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      Le vhélio sort en v1.0.0

      news.movim.eu / LinuxFRNews · Yesterday - 17:00 · 28 minutes

    Le vhélio est un vélo cargo à assistance électrique qui se veut « solaire, solide et solidaire », entièrement développé sous licence libre (licence CERN-OHL-S version 2 ) et porté par l’association « Vélo Solaire Pour Tous ».

    Nous célébrons dans cette dépêche la sortie de la première version stable (v1.0.0) plus d’un an après la sortie de la version béta 0.01. C’est aussi l’occasion de vous présenter le projet, ses récentes évolutions et les avancées à venir.

    Logo du vhélio

    Sommaire

    Historique du projet

    Le vhélio a été créé à l’origine par Grégory Barrier, début 2020. L’idée était d’avoir un vélo cargo capable de répondre à tous ses besoins de mobilités, à savoir : transport de charges lourdes et volumineuses, transport de personnes (pas seulement un enfant) et cyclotourisme. Le tout avec une volonté d’autonomie en termes de recharge, d’où le panneau solaire sur le toit qui donne son nom au vhélio (contraction de « vélo » et « hélios »). Il s’est inspiré du système d’assemblage de tubes carrés des vélos de la marque XYZ CARGO et en a fait quelque chose d’original.

    L’objet a tellement plu aux personnes qu’il croisait sur la route que très rapidement est née l’idée de créer une association autour du projet qui garantirait que son développement respecte une éthique forte , qui est vraiment le cœur du projet. En effet, Grégory ne voulait pas en faire un projet commercial, mais plutôt permettre à tout le monde de pouvoir se construire son vhélio, et aussi permettre à d’autres entreprises de pouvoir le construire et le vendre.

    Nous allons voir que cette stratégie coopérative est la clé du succès du projet.

    Rapidement, le projet a été rejoint par des personnes proches du milieu informatique et sensibilisées aux logiciels libres. Le choix d’une licence libre pour l’intégralité du projet (fichiers 2D/3D, documentation, code source) s’est imposé. La licence CERN-OHL-S V2 a été choisi pour sa spécificité par rapport au droit européen et sa capacité de protéger toutes les productions (pas seulement le code source).

    En effet, s’il est autorisé à n’importe qui de fabriquer des vhélios, y compris des entreprises, la vente d’un vhélio implique la mise à disposition de toute sa documentation, y compris, le cas échéant, les modifications que l’entreprise aurait apportées, autorisant ainsi de fait le reste du monde à utiliser les améliorations.

    Premier prototype

    La première version du vhélio (« Mad Max » de son p’tit nom) a servi de base au futur développement, mais n’a jamais été documentée. C’est la preuve de concept qui a donnée naissance au « vhéliotech » .

    Prototype de vhéliotech
    Si vous êtes attentif, vous verrez que la roue arrière a changé de diamètre, mais l’idée de départ est assez proche de l’objet final

    Le vhéliotech

    Vhéliotech v0.01

    Le vhéliotech (contraction de « vhélio low-tech ») est le nom donné au vhélio que l’on peut faire soi-même (le seul vhélio actuellement disponible). Il est le fruit d’une année de développement à partir de la base du premier prototype. Son objectif était d’arriver à un véhicule plus « standard » que le prototype, afin de pouvoir le reproduire aisément.

    C’est la première version qui a été intégralement documentée. En revanche, les fichiers source de la 3D n’étant pas réalisés avec un logiciel libre, seul un export en format .step (et un fichier FreeCAD non natif, donc non modifiable) était disponible.

    Au moins trois prototypes ont été assemblés en suivant les plans de cette version et, même si le degré de finition était assez élevé, il a fallu encore beaucoup de travail pour arriver à la v1.0.0.

    vhélio

    Pour l’anecdote, c’est ce vhélio qui a servi au youtubeur Barnabé Chaillot pour son périple entre Lyon et Orléans .

    Prototype du vhélioriginal

    Le vhélioriginal est le nom du vhélio qui pourra, à terme, être assemblé et vendu par des professionnels.

    Un premier prototype, avec un châssis chaudronné (c’est-à-dire soudé et plié au lieu d’être boulonné) à vu le jour en 2021. Bien que plus élégant, ce modèle n’a pas été satisfaisant en termes de tenue de route, et, surtout il était compliqué à entretenir et réparer. Un autre vhélioriginal devrait voir le jour d’ici fin 2023/courant 2024, sera-t-il chaudronné ? Nous n’avons pas encore la réponse.

    En tout cas, il sera à la base d’une démarche de certification (nécessaire pour pouvoir vendre ou louer un vélo sereinement ) qui a déjà démarrée. C’est la différence avec le vhéliotech, qui ne peut être ni vendu, ni loué (en tout cas ça sera difficile de trouver des assureurs qui acceptent de coopérer avec vous), et ne peut donc être utilisé que par la personne qui l’a assemblé (sur la base de sa responsabilité civile).

    Le prototype

    Vhéliotech v1.0.0

    Cette version de la documentation est la première considérée comme « prête à l’usage ». C’est-à-dire que nous (l’association Vélo Solaire Pour Tous) sommes assez confiant du degré de finition de la 3D, des pièces choisies et de la documentation, pour que si vous choisissez d’assembler un vhélio vous-même en suivant les instructions, vous ne rencontriez pas de gros problème.

    L’objectif de cette version est de pouvoir assembler un vhéliotech sans avoir à modifier un tube, adapter une pièce ni utiliser un fer à souder. Bref, une fois les différentes pièces achetées auprès des fournisseurs (voir plus bas), vous devriez pouvoir tout assembler en utilisant des clés de 10 et des outils de cycle standard. Je schématise, mais c’est l’idée. Quasiment une dizaine de vhéliotech ont été assemblés en suivant les plans de la version 0.9.0 (qui n’a pas été publiée), la version 1.0.0 bénéficie donc des retours de bon nombre de personnes.

    C’est aussi la première version dont la 3D a été intégralement réalisée sous FreeCAD (voir plus bas) et dont la documentation utilise des standards du logiciel libre (voir plus bas aussi).

    Bien que le vhéliotech v0.01 et v1.0.0 soient très similaires en apparence, il serait difficile de vous lister toutes les différences entre les deux versions tellement elles sont nombreuses (l' historique des commits git sur la 3D peut aider, mais n’est pas forcément très digeste et n’inclut pas que des modifications fonctionnelles).

    Vhéliotech v1.0.0
    Un vhéliotech configuration intégrale fraîchement assemblé

    Quatre configurations possibles

    Le vhéliotech est un objet modulaire qui peut répondre ainsi à plusieurs besoins et budgets, car il faut le dire le vhéliotech reste un objet onéreux du fait notamment qu’il s’agit d’un objet non construit en série. Nous avons imaginé quatre configurations possibles à partir desquelles on peut bien évidement faire des modifications (voir la section sur les forks).

    Configuration basique

    Une personne, sans moteur, c’est la version la plus légère et la plus simple possible. Elle n’a, à ma connaissance, pas encore été testée (tous les prototypes assemblés comportant au moins un moteur et une batterie).

    Le vélhiotech de base, schéma

    Configuration motorisée

    Similaire à la configuration basique, mais avec un moteur et une batterie, permettant d’accueillir un passager.

    Schéma du vhéliotech biplace

    Configuration solaire

    Configuration plus complète avec un support de toit avec panneau solaire et des plateformes latérales. L’électronique est réduite au minimum, pas de faisceau électrique.

    Schéma du vhiélotech avec panneau solaire

    Configuration intégrale

    Configuration la plus aboutie, avec tout un faisceau électrique (avec notamment des feux avant/arrière et des clignotants issue de la norme des cyclomoteurs), un onduleur (pour pouvoir utiliser la batterie comme une mini « station d’énergie solaire »), deux batteries pour améliorer l’autonomie, une carte électronique et un boîtier pour grandement faciliter l’assemblage et la maintenance du faisceau.

    Bref, la Rolls-Royce des vhélios !

    Schéma de la configuration intégrale

    Migration vers FreeCAD

    Un des gros enjeux de cette version a été le passage à FreeCAD , logiciel libre de Conception Assistée par Ordinateur.

    La première version ayant été réalisée dans un logiciel propriétaire, nous étions bloqués dans l’avancement du projet. En effet, il aurait fallu fournir une licence à chaque personne impliquée sur la 3D, ce qui aurait coûté beaucoup d’argent et aurait grandement limité la possibilité de contributions extérieures.

    Bien que le choix de FreeCAD se soit imposé rapidement (c’est, à notre connaissance, le seul logiciel libre capable de faire tout ce que nous souhaitions), la migration n’a pas été de tout repos. Tout d’abord, il a fallu refaire l’intégralité des pièces spécifiques au vhélio, c’est-à-dire tous les tubes et les pièces chaudronnées. Les pièces cycles (roues, moteurs, etc.) ont, pour la plupart, seulement été réimportées, vu que seul leur gabarit nous intéresse.

    Ce fut un travail de longue haleine, mais le plus dur a certainement été de refaire tout l’assemblage.

    Je m’explique : dans un logiciel de CAO, on dessine généralement ses pièces sous contraintes (on parle de conception paramétrique). Par exemple, pour un tube, je vais créer ce qu’on appelle une esquisse pour la section carrée (ici 25 × 25mm et 2mm d’épaisseur) et je vais ensuite faire une extrusion d’une certaine longueur pour créer un tube. Puis je vais créer une autre esquisse, dans un autre plan, contenant les trous à forer.

    L’ensemble de ces esquisses sont contraintes et utilisent des paramètres globaux à tout le vhéliotech. Par exemple, la plupart des trous dans les tubes ont un diamètre de 6,5 mm, car nous utilisons des vis de 6mm de diamètre. Ce paramètre est défini une fois pour toutes les pièces, et si demain on décidait de passer à du 7 mm, par exemple, il suffirait de changer ce paramètre pour changer l’ensemble des pièces. C’est très pratique !

    Les contraintes permettent de placer les différents éléments les uns par rapport aux autres. Par exemple, ce trou doit être à 12,5 mm du bord et le suivant à 30 mm de l’autre. Ainsi quand on change une contrainte, les autres contraintes s’adaptent.

    C’est un autre aspect extrêmement pratique de ces outils de CAO et c’est ce qui les différencie des logiciels de modélisations 3D plus généralistes comme Blender.

    Le vhéliotech dans Freecad
    La dernière version du vhéliotech assemblée sous FreeCAD, tout est bien rangé dans des dossiers

    En théorie, cela permet de revenir sur n’importe quelle étape de la modélisation, modifier ce que l’on souhaite, et le reste de la modélisation continue à s’appliquer.

    C’est le principe de la modélisation non-linéaire : revenir sur un choix précédent ne remet pas en cause tout ce qui a été fait après. Seulement FreeCAD a encore du chemin à faire pour que cela fonctionne parfaitement.

    Si le sujet vous intéresse, vous pouvez consulter cette page qui explique bien le principal problème, dit du « dénommage topologique ». Ce type de problème fait que dans certains cas, quand on veut modifier une étape précédente, FreeCAD ne sait plus reconstruire la suite, et il faut parfois tout défaire et recommencer.

    Heureusement, un fork de FreeCAD, dit « link branch » s’attèle à résoudre ces problèmes. Il s’agit d’une version expérimentale, mais, force est de constater que le nombre de problèmes déjà résolus vaut largement le risque d’utiliser une version supposément moins stable. En réalité, l’expérience montre que ce fork est en fait déjà assez mature. L’objectif des développeurs de FreeCAD est de l’intégrer dans les versions futures « officielles » de FreeCAD.

    En ce qui concerne l’assemblage, qui consiste à placer chaque pièce (et parfois plusieurs exemplaires de la même pièce) les unes par rapport aux autres, nous utilisons Assembly4 . Comme beaucoup de fonctionnalités dans FreeCAD, il s’agit d’une extension qui s’intègre dans le reste du logiciel. Cette organisation modulaire permet à différents développeurs de proposer leurs extensions, et à chaque personne utilisant FreeCAD de choisir les outils les plus adaptés.

    Assembly4 prend une approche très pragmatique du positionnement des pièces d’un assemblage : plutôt que de définir des contraintes comme cela se fait souvent dans les logiciels de CAO (tel axe doit être colinéaire avec tel autre, tels plans doivent coïncider, etc.), on accroche ici chaque pièce sur une pièce existante. Si la pièce support bouge, tout ce qui est attaché dessus va suivre le mouvement. Un système de points de référence et de rotations permet de définir rapidement la position et l’orientation des pièces. L’avantage est que le résultat est très robuste, puisqu’il ne fait pas appel à un solveur de contraintes 3D.

    Nous avons aussi utilisé un atelier spécifique pour le pliage du métal, ceci afin de simuler les angles de pliures que feront les chaudronniers en fonction de l’épaisseur de la pièce et ainsi être au plus proche de l’objet fini. L’atelier permet aussi de générer le patron de la pièce avant pliage, tel qu’il faut la découper dans une tôle. Et enfin un atelier pour modéliser facilement les différentes vis utilisées.

    Vous retrouverez toutes les informations pour la configuration de FreeCAD sur le wiki du projet .

    Au final, nous avons un fichier d’assemblage de grande qualité, bien organisé en différents dossiers (qui représentent les différentes parties du vhélio) qui permettent de bien s’y retrouver et de cacher les parties non souhaitées.

    Ce fut un immense travail, réalisé principalement par un bénévole.

    Développement de l’atelier Assembly Handbook

    La réalisation des visuels des étapes de montage en mode « Lego » (ou « Ikea ») était un aspect important du guide de montage .

    Réaliser ce genre de vue sous FreeCAD est assez chronophage, et nous cherchions à développer une méthode qui permette d’automatiser leur rendu et leur mise à jour. En effet, si je passe des heures à réaliser à la main les différents visuels des étapes de montage et que je me rends compte qu’il manque une pièce à un endroit, je vais devoir refaire toutes mes étapes… L’idée a donc été de développer un outil facilitant ce genre de mise en page qu’on a appelé Assembly Handbook .

    Capture d’écran de l’Assembly Handbook
    L'atelier simplifie grandement le travail de documentation

    Concrètement, c’est un outil qui permet de définir des étapes de montage (cela créera des dossiers) qui contiennent des pièces et ont un angle de vue particulier. Ensuite on peut créer une autre étape qui contiendra les pièces précédentes (qui seront grisées) et des nouvelles pièces qu’on pourra définir et ainsi de suite.

    Les visuels ainsi que les annotations (bulle avec le nom des pièces) sont automatiquement générés et positionnés de manière adéquate. Vous pouvez consulter les étapes d’assemblage du châssis du vhéliotech pour un exemple ce que le système permet de faire.

    L’idée ici aussi est de faire un travail qui reste évolutif. Si des pièces sont modifiées, ajoutées, supprimées, renommées, les visuels doivent pouvoir être mis à jour automatiquement, et il doit rester possible d’y apporter des modifications, ajouter de nouvelles étapes, etc. Il s’agit toutefois à ce stade d’un embryon d’atelier FreeCAD, qui bien que déjà utile, n’est pas finalisé ni documenté.

    Développement d’outils maison pour compter les pièces

    Afin de pouvoir compter aisément les différentes pièces du châssis du vhélio (tubes, boulons, etc.) et cela de manière automatique pour suivre les évolutions de la 3D, il a été développé un petit outil en ligne de commande qui compte les pièces pour chaque étape de construction du châssis et de la direction.

    De cette manière on peut obtenir une nomenclature bien à jour, et en plus avoir la liste des pièces pour chaque étape. Pratique pour préparer un atelier de montage !

    Documentation en ligne

    En interne (au sein de l’association Vélo Solaire Pour Tous), nous utilisons l’outil NextCloud pour travailler sur des fichiers en commun (via la synchronisation de fichier et OnlyOffice). La documentation de la v0.01 avait été écrite avec ces outils.

    Le souci, c’est que les fichiers produits par des traitements de texte (que ce soit Word, LibreOffice, OnlyOffice, etc.) ne sont pas très adaptés au travail collaboratif. Le travail à plusieurs, utilisant parfois différents logiciels, parfois en local parfois sur le site web, est compliqué et comporte le risque de supprimer des modifications ou de casser la mise en page. Alors un processus de centralisation des retours avait été mis en place, mais nécessitait beaucoup de coordination ; l’assemblage final de la documentation revenait à une seule personne.

    Honnêtement, c’est un processus fonctionnel que beaucoup d’organisations humaines choisissent pour écrire des documents en commun. Il a l’avantage de permettre à quiconque sait écrire dans un traitement de texte (sans forcément bien l’utiliser) de pouvoir contribuer. Charge à la personne responsable à la fin de tout bien mettre en forme et de garantir l’intégrité des données. Alors souvent on se retrouve avec plusieurs versions du fichier, des versions de relecture, etc. On s’y perd un peu, mais avec un peu d’organisation on y arrive.

    Pour la version v1.0.0 du guide de montage, nous avons essayé une autre méthode : le texte est écrit au format markdown puis compilé avec sphynx dans une version HTML et PDF. Cette méthode est utilisée notamment par bon nombre de projets libres dont la documentation est hébergée sur le site readthedoc .

    Le format markdown permet, uniquement avec du texte brut, de façon lisible et relativement intuitive, de spécifier le contenu et sa mise en forme dans le même fichier. Ce type de fichier est idéal pour travailler avec un logiciel de contrôle de versions, nous avons opté pour git . Ainsi, si deux personnes modifient simultanément des passages différents, cela pourra être automatiquement fusionné dans le document final. Si deux personnes modifient simultanément le même paragraphe, il faudra probablement une intervention pour fusionner ou choisir la bonne version, mais des outils facilitent cela.

    Dans tous les cas, l’historique de toutes les versions successives est conservé, et là aussi des outils permettent de comparer les versions entre elles pour démêler d’éventuels problèmes.

    Le code source de la documentation est accessible sur le serveur git de l’association , et la documentation générée à partir de ce code est consultable sur le site web dédié , où l’on pourra aussi la télécharger au format PDF.

    La compilation de la documentation peut être effectuée sur son propre ordinateur (pour les « power users »), ou sinon via une petite application web développée pour l’occasion . Cette dernière détecte lorsque une personne envoie une modification sur le serveur git, compile les versions HTML et PDF, et les publie sur le site web.

    Malgré quelques efforts aussi bien dans le choix des technologies (markdown pour un code source lisible, gitea pour la possibilité de consulter et modifier le code directement dans le navigateur web) que dans la mise à disposition de tutoriels, force est de constater qu’il reste des barrières à l’utilisation de tous ces outils par le plus grand nombre. Nous n’avons pas encore trouvé la formule idéale.

    Des ateliers de montage pour valider et améliorer le vhélio

    Un des aspects formidable du vhélio est son aspect collaboratif.
    Comme je le disais en introduction, le fait d’avoir choisi, dès le début, un mode de développement ouvert et une licence libre ont tout de suite permis à tous les amateurs de vélo, de mécanique, d’informatique libre et autre de participer au projet avec un « coût » d’entrée négligeable.

    Par exemple, la v0.1 du vhéliotech a été modélisée par un professionnel de la CAO bénévole qui se tenait à distance d’un atelier d’assemblage qui testait en direct les propositions en termes d’assemblage.

    Depuis le début, les membres de l’association sont dispersés dans toute la France (et maintenant aussi en Suisse et en Belgique). Ce foisonnement fait la force du projet, mais comme le vhélio n’est pas un logiciel, il doit aussi être testé « en vrai » (IRL comme on dit).

    Des ateliers de montage collaboratif ont donc été organisés un peu partout en France et ont permis de :

    • valider des choix faits lors de la conception 3D,
    • tester les processus de fabrication des pièces chaudronnées,
    • améliorer la qualité de la documentation,
    • recueillir de nouvelles idées,
    • transmettre les connaissances techniques et théoriques autour du projet,
    • se rencontrer en vrai pour consolider des relations et ainsi créer une vraie cohésion de groupe,
    • accessoirement construire des vhélios !

    C’est une forme de R&D accélérée, réalisée bénévolement par des dizaines de passionné·e·s.

    L’atelier d’assemblage
    Durant cet atelier, qui a permis de valider la v1.0, plus de 5 vhélios ont été assemblés

    Le fait d’avoir autant de personnes impliquées, avec des degrés de connaissances différents et des angles d’approches différents (certains sont plutôt cyclistes, d’autres dans la mécanique, informaticiens ou simples « futurs usagers » motivés) rend les choix qui sont faits en termes de design plus pertinents.

    Rien de comparable à une démarche entrepreneuriale classique où généralement une à trois personnes, plutôt ingénieurs mécanique de métier, investissent toutes leurs économies pour faire de la R&D à fond pendant deux ou trois ans, sans pouvoir parler aux autres de ce qu’ils font (brevets, secret industriel, concurrence, etc.). On comprend aisément pourquoi ils peinent souvent à décoller une fois le premier prototype lancé.

    Il faudra ensuite tester le prototype en conditions réelles (ce qui a été le cas dès le premier jour du vhélio), éventuellement inclure les retours utilisateurs (ce qui est plus lent quand on est moins nombreux), puis passer du prototype à la série et par les phases de certification, ce qui n’est pas une mince affaire.

    Dans le cas du vhélio, les coûts inhérents au développement ont été amortis par plusieurs structures :

    • les partenaires chaudronniers, qui avaient aussi un intérêt financier car ils fournissent les kits pour le vhéliotech, ce n’était donc pas un investissement « à perte »,
    • l’association Vélo Solaire Pour Tous, qui a bénéficié du soutien d’acteurs publiques (collectivités, ADEME),
    • d’autres structures associatives et de l’ESS qui ont elles aussi assemblé des vheliotech via des ateliers participatifs qu’elles ont organisés.

    Je suis personnellement convaincu que ce mode de développement est le futur de l’industrie et de l’innovation en général.

    Premier prix de l’eXtrême Défi

    C’est, d’ailleurs, aussi le point de vue de la Fabrique des Mobilités (une association financée par l’ADEME) qui vise à :

    Dé/Reconstruire les mobilités, brique par brique, ensemble via les communs et l’open source.

    Cette dernière a lancé en 2021 l' eXtrême Défi Mobilité , une sorte de coopétition pour aider à faire émerger l’industrie des « véhicules intermédiaires » (entendez entre le vélo et la voiture).

    Le défi est en trois phases : idéation, prototypage puis expérimentation et production.

    L’association Vélo Solaire Pour Tous a participé à la phase 1 pour le vhéliotech ainsi que pour le vhélioriginal, et a gagné le premier prix de la phase 1, à savoir 30 000 €, en plus de l’argent alloué à chaque participant du concours (max 10 000 €).

    Cet argent va servir à la phase de certification, qui a déjà débuté (voir plus bas).

    Je vous invite à lire les différents dossiers rendus sur le wiki de la fabrique à l’occasion de ce défi sur la page de l’équipe vhélio , sur la page du projet vhéliotech et sur celle du projet vhélioriginal (en bas de chaque page il y a des onglets dans la partie « Réponse à l’eXtrême Défi »).

    Un exemple d’ingénierie collaborative : le garde-boue arrière

    Une pièce manquait dans la v0.9 : le garde-boue arrière inférieur.

    Lors de différents ateliers à travers la France, des prototypes ont été réalisés :

    Version 1
    Première version en deux parties

    Deuxième version
    Version 2
    Une version en une partie

    Après réflexion, il y avait moyen de faire plus simple, avec moins de matière et moins de pliage, alors un autre bénévole (qui n’a pas participé à ces deux ateliers) a modélisé cette pièce :

    La pièce dans FreeCAD
    Rendu dans FreeCAD de la pièce modélisée

    Très rapidement, comme nous étions en train d’assembler un vhélio dans notre association, j’ai fait une commande auprès du chaudronnier en lui envoyant le fichier .step de la pièce. Je l’ai reçue et assemblée quelques jours plus tard.

    Le concept était donc validé et la pièce rentrait officiellement dans la v1.0.0. Bel exemple d’ingénieurie collaborative !

    Qui dit licence libre dit fork

    Le vhélio étant un projet entièrement libre, chacun peut donc le modifier à sa guise et proposer en retour ses modifications. On dénombre déjà plusieurs versions alternatives du vhélio, certaines proches de l’original, d’autres plutôt éloignées !

    Dans le titre je parle de fork , techniquement ce n’en est pas car ces modifications ont souvent été réalisées ad hoc sans prendre le temps de modifier la 3d et la documentation, ce qui est parfaitement compréhensible si le but était de ne monter qu’un ou deux exemplaires. Néanmoins, les faiseurs responsables des modifications sont toujours disponibles pour fournir des explications, des photos, des plans sommaires et parfois même de la 3d lorsqu’une pièce particulière a dû être réalisée.

    Voici quelques exemples de vhélio alternatifs .

    L’histoire du « véloce »

    Après un atelier en mars 2023 dans les locaux de Lorraine Energies Renouvelables (également partenaire de VSPT).

    Adrien Acres s’est construit son propre véhicule pour participer au « Sun Trip Alpes » (une course à vélo solaire de plus de 2 500 km). Comme il a modifié la puissance du moteur (dépassant ainsi le cadre légal de maximum 250 W pour un vélo à assistance électrique), on ne considère plus qu’il s’agit encore d’un vhélio, mais on l’a dénommé le « véloce » !

    Plus d’info sur la page d’Adrien du Sun Trip .

    Adrien repart avec le prix « Coup de cœur » de ce Suntrip.

    Le véloce
    Double panneaux solaires inclinables, moteur arrière, deux plateaux, coque anti-pluie, ce « véloce » est épatant !

    Des Vhélio « allégés »

    Voici, un peu en vrac, des vhélios basés sur la version motorisée, mais allégés ou légèrement modifiés par rapport aux plans.

    Vhélio réduit à l’essentiel
    Version minimaliste pour une balade en montagne
    Version légère
    Avec panneau solaire

    Dans l’atelier
    Avec du contreplaqué et des sièges en plastique (plus légers)

    Version "ULM"
    Configuration motorisée avec quelques ajustements

    La suite

    Le projet vhélio est déjà très mature et structuré, comme vous pouvez le constater.
    Le nombre de bénévoles « faiseurs » augmente aussi à mesure que les vhélios se construisent. L’année 2024 s’annonce comme une année importante qui verra sans doute la concrétisation de l’un des buts de l’association, à savoir permettre à des entreprises de construire des vhélios et les vendre.

    Certification

    Afin de vendre un vélo à assistance électrique (VAE) en France, il faut respecter la norme NF EN 15194 que le vhélio respecte normalement déjà. Mais d’autres aspects sont à prendre en compte afin que le vhélio puisse être certifié.

    D’autres normes existent autour du vélo, et il n’est pas évident de déterminer quelles normes s’appliquent sur un objet comme le vhélio, qui ne rentre pas dans les cases existantes.

    C’est un élément important si l’on veut pouvoir vendre un vhélio.
    En effet, même s’il n’y a pas besoin d’homologation pour un VAE, le respect des normes et la validation par un laboratoire accrédité du respect de ces normes est quasiment obligatoire.

    Sans cela, un assureur risque fort bien de refuser de couvrir les dommages en cas d’accident, et c’est la personne en responsabilité dans l’association (souvent le président) qui pourra se voir reprocher par exemple des tests insuffisants.

    Le travail en vue d’obtenir cette certification a déjà commencé, et nous avons fait appel à un bureau d’études spécialisé pour nous assister dans cette tâche. Le vhélio issu de ce travail (qui sera donc le vehioriginal) risque d’être différent du vhélio que nous connaissons, mais nous ne savons pas encore dans quelle mesure.

    L’objectif est d’obtenir la certification fin 2024 pour un premier vhélio vendu début 2025.

    Rationalisation

    En parallèle au travail sur la certification, on entreprend une rationalisation pour faciliter au maximum le travail des chaudronniers et des assembleurs. Le châssis sera modifié, pour sans doute être soudé et non plus boulonné.

    Le choix des accessoires, de la motorisation, de l’électronique, des différents équipements de sécurité, sera aussi sans doute revu, dans l’optique d’une production en petite série.

    Tout reste à définir, mais là encore, beaucoup de choses risquent de changer cette année.

    Le porte-vhélio

    Un des projets un peu annexes est de documenter l’assemblage du « porte-vhélio », qui a été réalisé cet été par Gregory Barrier (encore lui !) à partir d’un porte-vélo du commerce.

    Cela peut faire un peu peur comme ça, mais c’est stable (le poids maximal n’est pas dépassé) et il peut être monté par une personne !

    Vhéliotech embarqué
    Il est tout de même conseillé de bien le sangler à la voiture

    C’est génial comme projet, comment je peux contribuer ?

    Il y a plein de façons de contribuer au projet vhélio, en voici quelques-unes :

    Remerciements

    Merci à Youen pour la relecture et sa participation sur la section relative à FreeCAD.
    Merci à Pierre pour les précisions sur l’aspect certification.
    Merci Ysabeau et L’intendant zonard pour la relecture sur linuxfr.

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      « Numérisation » et justice sociale — « Libre à vous ! » du 19 septembre — Podcasts et références

      news.movim.eu / LinuxFRNews · 2 days ago - 05:51

    Cent quatre-vingt-troisième émission « Libre à vous ! » de l’April. Podcast et programme : - sujet principal : « Numérisation » et justice sociale avec Hubert Guillaud, journaliste, spécialiste des systèmes techniques et numériques - Chronique de Gee « (Encore) un nouveau Fairphone ? » - Chronique de Xavier Berne « Découvrez le droit d’accès aux documents administratifs »

    Rendez‐vous en direct chaque mardi de 15 h 30 à 17 h sur 93,1 MHz en Île‐de‐France. L’émission est diffusée simultanément sur le site Web de la radio Cause Commune . Vous pouvez nous laisser un message sur le répondeur de la radio : pour réagir à l’un des sujets de l’émission, pour partager un témoignage, vos idées, vos suggestions, vos encouragements ou pour nous poser une question. Le numéro du répondeur : +33 9 72 51 55 46.

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      Revue de presse de l’April pour la semaine 38 de l’année 2023

      news.movim.eu / LinuxFRNews · 3 days ago - 11:08 · 2 minutes

    Cette revue de presse sur Internet fait partie du travail de veille mené par l’April dans le cadre de son action de défense et de promotion du logiciel libre. Les positions exposées dans les articles sont celles de leurs auteurs et ne rejoignent pas forcément celles de l’April.

    [ZDNet France] Nous sommes en 2030 et les portefeuilles numériques ont remplacé… vos portefeuilles

    ✍ Steven Vaughan-Nichols, le vendredi 22 septembre 2023.

    OpenWallet, désormais rejoint par Microsoft, envisage un avenir proche où les portefeuilles numériques remplaceront les portefeuilles traditionnels, de la même manière que les cartes de débit ont remplacé les chéquiers.

    [ZDNet France] Pourquoi l'open source est le berceau de l'intelligence artificielle

    ✍ Steven Vaughan-Nichols, le vendredi 22 septembre 2023.

    Dans le secteur extrêmement concurrentiel de l’IA, l’open source est-il condamné à être la bonne fille, utilisée à souhait mais jamais récompensée? Détrompez-vous.

    [Clubic.com] Crise Unity: le studio Re-Logic (Terraria) s'engage à soutenir financièrement des moteurs concurrents

    ✍ Antoine Roche, le mercredi 20 septembre 2023.

    Depuis la sortie en 2011 de son carton Terraria, le studio indépendant Re-Logic s’est montré assez discret. Mais pas inactif. En témoigne sa dernière décision, prise durant la crise créée par Unity: il va activement soutenir les moteurs concurrents Godot et FNA.

    [LeMagIT] Cyber Resilience Act: la Linux Foundation craint un modèle open source à deux vitesses (€)

    ✍ Gaétan Raoul, le mercredi 20 septembre 2023.

    L’open source gagne en popularité… Et pourtant le principe même de technologies sous licence libre semble menacé. C’est en tout cas ce que laisse entendre la Linux Foundation Europe au regard du futur Cyber Resilience Act européen.

    [ZDNet France] Le support long terme au noyau Linux passe à 2 ans (au lieu de 6)

    ✍ Steven Vaughan-Nichols, le mercredi 20 septembre 2023.

    L’Open Source Summit fait le point sur les nouveautés du noyau Linux et ses perspectives d’évolution. Et ce n’est pas rose.

    Et aussi:

    [ouest-france.fr] Les ateliers informatiques démarrent en octobre avec L’@ssourie

    Le mercredi 20 septembre 2023.

    Samedi 16 septembre 2023, à Bannalec (Finistère), les responsables et bénévoles de L’@ssourie accueillaient le public pour une opération portes ouvertes. Ce qui leur a permis de rencontrer les Bannalécois et présenter l’association et les formations proposées tout au long de l’année à partir du mois d’octobre.

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      Le SITIV, un syndicat intercommunal de mutualisation - « Libre à vous ! » du 12 septembre 2023

      news.movim.eu / LinuxFRNews · 4 days ago - 14:18

    Cent quatre-vingt-deuxième « Libre à vous ! » de l’April. Podcast et programme :

    • sujet principal : échange avec le SITIV, le Syndicat Intercommunal des Technologies de l’Information pour les Villes, un Opérateur Public de Services Numériques (OPSN) qui met en œuvre des compétences et des moyens techniques au service des communes adhérentes
    • la chronique « Que libérer d’autre que du logiciel » avec Antanak
    • la nouvelle chronique de Vincent Calame « Lectures buissonnières », avec un premier épisode : « Semences, une histoire politique, partie 1 »

    Rendez‐vous en direct chaque mardi de 15 h 30 à 17 h sur 93,1 FM en Île‐de‐France. L’émission est diffusée simultanément sur le site Web de la radio Cause Commune .

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      Agenda du Libre pour la semaine 39 de l'année 2023

      news.movim.eu / LinuxFRNews · 5 days ago - 14:25

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      L’anatomie d’une chaussette

      news.movim.eu / LinuxFRNews · 7 days ago - 05:50 · 9 minutes

    En septembre 2018, paraissait une dépêche sur ce site et sur un calculateur de pull . Cinq ans après (tant que ça !) voici un autre outil de calcul de tricot fait avec Calc de LibreOffice : le calculateur de mitaine qui est tout neuf et, en prime, la version deux du calculateur de chaussettes. Ce qui donne l’opportunité d’émettre quelques remarques sur la compatibilité du format OTS entre différents tableurs.

    L’occasion faisant le larron, il sera aussi question de fonctions (enfin, de fonctionnalités, mais ça cassait les allitérations en « on ») de Calc de LibreOffice que je trouve assez peu mises en avant et c’est fort dommage.

    Brochette de calculateurs sur fond de tricot

    Sommaire

    Les calculateurs

    Leurs raisons d’être

    Il y en a plusieurs. La raison égoïste « des fois, on me donne des trucs » qui aurait pu être le titre de cette dépêche et qui est à la source du calculateur de mitaines et une façon de remercier les personnes qui ont la gentillesse de me donner des trucs, ou qui ont fait des extensions de SPIP qui m’ont bien servies ou…

    La raison pratique : ça n’existe pas déjà, où pas sous une forme que je trouve pratique. À savoir : pas en ligne et pas une application pour téléphone. Deux outils qui existent pour les chaussettes, mais rien pour les mitaines pour autant que je sache 1 .

    La raison militante : c’est aussi une façon de mettre en valeur les logiciels libres et, notamment, LibreOffice, voire, de pousser des gens à l’adopter.

    Le calculateur de mitaines

    Les mains c’est compliqué ! Pas tant leur forme, quoique, mais du fait que les pointures des mains sont basées sur leur largeur, ce qui est un élément suffisant pour des gants en caoutchouc, mais largement insuffisant pour des gants, des mitaines ou des moufles.

    Et, si on veut des mitaines bien confortables pour travailler sur ordinateur 2 ou prendre des notes dans un amphithéâtre peu chauffé, elles doivent être bien adaptées à la main. Il existe des centaines (voire, des milliers) de modèles de mitaines sur le net, et j’en ai commis quelques-uns, mais aucun qui propose d’en faire sur-mesure.

    Ce calculateur, à partir des dimensions fournies et de l’échantillon de tricot, fait tous les calculs nécessaires. Sachant que c’est un « bête » calculateur et qu’il faudra, peut-être ajouter ou ôter des mailles en fonction des points. L’outil permet de gagner pas mal de temps en fait.

    Le calculateur de mitaines

    Le dessin avec la main avec les mesures qui s’affichent quand on les saisit dans les cellules à fond jaune est un peu de l’esbroufe, il faut bien le reconnaître. Mais, ce n’est pas forcément complètement inutile.

    Les mesures à prendre

    En adaptant un peu ce calculateur, on pourra aussi tricoter des moufles, quoiqu’il ne soit pas très conseillé de coder avec des moufles, évidemment. On peut aussi, sur cette base, soit concevoir des mitaines à doigts (plus utiles quand on travaille dehors, sur les marchés, par exemple) ou des gants. Vous pouvez télécharger un fichier pdf sur la façon de faire des gants , méthode qui gagnerait à être un peu revue d’ailleurs.

    Il y aussi, sur la page du calculateur, un formulaire, au format PDF hybride, pour les échanges de mesure via courriel. C’était surtout pour revoir un peu comment on fait des formulaires dans Writer. Mais, à toutes fins utiles.

    Le calculateur de chaussettes

    C’est le premier de mes calculateurs de tricot, il date de 2017 et vient de bénéficier d’une version V2. Au départ, il proposait une feuille de calcul avec un dessin de chaussettes et une feuille avec un tableau des pointures pour adultes. Feuilles qui sont restés avec la V2, évidemment.

    Le calculateur de chaussettes version V2

    La version V2, outre d’être visuellement harmonisée avec le calculateur de mitaines, propose deux feuilles supplémentaires.

    Celle qui calcule (en fait rajoute deux mailles) le nombre de mailles pour le tricot de chaussettes à plat. Elle explique aussi comment faire ce genre de chaussettes, ce qui, à mon avis, est le plus important avec le dessin (fait avec Inkscape, évidemment).

    La feuille de calcul de chaussettes à plat .

    Et la feuille qui permet de faire des calculs pour des chaussettes sans échantillon. Elle fait, forcément, peu de calculs d’entrée de jeu puisque c’est le tricot de la chaussette qui fait office d’échantillon. En revanche, ça impose de commencer par la pointe. Si vous voulez coder avec les pieds en hiver, je suggère de commencer par les orteils, et d’utiliser cette feuille pour les autres calculs. Noter que coder avec les pieds n’est pas recommandé et qu’enfiler des chaussettes à doigts de pied est assez long en fait.

    La version sans échantillon

    Ce calculateur a les mêmes limitations que celui des mitaines. Mais, j’ai eu des retours positifs, donc ça va.

    Compatibilité avec les autres tableurs

    Les constats pour les logiciels tableurs sous Linux :

    • Gnumeric, la seule différence, les feuilles ne sont plus protégées (elles sont protégées sans mot de passe pour des raisons pratiques) ;
    • Calligra Sheets, ça se passe moins bien, les feuilles perdent leur protection (problème mineur), mais, comme la mise en forme utilise des styles avec des styles parents et enfants, Calligra Sheets perd la notion et transforme des « cm » en « mailles » et laisse tomber les couleurs ;
    • Je n’ai pas essayé avec OpenOffice, qu’il m’aurait fallu installer, mais j’ai quelques doutes.

    Pour les versions Android :

    • Collabora Office, très logiquement l’application ouvre parfaitement les fichiers, mais, il faut une tablette ou un téléphone puissant, c’est assez lourd et long, mais ça fonctionne ;
    • AndOpenoffice plante systématiquement, comme l’application est basée sur OpenOffice, j’aurais tendance à penser qu’il planterait lui aussi.

    Collabora Online (version en ligne de LibreOffice) n’ouvre pas les fichiers de modèle. En enregistrant le fichier OTS au format ODT, on pourra toutefois le travailler avec la suite en ligne.

    A priori, cela devrait fonctionner sans problème avec les tableurs qui préfèrent l’OpenXML.

    Pré-requis pour faire ce genre d’outils

    Si vous aussi vous voulez, avez besoin, de faire ce genre d’outils. Il n’est pas nécessaire d’avoir une très grande maîtrise du logiciel. Savoir l’utiliser correctement est suffisant, à savoir :

    • connaître les formats des nombres (question de lisibilité) ;
    • savoir écrire une opération de base et utiliser l’assistant de formule de Calc qui permet de faire facilement des formules complexes ;
    • connaître et utiliser les plages.

    Mais c’est avant tout, comme aurait dit Mémé Ciredutemps une question de têtologie. Il faut donc avoir une certaine expertise dans le domaine et être capable de déterminer comment obtenir le résultat voulu. Et, comme ça fonctionne avec des mots, et pas des nombres, c’est à la portée de personnes très fâchées avec les maths.

    Des fonctionnalités indispensables de Calc

    Petite précision de vocabulaire : dans Calc, je réserve le nom de « fonction » aux opérations de calculs et autres formules. Les « fonctionnalités » c’est donc tout le reste, cela correspond à l’anglais « features ».

    Il y a les fonctionnalités dont on parle beaucoup, tableaux croisés dynamiques, graphiques, et celles dont on parle moins. C’est de deux d’entre elles qu’il va s’agir : les Plages et expressions nommées et la Validité . Les deux sont des outils très importants pour la fiabilité des tableaux.

    Les plages et expressions nommées

    Les plages figurent dans le menu Feuille de Calc et peuvent concerner une seule cellule ou un groupe de cellules. Grosso modo, les plages, pour les fonctions, sont un peu l’équivalent des styles pour la mise en forme.

    D’une part, comme vous allez leur donner un nom significatif, attention, les espaces sont interdits, cela documente les formules. On voit plus facilement ce que fait la formule par ce biais. D’autre part, cela facilite la gestion des tableaux. En effet, si, pour une raison ou une autre, les références d’une formule doivent changer, il suffit de modifier la plage sans qu’il soit nécessaire de toucher à la formule elle-même (et risquer de tout massacrer).

    Autre avantage, on peut naviguer de plage en plage via le volet latéral de Calc.

    Naviguer par plages dans Calc

    Et enfin, quand on saisit directement une formule dans la barre du même nom, Calc, grâce à l’auto-complétion, va vous suggérer le nom de la plage.

    Autocomplétion

    La validité

    Ça se passe dans le menu Données de Calc. Et c’est ce qui permet d’imposer des critères pour que la saisie d’une cellule soit considérée comme valable. Si vous avez eu à vous bagarrer avec des tableaux dans lesquels les dates ont été saisies n’importe comment, et pas forcément en nombre, vous voyez l’intérêt.

    La validité c’est aussi ce qui permet d’avoir des listes déroulantes dans les cellules. On peut les faire de deux façons différentes. Soit en sélectionnant « Liste » comme critère de validité, ce qui est tout à fait adapté pour une liste plutôt figée (civilité, continents, etc.) mais pas vraiment pour une liste plus vivante (ou plus susceptible d’être mal écrite donc sujette à corrections ultérieures). Dans ce cas on va utiliser une « Plage ».

    On crée sa plage, dans une autre feuille qu’on masquera au besoin, et on saisit les données et c’est cette plage qui servira pour la liste déroulante. Les éléments de la plage peuvent d’ailleurs aussi servir de base à des formules de type SI, NB.SI. Carrément mieux que les plages de sable pour tout dire.

    En plus de tout cela, la validité permet d’ajouter un message d’aide à la saisie, quel que soit ce qui est permis de saisir dans la cellule, même toutes les valeurs. C’est mieux qu’un commentaire parce que le message s’affiche quand la cellule est activée, et uniquement dans ce cas, et qu’il est automatique, ce qui n’est pas le cas des commentaires.

    Aide à la saisie

    On peut aussi, si nécessaire, ajouter un message d’erreur qui aura la même allure que les messages d’erreur du système.

    Sur ce, je vous laisse choisir votre laine pour vos prochaines chaussettes ou mitaines.


    1. En fait, je n’ai pas trop cherché, et faire l’outil m’a pris probablement moins de temps.

    2. Surtout si on est frileux.

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      Sortie de Fedora Linux 39 Beta

      news.movim.eu / LinuxFRNews · Tuesday, 19 September - 09:53 · 6 minutes

    En ce mardi 19 septembre 2023, la communauté du Projet Fedora sera ravie d'apprendre la disponibilité de la version Beta de Fedora Linux 39.

    Malgré les risques concernant la stabilité d’une version Beta, il est important de la tester ! En rapportant les bogues maintenant, vous découvrirez les nouveautés avant tout le monde, tout en améliorant la qualité de Fedora Linux 39 et réduisant du même coup le risque de retard. Les versions en développement manquent de testeurs et de retours pour mener à bien leurs buts.

    La version finale est pour le moment fixée pour le 17 ou 24 octobre 2023.

    Sommaire

    Expérience utilisateur

    • Passage à GNOME 45 ;
    • La suite bureautique LibreOffice est mise à jour vers sa version 7.6 ;
    • L'interface d’installation de Fedora Workstation avec Anaconda passe à la WebUI par défaut ;
    • Le shell Bash dispose par défaut d'un prompt coloré pour le rendre plus distinct des commandes ;
    • Clap de fin par défaut pour QGnomePlatform et Adwaita-qt afin de fournir une intégration graphique des applications écrites en Qt dans un environnement GNOME ;
    • Les spins Sericea et Sway seront fournis sans X.org par défaut ;
    • Le spin de l'environnement Budgie dispose d'une variante immuable nommée Onyx ;
    • La variante Fedora Kinoite propose par défaut des mises à jour automatique de la base de son système ;
    • Le jeu d'icônes FontAwesome est proposé à la version 6.

    Gestion du matériel

    • Possibilité d'installer Fedora Linux avec systemd-boot au lieu de grub comme chargeur de démarrage ;
    • Les vieux pilotes Xorg xorg-x11-drv-vesa et xorg-x11-drv-fbdev ont été supprimés ;
    • Le service régulier fwupd-refresh.timer , pour vérifier si les firmwares sont à jour, est activé par défaut pour les images IoT, CoreOS et Server ;
    • La partition ESP pour les machines EFI aura une taille minimale de 500 Mio au lieu de 200 Mio ;
    • L'image avec l'environnement LXQt est disponible pour l'architecture aarch64.

    Internationalisation

    • Le correcteur orthographique Aspell n'est plus fourni, remplacé avantageusement par hunspell ou enchant2 ;
    • Mise à jour de IBus à la version 1.5.29 ;
    • Alors que IBus-anthy dispose lui de la version 1.5.15 ;
    • La police Noto devient celle par défaut pour les langues indiennes ;
    • Les polices par défaut sont gérées via des méta-paquets débutant par default-fonts ;
    • Le paquet man-pages-ru est supprimé car il fait déjà partie de man-pages-l10n ;

    Administration système

    • Le module GNOME Keyring est modularisé pour être géré par systemd ;
    • Une mise à jour de l'édition Cloud qui nécessite un redémarrage entrainera un redémarrage automatique à la fin du processus ;
    • Possibilité de s'identifier avec un périphérique compatible FIDO2 pour l'authentification d'un utilisateur géré via Active Directory, FreeIPA, ou LDAP ;
    • Conversion des fichiers de configuration NetworkManager du format obsolète ifcfg vers keyfile ;
    • Les paquets tzdata fournissant les fuseaux horaires peuvent être supprimés ;
    • Suppression de awscli qui fournissait la version 1 de l'interface en ligne de commande pour les services AWS ;
    • Par défaut les dépôts modulaires ne sont plus fournis ;
    • Par ailleurs la modularité dans son ensemble est arrêtée, cela signifie que les dépôts modulaires sont voués à disparaître ;
    • L'utilitaire pam_console est supprimé ;
    • La valeur du paramètre sysctl vm.max_map_count passe de 65530 à 1048576 ;
    • Mise à jour du système de paquets RPM 4.19 ;
    • L'outil de gestion et de configuration des machines virtuelles Vagrant est proposé à la version 2.3 ;
    • Les images Fedora Linux sont proposées sur Microsoft Azure ;
    • Les images EC2 seront sans l'option standard pour le stockage ;
    • Les images EC2 utiliseront par défaut l'option gp3 pour le stockage ;
    • Ces images seront pas d'ailleurs soumises avec l'option uefi-preferred ;

    Développement

    • Mise à niveau de la chaîne de compilation GNU avec GCC 13.2, Binutils 2.40, glibc 2.38 et GDB 13.2 ;
    • De même sa variante MinGW passe à GCC 13 et Binutils 2.40 ;
    • Tandis que celle du projet LLVM passe à la version 17 ;
    • Mise à jour du langage rampant Python 3.12 ;
    • Mise à jour du langage sautillant Go 1.21 ;
    • Les bibliothèques Go empaquetées dans Fedora Linux mais n'étant pas utilisées par un autre paquet sont supprimées ;
    • Mise à jour du langage reluisant Perl 5.38 ;
    • Mise à jour dans l'écosystème Haskell GHC 9.4 et Stackage LTS 21 ;
    • La bibliothèque Boost est mise à jour dans sa version 1.81 ;
    • La bibliothèque Libffi 34 va utiliser des redirections d'appels statiques et non plus dynamiques ;
    • La bibliothèque Thread Building Blocks dispose de la version 2021.8 ;
    • L'environnement de développement Free Pascal nommé Lazarus est découpé en sous-paquets.

    Projet Fedora

    • Image builder est utilisé pour générer les images ISO de Fedora Workstation ;
    • Les JDKs sont générés qu'une fois, et rempaquetés ainsi à toutes les variantes du système ;
    • Les Flatpak générés par le projet Fedora sont produits sans utiliser les modules ;
    • Les images OCI pour fedora-toolbox deviennent bloquantes pour la sortie d'une nouvelle version de Fedora Linux, ces images devront donc être disponibles et suffisamment fiables ;
    • Mise à jour de createrepo_c à la version 1.0.0 ;
    • Étape 2 dans la conversion des licences des paquets vers le format SPDX ;
    • Seconde réduction des extensions des options de compilation de Python ;
    • Les images Fedora Silverblue et Kinoite utiliseront le mode unifié de rpm-ostree ;

    Tester

    Durant le développement d'une nouvelle version de Fedora Linux, comme cette version Beta, quasiment chaque semaine le projet propose des journées de tests. Le but est de tester pendant une journée une fonctionnalité précise comme le noyau, Fedora Silverblue, la mise à niveau, GNOME, l’internationalisation, etc. L'équipe d'assurance qualité élabore et propose une série de tests en général simples à exécuter. Il suffit de les suivre et d'indiquer si le résultat est celui attendu. Dans le cas contraire, un rapport de bogue devra être ouvert pour permettre l'élaboration d'un correctif.

    C'est très simple à suivre et requiert souvent peu de temps (15 minutes à une heure maximum) si vous avez une Beta exploitable sous la main.

    Les tests à effectuer et les rapports sont à faire via la page suivante . J'annonce régulièrement sur mon blog quand une journée de tests est planifiée.

    Si l'aventure vous intéresse, les images sont disponibles par Torrent ou via le site officiel .

    Si vous avez déjà Fedora Linux 38 ou 37 sur votre machine, vous pouvez faire une mise à niveau vers la Beta . Cela consiste en une grosse mise à jour, vos applications et données sont préservées.

    Nous vous recommandons dans les deux cas de procéder à une sauvegarde de vos données au préalable.

    En cas de bogue, n'oubliez pas de relire la documentation pour signaler les anomalies sur le BugZilla ou de contribuer à la traduction sur Weblate . N'oubliez pas de consulter les bogues déjà connus pour Fedora 39 .

    Bons tests à tous !

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      Revue de presse de l’April pour la semaine 37 de l’année 2023

      news.movim.eu / LinuxFRNews · Monday, 18 September - 13:03 · 1 minute

    Cette revue de presse sur Internet fait partie du travail de veille mené par l’April dans le cadre de son action de défense et de promotion du logiciel libre. Les positions exposées dans les articles sont celles de leurs auteurs et ne rejoignent pas forcément celles de l’April.

    [AOC media] Ouvrir le code des algorithmes ne suffit plus

    ✍ Olivier Ertzscheid, le dimanche 17 septembre 2023.

    Depuis son arrivée à la tête de Twitter rebaptisé X, Elon Musk a bien tenu sa promesse d’ouvrir certaines parties du code source de la plateforme. Cette réponse à de vieilles revendications militantes pour plus de transparence des plateformes ne manque, en vérité, pas de cynisme. Il est devenu transparent que le code de Twitter favorisait certains contenus et en défavorisait d’autres, au bon vouloir de Musk. L’ouverture du code ne suffit plus, aujourd’hui, pour donner des outils de contrôle à ce que les grandes plateformes font de nos espaces d’expression et de nos démocraties.

    [ActuaLitté.com] Droit d'auteur: Internet Archive fait appel de sa condamnation

    ✍ Antoine Oury, le mardi 12 septembre 2023.

    Condamnée en mars dernier pour violation du copyright après avoir diffusé sans autorisation les œuvres publiées par quatre groupes d’édition américains, l’ONG Internet Archive avait anticipé son recours en appel. Celui-ci a été déposé auprès d’une cour new-yorkaise, ce 11 septembre 2023.

    [ZDNet France] Voici une autre raison pour laquelle Linux est bien plus cool que votre système d'exploitation actuel

    ✍ Jack Wallen, le mardi 12 septembre 2023.

    Vous pensez peut-être que Windows et MacOS vous permettent de rester connecté, de vous divertir ou d’être productif sans faillir. Mais si vous utilisez un système d’exploitation autre que Linux, vous ratez quelque chose. Lisez bien ce qui suit.

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      Perl 5.38.0 est sorti

      news.movim.eu / LinuxFRNews · Monday, 18 September - 11:54 · 3 minutes

    Perl est un langage généraliste créé en 1987 par Larry Wall. Il est distribué sous une double licence : Artistic Licence et GPL v1+. La plupart des modules du CPAN, dépôt de référence pour des modules tiers, suivent également ce même traitement. Perl est inclus dans la quasi-totalité des distributions GNU/Linux.

    La toute dernière version de Perl, la 5.38.0, est sortie le 3 juillet 2023. Vous la retrouverez bientôt dans votre distribution préférée.

    Tout d’abord un petit lien vers la dépêche de l’année dernière sur la sortie de Perl 5.36.0 ainsi que vers les dépêches annonçant les sorties de Perl 5.32.0 et 5.30.0 .


    Perl (wikipedia)
    Annonce de Perl 5.38.0
    Changelog Perl 5.38.0
    TODO Changelog commenté
    Site officiel Perl


    Perl est un langage généraliste créé en 1987 par Larry Wall. Il est distribué sous une double licence : Artistic Licence et GPL v1+. La plupart des modules du CPAN, dépôt de référence pour des modules tiers, suivent également ce même traitement. Perl est inclus dans la quasi-totalité des distributions GNU/Linux.

    Améliorations de base

    Nouvelle fonctionnalité de classe

    Depuis quelque temps, Curtis 'Ovid' Poe propose d’intégrer une couche orienté-objet dans l’interpréteur Perl lui-même. Si Perl a plusieurs (dizaines de) modules qui permettent d’utiliser de l’orienté-objet qu’on trouve facilement sur CPAN, ceux-ci sont bridés par le fait qu’ils ne peuvent pas modifier la syntaxe du langage. Ajoutons qu’il n’est pas toujours facile de choisir parmi les différentes solutions proposées… Il a donc proposé un nouveau concept, Corinna, qui sera intégré dans l’interpréteur Perl en plusieurs étapes, la première ayant été intégrée pendant le cycle de développement de Perl 5.38.

    Les classes

    Ainsi, une nouvelle syntaxe est désormais disponible pour définir des classes d’objets, où les données par instance sont stockées dans des variables « champ » qui se comportent comme des lexiques.
    On peut déclarer une classe des manières suivantes :

    • class NAME BLOCK
    • class NAME VERSION BLOCK
    • class NAME;
    • class NAME VERSION;

    Les champs

    Le mot clé 'field' permet de déclarer des variables à l’intérieur d’une classe. Les valeurs de ces variables sont privées par défaut, mais on peut créer une fonction qui les rend accessibles.

    • field VARIABLE_NAME;
    • field VARIABLE_NAME = EXPR;
    • field VARIABLE_NAME : ATTRIBUTES;
    • field VARIABLE_NAME : ATTRIBUTES = EXPR;

    Les méthodes

    Le mot-clé 'method' permet de déclarer des fonctions (anonymes ou pas) propres à une classe.

    • method METHOD_NAME SIGNATURE BLOCK
    • method METHOD_NAME BLOCK
    • method SIGNATURE BLOCK
    • method BLOCK

    Comme dit, ceci reste une fonctionnalité nouvelle et expérimentale, encore en développement. Elle fera l’objet d’ajouts, de raffinements et sans doute de modifications. Comme elle est expérimentale, son utilisation génère des avertissements dans la catégorie experimental::class. Ceux-ci peuvent être réduits au silence par une déclaration de non-avertissement.

    Comme toujours, use v5.38; active les fonctionnalités pour cette version de Perl.

    use v5.38;
    sub add ($x, $y) {
        return $x + $y;
    }
    

    Unicode 15.0 est pris en charge

    Chaque version de Perl essaie d’avoir le support de la dernière version d’Unicode connue et Perl 5.38 ne fait pas exception à la règle. La version 15.0 d’Unicode étant sortie en septembre 2022, c’est le support de cette version qu’on retrouve dans Perl 5.38.

    Si les développeurs de Perl visent la sortie d’une nouvelle version en juin, c’est, entre autres raisons, parce que la communauté Perl organise la conférence Perl et Raku (« The Perl and Raku Conference », en vo) au mois de juillet. L’édition de cette année s’est déroulée à Toronto, au Canada et on a pu y discuter de l’utilisation du langage, des ajouts qui sont prévus et de l’utilisation de certains modules. On peut retrouver l’ensemble des présentations données sur la chaîne Youtube de l’évènement .

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    • wifi_tethering open_in_new

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