TÉLÉVISION - “Condragulation.” L’adaptation française de la plus célèbre compétition de
drag queens
RuPaul’s Drag Race
arrive (enfin) ce mois-ci sur nos écrans et d’après les premières images qui ont été montrées au cours d’une conférence de presse, organisée ce jeudi 2 juin à Paris, elle n’a rien à envier au programme initial.
L’émission, qui s’intitule
Drag Race France
, est produite par Endemol et France Télévisions. Fidèle à la télé-réalité américaine, qui compte aujourd’hui quatorze saisons, elle se présente comme un programme de divertissement drôle, créatif et engagé, soucieux de défendre les intérêts et la diversité de l’art du drag à la française sur fond d’acceptation de soi.
Le but du jeu est le même: il s’agit d’une compétition au cours de laquelle des drag queens s’affrontent autour d’épreuves mêlant chant, comédie, danse et mannequinat. À la fin de chaque épisode, l’une d’entre elles est éliminée. La gagnante, elle, repart avec une somme d’argent et (souvent) de gros contrats commerciaux.
Le HuffPost
vous résume point par point tout ce que vous devez savoir sur la première saison événement de
Drag Race France
.
Le premier épisode sera diffusé le 25 juin, date symbolique de la marche des fiertés en France, sur France.tv Slash à partir de 20 heures. La saison en compte huit. Les suivants, eux, arriveront sur la plateforme de streaming chaque jeudi à la même heure.
Les amateurs du programme connaissent bien la présentatrice du show et présidente du jury, il s’agit de la drag queen française Nicky Doll. Cette dernière a participé à la douzième saison du programme américain. Elle s’est dite “très émue et très honorée” de contribuer à “donner davantage de spotlight” à la communauté drag.
À ses côtés, on retrouve Kiddy Smile. Chanteur, danseur, DJ, acteur et militant queer, c’est un expert de la “culture ball” et du voguing. “C’était important pour moi [de participer à ce projet] parce que c’est un des programmes de télé-réalité les plus primés. Et ça a été créé par une personne queer et noire, comme moi”, a-t-il soufflé.
L’animatrice Daphnée Burki est, elle aussi, de la partie. Connue surtout pour les diverses émissions qu’elle a présentées sur Canal+ et sur les antennes de France Télévisions, elle a aussi longtemps travaillé dans la mode, chez Dior. Elle se définit comme une “alliée engagée” auprès des la communauté LGBT+ et dit avoir vécu, avec
Drag Race France
, “l’une des plus belles expériences de [sa] vie”. “Je n’étais pas prête et vous n’êtes pas prêts”, a-t-elle promis.
Sur les 450 candidatures reçues, la production en a retenu dix avec la volonté de représenter au maximum l’art du drag français. Les dix prétendantes à la couronne ne sont pas toutes originaires de Paris. L’une vient de Clermont-Ferrand, d’autres de Bordeaux, Toulouse ou de Saint-Denis. Aussi (et alors même qu’il a fallu attendre la treizième saison aux États-Unis),
Drag Race France
compte dans ses rangs une femme trans, La Briochée.
Les neuf autres concurrentes portent les noms de La Grande Dame, Soa de Muse, Paloma, La Big Bertha, La Kahena, Lolita Banana, Elips, Kam Hugh et Lova Ladiva.
-
À quoi ressemble le premier épisode?
Le premier épisode est très drôle et prometteur. Il commence comme chaque début de saison de
RuPaul’s Drag Race
, à savoir par un défilé dans l’exubérant atelier rose, décoré ici à la française avec des petites touches façon Château de Versailles. Les commentaires de chacune sont désopilants. Le ton est le même: cru et désobligeant.
On assiste à la première épreuve, il s’agit d’un talent show. Certaines vont nous démontrer leur maîtrise de la danse, du chant et même de la trompette. D’autres, qu’elles sont les reines du lipsync, y compris quand il s’agit de mimer les paroles de
Brûler le feu
de Juliette Armanet.
Pour les départager dans cette première épreuve éliminatoire, deux stars ont été invitées aux côtés des jurés permanents: le créateur de mode Jean Paul Gaultier et de l’ancienne Miss France, Iris Mittenaere. Tous les deux devront également donner leur avis sur les tenues que les drag queens auront confectionnées pour leur premier défilé, dont le thème s’intitule “Liberté égalité Jean Paul Gaultier”.
Mais attention, ne vous attendez pas à entendre des “Okurrr” ou des “Sashay Away”, deux expressions anglophones emblématiques de l’émission outre-Atlantique. Elles n’ont pas non plus été traduites en français. Non, la production dit avoir essayé de créer son propre champ lexical français, un “devoir” envers la communauté drag française, selon Nicky Doll. Une exception: “condragulation”. “Félicidragtion” aurait, effectivement, fait pâle figure.
À voir également sur
Le HuffPost
:
Ces drag queens ont pris le pouvoir du défilé Open Ceremony à la Fashion Week de New York