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Le ministre du Quoi-qu’il-en-coûte dégaine le chèque alimentaire
ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 9 March - 04:20 · 3 minutes
Rien n’échappe à l’ interventionnisme brouillon de l’infatigable Bruno Le Maire. Dernier combat en date : l’augmentation des produits alimentaires (+ 14,5 % en rythme annuel selon le dernier chiffre de l’INSEE).
Fin février, il indiquait vouloir rencontrer les patrons de la grande distribution qui terminaient leurs négociations commerciales avec leurs fournisseurs.
Les « solutions sur les produits alimentaires, nous y travaillons depuis plusieurs jours », assurait-il sérieusement le 28 février. Songeait-il à un chèque caddy ou à un bouclier spaghetti ?
Suspense insoutenable… Va pour le chèque caddie !
Un trimestre anti-inflation avec toujours plus de chèques sans provision
Lundi 6 mars, à l’issue de sa rencontre avec les distributeurs, Bruno Le Maire annonce que les enseignes se sont engagées à proposer les prix les plus bas possibles jusqu’en juin sur une sélection de produits à leur discrétion .
Michel Édouard Leclerc n’était pas toutefois présent indiquant sur CNews : « Je n’ai pas attendu une réunion publique pour être moins cher ».
Les cerveaux de la propagande gouvernementale ont chauffé et il en est sorti un « trimestre anti-inflation ». Les produits aux marges sacrifiées seront repérés par un logo tricolore portant cette mention. Simplement au cas où vous seriez assez étourdi pour ne pas regarder les prix des produits…
Pauvre Bruno ! Il ne s’est trouvé aucun attaché de cabinet pour lui souffler que c’était exactement ce que faisait la distribution depuis très longtemps pour attirer les clients et en communiquant régulièrement sur ces opérations à grand renfort de pubs et d’étiquetage. Les produits d’appel, comme on dit…
Mais notre brillant Bruno nous dégaine aussi un « chèque alimentaire » qui sera proposé aux foyers les plus modestes. De quoi mettre du beurre dans des épinards qui ont tous deux augmenté de 14,5 % ? Et n’oubliez pas votre chèque carburant pour passer à la pompe de votre distributeur préféré…
Une inflation d’incompétence
Notre ministre de l’Économie, des Finances, de la Souveraineté industrielle et numérique (et de plein de trucs aux noms ronflants qui restent à imaginer) n’a travaillé que dans la fonction publique et navigue habilement de cabinets en ministères depuis qu’il est sorti de l’ ENA .
Son ignorance de toute activité concurrentielle ne l’empêche pas de vouloir se mêler de tout, y compris des augmentations de salaire dans le privé. Rappelons que, alors simple ministre de l’Agriculture, il ignorait ce que représentait une surface de un hectare …
Ministre de l’Économie, il confond allégrement inflation (qui est l’augmentation de la masse monétaire) et hausse des prix (qui est la conséquence d’une inflation supérieure à l’augmentation de la production de produits et services).
Ministre des Finances, il s’illustre par l’enchaînement des déficits les plus échevelés, des chèques gratuits, des boucliers tarifaires pour tout (sauf les impôts et taxes), des prêts gratuits, du bouche-à-bouche aux entreprises zombies, des surtaxes aux superprofits.
Ministre de la Souveraineté industrielle son rétropédalage au sujet de la production nucléaire et de la fixation des prix de l’électricité au niveau européen est indigne d’un escargot lymphatique dopé au Lexomil. Il n’accouche de rien et ne semble pas vouloir prendre Ursula von der Leyen et la commissaire à l’Énergie Kadri Simson à rebrousse-poil. Son idée phare est d’affecter l’argent collecté sur le livret A à la construction de six nouvelles centrales dont le budget n’est même pas encore voté.
Bref, Buno Le Maire est partout où on ne l’attend pas mais absent là où il devrait être présent.
Avec Bruno Le Maire, la France se dirige vers la « grecquisation », une mise sous tutelle par ceux qui ont vraiment la main sur les « chèques gratuits » : Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international. Mais l’ardoise de la France étant considérablement plus grosse que celle de la Grèce, ce sera aussi la crise monétaire comme je l’explique dans mon dernier livre .