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      Le défi de la Chine

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 15 March, 2023 - 04:20 · 4 minutes

    La célèbre phrase de Deng Xiaoping (1904-1997) symbolise à elle seule le virage socioéconomique opéré par les dirigeants de l’Empire du Milieu au tournant des années 1978-1980 :

    Peu importe que le chat soit noir ou blanc, pourvu qu’il attrape les souris.

    Autrement dit, sur le plan de l’organisation productive génératrice d’aménités pour la population, ce qui importe c’est l’efficacité, pas les arcanes idéologiques.

    La croissance économique connue par la Chine depuis reste un mystère pour les « économistes »… occidentaux. Ne figure dans aucun texte produit depuis plusieurs siècles qu’une telle croissance sans rupture puisse exister, il devrait y avoir déjà eu des récessions, des reprises, etc.

    Pourtant, les fait sont têtus

    La globalisation, concept plus précis et plus raffiné que celui de mondialisation, en cours depuis les années 1980-1990, permet aussi de regarder dans le rétroviseur pour mieux appréhender les stratégies des grands ensembles de la planète.

    En matière d’économie mondiale, dans l’Antiquité, la Méditerranée pesait pour 25 % et l’ensemble Chine-Inde pour 75 %. En 1200, on trouve 10 % pour l’Europe et 90 % pour l’Asie ; à La Renaissance, Chine et Inde pèsent pour 70 % ; avec l’ère industrielle débutée au milieu du XVIII e siècle en Angleterre, la période 1820-1940 montre 80 % pour l’Ouest et 20 % pour l’Asie. De nos jours, l’Ouest pèse pour 40%. 1

    Outre le fait historique que jusqu’au XVIII e siècle l’Inde et la Chine représentaient 40-45 % du PIB mondial, l’exceptionnel développement matériel et immatériel (espace, recherches, sciences…) chinois n’est pas né de rien.

    Durant les années du maoïsme, l’obsession d’un rattrapage industriel était dans les esprits des dirigeants. La conduite fut désastreuse d’un point de vue humain, ne serait-ce que durant le Grand Bond en avant (1958-1962) qui aboutit à environ 36 millions de morts de famine sur une population totale de 550 millions d’habitants à l’époque. Reste que, au final, de 1950 à 1980, jusqu’au moment du virage annoncé supra , la croissance économique fut de l’ordre de 3 à 5, voire parfois 7 % par an. L’accumulation de capital était déjà amorcée largement. Ce fut la croissance démographique principalement qui empêcha les ménages chinois d’en profiter à l’occidentale.

    La résilience d’une population à supporter des drames aussi forts que ceux connus du fait des errements idéologiques de l’ère Mao trouve des échos dans les siècles passés, voire les millénaires puisque l’Empire du Milieu est crédité de cinq mille ans d’existence. Ainsi, les rébellions vis-à-vis du pouvoir central qui durèrent de 755 à 763 furent très coûteuses en vies humaines et en dégâts économiques. L’historien Arthur Waley, En examinant les recensements des populations l’historien Arthur Waley évalue à 30 millions le nombre de Chinois décédés du fait des troubles, la population totale passant de 53 à 16 millions d’habitants. 2

    Par ailleurs, pour tenter de comprendre la posture exceptionnelle de la Chine contemporaine « Parti unique dirigeant une économie de marché », regardons du côté du confucianisme et de l’influence philosophique qu’il a produit, en concurrence avec le taoïsme et le bouddhisme. Sur le néoconfucianisme de l’époque moderne chinoise, trouvant trop sèche la seule rationalité, une grande partie des élites font souvent référence à Bergson. Celui-ci opposait l’intellect et l’intuition. Le premier délibère et calcule tandis que la seconde saisit mieux la fluidité, la mouvance temporelle, la complexité de la vie de la conscience. 3

    On trouve aussi cette formule souvent reprise par des intellectuels chinois : « Ni monothéisme, ni athéisme ».

    Bien des analystes occidentaux ayant misé sur le fait qu’en s’enrichissant les citoyens de la République populaire chinoise allaient s’occidentaliser ont fait fausse route :

    « La démocratie occidentale, c’est comme aller au restaurant et choisir un chef français, italien, allemand, qui décidera pour vous du menu. Dans la démocratie chinoise, nous avons toujours le même chef – le PCC – mais nous avons de plus en plus le droit de choisir les plats qu’il faut concocter. » 4

    L’Europe face au modèle chinois

    Certes, l’ambition du pouvoir national total des dirigeants chinois ne doit pas amener les Européens et l’Union européenne à renoncer à des fondamentaux qui ont fait notre prospérité et notre fierté, dont les fondements de l’État de droit, le libéralisme économique et la mobilité inhérente, le pluralisme politique etc. Il faut simplement être lucide : depuis la fin des années 1980, l’Amérique et l’Europe sont confrontées à une redoutable alternative : le modèle chinois.

    Dans cette civilisation extrêmement policée, souvent brutale et autoritaire, la révolution n’existe pas ; il suffit de changer de règne. Cette société fortement hiérarchisée repose sur une conviction : si l’empereur faillit à son devoir – et ils faillissent tous – il suffit de le remplacer, et une dynastie succède à une autre dynastie.

    Le peuple est le plus précieux. Viennent ensuite les autels de la patrie ; le souverain passe en dernier – Confucius

    Avis à Xi Jinping (1953).

    1. Angus Maddison, L’économie mondiale , OCDE 2001/2022.
    2. J.M.G Le Clézio, Le flot de la poésie continuera de couler , Philippe Rey 2020.
    3. Régine Pietra, La chine et le confucianisme aujourd’hui, Le Félin 2008.
    4. Mark Léonard, Que pense la Chine ? Plon 2008.
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      Xi Jinping, après 10 ans de pouvoir : un avenir incertain

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 15 March, 2023 - 03:50 · 9 minutes

    Par Emmanuel Véron.

    Il y a dix ans, le 14 mars 2013, Xi Jinping accédait à la présidence de la République populaire de Chine, en étant élu par les quelque 3000 membres de l’Assemblée nationale populaire. Il y a cinq ans, le 17 mars 2018, il était reconduit à ce poste , peu après avoir fait adopter un amendement supprimant toute limitation à son nombre de mandats. Il a en obtenu un troisième lors des « deux Assemblées » (Assemblée nationale populaire et Conférence consultative du peuple chinois) qui viennent de s’ouvrir ce 5 mars, et confirmer de nouveaux responsables (qui lui sont acquis) aux postes clés de l’État.

    Les dix années de pouvoir de Xi Jinping , trois fois chef (du Parti, de l’État et de l’Armée), auront partout renforcé le poids du Parti. Toutefois, le président se trouve actuellement confronté à une situation particulièrement difficile : trois années de pandémie, qui ont entraîné des manifestations inédites depuis Tian’anmen et une dégradation de l’économie, les tensions accrues avec Taïwan et les contrecoups de la guerre en Ukraine auront des conséquences profondes sur l’exercice du pouvoir au cours des prochaines années.

    Derrière l’affichage de la force se cachent des fragilités (structurelles et conjoncturelles) que le régime a toujours plus de mal à dissimuler. Plus que jamais, les logiques intérieures orientent les choix extérieurs. Les crises du centre et de la périphérie ne sont toujours pas réglées. Elles demeurent des facteurs de vulnérabilité pour le régime.

    La Chine à l’intérieur : difficultés structurelles et conjoncturelles

    En ce début d’année, trois points essentiels semblent se dégager comme problématiques durables : encore et toujours la gestion de la pandémie et la démographie ; l’économie ; et le politique (à tous les niveaux de la hiérarchie, depuis le local jusqu’au Bureau politique).

    Le 7 décembre 2022, le régime a subitement mis fin à la politique (très intrusive et draconienne) dite « Zéro covid ». Si cette décision est liée au coût colossal qu’a eu pour la Chine la politique « zéro covid » , sa mise en œuvre soudaine s’explique aussi par les manifestations inédites d’une population à bout de nerfs du fait des restrictions sanitaires et des mesures draconiennes.

    Les conséquences sont immédiates : après un temps de doute (de nombreuses personnes sont restées chez elles les premiers jours), les Chinois peu immunisés ont multiplié les déplacements, notamment à l’occasion des festivités du Nouvel an chinois , ce qui a occasionné une flambée de l’épidémie . L’ensemble du pays sera touché et de nouvelles vagues de contamination vont gagner l’Asie, et rapidement le reste du monde .

    Si certains observateurs avancent que le pic est passé dans plusieurs grandes villes (notamment à Shanghai), la pandémie va durer encore de longs mois, voire plusieurs années. Mi-janvier, les autorités chinoises ont annoncé environ 60 000 décès du covid en un mois .

    Selon l’institution britannique Airfinity, les chiffres seraient bien plus dramatiques : il y aurait eu 700 000 décès depuis début décembre à la mi-janvier .

    Partout dans le pays, et spécialement dans les grandes villes de l’est et du centre, les images d’hôpitaux saturés et manquant de médicaments sont éloquentes . Plus rares sont les images similaires provenant de villes de taille plus modeste et des campagnes. Ce qui ne signifie pas que la situation y soit meilleure, au contraire : c’est simplement que le niveau de couverture médicale y est moindre.

    Le taux de vaccination est encore en dessous du seuil suffisant pour protéger la population, notamment les personnes les plus âgées. Dans ce contexte, alors que la confiance de la population chinoise dans le vaccin demeure très limitée, les autorités auront à organiser une vaccination (avec rappels) de très grande ampleur. Pendant ce temps, la Chine pourrait voir la diffusion de nouveaux variants, une perspective qui induit une incertitude non seulement pour les marchés boursiers mais aussi pour le voisinage régional, de Singapour au Japon en passant par la Corée . Un signe éloquent : lors de l’ouverture des « deux Assemblées », l’ensemble des membres portaient un masque, à l’exception de Xi Jinping et des membres du Comité permanent du Bureau politique .

    L’économie chinoise est affaiblie par trois années de restrictions sanitaires, la dégradation de l’environnement stratégique international et le ralentissement de la demande mondiale. Elle est aux prises avec des difficultés structurelles et conjoncturelles ( vieillissement et poursuite de la chute de la fécondité , montée du chômage, qui frappe désormais plus de 20 % des moins de 30 ans , crise de l’immobilier, pénuries d’énergie , crise environnementale, etc.).

    Les autorités annoncent pourtant un rebond de l’activité économique pour 2023. En cas de fort rebond au deuxième semestre , les conséquences seraient difficiles pour l’économie mondiale, notamment pour la reconstitution des stocks de gaz européens et parce que ce rebond provoquerait une hausse des prix des produits de consommation et des matières premières, et les taux d’intérêt.

    Parmi les enjeux majeurs à court terme, celui de la crise de l’immobilier est fondamental. Les faillites du géant de l’immobilier Evergrande ou du gestionnaire d’actifs Huarong en témoignent. Ce secteur (l’un des moteurs du « miracle » économique chinois des années 1980 à 2010) représente probablement près de 30 % du PIB chinois , environ 20 % des emplois et 75 % des actifs financiers des ménages .

    D’autre part, le shadow banking (système bancaire parallèle) demeure et alimente des pratiques de corruption à toutes les échelles, malgré l’ampleur des politiques anticorruption de Xi Jinping (aussi pour lutter contre ses adversaires).

    Le manque de liquidités ne permet pas au Parti-État de maintenir à flot l’ensemble de ses objectifs économiques. Malgré tout, le solde commercial continue d’être massif (plus de 900 milliards de dollars cumulés sur l’année 2022), lié bien sûr aux marchés consolidés d’Europe, d’Amérique du Nord et de l’Asie industrialisée et développée. La demande intérieure chinoise demeure médiocre. Une réunion importante du début d’année conduite par Xi Jinping portant sur le secteur immobilier et l’assainissement des finances rappelle l’urgence à court et moyen terme pour le régime de moderniser le secteur. En outre, un effort particulier sera consacré aux nouvelles technologies, notamment dans le cadre de la refonte des institutions de l’État annoncée lors de la réunion de l’ANP .

    Enfin, au niveau politique, le dernier Congrès en date a abouti à la nomination d’un Bureau politique inféodé à Xi Jinping , dont le pouvoir semble établi pour encore de longues années. Cette mainmise induit discrètement une forme de mécontentement au sein du Parti , qui, articulée à la contestation des mesures sanitaires par la population et le ralentissement économique, laissera sans doute une trace durable.

    La Chine dans le monde : nouvelles offensives

    L’enfermement politique dans lequel les choix de Xi Jinping ont conduit le régime et la Chine impose un exercice de rééquilibrage de l’image internationale du pays. Lors du dernier sommet de Davos, le vice-premier ministre Liu He (envoyé spécial de Xi Jinping) a ainsi déclaré « la Chine est ouverte », afin de rassurer et séduire l’Occident (surtout l’Europe) et de redorer une image écornée.

    La rivalité stratégique sino-américaine continue de structurer les relations internationales, dont Taïwan est devenue l’un des points de tension essentiels . Alors que des élections présidentielles auront lieu à Taïwan et aux États-Unis en 2024, le PCC ne se risquera pas sans doute pas, à court terme, à une invasion militaire, mais cherchera à neutraliser les capacités diplomatiques de Taïwan . Mais aussi à intensifier les intimidations à l’endroit de Taïwan.

    Incontestablement, l’évolution du conflit en Ukraine aura un impact sur le degré de la proximité sino-russe, souvent dépeinte (à tort) comme une alliance. En réalité, la Chine et la Russie partagent une connivence tactique et stratégique contre l’Occident , mais leur relation demeure très asymétrique. La guerre d’Ukraine favorise l’ascendant de Pékin sur la Russie (soutenue implicitement) et lui permet de se présenter comme un « médiateur » et de raffermir ses liens avec les marges post-soviétiques . Rappelons qu’ à ce jour la RPC n’a pas condamné la guerre en Ukraine et que Xi Jinping n’a pas échangé avec Volodymyr Zelensky .

    Début janvier, la première tournée africaine du nouveau ministre des Affaires étrangères Qin Gang ( en Égypte, au Bénin, en Éthiopie, au Gabon et en Angola ) reflète l’importance des partenaires non occidentaux aux yeux de la Chine. Pékin travaille à un resserrement des relations avec le continent africain, malgré les successives prises de conscience du piège de la dette dans le cadre ou non des « Nouvelles routes de la soie » .

    Plus largement, la RPC souhaite entretenir un dense réseau de relations avec les pays émergents et en développement , y voyant un levier contre l’Occident, en particulier à l’ONU. L’exemple récent de la signature d’un contrat sur les hydrocarbures avec l’Afghanistan des talibans montre combien le vide laissé par les Occidentaux est rapidement comblé par la puissance voisine, faisant fi du droit et des sanctions internationales en collusion avec le nouveau régime de Kaboul. Dernièrement, l’annonce depuis la Chine du rétablissement des relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite marque la réussite de la diplomatie chinoise et le recul de l’Occident face à Pékin.

    L’issue des « deux Assemblées » verra la confirmation des orientations stratégiques de Pékin.

    Au plan intérieur, on constate des efforts sur le budget de défense, en hausse (7,2 %) , malgré le ralentissement économique, mais aussi sur les technologies et sur la stimulation du marché intérieur pour se détacher des dépendances de l’occident .

    Sur le plan international, la séquence confirme la poursuite du soutien implicite à la Russie, de la montée des tensions avec les États-Unis et du rapprochement avec les mondes non occidentaux. Plus que jamais Pékin veut se présenter comme l’alternative aux États-Unis. Il reste que malgré ses déclarations, le pouvoir chinois est bien moins sûr de lui-même et de son avenir qu’il le laisse croire .

    Emmanuel Véron , Enseignant-chercheur – École navale, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)

    Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’ article original .

    The Conversation

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      Mahé de la Bourdonnais détient-il l’étoile et la clé de l’Arabie heureuse ?

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 27 February, 2023 - 03:40 · 3 minutes

    L’avenue de Moka à Saint-Malo rappelle l’importance des échanges entre la cité corsaire et le port de  Moka au Yémen ouvert sur un vaste arrière-pays historique et montagneux de caféiculture. À la croisée  des mondes, un Hôtel de l’Univers a pris place entre ces deux ports d’attache : l’un à Steamer Point  dans le golfe d’Aden, l’autre au cœur des murailles de Saint-Malo. Plus étonnant est la relation triangulaire qui a pu naître avec l’océan Indien et ses comptoirs administrés par Mahé de la Bourdonnais . La doctrine de l’officier malouin qui a fait la réussite du développement des  Mascareignes peut-elle relancer le Yémen comme l’étoile et la clé de l’Arabie heureuse ?

    Articulé autour du thème : Knowledge ∞ ( Knowledge to the power of infinity ), le pavillon du Yémen à  l’Exposition universelle de Dubaï proposait de redécouvrir comment le café Moka et le miel de Sidr, les  cadeaux du Yémen au monde, ont voyagé vers l’île Bourbon, colonie d’incubation et de production du  précieux or noir : le café Bourbon.

    La formule Stella Clavisque Maris Indici (« L’Étoile et la Clé de l’Océan Indien ») résume la vision  développée par Mahé de Bourdonnais pour s’affirmer dans le commerce interlope ouvert sur l’océan  « d’Inde en Inde » à une époque où la France contestait la suprématie britannique. Cette même devise  est encore inscrite dans les armoiries de l’île Maurice.

    Pour réussir un tel pari, Mahé de la Bourdonnais a très tôt identifié l’importance de s’entourer de botanistes, de profils scientifiques et d’explorateurs prêts à relever le défi d’une New Nature Economy.  En somme : développer les aspects cosmétiques, alimentaires et médicinaux de nouveaux produits des mers du Sud. À Pondichéry, il rencontre le botaniste explorateur Pierre Poivre . Ce dernier  développera par la suite des échanges avec le médecin et naturaliste Philibert Commerson pour  approfondir et transmettre cette aventure entre science et nature.

    Qu’en est-il du Yémen ?

    Le Yémen et ses portes maritimes peuvent-ils reproduire cette idée de maillage en réseau d’échanges  humains et pluridisciplinaires imaginé par Mahé de Bourdonnais et ainsi retrouver la paix et la  stabilité en se hissant dans la bioéconomie mondiale ?

    Les dragonniers de Socotra peuvent vivre jusqu’à 1000 ans et on prête à leur résine des propriétés  médicinales. Dans cet archipel, notons que les insulaires ont tous des ancêtres des îles de l’océan  Indien, d’Afrique de l’Est, d’Arabie ou d’Inde. Il existe donc des réseaux, passerelles et diasporas à  fédérer.

    L’archipel de Socotra, situé dans le nord-ouest de l’océan Indien, près du golfe d’Aden, s’étend sur 250  km. Il comprend quatre îles et deux îlots rocheux qui semblent prolonger la corne de l’Afrique. Il est  exceptionnel de par sa grande diversité de plantes et son taux d’endémisme : 37 % des 825 espèces de  plantes présentes, 90 % des espèces de reptiles et 95 % des espèces d’escargots terrestres ne se  trouvent nulle part ailleurs dans le monde.

    En ce qui concerne les oiseaux, le site héberge des populations importantes au plan mondial (192  espèces dont 44 se reproduisent dans les îles et 85 sont des migrateurs réguliers) dont quelques  espèces menacées. La vie marine de Socotra est aussi très diverse, avec 253 espèces de coraux  bâtisseurs de récifs, 730 espèces de poissons côtiers et 300 espèces de crabes, homards et crevettes.

    Compte tenu de sa faune et de sa flore exceptionnellement riches et distinctes, Socotra revêt une  importance mondiale pour la conservation de la biodiversité. À l’intérieur du point chaud de la corne  de l’Afrique, ce territoire Phénix a été qualifié de « Galápagos de l’océan Indien ».

    Une nouvelle génération de marchands de paix et de prospérité peut-elle en faire un laboratoire de la  bioéconomie mondiale et accompagner le Yémen dans sa reconstruction ?

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      Les faiblesses du modèle chinois

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 21 February, 2023 - 04:00 · 16 minutes

    La Chine de Xi Jinping est sûre de sa toute-puissance et de son ascension au rang de première puissance mondiale. Mais il existe de nombreux facteurs qui viennent nuancer cette ambition et qui interrogent sur la durabilité de ce modèle chinois.

    Ces facteurs sont multiples et concernent chaque aspect de la société chinoise : politique, social, démographique, géopolitique et économique.

    Tout rattrapage a une fin

    Les commentateurs de la situation chinoise oublient la donnée principale : le rattrapage. Pourtant le Japon et bien d’autres nous ont montré la force et les limites de ce processus.

    Tout pays bénéficiant de l’ordre public, d’une administration moyenne et d’une partie notable de sa population sachant lire et écrire, rattrape très rapidement son niveau normal après une grande épreuve qui l’a ruiné. Pour l’Allemagne de 1945, cette épreuve a été le nazisme et la Deuxième Guerre mondiale, pour le Japon de la fin du XIX e siècle, l’époque féodale et un isolement séculaire, pour la Corée du Sud la démolition quasi totale du pays par la guerre du début des années 1950.

    Pour la Chine, qui avait été une grande puissance, ce fut l’anarchie de la fin du XIX e siècle jusqu’en 1949, puis la catastrophe maoïste.

    On a oublié aujourd’hui à quel point la Chine était tombée bas, avec notamment de gigantesques famines . Bien que beaucoup plus graves que les disettes indiennes, ces famines ont été moins médiatisées, Mao ayant érigé pour principe : « pas de journalistes, pas de famine ».

    Mon grand-père communiste me disait : « On peut dire ce qu’on veut de Mao, mais il a fourni un bol de riz à tous les Chinois », cela au moment même où ils mouraient plus que jamais de faim. Admirable propagande qui avait même gagné Saint-Germain-des-Prés ! Et l’on voit aujourd’hui des gauchistes vieillissants maudire leur admiration ignorante d’alors.

    Bref, la Chine a retrouvé un ordre public après Mao, ordre dictatorial comme en témoigne le massacre de Tiananmen , mais néanmoins fin de l’anarchie permettant enfin aux acteurs économiques, alors des entreprises et des fermes publiques, de fonctionner.

    Le nouveau patron, Deng Xiaoping autorisa le secteur privé et l’ouverture sur l’étranger. Rien d’étonnant que, partant de quasiment zéro, on ait eu des taux de croissance très importants pendant quelques décennies. Les investisseurs internationaux se sont rués sur ce pays où les salaires étaient très bas, la discipline totale et la population d’un niveau intellectuel et scolaire supérieur à celui d’autres pays de la planète, que je ne citerai pas par charité.

    Ces investisseurs internationaux ont apporté non seulement de l’argent mais surtout des technologies et des méthodes de travail. Ils ont formé des sous-traitants et le goût séculaire des Chinois pour le commerce et les affaires a fait le reste.

    La différence de développement avec l’Occident tirait la Chine vers le haut, mais cette force de rappel s’affaiblit mécaniquement au fur et à mesure que l’on s’approche du niveau de développement occidental, du fait notamment de la hausse des salaires et des budgets de recherche-développement, alors que l’on profitait jusque-là de l’apport gratuit des étrangers.

    Et cette force de rappel est d’autant plus faible aujourd’hui que le régime politique est moins favorable aux entrepreneurs, comme nous allons le voir.

    La mainmise du président Xi

    Bien qu’ayant effectué les deux mandats constitutionnels le président s’est vu réinvesti à la tête de la Chine en octobre 2022, et avec des pouvoirs inégalés depuis Mao.

    La constitution oblige à révérer « la pensée XI » comme jadis celle de Mao. Il s’est entouré exclusivement de fidèles, après notamment l’éviction de Hu Jintao.

    Il n’y a maintenant qu’une seule ligne avec comme conséquence probable la rigidité dans la prise de décisions, le conformisme et l’autocensure de crainte de déplaire… ce n’est d’ailleurs pas sans risque tant pour la Chine que pour le reste du monde si l’on pense à Vladimir Poutine, à la théocratie iranienne, à l’épisode nazi et bien d’autres.

    Le poids de l’idéologie et du nationalisme

    Idéologie et nationalisme mènent au pire, et en voici des exemples récents :

    – le rejet des vaccins européens pour utiliser des vaccins nationaux moins efficaces, ce qui est une des causes des excès de la politique zéro-covid ayant paralysé l’activité économique. D’où l’ouverture brutale pour éviter l’effondrement économique et la flambée des contaminations qui a suivi.

    – le mépris des relations internationales avec de violentes attaques verbales et de fausses informations. Le tout suivi de rétropédalages lorsque l’on constate que l’étranger est indispensable dans tel ou tel domaine ou que l’isolement va coûter cher.

    – le resserrement du contrôle du parti en rappelant la nécessité pour toute entreprise, étrangères compris, d’accepter une intrusion dans la gestion par une cellule du parti.

    Le refus de la jeunesse de se sacrifier pour la cause

    Aujourd’hui les jeunes Chinois vivent mieux que leurs ainés et comprennent de moins en moins l’utilité des sacrifices qui leur sont demandés. Ils ne se jettent plus corps et âmes dans le travail pour sortir de la misère et refusent de plus en plus de faire les 6×9 (9 heures par jour, 6 jours sur 7).

    Les jeunes se considèrent comme les principales victimes de la stratégie zéro-covid qui aura duré trois années. À Shangaï et dans d’autres villes chinoises, chaque sortie entraînait le risque d’être contaminé ou de devenir cas contact et donc de voir l’immeuble entier confiné pendant deux semaines : impossible de sociabiliser, de se construire un réseau, de bâtir son avenir, etc.

    Malgré une censure très réactive, des témoignages ont filtré sur l’exaspération des jeunes contre la politique zéro covid et parfois contre le régime.

    La maladresse de la télévision nationale montrant une foule internationale sans masques pour le mondial de football au Qatar a déclenché la fureur.

    La catastrophe économique s’étant ajoutée à cet état d’esprit, le régime a brusquement levé les confinements.

    Une péripétie : redémarrer l’économie en déclenchant une crise sanitaire

    Comme prévu, il en est résulté une flambée des contaminations et des décès . Les chiffres officiels restent très en dessous de ce que l’on peut subodorer au vu de l’embouteillage des entrepôts frigorifiques où sont stockés les cadavres et celui des centres de crémation.

    L’estimation occidentale évoque un à deux millions de décès supplémentaires, surtout de personnes âgées, du fait de la moindre efficacité des vaccins chinois et de leur préférence pour la médecine traditionnelle. Les Occidentaux estiment que les confinements ont freiné l’immunité naturelle et que la demande de soins intensifs pourrait être de 16 fois la capacité existante.

    Les autorités estiment que la reprise économique qui semble rapide justifie cette prise de risque dont les conséquences sont pour l’instant inconnues, faute de chiffres officiels fiables.

    Mais la reprise n’est pas la croissance : pour l’instant il s’agit d’un simple rattrapage par rapport au creux du confinement.

    Revenons aux problèmes structurels.

    Vers la fin du réservoir de main-d’œuvre

    Un des ressorts de la croissance chinoise est le travail des migrants internes, les mingong . Les Chinois, comme les Soviétiques, restent à vie rattachés à leur commune de naissance par le passeport intérieur .

    Il y aurait 250 millions de travailleurs venus de la campagne chinoise et travaillant dans les villes sans bénéficier des avantages sociaux des citadins. Ils laissent en général leurs enfants à la charge des grands-parents restés au village, à qui ils envoient une partie de leur salaire.

    Ils vivent souvent entassés dans des logement préfabriqués près des usines, voire dans l’usine elle-même, avec un horaire hebdomadaire pouvant atteindre 80 heures, tandis que leurs enfants sont scolarisés dans les écoles de village de second ordre.

    Cette main-d’œuvre bon marché est l’un des ressorts de la croissance mais le déclin démographique mène à s’interroger sur sa permanence.

    Le décrochage démographique

    La Chine aujourd’hui ce sont 1,4 milliard d’habitants mais avec une pyramide des âges qui se transforme.

    Dans un premier temps, le pays a bénéficié du « dividende démographique » : les dernières décennies de croissance démographique génèrent provisoirement beaucoup d’actifs, avec peu de personnes à charge. Peu d’enfants, du fait de la politique de l’enfant unique, et peu de personnes âgées du fait de la croissance d’une génération sur l’autre quelques décennies plus tôt.

    Dans un deuxième temps, une partie de ce grand nombre d’actifs dépasse les 60 ans, âge de la retraite pour les hommes (55 ans pour les femmes), tandis que la baisse des naissances (1,3 enfant par femme seulement) diminue la proportion des actifs de moins de 30 ans et donc celle des moins de 40 ans dans 10 ans.

    Actuellement, le pays est dans une situation intermédiaire moyennement dégradée avec 70 % de sa population en âge de travailler, contre 60 % en Europe. Mais c’est provisoire puisqu’en 2050 la Chine connaitra 250 millions d’actifs en moins par rapport à aujourd’hui. Et cela pour faire face à 24 % de personnes âgées contre 7 % aujourd’hui.

    Un autre facteur plombe la fécondité malgré la fin de politique de l’enfant unique : le manque de femmes. Aujourd’hui il y a 104 hommes pour 100 femmes, du fait d’avortements visant les filles lors de la politique de l’enfant unique.

    Et le phénomène perdure malgré la fin de cette politique car une famille sur deux ne prévoit qu’un seul enfant du fait du coût de l’éducation et du logement. Or comme c’est le garçon qui s’occupera des parents, ces derniers ont recours aux avortements sélectifs, auxquels s’ajoute une forte mortalité des filles qui sont souvent négligées puisque destinées à soutenir une autre famille.

    Sur ce problème, je vous conseille mon article sur la Corée du Sud , pays soumis à des problèmes analogues mais où l’on est libre de faire des études démographiques poussées.

    Le régime chinois semble n’avoir découvert ce gigantesque problème qu’en 2022 à l’occasion du dernier recensement, et tente de réagir par une politique nataliste, sans résultat pour l’instant. De toute façon, quand bien même elle serait efficace que ça ne changerait leur pyramide des âges que progressivement de 2040 à 2080 !

    Une percée géopolitique qui s’étiole

    Après l’ouverture de la Chine, réussie sous Deng Xiaoping et continuée par ses successeurs, Xi renoue avec une tradition maoïste d’isolement du pays face à l’Occident et sa morale présentée comme « décadente ». L’épisode le plus remarquable a été celui des « loups combattants » ces diplomates injuriant le pays hôte, ce qui a nui à l’image de la Chine. On constate un retour à une diplomatie plus classique.

    Au-delà des moyens employés, l’objectif est maintenant de créer un nouvel ordre mondial , qui ne serait plus dominé par l’Occident, en cherchant à dialoguer avec les pays « périphériques » : Afrique, Amérique du Sud, Europe de l’Est, Asie Centrale…

    Mais après une première phase « généreuse » voyant la Chine construire des infrastructures payées à crédit, les bénéficiaires se retrouvent endettés envers la Chine et donc dépendants. Avec de plus le désagrément de devoir céder des infrastructures, des ports par exemple, donnés en garantie.

    Ce piège de la dette chinoise est une des causes du rejet des Chinois par les populations , au Sri Lanka par exemple.

    La Chine n’est donc plus aujourd’hui le sauveur qu’elle prétendait être. À cela s’ajoute un mépris des populations locales qui rappelle de mauvais souvenirs coloniaux. Le démarrage en fanfare en Afrique est ainsi menacé.

    Mais si la base grogne, la plupart de leurs gouvernants restent prochinois pour des raisons financières pratiques. En effet, les entreprises chinoises ne souffrent pas des mêmes contraintes légales anticorruption que les entreprises occidentales, qui risquent un procès dans leur État de droit, et sont ainsi moins « attractives » pour les gouvernants corrompus.

    Enfin, l’image de la Chine s’est dégradée depuis quelques années, notamment en Occident, dont la Chine dépend pourtant pour beaucoup de matériaux ou matériels indispensables, et comme marché pour ses exportations.

    Ces difficultés chinoises sur le plan international sont aggravées par la question taïwanaise , sur laquelle Pékin proclame que la réunification se fera au besoin par la force. Or toute intervention militaire de la Chine entrainerait des conséquences imprévisibles.

    L’émission de gaz à effet de serre et la pollution

    C’est un problème aigu en interne mais également à l’international.

    En interne, la pollution atmosphérique est un gros sujet de mécontentement. Les industries polluantes qui entouraient Pékin et lui cachaient le soleil ont été éloignées mais pas fermées.

    La Chine consomme autant de charbon en un jour que la France en un an, et représente 52 % de la consommation mondiale de charbon en 2020.

    La pollution de l’ eau empoisonnée par les déchets industriels et domestiques , est un danger direct pour la population et dégrade la production agricole. Les riches Chinois préfèrent acheter leur nourriture à l’étranger.

    À l’international, le fait que la Chine soit devenue le premier pollueur mondial en termes annuels avant les États-Unis dégrade également son image.

    Certes la Chine répond qu’en cumulé depuis le début de la révolution industrielle, les États-Unis restent en tête.

    Mais ce qui compte dans l’esprit des écologistes c’est bien la contribution actuelle puisqu’on ne peut pas changer celle du passé.

    Or la Chine continue à polluer chaque jour davantage alors que les pays occidentaux continuent à croître, certes plus modérément que la Chine jusqu’à présent, mais tout en faisant néanmoins baisser leurs émissions.

    Comme les autres pays du sud, la Chine répond que son développement nécessite la consommation des ressources naturelles : charbon, pétrole, gaz, bois, eau… et que les pays occidentaux ont beau jeu de faire la morale alors qu’ils sont développés.

    L’orgueil chinois bute sur sa dépendance envers l’étranger

    Comme nous l’avons vu, l’économie chinoise dépend du reste du monde, ce qui nécessite des relations commerciales et politiques avec l’extérieur et entre en contradiction avec une diplomatie agressive.

    On remarque déjà une baisse sensible des investissements de certains grands groupes comme Apple ou Google, qui délocalisent certains de leurs centres de production vers d’autres pays d’Asie du Sud-Est, l’Inde ou le Mexique.

    Et ça ne concerne pas que les entreprises américaines : 23 % des entreprises européennes sont en train de réfléchir à transférer leurs activités et leurs projets d’investissements hors de Chine.

    Dans les deux cas, les entreprises n’apprécient pas la politique intérieure chinoise, qui vise un contrôle total des vies individuelles et des entreprises .

    Pour les pays occidentaux, ce n’est plus simplement une question souvent annexe concernant les droits de l’Homme , mais une véritable menace pour le fonctionnement de leurs forces vives, les entreprises.

    La dette publique et privée

    La Chine est un pays profondément endetté, surtout si on tient compte de sa dette invisible.

    Cette dernière correspond au classement discret de dettes contractées en contrepartie de dépenses d’infrastructures, dettes qui ne seront jamais remboursées si les infrastructures en question se révèlent non rentables. Ces dettes resteront à la charge des banques ou des collectivités locales voire du gouvernement.

    Cette tentation de multiplier les infrastructures est d’autant plus forte qu’elle gonfle les chiffres de croissance, ce qui est bon pour la carrière des autorités locales et pour l’image de la Chine à l’étranger. À cela s’ajoute le « capitalisme de connivence » : certaines infrastructures sont lancées par copinage politique et en général financier et non pour des raisons d’utilité économique.

    C’est le cas des créations d’autoroutes ou de TGV non indispensables… et surtout du logement , problème mieux connu parce qu’il touche un très grand nombre de Chinois.

    On lance la construction de logements qui ne seront jamais habités : d’une part pour des raisons démographiques puisqu’il n’y aura pas assez de jeunes ménages ; d’autre part parce qu’il s’agit d’une spéculation : on achète sur plan un logement dont on n’a pas besoin, en espérant le revendre avec un bénéfice plus tard… et on réalise aujourd’hui qu’il n’aura pas forcément d’acheteurs !

    La plus grande faillite est celle du promoteur Evergrande . Il y en a de multiples autres sans parler de ce qui est dénoué discrètement sans que la dette n’apparaisse dans les statistiques nationales.

    Le total des dettes chinoises connues, intérieures et extérieures est de l’ordre de 40 000 milliards de dollars , soit 15 % des dettes mondiales.

    Seuls les États-Unis seraient davantage endettés mais ce n’est pas un souci pour eux tant que le dollar n’est pas contesté.

    En conclusion

    Les problèmes s’additionnent et rendent l’avenir imprévisible.

    Les optimistes pensent que tout cela obligera le régime à évoluer dans le bon sens, d’un point de vue occidental du moins. Se fondant sur l’exemple de l’Iran, de la Russie et de bien d’autres les pessimistes estiment que la surveillance et la répression maintiendront le régime en place.

    Les sinologues donnent raison aux pessimistes en rappelant que le peuple chinois est conditionné à révérer le pouvoir et à s’y soumettre.

    Depuis des millénaires, l’administration impériale y compris celle de l’empereur actuel, Xi Jinping, se méfie des innovations et des conflits, d’où un vigoureux droit pénal pour les réprimer. Mais il n’y avait pas de droit civil, de propriété ou des contrats. Donc pas de capitalisme.

    L’entrepreneur reste à la merci du pouvoir. On comprend pourquoi les idées occidentales sont haïssables.

    À mon avis, d’une manière ou d’une autre, les problèmes que nous venons d’évoquer auront d’importantes répercussions sur l’économie.

    La Chine pourrait devenir une sorte d’URSS : tout pour l’armée, rien pour le peuple.

    La décennie qui vient verra l’orgueil chinois être sévèrement atteint. Les répercussions politiques sont imprévisibles et peuvent aller jusqu’au déclenchement d’une guerre pour masquer les problèmes.

    Sur le web

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      Ballon espion chinois : la tech au service de l’impérialisme de Pékin

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 8 February, 2023 - 04:20 · 3 minutes

    Finalement, le ballon espion chinois qui affolait les États-Unis a été abattu samedi.

    Bien entendu, le fait que l’engin puisse s’attarder au-dessus d’un site de missiles balistiques intercontinentaux dans le Montana pose énormément de questions en matière de sécurité nationale comme de géopolitique. Joe Biden a beau avoir tenté de minimiser l’affaire, l’opposition conservatrice ne décolère pas .

    Cet incident n’est toutefois qu’une goutte d’eau dans l’océan de stratagèmes discrets utilisés par Pékin pour surveiller, collecter des infos, assurer à tout prix sa sécurité nationale et au final contester politiquement l’hégémonie américaine sur le monde.

    Confusion chinoise entre pouvoir politique et économie

    En effet, un autre aspect de cette affaire, de l’ordre de la guerre économique, pointe les liens réels qu’entretiennent les entreprises chinoises privées de pointe et le pouvoir politique, les premières étant mises au service du second dans sa lutte pour la suprématie technologique mondiale.

    Selon Japan News , le ballon de reconnaissance chinois provient très probablement de la Force de soutien stratégique (SSF), un commandement chargé de missions stratégiques spatiales, cybernétiques et de guerre électronique pour l’armée chinoise. La SSF serait chargée de recueillir des renseignements stratégiques et d’exploiter des satellites de reconnaissance pour surveiller les installations d’armes nucléaires et d’autres sites des États-Unis.

    Toujours selon Japan News , les autorités chinoises confieraient l’exploitation des ballons à des entités du secteur privé dans le cadre de sa stratégie nationale de « fusion militaire-civile ».

    Depuis 2015, Xi Jinping a fait de cette stratégie une priorité nationale visant à bâtir un « système stratégique national intégré doté de capacités stratégiques devant permettre à la Chine de mener à bien des projets scientifiques et technologiques clés et d’atteindre les plus hautes sphères de l’innovation 1 »

    Tous mobilisés pour le pays

    Le 13 e plan quinquennal 2016-2020 qui soutient cette nouvelle orientation met l’accent sur certains secteurs clefs des énergies nouvelles, les nouveaux matériaux, l’ingénierie navale et ferroviaire, l’aérospatial, les biotechnologies, l’environnement, les technologies de l’information et de la communication mais aussi la robotique et l’intelligence artificielle 2 .

    Dans cette optique, c’est toute la société chinoise qui est mobilisée. À l’occasion de l’adoption d’une nouvelle loi sur la sécurité nationale de 2015, les autorités ont rendu 16 objectifs de sécurité auxquels tout citoyen avait le devoir de contribuer (politique, territorial, militaire, économique, culturel, social, scientifique et technologique, cybernétique, écologique, ressources, nucléaire, intérêt outre-mer, biologique, spatial, fonds des mers et polaire).

    Cette évolution « met en lumière une paranoïa toujours plus prononcée du pouvoir chinois, et montre que seule une politique de défense ambitieuse, qui reflète le nouveau statut économique et politique de la République populaire, peut servir l’ensemble de ces objectifs de sécurité » juge Jean-Pierre Cabestan 3 . Une nouvelle fois, la politique du parti donne peu d’autonomie à son secteur privé, instrumentalisé pour servir les intérêts de sa bureaucratie communiste.

    Se pose alors une nouvelle fois la fiabilité de la Chine comme partenaire et concurrent économique, qui semble jouer le jeu de l’économie et de la compétition internationale pour servir son plan de domination sur la scène internationale.

    Face à des États occidentaux tentés de jouer l’apaisement dans l’espoir de conquérir un jour les immenses marchés d’une puissance asiatique en plein boom, l’affaire du ballon de surveillance, après les controverses provoquées par TikTok , n’est-il pas un autre signal des ambitions impérialistes de la technocratie sécuritaire chinoise ?

    1. « Xi Calls for Deepened Military-Civilian Integration », Xinhua News Agency , 12 mars 2018.
    2. Valérie Niquet, La puissance chinoise en 100 questions , Tallandier, 2017.
    3. Jean-Pierre Cabestan, La politique internationale de la Chine , Presses de SciencePo, 2022.
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      L’Asie du Sud-Est, un partenaire commercial pour l’Europe

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 2 February, 2023 - 03:50 · 7 minutes

    À la fin de l’année dernière, un sommet important s’est tenu à Bruxelles entre l’Union européenne et le bloc commercial de l’ANASE, qui regroupe un grand nombre d’économies d’Asie du Sud-Est à croissance rapide. Ce bloc ayant également conclu un accord de libre-échange avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande en 2009, il revêt une importance majeure.

    Malgré les efforts en cours, un véritable accord de libre-échange (ALE) entre l’UE et l’ANASE n’est pas attendu de sitôt. Le diplomate indien chevronné Gurjit Singh a souligné que les sanctions de l’UE à l’encontre du Cambodge et du Myanmar, en raison de violations des droits de l’homme, en sont une raison importante. Par conséquent, les accords commerciaux bilatéraux sont actuellement plus réalistes.

    Au cours du sommet, la présidente de la Commission européenne , Ursula von der Leyen, a souligné que l’UE avait déjà signé des accords de libre-échange avec le Viêt Nam et Singapour, ajoutant : « Nous voulons commercer davantage les uns avec les autres. Nous sommes déjà les troisièmes plus grands partenaires commerciaux les uns des autres » et « Notre objectif ultime serait de négocier un accord de libre-échange de région à région. »

    Commerce des produits de base

    D’autres désaccords profonds existent cependant. Lors du sommet UE-ANASE, le président indonésien Jokowi s’en est pris à l’UE, lançant un avertissement lié au nouveau règlement européen sur la déforestation, ajoutant que l’UE ne devrait pas tenter de dicter ses normes à l’ANASE si elle veut maintenir ses relations avec l’Indonésie à l’avenir.

    Il a dit :

    « Il ne doit pas y avoir de coercition, plus de parties qui dictent toujours et supposent que mes normes sont meilleures que les vôtres. »

    Le ministre indonésien des Affaires étrangères, M. Marsudi, a ajouté que le règlement « entravera le commerce » et est « de nature discriminatoire », avertissant que cela « entraverait les exportations de produits de base de l’Indonésie. »

    L’Indonésie entretient notamment de nouvelles relations avec des partenaires commerciaux autres que l’UE, puisqu’elle a annoncé qu’elle négocierait un nouvel ALE avec l’Union économique eurasienne, tout en développant des liens économiques et stratégiques plus profonds avec les États-Unis.

    Les petites entreprises familiales de pays comme l’Indonésie et la Malaisie – deux importants exportateurs d’huile de palme – pourraient être lésées par le règlement de l’UE sur la déforestation , qui menace d’ajouter beaucoup de bureaucratie aux importations d’huile de palme dans l’UE.

    L’ironie est que ce règlement vient d’être mis en œuvre alors que la déforestation liée à l’huile de palme a diminué pour atteindre son plus bas niveau depuis 2017, selon le groupe de recherche Chain Reaction Research, et que des entreprises malaisiennes comme Sime Darby, le plus grand producteur mondial d’huile de palme certifiée durable, se sont engagées à atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050. À Sabah et Sarawak, l’entreprise a également l’intention de reboiser une zone de 400 hectares (ha) de cultures de tourbe.

    Contrairement à l’UE, le Royaume-Uni exige que les produits soient conformes à la réglementation locale, appliquant ainsi de manière effective le principe de reconnaissance mutuelle.

    La nouvelle initiative réglementaire de l’UE sent vraiment le protectionnisme, d’autant plus que l’élimination de l’huile de palme de la chaîne d’approvisionnement aggraverait la déforestation car les alternatives produites en Europe, comme l’huile de tournesol ou de colza, nécessitent plus de terres, d’eau et d’engrais.

    Énergie

    Un autre point de tension majeur entre l’UE et l’Asie du Sud-Est est une bataille juridique internationale pour le contrôle des ressources pétrolières et gazières de la Malaisie, un sujet qui n’a pas reçu une grande attention dans le débat politique de l’UE malgré la recherche effrénée de l’UE pour remplacer les approvisionnements énergétiques de la Russie.

    Le différend juridique découle d’un accord datant de l’ère coloniale, conclu en 1878, qui accordait à la British North Borneo Company l’accès à un territoire faisant aujourd’hui partie de la Malaisie, connu sous le nom de Sabah. À l’époque, le défunt sultan de Sulu revendiquait la région et prétendait permettre aux Britanniques de « bénéficier de ses minéraux, de ses produits forestiers et de ses animaux » en échange du paiement d’un loyer annuel au sultan.

    La Couronne britannique a racheté l’affaire après la Seconde Guerre mondiale. Sabah, cependant, a été inclus dans le nouvel État de Malaisie créé en 1963. Pendant des décennies, plusieurs gouvernements malaisiens ont versé chaque année aux héritiers du sultan une somme de 5300 RM au titre de la cession, mais en 2013, la Malaisie a cessé les paiements à la suite de l’incursion armée de Lahad Datu menée par les partisans de feu Jamalul Kiram III, qui prétendait être le sultan de Sulu, dans leur effort pour revendiquer l’est de Sabah.

    En février 2021, un tribunal d’arbitrage français a accordé 14,92 milliards de dollars aux héritiers du défunt sultan de Sulu, une région reculée des Philippines, en se prononçant contre la Malaisie, en déclarant que le traité était un « contrat de bail privé international » commercial. Cette décision avait été demandée par un arbitre espagnol initialement désigné par un tribunal espagnol. Les autorités judiciaires malaisiennes contestent farouchement la compétence des tribunaux non malaisiens, la Haute Cour de Sabah ayant jugé en mars 2020 que la Malaisie était le lieu approprié pour résoudre les litiges découlant de l’accord de 1878.

    Les tribunaux européens ont ignoré ces décisions régionales. La décision d’arbitrage française a entraîné la saisie de deux filiales de Petronas, la société pétrolière publique de Malaisie, au Luxembourg à l’été 2022. La valeur de ces saisies n’est pas claire. De grands intérêts économiques sont en jeu étant donné que Sabah dispose d’importantes ressources pétrolières et gazières. Un jour après les saisies, un tribunal français a suspendu l’exécution de la sentence jusqu’à la conclusion de l’appel.

    Un conflit d’intérêt ?

    Selon une analyse d’experts publiée par l’Institut d’arbitrage transnational, l’arbitre espagnol, Gonzalo Stampa, a mené « un arbitrage que certains qualifieraient de complètement dévoyé ». Selon l’analyse, il a rendu la sentence en faveur des demandeurs « dans le contexte d’un arbitrage ad hoc hautement contesté dans lequel ni la clause d’arbitrage alléguée, ni la conduite de la procédure n’ont été acceptées par les parties ou les tribunaux du siège, l’Espagne. L’arbitre a pris des mesures qui peuvent être considérées comme déraisonnables, extrêmes ou même provocantes, telles que le déplacement du siège de l’arbitrage, pour finalement rendre une sentence polarisante. »

    Le gouvernement malaisien a également engagé une procédure pénale contre Stampa, qui semble avoir un lien étroit avec le cabinet d’avocats espagnol dans l’affaire, B. Cremades & Asociados, qui représente les requérants. Selon Stampa lui-même, dans une interview de 2015, il entretient une relation étroite et de longue date avec le fondateur du cabinet, le professeur Bernado M. Cremades, qui l’a embauché dès qu’il a terminé ses études de droit. Il a travaillé avec Cremades pendant treize ans, apprenant tout ce qu’il sait sur l’arbitrage auprès de Cremades, avant de créer son propre cabinet. « Je n’ai que de la gratitude pour lui », a déclaré Stampa. Pendant cette période, Stampa a coécrit avec Cremades un livre publié en 1994 , intitulé Commercial Arbitration in Spain : history and current legislation.

    En novembre 2021, un mois après que Stampa a transféré le siège de l’arbitrage de Madrid à Paris, suite à l’annulation de sa nomination par la Cour supérieure de justice de Madrid, Stampa et Cremades ont participé en tant qu’orateur à la même conférence juridique, à Kuala Lumpur en particulier, sur l’arbitrage international. Évidemment, le monde du droit de l’arbitrage est petit, mais certains peuvent se demander si une relation étroite entre le juge et la partie ne constitue pas un conflit d’intérêts susceptible de compromettre l’impartialité de l’arbitre.

    Quoi qu’il en soit, tout cet épisode soulève des tensions entre la Malaisie et l’Europe occidentale qui pourraient gravement compromettre les relations de l’UE avec l’ANASE.

    Conclusion

    Malgré les nouvelles pressions en faveur d’un « découplage » avec la Russie et la Chine, de grandes opportunités commerciales subsistent, notamment en Asie du Sud-Est, avec ses économies à croissance rapide et une attitude politique globalement favorable à l’Occident. Les différences portent essentiellement sur des questions qui peuvent être résolues. Il serait donc dommage de ne pas investir davantage de capital politique dans le renforcement des liens commerciaux entre l’UE et l’ANASE.

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      La politique industrielle n’a pas amené la prospérité à l’Asie

      Mises Institute · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 2 January, 2023 - 04:15 · 5 minutes

    Par Lipton Matthews.

    La politique industrielle est présentée avec ardeur par les démocrates et les conservateurs comme un outil permettant de rajeunir l’économie américaine . Certains affirment que l’innovation s’essoufflera si les États-Unis n’appliquent pas une politique industrielle aux principaux secteurs. La réussite des pays d’Asie de l’Est est souvent citée pour étayer les arguments en faveur de la politique industrielle , mais les défenseurs de cette politique ont vendu une histoire simpliste.

    S’il est parfois noté qu’il existe une corrélation entre les taux de croissance élevés et les investissements en matière de politique industrielle, ce n’est pas le cas. Au cours des années 1980, le Japon était l’enfant modèle de la politique industrielle et beaucoup craignaient que l’absence de politique industrielle ne relègue les États-Unis au rang de pays de seconde zone. Mais ces prédictions apocalyptiques se sont révélées fausses. Au lieu d’éclipser l’Amérique, le Japon est entré dans un long marasme économique .

    Au lieu de propulser la croissance économique en Asie de l’Est, la politique industrielle a été coûteuse et s’est soldée par plusieurs échecs. Au Japon, par exemple, les industries qui ont été soutenues par la politique industrielle n’ont pas réussi à devenir compétitives au niveau mondial. L’exploitation du charbon a bénéficié d’un soutien considérable des années 1950 aux années 1960 mais elle a décliné des années 1950 aux années 1970. La production est passée de cinquante-quatre millions de tonnes métriques en 1954 à dix-neuf millions de tonnes métriques en 1978.

    Des études de référence sur la politique industrielle au Japon montrent que la distribution des ressources était en grande partie une activité politique qui profitait aux entreprises liées et favorisait une atmosphère de corruption. En outre, de nouvelles recherches continuent de jeter le doute sur l’efficacité de la politique industrielle au Japon. Selon une étude de la National Foundation for American Policy, les politiques industrielles n’ont eu aucun effet sur la productivité des industries les plus dynamiques du Japon entre 1955 et 1990.

    Les résultats révèlent qu’une quantité disproportionnée d’efforts gouvernementaux a été consacrée aux industries à croissance lente et en déclin. Richard Beason, dans son étude , expose les défauts de la politique industrielle en soulignant le succès des industries qui ont reçu un soutien limité :

    « Les industries que nous associons au Japon pendant la période de forte croissance, les machines électriques (la plupart du secteur « tech »), les machines générales (la plupart des industries de biens d’équipement) et le secteur des équipements de transport (qui comprend les automobiles) étaient généralement vers le bas en termes de soutien gouvernemental entre 1955 et 1990. La politique gouvernementale a agi comme un obstacle pour les secteurs à croissance rapide parce que ces secteurs avaient des taux d’imposition effectifs plus élevés que les secteurs à croissance lente. »

    En outre, d’autres recherches sur le sujet ont montré que la politique industrielle n’a pas modifié la structure sectorielle de l’industrie ou les taux de changement de la productivité dans les pays d’Asie de l’Est. Même sans politique industrielle, les pays d’Asie de l’Est connaîtraient une croissance. Comme le Japon, la Corée du Sud est présentée comme une réussite de la politique industrielle, mais les taux de croissance indiquent que ce pays a connu plus de succès au cours des décennies où les politiques gouvernementales étaient sectoriellement neutres.

    Dans un bulletin sur le développement économique, Arvind Panagariya affirme que les inconvénients de la politique industrielle sont généralement ignorés par ses partisans :

    « Lorsque les critiques revendiquent le succès du ciblage industriel, ils évitent totalement la discussion de la décennie cruciale de 1963-1973. Ils se concentrent plutôt sur la décennie suivante, au cours de laquelle la Corée s’est lancée dans l’industrie lourde et chimique (ICH). Mais le taux de croissance de 1974 à 1982 est en fait tombé à 6,9 %. De plus, vers la fin de cette période, l’économie a été confrontée à une grave instabilité macroéconomique, qui a abouti à l’abandon de l’effort en faveur de l’industrie lourde et chimique et à la restauration d’un régime politique neutre. Cela a permis au pays de retrouver un taux de 8,7 % entre 1983 et 1995. »

    Bien qu’un document de 2021 affirme que la productivité du travail des industries et des régions ciblées a augmenté plus rapidement que celle des industries et des régions non ciblées, avec le temps, ces gains se sont érodés en raison d’une mauvaise répartition des ressources. Sans politique industrielle, la productivité des industries ciblées aurait été de 40 % supérieure en 1980. Il s’avère que la création d’un environnement commercial favorable est la meilleure politique industrielle. Si le gouvernement sud-coréen n’avait pas réussi à éliminer les obstacles aux exportations, la Corée du Sud n’aurait pas établi une industrie de la beauté florissante.

    Pour Taïwan, les observateurs notent qu’en l’absence de capitaux privés, le financement public a permis de lancer le commerce. Dans les années 1980, cependant, il est devenu évident pour les décideurs que les avantages des politiques industrielles avaient un coût considérable pour l’économie . Les examens des politiques industrielles à Taïwan ont montré qu’elles ont conduit à l’ émergence de groupes d’intérêt politiquement liés qui ont souvent résisté à l’innovation et aux nouvelles techniques de gestion.

    Pourtant, malgré les données sur les déficiences de la politique industrielle, nombreux sont ceux qui font pression pour une intervention. En fait, les universitaires attribuent le miracle est-asiatique à des niveaux élevés de capital humain et à des réformes du marché. Les politiques industrielles ont évidemment coïncidé avec le succès des pays d’Asie de l’Est mais elles n’ont jamais été la cause de la prospérité.

    Sur le web

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      Vent de révolte en Chine : le retour du maoïsme ?

      Yves Montenay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 9 December, 2022 - 03:35 · 16 minutes

    La Chine a fait la Une de l’actualité internationale avec la confirmation de Xi Jinping à la tête du pays avec des pouvoirs inégalés depuis Mao. Et surtout, de manière plus surprenante, avec le soulèvement des jeunes Chinois.

    La presse internationale en a déduit un affaiblissement de l’ économie chinoise . Je pense même que le décrochage de la Chine est inévitable à terme si elle persiste à s’isoler politiquement et économiquement.

    Un vent de révolte souffle en Chine

    La population s’est révoltée contre la surveillance et la censure, pas seulement contre les confinements . Cette révolte se distingue des multiples manifestations chinoises mais jusqu’à présent locales et ignorées par la presse internationale. Le pouvoir a donc l’habitude et cette fois encore les manifestations semblent bien maîtrisées…

    Comme d’habitude, on va renvoyer quelques responsables locaux pour excès de zèle et on va faire disparaître quelques centaines de manifestants identifiés par les caméras de surveillance ; c’est-à-dire qu’il n’y aura plus de nouvelles, ce qui est plus inquiétant que la mort et contribue à semer la terreur chez ceux qui restent.

    Cette révolte a eu lieu tout de suite après que Xi a été réélu sans problème pour cinq ans et probablement davantage. Elle montre que la population n’a pas été convaincue par cette méthode du choix de ce dirigeant tout-puissant en tant que chef de l’État et du Parti communiste.

    Et maintenant, que peut faire le président Xi ?

    L’impasse du zéro covid : le risque en y restant et le risque si on en sort

    Continuer la politique du zéro covid permettrait au président de ne pas se contredire, puisqu’il a proclamé solennellement que c’était la meilleure des politiques. Mais c’est prendre un risque politique car il sera plus que jamais considéré comme responsable des désordres à venir.

    Même si en pratique les actions de confinement les plus violentes et les plus absurdes viennent d’excès de zèle des cadres locaux tétanisés à l’idée de perdre leur place si la contagion augmente dans leur ville.

    D’où, théoriquement, la possibilité de se renier : ce n’est pas honorable mais le président pourrait espérer faire considérablement baisser la pression.

    Mais il est averti d’une possible flambée catastrophique de la pandémie en cas de levée des restrictions.

    En effet, dans ce cas la Chine pourrait faire face à 1,55 million de décès car du fait de la moindre efficacité des vaccins chinois et du sentiment anti-vaccin chez les personnes âgées. En effet, le niveau d’immunité actuel de la Chine serait insuffisant pour empêcher une énorme vague qui pourrait porter la demande de soins intensifs à 15,6 fois la capacité existante .

    Le président désigné par le Comité central ne semble pas avoir compris que la réussite de la Chine provient de l’ouverture à la « mondialisation capitaliste » et non grâce au Parti communiste chinois. Le ralentissement économique actuel est attribué à sa politique zéro covid, ce qui masque les problèmes de fond.

    Ces problèmes contredisent les objectifs du président qui voit la Chine bientôt première puissance économique mondiale et en avance dans de nombreux domaines. Elle semble même penser ne plus avoir besoin du reste du monde pour son développement.

    C’est probablement une erreur, comme l’a montré l’épisode maoïste.

    Pourquoi la Chine choisit d’être seule ?

    Dans mes derniers articles, j’évoquais les faiblesses à long terme de la Chine , principalement sa crise démographique ou la démotivation des jeunes qui, n’ayant pas connu la misère de leurs parents, rechignaient à travailler neuf heures par jour six jours par semaine.

    J’évoquais aussi le danger d’un isolement intellectuel mâtiné de sentiment de supériorité, pouvant rejaillir sur le développement économique et mener à des erreurs géopolitiques.

    C’est cet isolement que je voudrais analyser de plus près.

    Des racines historiques millénaires

    Cette tendance à l’isolement se retrouve tout au long de l’histoire chinoise. Au XV e siècle, les expéditions de l’amiral Zheng He sur les côtes asiatiques et africaines ne donnent lieu à aucune expansion coloniale ou même commerciale, contrairement aux expéditions européennes plus tardives. La Chine reste dans ses frontières et tente de réduire les influences extérieures en se limitant à des faibles échanges commerciaux avec l’Inde, le monde arabe et l’Occident par quelques caravanes traversant déserts et montagnes.

    Cette approche sino-centriste faisait de la Chine l’unique civilisation entourée de nations barbares. Cette pensée irrigue encore la société chinoise du XIX e siècle avec la dynastie Qing. Le pays se ferme peu à peu et refuse de prendre part au libre échangisme mené par la Grande-Bretagne. Les pouvoirs étrangers ne pouvaient être qu’inférieurs. Par exemple la reine d’Angleterre était officiellement considérée comme la vassale de l’empereur de Chine .

    Le réveil est brutal à partir des deux guerres de l’opium , par lesquelles l’Angleterre puis les Occidentaux imposent leurs conditions commerciales puis une mise en tutelle y compris par le Japon, comme très bien illustré par Hergé dans Tintin et le Lotus bleu , pour lequel l’auteur a étroitement collaboré avec un Chinois réfugié en France depuis.

    Ces défaites déclenchent un très fort ressentiment envers l’Occident, ressentiment largement repris aujourd’hui par la propagande du Parti.

    Sous Mao, la tentative de créer une société incompatible avec la pensée occidentale entraîne l’isolement total de la Chine.

    À titre personnel, je n’arrivais plus à comprendre ce qui se passait dans ce pays, tel que transmis par les nombreux et prestigieux intellectuels maolâtres.

    Il faut en effet se souvenir (je vais simplifier) que si mai 68 marque une poussée de gauchisme anticommuniste, avec Daniel Cohn-Bendit traitant le patron de la CGT de « crapule stalinienne », ce gauchisme a pris Mao comme idole en remplacement de Staline ! Ces brillants maolâtres sont repentis aujourd’hui, après avoir vilipendé le livre lucide de Simon Leys, Les habits neufs du président Mao – Chronique de la Révolution culturelle .

    Avec la grande révolution culturelle prolétarienne qui succède à la catastrophe économique du grand bond en avant et à l’exécution ou l’exil de nombreux cadres économiques, la Chine tombe dans les profondeurs du sous-développement et de l’autodestruction. Les gardes rouges soutenant Mao détruisent monuments historiques, meubles et œuvres d’art, allant jusqu’à casser la vaisselle traditionnelle de porcelaine des anciens bourgeois ou intellectuels et les pousser au suicide.

    Mais Mao finit par mourir. Sa veuve et ses partisans, la bande des quatre , sont éliminés et Deng Xiaoping prend le pouvoir.

    La réussite de l’ouverture au monde

    Deng reste un communiste brutal comme le montrera la répression de Tienanmen . Mais c’est aussi un pragmatique. Il ouvre la Chine au monde à partir de la fin des années 1970, en commençant par la création de « zones économiques spéciales » permettant l’arrivée des entreprises étrangères. On se souvient de sa proclamation : « Peu importe la couleur du chat, pourvu qu’il attrape des souris ».

    Cette ouverture économique va peu à peu s’étendre à d’autres aspects de la société chinoise. Les échanges deviennent culturels, scientifiques, universitaires… De nombreux étudiants Chinois partent étudier dans les universités occidentales à la recherche de diplômes reconnus à l’international, notamment en France, où je me suis occupé pour Centrale Paris de brillants étudiants chinois envoyés par Centrale Pékin.

    Les Chinois longtemps coupés du reste du monde faute d’argent ou par l’interdiction communiste vont découvrir les joies du tourisme et partent découvrir massivement les autres pays, permettant alors d’importants échanges culturels.

    Ces échanges se font dans les deux sens. Les étudiants occidentaux partent étudier en Chine et le développement de filiales d’entreprises occidentales provoque l’arrivée de nombreux cadres étrangers.

    La coopération est aussi scientifique. Elle est très large :

    « Environ quatre cinquièmes des doctorants en ingénierie électrique et en informatique des universités américaines sont étrangers et les Chinois sont le plus gros contingent. Nous avons formé une génération de professeurs chinois de classe mondiale « , rappelle David P. Goldman, éditorialiste d’Asia Times, cité par Le Figaro du 11 décembre 2020.

    On remarque notamment aujourd’hui le cas très particulier de la coopération entre la Chine et la France dans la création de l’institut de virologie de Wuhan, suspecté d’être à l’origine de la pandémie du covid . Coopération qui a été brutalement interrompue il y a quelques années sans que l’on comprenne pourquoi à l’époque.

    Le bilan très positif de cette ouverture au monde

    La fin de l’autarcie maoïste a permis de faire sortir de la pauvreté 600 millions de Chinois.

    En 20 ans, le PIB a été multiplié par dix, passant de 1300 milliards en 2011 à 14 700 milliards en 2021, la Chine passant de septième puissance économique mondiale à la deuxième place.

    À mon avis, cette croissance est un peu surévaluée et on oublie souvent que la Chine garde un niveau de vie par personne de l’ordre du quart ou du cinquième d’un niveau de vie occidental.

    Et cette croissance a bien sûr des contreparties environnementales : la Chine c’est 52 % de la consommation mondiale de charbon en 2020, soit en un jour la consommation annuelle de la France. Et les alertes s’accumulent sur la qualité de l’air, de l’eau et de la nourriture.

    Cette politique d’ouverture économique se paracheva avec l’adhésion de la Chine à l’OMC en 2001.

    L’apport des capitaux et des savoirs faires occidentaux en a été une des causes principales de ce développement.

    Dans un premier temps, l’attractivité chinoise fut la faiblesse des salaires dans un pays scolarisé et sécurisé.

    Dans un deuxième temps, avec la hausse des salaires qui attira et attire toujours les entreprises occidentales, c’est le gigantesque marché intérieur chinois. Ce dernier a également permis le développement de grands groupes nationaux qui ont ensuite réussi à s’imposer à l’international (Tencent, Alibaba, Huawei…).

    Mais pour le président Xi, l’ouverture est allée beaucoup trop loin

    L’arrivée au pouvoir de Xi en 2012, l’élection de Trump en 2016 et la pandémie de covid sont à l’origine d’une rupture progressive entre la Chine et l’Occident .

    La réussite mondiale des grands groupes chinois a inquiété non seulement le reste du monde mais surtout, semble-t-il, le président Xi lui-même qui y a vu une menace à la toute-puissance du Parti communiste chinois. La « punition » de certains dirigeants et la limitation de leurs activités (jeux vidéo, enseignement privé à distance…) a suivi.

    Plus généralement, la politique du Rêve chinois initiée par Xi Jinping prône l’autosuffisance de la Chine à l’égard de l’Occident. Pour illustrer que « nous n’avons besoin de personne », le géant chinois CATL, leader mondial des batteries lithium-ion et fournisseur de Tesla a levé 6,4 milliards d’euros .

    Ce Rêve chinois repose sur l’idée que la Chine est une nation exceptionnelle à qui seul le régime proposé par le Parti communiste chinois peut convenir, d’où les critiques virulentes envers les démocraties libérales. On se souviendra de la rencontre sino-américaine en mars 2021 où la délégation chinoise a dit aux Américains qu’ils n’étaient plus en mesure de leur donner des leçons.

    Dans son ouvrage Pandémie et mondialisation à la chinoise , Anne Cheng énonce que nous sommes passés de « la Chine dans le monde » de Deng Xiaoping, à « la Chine est le monde ».

    La rupture est aussi culturelle, avec le recul de l’enseignement de langues étrangères et la quasi-disparition des films américains, alors que Harry Potter et les Avengers faisaient un malheur. Disney est maintenant censuré ou interdit en Chine, même pour Mulan (2020) ou Shang-Chi et la légende des dix anneaux (2021), avec leurs héros confucéens.

    Par contre, l’hyper nationaliste, La Bataille du lac Changjin , a été le deuxième film le plus regardé au monde en 2001, avec 900 millions de dollars de recettes.

    Xi est-il en train de scier la branche sur laquelle il est assis ?

    On arrive ainsi à un malentendu fondamental.

    À mon avis le développement chinois provient de l’adoption du modèle occidental : liberté d’entreprendre pour les nationaux et les étrangers, ouverture à ces derniers qui apportent le savoir managérial et technique encore plus importante que l’argent.

    Le seul apport chinois est d’avoir maintenu un ordre public et notamment un ordre juridique évitant de trop piller les étrangers. Mais cela n’a jamais été totalement vrai et régresse plutôt actuellement.

    Par contre, en Chine, on s’est persuadé que ce miracle de la croissance vient du système politique et notamment du rôle du Parti communiste.

    Est-ce la conséquence d’un raisonnement qui pourrait évoluer ou une simple question d’hégémonie politique ? Il y a sans doute un grand débat sur ce sujet dans le secret du Parti, même si la ligne Xi est donnée gagnante cet automne.

    On trouve un reflet de ce débat dans l’attribution des VPN, logiciels qui permettent d’avoir accès à l’Internet mondial, ce qui est interdit à la masse des Chinois. Ceux qui s’en servent sont pistés mais ces logiciels ne sont pas complètement interdits car ils sont indispensables à ceux ayant une activité internationale, qu’ils soient hommes politiques, acteurs économiques ou chercheurs.

    La réaction du reste du monde

    Cet orgueil national–politique entraîne une réaction qui aggrave le problème : les cadres et étudiants chinois à l’étranger deviennent suspects pour le pays d’accueil, qui a noté « l’obligation d’espionnage » à laquelle sont soumis les Chinois, tandis que le PCC craint la diffusion d’idées libérales au sein de sa future élite.

    Les Occidentaux ont enfin compris qu’il s’agit pour le Parti de resserrer son emprise sur la population en expliquant que les démocraties libérales sont empêtrées dans un système de valeurs inefficaces, responsables d’un important désordre social.

    Cette réaction occidentale a été illustrée par la guerre commerciale lancée par Trump , notamment attentif à l’influence chinoise prise dans le secteur de la défense.

    Elle s’est aggravée avec la pandémie et les mises en quarantaine et interdiction de voyager : plus personne ne veut venir travailler en Chine ! On assiste à une sinisation forcée des entreprises étrangères.

    Une autre réaction, financière cette fois, d’après Le Monde du 6 décembre 2021.

    « L’autorité américaine de régulation des marchés financiers, la Securities and Exchange Commission (SEC), est désormais autorisée à sortir de la cote les groupes qui ne feraient pas auditer leurs comptes par une société agréée. Or, la Chine, soucieuse de sa souveraineté, interdit à ses entreprises de se soumettre à de tels audits par des puissances étrangères . »

    En Europe, on est resté un temps plus ouvert, notamment à la suite du discours à Davos de Xi en 2017 vantant le multilatéralisme, aujourd’hui considéré comme de pure propagande. Depuis a été notée la mainmise croissante de Pékin sur des infrastructures européennes comme le port du Pirée, principal port grec et le piège de la dette : Portugal et Grèce, comme de nombreux pays africains, doivent livrer le gâge promis en cas de difficultés de remboursement.

    Enfin l’Europe prend conscience de sa dépendance envers la Chine pour de multiples produits, notamment dans le domaine sanitaire. D’après le sondage effectué par la Chambre européenne de commerce en Chine, 23 % des entreprises européennes sont en train de « réfléchir à transférer »leurs activités et leurs projets d’investissements hors de Chine en raison de « l’énorme incertitude »liée aux restrictions de la politique sanitaire chinoise, qu’ils ressentent comme un prétexte à un contrôle total des vies individuelles et des entreprises.

    Apple et Google ont notamment décidé de limiter leur production chinoise au bénéfice d’autres nations comme l’Inde (10 % des projets), le Bangladesh (8 %), le Vietnam, la Turquie ou le Mexique.

    Certes l’inertie des investissements et des coopérations entre la Chine et l’Occident fera que l’évolution vers l’isolement sera progressive.

    En conclusion

    Les Occidentaux se demandent tout d’abord ce qu’en pense la population chinoise. D’un côté l’orgueil national est chauffé à blanc mais d’un autre on semble vivre de plus en plus difficilement les restrictions demandées par le régime.

    Il est probable que de nombreux cadres sont conscients de l’importance des apports occidentaux à la société chinoise, notamment dans les idées et les méthodes mais aussi dans la créativité.

    On verra à l’automne si cela remonte jusqu’aux instances suprêmes et si la reconduction de Xi est en péril malgré la main de fer qu’il a imposée tous les étages du parti.

    La Chine porte très classiquement son effort vers ce que les communistes ont toujours appelé « le ventre mou de l’Occident » : Afrique, Amérique du Sud, Europe orientale. Lénine pensait déjà qu’il fallait tourner les capitalistes par le sud, d’où son aide aux mouvements d’indépendance pour les orienter vers une hostilité au Nord.

    Cependant, au Sud, cette stratégie est contrariée par la peur de la Chine et notamment de la prise de conscience de la volonté de prise de contrôle des infrastructures et parfois des terres agricoles.

    « La Chine ne veut pas se démondialiser, elle veut se désoccidentaliser », résume David Baverez dans un article publié dans Le Point .

    Il y a dans tout cela un parfum de retour à l’ère maoïste, d’autant qu’à l’isolement se rajoute le « culte de la personnalité » du président Xi et sa volonté de rester indéfiniment au pouvoir.

    Reste à espérer que la masse des Chinois se souvienne de la catastrophe qu’a été cette ère maoïste…

    Ils ont été privés de liberté, massivement exécutés, violentés, décimés par la famine . Vont-ils vraiment croire que le serrage de vis actuel les mène à la gloire et à la prospérité ?

    L’économie chinoise était censée rattraper et dépasser bientôt l’économie américaine. On oublie d’ailleurs que cet objectif n’était pas aussi ambitieux qu’il en avait l’air, la Chine étant plus de quatre fois plus peuplée que les États-Unis. Y arriver laisserait donc chaque Chinois quatre fois plus pauvre qu’un Américain. Aujourd’hui cet objectif s’éloigne considérablement, ce qui est géopolitiquement important.

    Par ailleurs, et à mon avis surtout, les manifestations des jeunes Chinois s’ajoutant à l’émigration de l’élite russe et aux révoltes des jeunes Iraniens illustrent une fois de plus que si les dirigeants déclarent que l’Occident est en déclin , il reste un idéal pour leurs peuples.

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