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      Le président Cleveland avait prévenu des méfaits des dépenses fédérales

      Foundation for Economic Education · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 4 January, 2023 - 03:30 · 6 minutes

    Par Lawrence Reed.

    Je suis favorable à la politique d’économie, non pas parce que je souhaite économiser de l’argent, mais parce que je souhaite sauver les gens. Les hommes et les femmes de ce pays qui travaillent dur sont ceux qui supportent le coût du gouvernement. Chaque dollar que nous gaspillons négligemment signifie que leur vie sera d’autant plus maigre. Chaque dollar que nous économisons prudemment signifie que leur vie sera d’autant plus abondante. L’économie est l’idéalisme dans sa forme la plus pratique.

    —Président Calvin Coolidge, Discours d’investiture, 4 mars 1925

    En août 2023, lorsque nous célébrerons le centenaire de l’accession de Calvin Coolidge à la présidence à la suite du décès inattendu de Warren Harding, nous devrions célébrer son attachement à l’économie au sein du gouvernement – pas seulement parce qu’il en a parlé, mais surtout parce qu’il l’a mis en pratique.

    Les dépenses fédérales en 1920, l’année où le ticket Harding-Coolidge a été élu, s’élevaient à 6,4 milliards de dollars. Au décès de Harding en 1923, elles étaient inférieures à la moitié de ce montant, soit 3,2 milliards de dollars. Puis, après plus de cinq ans de présidence Coolidge, elles étaient à peine inférieures à 3,0 milliards de dollars. Dans les années 1920, les taux d’imposition ont été réduits de façon spectaculaire, les recettes fédérales ont augmenté et près de la moitié de la dette nationale a été éliminée. Le budget était excédentaire chaque année.

    Malheureusement, rien de tel n’a été observé depuis. En effet, les deux grands partis sont désormais favorables à des dépenses déficitaires massives, aussi loin que l’on puisse voir dans le futur. La perspective d’un budget fédéral équilibré semble aussi éloignée que celle de trouver une plage dans les Alpes.

    Coolidge était un Républicain, et les Républicains ont l’habitude de parler de responsabilité fiscale. Il se trouve qu’il était aussi celui qui la pratiquait. Mais peu de temps avant lui, un président démocrate l’a fait aussi. Il ne s’agissait certainement pas de Woodrow Wilson, qui a fait exploser le budget en augmentant massivement les impôts et les dépenses pour des programmes « progressistes » et la Première Guerre mondiale. Je me réfère plutôt au dernier président démocrate du XIXe siècle, un homme qui a opposé son veto à plus de projets de loi que tous les chefs d’État précédents réunis – Grover Cleveland.

    L’opposition de Cleveland aux grands gouvernements est bien documentée dans les pages de FEE.org. Voir la liste des lectures suggérées ci-dessous. Son mandat fait également l’objet d’une nouvelle et très bonne biographie, A Man of Iron : The Turbulent Life and Improbable Presidency of Grover Cleveland par Troy Senik.

    Cleveland a remporté la Maison Blanche en 1884 sur un programme visant à limiter les dépenses fédérales et la corruption. Se présentant pour une réélection en 1888, il a remporté le vote populaire mais a perdu face au républicain Benjamin Harrison au collège électoral. Les dépenses inconsidérées de l’administration Harrison sont l’une des principales raisons pour lesquelles il sort de sa retraite pour se représenter en 1892. Il bat Harrison cette année-là et devient le seul homme jamais élu à des mandats non consécutifs (1885-89 et 1893-97).

    J’attire l’attention du lecteur sur un article que l’ex-Président Cleveland a écrit trois ans après la fin de son second mandat, en juin 1901. Intitulé « The Waste of Public Money », il s’agit de l’un des six articles qu’il a rédigés pour le Saturday Evening Post. Dans celle-ci, il fait référence à « une situation maléfique qui nous menace », un « mal » qu’il considère comme « calamiteux et destructeur pour notre caractère et notre intégrité nationale ».

    En 1901, le gouvernement fédéral a dépensé un demi-milliard de dollars sur l’ensemble de l’année, ce qui équivaut à peu près, en termes réels, à environ 12 milliards de dollars aujourd’hui. Washington dépense autant aujourd’hui en une demi-journée. Au cas où vous penseriez que le gouvernement fédéral était malhonnête en 1901, réfléchissez à ce que Cleveland a dit dans son article cette année-là :

    Probablement personne n’aura l’audace de nier que le coût de notre gouvernement est excessif et gaspilleur, et que cette situation est due, dans une certaine mesure, à la négligence et à l’indifférence de notre peuple… Si la masse globale de notre peuple est un tant soit peu responsable du stade avancé actuel de la prodigalité publique, c’est en grande partie parce qu’elle a négligé et toléré ses petits débuts, alors qu’à tout moment elle aurait dû être vigilante et intransigeante. Un peuple qui se gouverne lui-même… devrait constamment se rappeler que rien ne se multiplie plus abondamment que les extravagances nationales, et que ni un individu ni un gouvernement populaire ne peuvent facilement corriger ou contrôler les habitudes de gaspillage.

    L’ancien président n’a pas cru un seul instant que seuls les politiciens étaient à blâmer pour les dépenses excessives. Il affirmait avec audace que de nombreux Américains y adhéraient. Ils étaient effectivement achetés et payés, coupables « d’accepter les pots-de-vin d’avantages égoïstes et personnels qu’offrent le gaspillage et les extravagances publiques ».

    Cleveland a souvent été averti par ses conseillers de modérer ses prises de position pour éviter la controverse. Le biographe H. Paul Jeffers le cite comme ayant répondu une fois à un tel conseil en demandant : « À quoi sert d’être élu ou réélu si vous ne défendez pas quelque chose ? ». Lorsqu’il opposa son veto à un projet de loi visant à soulager les agriculteurs frappés par la sécheresse grâce à des fonds fédéraux, il fit comprendre que « si le peuple soutient le gouvernement, le gouvernement ne devrait pas soutenir le peuple ». Il considérait que son travail consistait à faire respecter la Constitution et à maintenir le gouvernement fédéral à sa juste place, et non à affaiblir « les liens de la fraternité commune » en volant Pierre pour payer Paul.

    C’était un homme qui disait ce qu’il pensait et qui pensait ce qu’il disait, contre vents et marées. Il parlait avec une clarté de principe qui fait la grandeur d’une nation, et dont l’absence fait échouer une grande nation. Il a compris qu’aucune société dans l’histoire qui s’est laissée corrompre par ses politiciens n’a jamais survécu à un tel larcin légal.

    Dans les derniers paragraphes de son article paru en juin 1901 dans le Saturday Evening Post, Cleveland admonestait ses concitoyens américains. Par ces mots, il les exhortait à rassembler le caractère nécessaire pour résister aux pots-de-vin versés avec leur propre argent :

    Les leçons de l’extravagance et du paternalisme doivent être désapprises ; l’économie et la frugalité doivent être rétablies ; et le peuple doit exiger de ses représentants une attention vigilante au bien-être général et une résistance sévère aux exigences des intérêts égoïstes, si notre gouvernement doit être une protection durable et bienfaisante pour un peuple patriotique et vertueux.

    De nombreux Américains d’aujourd’hui rejetteraient sans doute les avertissements de Cleveland comme « désuets » et « démodés ». Ils veulent que le gouvernement leur donne des choses et ils ne se demandent pas qui va les payer. Ils pensent encore moins à la façon dont cela corrompt le caractère national.

    Cleveland conclurait probablement qu’il s’agit d’une preuve affligeante que le caractère national a déjà été profondément corrompu. Et en cela, je crois qu’il aurait précisément et étonnamment raison. La question que chacun d’entre nous devrait se poser est la suivante : « Est-ce que je fais partie du problème ou de la solution ? »

    Sur le web

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      États-Unis : un Républicain veut interdire la pornographie

      Pierre-Guy Veer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 29 December, 2022 - 04:00 · 3 minutes

    Plusieurs personnes me questionnent souvent pour savoir pourquoi je suis libertarien. Aux États-Unis, la réponse est simple : les politiciens sont tous pourris et antilibéraux. Les Démocrates ne s’en cachent pas; leurs politiques visent toujours à augmenter la taille du gouvernement.

    Du côté républicain, en théorie on affirme vouloir moins de gouvernement. Mais en pratique , c’est tout autrement. C’est très évident avec un projet de loi récent du sénateur Mike Lee, qui veut pour ainsi dire bannir la pornographie.

    Une telle action ne devrait surprendre personne. Lee vient de l’Utah, la Mecque des Mormons  généralement très conservateurs. L’État voisin de l’Idaho, aussi très mormon, autorise les bars qui vendent de l’alcool, les bars de striptease mais pas une combinaison des deux. Bref, pas de tétons et de bière au même endroit.

    En 2016, au niveau local, l’Utah avait déclaré une crise de santé publique au sujet de la pornographie. Quatre ans après , il semble que rien n’ait vraiment changé. Toutefois, cette idée est allée plus loin avec la mise au ban de plusieurs livres jugés « inappropriés » pour les enfants plus tôt cette année.

    Une telle loi pourrait être justifiée pour Gender Queer , qui montre des images très explicites pour le public cible. Mais The Bluest Eyes pourrait être approprié pour un public plus mature – on y parle de viol. L’auteure Toni Morrisson ne fait pas dans la dentelle mais ses livres valent le coup d’œil si vous êtes assez vieux. Ils ne sont pas du tout pornographiques.

    Contrôles inutiles et onéreux

    Revenons au projet du sénateur Lee.

    Il vise à redéfinir la pornographie comme étant obscène , via un test en trois parties créé par la Cour suprême en 1973 . Ainsi, une image/vidéo est obscène si

    1. L’individu lambda dans les standards du moment y voit un appel à la lascivité
    2. Elle montre d’une façon évidemment offensante un acte sexuel tel que défini par la loi
    3. Elle n’a aucun mérite artistique, scientifique, artistique ou politique

    Selon ce triple standard, tout libéral s’opposerait aux vidéos de viol, pédophilie, d’inceste et tout autre pratique de la sexualité sans consentement. Pour le reste, « ce qui se passe entre adultes consentants n’est pas l’affaire du gouvernement, » avait plus ou moins dit Pierre Trudeau (père de Justin) jadis. Même si c’est sur vidéo/dans un magazine.

    Malheureusement, le puritanisme américain n’est jamais très loin quand les conservateurs veulent réglementer la vie des gens. Lee veut changer le second point ainsi :

    « Elle montre, décrit ou représente des actes sexuels réels ou simulés dans le but d’exciter, titiller ou gratifier les désirs sexuels d’autrui. » Il veut également omettre « les standards du moment » du premier point.

    En d’autres termes, la pornographie ne serait plus protégée par le Premier amendement de la Constitution relatif à la liberté d’expression. Un avocat doute que les cours inférieures maintiennent la loi si elle est contestée en justice. Mais avec la Cour suprême actuelle, le sort de la décision de 1973 est incertain.

    Au moins, malgré son puritanisme, la loi ne laisse pas la place au doute, contrairement à une autre récente en Floride « pour le bien des enfants. »

    Bref, les Républicains se tirent une fois de plus dans le pied en s’attardant sur des peccadilles sans importance. Certes, la pornographie ne devrait pas être consommée par des mineurs. Mais comme je l’ai souvent dit, c’est aux parents d’aborder le sujet avec leurs enfants.

    Peut-être Lee et ses confrères utahiens devraient considérer les sages paroles du controversé Larry Flynt, qui se demande s’ils n’ont « rien de mieux à faire ». Car si l’on prend en compte les résultats de cette même interdiction en Turquie on observera le même phénomène aux États-Unis : la consommation de porno ne diminuera pas.

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      États-Unis : faut-il interdire les réseaux sociaux aux mineurs ?

      Pierre-Guy Veer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 15 December, 2022 - 03:50 · 3 minutes

    Lorsqu’ils sont dans l’opposition, les Républicains adorent dénoncer les excès de leurs pairs démocrates. La dernière pandémie leur a certainement donné beaucoup de munitions. Mais quand ils sont au pouvoir, ces principes libéraux sont relégués aux ordures.

    Ron DeSantis l’a démontré en Floride avec une loi imprécise sur l’éducation qui fera sûrement le délice des avocats. Et tout récemment, un législateur du Texas a proposé une loi pour interdire la fréquentation des réseaux sociaux aux mineurs. Seraient notamment imposées la vérification de l’âge et l’obligation de retirer le profil d’un enfant à la demande des parents.

    Selon le politicien, une hausse spectaculaire des problèmes de santé mentale justifie cette restriction. Un institut de recherche conservateur défend la motion, rappelant la nature addictive des réseaux sociaux.

    Un problème réel…

    Il ne fait pas de doute que les médias sociaux sont structurés de telle façon qu’on en redemande encore et encore.

    Et la pandémie qui nous a isolés les uns des autres n’a certainement pas aidé. Comme nous sommes des « animaux politiques », nous avons aussi besoin de contacts humains et sociaux pour pleinement vivre nos vies. En l’absence/l’impossibilité de tels contacts, certains chercheront à compenser. Avant c’était les drogues, maintenant ce sont les réseaux sociaux.

    Les mécanismes se ressemblent. Comme les drogues, les likes sur les médias sociaux causent une hausse (très) temporaire de dopamine , nous incitant à continuer pour obtenir le prochain rush . Ce dernier ne se fait généralement pas attendre longtemps grâce à des algorithmes spécialement conçus pour titiller notre intérêt en intégrant nos intérêts avec de l’excitation. En quelques coups de défilement sur Instagram, vous pouvez passer de la bande-annonce de votre film préféré à un mannequin en petite tenue.

    Certaines langues de vipère affirmeront que la Chine a ainsi relâché une arme de destruction massive avec Tik Tok. Sa version est à des années-lumière de ce que nous avons, spécialement pour les plus jeunes. Ils ont une version « épinard », nous avons une version « opium. »

    … que les parents doivent régler

    Malgré tout, je refuse que le gouvernement contrôle ou réglemente quoi que ce soit des réseaux sociaux sauf en cas de crime réel (menace de mort, exploitation, fraude).

    Comme je l’ai dit l’an dernier , c’est aux parents de contrôler ce que leur progéniture consomme sur Internet. Certes, ils n’ont pas tous les connaissances informatiques de mon père qui, malgré mes meilleurs efforts, finissait toujours par connaître les sites que je consultais.

    Mais considérant l’abondance d’informations disponibles sur Internet – considérez le paragraphe précédent – en seulement quelques clics, les parents peuvent facilement se renseigner eux-mêmes et avertir leurs enfants. Et il n’y a pas de « c’est trop difficile » qui tienne. Quand mon père (un mètre 93) dit non, c’est non.

    De toute façon, ce reportage très intéressant montre que les médias sociaux végètent dans les bas-fonds de ce qui augmente le bonheur. Je m’en suis vite rendu compte durant la pandémie alors que tout était fermé. Au moins une fois par semaine (en évitant les pics de chaleurs cuisants du Texas), j’explorais un nouveau sentier de marche ou un parc avec mon mari. Ainsi, en moins de trois ans nous avons davantage exploré notre voisinage et notre région qu’en huit ans en Idaho. Et maintenant, il est accro à la marche !

    Bref, j’espère que cette loi ridicule sur l’accès des mineurs aux réseaux sociaux échouera. Oui, ils comportent certains dangers et peuvent créer des dépendances. Mais comme avec toute chose, la modération a bien meilleur goût.

    Il existe des problèmes nettement plus criants au Texas, notamment une criminalité supérieure à la médiane nationale et la quinzième pire incidence de crimes violents du pays en 2020. En comparaison, la Californie est seizième et l’État de New York, vingt-sixième.

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      Midterms 2022 : les Démocrates défendent leur dernier siège

      Pierre-Guy Veer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 13 December, 2022 - 03:40 · 3 minutes

    Donald Trump est-il devenu un fardeau ?

    Le 6 décembre fut la dernière manche des élections de mi-mandat aux États-Unis. Le Parti démocrate a pu conserver le siège de Raphael Warnock, leur permettant ainsi d’avoir reconquis tous leurs sièges sénatoriaux en jeu, du jamais vu depuis 1934 .

    Il faut dire que le parti de Joe Biden avait mis le paquet pour garder ses sièges : ils ont dépensé des sommes record pour des élections de mi-mandat, y compris pour supporter des Républicains contre qui ils croyaient avoir plus de chance de gagner et ils ont sorti l’artillerie lourde comme l’ancien président Barack Obama pour stimuler les troupes. La course fut serrée – déclarée après 85 % de dépouillement des voix – mais les banlieues d’Atlanta ont donné la victoire décisive aux Démocrates.

    Les Républicains ne se sont pas aidés dans cette course et plusieurs autres. Nonobstant « le soutien » des Démocrates pour certains candidats, la qualité de plusieurs candidats , y compris Herschel Walker en Georgie, laissait à désirer. Dans le cas de Walker, plusieurs inconsistances apparentes avec les idées conservatrices exposées au grand jour n’ont pas aidé sa cause. Il ne semblait même pas capable de distinguer un insigne de police honoraire de police en plein débat avec son opposant. Ses lapsus sont également devenus légendaires.

    Cette commentatrice, visiblement déçue, n’était pas surprise du résultat.

    Trump, un boulet pour les Républicains ?

    Cette L Le méchant homme orange a perdu quatre des sept sièges sénatoriaux concurrentiels de l’élection, ce qui a coûté le contrôle du Sénat aux Républicains. Il reste à savoir si la défection de la sénatrice Kyrsten Sinema de l’Arizona jouera à l’avantage du parti.

    Pour en revenir à Trump, il se plaint depuis 2020 que « son » élection avait été volée. Certes, l’exposition au grand jour du ban des affaires de Hunter Biden par Twitter ainsi que de la réduction artificielle de l’influence de plusieurs personnes plutôt conservatrices pourraient (avec certaines réserves ) avoir influencé les intentions de vote.

    Mais la réaction brutale de l’ancien homme d’affaires face à la situation donne raison à ses détracteurs quant à ses tendances autoritaires. En effet, il a affirmé sur son réseau social que les révélations récentes justifient la suspension de la Constitution et d’autres règles. En bon Donald Trump, il a évidemment tout nié moins de 48 heures après son affirmation originale.

    Alors que plusieurs médias conservateurs parlent à peine de l’histoire, plusieurs Républicains se sont offusqués d’un tel appel à la tyrannie. Imaginez simplement la réaction de Trump (et de ses rares alliés dans les médias) si Hillary Clinton avait tenu des propos similaires sur la Constitution en 2016.

    En fait, ses déclarations choquantes sont sans doute l’occasion en or tant attendue par plusieurs Républicains pour prendre leurs distances avec l’ancien président. Déjà, le gouverneur de la Floride Ron DeSantis est pressenti comme un candidat solide pour la présidentielle de 2024 selon des sondages. Il a gagné 14 points sur Trump depuis octobre et est à égalité avec Biden . Ce dernier sondage donne un avantage de 10 points à Biden contre Trump.

    Que l’on aime ou non le style de DeSantis, sa popularité dans son État est indéniable. Bien qu’il semble faire marche arrière face à Walt Disney, il a réussi une « conquête » inespéré du vote hispanique dans le comté de Miami-Dade, qu’Hillary Clinton avait gagné avec 65 % des voix en 2016 . Les conservateurs aimeront son style anti- woke , mais il aura du pain sur la planche pour mieux se faire connaître sur la scène nationale.

    Bref, la victoire démocrate en Georgie est le moment où jamais pour les Républicains d’adopter une stratégie concrète pour 2024. Une lacune dans ce domaine a mené à une victoire amère à la Chambre des représentants.

    Malgré sa baisse de popularité, Donald Trump demeure encore très influent. Il est déjà en campagne et commence ses attaques contre DeSantis . Il reste à savoir s’il fera un « George Wallace » pour ainsi diviser le vote républicain et faciliter une victoire démocrate.

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      Macron part en guerre contre le protectionnisme de Biden

      Frédéric Mas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 2 December, 2022 - 04:20 · 4 minutes

    La montée en puissance des nationalismes américain et chinois est en train de prendre en étau l’Union européenne et de broyer sur son passage les principes du libre-échange.

    Emmanuel Macron , en déplacement aux États-Unis, a critiqué les mesures « super agressives » de Joe Biden en matière de politique industrielle. Dans le collimateur du président français, l’Inflation Reduction Act, qui prévoit de subventionner les entreprises américaines à hauteur de 51 milliards de dollars au détriment de leurs concurrentes, en particulier européennes. Pour Emmanuel Macron, l’investissement public de l’État américain menace de fragmenter l’UE au plus grand bénéfice de l’emploi américain. Il a ajouté qu’existait un « risque » de voir l’Europe et la France devenir « une sorte de variable d’ajustement » de la rivalité entre les États-Unis et la Chine.

    La paille et la poutre

    C’est un peu l’hôpital qui se moque de la charité, mais qui, par inadvertance, pointe un problème bien réel. Comme le président Biden, Emmanuel Macron n’a pas ménagé sa peine pour injecter de l’argent public afin de soutenir l’économie française éreintée par une crise covid par ailleurs gérée de manière chaotique et court-termiste.

    La dette publique a explosé, et le choix du quoi qu’il en coûte, c’est-à-dire de dépenser l’argent public que nous n’avons pas pour ralentir l’effondrement de notre commerce intérieur laminé par les confinements, couvre-feux et autres joyeusetés liberticides. Pire encore, une fois à la tête de l’UE, le président français a fait des pieds et des mains pour convaincre en particulier son partenaire allemand de changer de logiciel pour adopter celui socialiste franco-français : le meilleur moyen de lutter contre l’inflation et la crise énergétique, ce serait de s’endetter jusqu’au cou et de mener une politique interventionniste à échelle continentale. En d’autres termes, si Macron avait le pouvoir de socialiser l’économie comme Biden le fait, il le ferait avec joie et bonne humeur.

    Seulement, dans la course effrénée pour gaspiller l’argent des citoyens, l’UE ne peut pas lutter contre les mastodontes américain et chinois. Si les deux superpuissances décident de changer de braquet et d’encourager le mercantilisme , c’est-à-dire le nationalisme étroit appliqué à l’économie, alors la nature même des échanges économiques mondiaux s’en trouve détériorée.

    Un jeu à somme nulle

    Emmanuel Macron a raison de souligner qu’en faussant la concurrence par les subventions, Joe Biden favorise certains secteurs de production américains au détriment de ses concurrents. Et la capacité américaine à mobiliser de l’argent public pour soutenir ses secteurs considérés comme stratégiques n’a pas d’équivalent dans le monde. Seulement, ce ne sont pas seulement les producteurs français qui sont ici le dindon de la farce : il y a aussi le consommateur américain qui va voir disparaître une partie de l’offre bon marché mais pas Made in USA , et surtout le contribuable américain, qui est en train de financer par l’impôt l’un des plans de relance les plus coûteux de l’histoire des États-Unis. Pire encore, Joe Biden ne semble pas vraiment percevoir le lien de causalité entre une inflation galopante et des dépenses publiques démentielles dont les répercussions mondiales sont catastrophiques comme le souligne Emmanuel Macron.

    L’étau nationaliste fatal

    Face à une Amérique nationaliste convertie à la guerre économique pour conjurer le déclin on trouve une Chine communiste qui elle n’a aucun scrupule à essorer son propre peuple via un système bancaire malfaisant tout orienté à financer l’impérialisme et le néocolonialisme de ses élites bureaucratiques. Les mêmes causes ici produisent les mêmes effets : on ponctionne les individus pour subventionner certains secteurs d’activité désignés comme essentiels par la classe politique, détruisant la richesse produite par l’impôt et favoriser certains intérêts particuliers au détriment d’autres.

    On ne le rappellera jamais assez : seul l’échange volontaire et la coopération non contrainte sont créateurs de richesses sur les marchés. L’introduction de la coercition physique (ou ici étatique), comme l’a par exemple montré avec brio Frédéric Bastiat avec son exemple de la vitre cassée , ne se traduit que par du gaspillage et de la destruction de richesses, qui, malheureusement, passent sous le radar de l’action politique. La montée en puissance des nationalismes, qui tendent à remplacer le libre échange par le protectionnisme, ne peut se traduire que par l’appauvrissement général et la régression en matière d’innovation et de prospérité. Qui aujourd’hui pour convaincre les nations de choisir le commerce plutôt que la guerre ?

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      Trump, über-loser ?

      Drieu Godefridi · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 1 December, 2022 - 04:20 · 2 minutes

    Trump, désormais valet puant des Républicains , est expressément maintenu le plus éloigné possible de la Géorgie et du run-off (deuxième tour) entre Walker (Républicain) et Warnock (Démocrate) qui aura lieu le 6 décembre prochain.

    Le problème de la Géorgie

    Run-off sans enjeu réel, vu que les Démocrates ont déjà remporté le Sénat (tenant compte de la voix de Kamala), suite à la bérézina de tous les candidats sauf un poussés par Trump au Sénat , qui ont perdu la mère de toutes les élections imperdables.

    En Géorgie, Walker est le seul candidat poussé par Trump ; c’est aussi le seul qui n’a pas été élu (je crois qu’il perdra aussi le run-off ). Autre Géorgien, Brian Kemp, que Trump vomit depuis deux ans, s’est quant à lui fait réélire de façon triomphale comme gouverneur.

    En Géorgie, Kemp fait campagne pour Walker. Kemp a 60 % d’opinions favorables auprès des Géorgiens. Trump a 36% (!) d’opinions favorables en Géorgie .

    Trump a vomi Kemp pendant deux ans parce qu’il a refusé de le déclarer gagnant de l’élection qu’il venait de perdre en 2020. Puis il l’a « soutenu » la *veille* de l’élection quand il s’est aperçu que Kemp allait l’emporter. Autant pour la liste des « soutiens » brandie par Trump qui n’abuse que les innocents.

    La décente aux enfers de Trump

    Par ailleurs, Trump vient de recevoir à Mar-a-Lago une petite gouape néonazie du nom de Fuentes, en prétendant que sa bonne foi a été abusée par Kanye West , qui a recentré sa carrière sur l’antisémitisme full-time.

    Désormais über-loser , à mon humble estime Trump ne sera jamais réélu. Jamais. Les adorateurs de la Secte du Trump-solaire, qui le suivront to the moon , subiront le même sort que ceux qui ont investi leur maison dans une crypto-banque sise aux îles Crétinus sans jamais publier de comptes .

    Dénouement possible : contrairement à ses suiveurs sur le mode sectaire et même s’il est en permanence ivre de lui-même Trump n’est pas stupide. Je ne serais aucunement surpris qu’il finisse par se retirer de la course à la présidence. Mais peut-être suis-je trop optimiste quant à l’empire de la raison sur les passions.

    Je vais relire quelques Grecs.

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      Midterms : quels sont les plans des Républicains pour 2024 ?

      Pierre-Guy Veer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 22 November, 2022 - 03:40 · 5 minutes

    Alea jacta fere est. Après une trop longue attente, la composition de la Chambre des représentants est enfin connue : les Républicains ont obtenu de peu une majorité ( 218 sièges) et six sièges sont encore discutés. Le parti de Donald Trump a effectivement « perdu » le Sénat car même s’il obtient le siège en Géorgie, la vice-présidente Kamala Harris votera en cas de parité des voix.

    Que s’est-il donc passé avec le raz-de-marée rouge prédit par plusieurs ( moi y compris ) ?

    Les hypothèses fusent de toute part. Pour certains, Trump a eu un effet indéniable. Il a publiquement soutenu 254 candidats à tous les niveaux et a obtenu un taux de succès de 82 %. Toutefois, six de ces soutiens concernaient le Sénat fédéral, ce qui a peut-être eu un effet négatif pour son parti. D’ailleurs, plusieurs de ces candidats ont été endossés indirectement par les Démocrates qui croyaient que leur extrémisme supposé allait faciliter leur propre élection.

    Mais nonobstant tout extrémisme réel ou perçu, la qualité de plusieurs candidats laissait à désirer. En Géorgie, même s’il gagne, Herschel Walker n’était même pas un résident de l’État (bien qu’il y soit né) lorsqu’il a manifesté son intérêt pour le poste. C’est grâce à une résidence de son épouse qu’il a pu se présenter.

    En Pennsylvanie, le candidat était un médecin bien connu du public avec son émission. Plusieurs disent qu’Oprah Winfrey l’a grandement aidé à acquérir sa notoriété. Ce fut donc une surprise quand cette dernière a plutôt soutenu le candidat démocrate. Mais ce qui a sans doute joué contre lui est qu’il est résident de l’État depuis moins de deux années, même s’il y a déjà voté.

    Comme les élections de mi-mandat sont plus locales, un sentiment d’appartenance semble donc important pour les électeurs. À ce sujet, on spécule que l’avortement a eu davantage d’importance que celle envisagée par les Républicains.

    Au Michigan, la Constitution de l’État a été amendée pour y consacrer la procédure. Près de 45 % des électeurs sondés à la sortie des bureaux de scrutin affirmaient que le sujet était prioritaire. Cela a sans doute joué contre la candidate républicaine qui s’oppose à l’avortement en toute circonstance. Le sujet a également joué contre les Républicains en Pennsylvanie où l’avortement était aussi au sommet des priorités – ils y étaient strictement opposés aussi.

    Une lente progression ?

    Mais au travers de toutes ces défaites, certains conservateurs y voient un progrès, surtout dans des États solidement démocrates.

    À New York, le candidat républicain Lee Zeldin a perdu par « à peine » 5,6 %. C’est une nette progression comparé à 2018, où le Démocrate avait gagné par plus de 23 % d’écart. Zeldin a gagné 200 000 voix dans la ville de New York alors que son opposante démocrate Kathy Hochul a perdu 500 000 voix au même endroit par rapport à son prédécesseur. Son indifférence au crime et son hoplophobie n’ont sans doute pas aidé sa cause.

    En Floride, le gouverneur Ron DeSantis a gagné de façon retentissante avec un écart de près de 20 points sur les Démocrates – sa victoire quatre ans plus tôt fut par à peine 0,4 %. Ce qui l’a propulsé à de tels sommets fut un changement radical des intentions de votes du comté de Miami-Dade (le plus populeux). D’une majorité écrasante de 63 % pour Hillary Clinton en 2016 , la dominance démocrate a fondu à 53 % pour Biden en 2020 . Ce sont maintenant les Républicains qui dominent avec 55 % des votes pour DeSantis gouverneur et 54 % pour le candidat républicain au Sénat.

    Un blogueur de Miami croit que Trump a assuré la montée républicaine. À mesure que le méchant homme orange augmentait en popularité, l’ establishment démocrate n’en avait que pour son discours woke habituel, particulièrement illustré par le néologisme Latinx (au lieu du mot genré Latino/Latina). Les « Latinx » qui utilisent régulièrement le terme se comptent sur les doigts de la main. De plus, la montée d’une défense absolue des personnes trans a de quoi heurter les sensibilités de ceux qui sont plutôt conservateurs d’un point de vue social.

    Fait à mentionner : DeSantis n’a reçu aucun endossement de Trump. Ce dernier commence même à montrer les dents contre celui qui semble favori pour la présidentielle de 2024. Le Républicain qui a gagné en Géorgie n’a également pas reçu de soutien de Trump, qui avait plutôt appuyé son opposant durant la primaire. Il faut dire que la Démocrate contre qui il avait également gagné en 2018 n’avait toujours pas admis sa précédente défaite et blâmait tout et tout le monde sauf elle-même.

    Midterms : que faire ?

    Alors, que devraient faire les Républicains s’ils espèrent reprendre le pouvoir en 2024 ?

    Ils doivent commencer par présenter un plan concret pour l’économie. Bien qu’ils militaient (avec raison) contre l’explosion de l’inflation, ils n’ont présenté aucun projet de contrôle des dépenses. C’est particulièrement vital pour le Social Security (système public de retraite) dont les fonds seront épuisés au plus tard en 2034 – probablement avant si l’inflation se maintient au rythme actuel. De toute façon, au Congrès les Républicains ne sont pas connus pour leur retenue dans les dépenses.

    Mais surtout, cette commentatrice suggère de « jouer le jeu des Démocrates. » D’une aide aux électeurs au dépôt de leur vote par correspondance au vote par anticipation, en passant par une stratégie incluant tous les États, le GOP a du pain sur la planche s’il veut avoir davantage de succès dans deux ans. Elle renchérit également sur des sujets que les Républicains doivent défendre pour montrer qu’ils ont à cœur la classe moyenne.

    Se débarrasser des vieux leaders apathiques pourrait également aider.

    Bref, les Républicains peuvent eux-mêmes se blâmer pour cette victoire amère aux élections. Même si du financement douteux a sans doute aidé les Démocrates, le manque d’un message solide et concret leur a nui.

    Le GOP devra également composer avec Donald Trump qui a déjà commencé sa campagne présidentielle. Reste à voir si le désenchantement de certains à son égard sera assez fort pour calmer ses ambitions et alléger le fardeau républicain.

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      Quand Donald Trump imite Ségolène Royal

      Pascal Avot · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 17 November, 2022 - 04:15 · 3 minutes

    Hier, en sa fastueuse résidence de Mar-a-Lago, adossé à une forêt de drapeaux américains, fidèle à sa veste bleue, sa chemise blanche et sa cravate rouge, Donald Trump annonçait sa candidature à la prochaine campagne présidentielle.

    Comme on pouvait s’y attendre, son discours long d’une heure a consisté à marteler ses thèmes favoris – immigration, sécurité, prospérité –, avec les formules-choc et le style qui ont fait sa gloire pour les uns, sa honte pour les autres. De toute évidence, Trump Saison 2 sera le sosie politique de Trump Saison 1.

    Quand ils font leur retour sur le devant de la scène après une période de retrait relatif, les hommes politiques aiment annoncer qu’ils ont « changé ». Rien de tel chez Donald Trump – sinon aux yeux du Washington Examiner , qui titre : « Le nouveau Trump est un homme différent : désormais, c’est un loser. »

    Déclaration fracassante de Trump

    Une séquence a tout de même attiré notre attention.

    Dans la deuxième partie de son discours, Trump a lancé une proposition pour le moins fracassante, au sujet du trafic de drogue : « Chaque dealer, au cours de sa vie, tue en moyenne 500 personnes. Je demanderai au Congrès une législation nous assurant que les dealers soient condamnés à mort. »

    Passons sur le caractère éminemment fragile de cette statistique qui jette toutes les drogues, la marijuana comme le crack, dans le même sac. Passons également sur la bizarrerie juridique imaginée par Trump, consistant à exiger systématiquement, sans attendre les délibérations des tribunaux, la peine de mort pour un crime qui, aujourd’hui n’est même plus un délit dans certains États. Passons, car le pire est à venir.

    Trump reprend : « Lors d’un voyage, j’ai demandé au président Xi : « Avez-vous des problèmes avec la drogue, en Chine ? » Il m’a répondu : « Non, non, non, non nous n’en avons pas. » Je lui ai demandé comment il faisait. Il m’a expliqué : « Justice-express. Si vous êtes pris en train de vendre de la drogue, vous êtes immédiatement jugé et avant la fin de la journée vous êtes exécuté. » Et, comble du comble, le public applaudit bruyamment la tirade.

    Si bien que Donald Trump commet exactement la même faute grave que Ségolène Royal , qui avait déclaré lors d’un voyage en Chine en 2007 : « J’ai rencontré un avocat qui me disait que les tribunaux chinois sont plus rapides qu’en France. Vous voyez : avant de donner des leçons aux autres pays, regardons toujours les éléments de comparaison. »

    La faute est grave, car dans les deux cas la démocratie prend exemple sur le régime totalitaire le plus dangereux au monde et dans le pire des domaines : la justice. Dans les deux cas, c’est une atteinte à la philosophie du Droit et un satisfecit accordé à une tyrannie qui exécute officiellement, chaque année, davantage de prisonniers que tous les autres pays de la planète additionnés – sans compter ceux qui meurent à l’ombre des camps de concentration.

    Concernant Royal, cette folie peut encore vaguement s’expliquer par la proximité historique entre les socialistes et le communisme. Dans la bouche d’un Américain et d’un Républicain, elle est inexcusable.

    Trump berné

    Comble du comble, Trump avoue inconsciemment qu’il s’est fait berner par Xi. Car la Chine a bel et bien « des problèmes avec la drogue » : près d’un demi-million de personnes sont actuellement enfermées dans des centres de détention pour drogués en Chine, selon l’association Human Rights Watch. Il y a donc des millions de toxicomanes, voire des dizaines de millions, qui courent encore en Chine. Trump a pris pour argent comptant une énormité de Xi et il ose s’en vanter. Nul n’est plus facile à arnaquer qu’un arnaqueur.

    Et ce n’est hélas pas fini. Car Trump conclut : « Ils n’ont pas de problème avec la drogue. Leur seul problème avec la drogue est qu’ils fabriquent du fentanyl et qu’ils l’écoulent aux États-Unis, et je mettrai fin à ce trafic. » Il voudrait donc nous faire croire que la Chine produit du fentanyl sans en consommer. Le mensonge atteint des dimensions grotesques.

    Donald Trump est de retour et le pire de ses défauts avec lui : il se moque de la vérité avec une morgue proprement indécente. Pour débarrasser l’Amérique de la fuite en avant économique mise en place par les Démocrates, il faudra sans doute un autre candidat.

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      Candidature de Donald Trump 2024 : les conservateurs disent « non »

      Frédéric Mas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 16 November, 2022 - 08:51 · 2 minutes

    C’est officiel, Donald Trump se représentera en 2024 à l’élection pour le poste de président des États-Unis. Depuis la station balnéaire de Mar-a-Lago à Palm Beach, l’ancien président a déclaré : « Nous sommes une nation en déclin », mais qu’heureusement, « le retour de l’Amérique commence dès maintenant ». Ça n’a pas l’air d’être l’avis de tous les conservateurs , qui craignent globalement que l’ancien serial winner , tombeur de la dynastie Clinton, ne soit devenu un boulet insupportable pour la droite.

    Politiquement, le produit Donald Trump est devenu toxique, à la fois chiffon rouge pour les Démocrates et grand diviseur d’un électorat lassé de ses provocations et de ses gaffes. Pour le Parti républicain les élections de mi-mandat ont donné le ton : Trump est passé dans le camp des losers , ses candidats ayant majoritairement été balayés.

    Donald Trump ? Non !

    L’édito de ce mercredi 16 novembre de la National Review , le principal magazine conservateur américain, est sans appel :

    « La réponse à l’invitation de Trump à lui rester personnellement et politiquement redevable et à ses obsessions farfelues pour au moins deux autres années, avec tout le chaos que cela implique et la possibilité très réelle d’une autre défaite hautement conséquente, devrait être un Non ferme et sans équivoque. »

    L’administration Trump s’est révélée chaotique, pleine d’approximations quand il s’agissait de comprendre le subtil système constitutionnel américain, et globalement brouillonne.

    En 2020, face à Joe Biden, non seulement Trump perd une élection facile à gagner, mais il est incapable de reconnaître sa défaite :

    « L’épisode s’est terminé lorsque Trump, dans un abus grotesque de ses pouvoirs, a tenté d’intimider le vice-président Pence pour qu’il retarde ou modifie unilatéralement le décompte des votes électoraux le 6 janvier, et lorsqu’une foule pro-Trump enflammée a pris d’assaut le Capitole, alors que le président ne donnait aucun signe que cela le dérangeait particulièrement. »

    Make GOP Great Again

    Pour Rod Dreher de The American Conservative , il faut en finir avec le psychodrame Trump pour que la droite se mette en ordre de bataille pour gagner les élections et arrêter de se lamenter sur son sort :

    « Nous allons continuer à perdre si nous ne mettons pas Trump derrière nous. Je suis tellement alarmé par ce que les Démocrates représentent que je voterai pour Trump en 2024 s’il est le candidat du GOP. Mais je ne vais pas m’en réjouir, et je crois que Trump est le seul candidat probable du GOP que Joe Biden peut battre. Les gens de MAGA sont souvent si profondément dans leur bulle que, comme les activistes de gauche, ils ne peuvent pas comprendre ce à quoi ressemblent les gens en dehors de « l’église ». »

    Pour les inconditionnels de Donald Trump, son retrait de la vie politique signifierait également la fin de l’aventure populiste et illibérale au sein d’un Parti républicain recentré sur ses principes reaganiens. Ce serait une mauvaise nouvelle autant pour les Démocrates que pour les ennemis de l’Amérique qui se rejouissent de l’extrême division du pays. Du point de vue libéral , rien ne laisse penser qu’un second mandat de Donald Trump se traduise par une amélioration notable des libertés individuelles.