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      Après un mois de grève, victoire à La conquête du pain !

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Monday, 1 August, 2022 - 14:00 · 3 minutes

    Après un mois de grève (14juin-13juillet), on a gagné la bataille ! Merci à vous tou.te.s ! Vive la grève, vive l'autogestion à La conquête du pain !

    Cher.es camarades,

    Suite à des gros problèmes interne à la Conquête, où il n'y avait plus aucune autogestion, la gérante exerçant un pouvoir écrasant sur le reste de l'équipe ; plus aucune décision n'était prise en commun en AG mais prises à l'unilatérale sans consulter personne, dans un climat de harcèlement moral et de violence qui voyait les employés partir les uns après les autres complètement dégoûtés de subir tout ça quand ils étaient venu trouver là une aventure humaine et politique enrichissante ;

    nous, les trois grévistes avons décidé de ne ne plus accepter tout ça, de résister et de nous opposer à ce pouvoir totalitaire totalement illégitime. Les guerres qui opposaient la gérante à d'autres salariés mis en cause dans des affaires de harcèlement et de violences également duraient depuis des années, il était temps que ça s'arrête, il était temps de mettre un terme à tout ça et de passer enfin à autre chose.

    La grève a duré un mois, elle a été rude. On a eu droit à du chantage, des pressions de toutes parts, des menaces et des insultes. Un ancien boulanger (impliqué dans les affaires de violences et harcèlement moral qui avait été poussé à partir) est revenu travailler pour casser la grève, en bref, ça n'a pas été simple.

    Finalement la liquidation de la boulangerie a été votée lors d'une première AG , ce qui fait que les salariés étaient les premiers désignés pour une éventuelle reprise. Il nous a donc été proposé de présenter un plan de relance si on le souhaitait.

    Nous de notre côté ça faisait déjà un moment qu'on travaillait dessus. Un plan qui commençait par des mesures d'encadrement et de prévention pour que plus jamais on ne reparte dans ces dérives là.

    Et à la dernière AG , on s'est finalement retrouvés à être les seuls salariés à proposer un plan de relance. Notre proposition a été acceptée, la majorité des coopérateurs a décidé de nous faire confiance pour cette reprise. Les salariés mis en cause dans les affaires de harcèlement sont à présent tous partis.

    Nous avons gagné la bataille !!

    Nous sommes dans une profonde remise en question et nous allons étudier consciencieusement toutes les erreurs et dysfonctionnements qui ont pu mener à ces problématiques pour que jamais plus on ne reparte dans les mêmes dérives.

    Le défi est ardu, la situation économique est inquiétante, (sans être catastrophique non plus), mais nous sommes plus que jamais motivés et plein d'enthousiasme pour relever ce défi, à l'idée de pouvoir recréer une vraie autogestion en adéquation avec les valeurs qui y sont défendues à la base, dans un cadre de travail enfin redevenu sain et joyeux, pour faire une boulangerie dont nous pourrons enfin être fiers.

    Et tout ça n'aurait jamais pu se faire sans vous, sans cette vague de soutien, de témoignages de vos situations et de vos batailles similaires à la nôtre et autres encouragements sincères et chaleureux.

    Ça a été une bataille des nerfs, où garder espoir et un mental fort était décisif et on n'y serait jamais arrivés sans vous.

    Un grand merci à SUD Solidaires et à tous le collectifs et camarades qui nous ont soutenus avant et pendant la grève, on a expérimenté ce grand sentiment de solidarité, de camaraderie qui nous a fait tenir debout jusqu'à aujourd'hui.

    Merci à tous.tes ceux.lles qui ont participé dans notre cagnotte, à toutes les personnes qui nous ont encouragés avec différentes actions et nous ont envoyé de mots d'espoir quand nos forces devenaient faibles. Merci infiniment a tous.tes ceux.lles qui sont venu.e.s nous rencontrer et nous écouter directement pour connaître notre histoire de vive voix.

    On vous remercie énormément pour tout vôtre soutien !

    Vive la grève !

    Vive la lutte de travailleurs.es de La conquête du pain !

    Vive l'autogestion !

    Farineusement et depuis le fournil de la résistance,

    Les exgrevistes de La conquête du pain

    Fb : Conquête En Grève
    Adresse mail : laconquetedupainengreve@gmail
    Adresse 47, rue de la Beaune, Montreuil, 93100.

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      Soutien à Giannis Michailidis !

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Monday, 1 August, 2022 - 11:12 · 1 minute

    Soutien à Giannis Michailidis, en grève de la faim depuis le 23 mai 2022 !

    Militant grec, Giannis Michailidis a lutté aux frontières, pour un accueil plus digne des réfugié.e.s syrien.ne.s, pour la fin des centres de rétention et plus généralement contre l'État capitaliste. Aujourd'hui, il paye le prix de sa solidarité et de son engagement : la réponse de l'État grec est l'enfermement. Prisonnier politique, après plus de 8 années enfermé, il est aujourd'hui en grève de la faim depuis le 23 mai 2022. La cour vient de refuser sa remise en liberté, sa santé se détériorant, il risque de sombrer dans le coma dans les prochains jours !

    Contre les déploiements de barbelés pour repousser celleux contraints de fuir leur pays, contre la police toujours plus sécuritaire et violente, et face à la répression judiciaire des militant.es toujours plus accablante : Nous affirmons tout notre soutien à Giannis Michailidis, et appelons aux actions décentralisées de solidarité pour faire libérer TOU . TES nos prisonnier.es !

    Liberté pour Giannis Michailidis !
    Crève la taule, crève les CRAs et feu aux frontières !

    Lien vers l'appel à actions de solidarités internationales

    Une lettre de la cellule spéciale de l'hôpital de Lamia de Giannis Michailidis traduite par Anarchist Bure Cross

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      Pancartes de solidarité sur le Tour de France : Forza Ivan !

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Friday, 29 July, 2022 - 08:29 · 1 minute

    Des pancartes contre la prison au Tour de France

    Ivan a été arrêté le 11 juin 2022 vers 3h30 du matin, selon Le Parisien au moment où il rangeait son vélo. Il est accusé d'avoir brûlé 6 véhicules, dont et notamment une voiture diplomatique dans le 17 e arrondissement le soir-même.

    Les jours d'après, les médias nous ont servi des infos visiblement sorties directement du dossier d'instruction mais aussi l'histoire d'un Ivan qui sortirait tous les samedis soirs à vélo pour mettre le feu à des bagnoles.

    En même temps, un autre type de rallye cycliste a lieu, un peu moins chaud certes. Macron nous signalait dans une interview le 21 juillet à l'arrivée à Hautacam que c'est une « chance » de pouvoir voir gratuitement le Tour de France en ces temps où « les fins de mois sont difficiles, le caddie de plus en plus cher ». C'est « du pain et des jeux », mais sans le pain.

    Nous, on aime saisir chaque petite « chance » et jouer le jeu ! Plutôt qu'un spectacle que l'État nous offrirait pour oublier que c'est la merde, le Tour de France pour nous cette année, c'était aussi un truc qu'Ivan et d'autres pouvaient sans doute voir depuis leur cellule, alors on a tenté le coup : on s'est posté dans un coin sur le parcours de la dernière étape du Tour de France, à Paris, avec des pancartes :

    FORZA IVAN (Allez Ivan - en italien) - A L' ATTAQUE
    LE VELO C' EST LE FEU - FUOCO ALLE CARCERI (Feu aux prisons - en italien)

    Le cynisme de Macron et de l'État nous dégoûte, mais heureusement que des actions telles que celles dont est accusé Ivan sont là pour nous réchauffer le coeur.

    Force et courage à tou.te.s les prisonnier.e.s révolté.e.s !

    Ivan a écrit une lettre depuis la prison, qui peut être lue ici : https://sansnom.noblogs.org/archives/12761

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      Les Causeries de la COMMUNE : Rencontre avec Arno Bertina

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Friday, 24 December, 2021 - 09:00 · 1 minute

    Les Causeries de la COMMUNE vous propose une rencontre avec Arno Bertina
    Autour de son roman social « Ceux qui trop supportent »

    Université populaire et libertaire du 11 e arrondissement, Commune de Paris

    Les Causeries de la COMMUNE vous proposent une rencontre avec Arno Bertina autour de son roman social Ceux qui trop supportent .

    En 2017, Arno Bertina propose ses services aux salariés en lutte de l'usine occupée GM &S (équipementier automobile). Ainsi commence-t-il à recueillir la parole de ces employés en sursis (ouvriers et cadres) unis dans la défense de leur outil de travail et de leur savoir-faire sacrifiés par des dirigeants fantoches, puis lâchés ou trahis par divers élus locaux et ministres en charge du dossier (…). Ceux qui trop supportent met en lumière l'extrême lucidité, le sens tactique et l'inventivité de ceux qui ont choisi d'entrer en résistance (…). Ces années de batailles incessantes, dans la rue, devant les tribunaux ou à l'Assemblée, entre défaites annoncées et victoires symboliques, constituent une épopée contemporaine, collective et individuelle, tragique et festive, jonchée de vies brisées ou de deuils, mais aussi empreinte d'un esprit de solidarité ».
    (Extrait de la 4 e de couverture)

    Affiche :

    Le mercredi 19 janvier 2022 à 20h
    Librairie Publico : 145, rue Amelot 75011 Paris

    Tel : 01 48 05 34 08 Courriel : librairie-publico@sfr.fr
    Métro : ligne 5 (Oberkampf), ligne 8 (Filles du Calvaire)

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      L'antispécisme, au diapason de la satanée bourgeoisie

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Thursday, 23 December, 2021 - 13:00 · 21 minutes

    Je vous propose un article qui requestionne le mouvement antispéciste, globalement, dans son rapport avec les rapports de production capitalistes, afin de montrer son incohérence idéologique et, conséquemment, sa non place dans la convergence des luttes, dans son cadre de discours hégémonique.

    Introduction, propriété privée et monolithisme militant dangereux

    Après plusieurs années à militer, puis à suivre de loin ce mouvement, j'en arrive vraiment à repenser son efficacité et sa pertinence. Je reste de toute façon convaincue que la consommation de produits d'origine animale n'a aucun sens, quand on s'inscrit dans une perspective anarchiste ou marxiste. Je m'explique, et j'essaie de vous emmener vers des traces historiques qui nous permettent de contextualiser rapidement la cohérence entre pensée antispéciste et monde agricole.
    Avant même le concept obscur d'« animal-machine » de Descartes – parce que beaucoup d'antispécistes ne captent pas le contexte – la séparation entre nous et le reste des animaux était claire. Il voulait juste séparer la science de croyances religieuses qui poussaient l'Église à excommunier des animaux. Genre envoyer des lettres de convocation à des ânes, ou à des petits mulots… Oui le moyen-âge c'était vraiment incroyable. On comprend mieux pourquoi René a usé de ce concept pour écarter définitivement ce genre de pratique. Il a juste dit : « arrêtez de faire de la merde, et rendez la dîme aux abonné-es ».
    Bon, il l'a dit différemment, mais il le pensait vraiment très fort. Le but en tout cas, c'était de faire la distinction entre l'âme divine et rationnelle et le corps physique et mécanique [ 1 ]
    Et depuis longtemps, depuis le début de la paysannerie, il y a toujours eu dans les bocages, les campagnes, les terroirs, les chaumières, tout ce que vous voulez, des animaux. Certain-es vivaient dans la maison, d'autres dans des étables, mais ce qu'on appellera le spécisme a toujours existé, même avec les cités grecques antiques (je vous renvoie à Aristote qui faisait déjà une graduation des âmes). Ça ne veut pas dire que c'est naturel. Je te vois venir espèce de hater parisien. On a tout simplement construit une agriculture qui par des formes de sédentarisations sporadiques, a conduit l'humanité en Occident, en Asie et en Afrique principalement, à organiser des fondements pour des enclosure primitives (définir des propriétés communes ou privées, de façon physique ou non). Tout cela étant associé à des rites religieux, n'en demeurait pas moins que la viande était également perçue comme aliment de richesse, donc réduite. En Europe, sous le Moyen-Âge, la population rurale avait accès à la viande les jours de fête ou le dimanche [ 2 ] . Selon Gabriel Désert et Robert Specklin, « la connaissance que l'on peut en avoir est très imparfaite, vu la place qui revient à l'autoconsommation, à base de porc, dans les campagnes. » [ 3 ] . Mais c'est plus tard, fin XVIII e , début XIX è siècle, que la production de tête de bétail s'accroît. Dans l'Angleterre du XIX e siècle, avec les premiers mouvements d'enclosure – c'est-à-dire la mise en clôture du champ pour imposer la propriété privée – remplaçant les petit-es paysan-nes par des moutons [ 4 ] , on commence à voir un accroissement de la production lainière, et par extension de la viande, donnant naissance plus tard aux premières industries spécistes épouvantables – laissant de côté des pratiques comme l'équarrissage public oklm dans la rue, sous le regard assez choqué de gosses – pour passer aux premiers abattoirs comme celui de la Villette à Paris ; ce truc moche du dix-neuvième arrondissement de Paris, qui sert aujourd'hui de refuge pour les arts contemporains… Encore plus dégoûtant…
    En France, contrairement à l'Angleterre, l'exode dit rurale était plus tardive, et fut la conséquence de l'inégale redistribution des rentes foncières entre les habitant-es. Avec l'annulation d'anciennes pratiques de l'Ancien Régime, on voit également apparaître comme avec l'exemple des enclosures anglais, des formes de propriétés privées, de plus en plus sacralisées, par une chose qu'on appelle étrangement une science, le droit : « C'est précisément parce qu'il y avait, au bas de l'échelle sociale, beaucoup de paysans micro-propriétaires pauvres et quelques non-propriétaires misérables que la propriété foncière n'avait pas su se dégager encore des vieux usages communautaires qui limitaient son absolutisme. En le schématisant quelque peu (mais là encore la diversité des situations locales était infinie, et c'est un nouveau tour de France qu'il faudrait comprendre), le « communisme » agraire subsistant comprenait trois éléments principaux : la vaine pâture et le parcours (des troupeaux, sur les friches, et sur les cultures après enlèvements des récoltes) les droits d'usages dans les forêts (dominicales, communales ou privées) » [ 5 ] . C'était le résultat de tout un féodalisme agraire. Et au bout d'un moment, pour éviter de se faire déclasser salement par la naissance du capitalisme agraire anglais – laissant plus tard apparaître ce que Thompson décrira comme la révolution industrielle (prolétarisation de masse, modes de vies ultra précaires, décrit par Engels) – la France et ses notables décidèrent de passer à l'action : « Les classes dirigeantes éclairées étaient très hostiles à ces vestiges d'un temps où la propriété privée n'était pas encore sacrée. » (Ibid., page 94). Le mouvement a été lent, le souvenir de la Révolution de 1789 et les jacqueries rurales des années 1891-1893 (dû au mécontentement des campagnes faute de manque d'investissement du Gouvernement pour accompagner au mieux la production paysanne > crises) étant encore bien présentes. Rien qu'à imaginer la terreur des notables et des bourgeois-es : "Pas mon château, nooooon" … Ouhouhou … J'adoooooore çaaaaa. Et pourtant mon pic hormonal est passé.
    Bref.

    Tout ça pour dire que l'origine de l'élevage industriel a trois origines : les religions/cultures, avec des croyances assez obscures ; la consommation de viande comme quelque chose de très ancien et associé à des jours de célébration ; et enfin la propriété privée ! Et c'est ce dernier point qui n'est absolument jamais interrogé chez les groupes antispécistes/vegans. Genre JAMAIS . Et ça m'insupporte.

    Quand j'ai participé à un blocage d'abattoir, je me demandais vraiment à quoi ça servait de juste bloquer quelques heures un abattoir pour passer quelques heures en GAV – question légitime. En soit, on fait perdre de l'argent à un gros bourgeois qui pratique couramment le monopole foncier, et c'est rigolo, mais il y a vraiment un manque de théorisation et de culture politique dans les rangs de l'antispécisme. Dans leurs têtes, et y compris dans la mienne, on était là pour nuire à une forme d'exploitation ignoble et meurtrière. Cependant, je n'arrêtais pas d'entendre une voix dans ma tête me dire : « MEUF T' ES EN TRAIN DE STOPPER LE CYCLE DE ROTATION DU CAPITAL FIXE ! C' EST TROP BIEN ! ». Et franchement, en avoir conscience, ça montre juste que cette action a vraiment des portées risibles. Pourtant je le referais sans hésiter, parce que c'était également un moment extrêmement formateur : participer à une forme d'action directe, me confronter aux forces de l'ordre, garder mon calme, assister à des formes de camaraderie, à des gestes de sororité en cellule (humhumhum), et réaliser ce que c'est, tout simplement, que de se botter à des entreprises comme celle-ci. Ça m'a permis de voir le pire, comme le meilleur, ainsi que tout un large panel de mobilisations antispécistes, allant de collectifs réformistes-opportunistes, en passant par des partis politiques monolithiques qui puent du cul (un peu comme Zemmour qui fait son programme sur une seule question), jusqu'à des groupes anarchistes qui font des choses stylées mais qui manquent clairement de monde, et dont la renaissance pâtit à s'imposer comme forme de lutte légitime et possiblement puissante.

    Après cette brève introduction, on peut se demander ceci : pourquoi est-ce que vous n'avez pas une analyse révolutionnaire de la production capitaliste, pourtant une des premières causes et calamités du massacre des personnes non humaines ? Pourquoi n'avez-vous pas conscience qu'il est capital aujourd'hui de penser l'antispécisme révolutionnaire en fonction de l'évolution du monde rural, et de l'accumulation du capital à travers la rente comme investissement qui permet de créer une plus-value avec des usines [une forme possible de capital fixe] ? Pourquoi restez-vous ancré·es, comme beaucoup d'anarchistes hippies de merde, dans des formes de confusions idéologiques mettant en première instance la morale et l'éthique, alors qu'il faudra également penser la lutte dans un cadre de renversement de l'ordre économique et social en place ? Vous êtes dans un entre-soi, vous sortez ensemble, vous couchez qu'entre vous, vous êtes des naz... pardons, des emmerdeur-euses de premières, et ça m'a déter d'écrire cet article. Déjà parce que je pense que cette lutte est capitale, aussi parce que que les camarades non vegans – ne souffrant pas d'avoir un TCA , d'être bipolaire ou d'avoir d'autres handicaps qui empêchent souvent de maintenir une rigueur de régime alimentaire – ne font aucun effort (sous couvert de « je mange des trucs qui viennent de la poubelle », pitié… On peut penser au-delà ?) ; enfin parce que le végétalisme, comme mode d'alimentation, peut selon moi amener vers des formes de sociétés communistes. Et là vous allez me dire : wsh elle a mangé son jus de goyave de travers cette bolosse ». Et bien non, je suis très sérieuse.

    La viande comme source de survaleur plus pertinente

    Pour commencer, rappelons que les monopoles fonciers et l'élevage de masse sont inscrits dans des formes d'accumulation de capital qui ne sont pas à sous-estimer. En effet, le capital ce n'est pas seulement des gars avec des chapeaux haut de forme qui font gling gling quand ils marchent avec du cash dans les poches. Le capital regroupe tout un panel qui en effet peut permettre de créer de la richesse, mais pas que. De toute façon, vis-à-vis de la richesse, la création de plus-value nécessite obligatoirement d'investir du capital dans le cycle de production pour en dégager plus qu'il n'y en avait au départ. Cette création de capital est ensuite divisée en plusieurs part : une va permettre de faire tourner le cycle de rotation de production, une autre va devenir du salaire pour les travailleur-ses exploité-es, et enfin une autre va aller dans la poche du patronat. Tout cela pour nous amener à une question fort importante qui influence directement le corps d'un individu victime du spécisme. On va avoir tendance à chosifier de plus en plus les animaux non-humains, c'est-à-dire à détruire des identités singulières. Rappelons un peu le contexte : en France, vers 1850, la consommation unitaire progresse de 35% (Ibid. p. 100) : « Entre 1840 et 1852, un phénomène de grande importance s'amorce. Le porc reflue – baisse de 2,7% de la ration annuelle – au profit de la viande bovine dont la consommation unitaire croît de 35%. Le bouleversement, lourd de conséquences, surtout au long terme s'il continue, résulte de l'essor urbain et d'un développement de contraction de l'autoconsommation rurale [ RIP les porcs qui étaient couramment élevé-es à la campagne]. Dans les villes, le porc n'entre en effet que très peu dans l'alimentation carné : environ 15%, alors que la viande bovine en constitue les quatre cinquièmes. L'accroissement de la population urbaine gonfle la demande de viande de boucherie et entraine un recul relatif du porc. »

    D'après le tableau que j'ai partagé, on voit que la baisse tendancielle des prix due à la hausse de la concurrence rentière (une des causes de l'exode rural définitif), concerne moins la viande que le reste. Ce qui veut dire que d'un simple point de vue économique, la viande était plus rentable, d'où le fait qu'on ait accru sa production. Et grâce au progrès technique, notamment les chemins de fer et la machine à vapeur, on va pouvoir transporter les animaux. On va donc pouvoir assumer l'enclosure générale au fil du temps. Et chaque région va pouvoir se spécialiser dans un type de viande en particulier. Bien-sûr il faudra faire un focus sur cette question pour en comprendre les fluctuations économiques, et faire une comparaison entre les régions, et accentuer sur les évolutions de techniques d'élevage. À voir pour un prochain article.
    L'augmentation de produits animaliers comme garantie de la prospérité alimentaire est une fable. Elle a surtout été garante d'une part de l'exode rurale et de la fin de la petite propriété rurale, créant de ce fait une prolétarisation conséquente, travaillant dans les manufactures et dans le bâtiment. Elle a laissé la place à de nouvelles formes de bourgeoisies agraires, ayant joué le jeu de la concurrence, et n'ayant pas requestionné la nouvelle rationalité du progrès technique dans ses conséquences sur la paupérisation de masse, le vagabondage des campagnes et la mendicité. Personnellement je ne suis pas contre le progrès technique. Je suis contre le capitalisme et la centralisation par la bureaucratie de la souveraineté du peuple.
    Et là, dans ce contexte de production anti-coopératif, l'expropriation de la terre serait totalement légitime !

    On a pas à réfléchir avec la paysannerie aujourd'hui qui ne représente plus que 3,6% de la population active. C'est pas nos potes ! La plupart sont des bourgeois-es avec des milliers d'hectares de propriété, les autres, plus petit-es rentier-es, subissent les conséquences de la concurrence, et faute d'alternative, peuvent difficilement faire autre chose (donc ce n'est pas leur faute, et ce ne sont pas des « meurtrier-es », juste des victimes des impératifs du marché). Et je suis désolée, mais c'est dégueulasse et hors sol en tant qu'urbain-ne de demander une "transformation" de la production, passant de l'animal à du végétal. C'est tout sauf simple, et j'aimerais bien vous y voir.
    Idéalement, dans un projet révolutionnaire, il faut prendre leurs terres et faire propager le communisme agraire ! Je plaisante pas, pourquoi tu rigoles ? Plus sérieusement, c'est pas comme le contexte de la révolution Russe, quand Lénine était terrifié par des petites propriétés. Qui plus est, c'était la population majoritaire. Aujourd'hui ça ne l'est plus. Comme en France. Qu'est-ce qu'on attend ? Allons-y !

    Je vous propose une illustration en image, avec le camarade Nestor Makhno qui va nous parler comment on fait la révolution (le contexte : il sort de la prison de Boutyrka et il retourne chez lui, à Gouliaï-Polié.

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    Pour en revenir à la plus-value que génère la production animalière

    Cet élément, pourtant super important et qui explique encore aujourd'hui la production de viande, est délaissé au profit d'une explication des conséquences climatiques de la viande [ 6 ] . Mais on ne peut pas se contenter de ça. Il faut dire les choses clairement : c'est rentable de tuer des animaux non humains, et c'est possible d'exploiter de nombreuses façons les corps pour y dégager des formes de survaleur. Cependant ça n'a jamais constitué une réponse suffisamment importante dans le milieu de la protection animale et dans le milieu antispéciste. Pourtant on voit bien que s'imbriquer dans une logique de marché montre que ce n'est pas seulement parce que la viande c'est bon qu'on continue à en produire ; ou pour une question de culture. On est aussi en plein dans le capitalisme.

    On pourrait presque dire en regardant de plus près l'histoire du mouvement que celui-ci s'est très vite détaché de la lutte des classes, ce que d'ailleurs leur ont beaucoup reproché des camarades anarchistes et socialistes, ne comprenant pas le fait qu'il ne corrèle pas la souffrance dénoncée avec la leur. À ce propos, le texte de Charles Gide, « Une classe de travailleurs oubliés », publié en juillet 1888 dans La Revue socialiste, apparaît des plus significatifs :

    Je veux ici plaider la cause d'une classe particulière de travailleurs et de salariés : – classe nombreuse, car ses membres se comptent par millions ; – classe misérable, car pour obtenir de quoi ne pas mourir de faim, ils sont assujettis au travail le plus dur, à la chaîne, et sous le fouet ; – classe qui a d'autant plus besoin de protection qu'elle est incapable de se défendre elle-même, n'ayant pas assez d'esprit pour se mettre en grève et ayant trop bonne âme pour faire une révolution ; je veux parler des animaux, et en particulier des animaux domestiques. II semble que les travailleurs-hommes devraient avoir certains sentiments de confraternité pour les travailleurs-animaux, ces humbles compagnons de leurs travaux et de leurs peines [...]. Je ne sais pas trop si les animaux sont nos frères par les lois de l'hérédité et par le fait d'une commune origine ; mais ce que je sais bien, – et cela me suffit, – c'est qu'ils sont nos frères par le fait d'une association indestructible dans le travail et dans la peine, par la solidarité de la lutte en commun pour le pain quotidien. »

    On ne retrouve plus pareil texte aujourd'hui, et c'est bien pour une raison : le mouvement dans sa presque totalité n'est plus révolutionnaire.

    La protection animale comme projet avant tout bourgeois

    Depuis l'origine du mouvement, rien ne va. On passe de la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals en Angleterre à la Société de Protection Animale en France, toutes les deux ayant reçu la bénédiction de la Reine Victoria, et de quelques notables. Pourquoi cela ? Pas par sensiblerie (ou pas uniquement). Non, on ne va pas être sensible alors qu'on envoie des prolétaires au charbon et des mendiant-es dans les prisons et les workhouses [ 7 ] . Le but recherché était de remédier aux possibles agitations sociales, très présentes en Angleterre, avec l'aliénation des prix par l'importation, la prolétarisation de masse qui détruit des modes de vie, et par l'inégale création de richesses entre la ville et la campagne. Pour canaliser les jacqueries, on s'est dit que ce serait bien d'interdire les combats clandestins d'animaux, les corridas et l'abattage public par des bouchers dans un coin de la boutique. En effet, il y avait une croyance parmi les riches, que ces pratiques et visions pourraient provoquer des comportements violents, menaçant le progrès civilisationnel en plein essor capitaliste agraire. C'était aussi une nécessité que de faire sortir les animaux des villes, par souci d'hygiénisme. Paris à l'époque, comme d'autres villes au XIX e siècle, c'était immonde (je vous renvoie à cet excellent ouvrage : La cause animale – Essai de sociologie historique (1820-1980) par Christophe Traïni, et si vous avez du temps, celui d'Alain Corbin, Le miasme et la Jonquille , qui parle de gens qui meurent à cause des odeurs putrides).

    Peu après les débuts du mouvement, ce que ne traite pas Christophe Traïni, on voit diverger des mouvements anarchistes français, et plus spécifiquement des courants naturiens (prémisses de l'écologie radicale), les premières personnes à se revendiquer comme végétaliennes. Celles-ci fondent différents foyers végétaliens, à Bascon, à Paris, et à l'étranger (notamment en Amérique Latine), avec l'idée de revenir à des bases alimentaires indigènes et pures pour le corps. Sombre. C'est une idéologie qui est totalement dans l'air de son temps : l'évolutionnisme bat son plein, et le positivisme comme courant « scientifique » ayant l'espoir de créer les outils d'analyse des vraies lois de la société et de l'économie, s'enracine dans les discours militants qui n'ont pas compris le principe de construction sociale. Ces personnes pensaient vraiment détenir l'alimentation parfaite et imbattable sur le plan nutritionnel. Elles ont accordé un nombre incalculable d'articles parlant de recettes de salades, avec de vrais récits de militant-es qui expérimentent des aliments crus, et tentent de faire des mélanges subtiles.

    Ce point de départ dans le mouvement antispéciste, influencé par les idées individualistes et primitivistes, laisse peu de place pour la convergence des luttes. C'est d'ailleurs ce qui provoquera son déclin. C'est ce qui laissera la place plus tard à des mouvements comme ceux que l'on connaît aujourd'hui, qui, ayant hérité des stratégies de Green Peace et Sea Shepherd, vont utiliser l'image et la sensibilisation du public en créant du spectaculaire. La souffrance devient un spectacle avec lequel on extrait les mystères que cachent les murs des abattoirs et des centres d'expérimentation et de vivisection. Cependant, toujours début 20 e siècle, une production littéraire ne laisse pas indifférente, celle de Georges Butaud, une des premières figures du mouvement, n'ayant pas totalement rompu avec le communisme. Il sort une brochure, qui paraîtra dans la revue Le végétalien , sous la direction de Sophie Zaikowska : L'Individualisme conduit au robinsonisme. Le Végétalisme permet le communisme. Avant d'écrire ce document, il publie de nombreux textes dans des revues anarchistes et naturiennes/néo-naturiennes. Il montre bien qu'il est au courant de l'impact de l'augmentation de l'élevage intensif. Pour lui, il est clair que le déracinement des paysan-nes à leurs terres a conduit à la pauvreté et a détruit le paysage rural. C'est à la fois un danger écologique, mais également une incohérence utilitariste qui conduit au gaspillage de la terre par la création d'un surpeuplement d'animaux « domestiques » :

    Ce que le maître ne peut limiter, c'est la concurrence entre l'animal et l'homme. L'animal mange énormément, et il lui faut de la terre, des hectares et des hectares de prairies et de cultures. Supprimez l'animal domestique, la terre sera abondante, pour presque rien chacun en aura, l'avilissement de son prix rendra la vie plus facile à tous les hommes, et spécialement à celui qui vit ou voudra vivre de la terre.

    Pour Butaud, il est impératif de détruire la domesticité qui n'est pas une nécessité pour la survie de l'espèce humaine. Bien au contraire, elle la met en péril et nous empêche d'augmenter notre démographie. C'est d'ailleurs aujourd'hui un phénomène bien connu, et il existe des centaines de techniques d'agricultures pour travailler correctement la terre. On est aujourd'hui en moyen de se préserver des intempéries climatiques grâce à la technique, que Butaud avait en horreur. Il disait plein de choses étranges. Quoi qu'il en soit, casser la propriété privée, pour lui, c'est permettre de casser la sédentarisation trop contraignante, et donc d'en finir avec l'élevage d'animaux non humains qui nécessitent ces formes d'existence ! L'agriculture végétale est beaucoup moins contraignante et permet plus facilement le communisme agraire qui permet soit de créer des temps de rotation saisonniers, soit de juste habiter ensemble comme au jardin des Lentillères à Dijon qui propose une prémisse d'un modèle d'agriculture communiste, si vous avez envie de baver d'idéologie. Idem autrefois et encore un peu maintenant à NDDL dans quelques jardins où le travail productif est collectif. Vous avez déjà vu des troupeaux de carotte franchir les plaines pour aller brouter ? NON ! Elles n'ont pas besoin d'autant d'espace !

    Je vais vite et ça créera sûrement débat, mais ça permet de nous questionner sur cette question : est-ce vraiment pertinent de pratiquer le boycott ? De vouloir, par l'action civique, transformer l'offre et la demande ? Est-ce qu'on a vraiment le pouvoir d'agir sur l'offre et la demande (non, mais je ne rentre pas dans les détails). Pourquoi ne pas viser de façon systémique des industries, si possible réclamer par la force leur destruction ? Est-ce possible de continuer sur une pente glissante qui laisse de côté la révolution ? Je ne dis pas que c'est facile d'agir. Je dis que c'est juste évident et absolument inévitable de changer de discours si on veut être pris au sérieux et arrêter de faire la promotion d'une économie de l'émotion. Notre rage est légitime. Les sanctuaires et le sauvetage d'animaux non humains aussi. Mais arrêtons de donner trop d'importance à des répertoires d'actions sans les inscrire dans une perspective révolutionnaire qui propose des modèles de réflexions plus inclusifs, qui permettraient d'élargir les possibilités d'organisation autonome, et sortir de modèles autoritaires. Je ne suis pas à l'aise avec certains textes qui jouent sur les sentiments, et prêtent une force révolutionnaire à des situations minimalistes, même si je comprends le fait de visibiliser la réappropriation de la puissance des corps par les sauvé-es du spécisme.

    Redonnons leur dignité aux animaux domestiques par les sanctuaires, et par la destruction des moyens de reproduction du spécisme systémique : la domesticité. On ne veut pas de société donnant des droits aux animaux non humains. On veut une société démocratique qui stop l'incohérence de la production de l'agriculture, considère la sentience, et abandonne des formes de « gloutonnerie » (Butaud) dangereuses.


    [ 1 ] cf Des animaux et des hommes, de Michel Narbonne

    [ 2 ] cf La France du XIX è siècle de Francis Démier

    [ 3 ] cf à la page 100 de Histoire de la France rurale, tome 3

    [ 4 ] cf L'origine du capitalisme, de Ellen Wood

    [ 5 ] cf Histoire de la France rurale, Tome 3, p. 93

    [ 6 ] cf le site de Vegan Impact et de Green Peace

    [ 7 ] cf La formation de la classe ouvrière de Thompson

    Voilà ! Petit coup de gueule d'une militante antispéciste, un peu exaspérée par une partie du mouvement.
    Donc ... Arrêtez de faire des choses étranges comme tenir une pancarte pendant 6h et ne pas bouger. J'ai aussi perdu mon temps là-dedans, je ne juge pas trop fort.
    Et des cœurs et des bisous aux camarades qui font des actions autonomes, et des trucs stylés, comme bloquer des industries et voler des « marchandises ». Voir, brûler des choses. C'est toujours plaisant.

    Signé Zosha,
    Camaradement votre

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      Personne ne doit être oublié ni mis de côté - Anarchie, confinement et crypto-eugénisme

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Thursday, 23 December, 2021 - 09:00 · 10 minutes

    Alors que la #5emeVagueBlanquer submerge actuellement les enfants et qu'un nouveau variant à fort échappement immunitaire connait une croissance inédite, la ritournelle crypto-eugéniste du déni reprend de plus belle, du sommet de l'État aux plateaux télé du libéralisme autoritaire, et ce jusqu'à trouver des relais au sein des milieux militants. Dans ce texte, des anarchistes proposent une autocritique des tendances du mouvement qui assimilent toutes mesures de prévention à de la répression, et légitiment ainsi des positions ultralibérales et validistes. Il nous a semblé que les questions soulevées ici pouvaient résonner bien au-delà du seul mouvement anarchiste, car prendre au sérieux la gravité de l'épidémie est la seule voie pour sortir de notre impuissance politique.

    Un texte soumis anonymement à Montreal Counter-Info en mars 2021, critiquant les idées covidonégationnistes, conspirationnistes et "anti-confinement" au sein du mouvement anarchiste.

    Anarchie, confinement et crypto-eugénisme : Une réponse critique de quelques anarchistes du Pays de Galles et d'Angleterre

    "La crise du Covid19 a présenté un défi pour les anarchistes et les autres personnes qui croient en une vie pleinement autonome et libérée" – c'est ce que déclare une récente contribution à Montreal Counter-info . Ces mots résonnent assurément avec nos expériences. Le mouvement anarchiste au Royaume-Uni n'est pas seulement confronté à un défi, il est lui-même en crise. Flics infiltrés, interdiction de squatter, agresseurs, corbynisme, TERFs – la liste est longue, et le virus a déjà trouvé la "scène" dans un triste état. Mais le Covid-19 représente quelque chose de différent, et sur ce point nous sommes d'accord avec l'analyse de Montréal. C'est aussi là que notre accord s'arrête. Dans le texte qui suit, nous critiquons cette analyse – car ses arguments sont similaires à ceux que nous avons entendus parmi nos amis et même nos camarades au cours des derniers mois. Bien que l'épidémie au Royaume-Uni semble être en baisse, les tendances qui lui sont associées demeurent. Le texte appelle des critiques sérieuses, et nous offrons donc ce qui suit dans un esprit de lutte contre le présent.

    "Les politiciens", commence leur texte, "mentent", et big pharma a exploité la pandémie. Peut-être pouvons-nous être d'accord sur quelques points de plus ! Au Royaume-Uni, on nous a dit que le virus n'était qu'une grippe et qu'il fallait continuer à travailler comme d'habitude. (À l'heure où nous écrivons ces lignes, le nombre de décès s'élève à plus de 125 000). Et on nous a parlé du vaccin d'Oxford, un vaccin populaire sans brevet ni frontières (une illusion qui est rapidement tombée lorsque l'État est revenu au nationalisme vaccinal). Mais ce ne sont pas ces mensonges que les auteurs ont à l'esprit. Ils affirment plutôt que les politiciens et les médias ont savamment exagéré la menace du virus, dans le cadre d'un plan astucieux visant à imposer des mesures de confinement et à récolter des profits pharmaceutiques. (Les sociétés de désinfectants pour les mains sont sûrement aussi derrière tout cela...) Les anarchistes, nous dit-on alors, ont cru à ce puissant mensonge. Par un "admirable [ !] désir de bien traiter les personnes âgées et les infirmes", l'État a réussi à "pirater nos cœurs et nos esprits".

    Cette idée, aussi séduisante soit-elle, n'est qu'une pâle ombre de la réalité. La menace du Covid-19 n'est pas une conspiration, pas plus que le Covid-19 lui-même. Elle n'est pas le résultat d'un battage médiatique, pas plus qu'elle n'est le produit du cerveau de Bill Gates ou transmise par les tours 5G. Il est la conséquence directe d'une grave destruction écologique et des conditions de vie toxiques du capitalisme. L'ayant fait naître, elle est bien sûr "exploitée" par le capital et l'État. Comme le note cette critique, il est peu probable que le capitalisme l'éradique, même si certains États revendiquent ceci comme étant leur objectif. Au lieu de cela, elle est gérée, incorporée, capitalisée. Il s'agit d'un niveau bien plus fondamental que la création de profits pour certaines entreprises pharmaceutiques - nous assistons dans le noyau colonial à une restructuration historique du travail et de la composition des classes. Leur critique commence à gratter cette surface (ils décrivent les confinements comme "classistes", comme si l'absence de confinement était sans rapport de classes !) En creusant un peu plus profondément, nous voyons que le capitalisme fait face à une contradiction familière : exploiter les travailleurs, mais s'assurer qu'il y aura des travailleurs à exploiter demain. Gérer le virus, gérer la production. Comme l'inflation, la courbe des décès doit être régulée, maintenue à un niveau correct. Partout, ce paradoxe est évident : "restez chez vous" mais "allez au travail" ! Technocrates et managers débattent de la règle des 2 mètres comme les Factory Acts du 19 e siècle débattaient du rapport entre les profits, la santé et les mètres cubes par ouvrier.

    Nous pouvons appeler cela le côté "positif" du capital. Bien que chaque travailleur·euses soit bon marché et remplaçable, le capital a besoin d'un réservoir de travailleur·euses. Il ne peut pas avoir tout le monde malade en même temps, et il ne peut pas se permettre de tuer une trop grande partie de sa population active. Mais il trouve et crée également des corps superflus pour la production capitaliste : des corps jetables, des corps dans les marges coloniales, des corps vieux, des corps peu ou pas productifs, des corps qui ne peuvent pas "travailler". C'est ici que nous voyons la tendance eugénique et malthusienne du capitalisme. Cette tendance, toujours présente, s'est intensifiée ces dernières années pour les personnes handicapées, comme le démontrent les nombreuses vies perdues à cause de la réduction des allocations. Depuis les débuts de la "santé publique" au XIX e siècle, les systèmes de triage (une invention militaire) ont classé les corps selon une hiérarchie de valeur, rationnant les ressources dans des conditions de pénurie artificielle. Récemment, un algorithme de soins donnait pour résultats des consignes de ne pas réanimer les patients de Covid-19 souffrant de troubles de l'apprentissage – quand la technologie rencontre l'eugénisme "accidentel". Le capitalisme lui-même pourrait être décrit avec précision comme un algorithme crypto-eugéniste, toujours exposé au risque de tomber dans le fascisme pur et simple. Comme le fascisme, le Covid-19 présente une menace existentielle pour la vie de certaines minorités – les handicapés prolétaires et les personnes âgées en particulier – et une mort plus lente pour les autres. Et comme le fascisme, les démocraties libérales lui permettent d'exister, le gèrent, tiennent leur monstre en laisse. Parfois, cette gestion échoue : les systèmes de soins de santé s'effondrent, la production chute. À d'autres moments, l'extrême-droite exige que le monstre soit libéré.

    C'est en reconnaissant la pandémie comme une menace existentielle que "notre conversation devrait commencer". L'article parle des anarchistes d'une part, et des personnes âgées et des "infirmes" d'autre part. C'est l'anarchiste qui est ici agent-sujet, avec à l'esprit sa liberté d'agir avec ou sans eux (les "vulnérables"). Cela fait disparaître d'emblée les anarchistes âgés, l'anarchisme du handicap. Où sont-ils, eux et leurs libertés, dans cette révolte imaginée ? Le texte continue : en tant qu'anarchistes libres, nous prenons aussi soin des autres, nous coopérons avec "consentement" et sans "contrainte". Mais de quelle contrainte, et de quel consentement s'agit-il ? C'est une vérité simple que votre droit de boire au pub (c'est-à-dire le droit de l'entreprise de rouvrir) bousille la liberté de ceux qui courent un risque sérieux, ceux qui sont à quelques maillons de la chaîne de transmission. Ces chaînes de transmission sont nos chaînes. En tant qu'anarchistes, nous reconnaissons la violence de cette libération. Soyons clairs : ceux qui menacent les handicapés ne peuvent être acceptés. Nous ne trouverons pas la liberté dans des morgues glacées.

    L'article continue en minimisant la dangerosité du Covid-19, un refrain familier. Les analyses de Montréal se transforment en Déclaration de Barrington – quand nous parlions de technocrates ! Ils citent des statistiques sur les risques moyens, masquant les risques mortels pour des minorités spécifiques (ce ne sera pas mauvais pour vous !). Ils opposent les risques du Covid au traitement du cancer (on ne peut se permettre que l'un ou l'autre !), alors que le virus est bien plus mortel pour ceux qui luttent contre le cancer. Même si le Covid-19 était un peu moins risqué (regardez, seulement 60 000 morts !), la logique crypto-eugéniste demeure. Au Royaume-Uni, nous devons analyser de manière critique les événements récents - en particulier le fait que certains organes de l'État ont ouvertement envisagé la voie d' une « immunité collective » sans vaccin . On peut supposer sans risque de se tromper que ce rêve malthusien aurait conduit à l'effondrement du système de santé et peut-être à un demi-million de décès ("pertes acceptables").

    Là où le texte appelle les anarchistes à s'interroger et à critiquer la gravité du Covid-19, nous appelons les anarchistes à réfléchir de manière critique à l'eugénisme en tant que logique du capital et de l'État. Nous devons également nous attaquer sérieusement à son histoire pénible dans la tradition anarchiste, des écrits d'Emma Goldman aux courants de pensée primitivistes et anti-civilisation. Alors que les pandémies deviennent de plus en plus présentes et que les écofascismes se banalisent , les anarchistes doivent se battre pour s'assurer que personne ne soit "mis de côté".

    Enfin, les auteurs s'attaquent à la tyrannie du confinement, affirmant qu'en tant qu'anarchistes, c'est ce que nous devrions viser, et qu'en ne le faisant pas, nous avons lâchement cédé du terrain à l'extrême-droite. Mais leur cible est à la fois abstraite et confuse. Ils utilisent les termes couvre-feu, confinement et fermetures de manière interchangeable (l'un des articles qu'ils citent décrit même le port obligatoire d'un masque comme "draconien" !) et soutiennent que ces mesures doivent être attaquées "en principe" car elles sont imposées sans "consentement". Nous soutenons qu'en tant qu'anarchistes, il n'y a pas d'État qui puisse être consenti, et que la notion même de contrat social n'a rien à voir avec l'anarchie. Plutôt que de faire de vagues déclarations pour la #liberté dans le style de la droite du Tea party, nous devons localiser et attaquer les instruments du pouvoir et du contrôle. "Confinement" en est venu à signifier une myriade de mesures très contrastées – de demander aux gens de rester chez eux pendant des couvre-feux, de faire respecter les mesures sanitaires dérisoires et la sécurité sur le lieu de travail à la rupture des grèves, de fermer les entreprises et les écoles à des enfermements violents dans les prisons (la signification originale du terme), d'imposer des amendes aux touristes, de mettre les hôtels en quarantaine à la détention de migrants dans des camps militaires. Il devrait être évident en tant qu'anarchistes lesquelles de ces mesures nous devrions attaquer, et lesquelles nous devrions laisser tranquille – et même se battre pour.

    Nous devons définir nos cibles et reconnaître nos ennemis. Le business libre n'a rien à voir avec notre liberté. S'opposer simplement aux « décrets d'en haut » du confinement est aussi vide que de soutenir toutes les protestations. Au Royaume-Uni, nous avons vu de grandes manifestations tapageuses de conspirationniste dirigées par des célébrités antisémites, mais nous avons également vu des rassemblements non politiques combattre la police – ainsi que des manifestations organisées pour les vies noires. Les États-Unis présentent une dichotomie encore plus simple. Rien ne pourrait être plus clair que la différence entre les manifestations pro-business de la fin du printemps contre les gouverneurs démocrates, et le soulèvement noir de l'été contre la police. Le premier défendait les droits des petites entreprises et a fusionné avec le mouvement des milices de droite. Le second a fait exploser la colère contre les flics, exproprié des biens et créé des espaces autonomes temporaires. En tant qu'anarchistes, nous savons où nous nous situons.

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      Alto, streaming autonome et révolutionnaire

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Wednesday, 22 December, 2021 - 20:00 · 2 minutes

    Nous vous présentons Alto.watch , une plateforme vidéo d'éducation populaire, autonome et révolutionnaire.

    Alto.watch part d'une envie : multiplier dans l'espace d'internet des lieux qui nous offrent d'autres perspectives que celles de l'échange de nos indignations quotidiennes (sur Twitter notamment). Nous pensons que notre camp, celui de l'émancipation, est riche de récits qui n'attendent que d'être mis en lumières, de documents comme autant d'étincelles qui doivent éclairer le présent.

    Notre ambition est de créer une nouvelle plateforme d'éducation populaire. Avec cet outil, nous nous proposons de recenser des contenus vidéos révolutionnaires et francophones, disponibles gratuitement et librement sur internet. On y trouvera des documentaires, des fictions, des interventions mais aussi des chaines Youtube (et Peertube !) ou de vidéos en live. Bien entendu nous ne ré-hébergerons pas ces contenus mais vous redirigerons vers leurs sources initiales.

    Détournement relativement évident de plateformes de streaming comme Netflix et Salto, nous n'avons bien entendu aucun lien avec ces deux entreprises, dont le caractère néfaste n'est plus à démontrer . Nous ne souhaitons pas non plus mettre en péril les économies fragiles de nos camarades qui tentent de subsister dans ce monde en travaillant à la production de vidéos, de films, de documentaires. C'est pourquoi nous n'indexerons pas des productions qui auraient été mises en ligne sans l'accord de leurs auteur·ices (et si cela était le cas par erreur, n'hésitez pas à nous le signaler). Remarquons au passage que de nombreux films, bien que payants, sont disponibles au catalogue de CinéMutins et que de nombreux contenus anglophones sont accessibles gratuitement sur Sub.media (et sur Youtube) ou de manière payante sur Means.tv . Par ailleurs nous avons toute confiance dans les qualités de nos contemporain·es : le piratage, le détournement et la mise en communs de contenus sur internet sont des sciences si partagées qu'il ne nous semble pas utile de les enseigner ici.

    En bref, nous ne nous positionnons pas comme des créateurs de contenus mais comme des passeurs, des itinérants. Nous pensons qu'« à l'encontre des trajets dans un espace qui nous laissent intacts, les déambulations entre des lieux transforment ceux qui s'y hasardent » [ 1 ] . Bien qu'ouvertement communistes et partisans, et inspirés par les idées marxistes, anarchistes, féministes, décoloniales, écologistes, queer et autonomes, nous ne nous reconnaissons complètement dans aucun de ces courants. C'est donc riche de sa diversité mais aussi de ses fractures que nous essayerons de donner à voir le camp de l'émancipation. Résolument antifascistes, nous serons aussi particulièrement vigilants et ne relaierons en aucun cas des contenus émanant de groupes ou de personnes ayant tenu des positions réactionnaires ou ciblant des groupes minorisés.

    En d'autre termes, et pour reprendre l'expression du communiste Mario Tronti, notre ligne éditoriale tiendra en ces quelques mots : « donner des armes culturelles à ceux qui veulent subvertir l'ordre existant des choses » [ 2 ] .

    On vous donne rendez-vous sur notre site !

    PS : Vous souhaitez proposer un contenu sur alto.watch ? N'hésitez pas à remplir le formulaire de contribution .


    [ 1 ] Josep Rafanell i Orra, Fragmenter le monde, Éditions Divergences, 2018

    [ 2 ] Mario Tronti, Nous Opéraïstes, Éditions de l'Éclat, 2013

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      Les grévistes sans-papiers de RSI veulent leur régularisation ! Rassemblement festif à Gennevilliers

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Tuesday, 21 December, 2021 - 13:46 · 3 minutes

    Depuis le 1 er novembre, nous tenons un piquet de grève devant l'agence RSI de Gennevilliers, 10 rue de la Sablière, dans le quartier des Grésillons.
    Venez nous soutenir sur le parvis de la Mairie de Gennevilliers, vendredi 24 décembre à 12h00

    RSI est une entreprise d'intérim spécialisée dans le Bâtiment et les Travaux Publics. RSI fournit de la main-d'œuvre précaire pour les entreprises des chantiers.
    Les entreprises clientes sont des entreprises de taille moyenne, elles-mêmes sous-traitantes de grandes entreprises comme VINCI , BOUYGUES , EIFFAGE .

    "On travaille comme des esclaves"

    « Tout le monde sait que nous n'avons pas de papiers, l'agence d'intérim, les chefs sur les chantiers... Ils nous traitent d'emblée différemment : on est insultés, sous pression. Si on se défend, on nous répond "Fin de mission". Si on est blessés et qu'on ne peut pas retourner sur le chantier, on est virés, sinon on continue de travailler malgré les douleurs. On travaille comme des esclaves et on n'est pas considérés comme des hommes » (Le Parisien du 2 novembre)

    10 novembre 2021, sur Europe 1, Darmanin dénonce le rôle des entreprises dans notre exploitation

    Quelques jours après l'installation de notre piquet de grève, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a dénoncé le discours de certains candidats à la présidentielle sur l'immigration. Il notait que « jamais ils ne s'en prennent aux entreprises. On peut s'en prendre aux étrangers en situation irrégulière qui se trouvent sur le sol national, mais il y a aussi des entreprises, de très grandes marques, qui les font venir » et d'insister : « C'est aussi de la faute de certains capitalistes d'utiliser la misère humaine. Et dans les candidats (...) il n'y a pas beaucoup de dénonciation de ces chefs d'entreprise. »

    Exploitation des Sans-papiers, l'État montre l'exemple

    Nous démentons les propos de Darmanin. Les entreprises ne nous ont pas fait venir. C'est l'État français, en maintenant la misère dans nos pays mal décolonisés – c'est l'État français en y provoquant des guerres, qui nous a poussés à franchir le désert et la mer. Et c'est en nous maintenant Sans-papiers, en France, que l'État a créé un marché de main-d'œuvre de 6 à 700 000 Sans-papiers dans lequel les employeurs n'ont qu'à piocher. Et nous confirmons. Ce sont bien souvent de grandes entreprises qui nous utilisent. Mais elles le font à travers une cascade de sous-traitance qui dissimule leur responsabilité. Et l'État lui-même montre l'exemple. Notre collectif tient deux autres piquets de grève, l'un devant l'agence Chronopost d'Alfortville, l'autre devant la plate-forme DPD du Coudray-Montceaux dans le 91. Dans ces filiales de La Poste, entreprise d'État, des milliers d'intérimaires, Sans-papiers comme nous, trient les colis à toute heure du jour et de la nuit.

    L'Inspection du Travail doit pouvoir nous régulariser

    Quand une inspection est prévue sur un chantier, c'est la panique. Les chefs nous demandent de ne pas venir... ou alors de nous cacher, si les contrôleurs arrivent à l'improviste. Parfois, ce n'est pas possible, et l'inspecteur du Travail regarde ailleurs pour ne pas nous voir travailler en habit de ville. Il sait que nous sommes Sans-papiers, mais s'il intervient en rappelant la réglementation, il sait aussi que nous serons virés. Si Darmanin était sincère dans sa dénonciation des entreprises, lui, son gouvernement et sa majorité changeraient la loi pour donner un pouvoir de régularisation aux agents de contrôle confrontés à ces situations. C'est ce que nous demandons.

    Régularisation sur simple preuve de la relation de travail
    En particulier, l'inspection du travail doit être dotée d'un pouvoir de régularisation sur simple constat d'une relation de travail
    La société RSI a accepté de délivrer aux grévistes 83 cerfas/promesses d'embauche ainsi que les documents nécessaires à la régularisation. Il s'agit d'une première victoire. Maintenant,
    La préfecture doit régulariser tous les grévistes de rsi et leurs soutiens sans-papiers

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      Grève des libraires à la Fnac Saint-Lazare et rassemblement de soutien

      alt.movim.eu / ParisLuttes · Tuesday, 21 December, 2021 - 08:00 · 1 minute

    Les libraires de la Fnac St Lazare seront en grève depuis 15 jours ce jeudi 23 décembre. Leur revendication principal : DES EFFECTIFS !!! Face à une direction sans scrupules qui ne veut pas les entendre, aidons-les et soyons nombreux jeudi 23 décembre devant la Fnac St Lazare (en face de la gare) de 12h30 à 16h.

    Appel à rassemblement en soutien aux libraires en grève de la Fnac St Lazare le jeudi 23 décembre 12h30 à 16h

    Depuis le mercredi 8 décembre, les libraires de la Fnac St Lazare sont majoritairement en grève. Ils réclament principalement des effectifs en CDI (5 postes minimum) pour pallier à la charge de travail déjà intense (beaucoup de poste n ont pas été remplacé suite à des départs) mais à laquelle la Fnac vient d ajouter l encaissement (pour supprimer les caissières et caissiers) ainsi que les commandes internet, le « click and collect » (pour supprimer des logisticiennes et logisticiens).

    Depuis une dizaine d année, ce sont près de 50% des effectifs de Fnac Paris qui ont disparu mais le groupe Fnac Darty continue au détriment de ceux qui restent.

    Un groupe qui annonce des bénéfices chaque année et reverse des millions aux actionnaires. Le site internet Fnac.com affiche des progressions exponentielles depuis le premier confinement, le PDG Enrique Martinez se vante dans tous les médias de l'excellente santé et des bénéfices de son groupe, il s'est même permis d'augmenter sa rémunération de 30% alors que certains de ces salariés sont en dessous des minimums de grille suite a la dernière augmentation du SMIC .

    Pour leur 15 e jour de grève le jeudi 23 décembre,les libraires de la Fnac St Lazare appellent à un rassemblement devant la Fnac St Lazare (en face de la gare, passage du Havre) de 12h30 à 16h afin de faire plier une direction qui les ignore.

    # RESISTANCE

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      paris-luttes.info /greve-des-libraires-a-la-fnac-st-15581