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      États-Unis: Après l'avortement, la légalité de certains mariages également menacés aux États-Unis?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 26 June, 2022 - 21:05 · 4 minutes

    Suite à ses déclarations proposant de revenir sur le mariage homosexuel ou le droit à la contraception, le juge de la Cour suprême Thomas Clarence s'attire les foudres de l'acteur Samuel L. Jackson. Suite à ses déclarations proposant de revenir sur le mariage homosexuel ou le droit à la contraception, le juge de la Cour suprême Thomas Clarence s'attire les foudres de l'acteur Samuel L. Jackson.

    AVORTEMENT AUX USA - La Cour suprême américaine est revenue sur le droit à l’avortement le vendredi 24 juin, laissant craindre des répercussions sur d’autres droits . Selon le juge conservateur de la Cour suprême Clarence Thomas , il faut aller plus loin que la seule révocation de l’arrêt sur l’avortement et examiner d’autres jurisprudences qui concernent la vie privée des Américains et qui s’appuient sur le même argumentaire que l’arrêt “Roe v. Wade”.

    Selon lui, une “myriade de droits” ont été accordés et la Cour a “le devoir de corriger l’erreur” qu’elle a instaurée, écrit-il, citant des jurisprudences sur le mariage homosexuel ou le droit à la contraception .

    Le jour de la décision de la Cour suprême, la vice-présidente américaine Kamala Harris s’est tout de suite indignée suite à l’opinion concurrente émise par le juge Clarence. Comme l’explique la vice-présidence des États-Unis, la décision de la Cour suprême “remet en question d’autres droits que nous pensions avoir établis, tels que le droit à la contraception, le droit au mariage homosexuel et le droit au ‘mariage interracial’”. Cette dernière remise en cause impacterait Kamala Harris, mariée depuis 2014 avec Douglas Emhoff, un homme blanc.

    Samuel L. Jackson s’en mêle

    Partant de ce constat, l’acteur américain Samuel L. Jackson s’est permis d’interpeller violemment le juge de la plus haute juridiction américaine sur Twitter samedi 25 juin.

    “Comment l’Oncle Clarence se sent-il à propos de l’annulation de Loving v. Virginia?”, a-t-il écrit sur Twitter, non sans une référence explicite au personnage afro-américain excessivement servile dans le roman d’Harriet Beecher Stowe, “La case de l’oncle Tom”. Un qualificatif péjoratif qui avait déjà été adressé à l’acteur pour son rôle dans le film de Quentin Tarantino Django Unchained .

    En effet, le juge Thomas n’a cité que le mariage pour tous et le droit à la contraception, omettant -sciemment ou non- le mariage entre personnes de différentes couleurs, comme l’a souligné l’acteur de Jackie Brown . Et pour cause. L’arrêt “Loving v. Virginia” concerne directement le juge conservateur puisqu’il est lui-même marié avec une femme blanche, Ginni Thomas, figure militante et influente du conservatisme américain.

    Comme le soulignent nos confrères américains du HuffPost , le plaignant à l’origine de l’arrêt sur le mariage homosexuel aux États-Unis -un certain Jim Obergefell- a lui aussi pointé du doigt Clarence Thomas pour cette omission. Selon lui, le juge a évité de signaler l’arrêt Loving v. Virginia parmi les arrêts à “reconsidérer”, car cela “l’affecte personnellement”.

    A contrario , le sénateur conservateur américain Ted Cruz s’est lui aussi fendu d’un tweet pour critiquer frontalement la démarche de Samuel L. Jackson. “Le sectarisme haineux de la gauche ne connaît pas de limites”, a-t-il écrit. Reste qu’un membre du parti républicain, le sénateur de l’Indiana Mike Braun, avait remis en question cette légalité en mars dernier , avant d’assurer qu’il avait mal compris les questions.


    “Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est qu’il y a très peu de choses sacrées en termes de vie privée”, a déclaré au site Insider Michele Goodwin, professeur de droit constitutionnel à l’Université de Californie.

    La décision “Loving v. Virginia” a été prise le 12 juin 1967, soit six ans avant l’arrêt “Roe v. Wade” et déclare comme anticonstitutionnelle une loi de l’État de Virginie qui interdisait les mariages mixtes. De plus, elle invalide toute loi qui pourrait apporter des restrictions au droit au mariage en se fondant sur l’origine ethnique des époux.

    À voir également sur Le HuffPost: Les États-Unis (un peu plus) divisés après la révocation du droit à l’avortement

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      Pour avorter légalement, des Américaines devront parfois faire des centaines de kilomètres

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 26 June, 2022 - 19:46 · 3 minutes

    La plupart des avortements sont désormais illégaux dans le Missouri après la décision de la Cour suprême des États-Unis de mettre fin à une protection constitutionnelle de l'avortement. La plupart des avortements sont désormais illégaux dans le Missouri après la décision de la Cour suprême des États-Unis de mettre fin à une protection constitutionnelle de l'avortement.

    AVORTEMENT AUX USA - Après la révocation de l’arrêt garantissant depuis près de 50 ans le droit à l’avortement aux États-Unis , les habitantes de plusieurs États du centre et du sud du pays se retrouvent désormais à plusieurs centaines de kilomètres de la clinique la plus proche où l’IVG est encore légale et sécurisée, même s’il existe pour l’instant toujours la possibilité de se procurer des pilules abortives jusqu’à 10 semaines de grossesse .

    À ce titre, le New York Times a publié une carte représentant les distances à parcourir pour celles-ci, cela avant la décision de la Cour suprême et après. Sur cette carte, relayée ci-dessous, chaque clinique pratiquant l’avortement est représentée par un point noir.

    Le New York Times estime qu’un quart des femmes américaines en âge de procréer devra parcourir au moins 322 kilomètres (200 miles) pour avoir accès à une IVG interdite dans son État de résidence. Selon les calculs de nos confrères du Monde , en Louisiane, des femmes qui ont en moyenne 60 kilomètres à faire pour se rendre dans une clinique devraient en traverser plus de mille. En Arizona, la moyenne passerait de 17 à plus de 400 kilomètres.

    Des distances qui pourraient encore s’allonger à mesure que d’autres États choisissent d’interdire ou de limiter l’avortement. Le nombre d’Américaines éloignées de plus de 322 kilomètres d’une clinique pratiquant l’IVG s’élèvera, par exemple, à 24 millions si le Kansas, la Floride et la Virginie s’ajoutent aux 13 États ayant déjà ou étant en passe d’interdire l’avortement.

    Parmi les premiers États à interdire l’avortement à la suite de la décision de la plus haute juridiction américaine, on retrouve notamment le Missouri, la Louisiane, le Kentucky ou encore le Dakota du Sud.

    Seulement deux cliniques à moins de 6 heures de routes de Dallas

    Pour mieux réaliser les distances, le New York Times propose également de visualiser les temps de trajets nécessaires depuis plusieurs villes américaines pour trouver la clinique pratiquant l’IVG la plus proche.

    À Jackson dans le Missouri, premier État à avoir officiellement interdit l’avortement vendredi, 39 cliniques se trouvaient à moins de six heures de route, contre 18 depuis vendredi. La plus proche se trouvant à environ 270 kilomètres de cette ville proche de la frontière avec l’Illinois.

    Autre exemple à Little Rock dans l’Arkansas. La clinique la plus proche se trouvait à une trentaine de kilomètres de la capitale et ville la plus peuplée de cet État. Depuis vendredi, il faut parcourir près de 550 kilomètres pour atteindre la clinique la plus proche. Le nombre de cliniques accessibles en moins de 6 heures étant passé de 32 à 9.

    Pour certaines Américaines habitants près de la frontière avec le Canada, la solution la plus pratique (mais pas forcément la plus simple sur le plan administratif) sera alors de changer de pays pour avoir accès à l’avortement.

    Deuxième État le plus vaste du pays derrière l’Alaska, le Texas illustre parfaitement le trajet futur pour certaines Américaines. À Dallas au Texas, seules deux cliniques se trouveront à moins de six heures de route en prenant en compte la loi de déclenchement dans cet État du Sud, contre 26 avant la révocation de l’arrêt “Roe v. Wade”. Ces deux cliniques sont situées à environ 560 kilomètres d’une habitante de Dallas.

    Déjà interdit après six semaines de grossesse, l’avortement et les conditions qui vont avec au Texas préfigurent de la suite des événements pour les États-Unis. D’après Planned Parenthood, équivalent du planning familial en France, entre septembre et décembre 2021, le nombre d’habitantes du Texas ayant eu recours à l’avortement dans un autre État a augmenté de 800% par rapport à la même période en 2020 . Laissant craindre le pire pour les semaines et mois à venir.

    À voir également sur Le HuffPost: Les États-Unis (un peu plus) divisés après la révocation du droit à l’avortement

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      IVG dans la Constitution: Marine Le Pen n'exclut pas de voter pour

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 26 June, 2022 - 14:30 · 3 minutes

    Marine Le Pen entourée des parlementaires nouvellement élus du Rassemblement national, visitent l'Assemblée nationale mercredi 22 juin 2022 à Paris. Marine Le Pen entourée des parlementaires nouvellement élus du Rassemblement national, visitent l'Assemblée nationale mercredi 22 juin 2022 à Paris.

    POLITIQUE - Un “pourquoi pas” et puis s’en va. L’avis de Marine Le Pen sur la proposition de loi constitutionnelle -portée initialement par la France Insoumise puis reprise par Aurore Bergé- dans une volonté de sanctuariser le droit à l’avortement en l’inscrivant dans la Constitution française était attendu.

    Et la Présidente du Rassemblement national à l’Assemblée nationale a finalement décidé de s’exprimer -timidement- sur la question en n’excluant pas de voter pour. Questionnée ce samedi 25 juin par Le Monde , Marine Le Pen répond en effet “pourquoi pas” à l’idée de voter un texte inscrivant de manière pérenne dans la Constitution le droit des femmes à l’IVG en France.

    “Mais cette agitation ne me paraît pas justifiée. Nous ne sommes pas les États-Unis et aucun parti n’envisage de changer notre législation”, ajoute la députée d’extrême droite du Pas-de-Calais, contrainte de prendre la parole sur le sujet après la décision de la Cour suprême américaine .

    Une réponse à peine dissimulée aux déclarations de la présidente du groupe de la majorité présidentielle à l’Assemblée, Aurore Bergé . Cette dernière avait estimé samedi que les députés du parti de Marine Le Pen étaient “des opposants farouches à l’accès des femmes à l’IVG”. La députée Renaissance avait ajouté que ce droit pourrait être “remis en cause”, d’où sa proposition d’inscrire ce droit dans la Constitution.

    “Le RN n’a jamais attenté au droit des femmes”

    Ces paroles de Marine Le Pen coïncident avec celle du président par intérim de son parti Jordan Bardella . “Aucun mouvement politique sérieux ne remet en cause en France la loi Veil, acquis à protéger” avait-il clamé ce samedi estimant au passage que le gouvernement “instrumentalise ce qui relève de la politique intérieure américaine pour faire diversion: où sont ses plans d’urgence pour le pouvoir d’achat et contre l’immigration?”.

    “Ce n’est pas en racontant n’importe quoi sur le RN qu’Aurore Bergé fera oublier les votes de LREM”, avait déjà écrit samedi Marine Le Pen sur Twitter, en référence aux votes du groupe de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale en 2018 . Suite à une proposition des députés LFI et UDI-Agir, les députés de LREM s’étaient très majoritairement positionnés contre l’inscription du droit à la contraception et de l’avortement dans la Constitution.

    “Le RN n’a jamais attenté au droit des femmes à recourir à l’IVG”, surenchérit Marine Le Pen, en partageant au passage l’infographie des votes par groupe à l’Assemblée nationale. Sans préciser cependant qu’ aucun des huit députés RN de l’époque ne s’était présenté dans l’hémicycle pour prendre part à ce vote.

    À voir également sur Le HuffPost: Le droit à l’avortement dans la Constitution? LREM rattrapé

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      États-Unis: Des pro-avortement attaqués ou agressés dans plusieurs villes

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 26 June, 2022 - 11:01 · 4 minutes

    Des incidents ont éclaté entre manifestants et policiers lors la manifestation du samedi 25 juin à Los Angeles. Des incidents ont éclaté entre manifestants et policiers lors la manifestation du samedi 25 juin à Los Angeles.

    AVORTEMENT AUX USA - Tandis que la mobilisation ne faiblit pas contre la décision de la Cour suprême américaine d’annuler, ce vendredi 24 juin, l’arrêt “Roe v. Wade”, qui depuis 1973 garantissait le droit des Américaines à avorter , plusieurs manifestants pour le droit à l’IVG ont été agressés dans plusieurs villes américaines.

    Malgré les appels de plusieurs élus républicains à ne pas s’en prendre aux militants pro-choix, les violences se sont multipliées, rapporte l’édition américaine du HuffPost . Vendredi, dans la ville de Cedar Rapids, dans l’État de l’Iowa, le chauffeur d’un camion a délibérément foncé sur un groupe de manifestantes. L’une des femmes, blessées à la cheville, a été hospitalisée. “Il a essayé de les tuer”, a témoigné la journaliste Lyz Lenz, présente sur les lieux au moment des faits.

    “Ces femmes l’ont vu arriver et une poignée de gens ont levé les mains pour l’arrêter, a-t-elle décrit. Et il a juste continué à avancer.” Selon plusieurs témoins de la scène, l’homme était dans une file de voitures à un feu rouge lorsqu’il a décidé de foncer vers les manifestantes. “Sa vitre était baissée [...] et j’ai essayé d’attraper le volant”, a expliqué au HuffPost Alexis Russell, l’une de manifestantes. Le conducteur n’a, pour le moment, pas été arrêté.

    À Phoenix, les manifestants pour le droit à l’avortement ont été visés par des tirs de gaz lacrymogène de la police, alors qu’ils étaient rassemblés vendredi devant le Capitole de l’État de l’Arizona. Ils ont ensuite été suivis dans le centre-ville par les forces de l’ordre avant d’être gazés de nouveau.

    Une candidate noire frappée au visage par son opposant républicain

    Une vidéo montre la journaliste Tina Berg violemment poussée au sol par un policier, à Los Angeles, qui lui a dit être en train d’essayer de la protéger. Selon le Los Angeles Times , il ne s’agit pas d’un incident isolé visant la presse. Des journalistes ont rapporté avoir à de nombreuses reprises été empêchés de couvrir les manifestations et les affrontements entre forces de l’ordre et les manifestants dans cette ville.

    La manifestation de vendredi à Providence (Rhode Island) a été le théâtre d’une agression perpétrée par Jeann Lugo, candidat républicain aux élections sénatoriales. Dans une vidéo, on le voit asséner un coup de poing au visage de son opposante démocrate Jennifer Rourke. “La nuit dernière, après avoir pris la parole lors d’une manifestation en soutien à “Roe v. Wade”, mon adversaire républicain -un officier de police- m’a violemment attaquée”, a-t-elle tweeté, partageant les images de l’agression. “Voilà ce que c’est d’être une femme noire candidate, a-t-elle ajouté. Je ne renoncerai pas.”

    Samedi, Jeann Lugo a été mis en congé administratif, sans suspension de salaire. Son opposante a déclaré qu’elle porterait plainte. À Washington, la capitale américaine, des manifestants pro-avortement ont indiqué avoir été harcelés par des militants anti-IVG. Une femme a confié au HuffPost avoir été suivie par un manifestant anti-avortement.

    Plusieurs hommes opposés à l’avortement se sont rassemblés samedi matin devant la seule clinique de l’État conservateur et pauvre du Mississippi pratiquant l’IVG pour intimider les femmes qui s’y rendent.

    Selon un rapport de la National Abortion Federation (Fédération nationale de l’avortement), qui date de 2020, le mouvement anti-avortement est responsable d’au moins onze meurtres, 26 tentatives de meurtres, 42 attentats à la bombe et 194 incendies criminels, visant notamment des professionnels de santé pratiquant l’IVG.

    À voir également sur Le HuffPost: Les États-Unis (un peu plus) divisés après la révocation du droit à l’avortement

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      Avortement aux États-Unis: Lizzo va verser 500.000 dollars au planning familial américain

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 25 June, 2022 - 18:44 · 2 minutes

    Lizzo, en mai 2022 sur le tapis rouge du Met Gala à New-York. Lizzo, en mai 2022 sur le tapis rouge du Met Gala à New-York.

    AVORTEMENT AUX USA - Un coup de pouce solidaire de l’artiste. Au lendemain de la décision de la Cour Suprême de révoquer le droit à l’avortement aux Etats-Unis, la chanteuse Lizzo s’engage pleinement dans la lutte pour les droits des femmes.

    La chanteuse a promis de verser “500.000 dollars de [s]a prochaine tournée à Planned Parenthood et Abortion Rights”, deux organismes qui permettent l’accès à l’avortement pour les femmes aux Etats-Unis , au même titre que le planning familial en France.

    “Des organisations comme celles-ci auront besoin de financement pour continuer à offrir des services aux personnes les plus touchées par cette interdiction”, indique également Lizzo sur son compte Instagram. “La chose la plus importante est l’action et les voix fortes”.

    “Les femmes noires et les femmes de couleur ont historiquement eu un accès disproportionné aux ressources de planification familiale -c’est une grande perte mais pas une nouvelle”, écrit également la chanteuse, très engagée par ailleurs sur les questions de la grossophobie et des droits LGBT .

    Une somme totale d’un million de dollars

    Mais ce n’est pas tout. La rappeuse derrière le titre “Juice” annonce que l’entreprise qui s’occupe de promotion de sa tournée, Live Nation, compte ajouter la même somme au terme de la tournée. Permettant au don total d’atteindre la somme d’un million de dollars pour Planned Parenthood et Abortion Rights.

    Planned Parenthood, principale organisation de planning familial américaine avait promis vendredi de continuer à “se battre” suite la décision de révoquer l’arrêt Roe v. Wade qui garantissait depuis près de 50 ans le droit à l’avortement.

    “Vous ressentez sans doute beaucoup d’émotions - de la douleur, de la colère, de la confusion. C’est normal, nous sommes avec vous et nous n’arrêterons jamais de nous battre pour vous”, a écrit Planned Parenthood.

    À voir également sur Le HuffPost: Lizzo en larmes devant la vague de propos grossophobes contre elle et son dernier clip

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      Qui sont les juges de la Cour suprême qui ont voté la révocation du droit à l'avortement

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 25 June, 2022 - 15:05 · 5 minutes

    Les neuf juges de la Cour suprême, le 23 avril 2021. Les neuf juges de la Cour suprême, le 23 avril 2021.

    AVORTEMENT - Divisée sur l’avortement à l’image de la société américaine, la Cour suprême a décidé, ce vendredi 24 juin, de révoquer son arrêt “Roe v. Wade”, qui garantissait depuis 1973 le droit constitutionnel des Américaines à avorter . Désormais, chaque État est libre de faire son choix et une dizaine d’entre eux ont déjà interdit l’IVG .

    Sur les neuf juges qui composent la plus haute juridiction américaine, cinq, dont trois juges nommés par Donald Trump durant son mandat, ont voté en faveur de la révocation de l’accès à l’avortement. La Constitution américaine prévoit que les neuf sages sont nommés à vie par le président et confirmés par la chambre haute du Congrès. Ils peuvent cependant quitter leur fonction.

    Les cinq juges qui ont voté pour la révocation:

    Samuel A. Alito, Jr., 72 ans

    Samuel Alito Samuel Alito

    Nommé par George W. Bush, le conservateur Samuel Alito a été officiellement élu à la Cour suprême en janvier 2006 en remplacement de la juge Sandra Day O’Connor, partie à la retraite.

    Début mai, l’avant-projet d’une décision majoritaire remettant en cause l’arrêt “Roe versus Wade” qu’il avait rédigé avait fuité dans la presse , provoquant l’émoi aux États-Unis.

    Amy Coney Barrett, 50 ans

    Amy Coney Barrett Amy Coney Barrett

    Nommée par Donald Trump, la fervente catholique Amy Coney Barrett siège à la Cour suprême depuis octobre 2020 en remplacement de la progressiste et militante engagée dans la lutte pour l’émancipation des femmes, Ruth Bader Ginsburg .

    Amy Coney Barrett est l’une des figures de la droite religieuse américaine. Son arrivée à la Cour suprême a signé l’une des plus grandes victoires de Donald Trump et des conservateurs. Sa nomination fait ancrer durablement à droite la haute juridiction et désespérer le camp démocrate.

    Neil M. Gorsuch, 54 ans

    Neil Gorsuch Neil Gorsuch

    Neil Gorsuch est l’un des trois juges, avec Amy Coney Barrett et Brett Kavanaugh, a avoir été nommé par Donald Trump à la Cour suprême. Il y siège depuis 2017.

    Brett M. Kavanaugh, 57 ans

    Brett Kavanaugh Brett Kavanaugh

    Choisi par Donald Trump pour remplacer Anthony Kennedy, parti à la retraite, Brett Kavanaugh y a été confirmé en 2018 malgré une accusation d’agression sexuelle le visant et pour laquelle il avait été auditionné par le Sénat américain.

    Dans son argumentaire en faveur de la révocation de “Roe vs Wade”, Brett Kavanaugh affirme que la remise en cause du droit à l’avortement “ne menace pas” les autres droits. Mais la majorité de juges conservateurs à la Cour suprême fait redouter aux démocrates, à des juristes et à de nombreuses associations que d’autres droits, dont celui au mariage pour les personnes de même sexe, puissent être prochainement sur la sellette.

    Clarence Thomas, 74 ans

    Clarence Thomas Clarence Thomas

    Nommé juge à la Cour suprême par le président Georges H.W. Bush en 1991, Clarence Thomas a estimé, dans un argumentaire personnel, vendredi que “dans de futurs dossiers” concernant, eux aussi, le respect de la vie privée, “nous devrions revoir toutes les jurisprudences”.

    Il cite trois arrêts en particulier: “Griswold v. Connecticut” de 1965, qui consacre le droit à la contraception, “Lawrence v. Texas” de 2003, qui rend inconstitutionnelles les lois pénalisant les relations sexuelles entre personnes de même sexe. Et, aussi, “Obergefell v. Hodges”, l’arrêt de 2015 protégeant le mariage pour tous au niveau des États-Unis, et qui reste une cible prioritaire de la droite religieuse.

    Les juges qui n’ont pas voté pour la révocation du droit à l’IVG au niveau national:

    Stephen Breyer, 83 ans

    Stephen Breyer Stephen Breyer

    Le juge progressiste a été nommé à la Cour suprême en 1994 par Bill Clinton. En janvier 2022, il fait part de sa décision de quitter la haute juridiction. Joe Biden nomme donc Ketanji Brown Jackson , 51 ans, première femme noire nommée à la Cour suprême. Mais sa prochaine arrivée à la Cour ne renversera pas le déséquilibre entre les conservateurs et les progressistes.

    Elena Kagan, 62 ans

    Elena Kagan Elena Kagan

    Juge de la Cour suprême depuis 2010, Elena Kagan a été nommée par Barack Obama.

    Sonia Sotomayor, 68 ans

    Sonia Sotomayor Sonia Sotomayor

    La juge progressiste Sonia Sotomayor a été nommée à la Cour suprême par Barack Obama en 2009. Elle est la première personnalité hispanique à accéder à cette fonction.

    Le cas particulier du juge en chef:

    John G. Roberts Jr, 67 ans

    John G. Roberts Jr. John G. Roberts Jr.

    Actuel juge en chef de la Cour suprême (depuis 2018), il a été nommé en 2005 par George W. Bush. Décrit comme un ”équilibriste” par Le Monde en 2020, en raison de ses efforts pour contenir les assauts de Donald Trump, John Roberts Jr avait voté avec les juges libéraux pour annuler la fin du programme fédéral qui protège les “Dreamers”, des migrants sans papiers arrivés aux États-Unis durant leur enfance.

    Il est aujourd’hui dit “isolé” et dépassé par les cinq juges conservateurs de la Cour suprême par le New York Times . Pour le journal américain, le 24 juin 2022 -jour de la révocation du droit à l’IVG- marque le jour où “il a perdu sa propre Cour”.

    Vendredi, John Roberts a expliqué être d’accord en partie les juges conservateurs, mais a pris une décision séparée. Il a voté pour que la loi du Mississipi, qui interdit l’avortement après quinze semaines de grossesse, sout adoptée mais il a indiqué que la Cour suprême  n’aurait pas dû se prononcer sur le fait que l’avortement était un droit fédéral ou non.

    À voir également sur Le HuffPost: Les États-Unis (un peu plus) divisés après la révocation du droit à l’avortement

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      États-Unis: le droit à l'avortement, enjeu des élections de mi-mandat en novembre

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 25 June, 2022 - 13:53 · 4 minutes

    Le Capitole sert de siège au Congrès américain, la branche législative du pouvoir américain que veut utiliser le camp démocrate pour revenir sur la décision de la Cour suprême américaine. Le Capitole sert de siège au Congrès américain, la branche législative du pouvoir américain que veut utiliser le camp démocrate pour revenir sur la décision de la Cour suprême américaine.

    AVORTEMENT AUX USA - Le coup de tonnerre déclenché par la décision de la Cour suprême américaine sur le droit à l’avortement , le vendredi 24 juin, oblige les défenseurs des droits des femmes à trouver des parades. Quelques heures après l’annonce de l’annulation du droit constitutionnel à l’avortement aux États-Unis, plusieurs voix s’élèvent pour faire du droit à l’avortement un cheval de bataille des prochaines échéances électorales américaines et ainsi faire basculer la balance côté progressistes.

    À commencer par Joe Biden . Après avoir dénoncé une “erreur tragique”, résultant d’une “idéologie extrémiste”, le président américain a surtout invité les électeurs américains à défendre “dans les urnes” le droit à l’avortement et toutes les autres “libertés personnelles”, à l’approche des élections de mi-mandat qui s’annoncent plus que difficiles pour son camp démocrate dans le contexte d’une forte inflation et de mauvais chiffres économiques outre-Atlantique.

    Le Congrès américain, la fausse bonne idée?

    Vendredi, la porte-parole du gouvernement américaine Karine Jean-Pierre s’est montrée claire. Pour revenir sur la décision de la Cour suprême , il faudra s’en remettre au Congrès américain (composé du Sénat et de la Chambre des représentants) en l’absence de majorité parmi les 9 juges de la Cour suprême.

    “Cette décision, que nous anticipons tous, va changer la vie de tant de gens, supprimer les droits des femmes [... ] Si effectivement la Cour suprême, dans la décision Dobbs, renverse Roe, nous demanderons au Congrès pour restaurer Roe”, expliquait-elle, alors que certains commencent déjà à surnommer ces élections de mi-mandat en “abortion mid-terms” (soit “avortement de mi-mandat”), tant l’enjeu semble devenir crucial outre-Atlantique.

    Pour cela, le Congrès américain devra adopter une loi pour rendre à nouveau légal l’avortement dans tous les États américains, au niveau fédéral. Le camp démocrate, qui dispose d’une courte majorité de siège à la Chambre des représentants s’est déjà penché sur la question en 2021 . Mais malgré un vote favorable (218 pour et 211 contre), le passage au Sénat de ce projet loi s’était confronté à un mur: pour valider la loi, il fallait 60 voix sur les 100 du Sénat, mais plusieurs élus démocrates ont rejoint le vote des républicains, tous opposés à une extension de l’arrêt Roe v. Wade.

    “Les droits des femmes sont sur le bulletin de vote”

    Mis à mal par un président démocrate impopulaire, le camp de Joe Biden a donc clairement fait savoir que le droit à l’avortement serait plus que crucial en novembre prochain. Cette thématique sera au cœur des revendications et pourrait ainsi permettre au camp démocrate et progressiste d’insuffler une nouvelle dynamique électorale et ainsi remporter le nombre de sièges suffisant pour faire basculer le vote.

    Présidente démocrate de la Chambre des représentants aux États-Unis, Nancy Pelosi n’a pas perdu de temps pour afficher clairement cette revendication dans la bataille électorale qui approche. “Cette décision cruelle est scandaleuse et déchirante. Mais ne vous y trompez pas: les droits des femmes et de tous les Américains sont sur le bulletin de vote en novembre”, a-t-elle lancé .

    Des paroles qui s’accordent avec celle de Joe Biden, qui rappelait ce même jour qu”’il faudra que les électeurs élisent plus de sénateurs pour revenir. Cet automne ce sera le droit à la vie privée et au droit des femmes”.

    Nancy Pelosi a également expliqué de manière simple l’enjeu de ces futures élections à l’automne prochain. “Il faut que la majorité (démocrate) reste à la Chambre et il faut deux sénateurs de plus au Sénat”. Si ce scénario se réalise, alors, il serait envisageable que le Congrès puisse revenir sur la décision de la Cour suprême.

    Avec une majorité démocrate forte, il serait également possible pour le Congrès de modifier les règles du Sénat pour permettre un vote à la majorité simple pour approuver la législation sur l’avortement, passant ainsi de 50+1 voix au lieu des 60 requises jusqu’alors.

    À voir également sur Le HuffPost: Les États-Unis (un peu plus) divisés après la révocation du droit à l’avortement

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      Sur le droit à l'avortement, les États-Unis à contre-courant de nombreux pays

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 25 June, 2022 - 10:30 · 5 minutes

    Sur le droit à l'avortement, les États-Unis à contre-courant de nombreux pays (photo prise le 24 juin 2022) Sur le droit à l'avortement, les États-Unis à contre-courant de nombreux pays (photo prise le 24 juin 2022)

    DROIT À L’IVG - À rebours de la grande majorité des pays, en particuliers des pays développés, la Cour suprême des États-Unis a annulé, ce vendredi 25 juin, le droit constitutionnel à l’avortement , qui était garanti sur tout le territoire fédéral depuis des décennies. Le président américain Joe Biden , qui a critiqué l’arrêt de la haute juridiction, a lui-même admis que le pays faisait désormais figure d’“exception” dans une allocution à la Maison Blanche.

    La première puissance mondiale suscite depuis longtemps l’incompréhension de ses alliés dès lors que l’on parle de peine de mort et d’armes à feu - jeudi, la Cour suprême américaine a d’ailleurs confirmé le droit de tout Américain à sortir armé de chez lui . Depuis vendredi, et une volte-face spectaculaire de la même haute cour, les États-Unis sont désormais aussi en rupture sur l’avortement.

    Des Américaines ont désormais moins de droits reproductifs que les Iraniennes

    La décision de la Cour suprême ne rend pas les interruptions volontaires de grossesse illégales, mais rend chaque État libre de les autoriser ou non. Une poignée d’entre eux ont d’ailleurs immédiatement interdit l’avortement sur leur sol. Treize États américains, surtout dans le Sud et le centre plus religieux et conservateur, s’étaient dotés ces dernières années de lois dites de “déclenchement” ou “gâchette” rédigées pour entrer en vigueur automatiquement en cas de changement de jurisprudence à la Cour suprême.

    Dans un graphique, le Financial Times montre que maintenant dans dix États américains, les femmes disposent de moins de droits reproductifs que les Iraniennes, les Angolaises ou encore les Tchadiennes. Dans les faits toutefois, l’accès concret à l’IVG était déjà très contrasté aux États-Unis, relativement aisé dans les États progressistes comme la Californie, mais très compliqué dans le Sud conservateur.

    “La décision d’aujourd’hui éloigne les États-Unis de cette tendance progressiste”, a regretté la Haute-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet. Selon elle, la décision porte “un coup terrible [...] aux droits humains des femmes et à l’égalité des genres.”

    Le Bénin, l’un des rares pays africains à autoriser l’IVG

    Ces 25 dernières années, plus de 50 pays ont modifié leur législation pour faciliter l’accès à l’avortement, en reconnaissant parfois son rôle essentiel pour la protection de la vie, de la santé et des droits fondamentaux des femmes, selon Amnesty International.

    Le Bénin est devenu, en octobre 2021, l’une des très rares nations en Afrique à autoriser l’IVG. Sur le continent sud-américain, le droit à l’avortement poursuit son avancée. La Colombie a légalisé l’IVG en février 2022, quel qu’en soit le motif, avant 24 semaines de grossesse. Dans la foulée, le Chili a décidé le 16 mars d’intégrer la dépénalisation de l’avortement dans le projet de nouvelle constitution.

    En 2020, l’Argentine avait légalisé l’avortement après une immense mobilisation des femmes. Au Mexique, en septembre 2021, un arrêt historique de la Cour suprême a déclaré inconstitutionnelle l’interdiction de l’avortement.

    Des exceptions en Europe

    En Europe, l’interdiction totale est une exception: à Malte où en cas d’infraction la peine encourue va de 18 mois à trois ans de prison, ainsi que dans les deux micro-États d’Andorre et du Vatican qui ne sont pas membres de l’Union européenne. En Pologne, le Tribunal constitutionnel, soutenu par le gouvernement populiste de droite, a proscrit en octobre 2020 l’interruption volontaire de grossesse en cas de malformation grave du fœtus. Celui-ci est seulement autorisé en cas de viol ou d’inceste, ou lorsque la vie de la mère est en danger.

    Les législations sur l'avortement en vigueur dans l'Union européenne. Les législations sur l'avortement en vigueur dans l'Union européenne.

    En Irlande, l’avortement n’est légal que depuis 2018, à la suite d’un référendum historique. Il a également été libéralisé en 2019 en Irlande du Nord, seule partie du Royaume-Uni où il était encore interdit, mais reste toujours difficile d’accès.

    La Nouvelle-Zélande n’a dépénalisé l’avortement qu’en 2020. En Australie, la Nouvelle-Galles du Sud est devenue en septembre 2019 l’ultime État australien à dépénaliser l’IVG, en abolissant une loi vieille de 119 ans. En Thaïlande, l’avortement a été décriminalisé en février 2021. Toujours en Asie, la plus haute juridiction en Corée du Sud a ordonné en 2019 la levée de l’interdiction de l’avortement.

    L’IVG reste interdite dans près d’une vingtaine de pays, notamment en Afrique et en Amérique latine. Le Salvador a notamment adopté en 1998 une législation draconienne qui interdit l’interruption de grossesse en toutes circonstances, même en cas de danger pour la santé de la mère ou de l’enfant, et prévoit des peines pouvant aller jusqu’à huit ans de prison. Cependant, les poursuites sont généralement engagées pour “homicides aggravés”, passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à cinquante ans de prison.

    Interdiction totale de l’IVG au Honduras

    Dans d’autres pays, l’avortement est soumis à des conditions extrêmement restrictives. Ainsi, l’IVG est accessible uniquement en cas de danger pour la vie de la mère en Côte d’Ivoire, Libye, Ouganda, Soudan du Sud, Irak, Liban, Syrie, Afghanistan, Yémen, Bangladesh, Birmanie, Sri Lanka, Guatemala, Paraguay ou encore Venezuela. Au Brésil, l’accès à l’IVG est également très limité, en cas de viol, risque pour la mère ou grave malformation du fœtus.

    Le Honduras, qui interdit l’avortement y compris en cas de viol ou d’inceste, de malformation grave du fœtus ou quand la vie ou la santé de la mère sont menacées, a approuvé en janvier 2021 une réforme constitutionnelle qui durcit encore la législation. L’article 67 de la Constitution révisé stipule désormais que toute interruption de grossesse “par la mère ou par un tiers” est “interdite et illégale”, mais surtout que cette clause “ne pourra être réformée que par une majorité des trois quarts des membres du parlement”.

    À voir également sur Le HuffPost: Aux Etats-Unis, des milliers de manifestants défilent pour le droit à l’avortement

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      Meta ne permet toujours pas à ses employés de « parler librement » de l’avortement

      news.movim.eu / Numerama · Saturday, 25 June, 2022 - 09:07

    Alors que la Cour suprême des États-Unis a pris la décision de ne plus protéger le droit à l'avortement, les employés de Meta, la maison-mère de Facebook, ne peuvent pas ouvertement en discuter en interne. [Lire la suite]

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