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comics.movim.eu / UneAnneeAuLycee · 4 days ago - 11:49
Cette saynète a quelques années déjà, mais l’histoire se peuple d’échos…
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Cette saynète a quelques années déjà, mais l’histoire se peuple d’échos…
5 choses que Marx voulait abolir (outre la propriété privée)
ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 14 March - 10:43 · 4 minutes
Par Jon Miltimore.
L’une des choses remarquables du Manifeste communiste est son honnêteté.
Karl Marx n’était peut-être pas un type très bien, mais il était d’une franchise rafraîchissante sur les objectifs du communisme . Cette franchise, pourrait-on dire, fait partie intégrante de la psyché communiste.
Il déclare dans son célèbre manifeste :
« Les communistes dédaignent de dissimuler leurs vues et leurs objectifs. Ils déclarent ouvertement que leurs fins ne peuvent être atteintes que par le renversement forcé de toutes les conditions sociales existantes. Que les classes dirigeantes tremblent devant une révolution communiste . »
À l’instar de Mein Kampf , le lecteur se voit présenter une vision pure et non diluée de l’idéologie de l’auteur (aussi sombre soit-elle).
Le manifeste de Marx est célèbre pour avoir résumé sa théorie du communisme en une seule phrase : « Abolition de la propriété privée. »
Mais ce n’était guère la seule chose que le philosophe croyait devoir abolir de la société bourgeoise dans la marche du prolétariat vers l’utopie. Dans son manifeste, Marx a mis en évidence cinq autres idées et institutions à éradiquer.
Marx admet que la destruction de la famille est un sujet épineux, même pour les révolutionnaires.
« L’abolition de la famille ! Même les plus radicaux s’enflamment devant cette proposition infâme des communiste s ».
Mais selon lui, les opposants à cette idée ne comprennent pas un fait essentiel concernant la famille.
« S ur quelle base la famille actuelle, la famille bourgeoise, repose-t-elle ? Sur le capital, sur le gain privé. Dans sa forme complètement développée, cette famille n’existe que chez les bourgeois « .
Mieux encore, l’abolition de la famille serait relativement facile une fois la propriété bourgeoise abolie.
« La famille bourgeoise disparaîtra comme une évidence lorsque son complément disparaîtra, et les deux disparaîtront avec la disparition du capital. »
Marx pensait que l’individualité était contraire à l’égalitarisme qu’il envisageait. Par conséquent, l' » individu » doit « être écarté et rendu impossible « .
L’individualité était une construction sociale d’une société capitaliste et était profondément imbriquée avec le capital lui-même.
« Dans la société bourgeoise, le capital est indépendant et a une individualité, tandis que la personne vivante est dépendante et n’a pas d’individualité . Et l’abolition de cet état de choses est appelée par les bourgeois, abolition de l’individualité et de la liberté ! Et à juste titre. C’est sans aucun doute l’abolition de l’individualité bourgeoise, de l’indépendance bourgeoise et de la liberté bourgeoise qui est visée. »
Marx ne semblait pas croire qu’une quelconque vérité existait au-delà de la lutte des classes.
« Les idées dominantes de chaque époque ont toujours été les idées de sa classe dominante. Lorsque le monde antique était à son dernier souffle, les anciennes religions ont été vaincues par le christianisme. Lorsque les idées chrétiennes ont succombé au XVIIIe siècle aux idées rationalistes, la société féodale a livré son combat à mort contre la bourgeoisie alors révolutionnaire. »
Il reconnaissait combien cette idée semblerait radicale à ses lecteurs, d’autant plus que le communisme ne cherche pas à modifier la vérité, mais à la renverser. Mais il soutenait que ces personnes ne voyaient pas le tableau d’ensemble.
« ‘ Sans aucun doute, dira-t-on, les idées religieuses, morales, philosophiques et juridiques ont été modifiées au cours du développement historique. Mais la religion, la morale, la philosophie, la science politique, le droit, ont constamment survécu à ce changement.
Il existe, en outre, des vérités éternelles, telles que la liberté, la justice, etc. qui sont communes à tous les états de la société. Mais le communisme abolit les vérités éternelles, il abolit toute religion, et toute morale, au lieu de les constituer sur une base nouvelle ; il agit donc en contradiction avec toute l’expérience historique passée .
A quoi se réduit cette accusation ? L’histoire de toutes les sociétés passées a consisté dans le développement des antagonismes de classe, antagonismes qui ont pris des formes différentes selon les époques. »
Marx énonce qu’on reproche aux communistes de vouloir abolir les pays. Selon lui, ces gens ne comprennent pas la nature du prolétariat.
« Les travailleurs n’ont pas de pays. Nous ne pouvons pas leur prendre ce qu’ils n’ont pas. Puisque le prolétariat doit d’abord acquérir la suprématie politique, qu’il doit s’élever au rang de classe dirigeante de la nation, qu’il doit se constituer lui-même la nation, il est jusqu’ici, lui-même national, quoique pas dans le sens bourgeois du mot. »
En outre, en grande partie grâce au capitalisme, il a vu reculer les hostilités entre personnes d’origines différentes. Selon lui, avec la montée en puissance du prolétariat, il n’y aurait bientôt plus besoin de nations.
« Les différences nationales et l’antagonisme entre les peuples disparaissent chaque jour davantage, en raison du développement de la bourgeoisie, de la liberté du commerce, du marché mondial, de l’uniformité du mode de production et des conditions de vie qui lui correspondent. »
Marx considérait la tradition comme un outil de la bourgeoisie. L’adhésion au passé servait de simple distraction dans la quête d’émancipation et de suprématie du prolétariat.
« Dans la société bourgeoise le passé domine le présent ; dans la société communiste, le présent domine le passé. »
Traduction Contrepoints
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Le vrai espion qui a inspiré James Bond
ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 26 February - 03:50 · 6 minutes
Par Jon Milimore.
Dans ses mémoires de 1987, Spycatcher , l’ancien agent de contre-espionnage britannique Peter Wright se souvient d’une conversation qu’il a eue avec deux agents de contre-espionnage légendaires de la CIA – James Jesus Angleton et William K. Harvey – quelque temps après le désastre de la baie des Cochons à Cuba.
Harvey, un homme chauve et trapu qui ressemblait à une version plus lourde de Heinrich Himmler sans lunettes, a dit qu’il cherchait à obtenir des informations sur les intérêts britanniques dans les Caraïbes, mais Wright a senti qu’il cherchait autre chose. Harvey était connu pour diriger un groupe d’assassins issus d’organisations criminelles européennes, et l’agent du MI5 craignait que tout ce qu’il disait soit bientôt « cité à Washington par la CIA comme étant l’interprétation britannique de la situation ».
Après un peu de va-et-vient, il est devenu clair pour Wright que Harvey cherchait quelqu’un qui pourrait être mis sur écoute pour éliminer Fidel Castro.
« Ils ne font pas de travail en freelance, Bill », dit Wright sans ambages.
Cette réponse a irrité Harvey, qui semblait croire que Wright était délibérément inutile. Wright a décidé de jeter un os à Harvey.
« Avez-vous pensé à approcher Stephenson ? » demande Wright. « Beaucoup de vieux de la vieille disent qu’il a dirigé ce genre de choses à New York pendant la guerre. »
Wright faisait référence à William Stephenson, un espion britannique plus connu sous le nom de code de son service de renseignement pendant la guerre : Intrepid.
Stephenson, qui est né au Canada, a reçu ce surnom de Winston Churchill. Lorsqu’il était chef de la Coordination de la sécurité britannique (BSC), Stephenson – en plus de diriger des équipes de tueurs à gages – a transmis des secrets britanniques à Roosevelt, formé des agents en Europe, confié des secrets américains à Churchill et a contribué à détourner l’opinion publique américaine de l’isolationnisme pendant la Seconde Guerre mondiale au profit de l’interventionnisme.
La vie de Stephenson a inspiré plusieurs biographies au cours de son existence – dont The Quiet Canadian or A Man Called Intrepid (1962) et A Man Called Intrepid (1976) – ainsi qu’une mini-série télévisée avec David Niven. On dit même qu’il a inspiré l’espion de fiction le plus célèbre de l’histoire : le James Bond de Ian Fleming.
« James Bond est une version très romancée d’un véritable espion. Le vrai est… William Stephenson », a écrit un jour Fleming.
Même le goût de Bond pour les martinis semble avoir été inspiré par Stephenson qui, selon Fleming, « avait l’habitude de faire les martinis les plus puissants d’Amérique et de les servir dans des quarts de verre ».
Il n’est pas certain que Harvey ait jamais contacté Stephenson pour lui présenter son projet d’assassinat de Castro. Stephenson est mort en 1989, emportant avec lui plus de secrets que nous ne saurons jamais.
Ce qui est clair, c’est que la CIA joue depuis des générations à des jeux obscurs, souvent illégaux. Il s’agit notamment de programmes contraignant des prisonniers à participer à des expériences de contrôle mental ( projet MKUltra ), de l’histoire ténébreuse de l’agence en matière de torture, de l’espionnage illégal de commissions du Sénat, et de leur tournage avec des prostituées ( opération Midnight Climax ), et d’un plan non réalisé visant à couler « un bateau rempli de Cubains en route pour la Floride » et à en faire porter la responsabilité à Castro ( opération Mongoose ).
N’oubliez pas qu’il ne s’agit là que des programmes dont nous avons connaissance et qui ont tous été confirmés par les archives d’État. Bien qu’il soit tentant de croire qu’un « État profond » n’existe que dans les films d’Hollywood ou dans l’imagination des animateurs de télévision de droite , le dossier historique suggère le contraire.
Dans son livre à succès de 2015, The Devil’s Chessboard , l’auteur David Talbot fait minutieusement la chronique de la gouvernance de l’ombre au sein du gouvernement américain. Talbot n’est pas un libéral ou un homme de droite. Fondateur et ancien rédacteur en chef du magazine de gauche Salon , Talbot est un progressiste du New Deal avec une nostalgie de Frank lin Roosevelt. Pourtant, il offre un aperçu sans complaisance et glaçant des entrailles de la bureaucratie créée par Roosevelt – et de la carrière d’Allen Dulles, le premier directeur de la CIA.
Lorsque vous lisez l’ouvrage de Talbot qui lève le voile sur l’agence d’espionnage la plus importante et la mieux financée au monde, une grande partie du monde que vous voyez aujourd’hui prend tout son sens : d’anciens patrons de la CIA s’expriment chaque soir sur les chaînes de télévision ; des entreprises comme Google remplies d’anciens agents de la CIA surveillent la « désinformation et les discours haineux » ; et, comme nous l’avons découvert l’année dernière, des opérations illégales de surveillance de masse des Américains qui durent depuis des années .
Comme le titre de l’ouvrage de Talbot l’indique, la CIA joue depuis longtemps son propre jeu, et nous ne devrions pas présumer que son agenda s’aligne sur celui d’une société libre et ouverte.
Ce compte rendu a été l’un des meilleurs travaux – mieux que n’importe quelle organisation médiatique – en documentant scrupuleusement et avec diligence l’infiltration totale d’ex-opérateurs de l’État de sécurité américain dans les grandes entreprises technologiques et médiatiques.
On ne sait pas si la CIA a employé William Stephenson pour mener à bien l’un de ses nombreux complots d’assassinat contre Castro mais on peut affirmer sans risque de se tromper que « la Compagnie » a travaillé avec d’innombrables personnes comme lui pour accomplir des missions illégales en vue d’atteindre ses objectifs : le pouvoir et le contrôle.
De nombreux Américains ne voient peut-être pas cela comme un problème. Après tout, nous sommes une culture qui aime James Bond, le Dirty Harry des histoires d’espionnage international. Pourtant, il convient de souligner que même Ian Fleming avait compris que sa création fictive n’était pas un bon gars :
« James Bond n’est en fait pas un héros, mais un instrument contondant efficace et peu attrayant entre les mains du gouvernement ».
Fleming, qui a lui-même travaillé dans la division des renseignements de la marine britannique pendant la Seconde Guerre mondiale, savait probablement que Stephenson avait carte blanche pour, selon les termes de Talbot, « tuer des membres du réseau nazi aux États-Unis – y compris des agents allemands et des hommes d’affaires américains pro-Hitler – en utilisant des équipes d’assassins britanniques ». C’est probablement ce qui a inspiré le slogan « licence to kill » de Bond, et bien qu’il ait été un admirateur du charme et de l’audace de Stephenson, Fleming semblait saisir la nature contraire à l’éthique de telles méthodes.
De nombreux Américains seraient sans doute surpris d’apprendre la sombre histoire de la CIA – les assassinats, l’espionnage, les programmes de contrôle mental et ses efforts actuels pour supprimer et manipuler la parole. Hélas, ils ne devraient pas l’être.
« L’État, par sa nature même, doit violer les lois morales généralement acceptées auxquelles la plupart des gens adhèrent », a observé le célèbre économiste Murray Rothbard.
C’est un excellent argument pour limiter le pouvoir de la CIA et de l’État. On se doute que même Ian Fleming approuverait.
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Prof présentiel des écoles
comics.movim.eu / UneAnneeAuLycee · Friday, 10 February - 11:40
Pour retrouver le post de Bout de Gomme, cliquer ici .
Superprofits des pétroliers : une telle hausse des prix à la pompe est un braquage de la population
alt.movim.eu / LaReleveEtLaPeste · Thursday, 9 February - 20:17
Mais l’exécutif ne veut ni taxer les superprofits de la major pétrolière, ni l’inciter à baisser drastiquement les prix pour soulager les français. Pour cause, le prix à la pompe est aussi composé de taxes lucratives en ces temps d’inflation. Un record vient même d’être battu pour le gouvernement avec plus d’1€ récolté par litre de diesel.
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Un collectif attaque le label HVE en justice pour tromperie environnementale
alt.movim.eu / LaReleveEtLaPeste · Wednesday, 25 January - 11:42
L’analyse juridique du label HVE démontre aujourd’hui que le nouveau référentiel n’offre pas la promesse d’excellence environnementale sous-entendue par son nom.
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Le piège de la spirale inflationniste
Jean-Luc Ginder · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 17 January - 04:00 · 5 minutes
Nombreux sont ceux qui essaient de comprendre le sens du mot inflation.
L’inflation va-t-elle impacter notre façon de vivre ? Représente-t-elle un danger ? Les solutions existent-elles ? Est-il judicieux d’être résilient ou d’être résistant ?
Il semble évident que cette crise touche d’abord les populations les plus fragilisées et nous sommes face à une situation pour laquelle nous nous devons de trouver des solutions.
Le pourcentage de la dette mondiale par rapport au PIB est passé de 200 % en 1999 à 350 % en 2021.
Il nous faut admettre que de nombreux du monde sont impactés et par ce fait tous les repères économiques sont bouleversés. Cela signifie que les réflexes acquis, l’expérience et toutes les théories économiques doivent être oubliés.
La grande et unique question est la suivante : cette inflation est-elle conjoncturelle ou structurelle ?
L’hypothèse rassurante consisterait à croire que son origine se trouverait dans les mesures adoptées suite à la crise sanitaire conjuguées aux conséquences des mesures prises dans le cadre de la guerre en Ukraine et qui a entraîné une hausse du prix de l’énergie. Nous aurions dans ce cas à faire face à une inflation conjoncturelle.
L’inflation provient d’un décalage entre la masse monétaire et la réalité de la richesse échangée . Un bien ou service acheté devrait correspondre à une vraie valeur, c’est une reconnaissance de dette.
Dans les faits, nous avons un profond problème de lien entre : monnaie – richesse – PIB – masse monétaire mondiale.
Cela signifie que s’il y a problème monétaire c’est sur base de l’émission de la dette mondiale. En clair : par rapport à la richesse mondiale nous avons un niveau de dette trop élevé. Au moment de l’écriture de ce texte la situtation est de 92/350 (92 000 milliards de PIB mondial et 350 000 milliards de dette mondiale).
Vu sous cet angle l’inflation que nous découvrons et ressentons n’est en rien conjoncturelle mais bien structurelle, car la monnaie en circulation ne trouve plus de réalité économique sur laquelle elle peut se positionner.
Cela a créé une bulle.
L’inflation est alimentée par la hausse du prix de l’énergie et des taux d’intérêts.
Autant la reprise économique après la crise liée au covid a été saluée autant elle a créé de la pénurie, créant l’augmentation des prix, qui est le point de basculement d’un monde économiquement structuré dans un monde de pénurie soutenu par un choc externe au travers de la perte de la valeur de la monnaie.
Ajouté à ce choc se greffe celui de la pénurie alimentaire , choc sur les matières premières alimentaires celui du choc des mesures dans le cadre de la guerre, celui du choc des mesures prises dans le cadre de la lutte contre le changement climatique.
La hausse des prix alimentaires et celle des prix de l’énergie sont redoutables car elles impactent en temps réel la population aux revenus modestes. Le phénomène inflationniste est perçu violemment. Cela signifie clairement que nous entrons dans la boucle inflationniste prix-salaires.
Concrètement nous avons une perte du pouvoir d’achat de tous les salariés , il n’est d’autre réponse possible que l’augmentation des salaires.
Mais si tous les salaires augmentent , le coût de toutes les productions augmente. L’augmentation des salaires permettra de maintenir le pouvoir d’achat sur un temps court mais risque, et très vite, d’être insuffisante. Les salariés vont acheter des produits dont les prix montent car ces mêmes produits proviennent du travail des salariés dont les salaires ont augmenté…
Voilà pourquoi déjà l’inflation est incontrôlable et voilà pourquoi déjà nous sommes pris dans la spirale inflationniste .
Ce choc s’accélèrera au travers de l’augmentation du prix de l’énergie, que l’on constate lors du plein de la voiture, prix du gaz, prix de l’électricité et des prix alimentaires. L’impact de l’inflation lancée à pleine vitesse peut d’ici quelques mois amener la famine. Que la guerre en Ukraine s’arrête ou pas l’inflation restera et s’accélèrera.
Tous ces chocs économiques mis bout à bout alimentent l’inflation, alimentant le processus de pénurie, alimentant le processus d’augmentation des prix et donc accélérant la spirale inflationniste du fait de la problématique salaire.
Se pose parallèlement à ce phénomène, la fausse impression de plein emploi en France, rareté de la main-d’œuvre perceptible. C’est à ce niveau que vont se déclencher les problèmes sociaux. Un grand nombre de Français ne trouvent pas ou ne trouveront pas d’emploi et donc pas de situation stable pour pouvoir exister et nourrir leur famille. Ils seront contraints de ne pouvoir compter que sur le soutien de l’État. Ou sur eux-mêmes.
Clairement les propositions d’emplois vont diminuer, les licenciements s’intensifier. Augmenter les salaires alimente d’inflation !
La situation économique actuelle est impossible à tenir et il n’y a plus de remèdes connus. Nous allons entrer dans une situation très compliquée à gérer. Le risque social est dans tous les cas à son niveau le plus élevé. Le danger est aussi présent au niveau de notre épargne personnelle et de l’investissement donc du rentier et du retraité.
Nous voici à la porte de la stagflation , situation particulière et douloureuse humainement.
Voici pourquoi le problème des faibles revenus et de l’endettement de l’État doit être résolu par la banque centrale européenne afin de maintenir coûte que coûte le pouvoir d’achat des Français les plus exposés. Il est donc vital pour l’économie d’augmenter les taux d’intérêts pour ne pas faire disparaître l’épargne et ne pas casser le mécanisme d’investissement.
À nous de penser autrement, de repenser vite et bien et d’apporter des structures libérées de modèles et croyances qui ont vécu. Loin des peurs, des rigidités. Avec espoir, humanité.
Zinoviev : un logicien contre le communisme
Pascal Avot · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 17 January - 03:50 · 10 minutes
Spoiler alert : Alexandre Zinoviev a fini fou à lier. Mais cette triste conclusion éclaire sur le parcours extraordinaire de cet écrivain à nul autre pareil, un des plus grands dissidents du XX e siècle, certainement le plus drôle et le plus étrange. Elle guidera notre visite de sa grande aventure intérieure, politique et idéologique.
Si l’on considère que la tragédie se définit par une belle intention qui dégénère en catastrophe, Alexandre Alexandrovitch Zinoviev en est l’incarnation dans la sphère intellectuelle. Il est un héros et un monstre. On sent en lui un genre de pureté empoisonnée. Sa prodigieuse intelligence est un piège où il est tombé tout entier. Et sa mégalomanie galopante signale une âme terriblement torturée. Plus on l’aime, plus on le craint. Plus on s’en méfie, plus on le lit. Son cerveau est fascinant.
Bienvenue dans le plus génial des very bad trips de l’histoire de l’anticommunisme.
Zinoviev naît en 1922 à Pakhtino, en Russie. Son père est peintre en bâtiment, sa mère travaille aux champs. Dès son entrée à l’école, il fait preuve de capacités hors normes. Très tôt, il prend le communisme en détestation et se lance dans la dissidence. À 17 ans, il intègre l’Université de Moscou, en philosophie, mais en est rapidement exclu : le jeune homme au visage d’acteur et eux neurones de champion d’échecs se montre trop critique vis-à-vis du pouvoir soviétique. Il est arrêté, emmené au quartier général du KGB dont il s’évade. Un héros est né. Il erre d’abord dans l’immensité russe sous de fausses identités, puis se porte volontaire pour combattre sur le front de l’Est. Il est successivement fantassin tankiste, aviateur, décoré de l’Ordre de l’Étoile Rouge.
Quand la guerre se termine, il reprend ses études de philosophie à Moscou. Son intellect d’élite fonctionne à plein régime. Diplômé, il crée un cercle de logiciens. En 1960, il est nommé directeur de la chaire de logique à l’Université d’État de Moscou. Il devient un des plus grands logiciens de sa génération, à la réputation internationale. Mais son opposition au communisme perdure. Il se fait remarquer pour son indiscipline politique. Zinoviev est unanimement respecté, mais il est en danger, surveillé. En 1976, coup de tonnerre : il publie Les Hauteurs Béantes , un énorme roman qui se moque de l’URSS comme aucun autre n’avait osé le faire avant lui. Son succès planétaire exaspère le Kremlin. Zinoviev est forcé de quitter la Russie. Il n’y reviendra qu’en 1999.
Les Hauteurs Béantes est un des livres politiques les plus puissants du XX e siècle. On ne peut le comparer qu’à L’Archipel du Goulag et à 1984 . Si le chef-d’œuvre de Soljenitsyne est une gigantesque dénonciation des crimes du bolchévisme, et celui d’Orwell une fiction dystopique dénonçant la perversité du totalitarisme, celui de Zinoviev est une révolution à la fois dans la forme et dans le fond.
Les Hauteurs Béantes décrit la vie quotidienne dans un univers fermé : le Socisme, métaphore du régime soviétique. Cette vie est absurde, grise, désespérante et grotesque. Les personnages que met en scène Zinoviev sont des ratés : scientifiques inutiles, artistes sans talent, politiciens impersonnels, ils palabrent interminablement en buvant de la vodka. De quoi discutent-ils ? De la vacuité de leurs existences, de la nullité de leurs carrières et de la bêtise crasse du monde où ils évoluent. L’État gère leur réel avec une arrogance sans bornes, rate systématiquement ce qu’il entreprend, détruit tout ce qu’il tente de réparer. Rien ne fonctionne, rien n’a de valeur, rien n’a de sens. Le Socisme est le socialisme porté à son point de perfection : le néant.
Rassurons tout de suite nos lecteurs : Les Hauteurs Béantes est hilarant. Le goût de la littérature russe pour la satire, la caricature, le burlesque, éclate dix fois par page. Zinoviev dévoile sans pitié, jusque dans les moindres détails, tout ce que le communisme a d’involontairement comique. Il use et abuse d’une arme dont 1984 est légitimement dénué : un humour permanent et ravageur. Et c’est tant mieux, sans quoi ce récit très sombre, où les héros sont tous plus ou moins alcooliques et dépressifs et où les événements narrés sont invariablement catastrophiques, serait illisible. Décrivons maintenant ce qui le sous-tend.
La logique est la grande passion de Zinoviev. Et l’idéologie soviétique est son ennemie jurée. Logique scientifique contre mensonge idéologique : voilà les termes du duel qu’il met en place.
Zinoviev comprend mieux que personne que l’idéologie est une logique fausse de bout en bout mais qu’elle se comporte tout de même comme une logique : elle a ses règles, ses rouages, son organicité, sa métronomie. Il s’intéresse à la manière dont ce vaste mécanisme d’horlogerie qui ne donne jamais l’heure – et qui prétend pourtant dominer l’activité humaine et nous guider vers un avenir radieux – parvient à annuler la liberté et à la remplacer par une farce pitoyable, sinistre et fatale.
Zinoviev ne se contente pas d’étudier l’idéologie de l’extérieur. Il s’infiltre dans les méandres de la langue de bois avec le trousseau de clés de la logique, il fait son nid dans les abstractions délirantes, il apprend à penser comme le communisme, à la place du communisme, de manière aussi aberrante que lui. Il y parvient à merveille.
Voyons le premier paragraphe des Hauteurs Béantes :
« Ce livre est constitué des bribes d’un manuscrit découvertes par hasard, c’est-à-dire à l’insu des autorités, dans un dépotoir récemment inauguré et très vite abandonné. Le Numéro Un et ses adjoints, rangés par ordre alphabétique, assistèrent à l’inauguration officielle du dépotoir. Le Numéro Un donna lecture d’un discours historique, où il annonça que le rêve séculaire de l’humanité était à deux doigts d’être réalisé, car on percevait déjà la venue des lendemains qui sentent, c’est-à-dire du Socisme. »
On dirait un texte écrit par un dément, ou un toxicomane sous LSD. Tout au contraire ! À bien y réfléchir, c’est une représentation minutieuse, et même paradoxalement lumineuse, de l’emprise écrasante du totalitarisme sur les individus, dans la médiocrité du contexte soviétique. D’emblée, le lecteur est déstabilisé par l’incohérence du récit, mais c’est bien l’intention de Zinoviev : nous faire entrer en contact direct, sans sas de décompression, avec l’irrationalité de l’idéologie et de la bureaucratie. Chaque détail est réfléchi.
C’est pourquoi le Français qui a lu ce livre, ou ne seraient-ce que quelques dizaines de pages, s’exclamera souvent, toute sa vie durant, devant les inepties de notre administration, d’un courrier du Fisc ou d’un formulaire Cerfa : « Mais c’est du Zinoviev ! » Les Hauteurs Béantes change votre regard sur l’étatisme : vous tenez enfin une référence culturelle implacable pour qualifier l’imbécilité de l’adversaire. Zinoviev est le compagnon idéal pour un esprit libéral errant au pays de Bruno Le Maire.
Alain Besançon raconte que, lorsqu’il s’est astreint à lire la totalité des écrits de Lénine, il a été pris de migraines et de nausées. Quiconque a étudié au long cours les textes communistes est passé par là. À petites doses, ce peut amusant, certes. Mais en flux tendu, la nullité du style et l’absence complète de bon sens du propos finissent par attaquer votre intériorité. Au bout de cent pages de langue de bois, votre cerveau disjoncte et votre corps se rebelle. C’est que ce matériau intellectuel froid, dur, mat, répétitif, sans aucun rapport avec la vérité, est anti-humain. Vos pensées rejettent la greffe. Un soviétologue est quelqu’un qui, au lieu d’écouter son dégoût et de jeter par la fenêtre cette maudite lecture, a serré les dents et continué tout droit. Il s’est endurci. Il parvient à lire Staline comme d’autres Marc Lévy.
Le problème de Zinoviev est qu’il est allé encore beaucoup plus loin que les soviétologues les plus aguerris : il est devenu idéologique. Il a été possédé par le démon qu’il voulait exorciser. À force de faire chauffer les virus communistes dans ses alambics pour en faire des romans, il a été contaminé. Les Hauteurs Béantes, son tout premier livre, est son sommet. Par la suite, insensiblement, son talent périclite jusqu’à sombrer définitivement.
Petit à petit, Zinoviev devient de plus en plus bizarre, confus et d’une mégalomanie assumée, dérangeante. Et ce qui devait arriver arrive : il réhabilite l’ère stalinienne et insulte la liberté. Il annonce que le communisme vaincra parce que lui seul est adapté au cours de l’Histoire. Il explique que la pente naturelle de la société humaine est de devenir une meute de rats et que rien ne pourra l’en empêcher. Il hait l’Occident. À la fin de sa vie, il soutient officiellement le Parti communiste russe et rejoint le mouvement « récentiste », qui estime que l’Histoire n’a pas existé. Le jeune génie de la logique est devenu un prophète de l’illogisme, vieillard paranoïaque, amer, au regard d’acier. La maladie mentale totalitaire a brisé le chercheur. Alexandre Zinoviev meurt en 2006. Celui qui déclarait avec superbe « Je suis mon propre État » a perdu sa guerre contre la déraison.
Disons-le : quand on est libéral, il est impératif de posséder un exemplaire des Hauteurs Béantes. Unanimement salué à sa sortie comme un tour de force, il n’a rien perdu de son énergie, ni de son originalité. Inimitable, il procure des plaisirs étonnants et inspire mille méditations. Il peut être lu dans le désordre : ses chapitres sont courts et autonomes. Si je ne devais conserver que dix ouvrages politiques, toutes catégories et toutes époques confondues, il en ferait partie : m’esclaffer au sujet du socialisme est une de mes activités favorites.
Pour conclure, deux mots sur Poutine.
Il est le pur produit du monde que décrit Zinoviev. Il n’est pas communiste mais il est né soviétique et, incapable de dissidence, l’est resté. Vladimir Vladimirovitch est donc rationnel de manière déréglée, pervertie. Pourvu que l’on veuille bien ne pas tenir compte de son image publique, véhiculée par une propagande effrénée, il apparaît non seulement cynique et cruel, mais ridicule et risible. L’observer à travers les lunettes grossissantes des Hauteurs Béantes permet de constater que cet homme, très méthodique dans sa conquête du pouvoir et de l’argent, est philosophiquement, culturellement et spirituellement désarticulé. Son ascension n’enlève rien à sa nullité. Depuis 22 ans, le numéro Un russe inaugure un dépotoir, qui déborde maintenant sur l’Ukraine.
Citations
« La tragédie russe a ceci de spécifique que d’abord elle suscite le rire, ensuite l’horreur, et enfin une indifférence obtuse. »
« De nos jours, la peur de la vérité n’est pas une peur de l’inconnu, mais une peur de quelque chose que l’on connaît très bien. Les gens ont peur d’eux-mêmes parce qu’ils savent qui ils sont. »
« Ayez peur de ceux qui vous séduisent ! Les séducteurs trompent toujours. »
« Il est impossible de réfuter un argument idéologique avec un argument rationnel. »
« – Les miracles n’existent pas, dit le petit-fils.
– Comment cela ? s’indigne le grand-père. Si je saute du clocher et que je me retrouve indemne, tu appelles cela comment ?
– Un hasard, répond tranquillement le petit-fils.
– Et si je saute une deuxième fois sans me fracasser en bas ?
– C’est la chance.
– Et une troisième fois ?
– L’habitude. »
Les centres de progrès (27) : Hong Kong (non-interventionnisme)
Chelsea Follett · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 8 January - 03:30 · 10 minutes
Un article de Human Progress
Notre vingt-septième Centre du progrès est Hong Kong pendant sa rapide transformation en marché libre dans les années 1960. Après avoir longtemps lutté contre la pauvreté, la guerre et la maladie, la ville a réussi à atteindre la prospérité grâce à des politiques libérales classiques.
Aujourd’hui, la liberté qui a été la clé du succès de Hong Kong est en train de disparaître. La Chine continentale a réprimé les libertés politiques et civiles de la ville, laissant son avenir incertain. Mais comme l’a fait remarquer ma collègue Marian Tupy , « quel que soit l’avenir de Hong Kong, nous devons admirer son accession à la prospérité grâce à des réformes libérales. »
La région où se trouve aujourd’hui Hong Kong est habitée depuis l’époque paléolithique, certains des premiers résidents étant le peuple She . Le petit village de pêcheurs qui allait devenir Hong Kong est passé sous la domination de l’Empire chinois pendant la dynastie Qin (221-206 av. J.-C.). Après la conquête mongole au XIII e siècle, Hong Kong a connu sa première augmentation significative de population, les loyalistes de la dynastie Song cherchant refuge dans cet obscur avant-poste côtier.
La position de Hong Kong sur la côte a permis à ses habitants de vivre de la pêche, de la collecte de sel et de la chasse aux perles. Cependant, elle les exposait aussi à la menace constante des bandits et des pirates. Cheung Po Tsai (1786-1822) était un pirate particulièrement célèbre qui aurait commandé une flotte de 600 navires pirates avant que le gouvernement ne le recrute pour devenir colonel de la marine et combattre les Portugais. Sa cachette présumée sur une île située à six miles de la côte de Hong Kong est aujourd’hui une attraction touristique.
La Chine a cédé une grande partie de Hong Kong à la Grande-Bretagne en 1842 par le traité de Nanjing qui a mis fin à la première guerre de l’opium. Avec l’intensification du commerce de la soie, de la porcelaine et du thé entre la Chine et la Grande-Bretagne, la ville portuaire est devenue un centre de transport et s’est rapidement développée. Cette croissance a d’abord entraîné surpopulation et insalubrité. Il n’est donc pas surprenant que la troisième pandémie de peste (1855-1945) a fait quelque 12 millions de victimes dans le monde et a dévasté l’Asie, et n’a pas épargné Hong Kong.
En 1894, la peste bubonique est arrivée dans la ville et a tué plus de 93 % des personnes. La peste et l’exode qui en a résulté ont provoqué un ralentissement économique majeur, un millier de Hongkongais quittant la ville chaque jour au plus fort de la pandémie. Au total, environ 85 000 des 200 000 résidents d’origine chinoise de la ville ont quitté Hong Kong. La peste bubonique est restée endémique sur l’île jusqu’en 1929. Et même après, Hong Kong est restée insalubre et ravagée par la tuberculose, ou « peste blanche ».
Outre la maladie, la vie à Hong Kong était également compliquée par la guerre et l’instabilité sur le continent chinois. En 1898, la deuxième guerre de l’opium (1898) a placé la péninsule de Kowloon de Hong Kong sous contrôle britannique.
Les souffrances à Hong Kong ont été bien documentées par la journaliste Martha Gellhorn, arrivée avec son mari, l’écrivain Ernest Hemingway, en février 1941. Hemingway ironisera plus tard sur le fait que ce voyage était leur lune de miel. Gellhorn écrit : « La nuit les trottoirs étaient envahis de personnes endormies… Les délits étaient la vente ambulante sans permis et une amende que personne ne pouvait payer. Ces gens étaient le vrai Hong Kong et c’était la pauvreté la plus cruelle, pire que tout ce que j’avais vu auparavant. » Pourtant, les choses allaient encore empirer pour la ville.
Au cours de la deuxième guerre sino-japonaise (1937-1945), une grande partie de l’aide matérielle que la Chine recevait des nations alliées arrivait par ses ports – en particulier la colonie britannique de Hong Kong, qui acheminait environ 40 % des fournitures extérieures. En d’autres termes, la ville était une cible stratégique. Les autorités britanniques ont évacué les femmes et les enfants européens de la ville en prévision d’une attaque. En décembre 1941, le matin même où les forces japonaises ont attaqué Pearl Harbor à Hawaï, le Japon a également attaqué Hong Kong en commençant par un bombardement aérien. Les Britanniques ont choisi de faire sauter de nombreux ponts et autres infrastructures clés de Hong Kong pour ralentir l’avancée de l’armée japonaise, mais en vain.
Après la bataille de Hong Kong, les Japonais ont occupé la ville pendant trois ans et huit mois (1941-1945). L’université des sciences et de la technologie de Hong Kong considère cet épisode comme étant peut-être « la période la plus sombre de l’histoire de Hong Kong ». Les forces d’occupation ont exécuté environ 10 000 civils de Hong Kong et ont torturé, violé et mutilé de nombreux autres. La situation a incité de nombreux Hongkongais à fuir et la population de la ville a rapidement diminué, passant de 1,6 million à 600 000 habitants pendant l’occupation. L es Britanniques sont revenus à Hong Kong après la reddition des Japonais aux forces américaines en 1945.
La même année, un fonctionnaire écossais de 30 ans, Sir John James Cowperthwaite, est arrivé dans la colonie pour aider à superviser son développement économique dans le cadre du ministère des approvisionnements, du commerce et de l’industrie. Il devait initialement se rendre à Hong Kong en 1941 mais l’occupation japonaise l’a contraint à être réaffecté en Sierra Leone. Lorsqu’il arrive enfin à Hong Kong, il découvre une ville ravagée par la guerre, dans un état de pauvreté encore pire que celui décrit par Gellhorn. On la surnomme à juste titre « l’île stérile ». Les affaires étant au point mort, les Britanniques envisagent de rendre à la Chine cette ville apparemment sans espoir, remplie de réfugiés de guerre.
Mais Cowperthwaite avait quelques idées qui permettraient de transformer Hong Kong d’un des endroits les plus pauvres de la planète en un des plus prospères.
Tout simplement de permettre aux habitants de Hong Kong de reconstruire leurs magasins, de se livrer à des échanges et en fin de compte de se sauver eux-mêmes et d’enrichir leur ville.
Cowperthwaite avait confiance dans les capacités des personnes ordinaires à gérer leur propre vie et leurs affaires. Lui et ses collègues administrateurs ont assuré à la ville la liberté, la sécurité publique, l’État de droit et une monnaie stable, et ont laissé le reste aux habitants. En d’autres termes, il a adopté une politique de non-intervention. Cela ne veut pas dire qu’il n’a rien fait, car il était très occupé à surveiller les autres bureaucrates. Il affirmera plus tard que l’une des actions dont il était le plus fier était d’empêcher la collecte de statistiques susceptibles de justifier une intervention économique.
Cowperthwaite a gravi les échelons de la bureaucratie et a fini par devenir le secrétaire financier de Hong Kong, poste qu’il a occupé de 1961 à 1971. Au cours des années 1960, de nombreux pays ont expérimenté une planification économique centralisée et un niveau élevé de dépenses publiques financées par de lourds impôts et d’importants déficits. L’idée que les gouvernements doivent tenter de piloter l’économie, de la planification industrielle à l’inflation intentionnelle, fait pratiquement l’objet d’un consensus mondial. Cowperthwaite résiste à la pression politique pour suivre le mouvement. De 1964 à 1970, la Grande-Bretagne est dirigée par un gouvernement travailliste favorable à une intervention économique musclée, mais Cowperthwaite s’interpose constamment pour empêcher ses compatriotes de s’immiscer dans le marché de Hong Kong.
Alors que la Chine continentale contrôlée par les communistes purgeait violemment tout vestige de capitalisme (entre autres) pendant le règne de la terreur appelé plus tard Révolution culturelle (1966-76), Hong Kong a suivi une voie nettement différente.
En 1961, dans son premier discours sur le budget, M. Cowperthwaite a déclaré : « À long terme, l’ensemble des décisions prises par des hommes d’affaires exerçant leur jugement individuel dans une économie libre, même si elles sont souvent erronées, sont moins susceptibles de causer du tort que les décisions centralisées d’un gouvernement, et le tort est certainement susceptible d’être contré plus rapidement. »
Il avait raison. Une fois libérée, l’économie de Hong Kong est devenue d’une efficacité époustouflante et a connu une croissance économique explosive. La ville a été l’une des premières d’Asie de l’est à s’industrialiser complètement et a connu une prospérité post-industrielle tout aussi rapide. Hong Kong est rapidement devenue un centre international de finance et de commerce, ce qui lui a valu le surnom de « ville mondiale de l’Asie ». L’essor économique de Hong Kong a considérablement amélioré le niveau de vie local. Pendant le mandat de Cowperthwaite en tant que secrétaire financier, les salaires réels à Hong Kong ont augmenté de 50 % et le nombre de ménages en situation de pauvreté aiguë a diminué des deux tiers.
Lorsque l’Écossais est arrivé à Hong Kong en 1945, le revenu moyen y était inférieur à 40 % de celui de la Grande-Bretagne. Mais lorsque Hong Kong a été rendu à la Chine en 1997, son revenu moyen était supérieur à celui de la Grande-Bretagne.
Le successeur de Cowperthwaite, Sir Philip Haddon-Cave, a nommé la stratégie de Cowperthwaite la « doctrine du non-interventionnisme positif ». Le non-interventionnisme positif est devenu la politique officielle du gouvernement de Hong Kong et l’est resté jusque dans les années 2010. Pendant des années, la ville s’est targuée d’être l’économie la plus libre du monde, avec des industries financières et commerciales florissantes et un bilan en matière de droits de l’Homme bien supérieur à celui de la Chine continentale.
Puis, en 2019, Pékin a commencé à exiger l’extradition des fugitifs de Hong Kong vers la Chine continentale – érodant l’indépendance du système juridique de Hong Kong. En réponse aux manifestations de masse qui en ont résulté, le gouvernement de la Chine continentale a mis en œuvre une répression brutale de l’indépendance politique et économique de Hong Kong. En juillet 2020, une nouvelle loi sur la sécurité nationale imposée par le gouvernement communiste de Pékin a criminalisé les manifestations et supprimé plusieurs autres libertés dont jouissaient auparavant les Hongkongais. Les changements radicaux se poursuivent, notamment la refonte du système éducatif de Hong Kong.
Hong Kong a été rendu à la Chine à la condition qu’il reste autonome jusqu’en 2047. Mais le « territoire autonome » n’est malheureusement plus vraiment autonome.
D’une ville affamée en proie à la guerre et à la pauvreté à un phare brillant de prospérité et de liberté, l’ascension de Hong Kong a illustré le potentiel d’un gouvernement limité, de l’État de droit, de la liberté économique et de la probité fiscale. Malheureusement, les piliers sur lesquels s’est construit le succès de Hong Kong s’effritent aujourd’hui sous les poings serrés du parti communiste chinois. Quel que soit l’avenir de la ville insulaire, sa transformation reflète tout ce que les gens peuvent accomplir lorsqu’ils sont libres de le faire. Cette leçon politique historique mérite que Hong Kong soit considéré comme notre 27e Centre de progrès.
Traduction Contrepoints
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