’a fallu 10 secondes pour redescendre net.

    Ce jour-là, je comprends que depuis 3 ans mon entreprise et moi, nous n’avons pas vécu la même aventure. A moi l’aventure humaine, à elle l’aventure financière.

    10 secondes, c’est parfois le temps qu’il faut pour flinguer 3 ans de boulot.

    Je découvre le sentiment de brownout : plus envie d’affronter des missions dénuées de sens dans un environnement où le rendement prend le pas sur l’humain.

    Je prends conscience qu’une valeur ça ne pèse rien, c’est léger comme une plume mais ça peut changer le cours de la vie et inviter à un vrai cheminement introspectif.

    Après quelques semaines introspectives, c’est décidé, je m’en vais. Adios, arrivederci, bye bye. Je préfère partir que de rester en ayant démissionné dans ma tête.

    Tout quitter pour... soi

    C’est étrange comme un départ rempli de sens pour soi peut faire l’objet de questions farfelues : « Tu pars où ? Chez qui ? Pour faire quoi ? »

    A cette même époque, ma nièce chante à tue tête : « Libérée délivrée, c’est décidé je m’en vais…. »

    J’ai envie de crier : « Je vous quitte pour MOI ! » Faut-il nécessairement quitter un job, pour replonger dans un autre ?

    Oui, c’est d’un saut dans le vide sans filet, rien de m’attend derrière.

    Mais visiblement, c’est plus un problème pour les autres que pour moi. Aussi, pour me donner de la contenance, j’invente le congé MOI-ternité. Comme un congé maternité mais très égoïstement un congé pour soi.

    1 an pour soi, 1 an pour s’aligner, se former, voyager et retrouver les fondamentaux de la vie.

    Le temps est une denrée tellement rare qu’il est un luxe dans ce monde où nous n’avons pas le temps, nous ne savons plus patienter. Pendant cette année, j’ai envie d’employer mon temps à me nourrir humainement.

    • Faire une formation ouvre les chakras (bien choisir sa formation, ce qui va driver les prochains moins, où on a de l’intérêt, de l’appétence, du talent qu’on pourrait développer);
    • Voyager et se reconnecter aux fondamentaux de la vie : manger, avoir un toit, découvrir et rencontrer des gens. N’est-ce pas là revenir à l’essentiel ?
    • Oser solliciter des gens pour prendre un café, découvrir l’univers des start-up, des entrepreneurs, de métiers qui me sont jusque là inconnus;
    • Aller à des entretiens détachés de tout enjeu, apprendre à se présenter sans fard, avec son histoire, ses valeurs, ses convictions (excellent exercice de marketing de soi).

    Un congé MOI-ternité

    Finalement, au bout d’un an, on n’a peut-être pas accouché du projet phénoménal que notre entourage attendait. On a juste pris le temps d’une mini-retraite, pourquoi attendre la fin de sa vie pour avoir le temps ? Mais ce concept de congé MOI-ternité, à l’apparence légère, m’a amené à comprendre où j’avais de la valeur dans le respect de mes valeurs. C’est ce chemin qui m’a amené là où je suis aujourd’hui.

    Car depuis j’ai plongé dans ce que je refusais depuis toujours : l’entreprenariat, je suis devenue Formatrice et consultante indépendante avec ses doutes, ses peurs et l’instabilité qui l’accompagne.

    Va pour l’instabilité si elle sert la liberté !

    À voir également sur Le HuffPost:“Bullshit jobs”: Comment ce salarié a pris conscience que son travail n’avait aucun s ens

    • chevron_right

      Pour les résultats du brevet, ce que je voulais dire à mes élèves - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 8 July, 2022 - 08:31 · 7 minutes

    Dans quelques heures, vous commencerez à sentir qu’une trajectoire nouvelle se dessine, et au début vous n’y penserez pas, vous ne vous en rendrez peut-être même pas compte, ou alors vaguement ; au long des jours à venir, il vous viendra en tête des images tour à tour plus précises puis plus confuses. Dans quelques heures, vous commencerez à sentir qu’une trajectoire nouvelle se dessine, et au début vous n’y penserez pas, vous ne vous en rendrez peut-être même pas compte, ou alors vaguement ; au long des jours à venir, il vous viendra en tête des images tour à tour plus précises puis plus confuses.

    BREVET DES COLLÈGES - Chères Élèves, Chers Élèves,

    Dans quelques heures, après de longues journées d’attente et peut-être même d’angoisse, vous prendrez enfin connaissance de vos résultats au Diplôme national du Brevet .

    Peut-être que, comme moi à votre âge, vous vous déplacerez pour voir votre nom –ou, malheureusement, l’ absence de votre nom– sur la liste qui sera accrochée sur la grille du collège . C’est qu’il y a des endroits qu’on veut voir pour la dernière fois en se disant “c’est la dernière fois”, et il vous reste encore toute la journée pour pèleriner sur les terres de votre enfance –de votre début d’adolescence–; pour traîner devant la grille ou vous asseoir sur le gros rocher. Ne vous en privez pas; ça vous fera toujours de beaux souvenirs, et les souvenirs, c’est précieux. J’espère qu’il fera beau, et qu’il y aura un beau soleil dans vos souvenirs.

    Moi, je serai là aussi –sûrement, même, que j’aurai cherché votre nom sur la liste avant vous–; et je serais heureux de vous voir une dernière fois, pour partager avec vous une dernière joie, peut-être une dernière tristesse. Vous me verrez à peine et je ne vous en voudrai pas; vous serez tout à votre euphorie –ou à votre déception– et vous serez nombreux à partir en oubliant de formuler le petit mot précieux qui émeut les enseignants (“merci”), mais vous aurez, c’est bien normal, des personnes plus importantes que moi à voir pour la dernière fois. Et puis, moi, je serai au même endroit dans un an, derrière cette même grille, et plein de la même émotion. Vous saurez où me trouver.

    Vous avez envie de raconter votre histoire? Un évènement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide !

    Vous avez reçu la semaine dernière votre résultat d’affectation. Pour certains, c’était peut-être un soulagement; pour d’autres, une déception. Je n’ai plus rien à vous offrir désormais que ma compassion et mes souhaits les plus sincères de réussite, à chacun et chacune d’entre vous, dans la voie que vous avez choisie.

    Je me souviens de vous quand vous étiez petits. Je me souviens de vos petites mains perdues dans celles de vos parents.

    La fin d’une époque et le début d’une autre

    Dans quelques heures, vous commencerez à sentir qu’une trajectoire nouvelle se dessine, et au début vous n’y penserez pas, vous ne vous en rendrez peut-être même pas compte, ou alors vaguement; au long des jours à venir, il vous viendra en tête des images tour à tour plus précises puis plus confuses: il vous appartient désormais d’imaginer votre futur et vous le ferez en tâtonnant. Vous vivrez encore durant les vacances quelques moments insouciants (qu’à mon âge on envie aux personnes qui ont le vôtre); vous ferez pour quelques jours, quelques semaines, ce qui vous plaît, et rien d’autre, mais le lycée comme une épée de Damoclès sera suspendue au-dessus de vous: profitez pleinement de ces jours pleins de cette angoisse belle et prometteuse de celles qui précèdent les jours de grands changements.

    Vous verrez, on grandit plus que jamais durant les quelques jours qui suivent l’entrée au lycée. On a parfois l’impression d’enfiler d’autres habits que les siens: ce sont ceux du lycéen. Ils semblent toujours au début un peu trop grands. Alors profitez de ces semaines où vous ne serez plus collégiens et pas encore lycéens. Alors, prenez le temps, prenez ces deux mois qui s’offrent à vous, et croquez dedans; profitez-en pour voir vos amis, pour voir du pays, et pour lire; bien évidemment, pour lire, lisez, surtout, lisez, ne vous arrêtez jamais de lire. Ce n’est pas le professeur de français qui vous donne ce conseil, c’est simplement l’adulte qui a aimé vous connaître, l’adulte qui vous souhaite le meilleur: lisez, car c’est en lisant qu’on apprend ce qu’on ne parvient pas à apprendre ailleurs, qu’on finit par comprendre ce qu’on pensait pourtant avoir compris depuis longtemps –on découvre sans cesse en lisant qu’on ignorait tout.

    Vous vivrez des moments insouciants, puis vous commencerez de nouveau à ressentir l’angoisse de la rentrée et, avant même que vous n’ayez eu le temps de réagir: la rentrée sera là; vous attendrez devant votre nouvel établissement qu’on en pousse la grille; il vous semblera immense et inconnu, et vous aurez dix ans à nouveau.

    Vous arriverez au lycée un peu perdus, tout comme, il y a près de quatre ans, vous faisiez vos premiers pas hésitants dans le hall du collège, la main perdue dans celle de votre père ou de votre mère –rappelez-vous, à l’époque, cette main vous semblait immense, et sûrement que je vous semblais très grand moi aussi. Vous aviez mal dormi la veille, vous aviez un nouveau sac à dos, vous croisiez les doigts pour être dans la même classe que vos amis. Quelqu’un a prononcé votre nom, vous êtes allés vous ranger devant votre professeur principal. Pour certains d’entre vous: c’était moi.

    Vous ne vous rappelez peut-être plus ce premier instant si important; mais moi, j’étais là, et je m’en souviens; je vous ai vu arriver; je me souviens de vous quand vous étiez petits. Je me souviens de vos petites mains perdues dans celles de vos parents.

    Je vous vois désormais partir et j’en écrase une larme

    Qu’elles me semblent courtes maintenant qu’elles sont terminées, ces quatre années. Qu’elles durent vous sembler longues, pourtant! Vous avez eu le courage immense d’affronter une pandémie, un confinement, des cours à distance, des protocoles parfois idiots. Comme si les années de collège n’étaient pas assez compliquées comme ça.

    On dit parfois aux enseignants qu’ils doivent se garder de dire à leurs élèves qu’ils sont fiers d’eux; de toute manière, c’est d’abord à vous d’être fiers de vous. Vous pouvez l’être.

    J’ignore ce que je serais sans vous, ce que j’aurais été, mais je sais que ce serait sûrement moins bien.

    N’écoutez pas ceux qui voudront nuancer votre réussite, ceux qui vous diront que le brevet est facile à obtenir: vous l’ignorez peut-être, mais le taux d’échec y est plus important qu’au baccalauréat. Le DNB est votre premier diplôme, et il restera le plus important jusqu’à ce que vous en obteniez un autre. Soyez heureux et soyez fiers. Ceux qui sont incapables de partager votre joie sont aussi ceux qui sont incapables de se souvenir de leur enfance. Il faut de la force pour savoir rester assis tout au long du jour; il faut de l’endurance pour pouvoir étudier chaque jour cinq ou six matières différentes; il faut du courage pour se faire des amis à quinze ans; mais je ne sais pas ce qu’il aurait fallu pour vous rendre les dernières années plus douces.

    Et personne ne peut savoir les efforts que vous avez déployés pour parvenir à les traverser.

    Je suis infiniment heureux d’avoir eu la grande chance que d’être votre enseignant. Votre compagnie m’a conforté chaque jour dans mon choix d’enseigner dans votre collège; d’enseigner, tout court. Les enseignants ne savent pas ce qu’ils feraient sans leurs élèves. J’ignore ce que je serais sans vous, ce que j’aurais été, mais je sais que ce serait sûrement moins bien.

    Merci pour votre curiosité, pour votre franchise, pour votre bienveillance, merci pour votre courage.

    Merci d’avoir partagé avec nous un peu de votre enfance.

    Maintenant, devenez ce que vous voulez être; le jour que vous serez devenus tout à fait différent, promettez-moi simplement de vous souvenir des élèves que vous étiez hier encore et que je fus heureux de connaître.

    Bon courage pour tout à l’heure, et pour toutes les années à venir.

    Ce témoignage, initialement publié sur les comptes Facebook et Instagram d’Alexis Potschke, a été reproduit sur Le HuffPost avec son accord.

    À voir également sur Le HuffPost: Avec la dictée du Brevet 2021, testez votre niveau de français

    • chevron_right

      Ces cadeaux de fin d'année qui marqueront ma carrière d'enseignante - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 7 July, 2022 - 07:43 · 4 minutes

    On ne peut oublier tous ces derniers jours, parce que ce sont les derniers échanges, les derniers sourires, les derniers rires, les dernières larmes, les derniers regards. On ne peut oublier tous ces derniers jours, parce que ce sont les derniers échanges, les derniers sourires, les derniers rires, les dernières larmes, les derniers regards.

    VACANCES - Et voilà on y est, ce soir c’est le grand soir. Celui où les salles de classe vont se vider dans un grand mouvement digne des grandes marées. Les CM2, ceux qui sentent les boutons pointer sous leur peau douce, se sentent prêts à affronter le monde, tandis que les GS, sont déjà des presque grands et rêvent à leur cartable de CP.

    Et tous les ans, le dernier jour de l’année scolaire , aussi sûrement que les chocolats de Pâques arrivent dans les rayons entre les derniers chocolats de Noël et les premières merguez, c’est la grande tournée. La tournée des cadeaux de fin d’ année .

    Le fameux cadeau à la maîtresse ou au maître

    Le truc traditionnel qui fait ressembler le placard de la cuisine au rayon “mug” de chez Carrouf , ou le salon à la boutique de Jocelyne, la fleuriste du quartier. Ce qui avait pu être une marque de reconnaissance du travail accompli auprès de Choupinet se transforme ces dernières années en opération commerciale, digne de la fête des grands-mères ou du mois du blanc. Mais c’est aussi une tradition qui disparaît aussi vite qu’apparaissent les comédons. Comme si l’acné rendait l’attachement à son enseignant aussi honteux que le plaisir coupable d’une crème glacée un soir de régime.

    Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide !

    Alors un beau matin ce qui n’est pas officiellement attendu devient l’objet de toutes les attentes. Combien de mugs cette année? Plus de boîtes de chocolat que l’an dernier? Ou plus de fleurs?

    Mais au milieu de tous ces cadeaux qui font plaisir, combien nous touchent au plus profond de nous-mêmes, combien donnent du sens à notre présence au quotidien auprès de nos oiseaux? Cela se mesure à l’originalité du truc, ou plutôt au prix du bazar?

    Pourtant, parfois, il y a des pépites, des “Waouhhhh”

    Comme ce dernier jour où l’on repart avec une courgette et un plant de tomates dans le sac, parce que c’est la première courgette du potager et que Papy il en a plein des plants de tomates.

    Comme ce dernier jour, où la classe a complètement disparu, volatilisée, avec une seule chaise au milieu de la classe et un petit mot version Alice in the wonderland, “Assieds-toi”, et dans un vrai silence d’école, celui qu’on n’arrive jamais à obtenir dans la vraie vie, 26 petits moineaux , qui sur la pointe des pieds, viennent un par un offrir une simple rose, à la maîtresse plus du tout digne et qui a flingué son rimmel waterproof à la 3e fleur.

    Comme ce dernier jour où vous avez la surprise de voir leurs frimousses chanter sur du Julien Doré leurs petits plaisirs, leurs grandes rigolades, leurs chouettes souvenirs sur une vidéo, enregistrée en secret. Et eux sont là, vous observant, impatients de voir votre réaction.

    Comme ce dernier jour, après 3 ans de présence dans la classe, Mr Don’touchme , élève à handicap, qui 3 ans a frôlé les murs, évité les regards, éloigné l’autre, tenu à distance les mots, les gestes. Et qui ce dernier jour, au bout de quelques pas se retourne et vous prend dans ses bras, renifle tous les pores de votre peau, colle son gros cœur contre le vôtre, cœur de maîtresse tellement secoué qu’il se cabre et essaie de sortir de sa cage, colle son ventre contre votre ventre. Ventres qui se gonflent et dégonflent à l’unisson pour éviter d’éloigner l’autre dans un spasme involontaire. Et puis qui repart sans un mot, sans un regard et vous laisse vide de toute énergie, les bras ballants, mais tellement remplie d’émotions fortes.

    Les derniers et vrais cadeaux

    On ne peut oublier tous ces derniers jours, parce que ce sont les derniers échanges, les derniers sourires, les derniers rires, les dernières larmes, les derniers regards.

    Mais c’est aussi parfois le dernier jour, c’est le premier merci tout juste chuchoté, mais qui résonne tellement fort.

    Bref ce sont les derniers et vrais cadeaux. Ceux qui touchent, ceux qui donnent du sens à notre présence auprès d’eux.

    Comme ce dernier jour où l’on repart avec une courgette et un plant de tomates dans le sac, parce que c’est la première courgette du potager et que Papy, il en a plein des plants de tomates.

    Alors oui on ne dit pas non à un cadeau, mais que l’humanité fait du bien quand elle vient de l’intérieur!

    Et je me tiens prête pour de nouveaux derniers jours à la hauteur de ce dernier jour.

    À voir également sur Le HuffPost: Cet élève a offert le cadeau de ses rêves à son professeur

    • chevron_right

      Les droits de mon frère handicapé, les miens d'aidante et d'autres familles sont bafoués - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 30 June, 2022 - 09:18 · 3 minutes

    En tant que tutrice et sœur de Jean-Luc, j’ai pu m’investir au sein d’une association. C’est ma façon à moi de remercier les professionnels qui prennent soin de mon frère. Ils font vraiment un travail formidable, indispensable, et pas assez reconnu. (photo d'illustration) En tant que tutrice et sœur de Jean-Luc, j’ai pu m’investir au sein d’une association. C’est ma façon à moi de remercier les professionnels qui prennent soin de mon frère. Ils font vraiment un travail formidable, indispensable, et pas assez reconnu. (photo d'illustration)

    HANDICAP - Cela fait plus de 12 ans que Jean-Luc, mon frère, vit dans un foyer d’hébergement et 40 ans qu’il travaille dans un ESAT, établissement ou service d’aide par le travail.

    En situation de handicap intellectuel, il est entré dans une AAPEI, association membre du réseau Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis) depuis ses 7 ans –il en a aujourd’hui 63.

    Le foyer, un cocon

    Et même si nous, sa famille, nous avons toujours été présents, nous prenons soin de lui et lui proposons des activités en dehors de ce cadre-là, c’est au foyer qu’il se sent le mieux. C’est son chez lui, son cocon. Il vit dans une chambre simple, mais il s’y plaît, il y a toutes ses affaires. Il partage des espaces collectifs où il retrouve ses collègues, ses amis, ses voisins, ses éducateurs préférés aussi.

    Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide !

    En tant que tutrice et sœur de Jean-Luc, j’ai pu m’investir au sein d’une association. C’est ma façon à moi de remercier les professionnels qui prennent soin de mon frère. Ils font vraiment un travail formidable, indispensable, et pas assez reconnu.

    Dommage collatéraux

    En participant aux instances d’une association depuis très longtemps en tant qu’ aidante familiale, j’ai vu un malaise s’installer depuis quelques années, et de plus en plus de difficultés à remplacer les professionnels qui s’en vont.

    La crise sanitaire, les confinements, les protocoles, ont rendu ce métier encore plus difficile et contraignant. Et pour couronner le tout, le Ségur de la santé a accentué les inégalités entre les professionnels ! Malheureusement, le résultat, c’est que des tensions ont vu le jour dans les établissements, et ce sont bien sûr les personnes accueillies qui subissent les conséquences, les professionnels et les familles.

    Pour la première fois cette année, on m’a demandé d’accueillir mon frère chez moi, plusieurs jours pendant les crises liées au COVID 19 ou les vacances, pour permettre aux professionnels qui s’occupent de lui de prendre leurs congés.

    Pour moi qui suis à la retraite, ce n’est pas un souci. Mais je pense à toutes ces familles, pour qui cela peut poser de vraies difficultés logistiques, et mettre en péril une vie professionnelle et sociale déjà difficile à gérer en temps normal.

    Aidante familiale, j’ai vu un malaise s’installer depuis quelques années, et de plus en plus de difficultés à remplacer les professionnels qui s’en vont. La crise sanitaire, les confinements, les protocoles, ont rendu ce métier encore plus difficile et contraignant.

    Voix et droits bafoués

    Ce qui m’angoisse beaucoup en revanche, c’est que ce séjour à la maison sera difficile pour Jean-Luc. Cet éloignement va renforcer un sentiment de tristesse et d’isolement que nous ressentons chez tous les résidents de son établissement depuis plusieurs mois, depuis que toute l’organisation de l’association est bouleversée par le manque de professionnels.

    Bousculer ses habitudes, le couper de ses repères, ce n’est pas acceptable, c’est indigne, c’est injuste. Je suis révoltée, mais nous n’avons aucun moyen de nous faire entendre. Malgré les efforts des associations, malgré l’engagement des professionnels et tout l’amour que les proches leur portent, la voix de personnes en situation de handicap intellectuel n’est pas entendue par notre société, et leurs droits continuent d’être bafoués…

    À voir également sur Le HuffPost: Handicap, aide à l’enfance... Les “oubliés du Ségur” réclament aussi une revalorisation

    • chevron_right

      Les réactions des gens lorsque je dis que je suis couturier amateur - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 29 June, 2022 - 08:45 · 2 minutes

    Même si on ne comprend pas, ne jugeons pas.Soyons ouverts. Même si on ne comprend pas, ne jugeons pas.Soyons ouverts.

    SEXISME - “Mais pourquoi tu couds?” La question qu’on m’a souvent posée. Avec bienveillance souvent, mais pas toujours. Parce que oui, ça étonne encore certaines personnes.

    Ceux qui pensent encore que des activités sont réservées aux filles ou aux garçons. Je ne savais pas qu’un vagin était nécessaire pour utiliser une machine à coudre

    Le sexisme des réactions

    En tout cas, pour ma part, j’ai déjà eu des remarques que je trouve hallucinantes:

    • “Mais comment ça t’est venu, c’est pas naturel pour un homme?”
    • “Non, mais c’est bizarre”
    • “T’es féminin donc c’est normal”
    • “Quoi? Tu fais de la couture ?! C’est pas ta femme?”
    • “C’est pas un motif pour les filles? Ça fait gay!”

    Je ne savais pas qu’un vagin était nécessaire pour utiliser une machine à coudre…


    Je vous avais prévenus: ça ne vole vraiment pas haut!
    Comme si dans leurs bouches, être féminin ou gay étaient des insultes.

    Comme s’il fallait encore se justifier de ses choix.

    Encore une fois, plus on rentre dans le moule et plus on ressemble à une tarte.
    Donc non #jenesuispasunetarte et nous sommes tous libres de faire ce qui nous plait sans avoir à subir des jugements et des réactions d’un autre temps!

    Heureusement ce n’est qu’une partie des réactions.

    De la bienveillance et de l’indifférence

    La majorité sont bien plus bienveillantes et ouvertes.
    Et rassurez-vous, ça ne m’atteint pas du tout.
    Je m’en tamponne le coquillage!

    Il y a des choses bien plus graves, mais c’est un cheminement et une volonté d’offrir autre chose.

    Montrer à nos enfants qu’ils sont libres de leurs choix et de leurs envies.

    Être ce que l’on souhaite et non ce que les autres ont décidé pour nous.

    Même si on ne comprend pas, ne jugeons pas.
    Soyons ouverts.

    _________

    Ce témoignage, initialement publié sur le compte Instagram de Monsieur Bretzel , a été reproduit sur Le HuffPost avec l’accord de son auteur.

    __________

    À voir également sur Le HuffPost: Avez-vous essayé ce tuto de masque réalisé avec une chaussette?

    • chevron_right

      Comment j'aide les enfants et ados en souffrance avec l'écriture - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 28 June, 2022 - 09:01 · 5 minutes

    J’ai pu constater dans ma pratique que de nombreux enfants et adolescents gardaient leurs ressentis pour eux pour plusieurs raisons: par pudeur, mais aussi peur de décevoir ses parents, peur de déranger, peur du jugement d’autrui. J’ai alors décidé de créer des stages de confiance en soi pour enfants et adolescents. J’ai pu constater dans ma pratique que de nombreux enfants et adolescents gardaient leurs ressentis pour eux pour plusieurs raisons: par pudeur, mais aussi peur de décevoir ses parents, peur de déranger, peur du jugement d’autrui. J’ai alors décidé de créer des stages de confiance en soi pour enfants et adolescents.

    PSYCHO - Je suis psychopraticienne et j’accompagne les enfants et les adolescents au quotidien.

    Je suis également auteure et je sais l’importance de l’écriture dans la démarche thérapeutique.

    Il m’est apparu comme une évidence: je dois aider les enfants et les ados qui n’ont pas confiance en eux ou qui sont en rupture familiale.

    En théorie

    J’ai pu constater dans ma pratique que de nombreux enfants et adolescents gardaient leurs ressentis pour eux pour plusieurs raisons: par pudeur, mais aussi peur de décevoir ses parents, peur de déranger, peur du jugement d’autrui. J’ai alors décidé de créer des stages de confiance en soi pour enfants et adolescents.

    La thérapie narrative a été développée par deux psychologues australiens, Michael White et David Epston. Elle se déroule selon 3 principes:

    • décrire le problème (je manque de confiance en moi, je n’arrive plus à communiquer avec mes parents) (son scénario dominant);
    • je cherche des perspectives alternatives à travers la déconstruction des récits actuels;
    • le thérapeute aide le patient à créer des récits plus utiles et plus satisfaisants: par exemple écrire une lettre à ses parents, lister toutes ses qualités et ses points forts, écrire des petits défis...

    Cette approche permet notamment de mettre le problème à l’extérieur de soi: sur le papier . Cela a une valeur symbolique forte, et cela permet de se réapproprier sa vie.

    Il y a aussi l’idée très forte de respecter toutes les personnalités: les plus extraverties, comme les plus timides. On n’a pas tous en nous la capacité d’ exprimer ce que nous ressentons.

    En les couchant sur le papier, l’enfant parvient à continuer à les exprimer, comme il le faisait si naturellement quand il était petit

    En pratique

    Je reçois A., 9 ans, qui a des problèmes avec sa sœur. Elle ne souhaite pas me confier par oral ce qui la tracasse. Je lui demande si elle peut me l’écrire sur un papier: elle s’exécute aussitôt et me donne son papier.

    J, 5 ans, est une petite fille extrêmement réservée, et peu expansive. On pourrait la penser froide et distante. Or, lorsqu’elle donne son carton d’anniversaire à Marie, il est noté dessus: “Je t’aime”. Nous pouvons alors être tout de suite rassurés quant à la capacité de J. à éprouver des émotions fortes.

    V. 16 ans, me dit qu’elle ne se projette dans une histoire, car elle ne mérite pas d’être aimée, elle ne se trouve pas belle, et pas digne d’intérêt. Je lui demande alors d’écrire sur papier toutes ses qualités. Elle en écrit 4. C’est beaucoup pour quelqu’un qui n’a pas confiance en elle. Je la félicite.

    A, 14 ans est en conflit avec son père, elle a beaucoup de colère en elle qu’elle n’arrive pas à exprimer. Je lui suggère d’écrire une lettre à son père, qu’elle décidera de lui donner quand elle le sentira.

    P., 10 ans, a perdu sa grand-mère récemment et elle en souffre énormément. Elle lui manque beaucoup. Elle est assommée par le poids de son absence. Je propose à P. d’écrire à sa grand-mère tous les jours, de lui raconter ses journées, ses plaisirs, ses déceptions, comme elle le faisait avant quand elle l’appelait au téléphone. Ainsi, P. peut retrouver le lien symbolique qu’elle avait avec sa grand-mère et qui lui manque tant. Si nous ne pouvons revivre le lien charnel, le lien symbolique lui est éternel, et l’écriture nous aide à le ressusciter.

    E, 9 ans est l’aînée d’une fratrie, et c’est compliqué en ce moment avec ses parents. Il y a beaucoup de rébellion et de crises. Nous décidons d’un commun accord avec E d’écrire un petit mot à ses parents qu’elle leur déposera le soir sur leur oreiller, afin de leur expliquer l’objet de sa frustration, le fait qu’elle trouve qu’elle manque d’attention par rapport à ses frère et sœur, mais qu’elle ne sait pas comment l’exprimer autrement que par la colère. De plus, E est très fière et l’écrit l’aide à exprimer ses besoins plus facilement.

    Libération par l’écriture

    Avec les enfants, nous décidons également d’écrire sur plusieurs thèmes: nos rêves et nos objectifs (pour marquer leur enthousiasme et améliorer leur motivation), la liste de leurs points forts et de leurs qualités (pour renforcer leur confiance en eux), une lettre à une personne de leur choix (pour apprendre à exprimer ses émotions) et enfin un exercice de fiction pour développer leur imaginaire, et les aider à se projeter: un enfant qui se projette est un enfant qui va bien, qui s’épanouit, qui cherche à avancer et se construire dans le futur.

    À partir de l’âge de 7- 8 ans, les enfants quittent l’insouciance et peuvent freiner l’expression de leurs émotions. En s’intégrant de plus en plus dans le social (avec l’imitation de ses pairs notamment), il se heurte à 2 dangers: se comparer aux autres et avoir une image de lui-même fragilisée et inhiber des émotions qu’il jugera trop personnelles.

    En les couchant sur le papier, l’enfant parvient à continuer à les exprimer, comme il le faisait si naturellement quand il était petit, tout en préservant son intimité et sa pudeur dues à son développement.

    Pour les périodes de préadolescence et d’adolescence, la comparaison avec les autres est très forte et le manque de confiance en soi rarement évitable. Apparaît également le sentiment de honte, dû à la pression sociale, et à la pression scolaire.

    Écrire sur ses doutes et ses angoisses à cet âge-là est vital et libérateur. Il peut également dénouer des conflits probants avec ses parents.

    Pour aller plus loin:

    Vous pouvez contacter Solveig par mail , via son site web Peace And Family ou son compte Instagram .

    À voir également sur Le HuffPost: Pour mieux gérer vos émotions, utilisez l’écriture

    • chevron_right

      Je suis gay, banlieusard et fier - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 25 June, 2022 - 07:00 · 9 minutes

    On m’a toujours fait sentir que j’étais différent et, surtout, on a toujours voulu me faire On m’a toujours fait sentir que j’étais différent et, surtout, on a toujours voulu me faire "comprendre" ma sexualité. J’ai utilisé le terme "comprendre", mais je ne pense même pas qu’il soit vraiment adapté: l’idée pour eux était plutôt de me briser , de m’ostraciser plutôt que de m’aider dans la découverte de moi-même. (photo d'illustration)

    LGBT - Je vis dans la banlieue sud de Paris, j’ai toujours vécu ici. C’est tout bête, mais, en banlieue , c’est la loi du plus fort. Très tôt, les garçons rugissent un maximum pour montrer qui est le plus puissant, le plus saillant. Au collège, il y avait beaucoup de bagarres , de règlements de comptes auxquels je ne participais pas. Mais même quand tu ne t’en mêles pas, c’est toi qu’on vient chercher.

    Les autres voulaient savoir

    Je ne me suis jamais vraiment posé de questions sur ma sexualité . Et ces questionnements ne sont même pas apparus naturellement: ce sont les autres enfants qui les ont provoqués. Depuis tout petit, j’ai toujours senti cette fracture entre eux et moi: là où les garçons préféraient les ballons et les filles, moi je préférais traîner avec elles et jouer aux Barbies. Mais cette préférence m’a coûté beaucoup de choses…

    Je ne pense pas que mon expérience soit propre à la banlieue. Lorsqu’on est une personne LGBTQIA+, on fait souvent face au rejet et à la violence, que l’on habite en ville ou en campagne.

    On m’a toujours fait sentir que j’étais différent et, surtout, on a toujours voulu me faire “comprendre” ma sexualité. J’ai utilisé le terme “comprendre”, mais je ne pense même pas qu’il soit vraiment adapté: l’idée pour eux était plutôt de me briser , de m’ostraciser plutôt que de m’aider dans la découverte de moi-même.

    D’abord, les insultes

    Je ne me rappelle pas quand le réel “harcèlement” a commencé. Je me rappelle juste de comment: à mon entrée en sixième, un groupe de garçons de ma classe ne faisaient que m’insulter de “PD”. S’il n’y avait eu qu’eux… Parce que non, ça ne s’arrêtait pas à ma classe. Dans la cour, on venait me voir pour me poser des questions très indiscrètes. “Tu es transsexuel?” ; ” Tu veux être une fille?”; “T’es une pédale.”

    J’avais un style plutôt banal. J’aimais m’habiller en couleur avec de l’orange, du rouge, du vert, mais mon look rentrait plutôt dans les “codes”. En revanche, j’avais quelque chose qui me démarquait des autres et qui m’a trahi: j’étais efféminé et je traînais avec des filles. C’était uniquement sur ces critères que je recevais des critiques.

    Les humiliations

    Je me rappelle même qu’une surveillante du collège s’était mise à m’embêter. Lorsque je mangeais, elle s’invitait à ma table avec mes copines pour me poser ce même genre de questions: ” Et pourquoi tu traînes qu’avec des filles?” ; “Fais comme les autres garçons, va jouer au foot.” Je me souviens encore du frisson de gêne et le sentiment d’humiliation que je ressentais.

    C’est dans ces moments-là que tu ressens au plus profond de toi que tu n’es pas comme les autres, et que tu as en plus l’impression que c’est une erreur, qu’il y a quelque chose à changer. Le contrôle de soi devient alors primordial: ne pas paraître trop efféminé, essayer de parler avec une voix un peu plus grave, décroiser les jambes en public… Tant de choses que j’ai dû faire pour paraître “normal” aux yeux des gens et pour qu’ils arrêtent de mettre en lumière cette différence qui me faisait tant souffrir.

    Les coups

    J’aurais aimé que ça s’arrête aux mots, mais j’ai également eu le droit aux menaces de mort au téléphone, aux coups de pied dans mon sac… Je me rappelle même qu’un jour, en sortant du collège un mercredi midi (ce qui est l’équivalent d’une heure de pointe dans les transports en termes de monde), deux garçons plus jeunes que moi sont venus avec une barre de fer pour me frapper. Sans aucune raison, ils m’ont plaqué contre le mur devant tout le monde et m’ont frappé les jambes avec  cela a duré quelques secondes, mais suffisantes pour que je me sente humilié. Je me rappelle rigoler pendant qu’ils me frappaient pour faire semblant que je maîtrisais la situation et qu’ils étaient mes amis, alors qu’intérieurement je criais à l’aide.

    De manière générale, les critiques venaient de tout le monde. Donc le mal que je recevais, je me l’infligeais, notamment avec la mutilation. Je me suis mutilé du milieu de la quatrième à la troisième environ: au tout début, c’était quelques petits traits, puis après je finissais avec le bras en sang. Je me rappelle encore de la sensation de brûlure lorsque je prenais ma douche.

    Préserver ma famille

    Ma famille n’était au courant de rien, du moins ils en savaient le moins possible. J’ai toujours voulu les protéger: j’imagine même que s’ils lisent ce texte, ils hallucineront de savoir que je leur ai caché tant de choses. Oui, ils savent que je me faisais un peu embêter, mais rien de grave. Je ne leur racontais rien de mes agressions et tentais à chaque fois de rentrer du collège avec le sourire, pour ne pas les inquiéter.

    Cette période fut vraiment compliquée, mais plus j’avançais dans les années, plus les gens s’habituaient à ma présence et les remarques s’atténuaient peu à peu, sans disparaître complètement.

    Le déclic au lycée

    Au lycée, c’était assez différent. Pour une fois, je n’étais pas vraiment le centre de l’attention, et cela m’a vraiment permis de me découvrir et de pouvoir m’assumer par la suite. J’ai fait mon coming-out lorsque j’étais en première, les gens ont plutôt bien réagi. À vrai dire, ils s’en doutaient tous un peu. J’avais peur que certaines personnes ne comprennent pas, mais, après tout, c’était ma sexualité et ça ne regardait que moi.

    Je pensais en avoir fini avec les remarques jusqu’à ce qu’un groupe de garçons au lycée m’aient dans le viseur. Dans les couloirs, j’avais le droit à “Haron, pète-moi le cul”, ou à des regards déplacés…

    À la fin du lycée, j’ai commencé à me maquiller et à m’habiller plus en corrélation avec ma personne. Pas au point d’aller au lycée avec de faux cils et du rouge à lèvres, mais j’aimais bien me faire un beau teint avec du gloss, du mascara et les sourcils. Côté vêtements, rien de vraiment choquant, mais je suis passé du sac à dos au tote bag. Sur tout mon lycée, on devait être deux ou trois garçons à en porter un. Tout le reste des garçons était en sac à dos. Mais, moi, j’étais plus à l’aise, j’étais plus moi-même. Je n’avais plus l’impression de mentir aux gens sur qui j’étais comme je le faisais avant, avec mon “contrôle social”. Oui, c’était un nouveau souffle pour moi de m’assumer.

    D’autres ont vécu pire

    Je connais d’autres personnes LGBTQIA+ de ma ville qui ont eu plus de mal à se faire une place, et qui ont vécu une expérience pire que la mienne. Je connais un garçon qui se faisait harceler pour les mêmes raisons que moi, mais ce n’était pas pareil: c’était plus violent, plus frontal. Les gens l’embêtaient vraiment, car, à ma différence, lui a assumé son homosexualité très jeune.

    Là où moi je pouvais démentir en affirmant que j’étais comme eux, lui assumait et revendiquait clairement sa différence. J’étais plutôt bien entouré, j’avais des copines qui me défendaient parfois, et j’avais un moins gros caractère que lui. Je ne répondais pas et ne me défendais pas pour qu’on évite au maximum d’appuyer là où ça fait mal. Lui, il était moins entouré et se défendait, il était donc plus facile à atteindre pour les autres. Je ne le connaissais pas et je ne le voyais pas souvent, mais je me disais toujours en le voyant que, finalement, ce que je vivais n’était pas si horrible que ça.

    En banlieue ou ailleurs, c’est pareil

    Je ne pense pas que mon expérience soit propre à la banlieue. Lorsqu’on est une personne LGBTQIA+, on fait souvent face au rejet et à la violence, que l’on habite en ville ou en campagne. Après, il est évident que certains facteurs entrent en compte lorsque l’on vit en banlieue: le milieu social, la précarité, la délinquance… J’ai eu la chance, malgré mon expérience, d’avoir assez bien réussi mon intégration sociale. Même si j’avais le droit aux remarques, je restais assez “neutre” (notamment, car j’exerçais un contrôle de moi-même assez impressionnant).

    Mais, la banlieue, c’est mon chez-moi, et je sais comment ça fonctionne. Donc, malgré la peur, je l’aime ma banlieue, et sans elle je ne serai pas la personne que je suis aujourd’hui. C’est avec tout ce que j’ai pu vivre pendant mon enfance, ici en banlieue, que j’ai pu me forger mon caractère et ma force d’esprit. Je sais que beaucoup de personnes la voient comme un “ghetto” ou comme quelque chose de dangereux, mais, moi, elle me rassure.

    C’est ici que j’ai vécu, c’est ici que j’ai grandi et, pour ces raisons, j’ai presque envie de lui dire que je ne lui en veux pas. La banlieue, c’est aussi une richesse, celle de croiser des personnes de différentes origines, de différents milieux sociaux cohabitant ensemble. Je me sens banlieusard et j’en suis fier.

    Ce billet provient des ateliers d’écriture menés par la ZEP (la Zone d’Expression Prioritaire), un dispositif média d’accompagnement à l’expression des jeunes de 15 à 25 ans qui témoignent de leur quotidien comme de toute l’actualité qui les concernent.

    À voir également sur Le HuffPost: À Tbilissi, une marche des Fiertés annulée après avoir été attaquée par des opposants conservateurs

    • chevron_right

      Neuf mois de congé paternité ont fait de moi un féministe radical - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 19 June, 2022 - 06:00 · 5 minutes

    Si je décidais de continuer à m’occuper de mon enfant après mon congé parental, je deviendrais un “inactif”. Rarement un substantif a été plus violent – et plus faux.(photo d'illustration) Si je décidais de continuer à m’occuper de mon enfant après mon congé parental, je deviendrais un “inactif”. Rarement un substantif a été plus violent – et plus faux.
    (photo d'illustration)

    PATERNITÉ - Quand j’annonce à un mec que j’ai pris neuf mois de congé parental , il me répond souvent “passe de bonnes vacances”. Mais vois-tu, cher ami, ce ne sont pas des vacances. C’est pourtant facile de s’en apercevoir: personne n’est jamais parti en vacances dans une crèche. S’occuper à temps plein d’un gosse , c’est un travail.

    C’est même le travail le plus prenant que j’ai jamais eu. Non seulement il n’y a pas de pause-café, il n’y a pas non plus de pause-pipi, ni de week-ends. On doit être concentré en permanence comme un pilote de Formule 1, car c’est toujours au moment où on jette un œil aux notifications de son téléphone que bébé décide de mettre dans sa bouche le truc le plus crade à portée de main.

    Quand le highlight de ta journée c’est d’avoir fait les courses chez Aldi parce qu’il fallait faire deux machines avant et que la couche a débordé trois fois, on a pas vraiment le sentiment d’être un travailleur privilégié.

    En plus, toutes les tâches sont en permanence nouvelles sans qu’on ait reçu une quelconque formation. Aucun ministre de l’Éducation n’a jugé bon de nous coller un stage obligatoires en puériculture .

    Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide !

    Bien sûr, c’est un boulot plus gratifiant que de mettre des boîtes dans des cartons pour enrichir un milliardaire chauve. Mais quand le highlight de ta journée c’est d’avoir fait les courses chez Aldi parce qu’il fallait faire deux machines avant et que la couche a débordé trois fois, on a pas vraiment le sentiment d’être un travailleur privilégié.

    Des débuts difficiles

    Mon congé pat’ n’a pas commencé sous de bons auspices. Quand je l’ai annoncé à mon chef, patron d’une petite association qui clame haut et fort qu’il est “family friendly”, il m’a dit qu’il n’était vraiment pas content et que c’était très dommage pour la boîte. Et quand je lui ai dit que j’étais en galère de crèche et que je devrais peut-être prolonger mon congé, il m’a dit qu’il considérerait ça comme une démission (ce qui est totalement illégal, soit dit en passant).

    Depuis, cette logique du “les enfants, c’est oui, mais à condition de ne pas déranger le petit train-train des messieurs” s’applique implacablement.

    Mon bébé et moi sommes les bienvenus partout, à condition de rester dans les cages prévues à notre endroit. Jouer dans les aires de jeux, c’est oui. Ailleurs dans l’espace public, c’est non. Il ne faudrait pas que bébé abîme le pare-choc du SUV d’un de ces messieurs. Aller au restaurant, c’est oui. À condition que bébé ne quitte pas sa chaise haute et qu’il ne fasse pas trop de bruit. Un rendez-vous dans un cabinet qui n’est pas celui d’un pédiatre, c’est non. Voyager, c’est oui, à condition que personne ne se sente dérangé.

    Spéciale dédicace au passage à ce contrôleur SNCF qui voulait me mettre une amende parce que mon bébé était posé sur la table du wagon bar. Monsieur ce n’est pas hygiénique il est obligatoire de s’asseoir sur les tabourets. Mais il ne sait pas s’asseoir ! Il est interdit de voyager sur les tables monsieur.

    Le problème de la masculinité

    Alors oui, il y a des exceptions, des restaurants avec aires de jeu et des trains avec des compartiments pour bébés. Mais les enfants et les personnes qui s’en occupent restent toujours relégués aux marges que les hommes daignent leur concéder.

    Mon bébé et moi sommes les bienvenus partout, à condition de rester dans les cages prévues à notre endroit.

    Si je décidais de continuer à m’occuper de mon enfant après mon congé parental, je deviendrais un “inactif”. Rarement un substantif a été plus violent – et plus faux. Inactif aux yeux de ces hommes qui veulent faire des enfants pour montrer aux autres hommes qu’ils ont une bite et qu’ils ne sont pas pédés, mais qui ne veulent surtout pas passer du temps avec eux.

    Je ne sais pas encore si mon congé paternité m’a mis au ban de la masculinité. Par la force des choses, je ne socialise quasiment plus qu’avec d’autres mamans. Mais il m’a fait comprendre que si la société est impraticable pour les enfants et les personnes qui s’en occupent, ce n’est pas une question de matériel ou de moyens.

    Le problème, c’est la masculinité en elle-même. Ce n’est évidemment pas nouveau. Isabelle de Parme, archiduchesse d’Autriche et lesbienne célèbre, écrivait déjà au 18e siècle que “les hommes, privés de sentiments, ne savent aimer qu’eux”.

    Avant, je n’était pas particulièrement intéressé par le féminisme. J’essayais juste d’être un allié lambda. Aujourd’hui, je n’attends qu’une chose: de pouvoir faire rayer la mention “homme” de mon état civil.

    À voir également sur Le HuffPost: Congé paternité: Comment tirer parti au mieux de ces 28 jours?