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      Gabriel Attal juge "inappropriée" l'action des gendarmes auprès de la lycéenne qui a interpellé Macron

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 14 June, 2022 - 08:14 · 2 minutes

    Gabriel Attal, le 23 mai 2022 à l'Élysée Gabriel Attal, le 23 mai 2022 à l'Élysée

    POLITIQUE - “C’était inapproprié.” Interrogé sur l’histoire de Laura, une lycéenne qui avait interpellé Emmanuel Macron sur les violences sexuelles avant de recevoir une visite des gendarmes , le ministre délégué des Comptes publics Gabriel Attal a exprimé, ce lundi 13 juin, son incompréhension face à l’enchaînement des événements.

    “Vous mettez à la tête de l’État des hommes qui sont accusés de viol et de violences pour les femmes, pourquoi?”, avait demandé le 9 juin la lycéenne au chef de l’État lors d’un déplacement de ce dernier dans le Tarn. Elle faisait  référence aux accusations de viol visant le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et le ministre des Solidarités Damien Abad . Les deux ministres nient les accusations.

    Le lendemain, la jeune femme a reçu la visite des gendarmes au sein de son établissement scolaire et a été interrogée durant “dix minutes” par des gendarmes, ce qui a choqué de nombreux internautes qui ont repris la question de Laura sur les réseaux sociaux: “Emmanuel Macron vous mettez à la tête de l’État des hommes accusés de viols et de violences sur les femmes. Pourquoi?”

    Gabriel Attal “très surpris”

    Dans C à vous , Gabriel Attal, invité à réagir à ces événements ce lundi, a estimé que la visite des gendarmes était “inappropriée” et qu’il avait été “très surpris”. “J’avoue que je n’ai pas compris du tout qu’on se retrouve avec des gendarmes qui viennent sortir une lycéenne de classe, a-t-il déclaré. J’ai vu l’explication qui a été donnée par la gendarmerie [...] mais c’est vrai que c’était inapproprié.”

    La gendarmerie a finalement présenté ses excuses à Laura et a tenté d’expliquer son geste, indiquant que leur démarche visait “simplement à prendre en compte cette personne, qui s’était présentée comme victime, pour lui proposer de recueillir une éventuelle plainte, ou à défaut pour lui proposer une aide, un accompagnement ou un relais pour rencontrer les associations locales pour lui porter assistance”.

    “La gendarme m’a dit: ‘C’était pas à faire’, a assuré de son côté la lycéenne auprès du Parisien . Son collègue a ajouté que si j’avais voulu interpeller le président de la République, alors j’aurais dû passer par des voies hiérarchiques, en écrivant à l’Élysée.”

    Pour l’ancien porte-parole du gouvernement, cette affaire n’est toutefois qu’un incident et ne signifie pas qu’Emmanuel Macron ne peut plus être interpellé par les citoyens. “On a vu tout au long de ce quinquennat et encore ces derniers mois qu’on a un président de la République qui va au-devant du débat, du dialogue et parfois de la confrontation”, a-t-il fait valoir, ajoutant que le chef de l’État avait répondu à Laura.

    À voir également sur Le HuffPost: Abad, Darmanin... La colère féministe contre le “gouvernement de la honte”

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      Résultats législatives 2022: Damien Abad en tête dans l'Ain, malgré les accusations

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 12 June, 2022 - 18:40 · 1 minute

    Damien Abad, nommé ministre des Solidarités le 20 mai 2022, ancien président du groupe LR à l'Assemblée nationale. Damien Abad, nommé ministre des Solidarités le 20 mai 2022, ancien président du groupe LR à l'Assemblée nationale.

    POLITIQUE - Ce dimanche 12 juin, premier tour des élections législatives , Damien Abad , ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées est arrivé en tête dans la 5e circonscription de l’Ain avec 34.1% des voix. Juste derrière, la candidate de la Nupes Florence Pisani, avec 22.8% des suffrages.

    L’ancien président du groupe LR, député sortant, a été élu dans ce territoire pour la première fois en 2012. Il est en bonne posture pour l’emporter au second tour, dimanche 19 juin.

    Retrouvez les résultats et les analyses du premier tour des législatives

    Julien Martinez, candidat investi par LR et conseiller municipal d’Oyonnax a obtenu 8.8% des voix. Il est éliminée, comme la candidate du RN, Joëlle Nambotin.

    Un score quasiment équivalent par rapport à 2017, où Damien Abad, alors député Les Républicains, s’était qualifié avec 35% des suffrages au premier tour, pour l’emporter largement au second tour avec 67,02% des voix, face à une candidate En Marche.

    Lire notre portrait: Damien Abad, l’immense opportuniste rattrapé par des accusations de viol

    Cinq ans plus tard, les choses ont bien changé pour Damien Abad. Il a quitté la présidence du groupe LR qu’il occupait à l’Assemblée nationale pour rejoindre le gouvernement d’Élisabeth Borne et Emmanuel Macron. Une “trahison” pour ses anciens collègues des Républicains. Dès le lendemain de sa nomination, Mediapart publie une enquête relayant deux accusations de viol contre lui. Il a  fermement démenti les faits qui lui sont reprochés.

    Au gouvernement, Damien Abad n’a pas eu le temps ou l’occasion de dévoiler ce qu’il entendait faire de son portefeuille tant les accusations qui pesaient contre lui ont pollué la première semaine de la nouvelle équipe Borne et l’empêchait d’intervenir, à part pour se défendre . Cette affaire n’a pas semblé peser dans le vote des électeurs de l’Ain.

    À voir également sur Le HuffPost: Sur le cas Abad, le gouvernement a bien bossé ses éléments de langage

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      La lycéenne qui a interpellé Macron interrogée par les gendarmes

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 10 June, 2022 - 22:25 · 4 minutes

    La lycéenne qui a interpellé Macron interrogée par les gendarmes. La lycéenne qui a interpellé Macron interrogée par les gendarmes.

    POLITIQUE - Emmanuel Macron avait été vivement interpellé , lors d’un déplacement à Gaillac dans le Tarn ce jeudi 9 juin par une jeune femme au sujet de deux ministres accusés de viols .

    “Vous mettez à la tête de l’État des hommes qui sont accusés de viol et de violences pour les femmes, pourquoi ?”, avait lancé celle-ci, lors d’un bain de foule du président.

    Le chef de l’État avait fait arrêter le cortège et était descendu de voiture pour aller à la rencontre de plusieurs dizaines d’habitants postés derrière une barrière. La libération de la parole, “je l’ai accompagnée et je continuerai de l’accompagner, de la protéger. En même temps, pour fonctionner en société vous devez avoir de la présomption d’innocence”, a-t-il répondu.

    Une visite “ambiguë” selon Laura

    Le lendemain matin, ce vendredi, Laura, âgée 18 ans, a eu la surprise de recevoir la visite des gendarmes dans son lycée. “Ils m’ont interrogée pendant 10 minutes. J’ai tenu la main du Président jusqu’à ce qu’il me réponde. On ne va pas en faire une histoire. Ce n’était peut-être pas l’endroit pour mon intervention, mais c’était l’occasion”, raconte-t-elle au site de La Dépêche .

    “Moi, je suis féministe. Je n’ai rien contre Macron. Je pense qu’il a fait de bonnes choses dans une situation pas facile avec la crise sanitaire. Mais pour l’Éducation Nationale, sur les violences faites aux femmes, je trouve qu’il n’a pas été bon”, explique-t-elle encore. “Si c’était à refaire, je le referais”.

    Laura a par la suite détaillé le contenu de ses échanges avec les gendarmes au Parisien : “Ils m’ont demandé si je voulais porter plainte, mais ça a été très bref”.

    “On est rapidement venu à l’échange avec Emmanuel Macron. Ils m’ont demandé ce que j’avais voulu faire, alors je leur ai dit que je voulais poser telle question, etc. Puis la gendarme m’a dit: C’était pas à faire. Son collègue a ajouté que si j’avais voulu interpeller le président de la République, alors j’aurais dû passer par des voies hiérarchiques, en écrivant à l’Élysée”.

    Une visite surprise au lycée que l’étudiante juge “intimidante” et “ambiguë”. Elle s’étonne également que cet échange ne se soit pas fait à son domicile. “Je me suis évidemment demandé si j’avais fait quelque chose de mal,. Évidemment que c’est intimidant de voir les gendarmes débarquer au lycée. Ils auraient pu trouver mon adresse finalement plutôt que d’aller au lycée”.

    Jean-Luc Mélenchon, lors de la diffusion de l’information, s’est empressé de condamner l’envoi des gendarmes dans l’établissement scolaire. “Macron a envoyé la gendarmerie au lycée pour sermonner la jeune femme qui l’a interpellé. Ça promet pour son grand bla-bla. Tu dis oui ou les gendarmes arrivent”, a-t-il commenté sur Twitter.

    Des excuses de la gendarmerie

    Sur sa page Facebook, la gendarmerie du Tarn a voulu se justifier et s’excuser dans la nuit. “L’action de la gendarmerie du Tarn est critiquée dans sa démarche initiée ce matin d’aller vers la jeune fille qui avait appelé l’attention du Président de la République sur les violences faites aux femmes. Notre action visait simplement à prendre en compte cette personne, qui s’était présentée comme victime, pour lui proposer de recueillir une éventuelle plainte, ou à défaut pour lui proposer une aide, un accompagnement ou un relais pour rencontrer les associations locale pour lui porter assistance”, écrit-elle.

    “Nous tenons à nous excuser auprès d’elle si notre démarche d’aller à sa rencontre au lycée pour échanger a été mal perçue et qu’elle considère que nous avons été maladroits. Nous restons évidemment à son écoute et à sa disposition”, termine la gendarmerie.

    Au Parisien , la commandante de la gendarmerie de Gaillac Laura Barbuto précise qu’il n’y a “aucune infraction” dans l’interpellation d’Emmanuel Macron par la lycéenne et ajoute: “On s’inquiétait qu’elle puisse avoir été victime ( d’agression sexuelle ) et qu’elle n’ait pas pu porter plainte”.

    Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, avait été visé par une plainte pour viol, d’abord classée sans suite, puis relancée et pour laquelle le parquet a requis un non-lieu début 2022.

    Fraîchement nommé ministre des Solidarités, Damien Abad est quant à lui accusé de violences sexuelles, à la suite d’un courrier émanant de l’Observervatoire des violences sexistes et sexuelles, une association créée en février, dans le sillage du mouvement MeToo.

    À voir également sur Le HuffPost: Ces soignants en ont marre du bla-bla face à la crise de l’hôpital

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      Dans le Tarn, Macron interpellé sur les ministres "accusés de viol"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 9 June, 2022 - 14:53 · 3 minutes

    Dans le Tarn, Macron a été interpellé par une lycéenne sur les ministres Dans le Tarn, Macron a été interpellé par une lycéenne sur les ministres "accusés de viol", le 9 juin 2022 à Gaillac.

    POLITIQUE - “Vous mettez à la tête de l’État des hommes qui sont accusés de viol et de violences pour les femmes, pourquoi?” Emmanuel Macron a été vivement interpellé dans le Tarn, ce jeudi 9 juin lors d’un déplacement sur le thème de la sécurité en zone rurale, par une jeune femme au sujet de deux ministres accusés de viols .

    Lors de cette visite à Gaillac, le président a fait arrêter le cortège et est descendu de voiture pour aller à la rencontre de plusieurs dizaines d’habitants postés derrière une barrière. Laura, lycéenne de 18 ans, en a profité pour s’adresser au président qui a de nouveau fait de l’égalité entre les femmes et les hommes une grande cause de son mandat.

    La libération de la parole, “je l’ai accompagnée et je continuerai de l’accompagner, de la protéger. En même temps, pour fonctionner en société vous devez avoir de la présomption d’innocence”, a-t-il répondu à la jeune femme.

    Macron avance la présomption d’innocence

    Les cris de “menteur” et un “vous êtes abominable” ont alors retenti.  Imperturbable, le chef de l’Etat a continué à serrer des mains. “Comment ça va?”, “Vous allez bien?”, s’est-il enquis auprès des habitants.

    La réponse d’Emmanuel Macron n’a pas convaincu Laura. “Je ne comprends pas comment on peut parler de présomption d’innocence quand des milliers de femmes se font violer chaque année et qu’on les laisse être gouvernées par des hommes qui sont accusés de ce genre de choses”, s’est-elle indignée au micro de BFMTV .

    “Il n’arrête pas de répéter que la grande cause du quinquennat c’est la lutte contre les violences faites aux femmes mais il nomme des hommes qui en sont accusés”, dénonce-t-elle.

    L’étudiante a expliqué à BFMTV qu’elle était victime de violence sexiste et sexuelle mais n’a pas porté plainte . ”Ça n’aboutit jamais mais aussi car il y a des hommes comme ça à la tête de l’État”, a-t-elle insisté.

    Des accusations contre Gérald Darmanin et Damien Abad

    Gérald Darmanin , ministre de l’Intérieur, avait été visé par une plainte pour viol, d’abord classée sans suite, puis relancée et pour laquelle le parquet a requis un non-lieu début 2022.

    Fraîchement nommé ministre des Solidarités, Damien Abad est quant à lui accusé de violences sexuelles, à la suite d’un courrier émanant de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles, une association créée en février, dans le sillage du mouvement MeToo. Dans ce dossier, le parquet de Paris n’a pas ouvert d’enquête préliminaire “en l’état”, faute “d’éléments permettant d’identifier la victime des faits dénoncés”.

    Les accusations contre Damien Abad, survenues juste après sa nomination, ont ravivé la colère des associations féministes, déjà très remontées après les accusations à l’encontre de Gérald Darmanin.

    Cette affaire a plombé les premiers jours du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron, alors que le chef de l’État a pour la seconde fois fait de l’égalité entre les hommes et les femmes une priorité de son quinquennat.

    Des appels à la démission du ministre des Solidarités avaient aussitôt émané des rangs de l’opposition et des associations féministes. Ces dernières avaient notamment manifesté à Paris, à l’appel de l’Observatoire pour dénoncer “un gouvernement de la honte”.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Sans le nommer, Macron répond à Mélenchon sur “la police tue”

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      Voici le vrai coût d'une plainte pour viol pour les femmes

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 5 June, 2022 - 05:15 · 8 minutes

    “La réparation, qui n’est pas jamais certaine lorsqu’on porte plainte, loin s’en faut, n’est que l’aboutissement d’une longue procédure, rappelle Me Wehbe, coûteuse financièrement, psychiquement et parfois physiquement.” “La réparation, qui n’est pas jamais certaine lorsqu’on porte plainte, loin s’en faut, n’est que l’aboutissement d’une longue procédure, rappelle Me Wehbe, coûteuse financièrement, psychiquement et parfois physiquement.”

    JUSTICE - L’une a porté plainte, l’autre non. Mediapart a dévoilé le 31 mai les témoignages vidéo de deux femmes qui accusent Damien Abad, l’actuel ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées, de viol.

    Leur parole montre que l’action de porter plainte pour violences sexuelles et sexistes est loin d’aller de soi. Dans ces affaires-là, les victimes présumées sont souvent soupçonnées par la personne mise en cause de porter plainte pour l’argent ou pour attirer l’attention. Le procès Depp-Heard l’a encore démontré .

    “Pour se défendre d’une accusation, il est plus facile pour l’accusé de trouver un mobile à la victime supposée, comme des intentions crapuleuses et purement vénales”, souligne l’avocate à la Cour Agathe Wehbe, du cabinet Mulon Associés. Ce qui, pour l’avocate revient à “méconnaître le système judiciaire français et le déroulement d’une procédure pénale.” “La réparation, qui n’est pas jamais certaine lorsqu’on porte plainte, loin s’en faut, n’est que l’aboutissement d’une longue procédure, rappelle-t-elle au HuffPost , coûteuse financièrement, psychiquement et parfois physiquement.”

    “Un parcours humiliant”

    Pour Margaux, qui témoigne dans Mediapart , parvenir à porter plainte pour le viol qu’elle aurait subi a pris plusieurs années.

    “Très souvent, je me suis retrouvée à ne pas réussir à franchir la porte du commissariat, raconte-t-elle. Parce que je voyais ce que ça entraînait ensuite: la lourdeur de déposer son récit, le fait de le redire, de devoir peut-être recroiser Damien, d’être en confrontation, de devoir le dire à mes proches.”

    Pour elle, le fait de se considérer comme une “victime de viol” a été compliqué. “Je me suis beaucoup battue contre cette conception d’être une victime de viol, témoigne-t-elle auprès de la journaliste Marine Turchi. Parce que c’est dur d’être une adulte, féministe, forte, et de se dire: j’ai été violée. Je ne voulais pas.”

    S’ajoute au préjudice initial que la victime aurait subi le coût psychique d’un procès, qui n’est “pas anodin”, selon l’avocate. “La durée de la procédure, la place périphérique et secondaire de la victime dans le procès pénal, l’accueil des policiers et magistrats parfois dénués d’empathie sont aussi autant d’épreuves qu’il faut être en capacité d’affronter”, affirme Me Agathe Wehbe.

    Tout cela sans garantie de réparation du préjudice et alors que la personne mise en cause est toujours présumée innocente. Pour ces raisons, Chloé, seconde femme à accuser le ministre de viol, n’a pas porté plainte. “Le parcours judiciaire est un parcours de la combattante, extrêmement onéreux, humiliant. Raconter ces détails glauques, personne n’a envie de le faire”, explique-t-elle, visage caché, dans Mediapart .

    “Le doute profite toujours à l’accusé”

    Ce n’est que plusieurs années après les faits, en 2017, que Margaux parviendra à porter plainte, lorsqu’il était devenu “plus douloureux de vivre avec que de porter plainte”. “En déposant plainte, je pensais que le plus dur était de déposer plainte, souligne-t-elle. Ce n’est pas vrai: c’est après.”

    Son dépôt de plainte aurait duré 6 heures, au “commissariat de quartier”. “Les gens se passaient l’information que c’était quelqu’un de connu, c’était horrible, raconte-t-elle. Et le lendemain matin j’ai reçu l’appel d’un journaliste. Donc ma plainte, extrêmement intime, a été en quelques heures divulguée.”

    La plainte sera classée sans suite. Selon la plaignante, l’enquête aurait été “bâclée” et réalisée sur elle plutôt que sur Damien Abad. “Lorsque le mis en cause nie les faits, il faut que les déclarations de la victime soient corroborées d’éléments objectifs pour emporter l’intime conviction des juges, étaye Me Wehbe. Or, dans des cas de viols, souvent vieux de plusieurs années, il peut être très difficile de corroborer ses propos.”

    Un argument qui pour Chloé, la seconde femme qui accuse le ministre de viol, a également pesé dans sa décision de ne pas déposer plainte. “J’ai un faisceau d’indices très important mais pas de preuves sur ce qui a pu se passer, alors pourquoi porter plainte?, interroge-t-elle. Pour voir la plainte être classée sans suite et qu’on puisse dire qu’il ne s’est rien passé?”

    Car avant d’envisager toute réparation, encore faut-il que le mis en cause soit reconnu coupable. “L’institution judiciaire n’est pas du tout armée pour pouvoir juger ces affaires, s’insurge Chloé. Aujourd’hui, un classement sans suite dédouane complètement potentiellement un auteur de violences sexuelles, un violeur (...) Je suis sûre qu’il y a des juges de bonne volonté, mais ils n’ont pas les moyens de qualifier les viols et de condamner les violeurs.”

    #OnNePortePasPlaintePourLargent

    Lancé le 12 mai sur Twitter par la doctorante et militante féministe Marie Coquille-Chambel, accusée de “vivre de son viol” après la parution de son livre #MeTooThéâtre , le hashtag #OnNePortePasPlaintePourLargent avait pour but de dénoncer l’idée d’un “business des témoignages”.

    “Les victimes de violences sexuelles qui portent plainte ne gagnent pas d’argent sur leur viol, écrivait-elle alors sur les réseaux sociaux. Se reconstruire coûte cher: frais de justice, frais de psy, déménagement, perte d’emploi, etc.”

    Un dépôt de plainte peut engendrer des frais supplémentaires. “ll peut y avoir des frais d’avocats, mais ils sont très variables, nuance Me Wehbe. Selon les ressources de la personne, ils sont parfois pris en charge partiellement ou totalement par l’État dans le cadre de l’aide juridictionnelle.”

    À ces frais peut aussi s’ajouter une éventuelle consignation, dont la somme est fixée par un juge au regard des ressources de la prétendue victime lorsqu’elle est seule à l’origine des poursuites. “Mes frais de justice s’élèvent à 7550 euros. J’ai obtenu 1500 de dommages et intérêts en 2021. Je ne suis pas devenue riche après avoir témoigné publiquement ”, décompte sur Twitter Marie Coquille-Chambel.

    En effet, si au terme d’une procédure qui aura duré plusieurs mois minimum, l’accusé ou le prévenu est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, une condamnation à une réparation pécuniaire peut être prononcée.

    “Son montant est fixé au regard des circonstances des faits et du préjudice subi par la victime, qui peut lui-même être quantifié par un nombre de jour d’ITT (incapacité totale de travail), détaille l’avocate Agathe Wehbe. Il est possible de solliciter en plus le paiement d’une somme distincte au titre des frais d’avocats, mais elle est généralement dérisoire et ne couvre pas l’intégralité des honoraires.”

    Et ce n’est pas fini: encore faut-il que la victime recouvre ces sommes. “Si le coupable ne les règle pas spontanément, il faut recourir à un huissier, s’il est solvable, ajoute-t-elle. Or, pour cela, il faut avancer des frais d’huissiers, dont on ne sera parfois pas remboursé.” S’il n’est pas solvable, il faudra alors solliciter les fonds de garantie, au prix d’une nouvelle procédure, qui pourra engendrer là encore des frais d’avocat.

    Alors, pourquoi porter plainte?

    Alison Blondy, victime de viols et violences conjugales, fait partie des personnes n’ayant rien touché dans leur procédure, car son agresseur était insolvable. Vice-présidente de la Fédération nationale des victimes de féminicides (FNVF), elle constate : “Je vois beaucoup de victimes qui arrêtent les procédures faute de moyens” , témoignait-elle début mai dans L’Humanité .

    “Ne portez pas plainte. Surtout pas le jour des faits. Surtout pas contre Luc Besson. Ça y est. J’ai compris”, écrivait Sand Van Roy après la confirmation en appel du non-lieu dans le cadre des accusations de viol visant le réalisateur. On peut en effet se demander quel intérêt peuvent trouver les victimes présumées à porter plainte dans ce contexte.

    Ce mercredi 1er juin, lors d’un procès sur-médiatisé pour violences conjugales, l’actrice Amber Heard a été reconnue coupable de diffamation envers Johnny Depp et à lui verser 15 millions de dollars de dommages-intérêts.

    “On est très inquiets, en tant que collectif, des répercussions de ce verdict pour l’écoute de la parole des victimes”, explique Maëlle Noir, membre de la coordination nationale du collectif Nous Toutes, contactée par Le HuffPost.

    On pense que ce verdict apprend aux femmes victimes que dénoncer les violences, ça a un prix -dans le cas de ce procès, 15 millions de dollars- et ça donne comme signal que dénoncer les faits de violence ça ne vaut pas le coup et qu’il vaut mieux se taire”, poursuit-elle.

    Or, la parole des victimes doit continuer à exister. C’est la raison pour laquelle Margaux et Chloé, qui accusent Damien Abad de viol, ont tout de même tenu à rendre leurs témoignages publics. Avec l’espoir que d’autres émergent.

    “Une seule plainte, un seul témoignage, ça ne suffit presque jamais, regrette  Chloé. Malheureusement, c’est le nombre qui fait de plus en plus foi.”

    À voir également sur Le HuffPost : Abad, Darmanin... La colère féministe contre le “gouvernement de la honte”

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      Damien Abad, "l'immense opportuniste" rattrapé par des accusations de viols

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 28 May, 2022 - 14:14 · 10 minutes

    Damien Abad photographié à la sortie du conseil des ministres lundi 23 mai (illustration) Damien Abad photographié à la sortie du conseil des ministres lundi 23 mai (illustration)

    POLITIQUE - Il s’accroche, mais pourra-t-il tenir? Cela fait une semaine que Damien Abad est dans la tourmente. En vingt-quatre heures, il passe de la prise de droite importante d’ Emmanuel Macron à ministre accusé de viol, en Une des Journaux. Retour sur le parcours d’un homme à l’ascension fulgurante qui risque la chute.

    Quand il est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, le vendredi 20 mai 2022, Damien Abad , 42 ans, franchit une marche majeure de son parcours. Issu d’une famille étrangère au monde politique et souffrant d’une maladie rare (arthrogrypose) qui lui cause un handicap lourd, le Nîmois offre un récit aux allures de revanche sociale, pimenté par le départ de son parti politique , les Républicains, pour rejoindre le gouvernement Borne d’Emmanuel Macron.

    L’accomplissement d’un parcours militant débuté tôt, en 2008. À 28 ans, Damien Abad entre au conseil municipal de Vauvert, dans le Gard, à quelques kilomètres de Nîmes, où il naît en 1980. La même année, il fonde le mouvement des Jeunes centristes, affilié au jeune parti Le Nouveau centre, dirigé par Hervé Morin.

    Il gravite les échelons de la formation centriste où il est propulsé député européen en 2009, avec l’appui de Hervé Morin qui fait de sa présence sur les listes un cheval de bataille au sein de l’UMP, notamment pour le profil plus divers qu’il offre. A 29 ans, il est élu le plus jeune eurodéputé parmi les Français.

    “Qui a trahi, trahira...”

    De quoi se voir pousser des ailes. C’est à cette période qu’il rencontre Margaux, alors âgée de 22 ans, jeune militante du parti qui prend contact avec lui pour commencer sa vie politique. Leurs échanges deviennent vite insistants de la part du jeune élu, selon les SMS rapportés par Mediapart . C’est elle qui porte plainte contre lui contre lui en 2017, pour viol. Elle est classée sans suite, il conteste aujourd’hui fermement les faits.

    La plainte ne fait alors qu’un entrefilet dans la presse people, sans que le nom de Damien Abad ne soit cité. Seuls les initiés des Républicains savent qu’il s’agit de lui. Certains en font des blagues graveleuses, selon le récit de Libération , le 22 mai dernier.

    En 2012, il devient député de l’Ain en rejoignant l’UMP, après un passage au conseil régional du Rhône. Une première trahison que ne goûte guère Hervé Morin. “Son parcours est celui d’un immense opportuniste. Il était au Nouveau Centre, il est parti à l’UMP pour être député alors que je l’ai fait député européen et conseiller régional. Aux primaires, il a soutenu Le Maire, puis Bertrand, il a aussi été proche de Wauquiez…”, énumère auprès du HuffPost l’actuel président de la région Normandie.

    Même sentiment chez Les Républicains, amers après son départ du parti pour rejoindre Emmanuel Macron, lui qui jugeait sévèrement ses camarades ayant franchi le pas quelques années plus tôt et qui se plaçait dans l’opposition au Palais-Bourbon. Au HuffPost , plusieurs de ses anciens camarades de l’Assemblée le décrivent en mai 2022 comme un arriviste “prêt à tout pour réussir”, quitte à “trahir” en laissant traîner l’ambiguïté jusqu’au bout. “Il n’est pas fiable. Qui a trahi, trahira...”, lâche, laconique, Pierre-Henri Dumont, député du Pas-de-Calais.

    Il ne faut pas prendre les Français et nous ses collègues pour des idiots. Anne-Laure Blin, députée LR du Maine-et-Loire, au "HuffPost"

    Julien Aubert qui lui reconnaît “un sens de l’humain assez prononcé”, le juge “très perso”. Le député de Vaucluse, qui aime le “panache”, n’a pas apprécié que son ancien camarade des “cadets Bourbons”, jeunes députés prometteurs de l’UMP élus en 2012, parmi lesquels on comptait Gérald Darmanin, actuel ministre de l’Intérieur, attende d’être sûr d’entrer au gouvernement pour quitter la présidence du groupe LR à l’Assemblée nationale, le 19 mai dernier.

    Même sentiment chez sa collègue Anne-Laure Blin: “Il ne faut pas prendre les Français et nous ses collègues pour des idiots. Je regrette le manque de courage qu’il a eu de ne pas oser le faire le choix de la clarté qu’on lui a réclamé à de nombreuses reprises”, pointe la députée du Maine-et-Loire, élue en 2020.

    Il avait pourtant remué ciel et terre pour l’obtenir, cette présidence de groupe, l’un des postes les plus prestigieux du Palais Bourbon. En novembre 2019, il est le premier à dégainer sa candidature pour succéder à Christian Jacob, qui vient de devenir le patron de LR. “Il avait un beau dossier tout prêt, on sentait qu’il avait tout préparé”, ironise à moitié un parlementaire destinataire. “Il avait bossé avec un petit cénacle, en équipe”, confirme Julien Aubert.

    En face, le député d’Eure-et-Loir, Olivier Marleix, présenté par le Canard enchaîné comme le choix de Christian Jacob part favori. Mais Abad sait y faire. Il repère les frustrés, les flatte, créé du lien, défend son projet: fait de la politique. Et ce ne sont pas les coups de fils de l’ancien député, Alain Marleix, auprès de quelques députés pour soutenir son fils qui l’arrêtent. Damien Abad l’emporte. Encore une victoire.

    Je savais qu’il était lourd en drague, mais je n’étais pas au courant de la plainte. Pierre-Henri Dumont, député LR du Pas-de-Calais, au "HuffPost"

    À cette époque, déjà, des bruits courent au sujet du député de l’Ain. “J’avais entendu que c’était quelqu’un de très très border”, confie un ancien collaborateur de l’UMP à l’Assemblée nationale entre les années 2012 et 2017. “On disait aux femmes ‘fais gaffe, faut pas rester seule avec lui’”, se souvient-il. “On avait entendu des bruits, notamment une histoire… mais rien de concret. Il y avait eu cet article dans Closer sur la plainte de 2017 mais on n’en savait pas plus”, ajoute un député LR.

    “Je n’avais pas connaissance de cette réputation, ni de comportements déplacés, ni même de dragueur”, promet Sébastien Huygue, député du Nord qui était sur sa ligne politique, mais désapprouve son départ vers le gouvernement. Il soupçonne “un règlement de compte politique”.

    “Je savais qu’il était lourd en drague, mais je n’étais pas au courant de la plainte”, affirme Pierre-Henri Dumont, qui juge au contraire le choix de l’exécutif “un poil cynique” de “nommer le président du groupe LR dans un gouvernement qui penche à gauche plutôt que de croire la parole des femmes alors que c’est la grande cause du quinquennat.”

    S'il y a de nouveaux éléments, si la justice est saisie, on tirera toutes les conséquences de cette décision Elisabeth Borne, Première ministre, le 22 mai

    C’est là qu’arrive le vertige. Le vrai. À peine nommé, la plainte ressurgit dans une enquête de Mediapart débutée en janvier 2021 et publiée au lendemain de sa nomination, le 21 mai. Le journal a recueilli un autre témoignage d’une femme qui ne connaît pas Margaux et qui accuse à son tour le ministre de viol, pour des faits qui remonteraient à 2010. Cinq ans après #MeToo, ce qui devient “l’affaire Abad” se répand comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux et dans la presse. Elle percute de plein fouet sa trajectoire et ébranle un gouvernement tout juste composé.

    Emmanuel Macron vient de refaire de la lutte contre les violences faites aux femmes la grande cause de son quinquennat. Le scandale fait tache. Damien Abad se défend, depuis la ville de Saint-Jean-Le-Vieux, dans l’Ain, où il concoure toujours aux élections législatives, sans l’étiquette LR qui présente un candidat face à lui. “Je n’ai jamais violé une seule femme de ma vie”, promet le ministre-député dans une courte allocution à la presse où il dévoile des détails de son intimité. “Cela m’est matériellement impossible”, insiste-t-il.

    Nous n’avons jamais repéré de problèmes à l’égard des femmes. Au contraire. Un proche de Damien Abad, au "HuffPost"

    L’affaire est partout dans les médias, elle empêche le gouvernement d’imposer d’autres thèmes. La Première ministre, Élisabeth Borne, est contrainte de s’exprimer sur le sujet en plain déplacement de campagne dans le Calvados où elle brigue son premier mandat. “S’il y a de nouveaux éléments, si la justice est saisie, on tirera toutes les conséquences de cette décision”. Fermez le ban.

    Le 25 mai, la justice offre un sursis à Damien Abad. Le Parquet de Paris, alerté par un signalement de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles, indique être dans l’impossibilité “en l’état” d’ouvrir une enquête, faute d’éléments suffisants. Dans le Gard, où Damien Abad conserve des attaches familiales, amicales et politiques, les révélations de Mediapart n’atteignent pas son cercle historique.

    “Nous n’avons jamais repéré de problèmes à l’égard des femmes. Au contraire, en rencontrant ses précédentes compagnes, on a toujours eu l’impression d’un homme parfaitement normal, malgré ses réelles et douloureuses difficultés physiques”, défend l’un de ses proches, toujours impliqué dans la politique locale. Toujours dans la cité romaine, mais à l’autre bout de l’échiquier politique, Vincent Bouget, secrétaire général du PCF dans le Gard, garde le souvenir d’un étudiant “très fort” affichant une “forte volonté de réussir” du temps où les deux étudiaient en classe préparatoire à la fin des années 1990.

    “On voyait qu’il ne faisait pas du tout de son handicap un quelconque obstacle, j’ai même le souvenir d’avoir joué au foot avec lui dans la cour”, poursuit le communiste, incapable de mettre une autre réputation sur cet étudiant que celle d’un “mec de droite, ce qui détonne en prépa littéraire”.

    Dans l'Ain, les appareils politiques comptent moins que les personnalités, la proximité et la confiance accordée aux élus. On verra quel impact aura cette affaire sur l’élection Xavier Martinez, candidat LR face à Damien Abad, au "HuffPost"

    Que décideront les électeurs de l’Ain? L’affaire peut-elle atteindre l’homme qui a été réélu haut la main en 2017 avec 67% des voix. “C’est un territoire de pudeur où les gens sont taiseux, cette tornade provoque beaucoup de malaise, mais quelle place aura-t-elle dans les urnes?”, s’interroge à voix haute pour Le HuffPost son concurrent investi par LR, Julien Martinez. “Ici, les appareils politiques comptent moins que les personnalités, la proximité et la confiance accordée aux élus. On verra quel impact aura cette affaire sur l’élection”, soupèse le trentenaire, élu d’Oyonnax.

    Une épée de Damoclès qui ne lui coûte pas, pour le moment, la confiance d’Emmanuel Macron. “Il faut qu’il serre les poings”, ironise, avec un humour douteux, un conseiller de l’exécutif. Si au sein du gouvernement, l’évocation de son cas gêne aux entournures, certains de ses collègues veulent croire que l’orage n’est que passager. “C’est vrai qu’on se passerait bien d’une affaire qui occupe autant l’espace médiatique. Mais si le dossier ne connaît pas de rebond, provoqué par de nouveaux éléments, il devrait tenir”, souffle un ministre fraîchement nommé, reconnaissant pour autant son isolement au sein de l’équipe gouvernementale: “Il n’a pas encore de cabinet, pas même un conseiller com’”, nous disait-il le jeudi 26.

    “Contrairement à Darmanin qui avait un clan, Abad n’a personne”, abonde un communicant familier des Républicains. Même psychologiquement il est seul. Il est détesté par LR, il n’a pas de relais médiatiques et, pour couronner le tout, il peut perdre sa législative. Il peut tout perdre”.

    À voir également sur Le HuffPost: Abad, Darmanin... La colère féministe contre le “gouvernement de la honte”

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      Macron à Brégançon, Borne "au travail"... Le second quinquennat débute à pas feutrés

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 26 May, 2022 - 15:48 · 4 minutes

    Image d'illustration - Emmanuel Macron et Elisabeth Borne Image d'illustration - Emmanuel Macron et Elisabeth Borne

    POLITIQUE - Où est passé Emmanuel Macron ? Bien silencieux depuis plusieurs semaines, le chef de l’État passe le week-end de l’Ascension au fort de Brégançon , comme chaque année. Un “repos studieux”, selon ses proches au Parisien qui a révélé cet élément de son agenda le 24 mai .

    Le président s’accorde une pause après sa campagne présidentielle et se consacre aux affaires étrangères. Ce jeudi 26 mai, pendant une heure, le chef de l’État s’est entretenu avec Recep Tayyip Erdogan, son homologue turc sur les questions de la guerre en Ukraine et de l’adhésion à l’Otan de la Finlande et la Suède.

    Le président de la République, qui n’a pas fait de déplacement intérieur depuis le 29 avril dans les Hautes-Pyrénées et le 10 mai, lors de la cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage, se tient à distance de la scène nationale - et laisse sa nouvelle Première ministre, Élisabeth Borne , en première ligne.

    En coulisses, le président a bien sûr procédé à la nomination de sa Première ministre et de la constitution du gouvernement, annoncé il y a une semaine, vendredi 20 mai. Mais, depuis, l’affaire Damien Abad , ministre des Solidarités accusé de viol, est venue polluer les premiers pas de la nouvelle équipe.

    “Vous allez le revoir sur le terrain très bientôt”

    Contrairement aux précédentes affaires et accusations touchant un des ministres en poste, comme celles ayant visé Nicolas Hulot et Gérald Darmanin, Emmanuel Macron n’a laissé fuiter aucun commentaire sur un sujet.

    “Il n’est pas anormal que ce ne soit pas lui qui s’exprime sur Damien Abad”, relativise un conseiller de l’Elysée. “C’est vrai qu’il a pris le temps de la concertation avant de nommer le gouvernement et ce week-end, c’est l’Ascension. Mais vous allez le revoir sur le terrain très bientôt!”, prédit le même.

    Dès lundi 30 mai, le chef de l’État sera au conseil européen à Bruxelles pour deux jours. Des déplacements nationaux sont aussi à prévoir, mais rien n’est encore annoncé à ce stade. Son entourage n’exclut pas de choisir des départements qui pourraient s’apparenter à des soutiens à des candidats aux législatives, même le président se tient par définition à distance de ces élections, menées par la Première ministre, cheffe de la majorité.

    Borne prend la lumière

    C’est donc Élisabeth Borne qui prend la lumière sur le plan intérieur depuis sa nomination, comme dans un retour classique aux prérogatives constitutionnelles qui prévoient que le gouvernement “détermine et conduit la politique de la nation”. Ce vendredi 27 mai, elle convoque l’ensemble de son gouvernement dès 8h30 à Matignon pour une réunion de travail.

    “L’objectif est de fixer la feuille de route des ministres et de lancer les premiers chantiers prévus dans le programme du président: la santé, l’éducation, l’écologie et le pouvoir d’achat”, décrypte Matignon pour Le HuffPost . Selon nos informations, ces réunions ont vocation à devenir mensuelles.

    Les ministres, tenus par la période de réserve qui s’impose à quelques semaines des législatives, sont aussi bien discrets. Leurs biographies et missions ne sont toujours pas mises à jour sur le site du gouvernement , comme si ce dernier prenait son temps. Sur le fond, le premier projet de loi du second quinquennat consacré au pouvoir d’achat et le montant du chèque alimentation, très attendu, ne seront pas révélés avant la fin des élections législatives. La nouvelle porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire , avait d’abord annoncé le contraire, lors du premier compte-rendu du premier conseil des ministres de la nouvelle équipe, avant de rétropédaler.

    Vers un recul sur les retraites?

    Aucune grande mesure - notamment écologique - n’est encore annoncée et la réforme des retraites, promesse phare du président Macron pendant sa campagne ne sera pas enclenchée avant le mois de septembre, pour une période de concertation.

    Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, qui en aura la charge, a déjà rencontré les syndicats cette semaine et poursuivra ces rendez-vous la semaine prochaine. À pas feutrés et pour ne pas brusquer, l’âge légal de départ à 65 ans, voulu par le président ne semble plus être un totem, selon une enquête de l’ Opinion , le 25 mai. Elisabeth Borne a elle aussi reçu les partenaires sociaux cette semaine et revendique une méthode qui consiste ”à la fois à aller vite et concerter”, ce qui peut sembler paradoxal.

    Rien n’a non plus encore été rendu public concernant la fameuse consultation en vue de la réforme des institutions, promise par Emmanuel Macron pendant sa campagne et présentée comme une “urgence”.

    Un flottement qui laisse beaucoup de place à l’affaire Abad et qui grignote du temps précieux de début de mandat. Une forme de prudence, aussi, pour éviter la moindre erreur à l’approche des élections législatives et obtenir la majorité la plus large possible le 19 juin. Mais sur les fameux “cent jours” connus pour être déterminants dans l’action présidentielle au démarrage d’un quinquennat... il n’en reste que 75.

    À voir également sur Le HuffPost : Total en Russie? On a interrogé les actionnaires sur l’invasion de l’Ukraine

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      Face aux accusations de violences sexuelles, quelles sont les obligations des partis politiques?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 25 May, 2022 - 15:52 · 6 minutes

    Des militants La République en Marche lors d'une réunion à Bordeaux, en 2019. Des militants La République en Marche lors d'une réunion à Bordeaux, en 2019.

    POLITIQUE - Les affaires et accusations de violences sexuelles s’invitent avec fracas dans la campagne des législatives. Après le (bref) candidat NUPES aux élections législatives Taha Bouhafs , c’est Damien Abad , nouveau ministre des Solidarités, ex-membre des Républicains et candidat aux législatives dans la 5e circonscription de l’Ain, qui est à son tour l’objet d’ accusations de viol .

    Dans ces affaires, le rôle des partis politiques auxquels sont rattachés les candidats peut interroger: ce sont en effet des structures et des entreprises avec des obligations envers leurs salariés ; mais où se croisent également des personnes militantes, qui ne travaillent pas, au sens légal du terme, pour le parti, mais le font vivre de différentes manières.

    Or, face aux violences sexistes et sexuelles, les procédures varient selon les partis, entre retrait d’investiture, signalement à la justice ou inaction la plus totale.

    Le parti politique, un employeur comme les autres ?

    En entreprise, le Code du travail est clair. Le texte de loi oblige l’employeur à “veiller à protéger l’ensemble de ses salariés contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes”. Tout employeur a donc l’obligation d’avoir une politique de traitement des plaintes, de mener ses enquêtes internes indépendantes de toute poursuite pénale et de prononcer des sanctions si le résultat de l’enquête le justifie.

    Des obligations qui valent aussi pour tout parti politique... mais avec ses salariés seulement. Permanents, cadres locaux et nationaux, chargés de communication, ou encore chargés d’études, les métiers au sein des différents partis politiques français sont variés.

    C’est dans le cadre militant que la procédure est beaucoup plus floue. Il s’agit ici de personnes bénévoles qui dédient une partie de leur temps libre au parti, sans être lié par un contrat.  “Il n’y a pas de Code du travail qui s’applique, mais des procédures très peu utilisées avec peu de jurisprudence,” précise au HuffPost Marilyn Baldeck, déléguée générale de l’AVFT, l’Association contre les violences faites aux femmes au travail.

    En effet, en cas d’accusation de violences sexuelles au sein d’un parti politique, c’est la responsabilité civile de ce dernier qui est engagée. Or, le milieu militant et la loyauté des membres au parti font qu’il est très rare de voir des victimes s’en prendre directement à leur propre structure.

    À chacun son dispositif de prévention (ou non)

    Dans ce flou juridique, les partis politiques gèrent alors ces affaires chacun à leur manière. “Il y a une minorité de partis qui ont mis en place une cellule de signalement”, déplore auprès du HuffPost Madeline Da Silva, cofondatrice de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politiques.

    Chez EELV, l’affaire Denis Baupin est passée par là, en 2016. “Une cellule d’écoute et une autre d’enquêtes et de sanctions ont été mises en place”, à ce moment-là, expliquait le 24 mai à l’AFP Sandra Regol, numéro 2 du parti.

    À La République en Marche, c’est la vague #Metoo qui a bousculé le jeune mouvement, né en 2016 autour de la première candidature présidentielle d’Emmanuel Macron. LREM s’est organisé en 2020 avec la création d’une cellule de signalement de harcèlement sexuel, d’abord ouverte aux salariés puis à l’ensemble des adhérents du mouvement.

    Du côté de la France insoumise, le parti s’est doté d’un Comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles qui a été saisi après les accusations de violences sexuelles à l’encontre de Taha Bouhafs .

    En revanche, chez Les Républicains, comme au Parti socialiste, aucune cellule spécifique n’a été créée pour gérer ce type d’accusations et le cas par cas est de mise.

    Une fois le signalement remonté aux responsables des partis, là encore, les réponses apportées peuvent varier, et le militant n’est pas automatiquement sanctionné. “Tout dépend des chartes internes. Certains partis peuvent prévoir que de tels agissements engendrent une exclusion d’office du parti. Parfois, il n’y a rien dans leurs statuts”, détaille la juriste Catherine La Magueresse, juriste spécialiste de droit du travail, ancienne présidente de l’AVFT.

    Et la justice dans tout ça?

    Par ailleurs, de manière générale, rien n’oblige les entreprises à informer la justice quand une procédure a lieu. Ce qui explique pourquoi la procédure interne d’un parti peut rester indépendante de toute éventuelle procédure pénale.

    Dans la même logique, toute entreprise peut  acter du licenciement de son salarié ou de toute autre sanction décidée au regard du Code du travail, indépendamment des conclusions de la justice, si elle a été saisie. Le PS a déjà licencié au cours des dernières années un salarié accusé d’agression sexuelle par une stagiaire, par exemple.

    Dans le cas de Damien Abad, Christophe Castaner, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, a indiqué à l’AFP avoir transmis au procureur de la République dès vendredi 20 mai le signalement par l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles.

    J’assume d’enfreindre la loi. Cet article est mal fait. Pour moi, c’est la volonté des victimes qui doit primer. Clémentine Autain, députée insoumise de Seine-Saint-Denis

    Une fois informé de l’une des accusations de viol, le patron des députés de la majorité dit avoir enclenché cette procédure en vertu de l’article 40 du Code de procédure pénale. Le texte prévoit que “toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit” est tenu de saisir le parquet.

    À La France insoumise, le parti a fait le choix de gérer l’affaire Taha Bouhafs uniquement en interne. Après avoir personnellement recueilli le témoignage d’une victime, la députée Clémentine Autain a, elle, décidé de ne pas saisir la justice - alors qu’elle pourrait être un “officier public et fonctionnaire” en sa qualité d’élue. “

    J’assume d’enfreindre la loi, explique-t-elle au HuffPost . Cet article est mal fait. Pour moi, c’est la volonté des victimes qui doit primer.”

    Pour autant, elle ne risque pas vraiment quelque chose. “L’article 40 n’est jamais sanctionné, c’est une obligation quasi-morale, mais il n’y a pas de peine, explique au HuffPost Louis Le Foyer de Costil, avocat en droit public. En pratique, ce n’est pas bien de ne pas le respecter, mais il n’y a pas de jurisprudence, personne n’a jamais été condamné.”

    D’autant plus que l’interprétation du terme d’“autorité constituée” reste floue : s’il ne concerne pas le parti politique en tant que tel, il pourrait englober la fonction de député, mais le texte ne le dit pas noir sur blanc.

    À voir également sur le HuffPost : Sur le cas Abad, le gouvernement a bien bossé ses éléments de langage

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      La chronologie de l'affaire Abad peut-elle affaiblir le gouvernement?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 25 May, 2022 - 15:46 · 7 minutes

    Elisabeth Borne, photographiée ici le 23 mai au Muséum d'histoire naturel de Paris, savait-elle qu'une plainte avait été déposée contre Damien Abad?  Elisabeth Borne, photographiée ici le 23 mai au Muséum d'histoire naturel de Paris, savait-elle qu'une plainte avait été déposée contre Damien Abad?

    POLITIQUE - C’est un timing qui tombe mal. Pour sa première grande interview au Journal du Dimanche , le 22 mai, en tant que Première ministre, Élisabeth Borne fait la Une et promet: “Je ne mentirai pas aux Français”.

    Le même jour, elle affirme devant les caméras lors d’un déplacement dans le Calvados qu’elle n’était ’bien évidemment pas au courant” de l’ affaire Abad . “J’ai découvert l’article de Mediapart hier”, (samedi 21 mai, jour de sa publication) dit-elle devant la presse. Le site a dévoilé deux témoignages de femmes qui accusent le ministre des Solidarités, Damien Abad, de viol - il conteste les faits - et révèle que Les Républicains et La République En Marche ont été alertés par l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique.

    Trois jours après, des doutes apparaissent quant à la véracité des propos tenus par la Première ministre.

    Première contestation, du journal en ligne. Mediapart révèle avoir voulu interroger la Première ministre avant de publier cet article, et avoir contacté Matignon la veille, vendredi 20 mai. “J’ai appelé le service com’ de Matignon vendredi en fin de journée, j’ai envoyé mes questions avec la plainte de 2017 et le signalement de l’Observatoire”, affirme Marine Turchi, autrice de l’enquête, ce 25 mai sur Europe1 .

    Contacté sur le sujet, l’entourage d’Elisabeth Borne assure au HuffPost que la Première ministre “a pris connaissance des faits quand l’article est paru samedi soir”. Il confirme qu’un mail a “a été envoyé au secrétariat du Service de presse de Matignon à 19h43”. En revanche, il ne nous dit pas si les questions de Mediapart ont été transmises à la Première ministre entre vendredi et samedi.

    “Une Première ministre ne devrait pas faire ça”

    Sur ce point, l’opposition s’engouffre dans la brèche et attaque bille en tête la Première ministre. “Je n’ai aucune tendresse pour Damien Abad (...) mais il y a une présomption d’innocence qu’il faut respecter. En revanche, Élisabeth Borne inaugure son quinquennat en baratinant les Français, elle était tout à fait au courant. Ça montre que ce gouvernement est cynique, Élisabeth Borne commence mal”, dénonce par exemple Sébastien Chenu, député du Rassemblement national, sur Sud Radio ce 25 mai.

    “Une Première ministre ne devrait pas faire ça”, embraye Manuel Bompard, candidat insoumis aux législatives et ancien directeur de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon.

    Deuxième question: Élisabeth Borne savait-elle qu’une plainte avait été déposée contre Damien Abad, puis classée sans suite, en 2017, avant de le choisir pour être son ministre des Solidarités? “La Première ministre n’avait pas connaissance de ces faits avant la nomination de Monsieur Abad. Elle en a pris connaissance dans l’article de Mediapart samedi soir”, répond son service de presse au HuffPost ce mercredi 25 mai.

    L’Elysée au courant de la plainte classée sans suite

    En revanche, selon nos informations, confirmant celles de BFMTV, l’Élysée était  au courant de la plainte classée sans suite de 2017 visant Damien Abad, mais a estimé que la justice avait tranché. Le fait que la justice ait classé sans suite cette plainte a justifié sa nomination, selon plusieurs de nos interlocuteurs qui ne se sont pas intéressés à ce moment-là de près à son contenu.

    Ce 25 mai, on apprenait que le Parquet de Paris n’ouvrait pas d’enquête contre Damien Abad, ”à ce stade”, après le signalement envoyé par l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles “faute d’élément permettant d’identifier la victime des faits dénoncés et, dès lors, faute de possibilité de procéder à son audition circonstanciée”.

    Comment le gouvernement va-t-il gérer la crise?

    Une décision dont peut aussi bien se servir l’exécutif - sur le mode ‘circulez il n’y a rien à voir’ - mais qui peut aussi le desservir. Quelques jours avant cette décision du Parquet de Paris, un conseiller de l’exécutif confiait à demi-mots que l’ouverture d’une enquête aurait pu servir de porte de sortie pour le gouvernement qui s’en serait saisi pour limoger Damien Abad, conformément aux sous-entendus de la Première ministre dimanche dans le Calvados.

    “Je peux vous assurer que s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on tirera toutes les conséquences de cette décision”, déclarait fermement la locataire de Matignon le 23 mai devant la presse.

    Ce qui est certain, c’est que les premiers pas du gouvernement Borne qui n’a pas encore une semaine sont largement pollués par cette affaire. Car contrairement à il y a quelques années, les accusations de violences sexistes et sexuelles sont désormais prises au sérieux, notamment dans les médias. Pas une interview de ministre n’est réalisée sans une question sur le sujet, les chaînes d’information sont en boucle et la défense du ministre vire au feuilleton.

    Quid de la grande cause?

    Si les éléments de langage du gouvernement sont accordés, “zéro impunité”, “présomption d’innocence” et “laissons faire la justice”, il apparaît forcément en soutien - dont Damien Abad se revendique , comme de celui du président de la République. Après avoir pris un mois pour faire son casting, Emmanuel Macron -qui ne s’est toujours pas exprimé sur le sujet- est désormais englué dans cette affaire qui vient aussi percuter la grande cause de son second quinquennat, identique à celle de son premier: la lutte contre les violences faites aux femmes.

    Elisabeth Borne qui a notamment été choisie parce qu’elle était une femme met en danger de son côté le peu de capital politique qu’elle a. Elle qui dédiait sa nomination à Matignon ”à toutes les petites filles”, est en première ligne pour gérer une affaire de violences sexuelles. Elle est attendue au tournant.

    Silences des ministres compétents

    Les ministres de la Justice et de l’Intérieur, concernés au premier chef par les dysfonctionnements dans leurs ministères sur ces sujets, invités à réagir dimanche 22 mai, ont préféré répondre “pas de commentaire”. Quant à la nouvelle ministre des droits des femmes, Isabelle Rome, elle est aux abonnés absents. Le message envoyé à la société est l’ignorance du récit des victimes présumées, malgré une enquête journalistique consolidée, dans un contexte où la plupart des plaintes pour viols sont classées sans suite en France. Cela peut-il leur coûter politiquement? Ce qui est sûr, c’est qu’à quelques semaines des élections législatives, le sujet est brûlant et colle à la peau du nouveau gouvernement qui n’a même pas encore défait ses cartons ni constitué son équipe.

    Alors que faire? “Il faut qu’il serre les poings”, se moque une source au sein de l’exécutif, en référence au handicap du ministre mis en cause. Comprendre: attendre que ça passe. Une forme de quitte ou double: soit le sujet n’est plus sur la table dans quelques jours pour toute raison liée à l’actualité, soit il se poursuit. Et dans ce cas, le temps perdu sera autant de perte de crédit politique.

    Les urnes rendront, elles, leur verdict les 12 et 19 juin pour la majorité actuelle et le députée de l’Ain, ex-LR, Damien Abad qui se représente à la députation. Sera-t-il encore ministre d’ici là? Un député LR présidait il y a quelques jours: “Il risque de tout perdre”.

    À voir également sur Le HuffPost: Abad, Darmanin... La colère féministe contre le “gouvernement de la honte”