• Co chevron_right

      Des petits pas pour l’IA mais des bouleversements géants pour l’humanité

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 19 April, 2023 - 12:15 · 6 minutes

    Depuis le 30 novembre dernier , l’homme de la rue, ou, disons, l’internaute moyen a pu découvrir une version grand public de l’intelligence artificielle, avec un étonnant assistant de dialogue, chatGPT. Depuis – et alors que cet événement ne s’est produit que quatre mois en arrière – des avancées considérables sont enregistrées dans tous les domaines de l’intelligence artificielle…

    On pourrait ainsi mentionner les bénéfices obtenus dans des domaines scientifiques très pointus en utilisant l’intelligence artificielle, comme notamment son application au calcul du repliement de protéines. En effet, depuis 2018, l’intelligence artificielle est utilisée dans le cadre de AlphaFold pour aider au calcul de la façon dont les acides aminés vont s’assembler et se stabiliser pour former une protéine.

    Traditionnellement (et depuis la fin des années 1970), ce repliement était calculé en évaluant notamment les forces de Van der Waals entre les différentes parties de la structure moléculaire en cours de stabilisation, ce qui entraînait rapidement des calculs extrêmement complexes et longs. La simulation in silico de ce repliement par cette méthode, particulièrement gourmand en force de calcul, a cependant été remplacée récemment par l’utilisation de l’intelligence artificielle qui permet d’obtenir des résultats stupéfiants (de meilleure qualité dans un temps considérablement plus court), qualifiés même de révolutionnaires en ce qu’ils permettent, trois ans plus tard , d’obtenir des résultats en quelques secondes : les scientifiques peuvent alors simuler des dizaines de repliements par jour et augmenter phénoménalement la quantité de test in vivo aptes à déterminer les protéines capables de fournir une réponse souhaitée.

    Avec AlphaFold, il devient par exemple possible de réaliser des médicaments sur mesure, ou de modifier la structure génétique de certaines bactéries : pour le meilleur, par exemple amener et distribuer certaines substances spécifiques dans les cellules pour guérir de toutes sortes de maladies, et pour le pire puisqu’on peut fort bien s’en servir pour développer de nouvelles fonctions dangereuses inconnues dans la nature. Tout comme la maîtrise de l’atome, la maîtrise complète du repliement des protéines comporte en elle des capacités de création ou de réparation égalées seulement par ses capacités de destruction…

    Un récent exemple de l’application d’AlphaFold est l’actuelle recherche d’enzymes capables d’aider des bactéries à non seulement digérer toutes sortes de plastiques, mais aussi de les recycler pour que ces bactéries soient capables d’excréter des polymères directement réutilisables ensuite, rendant le recyclage des matières plastiques aussi simple et peu coûteux que possible, diminuant d’autant nos besoins en matière première fossile…

    Parallèlement à ces développements, notons la sortie d’un très récent papier de Microsoft sur GPT 4, la version actuelle du moteur d’OpenAI, dans lequel les chercheurs ont tenté d’évaluer la qualité des réponses et des adaptations de ce moteur à différents problèmes et jeux qui lui ont été proposés.

    En somme, Microsoft a tenté d’évaluer les capacités intellectuelles du moteur (ou disons ce qui passe pour) et les conclusions de l’article sont pour le moment spectaculaires puisque les chercheurs impliqués soutiennent que pour la première fois ce modèle fait preuve d’une intelligence plus générale que les modèles précédents : selon eux, au-delà de sa maîtrise du langage, GPT4 peut résoudre des tâches nouvelles et difficiles dans les domaines des mathématiques, du codage, de la vision, de la médecine, du droit, de la psychologie, sans avoir besoin d’une aide particulière. En outre, et toujours selon les évaluations des chercheurs détaillées dans l’imposant papier (155 pages tout de même), les performances de GPT4 sont étonnamment proches de celles d’un être humain dans toutes ces tâches et dépassent souvent largement celles de modèles antérieurs tels que ChatGPT.

    Autrement dit, les chercheurs estiment que, compte-tenu de ses capacités, GPT4 peut raisonnablement être considéré comme une première version (encore incomplète, certes) d’un système d’intelligence artificielle générale (AGI).

    Une affirmation aussi forte demande bien sûr des preuves solides et force est de constater que les évaluations détaillées dans le papier imposent de considérer sérieusement cette affirmation. Par exemple, le moteur est capable de reconstituer le plan sommaire d’un appartement à partir de la description textuelle des déplacements d’une pièce à l’autre, obtenue exclusivement par dialogue avec l’utilisateur, ce qui démontre une capacité de modélisation dans l’espace. Il s’agit d’un résultat émergent, puisque cette modélisation n’est pas programmée dans le modèle à proprement parler :

    De même, en demandant au moteur de produire des dessins utilisant TikZ , les chercheurs ont non seulement observé sa capacité à produire un résultat en rapport avec les concepts manipulés, mais ils ont de surcroît constaté sa capacité à affiner ses précédents résultats à mesure que sa maîtrise du langage de dessin et de ces concepts s’améliorait.

    C’est ainsi que l’un des chercheurs, Sebastien Bubeck, a régulièrement demandé à ce moteur de lui dessiner une licorne dont l’apparence finale n’a cessé de s’améliorer .

    Sur d’autres tâches (comme par exemple passer des examens, depuis le barreau jusqu’à des tests de codage), GPT4 s’en est là encore sorti brillamment ; le moteur a par exemple réussi les tests informatiques proposés par Amazon lors de ses entretiens d’embauches, en réalisant un score de 100 % en 4 minutes (là où un humain dispose normalement de deux heures pour finir le test et où aucun ne l’a jamais bouclé en si peu de temps).

    Malgré des erreurs étonnantes (une incapacité assez amusante à faire des calculs mathématiques simple, comme des racines carrées ou dénombrer des éléments dans un ensemble), GPT4 démontre de plus en plus de capacités à comprendre réellement les tâches qu’on lui demande, voire à démontrer un certain bon sens… Même si, parfois, on peut raisonnablement douter :

    Finalement, si « monde d’après » il y a, c’est celui qui se met en place actuellement, avec une vitesse dont bien peu se rendent compte. Et dans ce monde, l’intelligence artificielle semble avoir un impact de plus en plus fort, de plus en plus rapide et de plus en plus profond, à tel point qu’elle prend tout le monde par surprise (beaucoup d’experts n’imaginaient pas voir certains des résultats de GPT4 avant 2027 voire 2030 par exemple).

    Dans ce nouveau monde, il apparaît évident que toute spécialisation poussée – intellectuelle pour le moment – trouvera rapidement dans l’intelligence artificielle un remplaçant redoutable, qui fera plus vite et mieux. Le monde d’après va avoir besoin de généralistes.

    • wifi_tethering open_in_new

      This post is public

      www.contrepoints.org /2023/04/19/455003-des-petits-pas-pour-lia-mais-des-bouleversements-geants-pour-lhumanite

    • Co chevron_right

      Le gouvernement va faire semblant de consulter les Français sur leurs impôts

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 18 April, 2023 - 07:30 · 6 minutes

    À l’occasion de l’ouverture de la déclaration d’impôts de cette année, l’actuel ministricule aux Comptes publics s’est récemment exprimé devant la presse afin de pousser un petit projet qui lui trottait dans la tête depuis quelque temps : consulter les Français eux-mêmes au sujet de l’impôt. Que voilà une réjouissante idée ! Gabriel Attal a ainsi expliqué qu’il allait lancer une grande consultation auprès des contribuables pour que « chaque Français puisse dire » comment il souhaite que l’argent de ses impôts soit cramé utilisé par l’État.

    Baptisée « En Avoir Pour Mes Impôts » avec un goût certain du marketing McKinsey 2.0 frisant l’ironique aux petits fers au point de mal masquer une odeur entêtante de kératine brûlée, l’opération devrait avoir lieu dans un mois environ et proposera une plateforme permettant aux Français de « savoir exactement comment sont dépensés leurs impôts », avec cette assurance qui entre cependant quelque peu en collision avec les nombreuses autres initiatives précédentes régulièrement lancées par les mêmes administrations soucieuses de ménager le mécontentement du peuple qui, de son côté, note bien que les ponctions ne diminuent guère, au contraire de la qualité et de la quantité des services publics.

    On se rappellera au passage qu’en 2018, une communication équivalente avait vu le jour au moment où les prélèvements obligatoires passaient gentiment le cap des 1000 milliards d’euros annuels : il s’agissait déjà de montrer où passait ce pognon de dingue ces ponctions diverses.

    Lors des précédents communiqués équivalents sur l’emploi de l’impôt, il fallait apparemment montrer que l’argent partait vers des choses concrètes. Cependant, cette fois-ci et pour notre sémillant ministricule, il s’agit aussi de mettre un coût derrière les choses de notre quotidien : ainsi, grâce à une belle « transparence » régulièrement louangée sur les plateaux télé, dans les couloirs feutrés de la République et les rédactions des journaux de révérence, il s’agira de détailler le coût d’un kilomètre de route trouée et parsemée de radars , ou celui d’une gare TER sans trafic , d’un hôpital qu’on va fermer ou d’une préfecture qu’on devrait brûler .

    Mais baste, nous voilà en 2023 et on peut supposer qu’il est temps de remettre les pendules à l’heure et l’idée est donc lancée : en plus de cette transparence indispensable, le gouvernement va donc organiser des « remontées d’idées » (qui sont aux consultations populaires ce que les remontées gastriques sont à la digestion, je présume) au travers de consultations de contribuables aussi bien en ligne qu’en  présentiel comme on dit maintenant dans le Monde d’Après où tout est connecté à distance suffisante pour ne pas risquer des pains dans la gueule un contact physique potentiellement pathogène.

    Hé oui, vous avez bien lu : les Français pourront aussi détailler comment ils désireraient que ces impôts soient dilapidés dépensés. Comme quoi, Attal et Bercy n’ont reculé devant aucune prouesse en poussant ainsi des millions de contribuables au sein d’un nouveau métaverse dans lequel ils auraient effectivement leur mot à dire.

    C’est hardi, c’est magique et rassurez-vous, c’est parfaitement fictif : si l’actuelle brochette de clowns au pouvoir a bien démontré quelque chose, c’est de n’absolument jamais tenir compte des consultations, forums et autres conseils citoyens enchaînés avec frénésie depuis que le peuple a justement commencé à grogner vertement jaunement . Avançant systématiquement des agendas déterminés de façon unilatérale, basés sur le mensonge, la manipulation et la dissimulation, ces exercices de consultation citoyenne n’ont jamais été rien d’autre qu’une manœuvre à la fois dilatoire et permettant d’enduire d’ un fin vernis de démocratie artificielle les décisions arbitraires passées ensuite sans vergogne.

    L’exercice démocratique (que ce soit celui du référendum ou celui des élections régulières) est normalement destiné à cela : par le choix d’un programme politique, les citoyens peuvent définir notamment l’emploi de l’impôt. Le décalage patent et souvent aux antipodes entre les déclarations des candidats et les réalisations des élus a largement dépourvu cet exercice de tout levier sur les ponctions fiscales et leur emploi.

    Une idée beaucoup plus hardie consisterait à rendre prescriptif des choix clairement exprimés par les contribuables : chacun serait alors en droit et en devoir de définir précisément à quel(s) ministère(s) ses impôts seraient versés, et dans quelles proportions, favorisant ainsi une saine concurrence entre les ministères réellement utiles pour les citoyens et ceux qui ne sont plus que des instruments de propagande ou de manipulation du peuple (et dont on peut imaginer qu’il les financerait subitement moins).

    Bien sûr, une telle idée serait aussi révolutionnaire que réformatrice en puissance : oubliez-la donc.

    En revanche, il est maintenant certain que le cirque qui se met en place va durablement occuper les services de communication du gouvernement et tout une presse transie d’amour pour l’actuel pouvoir et permettre de faire oublier la dette colossale que ces imbéciles ont creusé avec un appétit inégalé (on est passé de 2200 milliards à 3000 milliards en six ans grâce à Macron) et l’incroyable gabegie de distribution sociale ponctionnée en dehors de l’impôt et qui constitue maintenant l’essentiel des délires budgétaires observés, sans qu’aucun frein ne soit jamais envisagé.

    Alors que le pays est en proie à quelques tensions sociales dont on sait que la source n’est pas exclusivement cantonnée à la nature des réformes menées mais aussi à la façon générale dont ont été manipulés les Français pendant les dernières années, il faut admettre que se lancer ainsi dans une grande démarche de collecte d’informations auprès des contribuables ne manque pas de panache : agacer le peuple pour ensuite lui demander ce qui pourrait être amélioré démontre au mieux un certain courage, au pire une inconscience voire une désinvolture certaine.

    Cependant, compte tenu de la façon dont les moquages de visage puissants et systématiques se sont enchaînés depuis que Macron est au pouvoir, on pourra raisonnablement pencher vers la seconde hypothèse (l’inconscience et la désinvolture totale) plutôt que la première, celle-ci mobilisant des qualités que ni le chef de l’État ni ses petits sbires frétillants n’ont su démontrer depuis leur arrivée au pouvoir.

    Et pour rappel, les impôts, c’est mieux expliqués en bande dessinée. En deux pages, une ici et l’autre là , ça ira.

    Sur le web

    • Co chevron_right

      Silicon Valley Bank, Silvergate, Signature bank : du rififi chez les bancaires

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 13 March, 2023 - 12:00 · 6 minutes

    Voilà, on y est : les premiers effets du resserrement de la politique monétaire de la Federal Reserve se font sentir avec la faillite de la Silicon Valley Bank…

    La nouvelle n’a pas eu le temps de faire beaucoup de bruit de ce côté-ci de l’Atlantique, mais on peut raisonnablement estimer que cette faillite pourrait faire parler d’elle dans les prochains jours, notamment si l’on tient compte des ramifications possibles de cette déroute financière.

    Dans l’immédiat, la banque californienne spécialisée dans la bancarisation des startups de la Silicon Valley et qui représentait tout de même la 16ème banque aux États-Unis par la taille de ses actifs, a vu ses cours de bourse s’effondrer.

    Cet effondrement n’a rien d’étonnant : après une journée de jeudi (8 mars) où la plupart de ses clients se sont rués pour retirer leurs fonds, la banque s’est retrouvée sans liquidités et a été fermée vendredi par l’autorité de régulation bancaire de l’État de Californie qui va maintenant tenter de régler cette situation qu’on imagine complexe pour les millions de clients (particuliers et entreprises) concernés.

    Pour résumer, suite à une tentative échouée de levée de fonds lancée par la banque, les investisseurs et les déposants ont réagi à cet échec en commençant à retirer jusqu’à 42 milliards de dollars des dépôts de la banque jeudi dernier, ce qui a provoqué un « bank run » ou panique bancaire .

    Silicon Valley Bank (SVB) était en effet très dépendante des taux d’intérêts appliqués par la Fed : spécialisée dans les startups, ses clients étaient généralement d’autant mieux capitalisés que les politiques monétaires accommodantes leur assuraient un flux important d’argent frais. Ces montants étaient investis par SVB dans des titres et obligations de l’État américain (notamment pour des obligations légales), dont la valeur a progressivement diminué à mesure que la politique monétaire s’est faite moins souple et que l’inflation grimpait. D’un côté, les clients de SVB voyaient leurs entrées se tarir et de l’autre, la valorisation des obligations garantissant les dépôts diminuait ce qui a rapidement conduit la banque à devoir se recapitaliser.

    Malheureusement, cette opération a été mal menée : le 8 mars, SVB vend pour 21 milliards d’investissements afin de dégager des liquidités. C’est un échec et la banque se trouve obligée à devoir emprunter 15 milliards et vendre des actions. Ce n’est pas a priori la débâcle mais la communication vers la clientèle , purement financière et technique, se résume un peu trop vite à « on n’a plus de liquidités » qui sera rapidement interprété de la pire façon possible.

    S’ajoute à cette communication défaillante l’abaissement (pourtant logique, prévisible et mécanique) de la note attribuée à SVB par Moody’s . Là encore, ce n’est pas en soi une catastrophe mais ajoute au tableau peu reluisant.

    Enfin, quelques fonds majeurs, dont celui de Peter Thiel, sentant que les choses pourraient tourner au vinaigre, conseillent dans la foulée à leurs clients de retirer leurs fonds de SVB.

    L’information, surtout dans la Silicon Valley, voyage vite : ce qui était encore un mouvement peut-être maîtrisable se transforme en panique et malheureusement, beaucoup des clients de la banque sont des entreprises avec de forts volumes en avoirs (en millions de dollars). Rapidement, les montants sortis sont énormes et bientôt, ils sont effectivement au-dessus des capacités de la banque : suite à cette panique et à la fermeture des bureaux le même jour, la banque se retrouvait vendredi avec un solde de trésorerie négatif d’environ 958 millions de dollars.

    Au passage, faut-il s’étonner de constater que certains des dirigeants de la banque ont eu la bonne idée de vendre leurs actions avant la débâcle ?

    Les jours qui viennent seront maintenant déterminants pour les clients de la SVB : peu pourront espérer récupérer la totalité de leurs fonds. Parmi eux, quelques personnes connues pourraient avoir des difficultés sensibles provoquées par cette faillite rapide.

    Les impacts de cette faillite seront de toute façon nombreux : en effet, cette banque n’était pas seulement une banque pour les startups, c’était aussi une banque retail , c’est-à-dire avec une clientèle variée de particuliers avec leurs emprunts, leurs comptes courants qui vont donc se retrouver dans des difficultés importantes à partir de lundi (et même avant si l’on en croit certaines vidéos vues sur twitter).

    Les comptes clients (particuliers et entreprises) étant fermés, certains salariés ne seront pas payés cette semaine et des pertes d’emploi sont donc à prévoir .

    De façon intéressante, le monde de la cryptomonnaie est lui aussi touché par cette faillite puisque SVB conservait une partie des avoirs nécessaires à valoriser le stable-coin USDC (une cryptomonnaie visant la parité avec le dollar). Ainsi, la compagnie cryptomonétaire Circle (cryptomonnaies) est très exposée à cette faillite à hauteur de plus de trois milliards de dollars…

    Or, dans le monde des cryptomonnaies, la faillite de SVB s’ajoute aux difficultés récentes de Silvergate, une autre banque (traditionnelle) américaine directement en faillite suite à la déroute de FTX évoquée précédemment dans ces colonnes .

    Du reste, si on ajoute les récentes difficultés de Signature Bank , elle aussi impliquée dans la sécurisation des avoirs de Tether et de USDC, on commence à se douter que l’apurement des délires de FTX ne fait que commencer dans le monde des cryptos.

    Bref, on le comprend : à mesure que la Fed relève ses taux, le stress sur les banques locales et régionales se fait de plus en plus fort et les effets de bord parfois spectaculaires commencent à se voir. La mer de financements se retire et on commence à voir qui est à poil.

    Quelques questions se posent à présent.

    D’une part, l’une des principales causes de la crise financière de 2008 fut l’utilisation de facteurs sociaux pour accorder des prêts (à l’époque, il s’agissait de favoriser l’accession à la propriété). Les leçons de 2008 n’ayant pas été tirées, l’histoire se répète. Au-delà de l’impact évident majeur du relèvement des taux dans les déboires de SVB, on peut aussi se demander dans quelle mesure l’utilisation des critères ESG dans leur gestion des fonds n’a pas joué, par exemple lors de la fixation des prix de ses prêts. Il y a un an, en tout cas, SVB s’engageait à fond(s) (pour 5 milliards de dollars) dans les opérations carbone-neutre et autres grigris écolo-bienséants…

    D’autre part, alors que les faillites et autres difficultés bancaires s’accumulent à présent de façon visible, quelle va être la position de la Fed ? Persistera-t-elle dans cet assèchement de l’argent facile en conservant des taux élevés pour combattre l’inflation, déclenchant inévitablement d’autres faillites, ou choisira-t-elle le chemin d’un nouvel assouplissement, signant probablement une mise à mort du dollar par noyade à plus ou moins long terme ?

    Aucune de ces deux options n’est politiquement aisée mais les deux garantissent clairement des difficultés à venir.

    • Co chevron_right

      Formidable, la sécu de Macron rembourse les protections périodiques mais plus les cathéters !

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 10 March, 2023 - 12:00 · 5 minutes

    Il y a parfois d’amusantes collisions d’actualité, parfois fortuites, parfois non et parfois on se demande. Et alors que le gouvernement est actuellement très occupé par un peuple plus remuant que prévu, le voilà qui tente, envers et contre tout, d’intéressantes cabrioles avec les remboursements de Sécurité sociale .

    C’est ainsi qu’on apprend, quelque peu surpris, que ce 1 er mars la Sécurité sociale vient de mettre fin au remboursement partiel des cathéters de thrombo-aspiration , un équipement de pointe dans le traitement des accidents vasculaires cérébraux.

    Décision d’autant plus surprenante que l’usage de ces cathéters est particulièrement efficace au point d’être devenu l’indication de référence dans le traitement des AVC et que, comble de la bizarrerie bureaucratique bien tortueuse, le même gouvernement a décidé En Même Temps qu’ils soient davantage déployés sur tout le territoire, au plus près des patients.

    Décidément, la France en Marche ressemble de plus en plus à un homme ivre qui titube du rail gauche au rail droite du chemin de fer sur lequel le train du progrès va passer très vite sans s’arrêter…

    D’autant qu’ En Même Temps toujours, et en opposition avec ce déremboursement brutal et d’une logique discutable, Babeth Borne – qui serait encore et toujours le Premier ministre – annonce sans sourciller le remboursement des protections périodiques réutilisables pour les femmes pardon les humanoïdes de moins de 25 ans pourvus d’un utérus.

    L’annonce – en fanfare, évidemment – de cette mesure, goulument détaillée par la plupart des journaux républicains, démocratiques et fact-checkés, laisse pudiquement en suspens une question qui taraudera pourtant l’homme le mammifère bipède de la rue : pourquoi s’arrêter à 25 ans, laissant ainsi supposer qu’après cet âge, il n’y aurait plus besoin de ces protections périodiques ?

    Choix étonnant de l’âge et choix tout aussi étonnant du remboursement qui porte donc sur une protection qui n’est pour ainsi dire plus du tout employée depuis un demi-siècle et que les prurits écolo-conscientisants n’arrivent pas à faire revenir en grâce.

    C’est aussi un choix révélateur en ce qu’il porte, encore une fois, sur quelque chose de relativement intime : on en vient à se demander ce qui peut bien obséder autant nos élites à se préoccuper régulièrement de ce qui se passe entre nos jambes. Il ne s’est en effet écoulé que quelques mois depuis l’annonce de la gratuité des préservatifs par Emmanuel Macron, seulement quelques jours depuis que ce dernier a lancé avec beaucoup d’emphase une grande campagne de vaccination contre le papillomavirus et quelques heures depuis qu’il a proposé d’ inscrire l’IVG dans la Constitution

    Au passage, on s’étonnera (sans s’éterniser, cependant) que les dirigeants aient choisi de ne plus rembourser un traitement pourtant efficace, au profit d’une lubie à la mode… Peut-être s’agit-il d’un calcul économique malin ? C’est improbable tant l’économie est pour ces gens-là une contrée étrangère, hostile et jamais visitée ( Bruno Le Maire a cru y faire un tour, jadis, alors qu’il n’a fait que du tourisme au Royaume des Budgets En Carton) ; néanmoins, force est de constater que la quantité de femmes qui désireront réellement des protections périodiques réutilisables et se les faire rembourser est probablement beaucoup plus faible et donc bien moins coûteuse que le remboursement des cathéters pour traiter les AVC dont le nombre ne risque pas de diminuer prochainement ; et même au contraire si l’on se rappelle les performances notables de certaines injections miracles récentes en matière de coagulations intempestives rigolotes.

    Mais pourquoi se plaindre ? Après tout, cette gestion unilatérale et complètement détachée des vraies demandes des Français est une illustration parfaite du collectivisme en application : personne ne peut choisir individuellement ce qui est ou non assuré, remboursé ou couvert. Une entité plus ou moins désincarnée choisit pour tout le monde et si cela ne convient pas, peu importe.

    Le pompon étant bien sûr d’enfiler ce genre de décisions avec force battage médiatique alors même que le pays semble bien plus proche d’une crise énergétique majeure que d’une rupture de stock de lingettes, ou que chaque jour qui passe est fait le constat d’un dénuement assez tragique (pour ne pas dire mortel) de l’armée française, toutes armes confondues, ou que les demandes d’aide alimentaire sont en nette hausse

    Décidément, la priorité gouvernementale a été placée au-dessous de notre nombril. Il n’y a rien pour nos têtes, nos cœurs et nos ventres.

    Encore une fois, il s’agit de faire plaisir à une hyper-minorité ultrabruyante d’activistes qui n’a de féministe que le logo. Et pour le reste, le gouvernement ne cherche absolument pas à résoudre les problèmes des Français. Il ne cherche qu’à se faire bien voir de ceux qui ont l’oreille biaisée des médias, point.

    Dans une course à l’échalotte tragique, on assiste à la surenchère entre ce que les “minovités risibles” réclament à grands bruits, ce que les médias caricaturent avec leur talent tout particulier à narrer des âneries, et ce que les politiciens cherchent à accomplir avec leurs compétences de plus en plus étroites.

    En pratique, le gouvernement et plus généralement les politiciens actuellement élus sont devenus incapables de proposer des solutions viables ou même simplement crédibles, et encore moins d’appliquer des solutions connues à des problèmes connus. Ils sont en revanche de plus en plus affûtés pour apporter des solutions idiotes à des problèmes qu’ils créent de toutes pièces.

    Dès lors, armé de ce prisme de lecture, et vu le niveau assez ahurissant de pourrisme des solutions qu’ils nous amènent en matière d’énergie, de mobilité, de fiscalité, de retraites, de santé ou d’emploi et j’en passe, comment ne pas comprendre que le principal problème n’est pas la conjoncture ou les crises mondiales que nous traversons, mais bien nos fabuleux dirigeants ?

    Sur le web

    • Co chevron_right

      L’inquiétant vide politique français

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 6 March, 2023 - 12:00 · 5 minutes

    Les rumeurs insistent, les bruits de couloirs républicains circulent, radio-moquette persiste : 2027 approche un peu et il y aurait déjà comme des velléités de candidatures présidentielles dans la tête de plusieurs personnalités gouvernementales…

    D’ailleurs, à en croire la presse (croyez la presse, elle a amplement démontré sa crédibilité, n’est-ce pas), plusieurs poids lourds politiques pensent à l’échéance électorale de 2027 en se rasant : au début de cette année, Le Monde , quotidien de révérence, évoquait l’ambition présidentielle d’un Bruno Le Maire toujours aussi à l’aise pour dire des âneries. Manifestement, l’envie d’exterminer ce qui reste d’économie française voire d’étendre sa puissante incompétence à toute l’Europe semble titiller l’actuel locataire de Bercy.

    Au début du mois de février, c’était Ed, l’épicier du premier quinquennat Macron, qui déclarait préparer quelque chose dans ce sens, sans toutefois confirmer une quelconque candidature.

    Et voilà que Le Figaro , au moins aussi solidement informé que les autres, évoque à présent « l’hypothèse Castex » peut-être pour rappeler aux Français que ce rond-de-cuir incolore, inodore et sans saveur fut un jour Premier ministre d’un pays en pleine déroute sur tous les plans.

    On devra s’étonner (un peu) de cette curieuse avalanche de candidatures alors que nous sommes tout de même à plus de quatre ans des prochaines élections et que 2027 semble encore fort loin pour se lancer dans la course, indépendamment de l’aura phénoménale et du charisme redoutable de ces trois candidats putatifs.

    En creux, on pourrait s’interroger sur ce besoin d’ouvrir déjà les spéculations sur le remplaçant à un Macron qui prétendait du reste être passé récemment par une phase de dépression très grave (le pauvre lapin). L’actuel occupant de l’Élysée se rendrait-il compte que le Parlement n’est plus intégralement à sa botte, que le pays grogne ou que tout ne se déroule pas comme prévu avec un peuple subjugué et des administrations « en marche » dans la direction qu’il désirait ?

    Il sera difficile de spéculer vraiment ; il semble évident que Macron apparaît de toute façon diminué sur la scène nationale, ne disposant d’aucune marge de manœuvre réelle tant l’opinion publique est instable à son sujet, ni sur la scène internationale où il passe maintenant, quasi ouvertement, pour un charlot méprisé d’un nombre croissant de dirigeants étrangers. Néanmoins, il lui reste dans les textes encore quatre looOoongues années à remplir et même s’il n’est pas impossible qu’il choisisse une démission ou qu’un événement l’oblige à quitter le pouvoir, pour le moment, il va devoir les faire.

    Dans ce contexte, la bousculade de candidats potentiels relayée par une presse un peu trop gourmande inquiète plus qu’elle n’amuse ou ne consterne surtout parce qu’on retrouve maintenant avec les deuxièmes voire troisièmes couteaux de la politique, et pas les plus affûtés du râtelier loin s’en faut.

    Il faut dire que la Macronie peine à recruter des cadors ou même simplement des individus intéressants, cohérents ou complets. Ce qui se traduit du reste dans les adhésions au parti en chute libre et dans l’absence de têtes d’affiche : il suffit pour s’en convaincre de se rappeler les difficultés pour trouver un Premier ministre , et voir ce qu’on a récupéré.

    Par ailleurs, il faut constater qu’il en va de même dans les autres partis : entre les Tuches au Parlement et les résidus républicains au passif, là encore, particulièrement gratinés, il est difficile d’entrevoir l’étoffe d’un chef, ou même d’un « lider minimo ».

    Les Verts comptent officiellement pour des prunes, et s’ils permettent de mettre en avant des têtes d’affiches, leurs couinements féministo-gaïa compatibles imposent de les classer dans la catégorie des cas psychiatriques, encore bien plus franchement que les actuels dirigeants pourtant déjà bien atteints dont nous devons subir les accès de folie à chaque soubresaut de l’actualité. Les clowns actuels étant devenus progressivement rédhibitoires, il est évidemment acadabrantesque d’imaginer les ayatollahs écofascistes décrocher l’assentiment d’une majorité de Français surtout alors que leurs politiques idiotes commencent tout juste à faire effet sur le niveau de vie des électeurs.

    Reste le RN avec d’un côté une Marine rouillée, usée et toujours à moitié en rade et de l’autre, un Bardella devenu si conformiste, si désireux de faire entrer son parti dans l’acceptabilité qu’il en devient transparent, englué dans cet « en même temps » macronien qui infuse maintenant toute la politique française désireuse à la fois de prétendre à l’indépendance sur la scène internationale et complètement inféodée aux désideratas européens, américains ou étrangers en général.

    Il n’y a donc plus aucun doute sur l’absence de toute personnalité un peu charismatique, capable d’une certaine clairvoyance de la situation actuelle et à même de développer un peu d’espoir chez ses compatriotes. Sur les cinquante dernières années, le paysage politique français n’a cessé d’éliminer progressivement mais inexorablement les rares individus vaguement capables, à un moment ou un autre, de déclencher le redressement du pays dans un sursaut du peuple.

    Tout s’est déroulé comme si le système politique français a consciencieusement fait monter et mis en place aux postes importants des êtres de plus en plus vils, de plus en plus incompétents, d’intelligence et de culture toujours moindre, dans une sorte de course à l’échalotte à celui qui serait le plus veule, hypocrite et roublard.

    Nous arrivons maintenant au point où la sélection ne peut plus s’opérer qu’au sein d’une grappe de semi-habiles dangereux ayant développé une intelligence limitée mais exclusivement affûtée pour entourlouper le citoyen et le contribuable, et qui n’ont plus aucune considération ni pour le peuple, ni pour l’avenir du pays qu’ils ont entrepris de piller, purement et simplement.

    Il y a 20 ans, ils se défendaient de le faire tout en le pratiquant sans vergogne ; le mépris et l’hubris sont tels à présent qu’ils ne se cachent même plus de vouloir mettre ce qui reste de l’économie en coupe réglée pour leurs lubies idéologiques.

    Le constat est sans appel : ce pays est foutu.

    Sur le web

    • Co chevron_right

      Les narratifs se cachent pour mourir

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 3 March, 2023 - 12:00 · 5 minutes

    À peine palpable il y a plus d’un an, le malaise de la presse prend maintenant une tournure aussi consternante que visible : si le double-salto arrière carpé rhétorique et le rétropédalage en mode furtif étaient des disciplines sportives, les journalistes des médias de grand chemin pourraient tenter la médaille olympique à mesure que leurs narratifs volent en éclats (de rire).

    Rappelez-vous, c’était dans un billet de décembre 2021 qui listait les problèmes déjà nombreux et déjà évidents de la presse à tenir un discours cohérent alors que s’accumulaient les preuves de ses mensonges répétés sur différents sujets, depuis le portable de Hunter Biden jusqu’à l’existence de variants viraux en passant par l’impact réel (et très modeste) de la pandémie sur les systèmes hospitaliers.

    Depuis, les choses ne se sont vraiment pas améliorées pour les scribouillards, les hommes-troncs et toute la grouillante masse des petits fact-checkers qui continuent de gesticuler pour faire croire à leur pertinence et à la solidité de leurs assertions à mesure que les faits, têtus, leur donnent pourtant tort.

    Il ne sera pas nécessaire de revenir sur les affaires révélées par le portable Biden, deux précédents billets ont amplement étayé les éléments pourtant avérés que les journalistes ont consciencieusement oubliés, passés sous silence ou purement, simplement et éhontément présentés comme faux.

    Depuis, on a amplement eu confirmation que les injections magiques de Pfizer et de ses concurrents ne protégeaient ni de l’infection, ni de la contamination. Les petits complotistes qui expliquaient cela dès les premiers mois de 2021 attendront encore longtemps les plates excuses des troupes de pisse-copies et autres zexperts télégéniques qui ont soutenu mordicus l’inverse, c’est-à-dire une ânerie.

    À présent et à mesure que se sont empilées les révélations des #TwitterFiles , il apparaît difficilement camouflable qu’il y a bien eu une collusion complète et totalement obscène entre les industries pharmaceutiques, les médias dans leur ensemble et un joli paquet d’agences gouvernementales. Au passage, on ne pourra éprouver qu’une bonne louche de mépris mêlé à une dose de commisération pour tous ceux qui pourraient encore croire que ceci a épargné la France, sa pathétique presse, ses experts en carton et ses administrations pourries.

    On rira donc franchement à chaque tentative désespérée des journaux de révérence (oui, Le Monde , Libération , Le Figaro et tant d’autres, on vous a vus) lorsqu’ils tentent de nous vendre, toujours avec les mêmes ficelles à gigot, leurs consternants services de « décodage » ou « d’analyse » permettant de repérer la désinformation dont ils sont maintenant les premiers pourvoyeurs. Empilant des mensonges toujours plus gros pour camoufler leurs précédents bobards, ces grands prêtres des narratifs officiels semblent pris d’une diarrhée qu’ils espèrent soigner en enfilant pruneau sur pruneau.

    C’est ainsi que lorsque Woody Harrelson décrit l’incroyable collusion des médias, des politiciens et de l’industrie pharmaceutique lors d’un monologue au Saturday Night Live, devant des millions de spectateurs, cette même presse, devenue totalement incapable de sortir de sa transe méphitique, … lui démontre en quelques titres (tous identiques) à quel point il a bien raison de se moquer d’eux.

    Reconnaissons que Harrelson a ici une partie assez facile à jouer : il lui suffit de pointer ce qui est devenu évident et ne sera contesté que par les mêmes pitres grotesques et ce alors que depuis quelques mois les bobards gonflés que la presse avait enfilés les trois années précédentes se trouvent battus en brèche par la réalité qui n’entend pas se plier aux injonctions des fact-checkers .

    Ainsi, cette même presse a-t-elle été obligée de convenir à l’inefficacité du masque dont elle nous avait pourtant vanté les mérites, les études s’accumulant toutes dans le même sens. On pouffera ensuite de lire les interrogations du New-York Times qui se demande à présent si des leçons seront tirées de cet immense gâchis ; la réponse est évidemment négative lorsqu’on voit le ramassis de charlots dont la presse est maintenant composée.

    Ainsi, c’est aussi cette même presse, ces mêmes frétillants télexperts de cirque qui nous annonçaient que les injections miracles étaient d’autant plus nécessaires que l’immunité naturelle ne protégerait pas contre le virus qui se retrouvent maintenant à se dédire piteusement : finalement, l’immunité naturelle, ça marche bien (voire mieux) que la double triple quadruple quintuple picouse magique.

    Patatras : selon les conclusions d’une méta-analyse publiée dans The Lancet (dont la réputation peut cependant être remise en question vu le parcours récent de cette publication), « une infection causée par n’importe quel variant jusqu’au BA.1 d’omicron chez les non-vaccinés a réduit les risques de maladies graves de 88 % lors d’une seconde contamination ». Caramba encore raté pour les fact-checkers.

    Quant aux gesticulations de toute la sphère des médias de grand-chemin et des anticomplotistes de combat concernant l’origine même du virus, elles prennent un tour franchement comique à mesure que les autorités admettent, du bout du communiqué de presse, que l’hypothèse d’une fuite du laboratoire P4 de Wuhan n’est plus du tout considérée comme farfelue, au contraire puisqu’elle est envisagée par le ministère de l’Énergie américain et maintenant admise comme « très probable » par le FBI .

    Même s’il ne s’agit pas encore d’une acceptation totale et assumée, nous sommes maintenant fort loin des cris d’orfraie à la sauce complotiste qu’on entendait il y a encore quelques mois.

    Et si l’on n’écarte donc plus cette hypothèse fort raisonnable en réalité, alors d’autres questions s’imposent : comment, par qui et pourquoi ce virus a-t-il été fabriqué, et surtout, pourquoi les médias de grand chemin, doublés des grosses plateformes sociales et des gouvernements (américains mais pas seulement), ont-ils menti comme des picouseurs compulsifs arracheurs de dents ?

    Petit à petit, quelques vérités commencent à percer et chacun commence à comprendre que les mensonges ont été répétés, massifs et permanents. La crédibilité des politiciens et des médias n’a jamais été aussi basse mais on peut garantir qu’elle va continuer à s’effondrer : après tout, s’ils nous ont menti sur toute la ligne depuis des années, est-il raisonnable d’imaginer qu’ils sont subitement devenus honnêtes sur tous les autres sujets ? Sérieusement ?

    Sur le web

    • Co chevron_right

      La catastrophe immobilière commence à prendre forme

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 1 March, 2023 - 12:00 · 5 minutes

    Youpi, tralala, le gouvernement – buté comme un Ayatollah – persiste dans sa démarche idéologique de transition énergétique vers un monde plus vert, décarboné (c’est-à-dire sans tous ces gueux couinant pour vivre décemment) et donc nettement moins peuplé : réjouissez-vous, la guerre contre l’énergie et donc contre vous, sous toutes ses formes, a été lancée.

    Et pour la mener à bien, on a difficilement trouvé mieux que le prétexte de la pollution.

    Pollution par-ci, pollution par-là, il faut lutter contre les déchets, le gaspillage et les dépenses énergétiques trop importantes (et non, il ne s’agit pas ici du droit à la paresse, bande de petits comiques).

    Ceci explique commodément le tabassage taxatoire sur les prix des carburants, dont seuls les naïfs et les idiots utiles du collectivisme en marche continuent de croire qu’ils sont pilotés par le prix du baril ou les profits des groupes pétroliers.

    Ceci explique aussi la lutte acharnée contre la mobilité et donc les voitures et par extension la mise en place de la ville de 15 minutes et des moyens de flicage des citoyens toujours plus invasifs.

    Ceci explique enfin pourquoi, il y a un peu plus d’un an, fut promulguée la loi votée en 2019 et délicieusement intitulée Ma clim en résidence Climat et Résilience qui vise à injecter de solides doses d’écologisme piquant dans l’immobilier en France. Eh oui, au vu du succès phénominable des bonnes idées écologiques en matière alimentaire, de déplacements ou d’énergie, il aurait été dommage que les secteurs de la propriété foncière ou de la construction ne soient pas eux aussi copieusement sabotés par les lubies françaises sur le sujet, vous ne trouvez pas ?

    Et donc, pour noter les logements en matière énergétique, depuis le premier janvier de cette année a été introduite une sémillante échelle de niveaux, aussi arbitraire que simpliste et colorée, comme ces gommettes qu’on utilise pour noter les élèves de la maternelle au collège. On placera les maisons dites passives (bien isolées en somme) à la note A, et on attribuera un G rouge bien pétant à ces tristes bidonvilles énergétiques dans lesquels trop de Français s’entassent encore en grelottant connement (ils sont cons, ces pauvres !)…

    Ce qui veut dire que depuis le début de l’année les logements classés G sont dans la ligne de mire des autorités qui ont donné jusqu’en 2025 à leurs propriétaires pour faire les travaux nécessaires à leur reclassement dans une catégorie plus appropriée, l’interdiction de louer devant tomber comme un couperet dans deux ans. Pour les logements classés F, les propriétaires auront jusqu’en 2028 et 2034 pour les classés E. En substance, ce sont 4,4 millions de logements qui seront touchés d’ici 12 ans, dans la bonne humeur frétillante de tous les fashionistas de l’écologie punitive.

    D’ici là, deux phénomènes rigolos vont donc se produire.

    D’un côté, certains propriétaires vont devoir investir pour mettre leur logement aux normes. Ceci va entraîner un accroissement de la demande de ces travaux et donc renchérir mécaniquement leur coût. De l’autre, l’augmentation de ces coûts va rendre la location de plus en plus difficile à rentabiliser sauf à faire exploser les loyers à la hausse pour compenser le surcoût de cette mise aux normes énergétiques.

    Logiquement, il devrait donc y avoir un intéressant effet ciseau poussant les locataires hors de leurs logements pendant que certains propriétaires devront les mettre en vente, purement et simplement, plutôt que de faire ces travaux.

    Et c’est du reste exactement ce qu’on observe : depuis le début de l’année, on note une augmentation marquée de la mise en vente des « passoires thermiques » (ces mises en vente ont quasiment doublé) pendant que parallèlement, leur volume d’annonces en location a, lui, reculé de 40 % en un an.

    Tout se déroule exactement comme prévu, c’est-à-dire mal : les vendeurs commencent à se bousculer et les locations s’évaporent rapidement. Dans un paradoxe apparent, les locations restantes vont voir leur prix grimper, pendant que les biens immobiliers mal classés vont voir leur prix baisser et il faudra inévitablement un moment (qui sera toujours trop long pour les locataires en recherche de biens) avant que les loyers s’ajustent enfin à la baisse.

    À mesure que les années fatidiques approchent, le nombre de biens sur le marché va gonfler et les prix continuer inexorablement de baisser.

    Mais ce n’est pas tout.

    Dans le même temps, un troisième phénomène tout aussi inexorable que les deux précédents, va s’installer : inévitablement, le baby boom des années 1950 se transforme actuellement en papy boom qui se transforme à son tour assez rapidement en boom des décès et donc en boom des ventes des maisons et appartements jadis occupés par cette génération qui arrive à son terme.

    À quelques rares exceptions, les familles concernées vont donc se départir de ces biens qui viendront grossir les stocks de biens disponibles.

    Ces biens ne seront d’ailleurs pas forcément dans les endroits les plus propices à la vente (on ne vit pas aux mêmes endroits selon qu’on est salarié actif ou retraité) et là encore, on peut difficilement imaginer que tout ceci sera ultra-favorable à la bulle immobilière actuelle.

    Oui, vous avez bien compris : à l’effet déjà particulièrement puissant de la fin du baby boom sur les prix de l’immobilier, l’État a ajouté une bonne grosse couche de cette écologie punitive qui va transformer une déflation naturelle rapide en un fort probable krach majeur, et ce alors que tout le reste de l’économie dégage déjà cette odeur entêtante de vermoulu. Au moment même où les Français vont avoir à piocher dans leur bas de laine pour tenter d’éponger une dette colossale et faire tenir un système social au bord de l’effondrement, cet épargne – constituée notamment de cet immobilier – va s’évaporer devant eux.

    Les mois et les années qui viennent nous garantissent quelques moments intéressants.

    Sur le web

    • chevron_right

      Edito du 28/02/2023

      news.movim.eu / Korben · Tuesday, 28 February, 2023 - 12:58 · 2 minutes

    Salut la compagnie,

    Alors comment ça va ?

    Honnêtement, je ne sais pas s’il y a encore de vrais gens qui vont sur le vrai web avec des pages HTML et tout et tout, ou si tout le monde est réfugié sur les plateformes sociales (Tiktok, Twitter…etc.), mais si vous me lisez, et bien sachez que ça me fait plaisir :).

    Vous l’ignorez surement, mais ça va faire maintenant + de 2 ans qu’il y a un serveur Discord avec la communauté des Korbenautes qui échange toute la journée sur plein de sujets Tech et divers. Et on m’a dit qu’il fallait que j’en fasse un peu plus la pub, donc rejoignez-nous. Vous y retrouverez d’autres passionné(e)s comme vous ! En tout cas, ça me fait plaisir de voir cette petite communauté grandir et s’entraider chaque jour.

    Merci également à tous les membres du Patreon qui soutiennent mon travail et me permettent de continuer à produire du contenu rien que pour eux. Cela me permet de me concentrer sur ce que j’aime faire et de fournir du contenu de qualité pour tous, que ce soit des vidéos ou des articles.

    Ah oui et aujourd’hui, c’est un peu la fête : Fermeture de la chasse ce soir. Donc normalement, plus de chiens qui se baladent partout dans mon jardin en mode portenawak ni de boucan de bagnoles, coups de feu, mecs qui braillent tout le weekend comme si j’habitais en centre-ville de Marseille. Enfin, jusqu’à la prochaine fois…

    Aussi ce week-end, je me suis habillé en stabilo orange (sécurité oblige) pour débiter un nouvel arbre qui était tombé à cause du vent. Y’a plus qu’à laisser sécher ce futur bois de chauffage pendant quelques années. Vive la tronçonneuse ! Et oui j’ai mal partout, mais j’ai conservé mes 2 jambes. Ces activités en plein air, c’est mieux que Basic Fit.

    Avec la fin des vacances de février, c’est aussi un grand plaisir de retrouver tout le monde, que ce soit sur Twitch ou TikTok . C’est l’occasion de reprendre nos échanges passionnés ;-).

    J’ai également commencé une série que je trouve très cool : The Orville. Même si elle n’est pas récente, elle est très fun. C’est un genre de Star Trek en rigolo. Ça permet de se détendre après une grosse journée. Je vous la conseille.

    Voilà pour les news. Et surtout, n’oubliez pas de vous accrocher à vos projets et de continuer à apprendre chaque jour. J’espère d’ailleurs que j’y contribue un peu. La clé du succès est la persévérance donc ne lâchez rien !

    À bientôt !

    • Co chevron_right

      Vers une Europe de la défense ?

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 27 February, 2023 - 12:00 · 6 minutes

    Kiev serait-elle la nouvelle destination diplomatique à la mode ? En tout cas, les dignitaires occidentaux s’y relaient avec application et après Biden ou Von Der Leyen, c’est au tour du Premier ministre espagnol de s’y rendre . Apparemment, la capitale ukrainienne serait l’endroit indispensable où se montrer pour espérer avoir droit à une photo dans les médias grand public…

    De loin, on pourrait presque croire que tout ce qui est diplomatique, militaire et européen se passe en fonction de Kiev : en surface, l’économie de l’Union européenne paraît s’organiser pour l’effort de guerre contre la Russie. On voudrait nous faire croire que l’Union est en train de devenir un centre de défense militaire qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

    Malheureusement, la réalité est un peu moins palpable.

    Ainsi, on force de façon un peu grossière l’image d’une Europe soudainement unie face à ce qu’on brosse maintenant comme un ennemi commun alors que, en cela comme dans tout le reste, l’Europe avance encore une fois en nuage dispersé, indiscipliné et dont les membres ne sont clairement pas tous intéressés par le même but ni les mêmes méthodes.

    D’une part, la dépendance de l’Europe vis-à-vis des ressources (notamment énergétiques) étrangères et notamment russes est très différente d’un État membre à un autre ; de ce point de vue, l’ambiguïté évidente est totale de la part de l’Allemagne et de ses jolis moulins à vent inefficaces, qui a continué à s’alimenter en gaz russe jusqu’à l’explosion des pipelines Nordstream. À présent, elle continue à consommer de grosses bouchées dodues de charbon russe sans que ni la presse, ni les politiciens ne s’en émeuvent (ou alors, c’est fort discret).

    D’autre part, les intérêts économiques tissés depuis des décennies des deux côtés de l’Oural sont si nombreux que couper net les ponts avec la Russie est bien plus facile à pérorer devant des parlementaires ou dans les médias qu’à réaliser effectivement (et la France est du reste assez mal placée pour donner des leçons ).

    Enfin, on a largement pu observer que la distribution musclée de sanctions particulièrement mal conçues a bien plus sûrement plongé l’Europe dans l’embarras que la Russie. Est-il utile de revenir sur les petits prouts stridents que le Bruno de Bercy émet à présent que l’économie russe ne s’est pas du tout effondrée, au contraire de l’économie française ?

    Autrement dit, à mesure que les mois de conflit s’additionnent, l’unité européenne n’est plus qu’une façade entretenue par la presse et les sourires crispés des politiciens. Dans les couloirs feutrés du Conseil de l’Union, les choses sont nettement moins roses.

    En effet, au-delà des dissensions entre États membres sur les sujets économiques et politiques, les dissensions sur les aspects militaires ne s’amoindrissent guère non plus, d’autant plus que la guerre en Ukraine est un devenu prétexte à lancer l’idée que « l’Europe de la défense » serait quelque chose de souhaitable voire possible et ce alors même que la simple coopération de deux ou trois membres européens sur le même programme militaire relève de la gageure qui a échoué plus d’une fois ; il n’est qu’à se rappeler des essais d’avions ou d’hélicoptères « européens » (ou maintenant de drones) pour comprendre que cette Europe militaire tient plus pour le moment d’un vœu pieu que d’une réalité ou d’une possibilité tangible, solide.

    En outre, l’Union européenne semble vouloir s’additionner à l’institution militaire déjà en place, à savoir l’OTAN.

    Cela ne peut pas se passer sans heurts : dans le meilleur des cas, on obtiendra un doublement des étages administratifs. On peine à voir l’intérêt. Dans le pire des cas, on aboutira à une concurrence bureaucratique difficilement saine pour un commandement militaire d’autant que les buts de l’OTAN ne recouvrent assurément pas ceux de l’Union en matière géostratégique.

    Pour illustrer ce dernier point, il n’est qu’à voir l’épisode récent et tragicomique de l’idée de livrer des chars d’assauts à l’Ukraine pour comprendre la mécanique d’enfumage actuellement à l’œuvre en Europe et l’absence de toute coordination européenne à ce sujet.

    Rappelons que Zelensky, le président ukrainien, a récemment réclamé de nouveaux bataillons de tanks, les siens ayant été plus ou moins éparpillés lors de l’année écoulée. Il fut donc – assez mollement – décidé que les pays européens lui en fourniraient quelques-uns (on évoque une centaine de différents types puisque les Allemands, les Français et les Britanniques semblaient prêts à fournir ces véhicules).

    Sans même s’appesantir sur les aspects purement logistiques – autant d’engins différents imposent pièces détachées et main-d’œuvre formée en nombre suffisant, ce qui n’est ni simple ni rapide à obtenir pour le dire gentiment – rappelons que l’Allemagne avait subordonné sa livraison de chars Leopard à la livraison de chars Abrams par les États-Unis. Manque (commode) de chance pour les Américains : il s’avère que ces derniers chars ne seront pas livrés avant plusieurs mois au mieux ; non seulement l’armée américaine ne veut pas se départir de ceux dont elle dispose pour elle-même, mais en plus il apparaît aussi que ceux qui seront livrés (un jour peut-être) devront être « adaptés » pour le terrain ukrainien, c’est-à-dire rétrofittés pour éviter toute récupération technologique par l’ennemi russe.

    Autrement dit, ces chars américains pourraient bien arriver comme la cavalerie des Tuniques Bleues, c’est-à-dire après la guerre. Les Allemands, dont quelques-uns de leurs Leopard sont apparemment déjà en chemin vers l’Ukraine, pourraient l’avoir saumâtre, passant une fois encore comme les dindons d’une tragique farce américaine qui démontre assez bien les objectifs de l’OTAN assez peu Europe-compatibles.

    En fait de créer une force armée unifiée, comme à son habitude l’Europe s’enlise mollement dans ses petites gesticulations habituelles et ses manigances de politique politiciennes. Profitant de l’occasion, la Pologne semble décidée à largement renforcer sa propre armée, pensant même pouvoir prétendre rapidement à devenir la première puissance militaire européenne . On lui souhaite bien du courage (notons néanmoins qu’étant en dehors de la zone euro, les Polonais pourraient s’en sortir mieux que les autres puissances militaires européennes).

    En définitive, c’est probablement le seul point saillant de l’aspect militaire en Europe, provoqué par cette invasion russe en Ukraine : elle a clairement montré l’état sous-optimal des armées européennes actuelles, qui se sont beaucoup trop reposées sur le parapluie américain au point d’en être devenues les vassaux plus ou moins volontaires. L’explosion actuelle des budgets militaires européens chez les principaux États membres montre cette prise de conscience et l’absence criante de toute organisation européenne au-delà de l’OTAN démontre s’il le fallait encore que « l’Europe de la Défense » n’est encore qu’un rêve même pas humide.

    Du reste, peut-on s’en étonner ? Une armée unique suppose une unification bien plus forte, bien plus profonde des États européens et notamment une harmonisation fiscale qu’aucun État membre ne désire vraiment. Et d’ailleurs, du point de vue du citoyen lambda, un super-État européen, avec armée et fiscalité européenne, est-ce vraiment souhaitable ?