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      Après la tuerie au Texas, le lobby des armes cible des manifs étudiantes

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 27 May, 2022 - 08:58 · 4 minutes

    Des membres de Des membres de "Youth Over Guns" manifestent après la tuerie à Uvalde, le 24 mai 2022.

    UVALDE - Deux jours après la tuerie dans une école du Texas, à Uvalde, qui a fait 21 morts dont 19 enfants , les étudiants ont exprimé leur colère. En Californie , dans le Vermont, le Michigan ou encore en Caroline du Sud... à travers tous les États-Unis, les jeunes Américains ont exprimé leur tristesse et leur ras-le-bol jeudi 26 mai.

    Les manifestations ont été organisées par l’association Student demand action (“les étudiants demandent d’agir”), qui appelait les jeunes à sortir de cours et à se rassembler pour dénoncer les tueries en série et surtout demander à limiter l’accès aux armes à feu.

    Car les massacres se succèdent dans le pays. Le drame d’Uvalde, perpétré par Salvador Ramos qui venait de fêter ses 18 ans, s’est déroulé seulement deux semaines après un autre drame dans un supermarché de Buffalo , dans l’État de New-York. Dix personnes sont décédées, tuées par un suprémaciste blanc du même âge.

    Le T-shirt orange, symbole du mouvement anti-armes

    Alors jeudi, plusieurs dizaines de jeunes ont répond à l’appel des associations. Sur les pancartes, des slogans comme “encore combien d’enfants”, “maintenant ça suffit” ou encore “va te faire foutre, NRA [National Rifle Association, nom du lobby pro-armes, NDLR ]”. Certains portaient T-shirt orange, couleur symbole du mouvement anti-armes.

    “Les lycéens de l’école Mustang et les écoliers de l’école élémentaire Mary Ellen Henderson dehors pour soutenir les lois sur les armes. Je suis tellement fière de nos étudiants.”

    “Cinq élèves ont été abattus et deux tués au lycée de Saugus en 2019. C’est le #walkout là-bas aujourd’hui. Remarquez le grand panneau fait maison que montre l’élève.”

    ″Ça se passe maintenant: l’association “les étudiants demandent” dans le Piedmont, en Californie, et à travers tout le pays, en a marre. Mettez fin à la violence par arme.”

    “Maintenant ça suffit. Le Congrès doit voter des lois sur la sécurité des armes à feu et mettre fin à cette épidémie de violence par armes dans notre pays, maintenant”, écrit le sénateur du Massachusetts Ed Markey.

    “Plus de 200 adolescents sont rassemblés devant le lycée Ridgewood pour protester contre la violence des armés à feu après le massacre à l’école Uvalde qui a tué 19 enfants et deux professeures”, rapporte une journaliste du New Jersey.

    “Je ne pourrais pas être plus fier de nos élèves qui ont parlé avec éloquence des horreurs des fusillades dans les écoles aujourd’hui. Je sens que nous sommes entre de bonnes mains avec cette jeune génération”, félicite le principal du lycée Columbia, dans le New Jersey

    “Le lycée Charlottesville organise une marche dans le cadre de Students Demand Action. Ils marchent pour les victimes de la fusillade de l’école primaire du Texas à Uvalde”, rapporte encore une reporter de Virginie.

    La tuerie de Uvalde, au Texas, est l’une des pires de ses dernières années. Si des voix s’élèvent pour limiter l’accès aux armes à feu, l’ opposition des Républicains freine les actions. Attachés au deuxième amendement de la Constitution qui garantit le droit de posséder une arme, ces derniers veulent plutôt répondre à la menace en armant les personnels de sécurité, voire les professeurs.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Après la tuerie au Texas, Joe Biden partage sa peine et son expérience de père endeuillé

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      Tuerie au Texas: La police locale d'Ulvade critiquée pour son manque de réactivité

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 26 May, 2022 - 19:10 · 5 minutes

    La police locale d'Ulvade critiquée pour son manque de réactivité lors de la tuerie au Texas (Photo prise devant l'école endeuillée d'Ulvade par REUTERS/Marco Bello) La police locale d'Ulvade critiquée pour son manque de réactivité lors de la tuerie au Texas (Photo prise devant l'école endeuillée d'Ulvade par REUTERS/Marco Bello)

    TEXAS - Le déroulé exact de la tuerie d’Uvalde au Texas , et le rôle des forces de l’ordre dans le drame, sont au centre des questions ce jeudi 26 mai, avec des témoignages de parents qui chargent durement la police, l’accusant d’avoir fait preuve, mardi 24 mai, de passivité.

    “Il y avait au moins 40 agents armés jusqu’aux dents mais ils n’ont rien fait jusqu’à ce qu’il soit trop tard”, a déclaré à ABC Jacinto Cazares, père de Jacklyn Cazares, 10 ans, tuée dans le massacre dans l’école primaire Robb de la ville texane.

    Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux et obtenue par Storyful, on peut voir des parents frustrés, exhorter la police à entrer dans l’établissement au moment du drame. Les images montrent également un agent de police repousser sans ménagement l’une des personnes à l’extérieur de l’établissement. L’un des parents s’écrie alors: “Vous savez que ce sont juste des enfants hein? (...) Des enfants de 6 ans, ils ne savent pas se défendre face à un tireur.”

    “Donnez-moi juste un pistolet, je vais y aller”

    Daniel Myers, un pasteur de 72 ans, était arrivé avec sa femme Matilda à l’extérieur de l’école environ 30 minutes après l’entrée du tireur dans l’école.

    Il a décrit à l’AFP comment les policiers ont attendu en l’absence d’une unité spécialisée pour donner l’assaut, et comment les parents assistant à la scène étaient “désespérés”. “Ils étaient prêts à rentrer (dans l’établissement). L’un des proches a dit: ‘J’ai été militaire, donnez-moi juste un pistolet, je vais y aller. Je ne vais pas hésiter. Je vais y aller’.”

    Les forces de l’ordre avaient indiqué mercredi avoir tenté d’empêcher Salvador Ramos, le tireur âgé de 18 ans, d’entrer dans l’école. Mais, après un échange de coups de feu, il est parvenu à se barricader dans une salle de classe. C’est là qu’il a tué 19 enfants, mais aussi deux enseignante s.

    Le directeur du département de la sécurité publique du Texas Steven McCraw a déclaré à CNN que Salvador Ramos est resté à l’intérieur de l’école pendant environ 40 minutes avant que la police ne réussisse à l’abattre.

    Le chef de la police aux frontières Raul Ortiz, dont des agents étaient sur place, a lui assuré que ces derniers “n’ont pas hésité”. “Ils ont élaboré un plan. Ils sont entrés dans la salle de classe et ils ont résolu cela aussi rapidement qu’ils pouvaient”, a-t-il déclaré également à CNN.

    21 morts, 17 blessés, une ville traumatisée

    Outre les 21 tués, 17 personnes ont été blessées dont trois policiers. En l’absence de médecin légiste, Eulalio Diaz, un responsable local, a été chargé d’identifier les corps jusque tard dans la nuit, a-t-il raconté au quotidien El Paso Times. “Certains des enfants étaient dans un sale état”, a relaté l’élu.

    Les parents dans l’attente de nouvelles de leurs enfants ont fourni des échantillons ADN pour accélérer le processus d’identification. Eulalio Diaz s’attend à ce que les corps puissent être inhumés dans les prochaines 48 heures, le temps de réaliser les autopsies. “Cela va être dur quand je vais devoir rédiger 21 certificats de décès”, a-t-il dit.

    La tragédie a assommé de douleur Uvalde , ville de 16.000 habitants à mi-chemin entre San Antonio et la frontière mexicaine, et à majorité hispanique. Lors d’une conférence de presse mardi, le gouverneur du Texas Greg Abbott a révélé que le meurtrier avait tiré sur sa grand-mère de 66 ans en plein visage avant de se rendre à l’école primaire Robb, équipé d’un fusil semi-automatique AR-15, arme funestement connue pour avoir été utilisée dans d’autres massacres aux Etats-Unis comme celui dans un lycée de Parkland en Floride qui avait fait 18 morts.

    En chemin, Salvador Ramos a eu un accident de voiture, et c’est là que les forces de l’ordre ont tenté de l’arrêter, en vain.

    “J’avais un sentiment de malaise parfois”, dit la mère du tireur

    L’une des institutrices de l’école, présente dans l’établissement au moment du drame, a raconté à ABC que ses élèves regardaient un film de Disney pour célébrer la fin prochaine de l’année scolaire, quand des coups de feu ont retenti.

    Ses élèves ont alors mis en pratique leurs années d’entraînements pour une telle situation, en se rassemblant en silence sous leur table. Ces entraînements sont devenus la norme dans les écoles aux Etats-Unis, où les fusillades meurtrières se répètent inlassablement d’année en année .

    “Ils savaient que ce n’était pas un exercice. Nous devions être silencieux, ou sinon nous allions l’alerter de notre présence”, a détaillé l’institutrice qui a souhaité garder l’anonymat.

    La mère du tireur, Adriana Reyes, a déclaré à la même chaîne que son fils n’était pas “un monstre”, mais qu’il pouvait lui arriver d’”être agressif”. “J’avais un sentiment de malaise parfois”, a-t-elle dit, se demandant ce qu’il avait derrière la tête.

    Pas de solution en vue face à ces tueries

    Des centaines de personnes se sont rassemblées mercredi soir dans les tribunes d’une salle de spectacle pour pleurer les victimes du massacre. “J’ai le cœur brisé”, sanglotait Ryan Ramirez, qui a perdu sa fille Alithia, 10 ans, lors de la tuerie. À ses côtés, son épouse Jessica pleurait doucement, leur autre fille dans les bras.

    Aux États-Unis, les fusillades en milieu scolaire sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu’à présent été impuissants à endiguer.

    Le débat sur la régulation des armes à feu dans le pays tourne pratiquement à vide, étant donné l’absence d’espoir d’une adoption par le Congrès d’une loi nationale ambitieuse sur la question.

    Le mouvement “March for our Lives”, créé après la tuerie de Parkland, a appelé à un grand rassemblement le 11 juin à Washington pour appeler à un durcissement de la réglementation sur les armes .

    À voir également sur Le HuffPost: Après la tuerie au Texas, Joe Biden partage sa peine et son expérience de père endeuillé

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      Après la tuerie au Texas, Jimmy Kimmel en pleurs dans son émission

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 26 May, 2022 - 10:53 · 3 minutes

    Jimmy Kimmel en larmes après la tuerie d'Uvalde, le 25 mai 2022. Jimmy Kimmel en larmes après la tuerie d'Uvalde, le 25 mai 2022.

    ÉTATS-UNIS - “Nous en sommes là encore fois. Encore un jour de deuil dans ce pays.” En pleurs et en colère, le présentateur américain Jimmy Kimmel a dénoncé mercredi 25 mai les élus de son pays qui n’agissent pas afin de mettre fin aux tueries de masse. Une prise de parole au lendemain de la mort de 21 personnes dont 19 enfants dans une école élémentaire d’ Uvalde, au Texas , où un jeune homme de 18 ans, Salvador Ramos , a ouvert le feu avec des fusils directement dans les salles d’école.

    “Ces vies ont été volées, les familles sont détruites pendant que nos leaders à droite, le Congrès, [la chaîne conservatrice] Fox News et d’autres nous ont dit de ne pas politiser ce sujet. Ils ont même immédiatement critiqué notre président qui s’est exprimé afin de faire quelque chose pour arrêter cela”, a-t-il déclaré en ouverture du Jimmy Kimmel Live!. D’après l’animateur, c’est “parce qu’ils savent ce qu’ils ont fait et ce qu’ils n’ont pas fait. Ils savent que ce n’est pas défendable donc ils balayent ça sous le tapis”.

    L’intégralité de l’intervention de l’animateur américain est à voir dans la vidéo ci-dessous. Si vous ne comprenez pas l’anglais, nous vous conseillons d’activer les sous-titres automatiques de Youtube en français, dans les paramètres de la vidéo.

    Aux États-Unis, les tueries dans les écoles sont un fléau. À chaque nouveau drame, les appels se multiplient pour limiter la détention des armes à feu protégée par le deuxième amendement de la Constitution. Les Républicains, très attachés à ce droit constitutionnel, refusent de voter des lois restreignant leur accès. Pourtant, souligne Jimmy Kimmel, “87% des Américains veulent une vérification des antécédents avant qu’une arme puisse être achetée”.

    Il poursuit en colère, rappelant qu’un “projet de loi est coincé au Congrès depuis un an parce que nos lâches élus ne nous écoute pas. Ils écoutent la NRA (puissant lobby pro-armes, NDLR ), les gens qui signent les chèques pour les maintenir au pouvoir”.

    “Admettez que vous avez fait une erreur”

    Pour les Républicains, dont le gouverneur du Texas Greg Abbott et le sénateur Ted Cruz, la solution n’est pas une restriction sur les armes mais au contraire, équiper les personnels de sécurité. Le procureur général de l’État a même proposé -et ce n’est pas une première- d’armer les enseignants.

    Ce n’est pas la solution, juge Jimmy Kimmel. “Vous n’avez pas bien compris ce qu’il se passe. Il y avait un garde armé à Buffalo [où 10 personnes sont mortes dans un supermarché début mai, NDLR ], il y en avait un à Parkland [un lycée où 17 personnes ont été fusillées en 2018, NDLR ], il y en avait un à Uvalde. Et ces meurtres continuent d’arriver”, pointe-t-il, désabusé.

    Jimmy Kimmel se dit persuadé que le sénateur Ted Cruz, qui a des enfants “ne se fiche pas” de ce qu’il s’est passé mardi à Uvalde. “Je parie qu’il s’est couché et qu’il se sentait mal la nuit derrière.” C’est pourquoi il l’interpelle Ted Cruz et Greg Abbott qui doivent se rendre à l’assemblée annuelle de la NRA prévue vendredi:

    “Je voudrait dire à Ted Cruz, l’être humain, et au gouverneur Greg Abbott: tout ira bien si vous admettez que vous avez fait une erreur. En fait, il est même nécessaire d’admettre que vous avez fait une erreur quand cette erreur est la mort d’enfants dans votre État. Faire cela est une preuve de courage.”

    La tuerie d’Uvalde est l’une des pires tueries aux États-Unis depuis plusieurs années. Le tueur, Salvador Ramos , avait acheté deux fusils et 375 munitions peu après don 18e anniversaire et avait annoncé sur les réseaux sociaux qu’il allait se rendre dans une école avec une arme. Il a été tué par la police.

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      Après la tuerie au Texas, une veillée nocturne remplie de colère et d'émotion

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 26 May, 2022 - 08:03 · 6 minutes

    Dans une salle publique d'Uvalde (Texas), où des centaines de personnes se sont rassemblées mercredi 25 mai, au lendemain du terrible massacré perpétré dans une école élémentaire de la ville. Dans une salle publique d'Uvalde (Texas), où des centaines de personnes se sont rassemblées mercredi 25 mai, au lendemain du terrible massacré perpétré dans une école élémentaire de la ville.

    ÉTATS-UNIS - Accablées de chagrin, des centaines de personnes se sont rassemblées pour pleurer les 19 enfants et les deux enseignantes victimes d’un effroyable massacre dans leur école d’Uvalde , au Texas, commis par un jeune homme de 18 ans à l’aide d’un fusil d’assaut acheté légalement.

    La tragédie, qui repose l’éternelle question de la limitation des armes à feu aux États-Unis, a assommé de douleur cette petite ville de 16.000 habitants en majorité hispaniques. Un millier de personnes se sont réunies mercredi 25 mai au soir pour une veillée dans une salle de rodéo d’Uvalde.

    “J’ai le cœur brisé”, sanglotte Ryan Ramirez, qui a perdu sa fille Alithia, 10 ans, lors de la tuerie. À ses côtés, son épouse Jessica pleure doucement, leur autre fille dans les bras.

    “Je ne serai plus jamais heureux comme avant”

    “Elle était une très bonne artiste” et aspirait à la grandeur, raconte Ryan Ramirez en feuilletant un portfolio des peintures colorées d’Alithia et des cartes d’anniversaire qu’elle dessinait pour sa mère. “Ma fille aurait voulu que toutes les personnes touchées soient fortes, qu’elles restent unies. C’est ce que nous essayons de faire”.

    Esmeralda Bravo, pour sa part, tient une photo de Nevaeh, sa petite-fille décédée. “Il n’y a pas d’explication”, dit-elle. “C’était une bonne petite fille, très timide et très jolie. (...) Avoir le soutien de la communauté compte beaucoup pour moi, mais je préférerais que ma petite fille soit ici à mes côtés”.

    Esmeralda Bravo avec une photo de sa petite-fille Nevaeh, tuée à l'école d'Uvalde le 24 mai 2022. Esmeralda Bravo avec une photo de sa petite-fille Nevaeh, tuée à l'école d'Uvalde le 24 mai 2022.

    “Mon petit amour vole maintenant haut dans le ciel avec les anges au dessus”, a écrit sur Facebook Angel Garza, dont la fille Amerie Jo venait juste de fêter son dixième anniversaire. “Je t’aime Amerie Jo”, a-t-il ajouté. “Je ne serai plus jamais heureux ou plus jamais comme avant”.

    Angel Garza a également témoigné à la télévision. “J’étais en train d’aider une petite fille couverte de sang des pieds à la tête. Elle était hystérique et me disait qu’il avaient tiré sur sa meilleure amie, qu’il l’avait tuée, qu’elle ne respirait plus”, raconte-t-il des larmes dans la voix. “J’ai demandé le nom et elle a dit ‘Amerie’”, poursuit-il avant se s’effondrer. “Comment pouvez-vous regarder à cette petite fille et lui tirer dessus? Oh mon bébé.”

    En hommage, les visages de 17 victimes et leurs noms sont en Une du New York Times ce jeudi 26 mai.

    Le tueur a d’abord tiré sur sa grand-mère

    Depuis la tuerie, des détails troublants n’ont cessé d’apparaître. Il aurait raconté le tir sur sa grand-mère de 66 ans, chez qui il vivait depuis quelques mois, puis son intention de se rendre dans une école à une jeune fille de 15 ans vivant en Allemagne avec qui il avait commencé à discuter sur Internet le 9 mai, selon CNN .

    Avant la tuerie, il l’aurait appelée alors qu’il était dans un magasin pour acheter l’arme du crime, un fusil AR-15, précise le New York Times . Jamais elle n’aurait cru qu’il était sérieux, ajoute-t-elle, culpabilisant de ne pas avoir prévenu les autorités plus tôt.

    Le tueur avait également annoncé sur Facebook son intention d’attaquer sa grand-mère laquelle, bien que grièvement blessée, a réussi à alerter la police. Il a ensuite publié un nouveau message pour dire qu’il l’avait fait. Puis, au moins 15 minutes avant le massacre, un troisième pour faire savoir que sa prochaine cible était une école. Il s’y est rendu vêtu d’un gilet pare-balles et d’un AR-15, version civile d’un fusil d’assaut militaire conçu pour faire le plus de victimes possible en un temps record.

    Les forces de l’ordre ont tenté de l’empêcher d’entrer dans l’école, mais après un échange de coups de feu, il est parvenu à se barricader dans une salle de classe. Outre les 21 morts, la tragédie a fait 17 blessés.

    Le jeune homme n’avait pas d’antécédents judiciaires chez les mineurs ou de problèmes psychologiques connus des services de santé locaux, avait précisé le gouverneur, le qualifiant pourtant de “dément”.

    Le fléau des fusillades dans les écoles

    Il s’agit d’une des pires tueries de ces dernières années aux États-Unis. Dans le pays, les fusillades en milieu scolaire sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu’à présent été impuissants à endiguer. Le débat sur la régulation des armes à feu dans le pays tourne pratiquement à vide, étant donné l’absence d’espoir d’une adoption par le Congrès d’une loi nationale ambitieuse sur la question.

    “Je suis triste et en colère contre notre gouvernement qui n’en fait pas assez pour limiter l’accès aux armes”, fustige Rosie Buantel, une habitante d’Uvalde, à la sortie de la messe mercredi. “Nous avons vécu cela trop de fois, et rien n’est fait”, assène cette quinquagénaire.

    Signe de la tension autour du sujet, la conférence de presse du gouverneur Greg Abbott, un républicain, a été interrompue par son opposant Beto O’Rourke , qui l’a accusé d’avoir sa part de “responsabilité”. “Vous dites que cela n’était pas prévisible, c’était complètement prévisible à partir du moment où vous avez décidé de ne rien faire”, a déclaré cette figure du parti démocrate au Texas.

    Le président Joe Biden a annoncé qu’il se rendrait dans cet État avec son épouse “dans les prochains jours”. La veille, il avait livré une allocution émue depuis la Maison Blanche, appelant à “transformer la douleur en action”. “Quand, pour l’amour de Dieu, allons-nous affronter le lobby des armes?”, avait-il lancé, se disant ”écœuré et fatigué” face à la litanie des fusillades en milieu scolaire.

    Un fusil AR-15 acheté pour ses 18 ans

    Le puissant lobby pro-armes, la NRA, s’est dédouané mercredi de toute responsabilité, dénonçant “l’acte d’un criminel isolé et dérangé”. “Je considère que cette personne était le mal absolu”, a déclaré pour sa part Greg Abbott, exprimant une position courante chez les républicains américains, à savoir que l’accès illimité aux armes n’est pas en cause dans l’épidémie de violence qui frappe le pays.

    Le jeune meurtrier, de nationalité américaine et qui avait abandonné l’école, s’était tout récemment acheté deux fusils d’assaut et 375 cartouches, juste après son 18e anniversaire.

    Le fusil AR-15, arme extrêmement létale, est funestement connu pour avoir déjà été utilisé dans d’autres fusillades aux lourds bilans, comme la tuerie en 2018 dans un lycée de Parkland en Floride , qui avait fait 17 morts, dont une majorité d’adolescents.

    Un ancien ami du tireur, Santos Valdez, a confié au Washington Post que Salvador Ramos avait été harcelé enfant à cause d’un défaut d’élocution, et qu’il s’était un jour entaillé le visage “juste pour s’amuser”.

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      Malgré la tuerie au Texas, Trump parlera au congrès du lobby pro-armes

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 26 May, 2022 - 05:29 · 1 minute

    Donald Trump, ici en mai 2022, va participer au congrès du lobby pro-armes NRA malgré la tuerie dans l'école d'Uvalde au Texas qui a fait 21 morts dont 19 enfants. Donald Trump, ici en mai 2022, va participer au congrès du lobby pro-armes NRA malgré la tuerie dans l'école d'Uvalde au Texas qui a fait 21 morts dont 19 enfants.

    ÉTATS-UNIS - L’ancien président Donald Trump a assuré mercredi 25 mai qu’il parlerait bien vendredi devant l’assemblée annuelle du puissant lobby pro-armes NRA au Texas , et ce malgré l’effroyable fusillade dans une école primaire de cet État américain.

    “L’Amérique a besoin de vraies solutions et de vrai leadership en cette période, pas de politiciens et de considérations partisanes”, a jugé le milliardaire républicain sur son réseau social, Truth Social .

    “Et c’est pourquoi je respecterai mon engagement de longue date de m’exprimer à la convention de la NRA au Texas”, a-t-il fait savoir, promettant “un discours important au peuple américain”.

    La NRA se dédouane après la fusillade à Ulvade

    L’ancien président s’affiche ainsi en opposition nette et délibérée à son successeur Joe Biden qui, ”écœuré et fatigué” par ces fusillades à répétition, a lancé mardi soir: “Quand, pour l’amour de Dieu, allons-nous affronter le lobby des armes?”

    Aux États-Unis, les fusillades sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu’à présent été impuissants à endiguer, incapables d’adopter la moindre loi nationale ambitieuse sur la question, notamment en raison du pouvoir de ces lobbys pro-armes.

    Dénonçant l’acte “d’un criminel isolé et dérangé”, la NRA s’est dédouanée mercredi de toute responsabilité dans la tuerie et a confirmé la tenue de sa grand-messe à Houston.

    Outre Donald Trump, le gouverneur du Texas Greg Abbott, ainsi que le sénateur de l’État Ted Cruz sont aussi invités à l’événement. Ils n’ont pas encore indiqué s’ils maintenaient leur présence. Selon CNBC , Le sénateur du Texas John Cornyn a annulé sa venue, tout comme le Représentant Dan Crenshaw.

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      Tuerie au Texas: Le coup de gueule de ce sénateur traduit l'impuissance politique des démocrates

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 25 May, 2022 - 10:27 · 4 minutes

    Chris Murphy, ici au Sénat en 2020, a fait de la lutte contre les armes l'un de ses principaux combats politiques. Chris Murphy, ici au Sénat en 2020, a fait de la lutte contre les armes l'un de ses principaux combats politiques.

    ÉTATS-UNIS - “Que faisons-nous?” Cette question, le sénateur démocrate Chris Murphy l’a répétée encore et encore sur le “floor” -l’hémicycle du Sénat à Washington-, ce mardi 24 mai. “Quelques jours après qu’un tireur soit entré dans un supermarché [à Buffalo] pour s’en prendre à des Afro-Américains, nous avons un autre Sandy Hook sur les mains.

    “Sandy Hook”, ce nom suscite encore l’effroi aux États-Unis. En décembre 2012, un déséquilibré de 20 ans, Adam Lanza , tue 20 enfants âgés de 6 et 7 ans scolarisés au sein de l’école primaire Sandy Hook, à Newport, au Connecticut. Depuis, Chris Murphy, élu de cet État, a fait de la régulation de la vente des armes à feu le combat de sa vie.

    “Plus de tueries de masse que de jours dans une année”

    Alors que l’histoire se répète à Uvalde, son émotion était forte face à ses collègues républicains. “Il y a plus de tueries de masse que de jours dans une année”, a lancé Chris Murphy, dépité. “Cela n’arrive que dans ce pays, et nulle part ailleurs. Dans aucun autre pays, les enfants vont à l’école en pensant qu’ils pourraient se faire tirer dessus [...]. Et c’est un choix si nous laissons cela se reproduire.”

    “Je suis ici pour supplier, pour littéralement supplier mes collègues: travaillons ensemble pour faire passer une loi afin que ceci ait moins de probabilité de se reproduire”, a ajouté l’élu. “Je sais que mes collègues républicains ne seront pas d’accord avec la totalité de ce que je proposerai, mais nous pouvons trouver un dénominateur commun, un endroit où nous pourrons trouver un accord.”

    Majorité réduite

    Car c’est bien le nœud du problème. Pour faire voter des lois encadrant la vente des armes à feu, les obstacles sont nombreux, à commencer par la nécessité d’une forte majorité au Congrès. Or la majorité démocrate au Sénat ne tient qu’à une voix et, sur cette question, une écrasante majorité des élus républicains sont de fervents défenseurs du 2e amendement de la Constitution américaine , qui prévoit que “le droit du peuple à détenir et porter des armes ne sera pas enfreint”.

    Leurs campagnes sont par ailleurs largement financées par le lobby des armes, la National Rifle Association (NRA), qui achète ainsi leur opposition à toute mesure restreignant l’achat d’armes. Après Sandy Hook, l’administration Obama avait ainsi échoué à faire adopter des textes visant à étendre les vérifications des antécédents et à encadrer les armes semi-automatiques.

    C’est la raison pour laquelle l’appel aux élus d’opposition a été passé au plus haut sommet de l’État. “Nous devons trouver le courage d’agir”, a plaidé la vice-présidente Kamala Harris, avant que Joe Biden ne demande à “tous les élus de ce pays” d’agir. Et de tacler “ceux qui empêchent ou repoussent ou bloquent des lois de bon sens sur les armes à feu”.

    Mais même dans l’éventualité, très improbable, d’une loi encadrant les armes, la Cour suprême veillerait à sa conformité avec le 2e amendement de la Constitution. Or, la Cour suprême remodelée par Donald Trump a fait de cette instance un repaire conservateur, comme le montre l’actuel débat sur l’avortement .

    “Complice”

    Dans l’hémicycle, l’autre sénateur du Connecticut, le démocrate Richard Blumenthal, a été beaucoup plus offensif à l’égard des élus républicains, accusant ses homologues d’être “complices” de ces tueries de masses. Si l’on ne pourra pas complètement éviter les tueries de masse, “réduire la violence par armes à feu demande une action”, a plaidé l’élu.

    “En agissant, nous cesserions enfin d’envoyer ce message silencieux d’approbation des tueurs [...] qui voient que les plus hauts responsables de ce pays ne font rien, tuerie après tuerie”, a tenté de convaincre Chris Murphy. “Que faisons-nous?”

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