• chevron_right

      Que se passe-t-il avec Midjourney qui interdit de générer des images de Xi Jinping ?

      news.movim.eu / Numerama · Monday, 3 April, 2023 - 16:16

    Xi Jinping Une

    Midjourney est accusé de céder à la censure chinoise en interdisant de générer des images sur le président Xi Jinping. Les autres leaders du monde ne bénéficient pas de cette protection. [Lire la suite]

    Abonnez-vous aux newsletters Numerama pour recevoir l’essentiel de l’actualité https://www.numerama.com/newsletter/

    • Co chevron_right

      La génération (auto) censurée

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 14 March, 2023 - 03:30 · 7 minutes

    Par Thomas Buckley.

    Ce sont ces sentiments – parmi d’autres – qui décrivent la réaction générale aux révélations des Twitter Files et à d’autres épisodes flagrants de censure sur les réseaux sociaux par les Big Tech.

    L’accord implicite avec des entreprises comme Twitter, Facebook, Google, etc. est très simple : nous regarderons vos publicités si vous nous offrez un service gratuit. L’accord n’incluait pas la censure.

    Mais à quoi la société doit-elle s’attendre lorsque les censeurs semblent n’y voir absolument rien de mal et qu’il ne leur est même pas venu à l’esprit que ce qu’ils faisaient – souvent à la demande expresse d’agences gouvernementales – posait le moindre problème ?

    Pour une génération qui a grandi avec les codes, les convenances imposées, la déférence automatique pour les sentiments d’autrui, et qui a été emmaillotée dans du papier bulle contre les aléas de la vie, la limite de la liberté d’expression n’est certainement pas un saut éthique, mais c’est la bonne chose à faire.

    Si l’on ajoute à cela une auto-infantilisation permanente et délibérée qui les pousse à s’en remettre à toute personne qu’ils perçoivent comme adulte (ou à s’énerver de manière incohérente parce qu’elle n’a pas censuré le discours), comme l’ancien gros bonnet du FBI James Baker sur Twitter, le décor est non seulement planté, mais la fin terrifiante de la pièce s’écrit d’elle-même.

    Cette génération ne sont pas nécessairement les générations Y,  X, ou les millénials – il s’agit de personnes âgées d’environ 16 à 36 ans, des chiffres qui, malheureusement, deviendront probablement de plus en plus importants au fur et à mesure que le temps passe.

    Il s’agit d’une sous-cohorte (j’ai pensé qu’il valait mieux apprendre leur langue) de personnes qui ont beaucoup en commun : tout d’abord, elles sont issues de familles plus petites, ce qui est désormais la règle et n’ont donc pas la peau épaisse et les compétences acquises lorsque l’on a des frères et sœurs.

    Elles ont généralement grandi dans une relative aisance et ne sont pas à l’aise avec la confrontation. Elles ont fréquenté les bonnes écoles mais ne comprennent pas que d’autres puissent penser différemment. Elles sont surdiplômées mais en réalité largement sous-éduquées. Elles éprouvent un sentiment de culpabilité lorsque l’épicerie effectue des livraisons, mais sont convaincues qu’un trajet de 25 minutes jusqu’à l’épicerie est une perte de temps précieux.

    Bien que les exemples soient très nombreux, deux événements émergent comme des moments exemplaires pour la génération censurée. Tout d’abord, cet incident plutôt bien connu de l’ université de Yale , dans lequel un étudiant exige d’être traité comme un enfant, et cette histoire glaçante d’un professeur luttant contre les « meilleurs et les plus brillants » qui demandent à être sermonnés plutôt que de participer à un séminaire.

    Le professeur Vincent Lloyd, directeur des études noires à l’université de Villanova, écrit :

    « Comme d’autres personnes de gauche, j’avais rejeté les critiques du discours actuel sur la race aux États-Unis. Mais mes pensées se tournent maintenant vers les années 1970 où les organisations de gauche ont implosé, la nécessité de s’aligner sur le militantisme de ses camarades conduisant à une culture toxique remplie de dogmatisme et de désillusion. Comment cela a-t-il pu arriver à un groupe de lycéens brillants ? »

    Ce souvenir du passé, pour ainsi dire, ne doit pas être considéré comme une angoisse générationnelle de type « Touche pas à mes fesses ». Lorsqu’on critique le déhanchement d’Elvis Presley, il ne s’agit pas d’effacer de sa mémoire tous ces sous-vêtements apparaissant lors d’ un boogie woogie des années 1940.

    Ces deux exemples montrent clairement qu’un changement radical s’est produit au cours des dix ou quinze dernières années. Il est tout simplement inimaginable que les étudiants d’alors aient exigé davantage de limites, de restrictions, de sermonts, qu’on leur dise ce qu’ils doivent penser et surtout comment ils doivent penser.

    Cela ne s’est jamais produit auparavant

    Cette « agonie doctrinale sur les symboles », pour citer le livre d’Alan Furst Le correspondant étranger , a toujours existé mais elle ne s’épanouissait que dans des environnements monomaniaques isolés, comme les cloîtres d’un monastère médiéval ou une arrière-salle miteuse remplie de bolcheviks qui se chamaillent. Aujourd’hui, ces querelles vides de sens captent une grande partie de l’attention du monde et impliquent une course au bout du dogme, à un purgatoire de pureté qui, grâce à la vitesse des médias sociaux, nous a tous engloutis.

    Le passé a connu son lot équivalent d’événements et de tendances, mais la vitesse à laquelle les « faits », les pensées et les concepts circulent sur l’internet détruit essentiellement les garde-fous habituels contre les mauvaises idées, à savoir la nuance, l’histoire, la recherche, la raison, le temps de réflexion, les sources fiables et le contexte adéquat. Cela a permis aux gens d’ignorer ou de rejeter tout ce qu’ils pensaient être en contradiction avec leurs propres idées et les idées à la mode à ce moment-là. C’est cet état permanent de flux, intentionnellement détaché du passé néfaste et de ses attentes, qui permet à l’impensable non seulement d’être pensé mais aussi d’être mis en œuvre.

    Et parce que c’est le seul monde – un monde de destruction nonchalante – que la génération censurée ait jamais connu, il est tout à fait naturel qu’elle soit si terrifiée à l’idée de dire ce qu’il ne faut pas, de faire ce qu’il ne faut pas, de s’écarter trop du diktat du jour, qu’elle ne peut pas saisir l’énormité de ses actes.

    Yeonmi Park , cette jeune femme réfugiée de Corée du Nord, s’est étonnée lors de son passage à l’université de Columbia : « J’ai réalisé que c’était de la folie. Je pensais que l’Amérique était différente mais j’ai constaté tellement de similitudes avec ce que j’ai vécu en Corée du Nord que j’ai commencé à m’inquiéter ». C’est un avertissement qui devrait être pris en compte mais qui ne l’a pas été. C’est l’ultime outsider qui remarque ce que les autres ne peuvent ou ne veulent pas faire, et c’est dérangeant au plus haut point. Ou du moins, cela le serait si ce n’était pas si peu surprenant.

    Cet abandon par les prétendus progressistes du principe le plus important – tous peuvent parler, tous peuvent être entendus, et vous pouvez décider d’écouter ou non – commence à lasser même les plus anciens de la gauche modérée. Joyce Carol Oates a déclenché une tempête sur Twitter – bien sûr, soupir – lorsqu’elle a critiqué l’annonce récente de la réédition posthume de l’œuvre de Roald Dahl par des lecteurs émotifs engagés par la maison d’édition.

    Pour sa part, Richard Dawkins – qui n’est pas un conservateur patenté – a récemment déclaré, lorsqu’on l’a interrogé sur la proposition d’éliminer l’utilisation de mots tels que « homme » ou « femme » dans les articles scientifiques : « Je ne vais pas me laisser imposer par une version adolescente de Mme Grundy quels mots de ma langue maternelle je peux ou ne peux pas utiliser ».

    Mais il faudra plus que de la honte pour que la génération censurée comprenne son propre vide agressif. Ce n’est que lorsque le système qui l’a créée, qui l’a validée et qui l’emploie aujourd’hui changera lui-même qu’elle pourra se considérer différemment, au même titre qu’un individu discret capable de liberté de pensée et capable de permettre aux autres de jouir de ce même droit fondamental.

    Et ces systèmes – éducatif, gouvernemental, financier, social, culturel – n’ont aucune raison de changer.

    Pour l’instant.

    Sur le web

    • chevron_right

      Et merde : YouTube change à nouveau ses règles sur la vulgarité

      news.movim.eu / Numerama · Wednesday, 8 March, 2023 - 12:30

    La plateforme YouTube a annoncé de nouvelles règles concernant l'utilisation d'insultes et de propos vulgaires dans les vidéos de créateurs. Elles sont censées être plus permissives, mais certaines décisions interrogent. [Lire la suite]

    Abonnez-vous aux newsletters Numerama pour recevoir l’essentiel de l’actualité https://www.numerama.com/newsletter/

    • Co chevron_right

      Les narratifs se cachent pour mourir

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 3 March, 2023 - 12:00 · 5 minutes

    À peine palpable il y a plus d’un an, le malaise de la presse prend maintenant une tournure aussi consternante que visible : si le double-salto arrière carpé rhétorique et le rétropédalage en mode furtif étaient des disciplines sportives, les journalistes des médias de grand chemin pourraient tenter la médaille olympique à mesure que leurs narratifs volent en éclats (de rire).

    Rappelez-vous, c’était dans un billet de décembre 2021 qui listait les problèmes déjà nombreux et déjà évidents de la presse à tenir un discours cohérent alors que s’accumulaient les preuves de ses mensonges répétés sur différents sujets, depuis le portable de Hunter Biden jusqu’à l’existence de variants viraux en passant par l’impact réel (et très modeste) de la pandémie sur les systèmes hospitaliers.

    Depuis, les choses ne se sont vraiment pas améliorées pour les scribouillards, les hommes-troncs et toute la grouillante masse des petits fact-checkers qui continuent de gesticuler pour faire croire à leur pertinence et à la solidité de leurs assertions à mesure que les faits, têtus, leur donnent pourtant tort.

    Il ne sera pas nécessaire de revenir sur les affaires révélées par le portable Biden, deux précédents billets ont amplement étayé les éléments pourtant avérés que les journalistes ont consciencieusement oubliés, passés sous silence ou purement, simplement et éhontément présentés comme faux.

    Depuis, on a amplement eu confirmation que les injections magiques de Pfizer et de ses concurrents ne protégeaient ni de l’infection, ni de la contamination. Les petits complotistes qui expliquaient cela dès les premiers mois de 2021 attendront encore longtemps les plates excuses des troupes de pisse-copies et autres zexperts télégéniques qui ont soutenu mordicus l’inverse, c’est-à-dire une ânerie.

    À présent et à mesure que se sont empilées les révélations des #TwitterFiles , il apparaît difficilement camouflable qu’il y a bien eu une collusion complète et totalement obscène entre les industries pharmaceutiques, les médias dans leur ensemble et un joli paquet d’agences gouvernementales. Au passage, on ne pourra éprouver qu’une bonne louche de mépris mêlé à une dose de commisération pour tous ceux qui pourraient encore croire que ceci a épargné la France, sa pathétique presse, ses experts en carton et ses administrations pourries.

    On rira donc franchement à chaque tentative désespérée des journaux de révérence (oui, Le Monde , Libération , Le Figaro et tant d’autres, on vous a vus) lorsqu’ils tentent de nous vendre, toujours avec les mêmes ficelles à gigot, leurs consternants services de « décodage » ou « d’analyse » permettant de repérer la désinformation dont ils sont maintenant les premiers pourvoyeurs. Empilant des mensonges toujours plus gros pour camoufler leurs précédents bobards, ces grands prêtres des narratifs officiels semblent pris d’une diarrhée qu’ils espèrent soigner en enfilant pruneau sur pruneau.

    C’est ainsi que lorsque Woody Harrelson décrit l’incroyable collusion des médias, des politiciens et de l’industrie pharmaceutique lors d’un monologue au Saturday Night Live, devant des millions de spectateurs, cette même presse, devenue totalement incapable de sortir de sa transe méphitique, … lui démontre en quelques titres (tous identiques) à quel point il a bien raison de se moquer d’eux.

    Reconnaissons que Harrelson a ici une partie assez facile à jouer : il lui suffit de pointer ce qui est devenu évident et ne sera contesté que par les mêmes pitres grotesques et ce alors que depuis quelques mois les bobards gonflés que la presse avait enfilés les trois années précédentes se trouvent battus en brèche par la réalité qui n’entend pas se plier aux injonctions des fact-checkers .

    Ainsi, cette même presse a-t-elle été obligée de convenir à l’inefficacité du masque dont elle nous avait pourtant vanté les mérites, les études s’accumulant toutes dans le même sens. On pouffera ensuite de lire les interrogations du New-York Times qui se demande à présent si des leçons seront tirées de cet immense gâchis ; la réponse est évidemment négative lorsqu’on voit le ramassis de charlots dont la presse est maintenant composée.

    Ainsi, c’est aussi cette même presse, ces mêmes frétillants télexperts de cirque qui nous annonçaient que les injections miracles étaient d’autant plus nécessaires que l’immunité naturelle ne protégerait pas contre le virus qui se retrouvent maintenant à se dédire piteusement : finalement, l’immunité naturelle, ça marche bien (voire mieux) que la double triple quadruple quintuple picouse magique.

    Patatras : selon les conclusions d’une méta-analyse publiée dans The Lancet (dont la réputation peut cependant être remise en question vu le parcours récent de cette publication), « une infection causée par n’importe quel variant jusqu’au BA.1 d’omicron chez les non-vaccinés a réduit les risques de maladies graves de 88 % lors d’une seconde contamination ». Caramba encore raté pour les fact-checkers.

    Quant aux gesticulations de toute la sphère des médias de grand-chemin et des anticomplotistes de combat concernant l’origine même du virus, elles prennent un tour franchement comique à mesure que les autorités admettent, du bout du communiqué de presse, que l’hypothèse d’une fuite du laboratoire P4 de Wuhan n’est plus du tout considérée comme farfelue, au contraire puisqu’elle est envisagée par le ministère de l’Énergie américain et maintenant admise comme « très probable » par le FBI .

    Même s’il ne s’agit pas encore d’une acceptation totale et assumée, nous sommes maintenant fort loin des cris d’orfraie à la sauce complotiste qu’on entendait il y a encore quelques mois.

    Et si l’on n’écarte donc plus cette hypothèse fort raisonnable en réalité, alors d’autres questions s’imposent : comment, par qui et pourquoi ce virus a-t-il été fabriqué, et surtout, pourquoi les médias de grand chemin, doublés des grosses plateformes sociales et des gouvernements (américains mais pas seulement), ont-ils menti comme des picouseurs compulsifs arracheurs de dents ?

    Petit à petit, quelques vérités commencent à percer et chacun commence à comprendre que les mensonges ont été répétés, massifs et permanents. La crédibilité des politiciens et des médias n’a jamais été aussi basse mais on peut garantir qu’elle va continuer à s’effondrer : après tout, s’ils nous ont menti sur toute la ligne depuis des années, est-il raisonnable d’imaginer qu’ils sont subitement devenus honnêtes sur tous les autres sujets ? Sérieusement ?

    Sur le web

    • Co chevron_right

      À quoi sert Vincent Bolloré ?

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 3 March, 2023 - 04:00 · 15 minutes

    « La concurrence, disait Hayek , est un processus d’amélioration qui permet aux hommes d’acquérir plus de connaissance et de savoir-faire. »

    Pour qu’il fonctionne bien, il faut le laisser jouer à fond de façon à ce que des offres très variées apparaissent. Le monopole est évidemment l’ennemi de la concurrence. Mais qu’est-ce qui est le plus dangereux ? Le monopole de fait ou le monopole légal ? Évidemment le monopole légal parce qu’il est légalement interdit de lui faire concurrence, par exemple la SNCF ou La Poste, alors que le monopole de fait peut toujours laisser la place à un outsider qui cherchera à se faire une place contre l’entreprise qui est la seule à proposer ses services sur ce créneau. Mais cela suppose de la laisser jouer son rôle, de ne pas lui mettre des bâtons dans les roues, des obstacles juridiques.

    Les apports

    Tel est le rôle aujourd’hui assumé par Vincent Bolloré dans le domaine des idées diffusées par les médias politiques. Il existait jusqu’à il y a peu une sorte de monopole de fait qui permettait aux idées dites progressistes de dominer partout dans les médias. Parfois se manifestaient des nuances, des bémols mais ils devaient toujours s’exprimer dans le cadre assigné par le « politiquement correct ». Par exemple, si des grands médias généralistes d’information décrivaient des succès d’entreprise, cela devait se cantonner dans le domaine restreint de l’économie sans faire l’ éloge du capitalisme dans son principe.

    S’ils évoquaient des manifestations religieuses catholiques à Pâques, à Noël, à la Pentecôte ou à d’autres moments, c’était possible mais à condition de ne jamais montrer la réalité d’un miracle à Lourdes ou ailleurs ni d’une guérison inexpliquée ni les bienfaits de l’Église dans l’histoire (invention de l’hôpital, écoles gratuites), encore moins les démonstrations de la création de l’univers (le « Big Bang ») ou de l’ existence de Dieu .

    Si l’on parlait immigration, il était impossible d’établir un lien entre insécurité et immigration et si jamais le lien était envisagé, discrètement au passage on s’empressait de prendre d’abondantes précautions oratoires du genre « pas d’amalgame » et il n’était pas de mise de signaler, même pour la contester, la théorie du « grand remplacement » ou de revendiquer l’ islamisation de certains quartiers en France, ce pour ne pas stigmatiser les musulmans.

    L’agriculture était souvent présentée défavorablement lorsqu’elle était « productiviste », ou consistait en des « monocultures intensives » supposées néfastes pour la nature, sans jamais préciser qu’elle permet de nourrir des milliards d’êtres humains et de faire sortir de la pauvreté des millions de personnes ; l’augmentation de la population étant toujours perçue comme un danger : on risque de ne plus pouvoir nourrir tout le monde. Toujours le point de vue malthusien 1 , négatif et pessimiste, pourtant infirmé par les faits historiques de la fin du XX e siècle puisqu’il n’y a pas eu d’hécatombes de morts par famine sauf les famines organisées par les guerres et ce alors que la population s’est multipliée 2 , devait prévaloir en ce qui concerne la démographie (qui devait exploser), la médecine (qui devait être débordée), la biologie, la science et la technologie (inhumaine). Ainsi la pensée progressiste se fondait de plus en plus sur cette puissante machine à mauvaises nouvelles , à plaintes et à revendications et n’avait plus de « progressiste » que le nom. Croyait-elle encore au progrès scientifique qu’engendre le génie créatif humain ?

    Le sacro-saint principe d’égalité ne devait jamais être critiqué même s’il aboutissait à des injustices ( collège unique , enseignement uniforme, baisse de la qualité de l’enseignement) lorsqu’il ne tenait pas compte de la singularité de chaque élève ou s’il aboutissait à des résultats inverses à ceux recherchés (baisse du niveau général aligné vers le bas). Les expériences originales de type Montessori ou écoles hors contrat ou apprentissage étaient rarement citées en exemples.

    Lorsque l’on citait de grandes inventions , innovations, découvertes venues du monde des entrepreneurs ou du monde religieux, on évitait d’insister sur leur côté investissements capitalistes 3 ou sur la foi de leurs auteurs (par exemple avec la révolution copernicienne on ne mentionnait jamais que Nicolas Copernic était un moine ni que Louis Pasteur était un fervent chrétien). Du moins, si on le faisait c’était essentiellement sur des médias spécialisés de niche. Lorsque des reportages étaient effectués sur des milliardaires tels que Bernard Arnault ou François Pinault il fallait quand même en dire du mal à un moment ou à un autre. Lorsque l’on faisait état des malheurs des gens, ce n’était bien sûr jamais de leur faute, jamais à cause de leurs mauvais choix.

    Et il y avait des thèmes qu’il était bien sûr délicat voire interdit d’aborder : les traumatismes parfois consécutifs à un avortement, les homosexuels malheureux ou les transsexuels qui regrettent leur changement de sexe, les massacres de septembre sous la Révolution française, les guerres de Vendée , la loi des suspects, la partialité de initiatives judiciaires visant à fausser une élection présidentielle, la partialité de certains juges d’extrême gauche. Bref, il existait un programme et une façon de traiter les thèmes certes avec des variations mais elles étaient limitées 4

    La situation était identique à celle des États-Unis jusqu’à ce que Fox News apparaisse. En France, ce fut CNews lorsque Vincent Bolloré a pris le contrôle des chaînes Canal. Enfin l’on pouvait entendre des opinions conservatrices et un autre point de vue que la sempiternelle soupe progressiste servie un peu partout. Enfin l’on pouvait comparer, apprécier, se faire une opinion indépendante et éclairée après avoir entendu des discours radicalement différents.

    Tel est le premier apport de Vincent Bolloré. Il n’est pas le seul. Car ses activités ont été multiples. Voici quelques-uns de ses exploits et de ses échecs.

    Les papeteries Bolloré (entreprise familiale dirigée par son père) allaient faire faillite en 1980 mais il les sauva en persuadant les employés d’accepter une baisse de leur salaire de 30 % en échange du maintien de tous les emplois. Puis il recentra l’activité de l’entreprise sur les sachets à thé, les papiers ultrafins, les films plastiques pour condensateur. L’entreprise non seulement renoua avec les bénéfices mais entra en bourse cinq ans plus tard ! Première réussite.

    En 1986 il racheta la SCAC, une société de transport et commença à développer en Afrique une entreprise de tabac. Puis, étant actionnaire de l’armateur Delmas-Vieljeux, il en prit le contrôle, succédant à Tristan Vieljeux et devient le deuxième armateur français. Il revendra l’entreprise par la suite à la CMA-CGM.

    Dans les années 1990 il réussit à obtenir d’importantes concessions d’infrastructures en Afrique : ferroviaires (Camrail – la compagnie feroviaire du Cameroun, Sitarail) et portuaires (sociétés de manutention puis terminaux maritimes de conteneurs).

    Le groupe Bolloré a réussi à s’internationaliser dans 127 pays et à avoir des activités multiples dans le transport, la logistique, l’agriculture (huile de palme en Afrique, vin en France), la communication (Havas, Vivendi, institut de sondage), le transport individuel (Autolib’, Bluebus), le stockage de l’électricité grâce aux batteries au lithium que le groupe produit. Cette innovation lui a permis d’obtenir le marché d’Autolib’ à Paris puis ceux de Lyon, de Bordeaux, d’Indianapolis aux États-Unis ou dans le futur de certaines villes asiatiques. On peut donc mettre à son actif ce troisième apport que le Magazine du Monde présente comme une astuce de « Vincent Bolloré, l’opportuniste » 5 . Effectivement un entrepreneur est souvent un inventeur opportuniste qui voit ce que les autres ne voient pas et heureusement en tire profit. Mais pour ce quotidien ce qualificatif est évidemment péjoratif et en dit déjà long sur la partialité de la presse de gauche à son endroit. On y reviendra.

    Il faut pour conclure cette partie mentionner le dernier exploit de Vincent Bolloré. Il a sauvé le groupe Canal+ de la faillite en agissant simultanément sur deux fronts.

    D’abord en trouvant une ligne originale marquée à droite susceptible de faire remonter les audiences qui avaient plongé, et donc les rentrées publicitaires, en multipliant les émissions de débats vifs et passionnés voire parfois de style « café du commerce » mais avec aussi des analyses profondes dans le domaine historique, sociologique, judiciaire, philosophique et religieux 6 .

    Ensuite en réduisant les coûts : les pertes énormes se chiffrant en millions d’euros il a allégé les effectifs, éliminé les journalistes qui n’approuvaient pas la nouvelle ligne éditoriale des chaînes et ont été priés d’aller voir ailleurs auprès de médias plus proches de leurs convictions. Ils ont fait grève, ont critiqué, ils sont remerciés. C’est ainsi qu’on a assisté à la suppression des Guignols de l’info , la déprogrammation d’émissions telles que Spécial Investigation ou Zapping , les licenciements de l’humoriste Sébastien Thoen et du journaliste Stéphane Guy .

    Il est en effet normal que des médias optant pour une certaine ligne éditoriale se sépare de ceux qui ne sont pas en accord avec cette nouvelle ligne afin de conserver une certaine cohérence et se démarquer de la tendance générale des autres médias. Pour ne prendre qu’un exemple très théorique, Le Monde ou Mediapart garderaient-ils Charlotte d’Ornellas si elle travaillait chez eux ?

    Les contestations

    Ces succès ayant inquiété la doxa progressiste, celle-ci s’est lancée dans une politique de persécution qui a utilisé deux leviers, médiatique et judiciaire. La persécution médiatique s’est caractérisée par une pluie d’articles défavorables quand ils n’étaient pas franchement hostiles. La liste est longue et les titres à eux seuls sont révélateurs. Sélectionnons-en quelques-uns en soulignant les termes offensifs :

    « Vincent Bolloré, un prédateur si bien élevé » – Le Monde , 18 octobre 2013 ;

    « Cyril Hanouna, le côté obscur de la farce » – Le Monde , 23 avril 2021 ;

    « À Europe 1, la grève continue, la bollorisation aussi » – Libération , 21 juin 2021 ;

    « Lagardère bientôt digéré par l’ogre Bolloré » – Libération , 10 février 2022 ;

    « Liberté de la presse : le groupe Bolloré peut-il museler les journalistes ? » – TV5 , 11 février 2016 ;

    « Reporters sans frontières dénonce les méthodes de Vincent Bolloré contre l’information » – Le Monde , 14 octobre 2021 ;

    « Les Guignols, premières victimes de Vincent Bolloré à Canal+ » – ozap.com , 30 juin 2015 ;

    « Comment Vincent Bolloré met au pas la maison Vivendi » – Le Monde , 11 juillet 2014 ;

    « Complément d’enquête se penche sur le sulfureux Vincent Bolloré » – 20 minutes , 7 avril 2016 et bien sûr l’émission elle-même de France 2 qui en fait un portrait extrêmement critique ;

    « Enquête sur la face cachée de l’empire Bolloré » – Mediapart , 2 février 2009 ;

    « L’arrêt des Guignols, un signal déplorable selon la presse » – Le Monde , 3 juillet 2015 ;

    « Delphine Ernotte ou Vincent Bolloré : qui a coupé le plus de têtes ? » marianne.net , 25 août 2022 ;

    « Vincent Bolloré est dangereux pour la démocratie » par Érik Orsenna 7 – Le Monde , 7 février 2023 ;

    « Un journaliste dévoile les enquêtes retoquées par Canal+ » 20 minutes, 15 février 2016 .

    Ces attaques ne se sont pas limitées à l’action dans les médias pour faire place à des chaînes et radios à point de vue différent mais ont aussi traité les autres entreprises de l’homme d’affaires, par exemple la revente de la Forge du Creusot à Areva avec une belle plus-value 8 ou ses stratégies dans Vivendi ou Bouygues relatées par la presse économique 9 ou encore ses activités au Cameroun 10 .

    Les médias de gauche mettent en cause la perte d’indépendance des médias Bolloré et de la liberté d’expression alors qu’en fait c’est exactement le contraire qui s’est produit : CNews , C8 et Europe 1 sont aujourd’hui plus indépendants de la doxa progressiste et ont davantage de liberté d’expression. La meilleure preuve est que C8 a été condamné par l’Arcom (ex CSA) pour liberté d’expression excessive. Il s’agit du clash de Cyril Hanouna avec le député d’extrême gauche Louis Boyard dans son émission Touche pas à mon poste . L’amende infligée à C8 atteint des sommets : 3,5 millions d’euros, le prix de deux appartements parisiens de luxe. Un vrai scandale ! Avons-nous déjà vu de pareilles amendes infligées à France 2 ou France 3 pour excès de leur liberté de parole ?

    Dans les démocraties libérales anglosaxonnes où le free speech est un principe, une telle décision rendue d’ailleurs par une juridiction d’exception est une anomalie. Dans les pays libres aucune censure ne doit s’exercer 11 et il n’y a pas de délits d’opinion. En outre, les dirigeants de médias sont libres de recruter les journalistes qui leur conviennent et de licencier ceux qui ne leur conviennent pas, comme Fox News le fait, comme Rupert Murdoch, Silvio Berlusconi et Elon Musk avec Twitter le font.

    Mais en France lorsque Vincent Bolloré le fait il soulève une levée de boucliers : « Un magnat de la presse qui manipule les rédactions à l’envi, qui licencie quand quelqu’un ne lui plaît pas, qui supprime des programmes et muselle les journalistes qui tenteraient d’enquêter sur lui » selon un article paru dans le magazine Slate le 28 janvier 2022 .

    Mais n’est-ce pas exactement ce qu’un chef d’entreprise doit faire lorsqu’il a dans son entreprise une taupe cherchant à lui nuire ou ne lui plaisant pas ?

    À cette campagne de dénigrement s’ajoutent de nombreux procès en diffamation lancés par le milliardaire.

    La plupart sont perdus, notamment contre France 2 mais certaines procédures sont toujours en cours et quelques-unes ont été gagnées contre Mediapart , Libération et France Inter dont on connaît la partialité et qui ne semblent pas avoir été souvent poursuivis devant l’Arcom et jamais condamnés aux amendes records infligées à C8 12 . Pourtant s’il existe bien des médias où les seules idées admises sont celles de gauche et où le pluralisme n’existe pas ni la confrontation, ce sont bien celles-là.

    C’est choquant au moins pour France Inter qui est financé par l’argent public et pour France Télévisions ( France 2 et France 3 ) qui bénéficie d’un audimat de 28,5 % alors que C8 ne capte que 2,8 % et CNews 2,1 % 13 . Mais ces petites parts d’audience sont encore trop pour ceux qui n’aiment pas que se construise un « empire médiatique réactionnaire » comme dirait Le Monde . On connaît la chanson de Georges Brassens : « les braves gens n’aiment pas que l’on prenne une autre route qu’eux ».

    Les ambitions de Vincent Bolloré ne se limitent pas aux médias mais s’étendent aussi à l’édition.

    S’il rachète Hachette à Lagardère, il peut encore s’agrandir mais là encore le voici qui se heurte aux obstacles que la Commission européenne a dressés sur son chemin. Si Hachette venait à fusionner avec Editis, une filiale de Vivendi, le groupe Bolloré pourrait occuper une place dominante sur le marché, telle est l’objection. Mais, pourrait-on répondre, quelle importance ? En effet, face à cette position prétendument « dominante », il existe beaucoup de concurrents notamment américains et il peut en exister de nouveaux à l’avenir, le marché de l’édition n’étant pas fermé aux outsiders .

    En résumé, quels que soient les qualités et les défauts de Vincent Bolloré, il a au moins un avantage : celui d’insuffler de l’oxygène dans l’air confiné des médias français. Malgré la persécution, les obstacles, les haines et aboiements en tous genres, il trace son chemin et même ceux qui s’y opposent devraient penser à la célèbre phrase attribuée à Voltaire :

    « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me battrai pour que vous puissiez le dire ».

    1. Voir les œuvres de Malthus au XVIII e siècle – Essai sur le principe de population – et au XX e siècle les déclarations du Club de Rome qui annonçait des famines monstrueuses dues à l’augmentation de la population
    2. J. Norberg – Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste , et en particulier les pages sur la réduction de la pauvreté
    3. Les exemples sont multiples : invention de la machine à tisser par Jacquard, de la lampe électrique par Edison, du téléphone par Morse, du télégraphe sans fil par Branly, des usines sidérurgiques par Krupp, de la première locomotive par Stephenson, un exploitant de mines à charbon, des vaccins contre la rage par Louis Pasteur qui avait ses propres entreprises, de l’utilisation du pétrole par Drake, du moteur à explosion par Daimler, de la première usine automobile par Peugeot, du pneu démontable par Michelin , du téléphone portable par Bill Gates, de l’ ordinateur intelligent GPT d’Elon Musk, tous étaient des entrepreneurs capitalistes.
    4. Rappelons les propos récents très hostiles à Cnews et C8 de l’actuelle ministre de la Culture Mme Abdul Malak d’ailleurs désavouée par le président de l’Arcom R-O. Maistre qui déclare : « CNews est dans les clous ». Mais ces termes sont en soi révélateurs qu’il existe bien une censure quand on est en dehors des clous
    5. Vincent Bolloré, l’opportuniste – C. Pietralunga – 19 octobre 2013
    6. En particulier l’excellente émission de Christine Kelly – Face à l’info – avec Mathieu Bock-Côté.
    7. L’académicien Erik Orsenna, homme pourtant courtois et au commerce agréable, s’est lui aussi précipité dans la meute et prépare un livre sur celui qu’il nomme « l’ogre Bolloré ».
    8. « Nucléaire : enquête sur le scandale de la forge du Creusot »– Nouvel Obs , 2016
    9. « La méthode sans merci de Bolloré pour faire fructifier son capital » – Challenges , 10 septembre 2013
    10. « Port, rail, plantations : le triste bilan de Bolloré au Cameroun » – Le Monde diplomatique , 1er avril 2009 et « Les Camerounais exploités des palmeraies de Bolloré » – Libération , 11 mars 2008 et encore « Corruption en Afrique : le protocole Bolloré » – Mediapart , 19 janvier 2022
    11. La censure se distingue bien sûr de la diffamation toujours accessible à celui qui se prétend diffamé mais devant les tribunaux et non devant une juridiction d’exception.
    12. « L’Arcom, un gendarme sous influence » – Valeurs actuelles , 15 février 2023
    13. « Qui a peur du grand méchant Bolloré ? » – Valeurs actuelles , 9 février 2023
    • Co chevron_right

      De la pensée unique à la pensée officielle

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 27 February, 2023 - 04:30 · 4 minutes

    Par la rédaction de la Nouvelle Lettre.

    D epuis ces deux dernières semaines gros émoi, mais émoi justifié : il y a bien en vue la suppression de la liberté d’expression.

    C’est ce qu’il faut retenir de la déclaration de madame la ministre de la culture Rima Abdul Malak dans une interview à France Inter (radio publique).

    Elle s’étonne de la lenteur et de la pusillanimité d’un organisme appelé ARCOM qui aurait déjà dû sévir contre « les menaces que représentent les atteintes à la liberté d’expression et de création […] Il y a déjà eu une vingtaine d’interventions de l’ARCOM depuis 2019 pour C8 et CNews […]. De la sorte l’ARCOM devrait […] évaluer si la reconduction de cette fréquence est justifiée ou pas ». (à 10 mn)

    Les chaînes Bolloré menacent la liberté d’expression. La ministre menace donc à son tour de les exclure de la télévision française. L’affaire est d’une portée hors du commun, parce que les chaînes Bolloré ce sont aussi toutes les chaînes Canal +, c’est Vivendi, c’est un groupe breton devenu au fil des ans une société de dimension mondiale entre les mains de Vincent Bolloré, estimé 14 e milliardaire du monde. La bataille est engagée : hier lundi CNews a réagi, d’abord au cours d’une interview d’ Éric Zemmour par Laurence Ferrari ensuite dans « L’Heure des pros » de Pascal Praud.

    C’est l’arroseur arrosé : madame la ministre et France Inter ont été à juste titre accusés de diffuser la pensée unique, mais pire encore de refuser à ceux qui ne sont pas d’accord de s’exprimer en public : seule la pensée officielle sera désormais présente à la télé. Les journalistes incriminés n’ont eu aucune peine à illustrer la propagande permanente qui circule dans les chaînes de télévision et les radios publiques. Les journaux, les enquêtes, les publicités, portent l’idéologie qui n’est plus seulement de gauche, mais maintenant d’extrême gauche. Une place considérable est accordée aux réformes dites sociétales, destructrices de la famille, de la vie, de la tradition religieuse.

    Rien d’étonnant : ces journalistes sont tous passés par la presse écrite de gauche, France Inter est dirigée par un ancien rédacteur en chef de Libération (après avoir fréquenté L’Observateur ). Certes presque tous les journalistes français ont été formés dans des écoles où ils ont été formatés à l’idéologie marxiste et socialiste . Mais on pourrait au moins admettre que les rares « dissidents » puissent s’exprimer librement dans les rares créneaux qu’ils peuvent occuper. C’est que désormais il s’agit de créer la société nouvelle libérée du capitalisme, de la mondialisation, de l’inégalité entre sexes, entre revenus, du pillage de la nature et du réchauffement climatique, bref : du progrès. Il n’y a désormais place que pour les « progressistes » et leur message est tellement évident qu’il ne supporte aucun débat, aucune critique.

    Que fait l’ARCOM ?

    Mais alors, dans ces conditions, que fait l’ARCOM ?

    L’ARCOM a été créée en 2022, c’est l’Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle et Numérique née de la fusion du Conseil supérieur de l’audiovisuel ( CSA ) et de la HADOPI (Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des droits sur Internet).

    On voit qu’il y a eu à cette occasion un recul : une Haute Autorité a été remplacée par une simple Autorité. On a surtout remplacé un CSA assez neutre et souvent courageux par un conglomérat de serviles administrateurs aux ordres du pouvoir. D’ailleurs qu’importe la composition de ces instances ? C’est le principe même du contrôle par l’État de l’information et de la communication qui est indigne d’un pays qui se croit libre.

    D’ailleurs depuis 1939 il est évident que les radios, puis les télévisions, ont été sous la coupe des gouvernements successifs. Le pouvoir toujours jacobin s’est doté d’un monopole absolu avec l’ORTF, puis de radios et chaînes publiques bénéficiant de privilèges pour assurer leur influence : financement par les redevances de tous les possesseurs d‘appareils, couverture spécifique des grands évènements, libre accès des gouvernants. La tendance s’est d’ailleurs accentuée avec le président Macron , qui aime bien la « démocratie délibérative » : il peut délibérer avec le peuple à travers les grandes lunettes.

    Sans aucun doute l’État français est doté d’un puissant instrument de dictature. Il produit des dégâts considérables non seulement sur l’information, la lucidité des citoyens, mais aussi sur la formation scolaire et morale de la jeunesse.

    Sur le web

    • Co chevron_right

      Pourquoi la censure devrait vous faire froid dans le dos

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 24 February, 2023 - 04:00 · 8 minutes

    Par Lawrence W. Reed.

    Le premier empereur de Chine, Qin Shi Huang, a dit un jour : « J’ai rassemblé tous les écrits de l’Empire et brûlé ceux qui n’étaient pas utiles. » Les amoureux de la liberté du monde entier ont combattu l’arrogance des censeurs au cours des 2400 ans qui se sont écoulés depuis qu’il a prononcé cette phrase.

    « Donnez-moi la liberté de savoir, de dire et d’argumenter librement selon ma conscience, par-dessus toutes les libertés », déclarait John Milton dans sa célèbre polémique de 1644 connue sous le nom d’ Aeropagitica . Il défendait avec passion la liberté de la presse et de la parole à une époque où le roi et le Parlement tentaient de censurer la dissidence.

    Un peu plus de deux siècles plus tard, John Stuart Mill a exprimé des sentiments similaires dans un célèbre essai intitulé On Liberty .

    Il y affirmait que les opinions ne devraient jamais être réduites au silence, car :

    1. Elles peuvent être correctes.
    2. La confrontation de points de vue différents, corrects ou incorrects, est souvent la meilleure voie vers la vérité.
    3. En l’absence de toute perspective contestataire, même une vérité peut se transformer en un simple préjugé irréfléchi.

    Ce sont là quelques-unes des raisons pour lesquelles les défenseurs des libertés civiles soutiennent que le meilleur remède aux discours faux ou préjudiciables est davantage de discours, et non moins.

    Nous voici au XXI e siècle, longtemps après les puissants arguments de Milton, Mill et d’innombrables autres, et la censure reste un problème. Elle est peut-être même plus importante aujourd’hui qu’il y a quelques décennies. Selon le classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières , l’étouffement de l’opinion est un problème dans un très grand nombre d’endroits.

    La censure est généralement considérée comme l’apanage des gouvernements car ils ont le monopole requis de la force légale. Ils peuvent vous faire taire et envoyer les flics à votre porte si vous ne vous tenez pas tranquille. Si une entreprise privée, comme un journal, choisit de ne pas publier quelque chose, nous pouvons qualifier cavalièrement son action de « censure », mais ce journal ne peut pas interdire à d’autres de le faire. Ce journal peut se taire mais ne peut pas faire taire les autres. Il ne peut pas envoyer des hommes armés pour faire taire un concurrent (du moins pas légalement).

    L’une des raisons pour lesquelles la censure est au cœur de l’actualité est l’alliance contre nature entre certains services privés (telles que les sociétés de médias sociaux) et le gouvernement. Exemple : le FBI a collaboré avec Twitter pour censurer l’article du New York Post sur le fameux ordinateur portable de Hunter Biden . Lorsque des services privés conspirent avec le gouvernement pour faire taire l’opinion, nous obtenons le pire des deux mondes : la force brute de l’État combinée à la technologie et à l’efficacité de la libre entreprise. Le projet raté de l’administration Biden de créer une sorte de « ministère de la Vérité » orwellien aurait probablement officialisé une alliance de censure entre le grand gouvernement et les grandes entreprises technologiques. Pour l’instant du moins, nous avons évité une balle sur ce point !

    Pour la même raison que nous devrions craindre de telles combinaisons, nous devrions redouter l’idée que l’IRS engage des entreprises privées pour collecter les impôts ; pour cela je préfère faire confiance à des bureaucraties maladroites.

    Les défenseurs de la liberté devraient également se méfier de l’autocensure. Nous la pratiquons tous dans une certaine mesure. En tant qu’adultes, par exemple, nous évitons généralement certains mots et sujets en présence d’enfants. Mais lorsque l’autocensure découle de l’intimidation ou de l’intolérance (par exemple, la cancel culture ), nos libertés sont en danger. Brad Polumbo a averti dans ces pages que « l’autocensure menée par la culture, et non par le gouvernement, érode tout de même notre découverte collective de la vérité ». Nous aurions besoin d’un débat plus sérieux sur le caractère subtil mais omniprésent de l’autocensure de nos jours, et de plus de courage pour la repousser.

    Pour nous rappeler les dangers inhérents à la censure, je souhaite partager avec les lecteurs certaines des déclarations les plus éloquentes à son sujet. La première provient de Woodrow Wilson, 28e président des États-Unis, dans une lettre adressée à un certain Arthur Brisbane le 25 avril 1917 :

    Je ne peux imaginer un plus grand préjudice pour le pays que d’établir un système de censure qui refuserait au peuple d’une république libre comme la nôtre le droit indiscutable de critiquer ses propres fonctionnaires. Tout en exerçant les grands pouvoirs de la fonction que j’occupe, je regretterais, dans une crise comme celle que nous traversons actuellement, de perdre le bénéfice de la critique patriotique et intelligente.

    Avant de déclarer que Wilson est un libertarien, considérez le contexte : il a écrit cette lettre trois semaines après avoir obtenu du Congrès une déclaration de guerre contre l’Allemagne et deux semaines seulement après avoir signé un décret créant le Comité de l’information publique. Il a chargé cette nouvelle agence fédérale d’une tâche que Christopher B. Daly, dans le Smithsonian Magazine , a qualifiée de « plan de contrôle, de manipulation et de censure de toute la couverture médiatique, à une échelle jamais vue dans l’histoire des États-Unis » ; en d’autres termes, il s’agissait de mener à bien la mission ignoble qu’il avait qualifiée quelques jours auparavant de « mauvais service rendu au pays ».

    Si la duplicité de Wilson ébranle votre confiance dans le comportement du gouvernement en matière de censure, alors vous êtes prêts pour le reste des citations :

    « Supprimer la liberté d’expression est un double mal. Elle viole les droits de l’auditeur aussi bien que ceux de l’orateur. Il est tout aussi criminel de priver un homme de son droit de parler et d’entendre que de lui voler son argent » – Frederick Douglass, 1880

    « Ne rejoignez pas les brûleurs de livres. Ne pensez pas que vous allez dissimuler des pensées en dissimulant les preuves qu’elles ont jamais existé » – Dwight D. Eisenhower, 1953

    « Si tous les imprimeurs étaient déterminés à ne rien imprimer avant d’être sûrs que cela n’offense personne, il y aurait très peu d’imprimés » – Benjamin Franklin, 1730

    « Les livres ne resteront pas interdits. Ils ne brûleront pas. Les idées n’iront pas en prison. Au cours de l’histoire, le censeur et l’inquisiteur ont toujours perdu. Le seul moyen sûr contre les mauvaises idées, ce sont les meilleures idées. La source de meilleures idées est la liberté » – Alfred Whitney Griswold, 1952

    « Là où ils ont brûlé des livres, ils finiront par brûler des êtres humains » – Heinrich Heine, 1823

    « À qui attribuez-vous le droit de décider quel discours est nuisible, ou qui est l’orateur nuisible ? Ou de déterminer à l’avance quelles seront les conséquences néfastes que nous connaissons suffisamment à l’avance pour les prévenir ? À qui allez-vous confier cette tâche ? À qui allez-vous confier la tâche d’être le censeur ? N’y a-t-il pas une vieille histoire célèbre selon laquelle l’homme qui doit lire toute la pornographie, afin de décider ce qui peut être adopté et ce qui ne peut pas l’être, est l’homme le plus susceptible de devenir débauché ? Avez-vous entendu un seul orateur de l’opposition à cette motion, aussi éloquent que soit l’un d’entre eux, à qui vous délégueriez la tâche de décider pour vous de ce que vous pouvez lire ? À qui vous confieriez la tâche de décider pour vous – de vous décharger de la responsabilité d’entendre ce que vous pourriez avoir à entendre ? Connaissez-vous quelqu’un ? Levez la main. Connaissez-vous quelqu’un à qui vous donneriez ce travail ? Quelqu’un a-t-il un candidat ? » – Christopher Hitchens, 2006

    « L’héritage inestimable de notre société est le droit constitutionnel illimité de chaque membre à penser comme il l’entend. Le contrôle de la pensée est un droit d’auteur du totalitarisme, et nous n’y avons pas droit. Ce n’est pas la fonction du gouvernement d’empêcher le citoyen de tomber dans l’erreur ; c’est la fonction du citoyen d’empêcher le gouvernement de tomber dans l’erreur. Nous ne pourrions justifier une quelconque censure que si les censeurs sont mieux protégés contre l’erreur que les censurés » – Robert H. Jackson, 1950

    « Toutes les censures existent pour empêcher quiconque de remettre en question les conceptions actuelles et les institutions existantes. Tout progrès est initié par la remise en question des conceptions actuelles, et exécuté en supplantant les institutions existantes. Par conséquent, la première condition du progrès est la suppression de la censure » – George Bernard Shaw, 1893

    « La censure reflète le manque de confiance d’une société en elle-même. Elle est la marque d’un régime autoritaire. Il y a longtemps, ceux qui ont rédigé notre Premier amendement ont suivi une voie différente. Ils pensaient qu’une société ne peut être vraiment forte que lorsqu’elle est vraiment libre. Dans le domaine de l’expression, ils ont fait confiance, pour le meilleur et pour le pire, au choix éclairé du peuple, libre de l’interférence du pouce intrusif d’un policier ou de la main lourde d’un juge. C’est ainsi que la Constitution protège l’expression grossière aussi bien que raffinée, et la vulgarité non moins que l’élégance » – Potter Stewart, 1965

    Traduction Contrepoints

    Sur le web

    • Co chevron_right

      « Climatoscepticisme » sur Twitter : Hou ! les « technosolutionistes » !

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 19 February, 2023 - 04:15 · 8 minutes

    Une étude des comportements sur Twitter face au changement climatique révélerait une augmentation du « climatoscepticisme » en France avec un effet négatif sur la diffusion de la « bonne parole ». Elle n’est pas sans problèmes.

    Sitôt publiée – sur Internet, sans revue préalable par des pairs – l’étude « Les nouveaux fronts du dénialisme et du climato-scepticisme – Deux années d’échanges Twitter passées aux macroscopes » ( présentation avec résumé, texte ) de David Chavalarias, Paul Bouchaud, Victor Chomel et Maziyar Panahi a été médiatisée sur Twitter et promptement relayée par des membres de la tribu de même obédience.

    Sitôt publiée, sitôt médiatisée

    Bien sûr, les médias ont été sollicités. Avec un succès qui semble relatif.

    Sous la signature de Mme Audrey Garric, Le Monde titre « La France fait face à un fort regain de climatoscepticisme sur Twitter ». Un réseau social devient donc un élément majeur de la vie sociopolitique française…

    En chapô, d’entrée, le déshonneur par association, même si le constat paraît légitime :

    « Une importante communauté s’est structurée à partir de l’été 2022, avec plus de 10 000 comptes recensés. Selon une étude, la majorité ont relayé la propagande pro-Kremlin dans la guerre en Ukraine, beaucoup ont été antivaccin et proches de l’extrême droite. »

    L’ Ouest France de la nouvelle charte écolocratique a quant à lui publié « ENTRETIEN. Les climatosceptiques se multiplient sur Twitter, des chercheurs font leur portrait-robot ». Un entretien avec l’auteur principal de l’étude.

    ( Source )

    Twitter , ce n’est pas la France

    « Attention aux yeux !! » écrivait sur Twitter l’auteur principal David Chavalarias, directeur de recherche CNRS au Centre d’Analyse et de Mathématique Sociales (CAMS, EHESS), directeur de l’Institut des Systèmes Complexes de Paris Île-de-France (ISC-PIF, CNRS) et responsable scientifique des plateformes Politoscope et Climatoscope .

    Avant d’entrer en matière, il convient de citer les mises en garde publiées en prologue de l’étude :

    « Le Climatoscope analyse automatiquement des millions de tweets. […]

    Les utilisateurs de Twitter ne constituent pas un échantillon représentatif des Français, l’importance relative des groupes sociaux mis en évidence dans cette étude ne reflète donc pas nécessairement leur importance au niveau national. Cependant, leurs évolutions, leurs stratégies et les rapports qu’ils entretiennent sur Twitter sont informatifs sur ce qui se passe hors-ligne et sur les autres réseaux sociaux. »

    Rien de bien nouveau

    Mais il ne faut pas seulement considérer les conclusions avec prudence pour cette raison. C’est aussi parce que la construction de l’analyse nous semble poser quelques problèmes graves.

    Résumons le résumé : La France – non ! Twitter – connaît une augmentation du climatoscepticisme  ou climatodénialisme depuis l’été 2022. Cela a été mis en lien – surprise, surprise – avec l’actualité : les événements extrêmes (canicules, incendies, sécheresses, etc.), la question des approvisionnements en pétrole et gaz en lien avec la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, et la COP27 tenue à Charm el-Cheikh (Égypte) en novembre.

    Sans réelle surprise non plus, de nombreux comptes, ont propagé auparavant ou continuent de propager d’autres messages relevant de la contestation « antisystème », notamment antivax et pro-Kremlin. En bref, nous sommes dans la complosphère.

    Mais il n’y a aucune mention dans l’étude de personnages qui contestent les ou des conclusions du GIEC sans relever de l’une ou l’autre des tribus complotistes.

    On trouve des liens avec les confins dextres de l’échiquier politique, avec notamment quelques personnalités qu’il est inutile de citer (à part M. Éric Zemmour qui a fait l’objet d’une attention particulière). On constate aussi une présence de comptes « probablement bots » plus importante que dans le « camp d’en face » (ce qui peut laisser supposer des ingérences étrangères) et une plus grande propension à diffuser des messages « toxiques » (contenant des obscénités, insultes, menaces…).

    Bref, rien de bien nouveau.

    Une influence ? Une influence indue ?

    En conclusion :

    « les discours sur Twitter des communautés dénialistes et technosolutionnistes freinent probablement la dissémination des connaissances scientifiques et des conclusions du GIEC en agissant de manière négative sur l’activité en ligne des scientifiques des sciences du climat et du changement climatique. »

    Prenons cela avec un grain de sel, avec philosophie : les « dénialistes » – qu’il faut bien distinguer ici des « technosolutionnistes évoluent sans nul doute dans des silos, des chambres d’écho relativement hermétiques.

    D’ailleurs, quelle est leur présence et leur audience dans les médias traditionnels et dans l’opinion publique ? L’homme de la rue « climatosceptique » ou pris pour tel l’est-il parce qu’il s’est laissé convertir par Twitter ou un autre réseau social, ou parce que par exemple les discours alarmistes et surtout les politiques préconisées ne le convainquent pas ou le rebutent ?

    Une « communauté technosolutionniste » ?

    Les « dénialistes », on comprend ; mais qui sont les « technosolutionistes » qui se voient couverts de déshonneur par association, en plus d’être définis par un terme foncièrement dénigrant ?

    Dans la représentation de l’espace twittérien (l’image en titre), leur petite galaxie se trouve à mi-chemin entre la grande nébuleuse bleue des « gens du bien » et la nébuleuse brune des « méchants » (celle-ci est du reste passablement plus petite, ce qui reflète le volume de leur activité dans la twittosphère).

    La petite galaxie des « technosolutionistes » est d’un bleu violacé qui la classe dans le « camp du bien », du moins en principe, si nous comprenons bien le code couleur. Mais il y a aussi des fils qui semblent traverser l’espace intersidéral vers « pro-OGM », décidément une accointance peu recommandable… et hors sujet ici.

    Bref, la galaxie est désignée plutôt deux fois qu’une (!) par « Tech Pro-nucléaire ». Elle ne comporte que deux noms, Mac Lesggy et Emma(nuelle) Ducros (M. Jean-Marc Jancovici n’en est pas, mais il est vrai que « Qu’on le veuille ou non, nous n’échapperons pas à la décroissance »).

    Ces personnages se trouvent aussi doublement privés du brevet de respectabilité dans le texte de l’étude par une catégorisation en dehors des « sciences » et par un autre apparentement terrible :

    « À celles-ci [la « communauté dénialiste » et les « communautés pro-sciences »] s’ajoutent une communauté technosolutionniste qui, sans nier l’origine anthropique du changement climatique, estime qu’il existe des solutions, comme le nucléaire, qui rendent superflues une partie des mesures défendues par les pro-climat ; et une petite communauté formée de partisans de Reconquête ! »

    Des interactions complexes entre « communautés »

    Les auteurs proposent des explications complexes sur les interactions entre « communautés ». Mais en bref, une action dans une tribu entraîne une réaction dans une autre. L’étude s’intéresse notamment aux directions de ces interactions, à leur volume et à leur rapidité.

    Leur figure 10 montre que les « communautés » évoluent en grande partie en parallèle. Au moins en partie, une action dans l’une déclenche une action dans une autre. Du reste, on observe un reflux récent de l’activité, ce qui devrait normalement mettre un bémol au discours anxiogène.

    source : https://iscpif.fr/climatoscope/?p=72#tab-id-1

    Ces explications sont censées étayer la mise en cause des « technosolutionistes » – qui reste cependant prudente grâce à l’adverbe « probablement ».

    Mais à bien y regarder, il y a – nous semble-t-il – un très étonnant biais fondamental que l’on peut déjà détecter dans l’intitulé « Tech Pro-nucléaire ».

    La grande nébuleuse du « camp du bien » est un ensemble hautement hétéroclite qui regroupe des membres du GIEC et leurs amis, des médias et journalistes, des personnalités et partis politiques (dont le Parti Animaliste !), des organisations (dont L214 et PETA France !).

    Une membre du GIEC qui se cantonne dans la pédagogie, l’agroclimatologue et chasseur d’orages Serge Zaka ainsi que le pronucléaire Jean-Marc Jancovici se trouvent noyés dans une palanquée de militants pro-ENR et antinucléaires (et adeptes de la catastrophique Energiewende ). Pourtant, dans une série de tableaux et de graphiques, l’étude distingue le « GIEC » des « pro-climat » – un ensemble qui reste fort hétérogène.

    Pourquoi alors avoir distingué les « technosolutionnistes » ou « Tech Pro-nucléaire » ? Le crime – en quelque sorte – des Mac Lesggy et Emmanuelle Ducros est de susciter des interactions avec le « camp du bien » sur le mode, non pas de l’approbation mais de la contestation. La critique argumentée des options politiques et sociétales promues sous le parapluie de la cause climatique.

    Ils tiennent des propos qui plaisent aussi aux « dénialistes » ; bien sûr, ils ne partagent pas les points de vue des « dénialistes » et s’emploient même à les démonter. Mais cela suffit pour montrer un faisceau de liens avec cette « communauté » et de procéder à un apparentement audacieux avec les confins galactiques d’Éric Zemmour… le tour est joué ! Des contempteurs des deux personnages ne s’y sont pas trompés…

    Source : https://iscpif.fr/climatoscope/?p=72#tab-id-1

    ( Source et source )

    Dans ce faisceau reliant Mac Lesggy et Emma Ducros aux « dénialistes », il y a du reste, au milieu, la mention du compte parodique Sardine Ruisseau. Comprenne qui pourra…

    Certes, on leur concède qu’ils ne nient pas l’origine anthropique du changement climatique ; mais ils agissent, est-il dit, « de manière négative sur l’activité en ligne des scientifiques des sciences du climat et du changement climatique ».

    En fait, ils contestent surtout les discours des militants des énergies dites « renouvelables » et de la décroissance, discours promus dans cette étude au rang des « connaissances scientifiques et des conclusions du GIEC ».

    Qu’ils fassent cela est impardonnable et cela valait bien la peine de créer une petite galaxie !