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      Vladimir Poutine et la Seconde Guerre mondiale, une obsession au service du pouvoir

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 9 May, 2022 - 04:30 · 7 minutes

    Vladimir Poutine, ici le 27 avril 2022, réécrit l'histoire de la Seconde Guerre mondiale pour montrer la puissance de la Russie auprès de la population et du monde entier. Vladimir Poutine, ici le 27 avril 2022, réécrit l'histoire de la Seconde Guerre mondiale pour montrer la puissance de la Russie auprès de la population et du monde entier.

    RUSSIE - Des centaines de soldats, des blindés, des hélicoptères, et même l’“avion du jugement dernier” aussi appelé “avion de l’apocalypse”. Ce lundi 9 mai, la Russie célèbre comme chaque année le “Jour de la Victoire” de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie en 1945. L’occasion de déployer son arsenal militaire et faire une démonstration de force sur la place Rouge en pleine guerre contre l’Ukraine.

    La fin de la Grande guerre patriotique, comme est appelée la Seconde Guerre mondiale en Russie, est un événement extrêmement important dans l’histoire russe. Le président Vladimir Poutine n’y est pas pour rien. Quand Vladimir Poutine est arrivé au pouvoir en 1999, il s’est retrouvé face à un pays démoralisé. Les années 1990 ont été une période très chaotique politiquement et économiquement, il fallait trouver de nouveaux repères fédérateurs de la société”, rappelle Isabelle Facon, spécialiste des politiques de sécurité et de défense russes à la Fondation pour la Recherche Stratégique.

    Pour faire renaître un “sentiment national et réconcilier la population avec son passé, il a essayé de trouver des références positives. Il a saisi que la victoire sur l’Allemagne d’Hitler était un élément galvanisant pour la population, grâce à la mise en valeur du rôle de l’Union soviétique dans la libération de l’Europe du nazisme”. Cette date du 9 mai est même plus importante que celle du 12 juin, date officielle de la fête nationale qui célèbre l’indépendance de la Fédération de Russie.

    Comment le 9 mai est devenue une date clé

    Ça n’a pas toujours été le cas, rappelle Emilia Koustova, maîtresse de conférences en civilisation russe à l’université de Strasbourg: “Les premières années qui suivent la fin de la guerre, le régime stalinien puis Krouchtchev (leader soviétique de 1953 à 1964, NDLR ) font le choix de marginaliser cette célébration. Ils redoutent une concurrence et une contestation du pouvoir de la part de l’armée.” Un changement s’opère dans les années 1960 avec le “culte de la guerre” qui met en avant le “passé glorieux et le sacrifice nécessaire à la victoire”, pendant que la souffrance -27 millions de Soviétiques seraient morts entre 1941 et 1945- passe en arrière-plan, continue-t-elle.

    Le Jour de la Victoire le 9 mai 2021. Le Jour de la Victoire le 9 mai 2021.

    Avec l’ouverture des années 1980 grâce à la perestroïka, l’histoire est revue et met en avant des points plus tabous comme le destin prisonniers de guerre ou la collaboration avec le IIIe Reich. Mais les générations qui ont connu la guerre commencent à disparaître et la fin de l’URSS achève d’invisibiliser cette mémoire. Arrive Vladimir Poutine. Lui veut remettre l’histoire au centre de son discours. “Comme en 1945, la victoire sera à nous”, a-t-il répété ce dimanche encore. “Il y a toujours eu une instrumentalisation de la mémoire. Celle-ci est fragile et encore plus facile à manipuler quand les personnes qui ont vécu les événements ne sont plus là”, pointe Emilia Koustova.

    Le maître du Kremlin en a profité. Depuis 20 ans, de nombreuses initiatives sont prises pour inculquer une histoire officielle, oubliant par exemple les crimes de l’Armée rouge ou le pacte de non-agression germano-soviétique de 1939 qui délimitait des sphères d’influences entre l’Allemagne et l’Union soviétique. Cette nouvelle vision est relayée dans des expositions culturelles, dans les manuels scolaires, mais aussi dans la loi. “En 2014, un texte a été voté pour criminaliser la réhabilitation du nazisme. Sauf qu’il est très flou et permet de punir par des peines allant jusqu’à plusieurs années de prison tout propos qui s’écarte de la version officielle de la Seconde Guerre mondiale. Il réprimande aussi ’la diffusion d’informations sciemment fausses sur les activités de l’URSS pendant la Seconde Guerre mondiale”, détaille la maîtresse de conférences.

    “Une obsession personnelle”

    En 2020, Vladimir Poutine est allé encore plus loin. Le référendum lui permettant de rester au pouvoir en s’affranchissant de la limite des deux mandats consécutifs portait également sur un amendement de la Constitution. Celui-ci “proclame que la Fédération de Russie a pour obligation de protéger la vérité historique et interdit de ‘minimiser la signification de l’héroïsme du peuple qui défend la patrie’”, cite Emilia Koustova. Elle dénonce une loi “liberticide pour l’histoire, au signal très fort qui introduit une auto-censure”.

    En fait, Vladimir Poutine “resserre la vis progressivement” sur l’héritage de la Grande Guerre patriotique. “C’est une obsession personnelle, il se sent concerné par cette histoire et il est convaincu de ce qu’il dit. Il pense que la Russie a rempli une mission historique absolue, a sauvé le monde et gagné une bataille du bien contre le mal en 1945”, détaille-t-elle. Un sentiment désormais largement partagé dans la population au vu de la propagande active depuis plusieurs années.

    Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur à l’Institut Thomas Moore et auteur du Monde vu de Moscou (PUF, 2020), n’hésite pas non plus à parler d’obsession de Vladimir Poutine. “La mythification de la Grande Guerre patriotique est la clef de voûte de sa vue du monde. C’est une ‘religion séculière’ ou encore ‘une religion politique’ qui invite les Russes au sacrifice, les y prépare. Elle s’accompagne d’une forme d’idolâtrie de la puissance”, analyse-t-il.

    Redorer le blason de la Russie

    L’histoire de ce conflit tel qu’il est vu par Vladimir Poutine n’est pas seulement un message pour les Russes, mais aussi pour l’Occident, ajoute Isabelle Facon. “Elle est mobilisée pour redorer le blason du pays au niveau mondial, pour justifier sa revendication d’un statut de grande puissance et d’avoir une place à part entière dans le concert européen, en mettant en avant le rôle de l’URSS dans sa victoire contre le fascisme.” Avoir une voix au chapitre est d’autant plus important dans le contexte de fortes tensions avec les États-Unis, l’Europe, et l’Otan, notamment sur la question de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale. En 2019 par exemple, le Parlement européen a adopté une résolution mettant sur le même plan le nazisme et la dictature communiste, ce qui a provoqué l’ire de Moscou.

    Ce n’est donc pas un hasard si Vladimir Poutine a multiplié les références à la Shoah pour justifier “l’opération militaire spéciale” en Ukraine (le nom qu’il donne à la guerre), invoquant son désir de “dénazifier” le pays et sauver les peuples du Donbass victimes d’un “génocide”. Encore une fois cependant, il a une vision tronquée de la situation. “Le pouvoir russe instrumentalise à toute force le thème des forces néo-nazies (comme le bataillon Azov, NDLR) et d’extrême-droite en Ukraine, amplifiant leur importance, accusant le pouvoir ukrainien de complaisance à leur égard. Poutine sait que cela résonne fortement dans l’esprit de la population et, espère-t-il sans doute, ailleurs en Europe et dans le monde.”

    Le discours sur la présence supposée de “nazis” n’est pas né en 2022. Emilia Koustova l’a remarqué dès 2014 et le début de la guerre dans le Donbass et en Crimée. “À ce moment-là, cet argument a fait surface et le gouvernement russe a établi une analogie: il se représente comme étant l’Union soviétique de 1941 à 1945. Il dit ’nous serons dignes de nos grands-pères, nous endossons le même rôle historique: lutter contre les nazis et sauver le monde.”

    Outre la rhétorique, même sur le terrain, Jean-Sylvestre Mongrenier voit un autre parallèle avec la Seconde Guerre mondiale: “L’armée russe, comme l’armée soviétique auparavant, est une ‘super-artillerie’: son art de la guerre est un pur art de la destruction, il n’y a pas de savantes manœuvres. C’est ce qu’on voit par exemple à Marioupol ”, ville du sud-est de l’Ukraine. Sauf que cette fois, le succès n’est pas vraiment au rendez-vous.

    À voir également aussi sur le Huffpost: À quoi va ressembler la parade militaire du 9 mai à Moscou ?

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      Guerre en Ukraine: le G7 monte d'un cran contre Poutine

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 8 May, 2022 - 17:36 · 3 minutes

    Emmanuel Macron assiste à la réunion en visioconférence du G7 depuis l'Élysée, le 8 mai 2022. Emmanuel Macron assiste à la réunion en visioconférence du G7 depuis l'Élysée, le 8 mai 2022.

    GUERRE EN UKRAINE - Le Groupe des Sept a décidé de frapper durement la Russie avec de nouvelles sanctions à venir, notamment en visant le pétrole russe , lors d’une réunion en visioconférence ce dimanche 8 mai, à laquelle a participé le président ukrainien Volodymyr Zelensky .

    “Le G7 tout entier s’est engagé aujourd’hui à interdire ou supprimer progressivement les importations de pétrole russe”, a annoncé dimanche la Maison Blanche dans un communiqué. Une décision qui, selon l’exécutif américain, “va porter un coup dur à la principale artère irriguant l’économie de [Vladimir] Poutine et le priver des revenus dont il a besoin pour financer sa guerre” contre l’Ukraine.

    Le communiqué ne précise toutefois pas quels engagements exactement a pris chacun des membres du G7, à savoir l’Allemagne (qui en a la présidence cette année), le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon, et le Royaume-Uni.

    Nouvelle salve de sanctions américaines contre la Russie

    Le G7 tenait dimanche, en visioconférence, sa troisième réunion de l’année, avec la participation du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le choix de la date est hautement symbolique: les Européens commémorent le 8 mai la fin de la Seconde guerre mondiale en Europe. Cette réunion de dimanche se tient par ailleurs à la veille de la parade militaire du 9 mai en Russie, qui marque la victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie.

    Les Occidentaux font preuve jusqu’ici d’une très étroite coordination dans leurs annonces de sanctions contre la Russie, mais n’avancent pas au même rythme quand il s’agit de pétrole et de gaz russe.

    Les États-Unis, qui n’en étaient pas de grands consommateurs, ont d’ores et déjà interdit l’importation d’hydrocarbures russes. Les États membres de l’Union européenne, sous pression pour se joindre au mouvement, mais beaucoup plus dépendants de la Russie, continuaient dimanche à mener d’intenses tractations pour mettre en place un embargo sur le pétrole russe.

    Washington a par ailleurs annoncé dimanche dans un communiqué de la Maison Blanche une nouvelle salve de sanctions contre la Russie, autour de deux axes majeurs: les médias, et l’accès des entreprises et des grandes fortunes russes aux services de conseil et de comptabilité dont les Américains et les Britanniques sont les grands spécialistes mondiaux.

    Les États-Unis vont sanctionner les chaînes de télévision Pervy Kanal, Rossiïa-1, et NTV. Il sera interdit à toute entreprise américaine de les financer par de la publicité ou de leur vendre des équipements.

    “Aucune société américaine ne doit participer au financement de la propagande russe”, a dit un haut responsable de la Maison Blanche, qui a requis l’anonymat, en soulignant que ces médias étaient directement ou indirectement contrôlés par le Kremlin.

    Poutine accusé de couvrir la Russie “de honte”

    Autre axe d’attaque de Washington: interdire la prestation de services “d’audit, de management, de conseil, de marketing, tous les services utilisés pour faire fonctionner des entreprises multinationales, mais aussi potentiellement pour contourner les sanctions ou dissimuler des richesses mal acquises”, a dit la même source.

    Elle a souligné que si les Européens avaient les liens industriels les plus étroits avec la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni dominaient en revanche l’univers des services, au travers notamment des “Big Four”, les quatre géants mondiaux de l’audit et du conseil Deloitte, EY, KPMG et PwC.

    Washington a par ailleurs annoncé de nouvelles interdictions d’exportation de produits américains vers la Russie, sur toute une série de biens d’équipement allant des bulldozers aux systèmes de ventilation en passant par les chaudières.

    Les Etats-Unis ont enfin fait savoir dimanche qu’ils allaient imposer des restrictions de visa à 2600 personnalités russes et bélarusses, ainsi que prendre des sanctions contre des responsables des banques Sberbank et Gazprombank.

    En outre, aors que Vladimir Poutine s’apprête à célébrer lundi en grande pompe la victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie, ses actions en Ukraine “couvrent la Russie et les sacrifices historiques de son peuple de honte”, se sont indignés dimanche les pays du G7.

    À voir également sur le HuffPost : Au gala des correspondants à la Maison Blanche, la Russie et la guerre en Ukraine étaient sur toutes les lèvres

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      En pleine guerre en Ukraine, la démonstration de force de Poutine à Moscou

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 8 May, 2022 - 09:53 · 2 minutes

    RUSSIE - C’est une parade militaire chère aux Russes et à Poutine . Mais cette année, elle revêt une importance toute particulière. Pour le 77e anniversaire de la capitulation allemande , la Russie est à nouveau en guerre (même si Vladimir Poutine utilise le terme “d’opération militaire”), contre son pays voisin l’Ukraine.

    Alors à quoi ressemblera cette parade militaire dans la capitale Moscou et qui se déroulera dans 28 villes russes? La cérémonie a pour ambition d’exhiber toute la puissance militaire russe, à commencer par son armement. Au total, ce sont 460 avions qui seront mobilisés pour le 9 mai et on dénombre 2 400 armes différentes.

    Selon le ministère russe de la Défense, l’“avion de l’Apocalypse” , un Iliouchine Il-80 spécialement conçu pour permettre au président russe de continuer à piloter le pays depuis les airs en cas de guerre nucléaire, survolera la place Rouge.

    Plusieurs armes pouvant tirer des missiles nucléaires, comme le système balistique intercontinental Iars RS-24 et le système Iskander, de plus courte portée, défileront également.

    La guerre en Ukraine s’invite au défilé du 9 mai

    Cette année, si les chars et militaires russes défileront comme d’habitude sur l’emblématique place Rouge, les esprits seront en Ukraine, où Moscou mène depuis fin février une offensive qui a remis en question l’image de son armée.

    À la répétition, des parachutistes ayant participé à l’offensive en Ukraine ont défilé sur des blindés, et devraient donc être présents lors de la parade lundi, a noté l’agence d’État TASS.

    Nul doute que M. Poutine, qui doit prononcer un discours très attendu, voudra aussi faire oublier la perte du croiseur Moskva, son navire amiral en mer Noire , qui a sombré le mois dernier. Moscou affirme qu’il a coulé après un incendie accidentel, mais Kiev assure que sa défense côtière l’a envoyé par le fond.

    Le défilé militaire se tiendra aussi dans un contexte où de nombreux Russes redoutent une mobilisation générale en lien avec l’Ukraine, même si le Kremlin a démenti qu’une telle mesure était prévue.

    À voir également sur le HuffPost: Comment parler de la guerre en Ukraine aux enfants

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      Guerre en Ukraine: un yacht pouvant appartenir à Poutine immobilisé en Italie

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 7 May, 2022 - 08:35 · 2 minutes

    Un bateau de patrouille de la police financière italienne devant le méga yacht de plusieurs millions de dollars Un bateau de patrouille de la police financière italienne devant le méga yacht de plusieurs millions de dollars "Scheherazade", amarré au port toscan de Marina di Carrara, le 6 mai 2022, après la réinondation de son bassin.

    GUERRE EN UKRAINE - Un mystérieux méga-yacht d’une valeur estimée à environ 700 millions de dollars (soit 636 millions d’euros) dont le nom du propriétaire n’a pas été rendu public et qui semblait sur le départ, a été immobilisé en Italie ce vendredi 6 mai par les autorités du pays.

    L’enquête des autorités italiennes “a permis d’établir des liens significatifs, économiques et d’affaires, entre la personne qui possède officiellement le navire Shéhérazade et d’éminentes personnalités du gouvernement russe ” ainsi que des personnalités russes sanctionnées par l’Occident à la suite de l’ invasion de l’Ukraine , indique un communiqué du ministère italien de l’Economie et des Finances.

    Suite à cette enquête “le ministre de l’Economie et des Finances Daniele Franco a signé un décret d’immobilisation ” du navire, ajoute le communiqué. En cale sèche depuis plusieurs mois dans la région italienne de Toscane, le navire a été mis à l’eau et semblait prêt à partir, a constaté vendredi un photographe de l’AFP.

    Sorti des chantiers navals allemands Lürssen en 2020, le “Shéhérazade”, de 140 mètres de long, dispose de deux plateformes pour hélicoptère, une piscine, un cinéma et une batterie anti-drones, croient savoir les administrateurs du site SuperYachtFan, qui se présentent comme des journalistes d’investigation.

    La propriété de Vladimir Poutine?

    La grande question reste: à qui appartient le “Shéhérazade”? Un oligarque russe ou quelqu’un encore plus haut placé? Pour autant qu’il s’agisse d’un Russe... Le communiqué du ministère italien ne précise pas l’identité du propriétaire.

    L’équipe du dissident russe Alexeï Navalny attribue ce monstre des mers à Vladimir Poutine . Elle se fonde notamment sur une liste d’hommes d’équipage comportant plusieurs membres du FSO, le service fédéral russe de protection des personnalités. Faux, rétorque The Italian Sea Group qui s’est occupé dans son chantier de la maintenance du navire.

    “La propriété du ‘Shéhérazade’ ne peut être attribuée au président russe Vladimir Poutine”, a réagi dans un communiqué l’entreprise, qui dit s’appuyer sur “la documentation en sa possession et les résultats des vérifications menées par les autorités compétentes”.

    À voir également sur Le HuffPost: Ce yacht de luxe en construction va battre tous les records en 2024

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      La Russie affirme avoir simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 5 May, 2022 - 04:30 · 2 minutes

    Une répétition du défilé militaire du Jour de la Victoire, dans le centre de Moscou en Russie, le 4 mai 2022. Une répétition du défilé militaire du Jour de la Victoire, dans le centre de Moscou en Russie, le 4 mai 2022.

    RUSSIE - Moscou a affirmé ce mercredi 4 mai que son armée avait simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire dans l’enclave russe de Kaliningrad, alors que les forces russes poursuivent leurs offensives en Ukraine .

    Cette annonce intervient au 70e jour de l’intervention russe en Ukraine, qui a fait des milliers de morts et provoqué la plus importante crise des réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, avec plus de 13 millions de personnes déplacées.

    Après avoir envoyé des soldats en Ukraine fin février, le président russe Vladimir Poutine a proféré des menaces à peine voilées laissant entrevoir une volonté de déployer des armes nucléaires tactiques.

    Mercredi, lors de manœuvres militaires dans cette enclave de la mer Baltique située entre la Pologne et la Lituanie, deux pays membres de l’UE, la Russie a simulé des “lancements électroniques” de systèmes de missiles balistiques mobiles Iskander à capacité nucléaire, a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

    Les forces russes ont procédé à des frappes uniques et multiples sur des cibles qui simulaient des lanceurs de systèmes de missiles, des aérodromes, des infrastructures protégées, des équipements militaires et des postes de commandement d’un ennemi fictif, a précisé le communiqué.

    100 militaires mobilisés pour ces exercices

    Après avoir effectué les tirs ”électroniques”, les militaires ont effectué une manœuvre pour changer de position afin d’éviter “une éventuelle frappe en représailles”, selon le ministère de la Défense.

    Les unités de combat se sont également exercées à des “opérations dans des conditions de radiation et de contamination chimique”.

    Plus de 100 militaires ont participé à ces exercices.

    La Russie a placé ses forces nucléaires en état d’alerte peu après l’envoi de troupes en Ukraine le 24 février.

    Vladimir Poutine a mis en garde contre des représailles “rapides comme l’éclair” en cas d’intervention directe de l’Occident dans le conflit ukrainien.

    Selon des observateurs, ces derniers jours, la télévision d’État russe a tenté de rendre l’utilisation des armes nucléaires plus acceptable pour le public .

    “Depuis deux semaines, nous entendons à la télévision que les silos nucléaires devraient être ouverts”, a affirmé mardi Dimitri Muratov, rédacteur en chef d’un journal russe indépendant et lauréat du prix Nobel de la paix.

    À voir également sur Le HuffPost : Au gala de la presse à Washington, quelques vannes entre Biden et Trevor Noah, et beaucoup de Russie

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      Guerre en Ukraine: Poutine demande à Macron que l'Occident cesse de fournir des armes

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 3 May, 2022 - 14:48 · 2 minutes

    Après un mois de silence, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont de nouveau échangé par téléphone ce mardi 3 mai. Après un mois de silence, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont de nouveau échangé par téléphone ce mardi 3 mai.

    GUERRE EN UKRAINE - La ligne Paris-Moscou est de nouveau ouverte. À l’issue du nouvel échange téléphonique entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron , le président russe a déclaré ce mardi 3 mai que l’Occident devait arrêter de fournir des armes à l’Ukraine.

    “L’Occident pourrait aider à arrêter ces atrocités en exerçant une influence appropriée sur les autorités de Kiev, ainsi qu’en arrêtant la fourniture d’armes à l’Ukraine ”, a déclaré le président Poutine à son homologue français , selon un communiqué du Kremlin.

    Vladimir Poutine a accusé les forces ukrainiennes de commettre des crimes de guerre et l’Union européenne de les “ignorer”.

    Le président russe a ajouté que malgré “l’incohérence et le manque de préparation de Kiev pour un travail sérieux, la partie russe est toujours ouverte au dialogue” afin de trouver une issue au conflit.

    Le Kremlin renvoie la balle à Paris

    Le président russe a ajouté que malgré “l’incohérence et le manque de préparation de Kiev pour un travail sérieux, la partie russe est toujours ouverte au dialogue” afin de trouver une issue au conflit.

    Selon le Kremlin, Vladimir Poutine aurait aussi répondu aux préoccupations françaises sur la sécurité alimentaire mondiale, en argumentant que “la situation en la matière est compliquée principalement en raison des sanctions des pays occidentaux” contre la Russie .

    Pour l’heure, l’Élysée n’a pas encore communiqué sur la teneur de cet échange côté français.

    Les relations entre la France et la Russie se sont fortement tendues depuis le début de l’offensive militaire de Moscou en Ukraine, le 24 février, malgré de nombreux coups de fils entre les deux présidents (huit depuis le début de la guerre en Ukraine). Depuis les révélations de massacres de civils aux alentours de Kiev début avril, comme à Boutcha , la communication entre Paris et Moscou était au point mort.

    À voir également sur Le HuffPost: Amal Clooney interpelle les pays de l’ONU pour juger les crimes de guerre en Ukraine

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      Guerre en Ukraine: Macron et Poutine se reparlent après un mois de silence

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 3 May, 2022 - 09:51 · 2 minutes

    Volodymyr Zelensky, Angela Merkel, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, le 9 décembre 2019 à l’Élysée. Volodymyr Zelensky, Angela Merkel, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, le 9 décembre 2019 à l’Élysée.

    GUERRE EN UKRAINE - Après plus d’un mois sans contact, Emmanuel Macron et son homologue russe Vladimir Poutine vont se parler ce mardi 3 mai à partir de 12heures, a annoncé l’Élysée. Leur dernier échange datait du 29 mars, soit avant la réélection du président de la République.

    Cet appel intervient à la suite de la discussion téléphonique qu’a eue samedi Emmanuel Macron avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky , plus de deux mois après l’invasion de son pays par l’armée russe.

    Les présidents français et russe, qui s’étaient entretenus à de nombreuses reprises - près de 20 fois depuis décembre 2021 dont huit fois depuis le début de la guerre le 24 février -, n’ont pas échangé depuis la découverte du massacre de Boutcha début avril.

    Qualifiant d’“insoutenables” les images des nombreux cadavres découverts dans cette ville du nord-ouest de Kiev après le retrait de l’armée de Moscou, Emmanuel Macron avait affirmé que les autorités russes devraient “répondre de ces crimes”.

    Les échanges Macron-Poutine critiqués par la Pologne

    Quelques jours plus tôt, le 29 mars, il avait discuté avec son homologue russe de la mise en place d’une opération d’évacuation des habitants de la ville ukrainienne de Marioupol, assiégée par l’armée russe. À l’issue de l’échange, il avait indiqué que les conditions n’étaient “pas réunies”.

    Le 25 avril, Vladimir Poutine avait adressé ses félicitations à Emmanuel Macron réélu la veille, en lui souhaitant du “succès” pour son nouveau mandat et “une bonne santé”.

    Le président français a expliqué à plusieurs reprises avoir appelé l’homme fort du Kremlin avec l’assentiment préalable de Volodymyr Zelensky, qu’il était allé voir à Kiev après sa rencontre avec Vladimir Poutine à Moscou le 7 février pour tenter d’éviter l’invasion.

    Ces échanges, qui ont été critiqués par le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, ont permis à Emmanuel Macron “de rester au contact”, ce qui “n’est pas une preuve ni de complaisance, ni de faiblesse”, avait expliqué l’Elysée en mars.

    Samedi, au cours de son échange avec Volodymyr Zelensky, le président français a annoncé que la France allait “renforcer” l’envoi de matériel militaire à l’Ukraine ainsi que son aide humanitaire, qui s’élève jusqu’à présent à “plus de 615 tonnes d’équipement acheminés” dans ce pays.

    Le Premier ministre britannique Boris Johnson va s’adresser de son côté ce mardi par visioconférence au Parlement ukrainien, une première pour un dirigeant occidental depuis le début de l’invasion russe, et annoncer 300 millions de livres d’aides militaires supplémentaires à Kiev.

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