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      Le coût de la campagne présidentielle 2022 des 12 candidats révélé

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 19 July, 2022 - 11:36 · 2 minutes

    Emmanuel Macron lors de son meeting du 16 avril à Marseille (illustration). Emmanuel Macron lors de son meeting du 16 avril à Marseille (illustration).

    POLITIQUE - L’heure des comptes de la campagne présidentielle a sonné. Et à ce jeu, c’est Emmanuel Macron qui occupe la première place. Le chef de l’État a été le candidat le plus dépensier avec près de 17 millions d’euros, soit près de 20 fois plus que l’iconoclaste Jean Lassalle , selon les comptes de campagne électorale publiés ce mardi 19 juillet au Journal officiel .

    Le président réélu le 24 avril a dépensé 16,7 millions d’euros dans la campagne, exactement comme en 2017, indiquent les comptes de campagne électorale des 12 prétendants à l’Élysée, tels que déposés fin juin auprès de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques qui doit les éplucher d’ici à la fin de l’année.

    Emmanuel Macron devance la candidate LR Valérie Pécresse qui a consacré 14,3 millions d’euros pour un seul tour de scrutin, mais sans atteindre la barre des 5% de voix qui lui aurait permis d’obtenir le remboursement de ses frais de campagne. Après sa défaite, elle avait d’ailleurs lancé un appel aux dons pour combler le trou de cinq millions d’euros . Tous deux devancent le troisième homme de l’élection présidentielle, l’insoumis Jean-Luc Mélenchon qui a déboursé 13,7 millions d’euros.

    Le Pen et Zemmour au coude à coude

    Battue au second tour par Emmanuel Macron, la RN Marine Le Pen a investi 11,5 millions d’euros dans sa campagne. Elle est pratiquement au coude à coude avec le polémiste d’extrême droite Éric Zemmour, arrivé quatrième au premier tour, qui a déboursé près de 11 millions d’euros.

    La socialiste Anne Hidalgo, dont le parti avait anticipé un score inférieur à 5%, n’a dépensé que 3,7 millions d’euros, contre un peu plus de 15 millions en 2017 pour celle de Benoît Hamon. L’écologiste Yannick Jadot, également sous la barre des 5%, a investi 5,2 millions d’euros dans la campagne. Toujours à gauche, le communiste Fabien Roussel a dépensé 4,02 millions d’euros.

    Le candidat qui a le moins dépensé est Jean Lassalle, qui s’est fait le porte-parole des campagnes lors de la campagne électorale, avec à peine plus de 813.060 euros. Il est suivi de près par le NPA Philippe Poutou (819.686 euros), puis le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (871.410) et la LO Nathalie Arthaud (891.098 euros).

    Le plafond des dépenses était établi cette année à 16.851.000 euros pour les candidats présents au premier tour, et 22.509.000 euros pour les candidats qualifiés pour le second tour.

    Verdict fin décembre

    La Commission des comptes de campagne rendra sa décision sur chacun des comptes vers la fin décembre. Jusqu’à présent, elle n’a approuvé qu’un seul compte du premier coup, celui du NPA Olivier Besancenot en 2007.

    En 2012, il avait rejeté ceux du président sortant Nicolas Sarkozy qui, comme Valérie Pécresse, avait lancé un appel aux dons. Les remboursements s’élèveront au maximum à 800.423 euros pour les candidats n’ayant pas atteint la barre des 5%; 8.004.225 euros pour les autres candidats présents au premier tour; 10.691.775 euros pour les candidats concourant au second tour.

    À voir également sur Le HuffPost: Après les “Uber files”, Macron assume tout et Le Maire le soutient

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      Olivier Faure, la renaissance du patron du PS à la sauce Nupes

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 14 July, 2022 - 17:12 · 6 minutes

    Quatre ans après son arrivée à la tête du Parti socialiste, Olivier Faure est désormais chouchou des Insoumis, copain avec Mélenchon, et influenceur politique à succès. Quatre ans après son arrivée à la tête du Parti socialiste, Olivier Faure est désormais chouchou des Insoumis, copain avec Mélenchon, et influenceur politique à succès.

    POLITIQUE - La rose reprend des couleurs. À gauche, Olivier Faure est en train de s’imposer comme l’un des hommes forts de la Nupes, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale . Il fallait le voir, lundi, à l’Assemblée nationale récolter les longues ovations de ses collègues , en défendant avec véhémence leur motion de censure. Le patron du Parti socialiste est sorti vainqueur à l’applaudimètre.

    Un élan inattendu pour celui qui promettait la “renaissance” du PS moribond au moment de prendre la suite de Jean-Christophe Cambadèlis en 2018. Quatre ans plus tard, le voilà désormais chouchou des Insoumis, copain avec Mélenchon, et influenceur politique à succès.

    “À chaque fois qu’Olivier éternue, il y a 2000 personnes qui twittent ‘bravo’”, s’amuse un proche du premier secrétaire, cité par l’AFP, satisfait de voir les roses s’affirmer au sein de la Nupes. Une bonne passe, idéale pour le Parti socialiste, après le camouflet de sa candidate, Anne Hidalgo, à la présidentielle... et sans doute plus encore pour le principal intéressé, pas malheureux de prendre la lumière.

    Pendant longtemps, je me suis restreint parce que je voulais être au point d’équilibre entre les différentes sensibilités. Olivier Faure, premier secrétaire du PS sur LCI

    Le député de 53 ans, plutôt discret lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, reconnait lui même une forme de libération. “Pendant longtemps, je me suis restreint parce que je voulais être au point d’équilibre entre les différentes sensibilités”, a-t-il confié sur LCI, mardi 12 juillet dernier, au lendemain de son discours remarqué contre la Macronie. “Le moment est venu de dire les choses et d’affirmer ce que nous sommes.”

    Force est de constater que son expression a effectivement changé. Son discours, offensif, lundi, au cours duquel il a intimé à la majorité de se “taire” sur fond d’alliance tacite avec le Rassemblement national en est un parfait exemple.

    Changement de ton ou de fond?

    “On le sent mieux, plus à l’aise dans ses pompes”, constate un bon connaisseur du PS, pour qui l’état d’esprit d’Olivier Faure version printemps n’a rien à voir avec celui de la version automne. “On va dire qu’il ne débordait pas d’enthousiasme”, se souvient celui qui a participé à la campagne -délicate- d’Anne Hidalgo, aux côtés du premier secrétaire, en maniant l’euphémisme, “là, il croît en ce qu’il fait.”

    Olivier Faure copie les attitudes de la France insoumise. Stéphane Le Foll, maire (PS) du Mans anti-NUPES

    D’où lui vient alors ce nouveau souffle? Certains de ses détracteurs à gauche lui reprochent un changement de ligne politique opportuniste. D’autres, parfois les mêmes, une allégeance à la France insoumise. Pour Stéphane Le Foll, le maire du Mans, Olivier Faure “copie les attitudes de la France insoumise” après s’être “aligné” sur son programme. “Il a été pris d’une colère il n’y a pas très longtemps et s’est mis à parler extrêmement fort pour une fois”, a ainsi ironisé l’ancien ministre de François Hollande, résolument anti-Nupes, mercredi sur Europe 1, en référence à l’envolée du chef des roses à l’Assemblée.

    Rien de tout cela pour l’intéressé qui ne cesse de se défendre de toute inféodation à la formation mélenchoniste. “Je ne vois pas la différence avec la ligne sociale-démocrate que vous décrivez et ce que je dis aujourd’hui (...) je suis clairement à gauche, je le dis, je n’ai pas de complexe à entretenir”, a-t-il répondu à la journaliste Élisabeth Martichoux qui lui demandait s’il avait radicalisé ses positions.

    Adoubé par les Insoumis

    Lui parle plutôt de l’enthousiasme que soulève l’Union des gauches. “Des gens me klaxonnent dans la rue pour me dire merci. C’est sacrément nouveau!”, expliquait-il, rayonnant, au HuffPost dès l’entre-deux-tours des élections législatives, convaincu d’avoir opté pour la meilleure des stratégies en topant avec Jean-Luc Mélenchon et les autres partis de gauche.

    Et pour l’instant, ça marche. Les voix dissidentes au PS se tarissent ou peinent à exister et la Nupes est conquise. Les Insoumis en tête. Antoine Léaument, le député essonnien, membre de la nouvelle génération LFI au Palais Bourbon n’hésite pas à saluer ses prises de position en citant Robespierre... Qui imaginait cela il y a quelques mois entre la jeune garde insoumise et le chef socialiste?

    Pour le député (LFI) du Nord, David Guiraud, le secrétaire national du PS “a réussi cet exploit de mettre derrière lui l’époque où on le renvoyait sans cesse au bilan de Hollande.” Les applaudissements de ses collègues à l’Assemblée le confirment, l’enthousiasme de la communauté insoumise sur les réseaux sociaux, aussi. “Il est bon Olivier Faure”, salue encore le nouvel élu dans les colonnes du Parisien .

    "Quand on n'arrive pas à trancher entre ses enfants, il est toujours plus facile de choisir son neveu. L'entourage d'Olivier Faure sur Mélenchon

    Une forme de suite logique. Les députés mélenchonistes adoubent le socialiste, dans le sillage de leur chef de file. Le troisième homme de la présidentielle a rapidement affiché sa proximité avec Olivier Faure une fois les tractations unionistes conclues, après s’être “profondément ignorés” pendant des années, selon les mots du tribun de 70 ans au HuffPost fin juin.

    Une “bromance” inattendue ... et le signe d’un passage de témoin entre les deux hommes? Si la succession de Jean-Luc Mélenchon à la tête de la toute jeune -et fragile- Nupes n’est pas encore une question, une chose est sure, le patron des socialistes prend de l’épaisseur au sein de l’alliance. “Quand on n’arrive pas à trancher entre ses enfants, il est toujours plus facile de choisir son neveu”, ne peut s’empêcher de glisser son entourage quand on l’interroge sur les liens entre les deux hommes.

    Le député, qui remet son poste de premier secrétaire en jeu à la fin de l’année, a de la suite dans les idées. Il n’oublie pas de faire la promotion du Parti socialiste entre ses ”éternuements” sur Twitter. Une pêche aux adhérents pour profiter de ce nouvel élan. Quant aux ambitions personnelles, certains se chargent d’en avoir pour lui, avec plus ou moins de sérieux. Le même réseau social a vu fleurir son premier visuel “Faure 2027”, façon “Obama 2012″. Une plaisanterie, pour l’instant.

    À voir également sur Le HuffPost: Faure avait tellement de choses à dire à l’Assemblée qu’il s’est fait couper le micro

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      La NUPES, une alliance fragile de partis en trois indices

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 8 July, 2022 - 12:08 · 7 minutes

    Ces trois indices montrent que l'unité de la NUPES sera un combat Ces trois indices montrent que l'unité de la NUPES sera un combat

    POLITIQUE - L’avertissement du chef de bord. Jean-Luc Mélenchon, le leader de la NUPES , l’alliance des gauches à l’Assemblée nationale s’exprime dans un entretien à Libération , ce vendredi 8 juillet, et met en garde ses petits camarades contre toute désaffection. Gare à celui qui veut quitter la nouvelle coalition.

    “Désormais, il en coûtera très cher de descendre du train. Cela vaut pour tout le monde. Y compris pour nous insoumis”, fait valoir le troisième homme de la dernière présidentielle, pour qui cette union a “permis de dénouer une crise qui durait depuis une génération” à gauche.

    Pour l’instant, l’attelage semble tenir, malgré son score relativement décevant au soir du second tour des élections législatives . Comme un symbole, les différents partis qui forment la NUPES déposent une motion de censure commune contre le gouvernement d’Elisabeth Borne . Un premier motif de satisfaction après le refus des partenaires des insoumis de former un groupe unitaire à l’Assemblée nationale. Car derrière cette bonne entente, plusieurs épisodes montrent qu’il n’en faut pas beaucoup aux wagons de la coalition pour tanguer.

    Comme un doute sur la censure

    Sur leur premier texte, déjà. S’ils peuvent compter sur le soutien de leurs partenaires, les Insoumis ont passé du temps à les convaincre sur la motion de censure. “Je souhaite que toutes les décisions que nous prenons au nom de la Nouvelle union populaire écologique et sociale se prennent en commun”, expliquait ainsi Olivier Faure, le patron des socialistes, le 20 juin, “et non pas du seul fait des uns ou des autres”, un brin agacé par l’empressement de la France insoumise.

    Depuis, les différents chefs à plume se sont retrouvés autour d’une table pour aboutir à “une motion de défiance”, à mi-chemin entre la motion de censure et le vote de confiance. Une façon d’arrondir les angles -qui ne change rien sur la nature de la procédure- pour contenter le plus grand nombre. La socialiste Valérie Rabault, qui a pris ses distances avec la NUPES à plusieurs reprises, et qui aurait pu ne pas co-signer le texte selon l’AFP, s’y est finalement pliée.

    Le seul réfractaire vient, malgré tout, de ses rangs, en la personne de Dominique Potier. Le député de Meurthe-et-Moselle, membre du groupe PS, élu presque malgré lui avec le soutien de l’alliance des gauches, a refusé de s’associer à la motion de défiance. Comme le début d’un vent de fronde? “Il y a des débats en interne”, a ainsi résumé le chef des roses Boris Vallaud en présentant le texte, lundi après-midi, mais “la majorité a décidé de se rallier à cette proposition.”

    Différences de ton

    Censure ou défiance, le choix sémantique de la NUPES révèle aussi une différence de ton, entre des socialistes et écolos plus mesurés dans leurs expressions, que les insoumis. Quitte à engendrer quelques crispations. La journée de mercredi, celle du grand oral d’Elisabeth Borne à l’Assemblée nationale, est en cela un bon exemple, dans l’hémicycle et en dehors.

    À la tribune, c’est la dirigeante du groupe LFI, Mathilde Panot, qui s’est montrée la plus offensive pour fustiger la “stratégie” du “sauve qui peut” d’Elisabeth Borne, laquelle venait de prononcer son discours de politique générale. En Macronie, “l’essentiel est de simuler la démocratie pour mieux la bafouer”, a par exemple attaqué la députe du Val-de-Marne, en ciblant également le “forfait moral et politique” de la majorité à travers son vote pour l’élection de deux vice-présidents issus du Rassemblement national à l’Assemblée.

    Une charge qui fait écho à l’action organisée quelques minutes plus tôt par des députés LFI devant le Palais Bourbon. Masques sur la tête, une poignée d’élus a célébré le faux mariage d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen puis l’enterrement du “front républicain”.

    De quoi décontenancer certains de leurs camarades... soucieux de ne pas être associés de trop près à ce genre de démonstration. “Ils ont l’habitude (...) et on peut leur reconnaître un certain talent”, s’amuse un député écolo bien que pas très fan de ce happening “un peu gênant” . “Le problème désormais c’est que toute la NUPES est associée à ça, sans distinction”, nous dit l’élu en parlant de “vision” différente du mandat de député.

    Des critiques stratégiques

    Une simple question de forme? Sans doute, sur ce point, mais les critiques perlent également sur le fond. Fabien Roussel, avant sa valse-hésitation sur la possibilité d’envoyer des communistes au gouvernement, n’a pas perdu de temps pour évoquer les “limites” de l’alliance des gauches.

    Celui qui a pris soin de s’afficher sur aucune des photos de famille de la NUPES pendant la campagne électorale a regretté, dès le soir du second tour, la stratégie de la Nouvelle Union, qui ne parle, selon lui, qu’à “une partie de la France, celle des villes et non celle de la ruralité”. “Ça n’a pas empêché non plus l’extrême droite de progresser fortement, et ça, ça m’interpelle, ça me questionne (...) On voit bien que nous avons atteint des limites dans ce que nous sommes en train de faire”, expliquait-il à ce moment-là.

    Surtout, le communiste, toujours prompt à faire entendre sa petite musique personnelle, n’est pas seul sur ce crédo. “Nous nous sommes entendus mais je constate qu’on n’a pas gagné les élections, donc ça veut dire qu’il faut travailler”, estime ainsi Boris Vallaud, le chef des socialistes à l’Assemblée, sur le site de 20 Minutes ce vendredi.

    Pour lui, la NUPES “doit continuer à bosser” sur “la question du décrochage économique et social des classes populaires rurales.” “Je suis d’accord avec ce que dit François Ruffin” sur ces enjeux, explique-t-il encore à propos des doutes émis par le député LFI un peu plus tôt.

    Le spectre de la dissolution

    L’élu de la Somme a déjà essayé d’orienter le débat sur l’avenir de la NUPES et sa stratégie électorale, trop tournée, selon lui, vers les urbains.  “C’est très bien d’avoir posé l’idée du troisième tour, d’une revanche sur Macron. Même si je ne pensais pas possible d’avoir une majorité”, expliquait ainsi le député-reporter dans un entretien fleuve dans les colonnes du Monde , le 22 juin dernier, en regrettant une forme “d’abandon” des “Frances périphériques, des “gilets jaunes” aux mains du Rassemblement national.

    “On ne doit pas devenir la gauche des métropoles contre la droite et l’extrême droite des bourgs et des champs, qu’on leur laisserait”, ajoutait celui qui exhorte son camp à “se retrousser les manches”, à se “concentrer sur la valeur travail”. Une forme de mise en garde... pour les prochaines échéances électorales? Elles pourraient venir plus tôt que prévu.

    Depuis les résultats des législatives, le spectre d’une dissolution pèse sur la scène politique. Agitée par Emmanuel Macron, quand il appelle ses députés à “ne pas avoir peur du risque ou du combat”, et rêvée par Jean-Luc Mélenchon pour rebattre les cartes, cette hypothèse en forme de terminus apparaît aujourd’hui comme le meilleur ciment de la NUPES. La gauche résisterait mal au déraillement de son alliance.

    À voir également sur Le HuffPost: Il n’y a que deux chefs d’opposition que Borne n’a pas cité et ça en dit long

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      Taha Bouhafs contre LFI: Jean-Luc Mélenchon reconnait que "la situation n'est pas satisfaisante"'

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 8 July, 2022 - 08:36 · 2 minutes

    Taha Bouhafs contre LFI: Mélenchon reconnait que Taha Bouhafs contre LFI: Mélenchon reconnait que "la situation n'est pas satisfaisante"

    POLITIQUE - Le cas de Taha Bouhafs, désinvesti aux législatives après des accusations de violences sexuelles , continue d’interroger au sein de La France Insoumise. Jusqu’au chef du mouvement Jean-Luc Mélenchon qui reconnait que le système mis en place pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles est encore perfectible.

    Silencieux depuis son retrait des législatives, Taha Bouhafs a pris la parole pour reprocher à LFI de ne pas lui avoir permis de se défendre face aux accusations et réclamer “une procédure juste et équitable”. Jeudi 7 juillet, ses avocats ont fustigé auprès de l’AFP une procédure “hors du droit” qui “méprise gravement les droits de Taha Bouhafs”.

    Dans un entretien à Libération le même jour, Jean-Luc Mélenchon reconnait que “la situation actuelle n’est pas satisfaisante”. S’il explique ne pas être au courant des détails, le comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles interne de LFI garde le secret, l’ancien député estime que “le système lui-même est à la recherche de son point d’équilibre”.

    “Décider de croire la parole des femmes est un choix arbitraire, mais nous l’assumons. Mais ça ne peut suffire”, explique Jean-Luc Mélenchon.

    “Nous ne rendons pas la justice”

    Il soutient donc la demande de Taha Bouhafs de pouvoir se défendre. “On doit pouvoir dire à la personne qui s’est plainte ‘je te crois’ et prendre les mesures nécessaires. Et tenir compte, à l’autre bout, d’un jeune homme de 25 ans qui demande de pouvoir présenter sa défense quand il est condamné à vie à l’infamie”, juge l’Insoumis. Celui-ci dit encore rechercher la bonne formule pour concilier écoute des femmes et défense des droits des accusés.

    Le parti s’est défendu en expliquant ne pas pouvoir transmettre à Taha Bouhafs “les informations envoyées à la cellule”, ni organiser une confrontation, au nom de “la volonté d’anonymat des plaignantes”. Mais “dans le respect du contradictoire, il pourra être entendu par nos instances”, a indiqué le mouvement, qui poursuit ”(son) travail de conviction auprès des plaignantes pour qu’elles saisissent la justice”, selon un communiqué diffusé le 4 juillet.

    Sur BFMTV, la députée insoumise Clémentine Autain, directement mise en cause par Taha Bouhafs, a rappelé que “les femmes qui ont témoigné ne voulaient pas que cela soit sur la place publique”. “Nous ne sommes pas la justice, nous ne rendons pas la justice”, a-t-elle poursuivi, mais elle souligne que “la justice n’arrive pas à faire son travail”.

    À voir également sur Le HuffPost: Il n’y a que deux chefs d’opposition que Borne n’a pas cité et ça en dit long

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      Pour Pap Ndiaye, la France Insoumise est à la limite de "l'arc démocratique"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 7 July, 2022 - 07:54 · 2 minutes

    Pour Pap Ndiaye les Insoumis sont à la limite de Pour Pap Ndiaye les Insoumis sont à la limite de "l'arc républicain"

    POLITIQUE - Jean-Luc Mélenchon avait salué son arrivée rue de Grenelle, mais le ministre de l’Éducation n’a pas forcément que des éloges à faire aux Insoumis. Ce jeudi 7 juillet, invité de France Inter, Pap Ndiaye a critiqué certaines attitudes de La France Insoumise , renvoyant le mouvement “d’extrême gauche” dos à dos avec celui du Rassemblement national de Marine Le Pen .

    “Les insoumis par certaines de leurs expressions et certaines de leurs véhémences me paraissent en situation limite du point de vue de cet arc démocratique et républicain”, a déclaré notamment le ministre de l’Éducation nationale.

    Citant par exemple les discours de Mathilde Panot, cheffe du groupe LFI et de Marine Le Pen, cheffe du groupe RN, à l’issue de la déclaration de politique générale d’Élisabeth Borne , le ministre a souligné “la véhémence de leurs propos”. “On voit que se dessine un arc démocratique qui ne comprend que très difficilement ses ailes d’extrême droite et d’extrême gauche” juge Pap Ndiaye.

    Une déclaration rapidement commentée par plusieurs députés LFI dans la matinée. “Au coin les mains sur la tête”, a notamment réagi Adrien Quatennens avec ironie, alors que Bastien Lachaud a lui renvoyé Pap Ndiaye à de précédentes déclarations d’Emmanuel Macron.

    Au Palais Bourbon, mardi, Mathilde Panot avait délivré un discours virulent contre le gouvernement d’Élisabeth Borne et la politique d’Emmanuel Macron. “Comme toujours en Macronie, l’essentiel est de simuler la démocratie pour mieux la bafouer”, avait-elle lancé, fustigeant entre autres le maintien en poste de Damien Abad (finalement limogé) en dépit des accusations de tentatives de viol ou encore un gouvernement “darmanisé” où la parité est mise à mal.

    À voir également sur Le HuffPost: De LREM au RN, le soutien quasi unanime de la classe politique à Eric Coquerel

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      Mélenchon propose “une grande marche contre la vie chère” en septembre

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 5 July, 2022 - 22:04 · 3 minutes

    Jean-Luc Mélenchon, ici lors d'une conférence de presse à Paris, le 5 juillet 2022. Jean-Luc Mélenchon, ici lors d'une conférence de presse à Paris, le 5 juillet 2022.

    POLITIQUE - Jean-Luc Mélenchon a estimé ce mardi 5 juillet que la crise née des élections législatives, et qui pourrait perdurer à travers un “blocage” au Parlement, “se dénouera par des élections” législatives, que la gauche unie peut à ses yeux remporter.

    Pour préparer ces nouvelles élections législatives, le leader insoumis a proposé à ses partenaires de la NUPES de lancer “une grande initiative politique”, par exemple “une grande marche contre la vie chère” en septembre, lors d’une conférence au siège du Parti ouvrier indépendant (POI) à Paris.

    Le chef de file des Insoumis a présenté un graphique selon lequel la Nouvelle union populaire écologique et sociale, qu’il a menée, “est passée très près de la victoire” aux législatives de juin.

    Ce qui a validé à ses yeux sa stratégie: “Quand on vous a dit ‘on peut gagner, élisez-moi Premier ministre’, ça voulait dire que c’était tout à fait possible”.

    Motion de censure contre le gouvernement d’Élisabeth Borne

    Raillant les commentateurs politiques qui affirmaient qu’il ne croyait “pas lui-même” à la victoire, l’ancien candidat à la présidentielle a déclaré: “M. Mélenchon croit qu’on peut gagner les élections, croit que la crise doit se dénouer politiquement, et qu’elle se dénouera par des élections”.

    “Si LR ne fait pas de majorité (avec le camp présidentiel) pour verrouiller le Parlement, il y aura une dissolution, et nous affronterons la situation avec un objectif simple et clair, le même que le jour où nous allons déposer une motion de censure: les virer tous autant qu’ils sont”.

    La NUPES a annoncé ce mardi que les quatre groupes de députés qui la composent -LFI, PS, EELV, PCF- déposeraient mercredi une motion de censure contre le gouvernement d’Élisabeth Borne après son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale.

    Le tribun insoumis estime que les syndicats et les associations ne sont pas pour l’heure en mesure d’organiser une “initiative politique fédératrice”, une “grande marche” qui donnerait “le la de la rentrée”.

    “Si c’est la NUPES, le mur politique va cristalliser les capacités d’organisation populaire, et alors la politique prend le poste de commande, et la question du pouvoir sera posée”, a ajouté Jean-Luc Mélenchon.

    “Dans ce pays, la lutte des classes connaît un accélérateur vertigineux, qui s’appelle l’inflation”, a-t-il scandé. L’ancien chef de groupe au Palais Bourbon a prévenu que “les députés insoumis doivent être les premiers à courir devant”, en organisant durant l’été des “assemblées de circonscription” et des “caravanes” militantes dans les quartiers populaires.

    Pendant ce temps, lui voyagera en Amérique latine, à partir du 12 juillet. Il se rendra au Mexique, au Honduras et en Colombie, des pays où la gauche de rupture est au pouvoir, et d’où il ramènera des “leçons”.

    À voir également sur Le HuffPost : Mélenchon demande un vote de confiance pour Borne

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      Taha Bouhafs sort du silence deux mois après sa désinvestiture: "Où est la justice?"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 5 July, 2022 - 11:40 · 2 minutes

    Taha Bouhafs à Créteil, en juin 2019 (Photo by Samuel Boivin/NurPhoto via Getty Images) Taha Bouhafs à Créteil, en juin 2019  (Photo by Samuel Boivin/NurPhoto via Getty Images)

    POLITIQUE - Après la période électorale, “l’heure de la clarification et de la vérité” est venue, assure-t-il. Près de deux mois après la perte de son investiture par la Nupes aux élections législatives en raison d’accusations de violences sexuelles , le militant et journaliste Taha Bouhafs sort du silence et réclame à la France insoumise une occasion de se défendre.

    “Je ne veux pas que l’affaire soit étouffée, oubliée, je vous demande simplement une procédure juste et équitable où le fondamental principe du contradictoire sera respecté”, demande l’ex-candidat sur Twitter.

    Le 9 mai dernier, la France insoumise avait annoncé dans un communiqué une saisie de son “comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles”, en raison d’un “témoignage relatant des faits supposés de violences sexuelles reprochées à Taha Bouhafs”, précisait le parti.

    À Mediapart , Clémentine Autain évoquait un signalement “d’une gravité que nous n’avons jamais rencontrée”. “On est bouleversés par ce qu’on a lu et entendu”, ajoutait la députée LFI de Seine-Saint-Denis et militante féministe de longue date.

    “Où est la justice dans tout ça?”

    Après plusieurs semaines de silence, Taha Bouhafs raconte longuement sa version des faits dans une lettre. Contrairement au communiqué de la France insoumise , le jeune homme de 25 ans assure n’avoir “jamais été confronté aux dites accusations”. Et ce, malgré des demandes de ses avocats notamment.

    “J’apprends donc qu’il n’y aura pas d’enquête, pas de vérifications, pas de confrontation. Taha éliminé. L’affaire est réglée, circuler il n’y a rien à voir”, s’insurge le militant, avant d’ajouter: “Où est la justice dans tout ça? Si les faits sont graves, (...) pourquoi ne pas signaler ces éléments au procureur?”.

    Dans sa lettre, Taha Bouhafs met aussi personnellement en cause Clémentine Autain, qui lui aurait demandé de publier un communiqué justifiant le retrait de sa candidature par une campagne d’“attaques racistes” le visant particulièrement durant cette période électorale. “Pourquoi devrions-nous mentir sur la véritable raison de mon départ?”, demande l’ex-candidat de la Nupes

    Dans la foulée de ce retrait, le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon avait alors dénoncé “une meute (qui) s’est acharnée contre lui” avec “menaces de mort et mises en cause publiques quotidiennes”. “Je m’en veux de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire”, avait-il ajouté.

    Contactés par nos soins, les cadres de la France insoumise et Clémentine Autain n’ont pour le moment pas répondu à ces allégations.

    À voir également sur Le HuffPost : Abad, Darmanin... La colère féministe contre le “gouvernement de la honte”

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      Entre Mélenchon et Faure, la bromance inattendue de la NUPES

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 2 July, 2022 - 05:15 · 5 minutes

    Jean-Luc Melenchon et Olivier Faure à l'Assemblée nationale, le 28 avril 2020 Jean-Luc Melenchon et Olivier Faure à l'Assemblée nationale, le 28 avril 2020

    POLITIQUE - Il y avait bien cette photo. La seule disponible à l’AFP, datée du 28 avril 2020. Olivier Faure , assis à son banc, cigarette électronique en main, cette dernière tendue vers Jean-Luc Mélenchon , comme s’il voulait asseoir un argument. L’insoumis, debout, postérieur appuyé au banc de devant, bras croisés. “On s’est profondément ignorés”, reconnaît Jean-Luc Mélenchon, deux ans plus tard, le 21 juin 2022, à la buvette de l’ Assemblée nationale .

    Il vient d’accompagner plus de soixante-dix députés insoumis à leur rentrée parlementaire , lui qui a refusé de se représenter. Le vieux loup de la politique peut se détendre, devant une bière d’abbaye. ” J’éprouve une fierté à éclater le cœur. J’ai fait le boulot”, confie l’ancien socialiste. S’il a réussi cet exploit de passer de 17 députés à soixante-quinze, c’est grâce à l’accord scellé quelques semaines plus tôt, au début du mois de mai.

    La Nouvelle Union populaire écologique et sociale, née en treize jours et treize nuits comprenait le Parti socialiste. Un fait politique majeur, après tant d’années de haines et d’ignorance entre la formation de Mélenchon, lui-même issu de ses rangs et le parti à la rose, mis de côté par les Insoumis après les années Hollande . Le tout s’est noué à la fin du mois d’avril, dans un “rade” près de la gare de l’Est à Paris.

    On n’est pas des perdreaux de l’année. Il y avait de la méfiance réciproque, des intérêts communs et distincts. Olivier Faure, premier secrétaire du PS

    Les deux hommes se retrouvent en tête à tête pour déjeuner dans un “boui boui” de la gare de l’Est, selon le terme du premier secrétaire. ” On s’était déployés sur un front qui fait qu’on ne pouvait pas être isolés. Cela n’aurait pas été responsable de ma part de ne pas voir le gars”, explique Mélenchon en refaisant le film.

    D’abord, ils s’épient. “On n’est pas des perdreaux de l’année. Il y avait forcément de la méfiance réciproque, des intérêts communs et distincts”, analyse Olivier Faure. “J e l’ai regardé en me disant ‘j’ai toujours été berné, mais là, il est comme moi: il n’a pas le choix. C’était très risqué pour nous deux, mais plus encore pour lui”, condense Mélenchon. “I l me teste, il cherche à comprendre, à savoir où je vais”, relate Faure qui dit l’avoir alors convaincu qu’il y a “un truc à jouer ensemble”. “D e temps en temps il m’a fait des remarques sur ma manière de parler, mais a u cours de cette longue discussion, même si on n’a pas les mêmes codes, il s’est montré extrêmement ouvert sur la méthode”, conclut Mélenchon.

    La conversation s’éternise pour durer jusqu’au milieu de l’après-midi. “On a refait ensemble l’histoire de la gauche. Sans remonter jusqu’à Jaurès, on a cherché à comprendre les crises qu’on avait subies, comment il fallait retrouver le peuple français dans sa diversité. C’était passionnant comme échange”, confesse Olivier Faure.

    Olivier Faure s'est comporté comme un leader. Il savait où il allait. Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France Insoumise.

    L’insoumis voulait s’assurer que le socialiste était “prêt à rompre” avec le PS d’avant et qu’il ’n’allait pas lui “casser les pieds avec des histoires d’équilibres internes”. Faure lui apporte ces garanties. “Il s’est comporté comme un leader”, loue Jean-Luc Mélenchon, “Il savait où il allait”. “C’est difficile à rationaliser, c’est instinctif. Est-ce qu’on sent la sincérité de chacun?”, rapporte le patron du PS. La confiance est restaurée.

    Faure est persuadé que Mélenchon voulait “boucler une boucle avec un parti qu’il a aimé”, le PS, dont il a été membre pendant trente ans. “Ce qu’on a en commun c’est qu’on est l’un et l’autre des militants avant d’être aspirants à une fonction. Pour nous, l’idéologie, l’action militante, l’orientation politique a autant d’importance que la conquête du pouvoir”, observe le socialiste dans son bureau de premier secrétaire, le 13 juin.

    Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure, le 8 juin 2022 à Caen. Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure, le 8 juin 2022 à Caen.

    Depuis, c’est une véritable bromance -amitié sentimentale entre deux hommes- qui se joue entre eux. Pendant que leurs troupes négocient l’accord de la NUPES, ils échangent par SMS pour commenter et se féliciter des avancées. À chaque tribune commune pendant les meetings de la campagne législative, Mélenchon a un petit mot pour Faure. “Avec lui, ça va être encore pire”, s’amuse l’insoumis sur scène, dès qu’il attaque la politique d’Emmanuel Macron. Il le fait applaudir et le tient par l’épaule à chaque occasion. “Avec moi et Faure, c’est la totale!”, prévient-il à l’égard de la Macronie lors du dernier meeting de Caen, le 8 juillet.

    Jusqu’au lendemain soir du premier tour des élections législatives où Mélenchon interrompt une interview du premier secrétaire par un “coucou Olivier!” très remarqué. Il le prend par l’épaule et lui présente ses troupes. Comme un passage de relais...

    Au risque de créer des jalousies chez les insoumis? En privé, certains socialistes observent qu’Olivier Faure est parfois gêné par tous ces compliments et s’inquiètent de possibles agacements de la part des fidèles lieutenants insoumis.

    Il n'y a pas de chouchous. Olivier Faure est un partenaire loyal. Manuel Bompard, député insoumis

    En public, pas du tout. “On l’aime beaucoup, c’est une redécouverte”, assure Manuel Bompard, député des Bouches-du-Rhône et tête pensante des campagnes mélenchoniennes. “ Je le sens libéré d’un poids. Il a pris une décision courageuse et il se sent à l’aise”, observe encore le trentenaire, le jour de son élection à l’Assemblée. Il l’assure: ” Il n’y a pas de chouchou. C’est un partenaire loyal”.

    Pas d’amertume non plus dans les rangs socialistes. Le jour de la rentrée des députés NUPES, Boris Vallaud, futur président du groupe sourit quand on lui pose la question. “C’est comme ça, que voulez-vous, un coup de foudre, ça ne s’explique pas!”.

    À voir également sur Le HuffPost : Assemblée nationale: Les trois images historiques d’une première semaine sous tension

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      Pourquoi Charles de Courson est devenu une star pour la NUPES, le temps d'un vote

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 30 June, 2022 - 17:53 · 4 minutes

    Pourquoi ce député centriste devient la star de la NUPES Pourquoi ce député centriste devient la star de la NUPES

    POLITIQUE - La Nupes a eu peur. Eric Coquerel, le candidat de l’alliance des gauches a été élu, ce jeudi 30 juin, à la présidence de la commission des Finances de l’Assemblée nationale à l’issue du troisième tour . Les deux premiers n’avaient pas dégagé de majorité absolue pour ce poste clef au Palais Bourbon.

    En réalité, c’est le retrait du député centriste de la course, Charles de Courson, qui a permis à son collègue insoumis de l’emporter à coup sûr. Après trois suspensions de séance -et deux premiers scrutins infructueux- l’élu de 70 ans, membre du groupe d’opposition Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires, a renoncé à briguer le poste. Sans en donner les raisons.

    Mais pour certains, à gauche, pas de doute: le parlementaire, spécialiste des finances publiques ne voulait pas bénéficier du report des voix venu du Rassemblement national, et in fine , être élu grâce à son soutien. C’est en tout cas l’analyse de David Cormand, l’eurodéputé et ancien patron des écolos sur les réseaux sociaux.

    “Que le nouveau monde en prenne de la graine”

    “Fils de résistant, petit-fils de l’un des députés ayant refusé de voter les pleins pouvoirs à Pétain”, écrit-il d’abord, en référence à l’histoire familiale du député, viscéralement engagée contre l’extrême droite. Et d’ajouter, à l’adresse des troupes du chef de l’Etat, et des Républicains: “Que ‘le nouveau monde’ politiquement décérébré et le ramassis de collabos que sont devenu les LR, pourtant censé être issus du Gaullisme, en prennent de la graine.(sic)”  Une attitude également saluée par d’autres élus locaux et militants sur les réseaux sociaux.

    L’hypothèse d’une alliance de circonstance entre Les Républicains et le Rassemblement national derrière Charles de Courson, pour barrer la route à Coquerel, a effectivement agité le Palais Bourbon en fin de matinée. A raison?

    “Vous la voyez venir l’arnaque de Courson président grâce à une alliance des droites avec l’extrême droite?”, a par exemple dégainé le patron du PS, Olivier Faure, au moment où le Rassemblement national poursuivait les tractations avec les autres groupes pour coiffer la NUPES au poteau. Il a finalement retiré son tweet. Car “l’arnaque” n’a pas eu lieu.

    Quand Mélenchon appelle Courson

    Interrogé par Libération sur ces négociations en coulisse, Jean-Philippe Tanguy, le député RN candidat à la présidence de la “comFI” pour son parti, s’est borné à parler de l’hypothèse d’une présidence tournante entre lui, Charles de Courson et Véronique Louwagie, l’élue présentée par Les Républicains.

    De son côté, l’intéressé reste discret sur ses motivations. Charles de Courson, connu pour certaines de ses prises de position singulières au Palais Bourbon, -il n’a pas hésité à accuser la majorité, en 2019, d’organiser, sans le vouloir, un “retour au régime de Vichy” avec sa loi anti-casseurs- ne s’est pas encore exprimé sur le sujet.

    Ses proches sont plus bavards. “Hors de question pour le député, dont des membres de sa famille furent déportés avant de mourir dans des camps de concentration en 1945, d’accéder au poste avec les voix de l’extrême droite”, raconte Libération en citant “l’entourage” de l’élu de la Marne.

    Selon plusieurs journalistes présents à l’Assemblée nationale ce jeudi, Jean-Luc Mélenchon l’aurait d’ailleurs appelé juste après le vote. Pour le remercier de son attitude? L’histoire ne le dit pas (encore.)

    À voir également sur le HuffPost : Pourquoi, malgré la dédiabolisation, Marine Le Pen et le RN restent d’extrême droite