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Coalition de gouvernement et la Véme ?
Lous · Tuesday, 9 July - 09:50 edit · 4 minutes · 3 visibility
Alors voilà nous nous retrouvons avec un parlement qui ressemble étrangement à celui que nous pourrions avoir avec une élection à la proportionnelle, celle là même que voulait mettre en place M. Mélenchon dans une VIéme République (ou M. Bayrou aussi au Modem).
Cette configuration inédite depuis la IVéme est figée pour au moins une année, et il n'est pas dit qu'en cas de nouveau vote en Juillet 2025 le résultat soit très différent car je vous rappelle que celui de 2022 n'était pas si éloigné de cette configuration.
Pour moi il n'y a pas de crise institutionnelle, les institutions n'étaient pas pensée pour cette configuration mais rien n'empêche le fonctionnement de notre parlement hormis les égaux.
Alors maintenant le constat posé que dire ? La Véme est-elle prête à une coalition de gouvernement ? Peut-on gouverné sans majorité absolue au texte par texte ?
Texte par texte ?
Déjà je vais donner mon avis sur le texte par texte, c'est totalement utopique car vous pouvez avoir une motion de censure qui passe très rapidement et vos alliés d'un jour sont vos adversaires le lendemain ce qui pour travailler et discuter n'est que peu envisageable (c'était plus réaliste avec une majorité relative de 230 voix mais là a moins de 200 non).
Coalition ?
La Véme est-elle prête pour une coalition ? Oui sans problème, rien n'empêche une large coalition allant du centre LREM à LFI, seul obstacle les hommes et les femmes de ces partis. Rien n'interdit dans notre constitution la formation d'un contrat de gouvernement et la formation d'un groupe de 300 députés pour gouverner.
Pour moi une coalition LREM/LR est trop faible (217 sièges) et les socialistes ne pourront pas aller dans un attelage pareil. Un alliance LREM/LR/RN n'est pas envisageable car sinon le prochain barrage républicain sera inexistant. Une coalition NFP/Gauche/LREM (340 sièges) a plus de chance de fonctionner car assez robuste pour palier aux désaccord qui ne manqueront pas d'arriver ponctuellement entre les plus à droite ou les plus à gauche de l'alliance (<u>en faisant attention que les désaccord ne soit pas assez important pour faire exploser la coalition</u>).
Maintenant comment on fait ? Il faut déjà que chacun arrête de croire que si il a quelques député de plus que le voisin sont programme est prioritaire. La construction d'un compromis est justement le renoncement réciproque pour trouver un point médian où l'on s'accorde.
Exemple :
Prenons un sujet qui va arriver très rapidement sur la table : la réforme des retraites Elle est décriée, mal ficelée, injuste (on peut devoir travailler jusqu'à 46 ans ...) et elle ne fait pas l'objet d'un consensus. Donc on la remet sur la table de travail et on discute les différents point pour arriver à quelque chose comme :
- Départ à 62ans
- Durée de cotisation de 43,5 ans
- Augmentation des cotisations de 1,5%
En faisant cela on fait un compromis entre salarié qui vont travailler un peu plus (surtout si ils ont commencé tard), départ possible plus tôt avec une décote si on le veut/peut, et employeur qui participera à l'effort. Je donne des valeurs indicative et <u>le problème est plus complexe</u> mais dans l'idée voilà comment on doit envisager la suite. Il faut bien sûr reprendre les critères pénibilité prévu sous Hollande, et revoir les carrières longues et plein d'autre points.
Deux avenir possible :
Soyons clair, je ne vois que deux solutions, celui ou celle qui imagine autre chose sera extrêmement déçut car malheureusement il y a peu de chance qu'un autre scénario arrive :
La coalition :
Le NFP ne pourra pas appliquer son programme, que l'on s'en réjouisse ou qu'on s'en désole c'est comme cela. Mais c'est pareil pour LREM ou le RN, personne ne pourra faire ce qu'il veut sans les autres donc sans compromis. Gouverner avec LREM quand on est le NFP est possible, cela ne rendra pas complice la gauche du bilan de Macron mais il faudra faire des réformes de fonds (audiovisuel public et privé, retraites, fonction publique ...) qui changeront nettement les choses dans l'avenir.
La constituante ou le blocage :
Si personne n'arrive a faire de compromis et que chacun campe sur ses positions il y a une sortie possible avec la mise en place d'une constituante pour rédiger une nouvelle constitution. Malheureusement ce n'est pas le bon moment, selon moi, car les forces réactionnaire et le lobbying actuel des conservateurs et des fachos risque de peser fortement sur celle-ci (même si on a vu la convention citoyenne sur le climat produire un très beau travail). Cette possibilité serait une solution de sortie par le haut mais il faudrait faire très attention aux pressions et autres problèmes d'ingérence qui pourrait peser sur la constituante. Sans cela il résultera un blocage des institutions ou aucune force ne peut en imposer aux autres hormis ponctuellement avec des bidouilles politique et à la fin (dans 1/2/3 ans ?) une victoire du RN qui réglera définitivement le sort de la Véme comme on la connait.