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      La ville de New York réintègre les chiens policiers-robots dystopiques

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 22 April, 2023 - 02:50 · 3 minutes

    Par C.J. Ciaramella.

    Le maire démocrate de New York , Eric Adams, a annoncé le retour de Digidog, le surnom donné par le NYPD à un robot télécommandé à quatre pattes, lors d’une conférence de presse organisée à Times Square, au cours de laquelle ont été présentés plusieurs nouveaux équipements de police .

    M. Adams a déclaré :

    « Digidog est sorti de la fourrière […] Digidog fait désormais partie de la trousse à outils que nous utilisons ».

    Regardez ces petits monstres en action :


    La police de New York accueille un nouveau membre dans ses rangs : un chien robot. L’appareil mobile robotique K-9 fait partie d’un certain nombre de déploiements technologiques que la ville considère cruciaux pour assurer sa sécurité.

    La police de New York a d’abord obtenu plusieurs robots de Boston Dynamics en 2020, affirmant qu’ils seraient inestimables lors de situations dangereuses comme par exemple des suspects barricadés et des alertes à la bombe. En 2016, la police de Dallas avait utilisé un robot armé d’une bombe pour neutraliser un suspect retranché dans un bâtiment.

    Le déploiement du robot à New York, notamment dans un ensemble de logements sociaux, a suscité une levée de boucliers de la part des défenseurs de la vie privée et des libertés civiles, inquiets du manque de supervision et de la possibilité d’une surveillance policière incontrôlée.

    Sous la pression, la ville a discrètement mis fin à son contrat avec Boston Dynamics en 2021.

    « C’est effrayant, aliénant et cela envoie un mauvais message aux New-Yorkais », a déclaré un porte-parole du maire de l’époque, Bill de Blasio .

    Mais Adams ne s’est jamais soucié d’être effrayant ou aliénant et les chiens sont donc de retour.

    M. Adams a déclaré mardi lors de la conférence de presse :

    « Je crois que la technologie est là, nous ne pouvons pas en avoir peur […] Quelques personnes bruyantes s’y sont opposées et nous avons fait un pas en arrière. Ce n’est pas ainsi que je fonctionne. Je cherche ce qui est le mieux pour la ville ».

    L’Union new-yorkaise pour les libertés civiles (New York Civil Liberties Union) a tweeté :

    « Le déploiement des Digidogs et des Robocops ne fait qu’exposer les New-Yorkais à un espionnage policier plus envahissant. »

    Albert Fox Cahn, directeur exécutif du Surveillance Technology Oversight Project (STOP), un groupe de surveillance, a déclaré dans un communiqué que la police de New York « transforme une mauvaise science-fiction en une police épouvantable ».

    Il a déclaré :

    « New York mérite une vraie sécurité, pas un robocop de pacotille […] Gaspiller l’argent public pour envahir la vie privée des New-Yorkais est un dangereux coup de force de la police. »

    STOP note que le mois dernier, l’inspecteur général de la police de New York a publié un rapport concluant que la police de la ville avait violé une loi de 2020 l’obligeant à divulguer sa technologie de surveillance.

    Selon le New York Times , deux de ces robots-chiens coûtent 750 000 dollars : mais ne vous inquiétez pas, la police de New York les paie avec des fonds de confiscation d’actifs.

    En vertu des lois sur la confiscation civile, la police peut saisir des biens soupçonnés d’être liés à une activité criminelle, même si les propriétaires ne sont pas inculpés. Par exemple, en 2016 une famille du Bronx a été menacée d’expulsion après que des agents de la police de New York ont saccagé leur appartement et saisi plus de 2000 dollars en espèces.

    Cependant, l’acquisition des chiens-robots ne serait pas l’utilisation la plus frivole des fonds de confiscation d’actifs de la ville de New York. En 2019, des documents publics ont révélé que l’ancien procureur de Manhattan, Cy Vance, avait dépensé en cinq années 250 000 dollars de fonds de confiscation pour des repas raffinés, des billets d’avion en première classe et des hôtels de luxe.

    Sur le web

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      États-Unis : Républicains et Démocrates adorent l’État Léviathan

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 15 March, 2023 - 04:10 · 6 minutes

    Dans les cercles libéraux américains, on dit souvent qu’il y a un « parti unique » ( uniparty ) au Congrès. En d’autres termes : il n’y a pas de différences majeures entre Démocrates et Républicains. Les deux sont partisans d’un gouvernement plus important.

    Les Démocrates ne s’en cachent pas, et la dernière proposition budgétaire de Joe Biden le confirme à nouveau. L’introduction du texte contient plusieurs énormités que les vérificateurs de « faits » auraient derechef débusquées si le président avait été de l’autre parti.

    Non, Biden n’a pas créé 12 millions d’emplois : en fait le taux d’emploi n’a même pas atteint son niveau d’avant la pandémie pour la population générale , les blancs et les Hispaniques, et il est à la baisse pour les Asiatiques . Du côté du taux de participation, il maintient des creux historiques de 46 ans pour la population générale, de 47 ans pour les blancs, de 15 ans pour les noirs et les Asiatiques, et 37 ans pour les Hispaniques.

    Une orgie de taxes et de dépenses

    Selon la Tax Foundation, le budget avance une hausse de taxes et d’impôts sans précédent de 4,7 billions (12 zéros) de dollars. Il est notamment proposé :

    • L’augmentation de l’impôt des sociétés à un niveau même plus élevé que la France (au 31 décembre 2021) et des taxes sur le forage. En incluant les impôts sur les gains en capital, c’est en moyenne 66 % des revenus qui sont taxés.
    • De réintroduire le palier d’imposition de 39,6 % diminué sous Trump. Ainsi, plusieurs États auront un taux combiné d’imposition dépassant les 50 %, largement au-dessus de la moyenne de l’OCDE.
    • Un impôt minimum de 25 % sur les « gains à venir » pour les milliardaires. Bref, même si le sale riche ne monnaie pas ses gains, il est sujet à un impôt.

    Mais gardez à l’esprit que les revenus projetés sont statiques . Surveillez la Tax Foundation, qui prédira sans doute sous peu une estimation des revenus dynamiques – qui tiennent compte des incitatifs. Car avec des impôts aussi étouffants, les incitations à investir se trouvent fortement diminuées.

    L’on pourrait (naïvement) croire qu’avec autant de revenus, le président se concentrerait sur la réduction du déficit – mot mentionné 10 fois dans le document de la Maison-Blanche. Mais comme c’est (presque) inévitablement le cas, le contraire va se produire.

    Voici comment Biden propose de dilapider tous ces fonds publics, à hauteur de 6,8 billions de dollars (calcul rapide : 2,1 billions de déficit) :

    • Il veut pelleter les problèmes de capitalisation des programmes sociaux (Medicare, Social Security) par en avant. Faire payer aux riches leur « juste part » (11 mentions mais jamais défini) repoussera la faillite de ces programmes de 25 ans. C’est à se demander comment ça se produira, considérant que les obligations desdits programmes dépassent les 57 billions.
    • Il veut augmenter le financement aux écoles pour, croit-il, aider les élèves défavorisés. Si jeter de l’argent à un problème réglait ce dernier, alors les écoles de Baltimore (21 000 dollars/étudiant) et Chicago (35 600dollars/étudiant) ne seraient pas dans les bas-fonds de l’alphabétisation.
    • Il veut « sauvegarder » le climat (11 mentions) en saupoudrant des fonds pour des énergies intermittentes et onéreuses afin de réduire la « pollution » du CO 2 et « créer » des emplois verts. Ne lui en déplaise, le nombre d’emplois dans le solaire et l’éolien révèle leur grande inefficacité par rapport à l’énergie produite .

    Finalement, pour satisfaire les extrémistes woke , on propose une foule de mesures pour favoriser l’équité – mot (et ses synonymes) mentionné plus de 100 fois . Par contre, on ne parle que deux fois du fentanyl , drogue qui tuerait près de 55 000 personnes par an.

    Envahir le Mexique ?

    Plusieurs Républicains, avec raison, sont consternés face à l’inaction causant autant que morts qu’un 11 septembre tous les 20 jours. Mais leurs « solutions » ne régleraient aucunement l’épidémie d’overdoses.

    Récemment, le sénateur Lindsey Graham, un faucon impénitent, a proposé de désigner les cartels de drogue mexicains comme organisation terroriste afin d’utiliser l’armée pour « régler » le problème.

    Cette proposition farfelue, déjà suggérée par Donald Trump, ne tient pas la route. Non seulement elle risque de fortement perturber le commerce avec le Mexique – des commentateurs conservateurs l’admettent à contrecœur – mais elle ne fera qu’empirer la situation.

    En effet, qui dit marché noir dit illégalité, et simplement s’attaquer aux distributeurs augmente logiquement le prix. De plus, l’illégalité est justement ce qui cause autant d’overdoses. Leur augmentation coïncide avec une diminution des prescriptions d’opiacés. Et comme la douleur aiguë des gens n’a pas changé, ces derniers se tournent vers des options non réglementées et souvent fatales.

    Une Amérique maternante

    Par ailleurs, les plus récents sondages montrent que Donald Trump est encore largement favori chez les Républicains pour 2024. Il est donc important de s’intéresser à ses propositions, aussi farfelues soient-elles.

    Parmi elles , on trouve la construction de « villes de liberté » sur les terres fédérales, un soutien à la création de voitures volantes, l’embellissement des villes et des primes à la naissance. Et comme trop souvent, Trump n’explique pas comment financer ces projets grandioses et futiles.

    Futiles parce que les politiques natalistes sont souvent inefficaces et onéreuses. Une diminution de l’emprise du gouvernement sur nos vies, notamment pour le logement , aurait le double avantage d’aider les ménages et de ne rien coûter. Idem pour l’embellissement des villes : plusieurs sont devenues laides à cause de politiques centralisées, notamment l’urbanisme fonctionnel qui a mis du béton partout. C’est ce qui a donné le bunker à Québec, l’autoroute métropolitaine à Montréal et tous ces HLM en banlieue des grandes villes françaises.

    Quant à la proposition de construire des villes sur les terres fédérales, elle cache une idée qui a pourtant du bon . En effet, le gouvernement fédéral « détient » une quantité incroyable de terres, particulièrement à l’ouest du Mississippi – souvent la majorité des terres des États qui s’y trouvent.  Autoriser les États à les utiliser permettrait certainement aux entrepreneurs de mieux y investir et créer plus de richesses. Mais vouloir y créer des villes « libres » est non seulement un pied-de-nez enfantin aux Démocrates, mais ne vaut pas mieux que les villes-fantôme chinoises , construites sans que la demande ne soit au rendez-vous.

    Bref, ne vous demandez pas pourquoi un cynisme aussi fort émane de chez l’oncle Sam. Les deux principaux partis n’ont d’yeux que pour l’augmentation des programmes gouvernementaux qui leur conviennent. Aucun ne veut vraiment diminuer les dépenses nettes ou réformer en profondeur les arnaques pyramidales que sont Medicare et Social Security.

    Si la récente faillite d’une banque de la Silicon Valley est représentative de la situation économique actuelle, alors attendez-vous à une répétition de 2008 avec des secours financiers et une inflation encore plus forte.

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      Guerre culturelle : la droite américaine tentée par un « divorce national »

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 24 February, 2023 - 04:10 · 8 minutes

    « Nous avons besoin d’un divorce national.

    Nous devons séparer les États rouges des États bleus 1 et réduire le gouvernement fédéral.

    Tous ceux à qui je parle disent ça.

    Depuis les questions de culture woke malades et dégoûtantes qu’on nous enfonce dans la gorge jusqu’à la politique traîtresse des Démocrates « America Last », nous sommes finis. »

    Ce tweet publié lundi par la sulfureuse élue républicaine tendance Trump Marjorie Taylor Greene a fait le tour de la twittosphère politique américaine, suscitant stupéfaction et indignation, à droite comme à gauche. Pour Robert Garcia, également élu au Congrès sous l’étiquette Démocrate, cet appel à la sécession fait de Me Greene une traîtresse et une insurgée.

    De son côté l’élue républicaine Liz Cheney dénonce un manque de loyauté : « Vous avez prêté le serment de soutenir et de défendre la Constitution. La sécession est inconstitutionnelle. Aucun membre du Congrès ne devrait prôner la sécession, Marjorie. »

    Pour Luc Laliberté du Journal du Québec , le tweet est dangereux et irresponsable : « […] qu’une élue propose ce « divorce », le jour même où on honore les présidents américains ( Presidents’s day ), marque une radicalisation déjà perceptible lors de la contestation des résultats de l’élection 2020 et de l’assaut sur le Capitole le 6 janvier 2021. »

    La polarisation politique mine le débat public américain et la surenchère aux radicalités vient autant de la droite que de la gauche.

    Selon une analyse du Pew Research Center de 2022, le fossé idéologique qui s’est creusé entre la droite et la gauche aux États-Unis n’a jamais été aussi profond depuis 50 ans : « Les Démocrates étant devenus plus progressistes au fil du temps et les Républicains beaucoup plus conservateurs, le « milieu » – où les Républicains modérés à libéraux pouvaient parfois trouver un terrain d’entente avec les Démocrates modérés à conservateurs sur des questions litigieuses – a disparu. »

    Une crise de régime

    Pour E. J. Dionne Jr , de cette intensification de la guerre culturelle, qu’il attribue à la radicalisation du mouvement conservateur depuis les années 1950, découle une crise de régime.

    L’aiguillon anti- establishment d’une partie de la droite aurait enfermé le Parti républicain dans une logique d’opposition systématique débouchant sur l’affaiblissement du travail parlementaire, nécessairement bipartisan.

    Seulement, cette logique d’obstruction systématique s’est également retrouvée avec l’élection de Donald Trump en 2016, cette fois-ci de la part d’un establishment politico-médiatique progressiste prêt à tout pour discréditer le leader populiste. Pire encore, le discours sécessionniste réprouvé aujourd’hui était célébré dans les colonnes des médias de gauche les plus en vue.

    On pouvait lire par exemple dans The New Republic en 2017 une apologie du « Bluexit », c’est-à-dire une déclaration d’indépendance de l’Amérique de Trump :

    « Vous voulez organiser la nation autour de votre principe cher des droits des États – l’idée que presque tout, sauf l’armée américaine, la monnaie fiduciaire et l’hymne national, devrait être décidé au niveau local ? Très bien. Nous ne ferons pas officiellement sécession, au sens où l’entend la guerre de Sécession. Nous ferons toujours partie des États-Unis, au moins sur le papier. Mais nous tournerons le dos au gouvernement fédéral de toutes les manières possibles, comme vous nous y incitez depuis des années, et nous consacrerons nos ressources durement gagnées à la construction de nos propres villes et États. »

    Dans le Daily Beast Bonnie Kristian rappelle également qu’un sondage de 2021 relevait qu’environ quatre électeurs de Joe Biden sur dix étaient d’accord avec ceux de Donald Trump pour dire que les États rouges ou bleus devraient partir, et près d’un tiers ont déclaré l’année dernière que leur État se porterait aussi bien ou mieux en dehors de l’Union.

    Les esprits ne cessent donc de s’échauffer, et on connaît tous la suite de l’histoire tragicomique : Joe Biden est élu dans un climat que guerre civile au sein d’un Capitol Hill submergé par des trumpistes persuadés d’avoir été floués.

    Pessimisme radical à droite

    Après la défaite retentissante de Donald Trump, une partie de la droite américaine a adopté un ton pessimiste radical sur l’avenir de l’Amérique. Cela s’est traduit par un engouement à sa marge pour les stratégies de sortie d’une société jugée sous domination totale des élites progressistes de Big Tech ou encore de l’idéologie « globaliste ».

    En cela, le discours sur la partition du pays fait partie d’une galaxie d’autres discours droitiers sur l’exit, comme l’explique James Pogue dans un article récent de Vanity Fair :

    « Des survivalistes riches et bien connectés, ainsi que des habitants de l’arrière-pays, se sont déplacés vers l’ouest, beaucoup d’entre eux étant au moins indirectement impliqués dans le domaine de pensée en ligne connu sous le nom de droite dissidente. Des cadres de la technologie et des investisseurs en cryptomonnaies créent des groupes secrets pour aider les gens à « sortir » (exit) – un terme qui a pris une signification presque mystique dans certains cercles récemment – de notre société libérale, de nos vies dominées par la technologie et de notre système fragile. Et il y a des plans plus ambitieux pour des mouvements sécessionnistes entiers utilisant la cryptographie et des organisations autonomes décentralisées pour construire des mini sociétés entières, souvent sur le modèle de ce que Balaji Srinivasan, l’ancien associé d’Andreessen Horowitz, appelle un État réseau. »

    Décentraliser et dématérialiser jusqu’à la partition pour protéger les libertés individuelles, faire vivre de nouveaux micro-États pour contrebalancer la puissance d’un État fédéral jugé aliénant, tous les chemins de la droite américaine ramènent donc à une idée libertarienne ancienne, celle de la sécession-libération.

    La sécession libertarienne

    Le Parti libertarien s’est emparé du débat sur le divorce national pour rappeler que selon lui, la sécession comme droit opposable à un gouvernement tyrannique est directement inspirée de la déclaration d’indépendance des États-Unis.

    Pour ces défenseurs américains intransigeants de la liberté individuelle, les États fédérés peuvent tout à fait reprendre leur indépendance du gouvernement fédéral, si celui-ci n’assure plus les buts que l’Union se proposait de défendre, à savoir les droits naturels « à la vie, à la liberté, et à la poursuite du bonheur », pour reprendre les termes mêmes de la déclaration.

    Murray Rothbard (1926-1995), le théoricien anarchocapitaliste qui inspire directement l’actuelle direction du parti, va plus loin encore.

    Dans un texte publié dans un ouvrage collectif de 1998 intitulé Secession, State and Liberty (sous la direction de David Gordon), il explique que chaque groupe ou chaque nationalité devrait avoir le droit de se séparer de n’importe quel État-nation ou de joindre n’importe quel autre s’il accepte :

    « Un des buts des libertariens devrait être de transformer tous les États-nations en entités nationales dont les liens peuvent être qualifiés de juste, dans le même sens que la propriété privée peut être qualifiée de juste, ce qui revient à décomposer les États-nations coercitifs pour en faire d’authentiques nations, c’est-à-dire des nations consenties ».

    En résumé la sécession est d’abord individuelle, c’est une mesure protectrice des droits, et elle consacre la liberté de choisir ses loyautés sociales et politiques.

    Les défenseurs libertariens de la sécession aujourd’hui se veulent rassurants. Leur idéal n’est pas de provoquer la guerre civile mais au contraire de la prévenir. La séparation est une réponse pacifique à une Union qui enchaîne ensemble des populations qui ne se supportent plus.

    Reste à savoir si à l’extrême droite, les différentes sectes apocalyptiques, milices antigouvernementales, groupes suprémacistes et à gauche, les fédéralistes, c’est-à-dire les nationalistes les plus lincolniens pourront se satisfaire d’un simple divorce par consentement mutuel… Marjorie Taylor Greene ne nous le dit pas.

    1. Le rouge renvoie aux États gouvernés par les Républicains, le bleu aux Démocrates.
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      Des libertariens manifestent contre la guerre en Ukraine à Washington

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 21 February, 2023 - 03:50 · 4 minutes

    « No NATO, No war ! » « End The Fed ! » « Free Julian Assange ! » Voilà ce que criaient les quelques milliers de manifestants pacifistes massés au Lincoln Memorial à Washington ce dimanche pour protester contre la guerre en Ukraine .

    Sous la bannière « Rage Against The War Machine », la mobilisation prétendait dépasser les clivages partisans pour dénoncer l’implication du gouvernement américain dans une guerre par procuration coûteuse en hommes, en fonds publics et poussant l’Occident tout entier vers la troisième guerre mondiale.

    Alors que Joe Biden en visite à Kiev promet une rallonge de 500 millions aux Ukrainiens, les rares opposants se font entendre devant le capitole.

    Pas un penny pour la guerre

    Le message était simple, pas un penny de plus pour la guerre en Ukraine : « Les Démocrates et les Républicains ont armé l’Ukraine avec des dizaines de milliards de dollars en armes et en aide militaire. La guerre a tué des dizaines de milliers de personnes, en a déplacé des millions, et nous pousse vers une troisième guerre nucléaire. Arrêtez de financer la guerre. »

    De fait, ce sont deux petits partis, l’un libéral, l’autre d’extrême gauche, qui se sont entendus pour fédérer la colère contre une politique étrangère jugée capturée par les néoconservateurs. Le parti libertarien s’est associé au Movement for a People’s Party en invitant des personnalités aussi diverses que Tulsi Gabbard, Jill Stein ou encore Jimmy Dore pour soutenir le retrait américain du conflit.

    Ron Paul , figure tutélaire du mouvement libertarien américain, a également pris la parole. Au plus grand plaisir de ses partisans, il a réaffirmé sa solution miracle pour en terminer avec toutes les guerres américaines, présentes et à venir : « end the fed ! », Fermez la Fed, la banque centrale américaine et revenez à l’étalon or.

    Une opposition de longue date à la guerre

    Ce n’est pas la première fois que des libertariens s’associent avec la gauche radicale pour protester contre la guerre. Au moment de l’intervention américaine dans les Balkans en 1995 se crée le site anti-interventionniste Antiwar.com. Sous le patronage du paléolibertarien Justin Raimondo , des personnalités de tout bord politique vont se rencontrer et s’associer pour condamner « l’impérialisme » américain. De Pat Buchanan à Noam Chomsky, tout le monde est le bienvenu quand il s’agit de s’opposer à la guerre.

    Tous les libertariens ne partagent pas l’initiative de la coalition antiguerre, loin de là.

    Pour certains, la naïveté des libertariens joue en faveur du Kremlin et de ses agents d’influence, qui veulent au même titre que les pacifistes la diminution des crédits américains dans la guerre. Certaines organisations d’obédience libertarienne ont en conséquence fait le choix inverse de celui du Parti libertarien, soutenant l’effort de guerre et l’aide aux réfugiés chassés par le conflit.

    On a vu lors de la manifestation contre la guerre, certes des pacifistes, des conservateurs et des anarchistes, mais aussi des poutinistes authentiques ou des nostalgiques de l’URSS (parfois les deux).

    Ces images désastreuses pour la communication du parti ont alimenté des critiques qui déjà s’alarmaient de la droitisation du parti libertarien opéré lors des dernières élections internes .

    Pour d’autres, le Parti libertarien inverse les rôles et de fait reprend la propagande russe à son compte : ce ne sont pas les USA ou l’Occident qui ont agressé la Russie, mais la Russie qui a envoyé ses chars contre l’Ukraine et qui se défend avec l’aide de l’Amérique et de l’Union européenne.

    Sur la crise ukrainienne comme sur la crise covid, le mouvement libertarien américain apparaît donc plus divisé que jamais, y compris sur ses principes fondamentaux.

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      Joe Biden : un discours populiste de gauche sur l’état d’une Union divisée

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 17 February, 2023 - 03:35 · 7 minutes

    Par Jérôme Viala-Gaudefroy .

    Moment phare de la vie politique américaine, le discours sur l’état de l’Union du président des États-Unis a eu lieu le 7 février dernier : une des rares occasions où les trois branches du gouvernement sont réunies. Le président y fait le bilan de son action et présente son programme à venir en direct, devant des dizaines de millions de téléspectateurs et quelques invités triés sur le volet.

    Cet événement instauré en 1790 est devenu au fil du temps un véritable spectacle politique fait de faste et de formalisme cérémoniel, ponctué d’applaudissements et de standing ovations , plus particulièrement depuis que Ronald Reagan a instauré la tradition d’inviter des personnes à la tribune. Il s’agit souvent de citoyens ordinaires, honorés dans le discours pour leur héroïsme ou parce qu’ils incarnent les valeurs exceptionnelles de l’Amérique… ou encore, plus pragmatiquement, un aspect de la politique du président. Le jeu consiste à faire applaudir , voire ovationner par les membres du Congrès, y compris ceux du parti adverse, ces héros et la politique qu’ils illustrent.

    La présence particulièrement émouvante de la mère de Tyre Nichols , ce jeune Noir battu à mort par des policiers le 7 janvier dernier, auquel l’ensemble des élus ont rendu hommage a ainsi été l’occasion pour Joe Biden de demander au Congrès d’adopter sa proposition de loi sur la réforme de la police .

    Une Union divisée

    À travers ce discours qui découle d’un devoir constitutionnel du président d’informer le Congrès de « l’état de l’Union » ( Article II, Section 3 ), il s’agit aussi de démontrer au peuple que la nation est unie. Joe Biden conclut son intervention en réaffirmant sa croyance dans l’exceptionnalisme américain et en proclamant que l’union de la nation est forte « parce que le peuple est fort ». Pourtant, le spectacle qui a été donné ce 7 février a plutôt été celui de la division.

    Le président avait bien commencé son discours sur une note unitaire en félicitant ses adversaires élus au Congrès, y compris le nouveau président républicain de la Chambre, Kevin McCarthy , et en insistant sur le fait que les législateurs démocrates et républicains devaient travailler ensemble à l’élaboration des textes de loi.

    Mais la question du relèvement du plafond de la dette fédérale , qui doit être voté par le Congrès d’ici juin afin de pouvoir payer la dette sur les marchés financiers, a déclenché les hostilités. Les Républicains les plus radicaux ont en effet conditionné leur vote à des baisses massives de dépenses publiques, y compris sociales.

    Joe Biden a accusé cette frange du parti républicain de procéder à une forme de chantage et même de vouloir signer l’arrêt de mort des très populaires programmes de santé des seniors ( Medicare ) et d’assurance retraite (Social Security). Le président était manifestement prêt à une réaction de l’opposition. Celle-ci ne s’est pas fait attendre. Les plus radicaux des élus républicains n’ont pas hésité à invectiver et à huer le chef de l’État, l’élue extrémiste de Géorgie Marjorie Taylor Greene se signalant particulièrement en criant « Vous mentez, vous êtes un menteur ! ».

    Improvisant, le président note alors ironiquement que puisque Greene affirme qu’il ment lorsqu’il dit que les Républicains veulent enterrer les programmes sociaux… c’est donc que ces derniers ne souhaitent pas les remettre en cause ! « On a l’air d’accord, on n’y touche pas ? On a l’unanimité alors ! », dit-il malicieusement, invitant l’assemblée à se lever pour les seniors, forçant ainsi de nombreux élus républicains à se joindre aux applaudissements.

    Nationalisme économique et populisme de gauche

    Au-delà de cette joute inhabituelle entre un président et le parti adverse, le discours de Joe Biden marque aussi la consécration d’une véritable rupture idéologique avec l’enthousiasme pour le libre-échange et la mondialisation que les deux partis ont eu en commun au cours des quarante dernières années. Prônant un véritable nationalisme économique, le président démocrate reprend le slogan de son administration, « Buy American » qui fait écho au « America First » de Donald Trump en 2016.

    Rien de surprenant pour un président qui a maintenu certaines des barrières douanières mises en place par son prédécesseur ; et signé des lois mettant fin à l’externalisation, relancé la fabrication industrielle intérieure et de nouvelles dépenses d’infrastructure et officialisé une concurrence franche avec la Chine, à travers notamment la loi CHIPS sur les semi-conducteurs ou celle sur la réduction de l’inflation, perçues d’ailleurs en Europe comme du protectionnisme .

    Autre similitude avec Trump : Biden se veut le défenseur des oubliés qu’il oppose à une élite, non pas culturelle comme le font les Républicains, mais économique.

    Il dénonce ainsi les entreprises qui « facturent trop cher » et qui « arnaquent » les petites gens, du « Big Pharma » au « Big Tech » en passant par les sociétés de cartes de crédit et les compagnies aériennes, sans oublier les milliardaires qui ne paient pas leur juste part d’impôts. Il demande alors au Congrès de voter davantage de lois de réglementation ( Junk Fee Prevention Act ) et de réformer les impôts, autant de mesures que ne votera jamais la majorité républicaine qui défend la déréglementation et les baisses d’impôts. Comme l’a bien résumé un chroniqueur du New York Times , le message de Biden est finalement de dire : « Ce que Trump a promis, moi, je le fais . »

    Un discours de campagne ?

    Les dossiers de politique étrangère, comme l’Ukraine ou la Chine, qui occupent pourtant une bonne partie de l’agenda du président, ont été très rapidement survolés, Joe Biden choisissant de se concentrer sur les questions intérieures et économiques du quotidien qui préoccupent davantage les électeurs. Son objectif semble être la reconquête des classes moyennes populaires blanches et des cols bleus , dont une bonne partie a délaissé les Démocrates pour Donald Trump .

    Dans un contexte inflationniste peu favorable, le président souligne qu’il est en train de « reconstruire la classe moyenne », qui n’est plus majoritaire dans le pays .

    Il met également en avant un taux de chômage au plus bas depuis 50 ans , y compris pour les travailleurs noirs et hispaniques, ainsi que des créations d’emplois dans l’industrie manufacturière « dans tout le pays », « pas seulement sur la côte mais aussi au milieu du pays ». Au-delà des chiffres, il souligne la nécessité de « retrouver la fierté de ce que l’on fait. »

    C’est, par exemple, la fierté du travail d’une monteuse de charpentes métalliques, qu’il fait applaudir. Le retour de la fierté résonne comme une réponse au slogan de Trump de redonner sa grandeur à l’Amérique. L’un des leitmotivs du discours est qu’il faut « finir le travail », une expression répétée une douzaine de fois.

    Quant aux sujets de société comme l’avortement ou le contrôle des armes, ils sont brièvement mentionnés mais le président ne s’étend pas.

    Un avant-goût de 2024 ?

    Côté républicain, la réponse officielle a été donnée par l’ancienne porte-parole de Donald Trump à la Maison Blanche, Sarah Sanders . Elle a renchéri sur les thèmes de la guerre culturelle, comme le wokisme ou la transidentité, que les Démocrates et l’administration Biden voudraient soi-disant imposer. Selon elle, la confrontation n’a plus lieu entre la gauche et la droite, mais entre « la normalité et la folie. »

    Cela pourrait faire sourire venant d’un parti dont une majorité d’élus ont fait campagne en relayant la théorie du « Grand Mensonge » et dont le visage le plus médiatisé lors du discours sur l’état de l’Union a été celui de la conspirationniste notoire Marjorie Taylor Greene. C’est un positionnement qui peut plaire à la base la plus radicalisée mais qui aura du mal à convaincre l’ensemble de la population dans une élection générale, car les primaires se jouent aux extrêmes , les élections générales, elles, se décident souvent au centre, comme on l’a vu aux midterms de 2022 .

    Quant à Joe Biden, qui ne s’est pas encore officiellement déclaré candidat pour 2024, il a l’une des cotes de popularité les plus basses de l’histoire récente (42 %). Même dans son camp, 75 % des électeurs démocrates ne souhaitent pas qu’il se présente à nouveau , notamment en raison de son âge. Sa chance, c’est que Donald Trump – qui, lui, a déjà officialisé sa candidature – est encore plus impopulaire . Sa seule voie vers la réélection est d’apparaître comme une figure rassurante face à une radicalité inquiétante, mais c’est une longue route pleine d’embûches. The Conversation

    Jérôme Viala-Gaudefroy , Assistant lecturer, CY Cergy Paris Université

    Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’ article original .

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      Les riches ne contrôlent pas tout aux États-Unis

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 10 February, 2023 - 04:00 · 4 minutes

    Chaque jour, les médias publient des articles et des reportages sur les puissants groupes de pression qui influencent la politique, voire dictent aux gouvernements les lois qu’ils doivent adopter. La lutte entre des francs-tireurs (les bons), qui découvrent de sinistres conspirations initiées par de puissantes sociétés (les méchants), qui sont souvent les marionnettistes capitalistes de politiciens corrompus, est un trope hollywoodien courant.

    Dans les campagnes électorales américaines, il est largement admis que si vous voulez devenir président, vous n’y parviendrez que si vous pouvez collecter des milliards de dollars de dons – auprès de Wall Street, des puissantes sociétés pharmaceutiques et de défense, du lobby des armes, des très grands syndicats et d’autres groupes d’intérêts particuliers.

    Et ce n’est pas tout : Les détracteurs de l' » inégalité sociale » affirment que le problème s’aggrave, qu’avec l’augmentation des inégalités, l’influence exercée par les riches sur la politique s’accroît. Noam Chomsky écrit que « la véritable concentration du pouvoir se trouve dans une fraction de 1 % » de la population : « Ils obtiennent exactement ce qu’ils veulent, parce qu’en gros, ils dirigent tout. »

    Mais si l’argent seul achetait le pouvoir politique, Donald Trump ne serait jamais devenu le candidat républicain à la présidence des États-Unis en 2016. Cet honneur serait plus probablement revenu à Jeb Bush, qui a pu récolter beaucoup plus de dons politiques. Même Benjamin I. Page et Martin Gilens, politologues et deux des plus éminents partisans de la thèse selon laquelle la politique américaine est déterminée par les riches, concèdent que la plupart des gros contributeurs – et la plupart des penseurs et titulaires de fonctions républicaines – ont soutenu d’autres candidats. Et : « Les positions de Trump allaient directement à l’encontre des opinions des riches donateurs et des Américains aisés en général. »

    En outre, si l’argent déterminait les résultats politiques, Trump n’aurait pas remporté l’élection de 2016. Clinton et ses alliés, y compris ses comités conjoints avec le Parti démocrate et les super PAC qui l’ont soutenue, ont collecté plus de 1,2 milliard de dollars pour l’ensemble du cycle, selon la Commission électorale fédérale. Trump et ses alliés ont collecté environ 600 millions de dollars. Pas un seul PDG du Fortune 100 n’a fait de don à la campagne électorale de Trump en septembre 2016.

    Si l’argent seul pouvait acheter le pouvoir politique, alors Joe Biden ne serait pas non plus devenu président. La Maison-Blanche serait peut-être revenue à Michael Bloomberg, qui, au moment de sa candidature démocrate, était le huitième homme le plus riche du monde, avec une valeur de 61,9 milliards de dollars selon Forbes. Selon toute vraisemblance, Bloomberg a dépensé plus de son propre argent (et l’a dépensé plus rapidement) pour sa campagne électorale que tout autre candidat de l’histoire, à savoir 1 milliard de dollars en un peu plus de trois mois. Bloomberg a financé lui-même sa campagne et n’a accepté aucun don.

    Bloomberg est loin d’être le seul candidat dont la richesse ne l’a pas aidé à réaliser ses ambitions politiques. En 2020, le gestionnaire de fonds spéculatifs milliardaire Tom Steyer a dépensé 200 millions de dollars de sa propre fortune et n’a pas obtenu un seul délégué. Lors des primaires du parti républicain de 2008, Mitt Romney a dépensé plus de deux fois plus que John McCain – dont une grande partie était constituée de son propre argent – mais il s’est retiré de la course en février et McCain a obtenu la nomination républicaine.

    Les frères Koch ont toujours été dépeints par les détracteurs du capitalisme comme les pro-capitalistes les plus dangereux de la planète, mais David Koch a appris à quel point il est difficile de transformer l’argent en pouvoir politique en 1980, lorsqu’il était l’un des principaux soutiens du parti libertarien et qu’il s’est présenté comme candidat à la vice-présidence : il n’a obtenu que 1 % des voix.

    Dans son livre intitulé Unequal Democracy, Larry M. Bartels critique l’inégalité et l’influence des riches aux États-Unis. Il a examiné l’effet estimé de l’inégalité des dépenses de campagne dans 16 élections présidentielles américaines entre 1952 et 2012, et a conclu que les candidats républicains ont dépensé plus que leurs adversaires démocrates dans 13 de ces élections. Mais dans deux élections seulement, à savoir celle de Richard Nixon en 1968 et celle de George W. Bush en 2000, Bartels conclut que les candidats républicains ont remporté des élections serrées qu’ils auraient très probablement perdues s’ils n’avaient pas pu dépenser plus que leurs adversaires démocrates.

    De nombreuses recherches ont été menées sur la relation entre la richesse des membres du Congrès américain et leur comportement électoral. Martin Gilens, qui critique généralement l’influence des riches sur la politique américaine, concède sur cette question qu’il n’existe aucune preuve d’un lien entre leur richesse et les décisions politiques prises par les membres du Congrès ou de la Chambre des représentants : « …les différences substantielles existantes en matière de statut économique parmi les membres du Congrès ne sont pas liées aux grandes tendances de vote sur la politique économique. »

    Le sociologue et historien Rainer Zitelmann est l’auteur de « In Defense of Capitalism « , qui sera publié en mars.

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      États-Unis : le sabotage de l’éducation

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 31 January, 2023 - 03:50 · 4 minutes

    Jamais le choix scolaire n’aura été si important.

    Ce n’est un secret pour personne : l’école publique moderne est basée sur le modèle prussien du XIX e siècle. Elle avait pour but de former en masse des citoyens dociles. C’est d’ailleurs de là que vient l’expression anglo-saxonne Toe the line : c’était tellement strict que les écoliers devaient placer leurs orteils derrière une ligne.

    Néanmoins, le libéralisme a permis de réformer cette aberration en introduisant des programmes spéciaux pour captiver les différents intérêts de tous – j’ai pu profiter d’un programme de langues à l’école secondaire. Mais sous l’impulsion de la mouvance woke , ces efforts sont sabotés au nom d’une illusoire équité.

    Récemment en Virginie , des parents dont les enfants fréquentent une prestigieuse école ont découvert qu’il n’y avait aucune annonce quand ils remportaient des distinctions qui leur auraient été utiles pour leur inscription à l’université. Pourquoi ? Afin qu’ils aient tous les mêmes résultats à tout prix. On ne voulait pas « blesser » les sentiments des écoliers n’ayant pas reçu la récompense…

    Relisez lentement le paragraphe précédent. Cette façon d’agir est encore pire que de donner un prix à tout le monde. Qui plus est cette équité pourrait être considérée comme une forme de racisme puisque la majorité des étudiants concernés est d’origine asiatique. Ce n’est pas la première fois que l’équité woke les affecte. Ils ont récemment plaidé devant la Cour suprême que les politiques d’admission des universités les pénalisent parce qu’ils perdent en point « d’oppression. »

    Un endoctrinement sournois

    En plus d’une course vers les bas-fonds de la médiocrité, plusieurs enseignants tentent sournoisement d’endoctriner les élèves avec l’infâme théorie critique des races, ce mélange toxique de marxisme et de relations raciales.

    Mais comme ils savent que plusieurs gouvernements bannissent cette ineptie et que les parents critiquent de plus en plus l’enseignement donné à leurs enfants, ils utilisent des mots-code et une novlangue à se faire retourner George Orwell dans sa tombe. Ils profitent également de lacunes apparentes dans la réglementation et profitent d’activités parascolaires ou de cours non-politiques pour pousser l’endoctrinement.

    Évidemment, lorsqu’ils sont confrontés à leurs tactiques sournoises, les officiels répondent simplement que la vidéo est une mauvaise représentation de ce qu’ils enseignent vraiment, que c’est de la propagande de droite, etc. La plupart des médias embarquent évidemment dans la partie, préférant la prendre au pied de la lettre plutôt que de lire entre les lignes.

    C’est justement ce type de « lecture » qui a incité la Floride à rejeter un cours supposé aborder l’histoire des Noirs. N’en déplaise aux médias , ce cours n’est pas un rejet de l’histoire des Noirs mais bien un rejet d’un programme sans valeur éducative qui traitait de « théorie queer », d’intersectionnalité et de l’oppression inhérente du capitalisme.

    Laisser les parents choisir

    Mais comme les décisions des gouvernements au sujet du curriculum en classe sont rarement une amélioration nette, il existe une solution plus simple : laisser aux parents le choix du lieu de scolarisation de leurs enfants.

    En d’autres termes : reprendre le flambeau de Milton Friedman et adresser directement aux parents les fonds que l’État dépenserait autrement à leur place et les laisser choisir le mode d’éducation : école publique, privée, à charte, à la maison : ce ne sont pas les choix qui manquent.

    Aux États-Unis, ce flambeau est fièrement (et bruyamment) porté par Corey DeAngelis .

    Fièrement parce qu’il milite de toutes ses forces pour allumer le feu de la liberté de choix en éducation. Ses efforts ne sont sûrement pas étrangers au passage récent en Iowa d’une loi étendant grandement cette liberté de choix. Il se bat également pour que l’Arizona ne renverse pas la vapeur sur la vaste expansion du choix scolaire qu’elle avait votée récemment.

    Bruyamment grâce à son délicieux sens de la répartie à destination de ses détracteurs. Il emploie leurs épithètes voulues comme dérogatoires, dénonce leur hypocrisie crasse – les anti-choix ont très souvent fréquenté des écoles privées – et dégonfle leur ego surdimensionné quand ils sous-entendent qu’ils ont les enfants. Il rappelle également que dans plusieurs cas des fonds publics envoyés directement aux citoyens peuvent être utilisés n’importe où, notamment Medicare (soins de santé) et les Food Stamps (pour acheter de la nourriture).

    Bref, en toute situation, la liberté de choix devrait toujours être la norme. Dans le domaine de l’éducation, elle permet aux parents d’éviter les écoles qui promeuvent la médiocrité au nom de l’équité ou qui tentent sournoisement d’enseigner la propagande marxiste.

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      Le nouveau gouverneur de Pennsylvanie met fin au culte des diplômes

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 25 January, 2023 - 03:40 · 5 minutes

    Par Scott Shackford.

    Si le premier acte d’un nouveau gouverneur donne le ton de son administration, Josh Shapiro, le gouverneur de Pennsylvanie, a clairement indiqué qu’il n’avait pas l’intention d’aider les organismes gouvernementaux de réglementation et d’éducation à renforcer les exigences en matière de licences et de diplômes pour les personnes à la recherche d’un emploi.

    Le Démocrate Shapiro a prêté serment mardi. Son premier décret publié mercredi a été d’annoncer l’ouverture de milliers d’emplois du gouvernement de Pennsylvanie aux personnes sans diplôme universitaire.

    « À compter d’aujourd’hui, 92 % de tous les emplois du Commonwealth ne nécessitent pas un diplôme de quatre ans, ce qui équivaut à peu près à 65 000 emplois. Conformément à l’engagement de cette administration de mettre l’accent sur les compétences et l’expérience, les offres d’emploi commenceront par l’expérience équivalente requise au lieu d’un diplôme universitaire, dans la mesure du possible. »

    Pour les 8 % d’emplois restants, il ordonne au secrétaire d’administration de la Pennsylvanie d’examiner lesquels pourraient être révisés pour permettre à l’expérience pratique de servir de substitut à un diplôme universitaire.

    Monsieur Shapiro a déclaré mercredi :

    « Chaque Pennsylvanien devrait avoir la liberté de tracer sa propre voie et avoir une réelle opportunité de réussir. Il devrait pouvoir décider de ce qui est le mieux pour lui – qu’il veuille aller à l’université ou entrer directement dans la vie active – et non pas que l’on décide pour lui ».

    Il n’est pas anodin que M. Shapiro choisisse cette voie après avoir battu à plate couture le sénateur républicain Doug Mastriano lors des élections de novembre. Les liens étroits du Parti démocrate avec les syndicats de l’éducation et les administrations des collèges signifient souvent que les politiciens font pression pour que davantage d’étudiants aillent à l’université. La réponse typique des Démocrates à la demande croissante de diplômes universitaires sur le marché du travail (et à l’augmentation des coûts de l’université) a été des programmes fiscalement irresponsables tels que l’annulation des prêts et l’augmentation des subventions gouvernementales (jusqu’à la gratuité de l’université ), injectant davantage d’argent des contribuables dans le système et dans les poches de ceux qui le contrôlent.

    Il est donc remarquable qu’un gouverneur démocrate se retourne et dise : « Vous savez quoi ? Nous n’avons pas besoin d’envoyer tout le monde à l’université pour qu’ils réussissent. » Le premier acte de Shapiro a attiré l’attention positive de Nate Hochman à la National Review qui apprécie les contre-mesures au problème très réel de « l’inflation des diplômes » aux États-Unis.

    L’augmentation de la part des emplois américains qui requièrent un diplôme universitaire de quatre ans est en partie due à l’abandon des industries basées sur la main-d’œuvre physique au profit des économies de l’information et de la connaissance. Mais elle est également due à une tendance culturelle et politique erronée et souvent toxique qui consiste à considérer les diplômes universitaires comme une condition préalable à la participation à la vie publique américaine. Les technocrates du centre-droit et du centre-gauche partent souvent du principe erroné que l’objectif central de la politique d’éducation américaine devrait être d’inscrire le plus grand nombre possible de jeunes Américains dans des programmes de quatre ans plutôt que d’ouvrir d’autres voies et modèles de réussite.

    Une étude largement citée de la Harvard Business School datant de 2017 explique comment les employeurs (publics et privés) ont de plus en plus exigé des diplômes d’études supérieures aux candidats à des emplois, même lorsqu’ils ne sont pas requis et que les travailleurs exercant déjà à ce poste ne sont pas diplômés. Le rapport prend pour exemple le poste de superviseur des travailleurs de la production. Les chercheurs ont examiné les offres d’emploi actuelles pour cet emploi et ont constaté que 67 % d’entre elles exigeaient un diplôme universitaire pour être prises en considération. Mais ils ont également constaté que seulement 16 % des personnes qui occupaient déjà ce poste étaient diplômés. Toutes ces personnes faisaient-elles un travail pour lequel elles n’étaient pas qualifiées ? Probablement pas.

    La décision de Shapiro fait suite à des réformes similaires de l’ancien gouverneur du Maryland, Larry Hogan, et de l’actuel gouverneur de l’Utah, Spencer Cox, tous deux Républicains, ce qui souligne une fois de plus l’importance du fait qu’il s’agit du premier acte majeur de Shapiro. Sans surprise, l’affilié CBS de Pittsburgh rapporte que le chef de la majorité républicaine du Sénat de l’État, Joe Pittman, est satisfait de l’acte de Shapiro, déclarant que « le décret du gouverneur Shapiro visant à élargir les possibilités d’emploi pour les postes au sein du gouvernement de l’État est un pas dans la bonne direction. »

    Hochman aimerait voir d’autres gouverneurs adopter ou même s’inspirer de cette victoire politique facile :

    « Par exemple, pourquoi ne pas exiger que les contractants du gouvernement éliminent les pratiques inutiles et lourdes en matière d’accréditation ? Ou bien accorder des allégements fiscaux et d’autres incitations aux entreprises privées qui les suppriment ? »

    Il serait préférable que le gouvernement ne joue aucun rôle dans la détermination du niveau d’éducation qu’un employeur privé exige de ses employés potentiels. Il existe des signaux du marché qui peuvent réellement aider à résoudre le problème de « l’inflation des diplômes », comme le note l’étude de Harvard :

    « Le fait de rechercher des diplômés de l’enseignement supérieur rend de nombreux emplois de qualification moyenne plus difficiles à pourvoir, et une fois embauchés, les diplômés de l’enseignement supérieur présentent des taux de rotation plus élevés et des niveaux d’engagement plus faibles. »

    Il existe des moyens pour les entreprises de reconnaître un déséquilibre dans les demandes de titres de compétences qui ne nécessitent pas du tout l’intervention des gouverneurs ou des législateurs. Lorsque nous discutons de l’élimination des décrets gouvernementaux oppressifs en matière de titres de compétences, ne les remplaçons pas par d’autres types d’exigences.

    Sur le web

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      États-Unis : Biden ramène à la maison des documents top-secret

      Pierre-Guy Veer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 17 January, 2023 - 04:10 · 3 minutes

    Bombe médiatique contre Joe Biden : au 15 janvier on a trouvé quatre sites où il avait stocké des documents top-secret. Toutefois, l’intérêt dans cette histoire est plutôt son déroulement que les cachotteries des hautes sphères gouvernementales.

    Tout d’abord, on raconte que les documents classifiés ont été découverts le 2 novembre, quelques jours avant l’élection. Ça a commencé au Penn-Biden Center à Washington , un centre de recherche inauguré en l’honneur du président en 2018. Dès l’annonce de sa création en 2017, des donateurs chinois surtout anonymes se sont montrés très généreux.

    Et comme par hasard, plusieurs personnes ayant travaillé à ce centre occupent des positions clés dans l’administration Biden. Entre autres, sa directrice est maintenant ambassadrice en Allemagne. Aussi « par hasard », Biden a laissé tomber une opération de contre-espionnage de la Chine dès son accession au pouvoir pour éviter de paraître raciste.

    D’autres documents ont également été découverts dans une résidence de Biden dans son État natal du Delaware. Il affirme que c’était dans un garage barré avec sa Corvette mais certains spéculent que lesdits documents n’étaient pas si sécurisés . Fait intéressant : ladite résidence est la même que celle que son fils Hunter a inscrit comme résidence principale sur son permis de conduire et une demande pour une arme à feu.

    Camouflage du gouvernement

    Et à l’instar de l’histoire sur Hunter en 2020 justement, on a « tenu ça mort . »

    En fait, on avait tenté de récupérer lesdits documents en catimini en décembre et discrètement nommé un enquêteur en novembre . Les Archives nationales avaient aussi tenté de reprendre les documents en cachette.

    C’est donc à des années-lumière du traitement reçu par Trump lorsqu’on a mis son domaine en Floride sens dessus-dessous en août. On l’accusait d’avoir été négligent avec des documents confidentiels alors que des agents fédéraux étaient venus auparavant pour recommander de mieux sécuriser l’endroit où ils se trouvaient.

    Jamais il n’a été question d’envahir les résidences et le centre Penn-Biden pour obtenir les documents. Et il est toujours impossible d’obtenir la liste des visiteurs chez le président, lui qui a passé la majorité de son temps là-bas. On prétexte que Trump avait abandonné la politique du maintien de l’enregistrement des visiteurs.

    La Maison-Blanche esquive toute question sur l’affaire.

    C’est également curieux qu’on ait attendu si longtemps pour nommer un procureur spécial pour enquêter sur les documents de Biden. Bien qu’il puisse déclassifier des documents, ces derniers doivent d’abord être remis aux Archives et sécurisé. Cet ancien agent fédéral doute que le plaidoyer du garage lui aurait été utile… D’ailleurs, plusieurs lanceurs d’alerte ont vu leurs vies détruites quand ils ont accédé à des documents secrets.

    Défense et conspirations des médias

    Naturellement, comme dans (presque) tous les cas où un Démocrate est accusé de quoi que ce soit, les laquais des médias n’ont pas besoin de récompense particulière pour défendre leur champion.

    Alors que le média conservateur questionnait Biden sur l’affaire, les autres médias ont vite changé de sujet. On prétend que ce « n’est pas inhabituel », que c’est le jour et la nuit avec Trump , que ce n’est rien , etc. On va même jusqu’à crier à la conspiration en évoquant un coup monté qui donne le beau rôle à Trump. Cette idée est même partagée par un moins un Démocrate .

    Toutefois, certains se posent la question de savoir si le Parti démocrate n’est pas en train de se retourner contre Joe Biden. Déjà autour de l’élection, on commençait à questionner son âge avancé en 2024 (82 ans). Un groupe a même lancé des publicités pour enjoindre Biden à ne pas se présenter. Et durant la campagne électorale, les Démocrates interviewés donnaient des réponses moins qu’enthousiastes quand on leur demandait s’ils inviteraient Joe Biden à les aider – Obama n’avait pas ce problème. Quand ils ne plaidaient pas le conflit d’horaire…

    Bref, l’histoire est en constante évolution et doit être suivie de près. Espérons que ce Républicain qui espère obtenir le registre des visiteurs à la maison de Biden aura gain de cause. Sinon, ce sera une énième promesse brisée de cette administration.

    Et les paris sont ouverts à savoir si Biden recevra le traitement Clinton face à ses scandales.