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      Avec son interview du 14 juillet, Macron n'a rien fait pour trouver des compromis

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 14 July, 2022 - 14:56 · 5 minutes

    Avec son interview du 14 juillet, Macron n'a rien fait pour arranger sa situation à l'Assemblée Avec son interview du 14 juillet, Macron n'a rien fait pour arranger sa situation à l'Assemblée

    POLITIQUE - Du sang et des larmes, à la sauce Macron. Le chef de l’État a véritablement lancé son deuxième quinquennat ce jeudi en renouant avec l’interview présidentielle du 14-juillet . Sa première longue intervention médiatique depuis sa réélection, sans compter son allocution aux Français à la fin juin.

    L’occasion pour lui de dresser la feuille de route de son gouvernement face à des prévisions économiques moroses et dans un contexte international éruptif. Très offensif sur certains sujets, comme la polémique sur les Uber files par exemple, ou la pénurie de main-d’œuvre qui pénalise les entreprises, Emmanuel Macron a dessiné les contours d’un été et d’un automne de réformes... quitte à lancer, rapidement, les hostilités à l’Assemblée nationale.

    Au programme, de celui qui se voit désormais en “Vulcain”, le dieu de la forge : Une réforme du travail qui contiendra plusieurs volets de l’assurance-chômage au RSA en passant par la formation. La suite, entre plan de sobriété énergétique et réforme des retraites -des sujets particulièrement impopulaires- promet également de belles batailles politiques.

    L’été sera chaud

    Emmanuel Macron n’a pas souhaité gommer sa vision du marché du travail, quitte à l’exprimer de manière un peu abrupte. Revendiquant, de lui-même, sa “petite phrase” sur le fait de traverser la rue pour trouver un emploi, dégainée à un jeune chômeur il y a quatre ans, le chef de l’État a remis le couvert: “C’est encore plus vrai aujourd’hui.”

    Dans son esprit, la préservation du pouvoir d’achat des Français passe par le “plein emploi” et, donc, une large “réforme du Travail” dès les prochaines semaines. Sans donner les détails de ce projet, Emmanuel Macron a distillé quelques indices sur sa philosophie. Relevant les difficultés de nombreux secteurs à recruter, il a par exemple expliqué “entendre” ceux qui peuvent “trouver un autre métier” mais pas ceux qui comptent avant tout sur “la solidarité”.

    “Si derrière la réponse, c’est ‘je vais bénéficier de la solidarité nationale pour réfléchir à ma vie’, j’ai du mal à l’entendre parce que cette solidarité c’est ceux qui bossent qui la paie”, a-t-il lâché, en confirmant sa volonté de conditionner le versement du RSA aux bénéficiaires à un “contrat où chacun fait sa partie” pour “leur remettre le pied à l’étrier”.

    Salaires, assurance chômage, retraites (...): son cap est clair. Sa main tendue ne nous concerne pas. Olivier Faure, député et secrétaire national du PS

    Des mots qui ne sont pas vraiment de nature à ravir grand monde dans l’opposition, comme le montrent les premières réactions au sein de la NUPES ou au Rassemblement national.

    Chiffons rouges

    “Grande prouesse d’Emmanuel Macron capable de discourir sur les difficultés de recrutement dans les métiers en tension sans dire un mot sur l’obligation d’augmentation des salaires et d’améliorer les mauvaises conditions de travail”, a par exemple ironisé Julien Bayou sur les réseaux sociaux, quand Laurent Jacobelli, député du RN, estimait sur BFMTV, qu’Emmanuel Macron “continue sa volonté de casse sociale, avec la réforme des indemnités chômage et la reforme des retraites.” “Un président de la république hors sol qui n’a rien compris”, selon ses mots.

    Pour une partie de l’opposition, à gauche en particulier, la réforme de l’assurance chômage, comme celle des retraites, prennent la forme de chiffons rouges. Et le président de la République a dégainé les deux. Il a effectivement remis sur la table son projet qui vise à “faire travailler” les Français “plus longtemps”. Le locataire de l’Élysée en a même dit davantage que sa Première ministre dans son discours de politique général en fixant l’horizon à l’été 2023 pour une première mise en application. Pour tenir ce calendrier, les concertations devront donc débuter dès la rentrée.

    Dans ce contexte, difficile d’imaginer l’alliance à gauche chercher à “bâtir ensemble”, selon la formule de l’exécutif. “Salaires, assurance chômage, retraites ubérisation du travail: son cap est clair. Sa main tendue ne nous concerne pas”, a rapidement réagi le patron du Parti socialiste Olivier Faure, quand son collègue Insoumis Alexis Corbière jugeait, au même moment, sur BFMTV, “impossible” de nouer des compromis avec une telle feuille de route. “On n’a pas été élus pour ça”, a-t-il expliqué.

    Une main tendue... sans rien dedans?

    Reste donc la droite. C’est effectivement l’une des confirmations de cet entretien: privé de majorité absolue, Emmanuel Macron regarde avant tout du côté des Républicains pour trouver des alliés de circonstances. En ce sens, chef de l’État a ponctué ses réponses d’appels à la responsabilité, sur la réforme des retraites, entre autres. “Est-ce qu’on fera les choses en plusieurs étapes? Est-ce qu’on trouvera des solutions qui ouvrent le jeu? Moi, ce qui m’importe c’est le résultat”, a-t-il lancé, en insistant sur la nécessité de trouver des “compromis responsables”.

    Mais les choses ne seront pas simples non plus avec Les Républicains. Sur le fond, la droite est rarement favorable aux mesures pouvant s’apparenter à de “l’écologie punitive”, ce que semble prévoir l’exécutif avec son “pacte de sobriété.” Sur la forme, Emmanuel Macron, dont les troupes ont subi un premier camouflet, mercredi, sur la loi sanitaire, a accusé les députés du parti gaulliste d’avoir pactisé avec le Rassemblement national et la gauche pour contrer le gouvernement. Et ce en des termes peu amène pour quelqu’un qui cherche à négocier, entre “coup de chaud nocturne” et “attelage baroque” .

    “Je ne crois pas que les députés LR se soient engagés devant leurs électeurs à voter avec la France insoumise et le Rassemblement national pour empêcher l’instauration d’un pass aux frontières”, a-t-il notamment sifflé. Une façon de prendre les sympathisants de droite à témoin... quitte à courroucer leurs députés. “Apprenez ce ‘respect de chacun’ auquel vous invitez”, lui a répondu Olivier Marleix, le chef des LR au Palais Bourbon. La voie du compromis semble longue.

    À voir également sur Le HuffPost: Après les “Uber files”, Macron assume tout et Le Maire le soutient

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      Christophe Béchu est-il vraiment écologiste? Dans sa ville d'Angers, le bilan est mitigé.

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 12 July, 2022 - 17:15 · 5 minutes

    POLITIQUE - “Ministre oui! Mais alors ministre de l’Écologie, ça c’est une surprise.” C’est peu ou prou la réponse que tous les Angevins interrogés par Le HuffPost ont donnée. Promu le 4 juillet au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, maire d’ Angers et président d’Angers Loire Métropole n’a pas vraiment le profil d’un ministre vert.

    Dans la ville, dont il est maire depuis 2014, son bilan écologique est d’ailleurs loin de faire l’unanimité, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article .

    Angers est pourtant depuis plusieurs années présentée comme LA ville verte par excellence. C’est ce qu’indiquent plusieurs classements , portés notamment par l’Observatoire des villes vertes de France. Cette première position est d’ailleurs avancée comme argument par la majorité présidentielle pour expliquer la nomination de Christophe Béchu à son ministère.

    Ce classement (qui porte effectivement bien son nom) ne s’intéresse qu’à la proportion des espaces verts et à leur entretien. Or, à Angers il y a une superficie importante d’espaces inondables et de zones protégées, donc non constructibles. Christophe Béchu a également indiqué avoir planté plus de 100.000 arbres au cours de ses deux mandats.

    En 2020, Angers était élue ville la plus verte de France. En 2020, Angers était élue ville la plus verte de France.

    Au bord de la Maine, sur le grand espace vert qui recouvre le pont de la voie express, Margaux, étudiante en sciences politiques explique: “l’écologie n’est pas vraiment son domaine de prédilection. C’est un très bon maire, il accentue la présence des espaces verts, mais ça reste du niveau local”.

    Difficile de se promener dans Angers sans reconnaître à l’équipe municipale une vraie volonté de verdir l’espace urbain. Aux abords du château, un couloir arboré mène à des fontaines. À toute proximité de la mairie, au bout du jardin du mail, des arbres centenaires et malades ont été remplacés par de jeunes pousses vigoureuses, près desquelles est inscrite l’espèce de l’arbre en question.

    Un mandat pour l’économie, le deuxième pour l’écologie

    C’est ici que nous a donné rendez-vous Corinne Bouchoux, une ancienne sénatrice EELV devenue conseillère municipale aux côtés de Christophe Béchu, maire de droite proche d’Édouard Philippe. C’est pourquoi l’opposition municipale la qualifie de “prise de guerre” tant son expérience des enjeux environnementaux est précieuse.

    “On n’a pas à rougir du bilan en matière de transition écologique à Angers”, jure Corinne Bouchoux en évoquant sa rencontre avec Christophe Béchu sur les bancs du Sénat où il siégeait sous l’étiquette UMP puis LR. D’abord opposante, la sénatrice EELV se présente sur sa liste en 2020 et devient sa conseillère municipale. À Angers Loire Métropole dont Christophe Béchu est président, elle est vice-présidente en charge de la Transition écologique. Corinne Bouchoux dit avoir “senti une prise de conscience” du nouveau ministre: “son premier mandat était très axé sur le développement économique d’Angers. Son deuxième a placé la transition écologique en haut de sa liste de priorités.”

    Il lance même les Assises de la Transition Écologique en 2020. Par cette large consultation des habitants, associations et entreprises des 29 communes de la métropole, Christophe Béchu espère des mesures concrètes et surtout transpartisanes. Pour l’opposition, il se préparait déjà au ministère lié de la Transition écologique.

    La voiture, reine d’Angers

    Il y a pourtant un point noir dans le bilan de Christophe Béchu. À Angers, on peut se déplacer facilement en voiture, se garer sans trop de problèmes; une situation à rebours de celle que l’on connaît dans les autres grandes villes françaises où l’automobile est progressivement empêchée, si ce n’est bannie. La première heure de parking est gratuite dans la plupart des parkings couverts du centre-ville, incitant les angevins à se déplacer en voiture et non en transports en commun.

    Dans une étude publiée par l’INSEE, on remarque que pour se rendre au travail, la voiture est largement privilégiée au détriment des transports publics. La municipalité prévoit d’encourager les mobilités douces avec un chèque de 200 euros pour l’achat d’un vélo électrique, 50 pour un vélo classique. La construction de deux lignes supplémentaires de tramway doit aussi permettre de proposer une alternative à la voiture en ville.

    À toute proximité du centre-ville, un parking de 1000 places peut accueillir les véhicules de ceux qui souhaitent se rendre à Angers. Une fois garé, il suffit d’emprunter la passerelle piétonne (sur laquelle un tram est en construction) qui surplombe la Maine pour rejoindre l’hypercentre, le château et les boutiques. Ce parking se trouve sur la place de la Rochefoucauld, l’une des plus grandes places boisées de France.

    “Le paradoxe Béchu”

    Florence Denier-Pasquier de l’association France Nature Environnement y voit “le paradoxe Béchu”. “Il a classé une centaine d’arbres, ce qu’on demandait précisément, mais a augmenté la capacité des parkings. Il a voté contre la rocade sud mais continue d’encourager la circulation sur les voies sur berge”.

    L’association France Nature Environnement dit avoir travaillé sur de nombreux dossiers avec Christophe Béchu “en bonne intelligence” mais déplore une démarche au coup-par-coup. “Il faut une approche systémique de la mobilité en ville pour mener ensemble le combat contre le changement climatique.” Sur les voies sur berge, la circulation a été limitée à 50km/h mais elle est fréquentée par de nombreux poids lourds. “Il y a un enjeu de réappropriation de cet espace. Ces voies privent finalement les habitants des bords de la Maine”.

    Dans la plupart des centres urbains avec un accès à un cours d’eau, l’aménagement piéton des rives est désormais la règle, comme c’est le cas à Rouen par exemple. Là encore, Angers fait figure d’exception.

    A voir également sur Le HuffPost: Elle ne sera pas votée, alors à quoi sert la motion de censure déposée par la NUPES ?

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      L’écologie recule, la jeunesse avec l’armée: ces détails (importants) du remaniement

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 5 July, 2022 - 17:35 · 5 minutes

    L’écologie recule, la jeunesse avec l’armée: Ces détails (importants) du remaniement L’écologie recule, la jeunesse avec l’armée: Ces détails (importants) du remaniement

    POLITIQUE - Ce sont peut-être des détails pour vous, mais pour certains ils veulent dire beaucoup. Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont dévoilé, ce lundi 4 juillet, la nouvelle équipe de ministres qui va les entourer pour ce début de mandat.

    Un remaniement sans grande surprise , entre la confirmation du carré de tête du chef de l’État depuis cinq ans, le retour de plusieurs anciens, ou encore la nomination de quelques personnalités issues de la société civile. Il n’empêche, au-delà de ce “jeu des chaises musicales”, comme aime à fustiger l’opposition , le nouveau gouvernement est marqué par plusieurs évolutions d’ordre technique aux conséquences symboliques ou concrètes.

    On peut par exemple citer les Outre-mer, qui passent sous la coupe du ministère de l’Intérieur après une décennie “d’autonomie” impulsée par François Hollande en 2012. Un “signal très particulier” selon les élus locaux, vu comme la marque d’une forme de “mépris” ou de “régression”. Et ils ne sont pas les seuls à se plaindre de ces nouveaux contours.

    L’écologie recule (dans le protocole)

    Outre le chassé-croisé des ministres ou le découpage de leurs missions, il est également intéressant de se pencher sur l’ordre protocolaire au sein du gouvernement. Le résultat, souvent, de tractations ou de luttes d’influence jusqu’à la dernière minute et le reflet des priorités affichées par l’exécutif.

    Sous Jean-Castex par exemple, Barbara Pompili était censée être la numéro 3 du gouvernement. Pour cette nouvelle mouture, Bruno Le Maire garde sa position de “dauphin”, quand Gérald Darmanin occupe toujours la place du numéro 3, comme c’est le cas depuis l’arrivée d’Elisabeth Borne à Matignon. Le principal enseignement, cette fois-ci, est la dégringolade du ministre de la Transition écologique.

    Quand Amélie de Montchalin occupait le poste, avant sa défaite aux élections législatives , elle était au cinquième rang protocolaire. Après le remaniement, son successeur Christophe Béchu -pas forcément connu pour sa fibre écologique- tombe à la dixième position. Sa collègue Bérengère Couillard, nommée secrétaire d’État à l’Écologie figure quant à elle au 41e rang... sur 42.

    De quoi illustrer le manquer d’ambition du gouvernement en la matière? Olivier Véran s’en défend, à l’heure où certains écologistes s’emparent du sujet. “Christophe Béchu est doté de cinq ministres délégués et secrétaires d’Etat”, a ainsi fait valoir le porte-parole du gouvernement ce mardi sur RTL, parlant d’une “force de frappe inégalée”. Pour lui, l’ordre protocolaire n’est que du “décorum”. Pas sûr, toutefois, que Bruno Le Maire, solidement installé dans la roue d’Élisabeth Borne, soit de cet avis.

    Le lycée professionnel avec le Travail

    Dans ce même esprit, plusieurs acteurs de l’éducation s’interrogent -voire s’indignent- du choix de placer deux ministères liés à la jeunesse sous une double tutelle. Pour la première fois, la ministre déléguée à l’Enseignement et à la Formation professionnelle, Carole Grandjean, va travailler sous l’autorité du ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye... mais également sous celle de son collègue chargé du Travail, Olivier Dussopt.

    “On craint que l’objectif soit de privilégier l’employabilité immédiate au détriment des formations équilibrées”, a par exemple réagi Sigrid Girardin, du syndicat enseignant Snuep-FSU auprès de l’AFP, inquiète à l’idée “que les lycées professionnels ne relèvent plus uniquement de l’Éducation nationale”. Pour son syndicat, le gouvernement “franchit une ligne rouge en créant cette double tutelle”.

    Rien d’inquiétant, au contraire, estime Pap Ndiaye ce mardi lors d’un déplacement dans le Val-de-Marne. Pour l’historien de formation, “il est évident que les ministères de l’Education et du Travail sont en lien sur le sujet des voies professionnelles”. Il faut ainsi, toujours selon les mots du ministre de l’Éducation, considérer “les doubles tutelles comme une manière de travailler en transversalité entre ministères”.

    Difficile, malgré tout, de ne pas voir la patte du chef de l’Etat derrière tout cela, lui qui souhaite réformer le lycée professionnel sur le modèle de ce qu’on a fait pour l’apprentissage ​, comme il l’expliquait pendant sa campagne, pour pallier une situation où trop de jeunes sortent avec un diplôme mais pas d’emploi.

    La jeunesse avec l’Armée

    Enfin, un autre secrétariat d’Etat est concerné par une double tutelle: la Jeunesse. Nommée lundi, Sarah El Haïry reprend ses fonctions mais passe sous l’autorité du ministère des Armées, en plus de celui de l’Education nationale. C’est là aussi une nouveauté qui s’explique, en grande partie, par le fait que le service national universel (SNU) fait désormais partie de l’intitulé même de son portefeuille.

    Qu’importe, pour le syndicat Sud éducation , qui dénonce une “vision autoritaire et rétrograde de la jeunesse”. “Cela montre que le SNU est bien une entreprise de militarisation de la jeunesse, et non un encouragement à l’exercice de la citoyenneté comme le présentent ses promoteurs·trices”, écrivent ces enseignants, pour qui “cette volonté de mise au pas de la jeunesse, en miroir avec le rattachement de l’Enseignement professionnel au ministère du Travail, de Pôle emploi et de l’insertion, est inacceptable.”

    Des critiques reprisent dans la sphère politique, à gauche. “Tout est dit de la vision des jeunes qu’a ce pouvoir”, a réagi le député de la NUPES Benjamin Lucas dans un tweet particulièrement relayé sur les réseaux sociaux.

    Pour Pap Ndiaye, il s’agit simplement de “travailler de manière plus efficace”, puisque “le Service national universel concerne l’Éducation nationale et la jeunesse”. D’ailleurs, et c’est sans doute une autre leçon de ce remaniement, le ministre de l’Éducation est celui qui perd le plus d’influence. Son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer, avait fini par récupérer sous sa coupe les Sports, en plus de la Jeunesse et de l’Education prioritaire. Ce que son successeur a perdu pour tout ou partie.

    À voir également sur Le HuffPost : Départs, retours et nouveaux visages... Découvrez le nouveau gouvernement Borne

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      La nutricologie, le meilleur allié de la transition écologique - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 3 July, 2022 - 06:15 · 7 minutes

    La sphère alimentaire, comme d’autres secteurs économiques, participe au réchauffement climatique et à l’érosion de la biodiversité, si bien que l’on ne peut plus dissocier les enjeux nutritionnels et écologiques. La sphère alimentaire , comme d’autres secteurs économiques, participe au réchauffement climatique et à l’érosion de la biodiversité, si bien que l’on ne peut plus dissocier les enjeux nutritionnels et écologiques.

    ÉCOLOGIE - Dans un océan d’incertitudes concernant les moyens de lutter contre le réchauffement climatique , de concilier les progrès sociaux et écologiques, il y a un domaine où nous pourrions avancer sûrement et nous mobiliser pour bâtir une vie plus sûre, c’est celui de la nutriécologie . La nécessité d’une planification écologique a été affichée par le gouvernement, sans que le contenu de ce projet soit bien défini. Pourtant il existe un domaine, celui de la nutriécologie, qui devrait pouvoir faire l’objet d’un consensus politique, tant il colle à l’intérêt général.

    De quoi s’agit-il?

    La nutriécologie est un néologisme signifiant que j’ai essayé de vulgariser dans un livre récent publié en 2020 aux éditions Thierry Souccar. La sphère alimentaire , comme d’autres secteurs économiques, participe au réchauffement climatique et à l’érosion de la biodiversité, si bien que l’on ne peut plus dissocier les enjeux nutritionnels et écologiques. Un large public est familiarisé avec le terme d’agroécologie qui définit les systèmes d’agriculture capables de restaurer ou d’améliorer la fertilité des sols, ou l’état des écosystèmes naturels. La nutriécologie se situe en amont puisqu’elle concerne l’adaptation de la chaîne et des comportements alimentaires humains à des fins de santé publique et d’équilibre écologique.

    Le champ de la nutriécologie est très vaste et nous invite à prendre en considération toutes les dimensions de l’alimentation humaine, du champ jusqu’à la santé humaine et au réchauffement climatique. Les pionniers de l’agriculture biologique ont fait en sorte que l’agriculture puisse se débarrasser des intrants chimiques et des pesticides qui la polluaient. L’heure n’était pas encore à la diminution des gaz à effet de serre émis par le secteur alimentaire, ni à la gestion de la santé par un mode d’alimentation préventive. C’est ainsi que l’approche sociétale en est restée à l’agriculture bio, parfois au bio industriel ou aux produits ultra-transformés estampillés bio. Quoi qu’il en soit, les fermes et les épiceries bio ont trouvé une place dans le paysage alimentaire, mais la société n’a pas encore franchi le pas de la nutriécologie, ignorant ou négligeant la nécessité de le faire.

    Un passage indispensable

    Le passage à la nutriécologie est pourtant indispensable. Il s’agit de développer une chaîne alimentaire bien adaptée à la gestion de la santé humaine, et qui participe à la préservation écologique. La finalité de la nutriécologie pourrait sembler très théorique, mais en réalité, c’est la seule voie efficace pour construire un système alimentaire durable en adoptant des modes de production écologique et en fixant les objectifs nutritionnels à atteindre. La nutriécologie vise donc à améliorer le contenu nutritionnel de notre assiette, tout en laissant la planète en meilleur état et en rémunérant correctement ceux qui nous nourrissent, en particulier nos agriculteurs. Arrêtons de croire que l’on peut résoudre les problèmes alimentaires par des solutions artificielles, de la viande de synthèse, des aliments ultra-transformés, des produits magiques pour la santé, ne cherchons pas à déposséder l’agriculture de sa vocation nourricière, exigeons cependant qu’elle exerce pleinement sa mission écologique. Jusqu’à présent, dans la sphère alimentaire, la société a été trop laxiste, en termes d’exigences nutritionnelles ou écologiques ; un étiquetage nutritionnel ou une garantie d’absence de pesticides ne suffisent pas à certifier une chaîne alimentaire vertueuse. On sait à quel point le système alimentaire occidental est intenable, au vu de la déstabilisation de l’agriculture qu’il provoque, de ses empreintes écologiques négatives, de ses conséquences néfastes sur la santé humaine par exemple en termes d’obésité.

    La nutriécologie nous indique que l’on peut résoudre tous ces problèmes simultanément en adoptant un mode alimentaire approprié. Il est donc urgent de le faire, de développer les systèmes alimentaires dont la société et notre planète ont besoin. Pour réussir une telle entreprise, il convient d’en vulgariser le fil directeur, et donc d’afficher clairement la nature du changement espéré, ce qui jusqu’à présent n’a pas été fait. Il est bon que chacun puisse se référer à la feuille de route globale portée par la nutriécologie et la désigne comme telle, mais encore faut-il en expliquer les fondements. Les voici.

    Les fondements

    Après un nombre très élevée d’enquêtes épidémiologiques, de recherches extrêmement diversifiées sur nos besoins nutritionnels, sur notre fonctionnement métabolique, sur nos spécificités digestives, sur le rôle particulier de notre microbiote intestinal, le comportement alimentaire dont la très grande majorité des populations humaines a besoin, est maintenant clairement identifié. Ce comportement est majoritairement végétarien (même chez les gros mangeurs de produits animaux, plus de 70 % des calories sont d’origine végétale). Cependant, à la fois pour la santé humaine et la réduction des gaz à effet de serre (plus de la moitié des émissions du secteur alimentaire le sont par l’élevage), nous devons aller plus loin, en réduisant de moitié la consommation actuelle de produits animaux. Mais ce n’est pas tout, nous devons augmenter la biodiversité végétale alimentaire, en fruits et légumes mais aussi en féculents et en oléagineux, donc adopter une sorte de régime méditerranéen universalisé et en même temps canaliser les appétits mercantiles industriels pour des transformations alimentaires souvent nuisibles à la santé humaine, à l’instar de bien des calories vides (sucres, gras ajoutés). Une chaîne alimentaire qui privilégie les produits végétaux et en préserve le potentiel nutritionnel serait aussi un atout remarquable pour lutter contre la faim dans le monde et combattre toutes les formes de malnutrition.

    Maintenant que nous avons un recul extraordinaire sur les modes alimentaires adaptés à l’homme et à la préservation de sa santé, il est possible d’en passer commande à l’agriculture et aux autres acteurs de la chaîne alimentaire et, très bonne surprise, d’observer que l’agrobiodiversité végétale, l’agroécologie en général, une large autonomie alimentaire des territoires, l’arrêt des transformations alimentaires dénaturantes sont nécessaires pour améliorer l’état de santé des populations et réduire les empreintes écologique négatives de la sphère alimentaire. Cet alignement des planètes dans la sphère nutritionnelle et écologique est un atout extraordinaire pour l’humanité, à condition d’en prendre conscience, et d’en tenir compte à tous les niveaux de la chaîne alimentaire. Notre manière de manger n’est pas neutre et chaque citoyen devrait être appelé à respecter une éthique alimentaire. Il est temps de décentrer les hommes de leurs préoccupations nutritionnelles égocentrées. D’ailleurs un « nutrionnisme » désuet a montré son inefficacité pour résoudre les problèmes nutritionnels humains, de plus le logiciel de l’agriculture biologique étant resté trop limité, il convient maintenant de passer à la nutriécologie, sans abandonner les acquis de l’agriculture biologique. Il y a une véritable urgence à lutter contre les dégâts de l’industrialisation alimentaire provoqués par l’abus de ses aliments ultra-transformés, à diminuer notre consommation carnée, à retrouver une nourriture plus équilibrée et naturelle. Le fait qu’un même mode alimentaire puisse être bon pour la santé humaine et celle de la planète est une assurance vitale dont la société a grand besoin pour se projeter dans l’avenir.

    Comme dans bien d’autres pays, la France, n’a pas encore su s’appuyer sur une politique alimentaire cohérente. Le soutien à l’ agriculture bio sert de bonne conscience, tandis que l’industrie agroalimentaire est perçue comme notre pétrole vert qu’il serait risqué de remettre en question. Par ailleurs, nous restons attachés à une gastronomie traditionnelle devenue inadaptée et perpétuant des systèmes d’élevage industriels indéfendables. Il faudrait pourtant atterrir et se projeter sur un système alimentaire plus durable, concilier à la fois les objectifs nutritionnels et écologiques de la chaîne alimentaire, promouvoir des comportements alimentaires nouveaux, redynamiser l’agriculture de nos territoires, parvenir enfin à mieux gérer la santé par l’alimentation et à lutter contre le réchauffement climatique. Ce levier de résilience a un nom, la nutriécologie, chaque citoyen peut et doit s’y rattacher parce que manger nous engage, et les politiques pourraient enfin s’y référer pour concevoir une politique  cohérente de progrès alimentaire et de sauvegarde écologique.

    À voir également sur Le HuffPost: Ce graphique résume l’emballement du réchauffement climatique

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      Comment va fonctionner la Transition écologique au gouvernement?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 23 May, 2022 - 04:30 · 4 minutes

    Pas de star mais un trio techno: Comment va fonctionner la Transition écologique sous Borne Pas de star mais un trio techno: Comment va fonctionner la Transition écologique sous Borne

    POLITIQUE - Comme une rentrée. Le Conseil des ministres se réunit pour la première fois sous l’ère Elisabeth Borne ce lundi 23 mai à l’Elysée. Tous, des poids lourds reconduits aux petits nouveaux fraîchement nommés, seront autour de la table à l’Élysée pour évoquer les premiers enjeux du deuxième quinquennat d’ Emmanuel Macron.

    Au programme: école, santé, pouvoir d’achat et, bien sûr, transition écologique. “Les priorités tracées par le président de la République”, rappelle la cheffe du gouvernement, dimanche dans le JDD . Parmi les nouveautés , c’est elle, la Première ministre qui est directement chargée, comme l’indique son intitulé, de chapeauter la “Planification écologique et énergétique”.

    C’était une des promesses du chef de l’Etat, alors candidat, annoncée à Marseille dans l’entre-deux-tours de la présidentielle, au détour d’ un discours entièrement consacré à la lutte contre le dérèglement climatique . Mais concrètement, comment les choses vont-elles s’articuler? Qui va s’occuper de quoi?

    Borne distribue les rôles

    Elisabeth Borne peut compter sur deux ministres ”à ses côtés”, ainsi qu’un secrétaire général pour engager une politique à même de rendre la France neutre en carbone en 2050. C’est l’objectif.

    D’un côté, Amélie de Montchalin, déjà ministre de la Fonction Publique dans le gouvernement Castex, est chargée de la Transition écologique et de la cohésion des territoires. De l’autre, Agnès Pannier-Runacher s’occupe de la Transition énergétique, après un passage à Bercy au chevet des industries. Et pour compléter le casting, Antoine Pellion s’installe à Matignon au poste de secrétaire général à la Planification écologique.

    En attendant la définition concrète de leurs attributions, Elisabeth Borne a déjà distribué les rôles dans son entretien au Journal du Dimanche . Amélie de Montchalin sera en lien avec les collectivités territoriales pour “soutenir des projets d’aménagement en évitant les consommations excessives de ressources naturelles” ou “accompagner les mobilités propres” ou “la rénovation des bâtiments”.

    Agnès Pannier-Runacher sera, comme son titre l’indique, tournée vers la production énergétique. Elle “aura pour mission de sortir la France des énergies fossiles”, détaille la Première ministre, de “mener une politique fondée sur le renouvelable et le nucléaire” et de travailler sur les économies d’énergie. Enfin, Antoine Peillon va devoir s’assurer “que chaque ministre porte dans son champ d’action l’ambition en matière de transition écologique.” Une sorte de lien entre les différents responsables gouvernementaux et leurs administrations.

    Les écologistes ne sont pas conquis

    Car c’est la volonté d’Emmanuel Macron et d’Elisabeth Borne: les enjeux écologiques doivent “irriguer” l’ensemble des politiques menées par le gouvernement. “L’écologie doit être au cœur de toutes les politiques”, expliquait déjà le chef de l’État à Marseille en prônant ce “changement de paradigme.”

    C’est chose faite, dans la structure en tout cas. Exit la nomination d’une personnalité, ou le débauchage d’un élu écologiste pour incarner la lutte contre le dérèglement climatique. Le président de la République compte désormais sur ce trio – ou ce quatuor – de responsables au profil “techno”, très peu connu du grand public, à l’exception d’Elisabeth Borne. La bonne formule pour accélérer le mouvement à l’heure où tous les indicateurs passent au rouge?

    C’est ce que pense Pascal Canfin. “Si on veut accélérer de manière concrète, pragmatique, on a besoin de gens qui ne sont pas des écolos rêveurs mais qui savent soulever le capot, parler aux industriels”, a estimé l’eurodéputé LREM, ancien cadre d’Europe-Ecologie les Verts ce dimanche sur France inter. Difficile également de ne pas se souvenir des difficultés auxquelles Nicolas Hulot, un poids lourds médiatique mais sans relais politiques, a fait face pour gagner des arbitrages et imposer sa vision.

    Il n’empêche, les associations de défense du Climat ne sont pas franchement conquises par la tournure des choses. Questions de profils, justement. “On cherche encore les écologistes au gouvernement”, a par exemple réagi le directeur de Greenpeace, Jean-François Julliard, vendredi sur franceinfo, en ajoutant, à propos du tandem Montchalin-Pannier-Runacher: “Elles sont plutôt dans le moule de ce qu’on a vu des gouvernements précédents, qui n’a pas été bon.”

    À voir également sur le HuffPost : L’annonce du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne

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      Le désastre de l’écologie anti-technologie

      Michel Gay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 20 February, 2021 - 03:30 · 4 minutes

    ecology source https://unsplash.com/photos/_0ue3FDyF68

    Par Michel Gay.

    La sacro-sainte transition énergétique , financée sur fonds publics mais anti-technologie et anti-industrie, ne répond pas aux espoirs qu’elle a suscités et elle appauvrit la France.

    Pire, elle rackette le peuple au profit d’une minorité de pseudo écologistes aux méthodes quasi-mafieuses qui bénéficient d’avantages financiers colossaux provenant, entre autres, de fonds européens FEDER , du département et de la région.

    Les nombreuses passerelles entre les aides européennes, le marché des certificats verts et celui de l’effacement de l’électricité, engendrent des mouvements financiers qui attirent des esprits habiles captant l’argent public prélevé sur tous les ménages (plusieurs dizaines de milliards d’euros).

    Gabegie financière

    Cette gabegie financière internationale prospère via une nébuleuse d’intérêts d’investisseurs et de marchés financiers opaques qui surfent sur le slogan universel « il faut sauver la planète ».

    Étrangement, aucune de nos icônes écologiques auto-proclamées ne s’insurgent contre ce vol institutionnel.

    Le radicalisme écologique d’une minorité se réclamant du Bien mine la France avec la bénédiction des médias et de la plupart de nos élus démissionnaires qui n’osent plus contredire le dogme des Khmers verts. Tous les moyens sont bons pour enrober la transition énergétique d’un bel emballage verdâtre masquant l’arnaque financière.

    Mais les Français commencent à apercevoir les manœuvres de ces pseudo-écologistes affairistes qui piochent dans leurs poches au nom de la sauvegarde de la planète pour les mener dans le caniveau.

    Gilets jaunes

    La situation quasi-insurrectionnelle des Gilets jaunes s’est introduite par effraction  dans l’écologie de salon. Le peuple s’est révolté contre le pillage de son porte-monnaie sous couvert d’écologie.

    Cette révolte populaire, expression d’un ras-le-bol fiscal, couvait depuis plusieurs années.

    Une fracture territoriale s’est installée entre des métropoles écolo-intelligentes et des provinciaux de ploucs-pollueurs seulement bons à payer et à se taire pour sauver la planète…

    Cette appropriation marchande de l’écologie est devenue un business pour la préservation de la planète sur fond d’un marché de certificats verts et de droits à polluer !

    Un mouvement de fond ose enfin dire que ce n’est pas aux plus pauvres de supporter la fiscalité carbone et de porter la responsabilité du désastre financier des solutions vertes concoctées par des gouvernants hors-sol.

    Le soulèvement des Gilets jaunes a mis en lumière la rupture entre l’écologie utopiste et les Français moyens qui ne veulent plus payer la gabelle pour les erreurs de parangons de vertus pseudo-écologiques.

    Le peuple se révolte contre un système qui le prend en otage. Il ne veut plus courber l’échine sous les excès des lobbies écologistes infiltrés comme l’Office Franco-allemand pour la Transition Energétique ( OFATE ) dans les rouages du pouvoir, et jusqu’au sommet de l’État.

    Tout est mis en œuvre pour rendre cette transition écologique ruineuse et incompréhensible afin d’exploiter l’ignorance des citoyens pour mieux les pressurer fiscalement.

    « Le carburant est trop cher ? Eh bien donnez-leur du biocarburant et de l’hydrogène ! » (encore davantage subventionnés et qui coûteront encore plus chers…) disent en cœur les stratèges du ministère de l’Écologie.

    Les prélèvements fiscaux augmentent mais les services diminuent dans les campagnes : moins de trains régionaux, moins de bureaux de poste, moins de maternités, et paradoxalement même moins de… services fiscaux dans les petites villes !

    Les Khmers verts

    Les appels d’écologistes anti-technologies, anti-capitalistes et, bien sûr surtout anti-nucléaires, à concilier écologie et économie sentent de plus en plus l’arnaque intellectuelle.

    Cette transition énergétique reniant les lois physiques et économiques s’effiloche lentement et craque en profondeur.

    Les fausses solutions du développement de l’éolien et du photovoltaïque, du biogaz et de l’hydrogène, commencent à être mises à nu mais continuent à enrichir des Khmers verts en col blanc.

    L’écologie est devenue un nouveau système politique totalitaire où règnent la démagogie, l’hypocrisie, la culpabilisation et la désinformation.

    Se dirige-t-on vers un enfer vert ?

    Faudra-t-il un écofascisme pour sauver le monde ?

    L’astrophysicien français Aurélien Barrau , devenu activiste écologique a déclaré dans une tribune pour le site Diacritik : « Les initiatives locales et la volonté citoyenne ne suffisent plus. Il est aujourd’hui vital que des décisions politiques drastiques – et contraignantes donc impopulaires – soient prises. »

    Organiser la pénurie

    Remplacer des centrales nucléaires par des « énergies renouvelables » (principalement le solaire et l’éolien) à la production électrique aléatoire conduit inéluctablement à une diminution de la production et à une casse sociale sans précédent.

    Pourtant, un parc croissant de véhicules électriques entrainera une consommation d’électricité beaucoup plus importante qu’aujourd’hui.

    Comment concilier l’intermittence des énergies dites renouvelables, leur faible capacité de production et l’augmentation de la demande d’électricité liée au tout électrique à un coût acceptable ?

    C’est impossible.

    Il faudra donc gérer la pénurie en organisant la distribution d’électricité quand elle sera disponible. Cela s’appelle le rationnement (sous une forme moderne bien sûr) ce qui ne semble pas déplaire à nos idéologues écologistes.

    Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes écologistes puisque la décroissance , qu’appelle de ses vœux l’écologie politique, est « En marche » !

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      Énergies renouvelables et effet de serre sont indépendants

      Michel Gay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 18 February, 2021 - 03:30 · 4 minutes

    énergies renouvelables

    Par Michel Gay.

    C’est officiel, la ministre de la Transition écologique et solidaire a déclaré (selon le tribunal administratif de Paris le 3 février 2021) que les énergies renouvelables ne contribuent pas à la réduction des gaz à effet de serre dans un « mémoire en défense » enregistré le 23 juin 2020… et que l’État n’a pas rendu public.

    Réduire les émissions de CO2 ?

    Dans ce « mémoire en défense » envoyé suite à la plainte de plusieurs associations écologistes, et qualifiées pompeusement de l’Affaire du siècle , la ministre Barbara Pompili soutient :

    « En ce qui concerne l’objectif d’augmentation des énergies renouvelables, celui-ci est indépendant de celle des gaz à effet de serre… »

    Elle y déclare aussi accessoirement que « la réponse est la même en ce qui concerne l’objectif d’amélioration de l’efficacité énergétique » qui ne sert donc pas un objectif climatique comme annoncé.

    Les Français ont donc la confirmation officielle que la transition du nucléaire vers les énergies électriques intermittentes (éolien, photovoltaïque) n’a aucun impact sur la baisse des émissions de CO2 et ne permet donc pas de lutter contre le réchauffement climatique, et encore moins d’atteindre les objectifs définis par les accords de Paris sur le climat en 2015.

    Il est même probable que les éoliennes augmentent les émissions de gaz à effet de serre en France !

    Énergies renouvelables : le opulisme idéologique

    La députée Marjolaine Meynier-Millefert, rapporteur du rapport (juin 2019) de la Commission d’enquête parlementaire sur les énergies renouvelables, avait aussi reconnu que les éoliennes ne servent à rien pour la transition écologique au Colloque National Éolien en 2019.

    Elle y avait même déclaré :

    « Le jour où les gens vont comprendre que cette transition énergétique ne sert pas la transition écologique, vous aurez un sentiment de rejet de ces politiques en disant : « mais vous nous avez menti » en fait ! »

    Lors de son audition par cette Commission parlementaire, Jean-François Carenco, le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), avait reconnu au printemps 2019 que la transition énergétique et le développement des énergies renouvelables électriques ne sont pas réalisés dans le but de diminuer les émissions de gaz à effet de serre :

    « Il ne faut pas s’y tromper : grâce à notre mix énergétique décarboné, composé principalement de nucléaire et d’hydroélectricité, nous bénéficions déjà de faibles émissions de CO2 et d’un prix de l’électricité maîtrisé. Nous émettons six fois moins de CO2 que nos voisins allemands et le prix de l’électricité pour un consommateur résidentiel est de l’ordre de 180 euros par mégawattheure contre 300 euros en Allemagne. Ce n’est donc pas pour ces raisons qu’il faut développer les ENR. Il faut le rappeler, parce qu’on entend malheureusement beaucoup de mensonges à ce sujet : le développement des ENR électriques en France ne sert pas à réduire les émissions de CO2 ».

    Mais à quoi servent donc les ruineuses énergies renouvelables intermittentes comme l’éolien et le solaire photovoltaïque ?

    Elles n’ont aucun sens. Elles procèdent d’une forme de populisme idéologique pour conforter une clientèle électorale antinucléaire et soutenir une idéologie de la décroissance si chère à certains écologistes .

    Les énergies renouvelables : une politique écologique dogmatique

    Depuis 15 ans, nombreux sont les ministres de la Transition énergétique (Corinne Lepage, Dominique Voynet, Yves Cochet, Delphine Bato, Nicolas Hulot, François de Rugy, Barbara Pompili), issus de l’écologie politique. Ils sont responsables de ce piètre résultat et d’avoir nommé aux postes clés les artisans toujours actifs de ce fiasco.

    Plutôt que de poursuivre l’État français, la Fondation Hulot devrait demander de sanctionner les promoteurs du modèle énergétique inefficace fondé sur le vent et le soleil, en particulier monsieur Hulot, ministre de l’Environnement sur la période 2017-2018…

    Car le véritable scandale de l’Affaire du siècle est de désindustrialiser la France au profit de pays augmentant leur consommation de charbon (Chine) ou de gaz (Allemagne ), et de détruire l’industrie nucléaire ( Fessenheim ) pour la remplacer par les énergies renouvelables fatales et intermittentes du vent et du soleil émettant davantage de carbone . Tout cela aux profits d’investisseurs le plus souvent étrangers et sur le dos des contribuables .

    Voilà où mène une politique écologique dogmatique antinucléaire et où réside la véritable Affaire du siècle.

    Chiche : pourquoi ne pas l’instruire ?

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      Convention Climat : un poison pour l’État, les écolos et la démocratie

      Michel Negynas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 13 February, 2021 - 04:25 · 9 minutes

    convention climat

    Par Michel Negynas.

    Le président Macron a fait du « sauvetage » du climat un support pour exister sur le plan international. L’accord référent n’est il pas l’Accord de Paris ?

    L’écologisme macronien

    Mais on sent bien que pour lui les questions environnementales sont des sujets parmi d’autres, avec un fort relent électoral. Il est jeune, mais toutefois pas suffisamment pour avoir connu Science Po telle qu’elle est maintenant : un organe de propagande pour écologistes radicaux post-modernistes.

    À beaucoup de détails, on subodore qu’il ne maîtrise pas tous les tenants et les aboutissants de la question, sur le plan technique, peut-être par manque de conseillers technologiquement compétents, et sur le plan sociétal par manque d’intérêt sans doute. À sa décharge, il n’est pas le seul.

    Dans la droite ligne du Grand débat suscité par la crise des Gilets jaunes , il s’est engagé en 2020 dans une Convention sur le climat sans se rendre compte qu’il était sur un terrain complètement différent.

    Les Gilets jaunes n’étaient pas structurés, leur message était suffisamment flou et incohérent pour qu’on puisse en tirer ce qu’on voulait . Avec le Climat, nous sommes dans un monde écologiste hyper organisé, avec son avant-garde radicale rompue aux mécanismes des débats publics, et déjà largement représentée dans les organes décisionnels, ou au moins consultatifs, de nos institutions.

    Ainsi, le Président n’a pas prêté suffisamment attention à l’organisation de la Convention et aux nominations des principaux leaders . L’un des garants de la bonne tenue des débats et de la représentativité des propositions était un militant notoire , et le Président semble n’avoir réalisé que depuis peu à qui il avait affaire.

    Dans une interview accordée à Brut vendredi 4 décembre, il s’est emporté lorsque les journalistes ont évoqué les critiques des membres de la Convention. Il a ainsi déclaré :

    Je suis vraiment très en colère contre des activistes qui m’ont aidé au début et qui disent maintenant « il faudrait tout prendre »[…] Je n’ai pas de leçons à recevoir ! […] Personne n’en a autant fait, depuis dix ans ! […] On a arrêté des projets que tout le monde laissait traîner, Notre-Dame-des-Landes, la Montagne d’or, EuropaCity […] J’ai 150 citoyens, je les respecte, mais je ne vais pas dire, ce qu’ils proposent, c’est la Bible ou le Coran.

    C’est trop tard ; on ne peut, par nature, pactiser avec les activistes, encore moins les utiliser. Le plus on leur en donnera, le plus ils en demanderont, car leur vision du monde n’est tout simplement pas compatible avec la nôtre.

    La Convention climat

    Nous avons souligné sur Contrepoints les biais inhérents à la constitution de cette convention : pseudo tirage au sort, non neutralité des organisateurs, opacité et orientation du choix des conférenciers

    Le contexte plus général des « objectifs pour le climat », totalement inatteignables et surréalistes, a renforcé sans doute aussi le côté hors-sol des débats et des propositions.

    La Convention climat a donc accouché de 149 propositions , la plupart étant les tartes à la crème habituelles des activistes du climat. En fait, si Cyril Dion avait dès le départ écrit lui-même les propositions, elles ne seraient guère différentes…

    Ce n’est pas étonnant, puisque les citoyens « tirés au sort » ont d’abord été fortement « travaillés » par tout ce que la France compte de climatologues catastrophistes. L’effet de groupe, le sentiment de participer à un évènement historique, le sens des responsabilités chez des gens terrorisés par « l’urgence » ont conduit à la surenchère.

    Le seul problème, c’est qu’aucune des propositions n’a fait l’objet d’étude de faisabilité, tant juridique, que technique, économique et surtout sociétale. Malgré cela, le Président a promis de les reprendre « sans filtre ».

    Ce qu’il a plus ou moins fait, sauf que ses services ont quand même du faire le ménage pour proposer des articles de lois confrontés aux réalités. Cyril Dion a aussitôt lancé une pétition pour protester contre une version édulcorée des propositions : une trahison selon lui.

    L’embarras du gouvernement

    L’étalage de mesures punitives , voire liberticides, le retour  de l’écotaxe, tombent plutôt mal dans la conjoncture actuelle. Le gouvernement marche sur des œufs ; ainsi, la plupart des propositions ont été édulcorées, sans que cela n’enlève complètement leur caractère négatif pour le citoyen moyen.

    Le résultat est un tollé des associations écologiques, qui crient à la trahison, et sera sans doute une attaque en règle par les parlementaires et certains secteurs de la société civile.

    Sur un plan technique, devant les protestations de manque d’ambition, le gouvernement a promis une étude montrant que ces mesures, et d’autres déjà prises, pourront remplir l’objectif de réduction de 50 % des émissions de CO2 entre 1990 et 2030… l’exercice s’annonce extrêmement problématique.

    En outre, la promesse d’un référendum sur une modification de la Constitution, renforçant l’exposition de certains acteurs à des poursuites juridiques est tout de même un pari risqué.

    Le bilan pour l’écologisme

    Il est très mitigé. Ils ont obtenu des avancées juridiques aux portées plutôt symboliques ( délit d’écocide ).

    Mais l’irréalisme des propositions ne peut qu’être mis en évidence de façon criante lors des débats parlementaires, surtout au Sénat. Les élus vont avoir à cœur de montrer qu’ils existent, quelles que soient les conventions citoyennes qu’ont leur met sur leur chemin. Même édulcorées, beaucoup de propositions auront du mal à passer comme on le verra en appendice.

    Et l’organisation éventuelle d’un référendum sur l’environnement est un pari risqué aussi pour les écologistes. On sait que cela se transforme souvent en un vote pour ou contre le pouvoir en place.

    En outre, la focalisation sur la loi met en évidence l’attitude des associations extrémistes et peut générer une prise de conscience de la part du public. Nul doute que c’est déjà le cas chez notre Président.

    Et la démocratie dans tout ça ?

    La « démocratie directe » et le « tirage au sort » viennent souvent d’un contresens sur la démocratie athénienne, amplement démontré par Paul Veyne.

    « Si nous revenions  dans l’Athènes antique, nous y retrouverions non pas le demi idéal démocratique des pays occidentaux, mais le climat mental des partis politiques activistes » – Diogène, décembre 1983

    La notion de citoyen à Athènes était très différente de la nôtre. Qu’une part de nos représentants au Parlement soit tirée au sort, afin d’apporter de la diversité dans le personnel politique, pourquoi pas ?

    Mais la constitution de la Convention n’est pas un vrai tirage au sort : ses membres étaient volontaires (comme d’ailleurs les citoyens athéniens) ce qui en a fait, en définitive, de surcroît par le biais d’un conditionnement psychologique, un parti militant.

    Un bilan finalement catastrophique

    En définitive, il est douteux que l’opération de Convention citoyenne pour le Climat (qui était tout de même, vu du Président, un exercice de communication autant qu’une tentative de faire cautionner des mesures contraignantes par des citoyens) profite à qui que ce soit.

    Le principe de réalité a joué et jouera encore contre la radicalité environnementale et ses militants. Mais les promesses du Président ont suscité une loi qui, ménageant la chèvre et le chou, ne peut que mécontenter tout le monde, voire déclencher des mouvements sociaux incontrôlables. La leçon des Gilets jaunes et de la taxe carbone n’a pas complètement été comprise.

    L’histoire retiendra soit une trahison d’un idéal de démocratie directe, soit  la tentative de contournement d’un régime représentatif. Dans les deux cas, la démocratie n’en sort pas gagnante.

    Appendice : les points principaux des propositions de la Convention climat :

    • Obligation d’affichage d’un « score CO2 » sur les produits. Ceci est tout à fait dans la lignée d’une méthode favorite des radicaux : le name and shame . Que le calcul du  contenu CO2 d’un produit ou d’un service soit un sujet très technique et coûteux, inaccessible aux petits acteurs si on veut le faire correctement ne semble pas être un problème… gageons qu’il donnera lieu à d’intenses débats d’experts qui empoisonnerons pour longtemps les relations entre le gouvernement et les fédérations professionnelles.
    • Interdiction de la publicité pour les énergies fossiles : la Convention voulait l’interdiction pour les produits utilisant les énergies fossiles… Le gouvernement a édulcoré, anticipant des problèmes avec l’industrie automobile et ses emplois. Il reste à déterminer quelles énergies, et ce qui entre dans le cadre de la publicité…
    • Haro sur les transports : zones obligatoires « à faibles émissions » dans les grandes villes, surenchère des normes d’émission pour les véhicules par rapport aux objectifs européens, avec interdiction à la vente etc.
    • Éco taxe poids lourds : on y revient, mais le gouvernement, courage fuyons, semble refiler la patate chaude aux régions…
    • Interdiction de certains vols aériens si le trajet en train n’excède pas deux heures et demie. Vu des compagnies aériennes, il y a là une véritable entrave à la liberté d’entreprendre. D’autant que le texte prévoit aussi l’obligation de « compenser » les émissions… Où sera alors le gain ?
    • Interdiction de créer de nouveaux centres commerciaux sous prétexte de diminuer « l’artificialisation des sols ». Ce thème de l’artificialisation des sols est un marronnier récurrent de l’écologisme à tel point qu’un organisme institutionnel a été créé pour le suivre, car sa mesure n’est pas évidente. On y constate : que l’histoire de la disparition d’un département tous les dix ans est fausse, et que l’essentiel (68 %) est du à l’habitat… et on s’attaque aux centres commerciaux !
    • Interdiction de louer des « passoires thermiques » : c’est peut-être la mesure la plus anti sociale. Comme toutes les mesures de réglementation de l’habitat prises depuis des décennies, les principaux effets risquent d’être pervers. Soit on décourage les propriétaires bailleurs, avec finalement une baisse des logements disponibles, soit on les aide aux frais du contribuable, et c’est inéquitable. D’autant que cela représente de réhabiliter 500 000 logements par an… Et changer seulement un poste de perte (chaudière, ou fenêtres, ou isolation toiture) ne sera pas accepté.
    • Établissement d’un délit d’écocide dont on a déjà parlé ici .

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      Voitures électriques : attention à la taxe qui se profile !

      IREF Europe · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 24 December, 2020 - 03:50 · 6 minutes

    Voitures électriques

    Par Philbert Carbon.
    Un article de l’ Iref-Europe

    L’Australie a déjà sauté le pas. Il serait surprenant que la France ne l’imite pas.

    Jusqu’à 12 000 euros d’aides pour l’achat des voitures électriques

    Le gouvernement veut chasser les moteurs thermiques de nos routes. Ceux-ci sont en effet considérés comme les principaux responsables de l’émission de CO2, nouvel ennemi public numéro un. Le ministère de la Transition écologique estime que les voitures individuelles sont responsables d’environ 60 % des émissions totales de CO2 du transport routier en Europe. Il s’agit donc de développer « une mobilité propre en encourageant l’acquisition de véhicules peu polluants […] , levier essentiel pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et réduire la pollution atmosphérique. »

    Afin d’encourager les Français à adopter cette mobilité propre, des aides ont été mises en place au niveau national : la prime à la conversion et le bonus écologique.

    La prime à la conversion s’adresse à ceux qui achètent un véhicule neuf ou d’occasion en échange de la mise au rebut d’un ancien véhicule. Elle peut monter jusqu’à 5000 euros si le nouveau véhicule est électrique ou hybride. Le bonus écologique est une aide à l’achat d’un véhicule neuf, électrique ou hybride rechargeable émettant moins de 50 grammes de CO2 par kilomètre. Le bonus est au maximum de 7000 euros ; il baissera à partir du 1er juillet 2021.

    Les deux dispositifs sont cumulables et l’aide de l’État peut donc atteindre 12 000 euros pour l’achat d’une voiture particulière électrique neuve. Ils sont également cumulables avec les aides des collectivités locales. En Ile-de-France par exemple, la métropole du grand Paris soutient les particuliers achetant un véhicule électrique, hydrogène et hybride essence rechargeable neuf ou d’occasion de moins de 5 ans à hauteur de 50 % du prix d’achat du véhicule dans la limite de 6000 euros ; et la ville de Drancy alloue 1500 euros pour l’achat d’une voiture électrique neuve. En région Rhône-Alpes-Auvergne, la métropole de Grenoble distribue aux particuliers mettant à la casse un utilitaire avec vignette Crit’Air 3, 4, 5 de 1500 à 12 500 euros pour l’acquisition, la location ou l’adaptation d’un utilitaire électrique, hydrogène, GNV ou GPL.

    La pénalisation des véhicules à moteur thermique

    Parallèlement, les Français peuvent être pénalisés s’ils achètent des véhicules à moteur thermique classique. Nous le savons tous, après avoir délibérément soutenu les véhicules diesel, les pouvoirs publics ont décidé de les éliminer. Cela passe par un alignement de la fiscalité du gasoil sur celle de l’essence entre 2018 et 2021, provisoirement suspendue suite au mouvement des Gilets jaunes. Mais l’essence n’est pas oubliée puisque la taxe carbone (ou contribution climat énergie) visant à pénaliser les énergies fossiles va également s’envoler dans les années à venir.

    Il existe, par ailleurs, un malus écologique frappant l’achat de véhicules neufs émettant plus de 138 gCO2/km, et qui peut atteindre 30 000 euros (à partir de 219 gCO2/km).

    Enfin, sans prétendre à l’exhaustivité, il nous faut mentionner les politiques anti-voitures qui fleurissent dans la plupart des agglomérations, et qui peuvent se traduire par la réduction de l’espace réservé à la voiture, ou l’interdiction des véhicules diesel comme le prévoit Paris en 2024.

    Voitures électriques : des recettes fiscales compromises

    Cette politique en faveur des véhicules alternatifs fragilise l’industrie automobile française qui, jusqu’à présent, n’était que peu présente sur ce créneau de marché. Bernard Jullien , maître de conférences à l’université de Bordeaux et expert du secteur, estime que 67 % des voitures électriques et 83 % des hybrides rechargeables sont importés. En mai 2020, Emmanuel Macron a présenté un plan de relance pour la filière automobile et annoncé que les constructeurs français produiraient ainsi un million de voitures électrifiées en 2025. Nous en sommes encore loin puisque la production ne s’élevait qu’à 250 000 véhicules en 2019. Par conséquent, en favorisant l’achat de véhicules produits à l’étranger, l’État se prive des recettes fiscales que la production en France lui aurait données.

    Surtout que, dans le même temps, la production de véhicules classiques chute. Selon le cabinet Inovev , elle aurait baissé de 43 % sur les dix premiers mois de l’année 2020. La crise de la Covid-19 a bien évidemment joué un rôle dans cette situation, mais la raison principale en est la délocalisation de la fabrication à l’étranger par les constructeurs français eux-mêmes du fait de politiques publiques inadaptées comme nous l’avons expliqué dans un article précédent . Résultat : l’automobile a accusé un déficit de 15 milliards d’euros en 2019 alors qu’elle contribuait positivement à la balance du commerce extérieur jusqu’en 2007.

    Mais si les moteurs thermiques sont de moins en moins nombreux, la consommation de carburants devrait baisser et amoindrir les recettes tirées de leur taxation. Or celle-ci a rapporté plus de 31 milliards d’euros en 2019, dont une vingtaine de milliards pour l’État, le reste allant principalement aux régions et aux départements. Et ce sans compter la TVA.

    C’est dire si l’État ne peut se passer de cette rente, tout comme il ne peut se passer, par exemple, des taxes sur le tabac qui rapportent, bon an mal an, 5,5 % des recettes fiscales avec 16 milliards d’euros annuels. Par conséquent, si la lutte contre le tabagisme était vraiment efficace, elle priverait l’État d’une manne considérable. De même, si la politique anti-carbone produit ses effets, il faudra trouver d’autres recettes fiscales puisque la réduction des dépenses publiques n’est pas à l’ordre du jour.

    La solution ? La taxation des voitures électriques

    En matière fiscale, nos gouvernants savent anticiper. En 2011, conscients des conséquences de la politique anti-pétrole, ils ont transformé la taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers (TICPP) en taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) qui s’applique désormais aussi sur des sources d’énergie qui ne sont pas d’origine pétrolière, comme les biocarburants. Il serait aisé d’étendre la taxe au kWh électrique destiné à un usage routier. Les nouveaux compteurs Linky permettent facilement de tracer les sources de consommation de l’électricité.

    Par ailleurs, e gouvernement a choisi d’augmenter la taxe sur la consommation finale d’électricité (TCFE) en 2021, prétendument pour harmoniser les taux qui diffèrent selon les communes et les départements. Une harmonisation qui se fait, bien évidemment, à la hausse. Ce n’est sans doute qu’un début et l’électricité laisse, en ce domaine, le choix puisqu’elle subit, outre la TCFE et la TVA, la CSPE (contribution au service public de l’électricité) et la CTA (contribution tarifaire d’acheminement).

    Deux États australiens (Victoria et Australie méridionale) viennent de mettre en place une taxe sur les voitures électriques et hybrides rechargeables, respectivement de 2,5 et 2 cents (environ 0,12 et 0,15 euro) par kilomètre parcouru. Les autres États australiens regardent cette initiative avec intérêt. Nul doute que les fonctionnaires de Bercy aussi.

    Sur le web