close
    • chevron_right

      « Il y a un intérêt collectif à poursuivre la NUPES » – Entretien avec Laura Chazel

      news.movim.eu / LeVentSeLeve · Wednesday, 21 June - 13:15 · 14 minutes

    Un an après son entrée en force à l’Assemblée nationale, la NUPES semble déjà appartenir au passé. A l’exception de la France insoumise, qui souhaite reconduire l’alliance pour les élections à venir, tous les partis entendent proposer leur propre liste aux européennes de 2024. Si chaque parti entend se distinguer de ses alliés, les divergences stratégiques sur la question européenne sont également souvent mises en avant comme raison du retour à une gauche divisée. Qu’en est-il vraiment ? Dans une note pour la fondation Rosa Luxembourg , la politiste Laura Chazel étudie l’évolution des programmes des quatre partis et leurs votes au Parlement européen. Selon elle, la théorie des « deux gauches irréconciliables » est désormais dépassée, la proximité idéologique étant de plus en plus forte. La chercheuse plaide donc pour la poursuite de la NUPES, qui serait dans l’intérêt de chaque parti et leur permettrait de peser face aux blocs libéral et d’extrême-droite. Entretien.

    LVSL : Votre note débute par le fait qu’une nouvelle phase politique aurait été ouverte à partir de 2020, avec la crise sanitaire, puis la crise énergétique causée par la guerre en Ukraine. Selon vous, ces deux événements ont conduit à des réformes importantes de l’UE, par exemple sur les questions environnementales ou le fédéralisme budgétaire qui vont dans le sens des demandes portées depuis longtemps par la gauche. Pouvez-vous nous en dire plus ?

    Laura Chazel : Je n’irai pas jusqu’à parler de réformes majeures, mais trois événements pourraient être à l’origine d’un nouveau cycle politique au niveau européen : l’accélération du changement climatique et la prise de conscience de ses effets, la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. Pour faire face à ces crises, l’UE et ses États-membres ont pris des mesures inédites. On peut notamment citer le Pacte vert pour l’Europe, le retour de l’État-providence durant la crise sanitaire, le plan de relance « NextGenerationEU », la suspension du pacte de stabilité et de croissance (traité d’austérité, ndlr), des interventions nationales et européennes sur le prix de l’énergie ou encore la taxe sur les superprofits.

    « Ce que j’essaie de dire, c’est que ces crises ont affaibli le sens commun néolibéral, qui avait notamment prévalu durant la crise de la zone euro et avait entraîné des politiques d’austérité. »

    Bien sûr, de nombreuses critiques peuvent et doivent être apportées à toutes ces mesures qui ne sont pas à la hauteur des crises que nous traversons. Par exemple, le Pacte vert ne rompt pas avec les logiques du libre-échange, ou encore des contreparties néolibérales, sous forme de réformes structurelles, sont demandées aux États-membres dans le cadre du plan de relance. On a aussi vu des multinationales polluantes profiter de subventions européennes. De même, le retour de la rigueur est prévu pour 2024. La gauche ne peut donc pas encore crier victoire. Ce que j’essaie de dire, c’est que, malgré la domination de la droite au Parlement européen, ces crises ont affaibli le sens commun néolibéral, qui avait notamment prévalu durant la crise de la zone euro et avait entraîné des politiques d’austérité.

    LVSL : En effet, ces réformes restent cependant très mineures pour l’instant et pas du tout à la hauteur des crises que nous traversons. Peut-on néanmoins espérer qu’elles ouvrent une fenêtre d’opportunité pour la gauche ?

    L. C. : Effectivement, il n’y a pas eu de changement drastique au niveau européen. Je ne suis pas naïve : toutes ces mesures ne signifient pas la fin du dogme néolibéral, de l’austérité ou de la logique de marché. Mais des principes défendus par la gauche jugés irréalistes il y a encore peu de temps entrent désormais dans le sens commun . Cela ne signifie pas que la bataille culturelle est gagnée, mais plutôt qu’une fenêtre d’opportunité s’est ouverte pour la gauche, et qu’elle doit être saisie rapidement. Si nos adversaires politiques reprennent nos idées ou notre lexique politique – comme le « Green New Deal » promu par Alexandria Ocasio-Cortez –  on peut, bien sûr, crier à la récupération politique, mais dans la note, j’envisage plutôt cela comme un moment clé pour la  réarticulation de l’hégémonie culturelle autour de nouveaux principes et comme une occasion pour la gauche d’imposer son récit dans l’espace public.

    LVSL : À l’aide d’une vaste base de données, vous analysez les évolutions des programmes nationaux du PS, du PCF, d’EELV et de LFI depuis le milieu des années 2000. Selon vous, il y a eu deux moments de rupture importants : le référendum de 2005 et le quinquennat de François Hollande. A chaque fois, une fracture entre « deux gauches irréconciliables », l’une radicale et l’autre néolibérale, apparaît. Est-on toujours dans cette phase, ou les choses ont-elles changé, du moins dans les programmes électoraux ?

    L. C. : La donne a un peu changé. Il y a une première phase, au moins de 2005 à 2017, durant laquelle la gauche s’est fortement divisée, sur toutes les dimensions (européenne, économique, sociale, culturelle, environnementale, internationale). On avait alors, d’un côté, EELV et le PS et, de l’autre, LFI et le PCF, qui se sont opposés sur la construction européenne – notamment sur le TCE – et sur le quinquennat du socialiste François Hollande, qui a été analysé comme un « virage à droite » de la social-démocratie et a renforcé l’idée de « deux gauches irréconciliables ».

    La politiste Laura Chazel.

    Mais l’analyse quantitative et qualitative des programmes des quatre partis en question montre qu’à partir de 2014, les divergences commencent à diminuer. Par exemple, LFI et le PCF deviennent plus favorables à l’intégration européenne, tandis qu’EELV devient plus critique des politiques néolibérales de l’UE et que le PS commence à se diviser en interne. Les programmes pour l’élection présidentielle de 2022 confirment ces résultats et surtout le programme partagé de la NUPES montre cette trajectoire convergente entre ces partis. La Sixième République, le SMIC à 1500€ net, la retraite à 60 ans, le gel des prix des produits de première nécessité, la planification écologique forment désormais un socle commun. Le rapprochement se fait sur toutes les dimensions : l’ambition de « radicaliser » la démocratie libérale, pour reprendre l’expression de Chantal Mouffe ; l’écologie, avec le « verdissement » de la gauche radicale ; ou encore un programme plus social de la part d’EELV et du PS. Bref, la parenthèse ouverte en 2005 s’est refermée en 2022.

    Il faut aussi ajouter que cette convergence s’est faite notamment autour de LFI, qui est devenue hégémonique à gauche en 2017 puis en 2022, tandis que la social-démocratie a été balayée avec le mandat de François Hollande. On voit que le programme de la NUPES reprend largement celui de LFI, car c’est celui que les électeurs de gauche ont plébiscité.

    LVSL : Vous effectuez aussi une comparaison des votes au Parlement européen lors du dernier mandat, débuté en 2019. L’analyse de ces votes, bien que le PCF ne soit pas représenté car il n’a plus d’élus européens, fait apparaître une forte convergence sur de nombreux points (questions de genre, respect de l’Etat de droit, et dans une moindre mesure, sur les questions économiques et environnementales). Finalement, quels sont les enjeux sur lesquels les différences restent les plus fortes ?

    L.C. : Déjà, il était important de regarder ces votes pour savoir ce qui se passait concrètement dans l’arène politique européenne, au-delà des programmes et des divergences qui sont souvent mises en avant par les uns et les autres pour se différencier. Je me suis appuyée sur près de 15.000 votes, répartis en 21 catégories. Le résultat est celui d’une assez forte cohésion : 76% entre LFI et le PS, 91% entre LFI et EELV et 86% entre le PS et EELV. Cette convergence s’observe sur à peu près tous les sujets, y compris les questions liées aux institutions européennes. L’opposition un peu réductrice entre le PS et EELV, qui seraient très pro-européens, et LFI qui serait anti-européen est donc à nuancer, car, dans les faits, ils votent de manière similaire.

    Analyse des votes des partis de gauche français au Parlement européen depuis 2019. © Fondation Rosa Luxembourg

    En matière de politiques internationales, les divergences restent importantes, par exemple sur la question des rapports de l’UE avec les États-Unis. Malgré tout, l’analyse montre tout de même des taux de votes identiques non négligeables : 58% entre LFI et le PS, 64% entre LFI et EELV et 83% entre EELV et le PS. Sur la guerre en Ukraine, contrairement à ce qui a été fortement mis en avant, la convergence est forte. Les trois partis ont ainsi tous voté en faveur de 29 rapports concernant la guerre. La différence se voit surtout entre le soutien militaire demandé par EELV et le PS, par rapport à la nécessité de faire pression pour une sortie diplomatique de la guerre, soutenue par LFI.

    LVSL : Concernant ces points de divergence, vous évoquez de possibles compromis, telle que la création d’une défense européenne autonome de l’OTAN, un élargissement de l’UE conditionné à une convergence fiscale et sociale, la démocratisation de l’UE etc. Si ces positions semblent possibles, voire souhaitables sur le papier, n’est-il pas un peu naïf de penser qu’elles pourront être appliquées ?

    L. C. : Ces possibles compromis ne seront certes sans doute pas directement appliqués. Mais les divergences souvent mises en avant par les médias de masse et les politiques eux-mêmes se résument souvent à de simples stratégies de différenciation. Compte tenu de la forte convergence programmatique entre les quatre partis et de ces compromis possibles, la division entre « pro » et « anti » UE est en réalité assez artificielle, ou du moins très réductrice. De même pour l’opposition entre « gauche  viandarde » représentée par Fabien Roussel et une « gauche soja » qui serait incarnée par EELV.

    Les quatre partis ont mené des stratégies de campagne identitaires (c’est-à-dire faisant appel à l’identité propre de chaque parti, ndlr) afin de se distinguer de ses concurrents, alors qu’ils votent globalement la même chose au Parlement européen, et que l’on trouve de fortes similarités dans leurs programmes nationaux. Même si ces divergences seront sans doute difficiles à dépasser, je pense que ces forces ont une responsabilité à travailler ensemble, étant donné leur cohésion générale et la nécessité de faire bloc pour battre les libéraux et endiguer la montée de l’extrême-droite.

    LVSL : En effet, chaque parti cherche à se distinguer des autres et met en avant sa singularité sur les points de désaccord. On le voit bien en ce moment : la FI souhaite la poursuite de la NUPES, les Verts veulent partir seuls aux européennes, le PCF de Fabien Roussel est assez critique de l’alliance et le PS est divisé. La désunion et le retour à ces stratégies de différenciation ne sont-ils pas inéluctable ?

    L. C. : Au-delà du programme commun et des compromis dont nous parlions, la poursuite de l’alliance est aussi dans l’intérêt individuel de chaque parti. Bien sûr, il est légitime que le PS, le PCF et EELV ne souhaitent pas voir leur identité diluée dans celle de la NUPES, dominée par LFI. Mais la survie de leur identité ne nécessite pas forcément de candidatures individuelles. Par exemple, les quatre partis pourraient siéger dans leur propre groupe européen, tout en formant, comme à l’échelle nationale, un intergroupe qui leur permet de mener des batailles communes. On peut aussi repenser un peu l’équilibre des forces au sein de la NUPES : LFI a ainsi proposé la tête de liste aux européennes aux Verts.

    « Les observations faites à l’étranger plaident dans l’intérêt d’EELV, du PCF et du PS à faire partie d’une alliance. »

    Par ailleurs, à moyen terme, les observations faites à l’étranger plaident dans l’intérêt d’EELV, du PCF et du PS à faire partie d’une alliance. Par exemple, la social-démocratie ne pourra renaître de ses cendres que par un rapprochement avec la gauche radicale. Les cas grec et français montrent qu’une social-démocratie qui persévère dans le néolibéralisme est condamnée, alors que le PSOE espagnol de Pedro Sánchez, qui a opéré une certaine rupture avec le libéralisme de Zapatero et a tendu la main à Podemos, obtient depuis de très bons résultats électoraux et a réussi à conquérir le pouvoir.

    En ce qui concerne les Verts, il faut d’abord noter que LFI a déjà un programme très écologique et qu’EELV n’est pas propriétaire des électeurs préoccupés par ces questions. En quittant la NUPES, EELV prendrait donc le risque de prendre ses distances avec son électorat marqué à gauche et d’adopter une posture plus centriste. C’est ce qui s’est passé au début du mandat de François Hollande et les Verts y ont perdu beaucoup d’électeurs. On voit aussi ça en Allemagne depuis 2021, où l’entrée dans la coalition « en feu tricolore » des Grünen avec le SPD et les libéraux (FDP), en 2021, les a forcés à des concessions importantes sur les questions énergétiques, d’où une déception des militants et sympathisants.

    Enfin, concernant les communistes, le PCF a soutenu la candidature de Jean-Luc Mélenchon aux élections présidentielles de 2012 et de 2017 et les points de désaccords historiques portaient moins sur le programme que sur la structure organisationnelle et la survie du parti politique. Le succès de la stratégie de différenciation poursuivie par Fabien Roussel peut être questionné compte tenu de son score d’à peine plus de 2%.

    LVSL : On parle pour l’instant beaucoup des élections européennes car ce sont les prochaines qui arrivent, mais en réalité, elles sont assez secondaires dans le système politique français par rapport à la présidentielle, notamment car la participation y est plutôt faible. En outre, les européennes se jouent paradoxalement beaucoup sur des enjeux nationaux. Finalement, le véritable enjeu d’une potentielle union en 2024 n’est-il pas d’arriver devant Renaissance et le RN et donc de se présenter comme une alliance solide, capable de gouverner pour 2027 ?

    L. C. : Oui. Il y a à la fois un intérêt collectif pour 2024 et un intérêt de plus long terme. Sur ce sujet, je m’appuie notamment sur les travaux du politiste Pierre Martin, qui a montré, qu’à partir de 2015, trois blocs émergent dans les systèmes politiques européens : une gauche « démocrate-écosocialiste », un centre « néolibéral- mondialisateur » et une droite « conservatrice- identitaire ». Le premier intérêt de la consolidation de la NUPES réside dans le fait qu’à moyen et long terme, une stratégie d’alliance peut permettre une consolidation du bloc progressiste de gauche aux niveaux national et européen et ainsi favoriser l’opposition aux forces libérales et réactionnaires.

    « La NUPES pourrait arriver devant Renaissance et le Rassemblement national en 2024. Ce serait un moyen important pour se positionner comme première force alternative pour la présidentielle. »

    D’après les sondages, la NUPES pourrait arriver devant Renaissance et le Rassemblement national en 2024. Ce serait un moyen important pour se positionner comme première force alternative pour la présidentielle, sachant qu’il n’y a que deux places pour le second tour. Par ailleurs, durant toute la séquence autour de la réforme des retraites, la NUPES a été unie, à l’Assemblée et dans la rue, contre le centre libéral de Macron et la droite radicale de Le Pen. Si différentes listes de gauche se présentaient, cela brouillerait ce message d’unité et entraînerait sans doute de l’incompréhension chez les électeurs, notamment les moins politisés. Cela pourrait aussi donner l’impression que les enjeux partisans priment sur l’adoption de politiques publiques démocratiques, sociales et écologiques, c’est-à-dire ce que réclament les électeurs de gauche.

    Enfin, le contexte plaide pour une alliance. D’une part, parce que le bloc libéral s’érode et que l’extrême-droite est pour l’instant bien placée pour prendre le pouvoir. D’autre part, car la fenêtre d’opportunité dont nous parlions précédemment doit être saisie rapidement.

    • Co chevron_right

      Les villes dirigées par les écologistes : un enfer !

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 15 March, 2023 - 04:00 · 8 minutes

    Par Philbert Carbon.

    En 2020, Europe Écologie-Les Verts (EELV) a remporté les élections dans huit grandes villes : Annecy, Besançon, Bordeaux, Grenoble, Lyon, Poitiers, Tours et Strasbourg – sans compter celles où le parti appartient à la majorité municipale comme à Marseille, Montpellier, Nancy ou Paris. Presque trois ans après leur installation, leur bilan n’est guère brillant.

    À peine élus, les maires écologistes ont défrayé la chronique avec des déclarations à l’emporte-pièce. On se souvient de Pierre Hurmic (Bordeaux) annonçant qu’on « ne mettra pas des arbres morts [i.e. des sapins] sur les places de la ville » au moment de Noël ; de Léonore Moncond’huy (Poitiers) affirmant que « l’aérien ne doit plus faire partie des rêves d’enfants d’aujourd’hui » pour justifier la réduction des subventions municipales aux deux aéroclubs de la ville ; ou encore de Grégory Doucet (Lyon) s’en prenant au Tour de France qui véhiculerait « une image machiste du sport » et ne serait pas « écoresponsable » avec tous ses véhicules, ses déchets et tous « les petits objets, les goodies , les machins qui sont jetés par la caravane ».

    Une gestion idéologique

    Mais les édiles verts ne se contentent pas de parler. Ils agissent en ne perdant jamais de vue qu’ils mènent un combat idéologique.

    À Grenoble, par exemple, le maire Éric Piolle (élu depuis 2014) a souhaité autoriser le burkini dans les piscines municipales et imposé le menu végétarien dans les cantines scolaires.

    À Lyon, le menu sans viande est également préconisé, ainsi que le budget genré qui permettra de vérifier que les dépenses municipales bénéficient autant aux femmes qu’aux hommes.

    À Bordeaux, la municipalité a mis en place un plan de prévention et de lutte contre les « LGBTphobies » prévoyant, entre autres, des passages piétons arc-en-ciel, l’illumination de la porte de Bourgogne aux couleurs arc-en-ciel chaque 17 mai (Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie), l’organisation d’un « Mois des fiertés » en juin.

    À Tours, le maire Emmanuel Denis a prévu de bâtir une Maison de l’Hospitalité dédiée à l’accueil des migrants.

    Dans le magazine municipal Poitiers Mag , Léonore Moncond’huy a fait la promotion de la manifestation publique organisée, les 17 et 18 septembre 2022, par l’association Alternatiba, au cours de laquelle les extrémistes d’Extinction Rébellion ont organisé des ateliers de désobéissance civile .

    À Annecy, la mairie a installé des distributeurs de protections périodiques gratuites et biologiques , et se targue d’être la première ville de France à avoir porté et mis en place ce dispositif à l’échelle communale.

    Quant à Anne Vignot, maire de Besançon, elle a introduit une clause de « bien-être animal » dans les marchés publics et a réalisé des travaux dans une des écoles de la ville en vue de désimperméabiliser la cour de la récréation et, par la même occasion, de la « dégenrer . »

    On pourrait passer des pages et des pages à lister les actions de ces maires qui essaient tous, semble-t-il, d’être plus écolo-progressistes les uns que les autres. Deux sujets concentrent cependant leurs attaques : l’automobile et le logement.

    Automobilistes et propriétaires dans le collimateur des édiles verts

    Sans grande surprise, les maires écologistes s’en prennent aux automobilistes.

    Tous construisent des pistes cyclables à tout-va comme à Tours, où le maire Emmanuel Denis, a fermé le pont Wilson aux voitures, un axe stratégique en plein centre-ville, au grand dam des commerçants qui voient l’accès à leur boutique compliqué. La ville reste cependant l’une des moins embouteillées de France.

    Ce qui n’est pas le cas de Bordeaux qui vient de gagner deux places dans le TomTom Traffic Index 2023 pour s’installer au deuxième rang des villes comptant le plus d’heures de bouchons.

    Ces embouteillages augmentent la pollution et le taux de CO 2 que les écologistes disent vouloir combattre. TomTom a calculé qu’à Paris les bouchons sont responsables de plus de 13 % des émissions de CO 2 liées au trafic routier.

    Des villes polluées et congestionnées, voilà donc à ce jour le résultat des politiques municipales en faveur des « mobilité douces ». La mise en place des zones à faibles émissions (ZFE) va peut-être régler le problème, au prix de l’exclusion de la plupart des Français des centres-villes.

    L’autre ennemi du maire vert, c’est le propriétaire foncier.

    Ainsi l’ encadrement des loyers (limitation des augmentations) est appliqué à Paris, Lyon et Bordeaux et leur banlieue proche. D’autres agglomérations ont demandé à rejoindre ce club en 2023 comme Grenoble et Marseille. À Paris et Lyon, on applique aussi le plafonnement des loyers (fixation d’un montant maximal). Des mesures dont les effets néfastes apparaîtront bientôt au grand jour : pénurie de logements, augmentation de la fraude et de la délinquance, ségrégation sociale, mauvaise allocation des ressources, etc., comme l’a montré une étude du think tank suédois Timbro .

    Les écologistes n’aiment pas non plus les locations touristiques de type Airbnb. Annecy, Bordeaux, Lyon, Marseille, Paris ont mis en place des restrictions pour les locations de courte durée. À Annecy , par exemple, le maire François Astorg a décidé de supprimer 52 % des meublés de tourisme (2200 au lieu de 4598 aujourd’hui).

    Par ailleurs, sur les 1136 communes autorisées par le gouvernement à appliquer une majoration de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires , 255 l’ont effectivement mise en place. Parmi elles, Bordeaux, Grenoble, Lyon, Marseille et Paris ont décidé d’appliquer le taux maximal de majoration de 60 %. Ce sera bientôt le cas à Annecy.

    Le matraquage des propriétaires se concrétise aussi par des taux de taxe foncière élevés. Alors qu’en 2021, le taux moyen (taxe foncière + taxe d’enlèvement des ordures ménagères) dans les cinquante plus grandes villes de France était de 52,02 %, il s’établissait à 64,62 % à Poitiers, à 63,02 % à Grenoble, à 55,87 % à Bordeaux.

    Avec respectivement 50,29 % et 50,13 %, Strasbourg et Tours étaient dans la moyenne, quand Annecy, Besançon et Lyon pratiquaient des taux inférieurs à celle-ci. Mais cela risque de ne pas durer ! En 2022, la hausse moyenne de la taxe foncière était de 4,7 % dans les 200 plus grandes villes de France. Elle était de 16,3 % à Marseille, de 16 % à Tours, de 12,6 % à Strasbourg, de 8,8 % à Annecy. En 2023, la hausse sera de 52 % à Paris, de 25 % à Grenoble, de 14 % à Marseille, de 11,6 % à Tours, de 9 % à Lyon, de 5,3 % à Annecy, de 4,53 % à Bordeaux.

    Les propriétaires n’ont pas fini de payer les lubies des maires écologistes et les locataires en subiront aussi les conséquences en voyant l’offre de logements à la location se raréfier.

    La sécurité est oubliée

    En matière de délinquance, c’est également la hausse qui prévaut.

    Certes, les maires ne sont pas seuls responsables de la situation mais leur inaction dans ce domaine entraîne immanquablement une hausse de la délinquance. Hostiles aux polices municipales et à la vidéosurveillance au début de leur mandat, beaucoup d’entre eux sont en train de réviser leur jugement.

    Il faut dire que Lyon, Bordeaux, Paris, Grenoble sont dans le top 10 des villes les plus dangereuses de France. Marseille et Montpellier ne sont pas loin. La délinquance a augmenté de 26,5 % à Lyon en 2021, de 7 % à Bordeaux, de 6 % à Strasbourg. Annecy, Besançon, Tours et Poitiers, de taille plus modeste, sont plus paisibles, mais la criminalité y progresse aussi : + 27,4 % à Tours ; + 15 % à Annecy ; + 7,8 % à Poitiers.

    Ce sont notamment les questions de sécurité qui ont fait chuter Lori Lightfoot à Chicago . La maire n’a pas réussi à se faire réélire pour un second mandat. C’est la première fois qu’une telle chose arrive depuis 1983. C’est aussi la première fois que les Démocrates perdent la ville depuis 1931. Les électeurs ont sanctionné celle qui n’a pas empêché les homicides de progresser de 51 % et les carjackings de 204 % ! Peut-être ont-ils aussi voulu de se séparer d’une wokiste indécrottable : noire, féministe et homosexuelle, elle avait exigé, par exemple, en mai 2021, n’être interviewée que par des journalistes issus des minorités .

    Les entreprises fuient les villes écolos

    Lori Lightfoot menait également une politique écologiste déterminée. Le site internet de la ville indique que « Chicago est chef de file en matière d’initiatives environnementales innovantes, et le développement durable est au cœur de ses politiques. Du plan d’action climatique de Chicago aux investissements ciblés de la ville en matière d’efficacité énergétique, Chicago intègre le développement durable dans les lieux de travail, de vie, d’apprentissage et de loisirs de ses habitants, tout en se préparant à un avenir résilient ».

    Politiques environnementalistes offensives, augmentation de l’insécurité, difficultés à se loger et à se déplacer… tout cela fait fuir les entreprises. Le milliardaire Kenneth Griffin , fondateur du hegde fund Citadel a ainsi annoncé qu’il transférait son siège social de Chicago à Miami en raison de l’augmentation de la criminalité et de la mauvaise gestion de l’État de l’Illinois. Caterpillar, Boeing et Tyson Foods ont, elles aussi, déjà quitté Chicago.

    À Barcelone, la maire écologiste Ada Colau entend réduire le tourisme de masse et lutter contre la spéculation. Elle refuse d’agrandir l’aéroport, ferme certains lieux touristiques, sanctionne les entreprises pour mauvaise gestion des déchets. Airbnb est quasiment interdit. Des immeubles résidentiels appartenant à des banques ont été expropriés pour en faire des logements sociaux. Tout cela sur fond de velléités séparatistes au niveau régional.

    Plus de 7000 entreprises ont ainsi quitté la Catalogne , dont la moitié pour la région de Madrid où les impôts sont moins élevés et le climat plus favorable aux affaires.

    Il est encore trop tôt pour savoir si les villes françaises dirigées par les écologistes perdent leurs entreprises. Mais il n’est pas exclu que les effets observés à Barcelone et Chicago se produisent aussi à Grenoble, Tours ou Lyon.

    Sur le web

    • chevron_right

      Les députés écologistes peinent à se faire entendre dans le "chahut" de l'Assemblée

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 27 July, 2022 - 11:40 · 2 minutes

    POLITIQUE - Assemblée nationale cherche écologistes désespérément. C’est l’avis de recherche que pourrait publier le palais Bourbon au vu de la relative absence médiatique des élus EELV depuis les législatives. Alliés aux Insoumis dans la coalition de gauche NUPES , les députés verts ont pu recréer un groupe parlementaire, mais ils peinent à se faire entendre dans l’hémicycle.

    Chez les Insoumis, la “logique tribunicienne”

    Car à La France insoumise, le goût de la tribune de Jean-Luc Mélenchon est visiblement contagieux, comme le souligne le député Antoine Léaument: “Il y a beaucoup de fortes personnalités chez les Insoumis. Chez nous, la logique tribunicienne est intrinsèquement liée à ce qu’on est. On se pense comme les porte-paroles du peuple.”

    Selon la synthèse de l’activité parlementaire publiée par le site nosdeputes.fr , les députés insoumis sont intervenus en moyenne 35 fois depuis le début de la législature. C’est plus que dans n’importe quel autre groupe de l’Assemblée nationale.

    Cela signifie-t-il que les écologistes vont être éclipsés par leurs collègues LFI? “Il ne le faut pas! Il faut que les écologistes, dans cet hémicycle comme en dehors, puissent faire vivre leur sensibilité”, plaide Clémentine Autain, députée insoumise de la Seine-Saint-Denis.

    “Ne pas organiser le chahut dans l’Assemblée”

    “Il faut qu’on soit audibles, on n’a pas le choix, et je pense qu’on l’est. Sur les questions climatiques et d’énergie notamment”, estime Cyrielle Châtelain, coprésidente du groupe, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article . Son homologue Julien Bayou tient à faire remarquer que les députés EELV sont “en phase d’organisation, comme le gouvernement” et qu’à ce titre, ils n’ont pas encore pleinement investi leurs fonctions. Sur les 23 députés écologistes, seule Delphine Batho siégeait déjà dans la précédente législature.

    Toujours selon la synthèse de l’activité parlementaire, ils n’ont pourtant pas à rougir de leur implication dans l’hémicycle. En moyenne, un député écolo a proposé plus d’amendements qu’un député insoumis et a fait presque autant d’interventions longues, avec en cheffe de file Sandrine Rousseau . C’est elle, de tous les députés de son groupe, qui s’est exprimée le plus souvent .

    À voir également en vidéo sur Le HuffPost: Le “pied de nez” à Ciotti de la part de ces députées NUPES portant la cravate

    • chevron_right

      LREM, RN, LR, PS, EELV... Ces partis n'en ont pas fini avec les élections

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 9 July, 2022 - 08:02 · 7 minutes

    Qui pour prendre la succession de Christian Jacob, Marine Le Pen et Stanislas Guérini? Qui pour prendre la succession de Christian Jacob, Marine Le Pen et Stanislas Guérini?

    POLITIQUE - Les échéances nationales derrière eux, la pression retombe au sein des différents partis politiques. Ou pas. Au Parti socialiste, au sein d’EELV, des Républicains ou encore à La République en Marche, bientôt rebaptisée Renaissance , l’automne va coïncider avec les élections internes pour désigner un nouveau chef. À pas feutrés, les guéguerres se préparent.

    Le Républicain Christian Jacob est le premier à s’être retiré le 1er juillet et son remplaçant est attendu avant 2023. Le timing est sensiblement le même pour Julien Bayou, secrétaire national des Verts, le premier secrétaire du PS Olivier Faure, et le Rassemblement national de Marine Le Pen. Chez LREM, le remplacement de Stanislas Guérini est prévu dès la rentrée.

    Chez LR comme chez LREM, on est assuré de voir du changement. Au Rassemblement national aussi, Marine Le Pen préférant se consacrer à la présidence des députés. À gauche, la situation est moins claire. Candidats déclarés, intéressés et rivalités internes, Le HuffPost fait le point sur les guerres de succession à venir.

    • Au revoir LREM et Stanislas Guérini

    Au sein du parti fondé par Emmanuel Macron, une chose est actée: Stanislas Guérini, nommé ministre de la Fonction Publique dans le gouvernement Borne, ne reprendra pas les rênes de La République en Marche à la rentrée.

    Dans une interview au Figaro le 30 juin, il a confirmé que c’était “le bon moment de passer le relais”. À qui? Sans répondre directement, l’actuel délégué général vante le “sens politique” de l’eurodéputé Stéphane Séjourné qui “mène un travail très important pour constituer les bases du futur parti présidentiel”. Une semaine plus tard, l’intéressé confirme sa candidature. Il est à ce stade le seul postulant: sur BFMTV le 8 juillet le ministre des Transports Clément Beaune, dont le nom circulait, a écarté l’idée à ce stade.

    Les militants LREM seront appelés à voter en septembre, en même temps que sur la modification des statuts . Le bureau exécutif actuel de LREM souhaite que la refondation du parti concrétise son élargissement, en absorbant le micro parti de Franck Riester Agir et, celui d’Olivier Dussopt Territoires de progrès. Selon Le Parisien, ce n’est pas gagné, en particulier du côté du ministre du Travail.

    Si LREM arrive à ses fins, l’alliance ainsi créée s’appellera officiellement “Renaissance”. Le défi de cette coalition sera immense: il lui faudra assurer sa survie dans le paysage politique, sachant qu’elle sera privée d’Emmanuel Macron à l’Élysée à partir de 2027.

    • Au RN, la fin de l’ère Le Pen

    Une page se tourne au Rassemblement national. Occupée par ses 88 députés à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen a renoncé à la présidence et pour la première fois de son histoire, le parti ne sera plus dirigé par un membre de la famille Le Pen.

    Qui reprendra la flamme? Jordan Bardella, président par intérim, s’est positionné tout de suite. “Je proposerai aux adhérents de poursuivre le chemin qui a été tracé depuis maintenant un an et qui, je crois, d’après les résultats a plutôt bien fonctionné”, a-t-il déclaré une semaine après les législatives. Mais il pourrait bien ne pas être le seul candidat.

    Le maire de Perpignan Louis Aliot est lui aussi cité. Le 10 juin, il n’avait pris “aucune décision”. Mais, ajoutait-il sur RMC, “s’il le faut, en fonction des lignes politiques qui seront choisies, oui, je pourrais me porter éventuellement candidat.” Face à cette éventualité, Jordan Bardella se montre serein: “S’il y a plusieurs candidats, je trouverai ça sain pour la démocratie au sein du mouvement”, affirme-t-il.

    • Les Républicains, en attendant Wauquiez

    Rue de Vaugirard, un nom est dans toutes les têtes: Laurent Wauquiez. Christian Jacob l’a presque adoubé avant son départ. Selon lui, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a “toutes les qualités pour reprendre la présidence” des Républicains, après avoir déjà exercé la fonction entre 2017 et 2019: “L’expérience de gestion d’une grande collectivité, une expérience ministérielle...” Une rampe de lancement idéale avant 2027?

    Les choses ne seront pas si simples. Silencieux, pour l’instant, Laurent Wauquiez n’est pas le seul à penser à la chose. Parmi les possibles candidats, les noms du secrétaire général du parti Aurélien Pradié, de Michel Barnier ou Éric Ciotti sont régulièrement cités. Le premier donnera sa décision “durant l’été”, le second se tient “prêt à être utile” quand le dernier ne dit “pas non”. À l’heure actuelle, seul un homme s’est officiellement lancé: le maire d’Orléans, ancien député du Loiret, Serge Grouard.

    Les autres ont encore quelques semaines pour réfléchir. L’élection est prévue ”à l’automne, avant la fin de l’année”, selon les mots d’Annie Genevard, la présidente par intérim des Républicains. Invitée de Radio J, mercredi 6 juillet, la députée du Doubs a dressé le portrait du chef idéal. À savoir, “un champion pour 2027 susceptible de rassembler, entraîner, et faire cette espèce de synthèse” entre les différentes lignes chiraquienne, sarkozyste ou plus à droite. Une perle rare.

    • “Suspense” au Parti socialiste

    Olivier Faure a retrouvé le sourire. Réconcilié avec Jean-Luc Mélenchon , réélu député en Seine-et-Marne, le patron du Parti socialiste respire. Est-il assez solide parmi les siens pour être candidat à sa succession? Sur le plateau des “Quatre vérités” ce vendredi 8 juillet, il répond “suspense” avec un sourire en coin. “Nous verrons bien à ce moment-là. Mais j’ai à cœur de prolonger ce que j’ai engagé depuis quatre ans”, lâche-t-il.

    Gabrielle Siry-Houari, porte-parole du parti, confirme qu’il n’y a pas à ce stade de candidat déclaré. “On sent des velléités, mais tout le monde reste prudent pour l’instant”, nous raconte-t-elle. S’il n’y a pas de noms, “il y a des lignes” divergentes autour d’un point précis: l’alliance avec la NUPES.

    Le courant minoritaire, emmené par Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin et opposée à la NUPES, pourrait tenter sa chance. Le nom de Carole Delga est aussi dans les esprits, même si l’intéressée ne dit rien de ses ambitions. Il y a aussi ceux qui, sans être contre l’alliance avec LFI, s’interrogent sur les modalités de l’accord. “Un certain nombre de personnes veulent se faire entendre sur ce point, et sur la question cruciale du ‘comment exister’ pour le PS au sein de la NUPES”, estime Gabrielle Siry-Houari. “C’est la première fois qu’il y a un tel enjeu sur le Congrès depuis 2018”, nous souffle-t-elle, espérant voir monter une nouvelle génération, de préférence plus paritaire.

    • Chez les Verts, le grand flou

    Les Verts doivent aussi changer de tête. C’est en tout cas ce que disent leurs règles. Sur le papier, un Congrès doit être organisé à la fin de l’année 2022 pour élire la nouvelle équipe dirigeante et leur confier les rênes pour trois ans. Sur le papier toujours, Julien Bayou, le secrétaire national, député et chef des écolos à l’Assemblée, est censé démissionner. Les statuts d’EELV n’acceptent pas le cumul des mandats. Mais pour l’instant, le flou règne... au risque de créer quelques crispations en interne.

    “Éva Sas et Jérémie Iordanoff ont annoncé leur démission (de la direction NDLR) mais ce n’est pas le cas de Sandra Regol et de Julien Bayou”, explique Alain Coulombel, un des porte-parole des Verts auprès du site spécialisé Reporterre . Pour lui, cela pose “problème vis-à-vis des règles statutaires” et entrave le fonctionnement du parti, dit-il dans cet article publié mercredi, le secrétaire national actuel étant “très occupé”.

    Signe de cette gêne? Rares sont ceux, chez EELV à souhaiter s’épancher sur la succession et les élections internes. De son côté, Julien Bayou explique simplement à Reporterre qu’un “groupe de travail” a ”été mis en place” sur la question et qu’il communiquera une fois “ses conclusions” rendues.

    Dans ce contexte, le meilleur résumé de la situation est sans doute offert par Sandrine Rousseau, la seule cadre du mouvement disponible pour nous répondre sur ces questions en cette fin de semaine: “Rien n’est décidé, pas de date modalité, on ne sait rien. Les Verts dans toute leur splendeur.”

    À voir également sur Le HuffPost: Les députés RN, des députés comme les autres? On a posé la question à leurs collègues

    • chevron_right

      Borne visée par une motion de censure de la NUPES

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 5 July, 2022 - 15:18 · 1 minute

    La NUPES va déposer une La NUPES va déposer une "motion de défiance" contre le gouvernement Borne

    POLITIQUE - La “motion de défiance à défaut du vote de confiance . L’alliance de gauche Nupes à l’Assemblée nationale a annoncé ce mardi 5 juillet le dépôt d’une motion de censure mercredi à 14h30 contre le gouvernement d’Élisabeth Borne , ont indiqué plusieurs de ses membres à la veille de la déclaration de politique générale de la Première ministre.

    Ses signataires, pour LFI, le PS, le PCF et EELV, la présentent comme une “motion de défiance” à l’égard d’Élisabeth Borne qui n’a pas prévu de demander un vote de confiance mercredi.

    “Cela mettra chacune et chacun face à ses responsabilités”, a affirmé la présidente des députés insoumis Mathilde Panot, devant la presse. Du côté de LR, “nous ne joindrons pas nos voix à celles de LFI”, a d’ores et déjà fait savoir la présidente par intérim de LR, Annie Genevard, sur BFMTV .

    Plus d’informations à venir...

    À voir également sur Le HuffPost : Départs, retours et nouveaux visages... Découvrez le nouveau gouvernement Borne

    • chevron_right

      Législatives 2022: À Paris, le duel entre deux Sandrine Rousseau a dérouté ces électeurs

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 12 June, 2022 - 17:08 · 4 minutes

    La candidate (NUPES) Sandrine Rousseau a affronté une homonyme au 1er tour des législatives 2022 à Paris. La candidate (NUPES) Sandrine Rousseau a affronté une homonyme au 1er tour des législatives 2022 à Paris.

    ÉLECTION - Une homonymie qui n’est pas passée inaperçue. Ce dimanche, l’écologiste Sandrine Rousseau , investie par la Nupes (Nouvelle Union populaire, écologiste et solidaire) dans la 9e circonscription de Paris , est notamment opposée à... Sandrine Rousseau. Cette dernière a été investie par  Le Mouvement de la ruralité (LMR), anciennement baptisé Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT) .

    Malgré les articles de presse ayant relayé cette curiosité , plusieurs électrices et électeurs ont été déroutés par la candidature de deux femmes portant les mêmes noms et prénoms. “Y’a deux Sandrine Rousseau dans ma circo. Personne me l’avait dit avant que je vote [...]. J’ai donc voté pour Sandrine Rousseau du Mouvement de la ruralité”, déplore sur les réseaux sociaux une personne dont le témoignage est relayé sur Twitter par un soutien de la candidate écologiste. Et ce dernier de dénoncer une candidature “scandaleuse” de la représentante de la ruralité, “dans le but unique de troubler l’élection”.

    Sur Twitter, la journaliste Florence Mehrez craint avoir commis “la seule boulette à ne pas faire”. “Je ne vais jamais m’en remettre.”

    Rattrapage in extremis

    D’autres personnes ont glissé in extremis le bon bulletin dans l’urne. À la mairie du 13e arrondissement de Paris, Laura (le prénom a été modifié) a “failli voter pour la ‘mauvaise’ Sandrine Rousseau”. À l’entrée du bureau de vote, “j’avais pris deux bulletins, je n’étais pas allée au bout”, poursuit la trentenaire, qui se rend compte de son erreur dans l’isoloir. “Je suis ressortie et je suis allée prendre le bon bulletin en expliquant pourquoi à l’assesseure. Elle m’a dit que c’était arrivé plusieurs fois”, explique l’électrice de la NUPES au HuffPost . “Le bulletin de la ‘vraie’ Sandrine Rousseau est vert et reconnaissable. Mais celui de la ‘fausse’ arrivait avant, donc si on ne fait pas gaffe, c’est problématique”, poursuit la fonctionnaire.

    “J’avais lu les articles sur le sujet, et j’ai quand même failli me faire avoir”, témoigne également un utilisateur de Twitter. Celui de la candidate écologiste arrive “en dernier”, “ce qui porte à confusion”. Plusieurs autres électrices et électeurs, comme lui, “failli se faire avoir”. “Je suis sûr que certains se feront piéger”, s’inquiète un autre.

    Certains twittos ont réagi à la situation avec humour. En réponse au tweet “A voté” de Sandrine Rousseau , l’un de ses soutiens ironise: “J’espère que vous avez voté pour vous et pas pour Sandrine Rousseau du parti [...] de la soi-disante ruralité.” Dans une circonscription qui, lors de la présidentielle, a placé Jean-Luc Mélenchon largement en tête avec plus de 36% des voix, une chose est sûre: c’est bien la candidate de la Nupes qui est favorite ce dimanche, et non son homonyme du LMR.

    À voir également sur Le HuffPost: Vers une abstention record en ce premier tour des législatives ?

    • chevron_right

      Dans son programme, la NUPES a trouvé des solutions pour solder ses désaccords

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 19 May, 2022 - 12:50 · 5 minutes

    Les solutions trouvées par la NUPES pour solder ses désaccords Les solutions trouvées par la NUPES pour solder ses désaccords

    POLITIQUE - Ne parlez plus de désaccords, mais désormais de “nuances”. Jean-Luc Mélenchon , Julien Bayou, Olivier Faure, Ian Brossat, Clémence Guetté et plusieurs cadres de la NUPES, la nouvelle alliance des partis de gauche, ont présenté ce jeudi 19 mai leur programme commun pour les élections législatives du mois de juin.

    Une feuille de route forte de 650 mesures -et huit axes- qui se veut comme un “contre-projet” aux propositions déjà portées par Emmanuel Macron et les responsables de la majorité. On y retrouve, par exemple le SMIC à 1500 euros, la retraite à 60 ans, ou le référendum d’initiative citoyenne. Tous les marqueurs (ou presque) de l’Avenir en commun, le projet défendu par la France insoumise à la présidentielle sont présents.

    A la tribune, ce jeudi, les orateurs, qu’ils soient socialistes, écologistes, insoumis ou communistes, ont loué un travail “collectif”, “historique”, pour aboutir à “cette plateforme d’idées”. Sont-ils d’accord sur tout, pour autant? Pas tout à fait. Malgré cela -et les efforts sémantiques déployés par chacun pour ne froisser personne- plusieurs points sensibles restent à éclaircir. Ou à trancher.

    33 mesures débattues

    Au total, 33 mesures sont encore en discussion, soit 5% du programme final. Ce sont les “nuances”, a ainsi expliqué Jean-Luc Mélenchon dans son propos introductif, lequel “ne veut pas laisser croire que certains sujets resteraient sous le tapis”.

    Alors, pour ne pas remettre en cause “l’essentiel”, ce sur quoi ils sont tombés d’accord, la NUPES promet ainsi une certaine autonomie à toutes ses entités. En cas de victoire, les différentes formations politiques qui forment cette alliance pourront défendre des positions, ou des subtilités, propres.

    “Ces 5% (les mesures encore en débat) seront arbitrés par le Parlement”, a ainsi expliqué le leader de la France insoumise, toujours prompt à s’imaginer à Matignon. “En toutes hypothèses, le mandat impératif n’existe pas en France, en toutes hypothèses, tous les parlementaires conservent leur liberté de vote. C’est comme ça, nous n’allons pas en changer”, a-t-il ainsi résumé, avant de marteler: “L’idée n’a pas été d’aboutir dans une fusion idéologique (...) nous ne demandons à personne de renier ses convictions.”

    Le nucléaire, sujet toujours radioactif?

    En clair: Si la NUPES s’impose en juin prochain et installe une majorité de députés à l’Assemblée nationale, les communistes, par exemple, pourront continuer à défendre le nucléaire dans le mix énergétique. Et ce, même si la majorité des partis de la nouvelle union, les Insoumis en tête, y sont farouchement opposés.

    C’est sans doute l’un des dossiers les plus épineux. “Nous sommes d’accord sur l’essentiel, néanmoins il y a un certain nombre de sujets sur lesquels nous avons des nuances, la question du nucléaire, évidemment en fait partie”, a confirmé pudiquement Ian Brossat à la tribune, le porte-parole du PCF qui remplaçait Fabien Roussel, retenu dans sa circonscription. “Nous continuerons à défendre nos convictions”.

    Pour tenter de déminer ces dossiers au maximum, Jean-Luc Mélenchon a tenté, à plusieurs reprises, de ramener les questions idéologiques à des enjeux plus concrets. “Le mot anti-nucléaire est mal choisi, on essaie de répondre à une situation”, a-t-il par exemple déclaré à la tribune, “que voulons-nous? Produire de l’électricité, c’est ça le sujet.” Conscient des divisions qui parcourent les différentes chapelles politiques, à droite comme à gauche, l’Insoumis se dit prêt à organiser un référendum sur le sujet. Comme il l’avait déjà indiqué dans la campagne présidentielle.

    “Suivant le contexte, il peut apparaître que c’est important, parce que ça se dispute beaucoup, de demander son avis au peuple Français. Et de faire un référendum”, a-t-il ainsi lancé, en insistant, malgré tout, sur le fait que “tout le monde est d’accord sur la montée en gamme des énergies renouvelables.”

    Et les relations internationales?

    Enfin, les différents partenaires de la NUPES ont également trouvé un terrain d’entente sur le chapitre européen, point de discorde fréquent. Comme dans leur accord scellé au début du mois de mai, certains parlent de “désobéir” aux règles quand d’autres préfèrent y “déroger de manière transitoire”, mais tous partagent les mêmes objectifs: “mettre fin au cours libéral et productiviste” de l’Union européenne et appliquer quoiqu’il en coûte leurs 650 mesures.

    Le tout, et c’est un ajout significatif, sans prendre part à une logique de “déconstruction” de l’Union. C’est Corinne Narassiguin, la numéro deux du PS qui s’est chargée de faire ce rappel. “La France étant un pays fondateur de l’UE, elle ne peut pas avoir pour politique la sortie de l’Union, ni sa désagrégation ou la sortie de la monnaie unique”, a-t-elle lancé à la tribune.

    Ceci dit, reste encore la question ô combien sensible de l’OTAN, dont Jean-Luc Mélenchon -et les Insoumis- sont les premiers pourfendeurs. La sortie de l’alliance n’est pas dans le programme.

    “Je vois bien que mon point de vue n’est pas partagé aujourd’hui”, admet désormais l’intéressé... mais “c’est une dissertation hors du réel: aucune décision concernant la sortie de l’Otan ne serait ratifiée par le Président, par conséquent, la question est nulle et non avenue donc je ne vois pas pourquoi je m’en torturerai.” Pratique.

    À voir également sur Le HuffPost: L’opposition n’a pas attendu pour attaquer les bilans d’Élisabeth Borne

    • chevron_right

      Législatives 2022: À Besançon, on a suivi le boulanger-candidat Stéphane Ravacley du fournil au tractage

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 17 May, 2022 - 09:49 · 2 minutes

    POLITIQUE - C’est ce grand “silence administratif” durant sa grève de la faim qui l’a convaincu de se lancer dans l’aventure. Les 12 et 19 juin prochains, le boulanger bisontin Stéphane Ravacley, connu pour son combat pour la régularisation de son apprenti guinéen en 2021 , briguera un mandat de député dans la 2e circonscription du Doubs, avec le soutien de la Nouvelle union populaire, écologiste et sociale (NUPES).

    Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête d’article , nous avons suivi ce candidat atypique à Besançon, dimanche 15 mai, jour de lancement officiel de sa campagne. Le boulanger démarre ses journées à 2h du matin au fournil, avant d’enchaîner en après-midi sur ses déplacements et rendez-vous électoraux. Un rythme d’enfer pour espérer briser un plafond de verre, dans une Assemblée nationale composée aux trois quarts de cadres et de professions intellectuelles supérieures (CSP+), selon l’Observatoire des inégalités.

    Je me lance en politique pour que l'Assemblée nationale nous ressemble un peu plus. Stéphane Ravacley, candidat (Nupes) aux législatives

    “Le statut de député ne permet pas à des artisans, des ouvriers d’avoir cette ambition. Ils ne se projettent pas sur cette possibilité”, affirme Nabia Hakkar-Boyer, conseillère régionale PS et candidate suppléante de Stéphane Ravacley, au micro du HuffPost.

    L’artisan voudrait consacrer principalement son mandat à l’écologie, la ruralité, les petits commerçants et la jeunesse. Il milite notamment pour l’extension de l’aide sociale à l’enfance (ASE) jusqu’à 25 ans. “Je n’ai pas eu une enfance difficile, mais j’ai perdu ma mère à 4 ans. Je connais un peu les difficultés sans maman”, explique celui qui continue aussi de se mobiliser pour les mineurs isolés, à travers son association Patrons solidaires .

    S’il est élu, Stéphane Ravacley siégera au sein du groupe EELV , premier parti à lui avoir apporté son soutien, avant d’être investi par la NUPES. Mais l’homme entend bien garder son indépendance et ne pas se laisser transformer par le monde politique. “Je resterai libre”, assure-t-il à notre micro.

    À voir également sur Le HuffPost : Législatives: Les candidats LREM visés par la justice peu inquiétés dans leur parti

    • chevron_right

      L'accord EELV-LFI qui crée la NUPES est "une escroquerie" pour ces personnalités écolos

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 8 May, 2022 - 10:33 · 1 minute

    José Bové et Daniel Cohn-Bendit, en 2014 au lancement de la campagne d'EELV pour les élections européennes José Bové et Daniel Cohn-Bendit, en 2014 au lancement de la campagne d'EELV pour les élections européennes

    POLITIQUE - Ils ne mâchent pas leurs mots. Samedi 7 mai, dans les colonnes du Monde , trois anciens députés européens membres fondateurs d’ EELV , Daniel Cohn-Bendit, José Bové et Jean-Paul Besset, attaquent violemment la nouvelle union populaire sociale et écologiste ( Nupes ) inaugurée en grande pompe samedi 7 mai à Aubervilliers.

    “N’avez-vous pas honte, camarades d’Europe Ecologie-Les Verts? Passer un pacte avec les souverainistes de La France insoumise (...) revient, à nos yeux, à sacrifier l’essentiel: le principe démocratique”, attaquent d’emblée les trois personnalités présentes à la fondation du parti EELV, en 2009.

    “Vous avez consacré une infamie sans nom”, écrivent les trois auteurs de cette tribune, à propos de l’accord passé le 1er mai entre EELV et La France insoumise (LFI). “C’est une histoire collective que vous immolez ainsi. (...) Qui vous a donné le droit de disposer de nos consciences, au nom d’obscures tractations électorales?”, poursuivent-ils dans leur diatribe.

    C’est la part la plus précieuse de nous-mêmes que vous piétinez. Nous ne pouvons que vous exprimer notre colère et notre dégoût." Daniel Cohn-Bendit, José Bové et Jean-Paul Besset, dans une tribune au Monde.

    Parmi les points de désaccords, l’Europe. “Il est vrai que l’Union européenne est une aventure de paix et de coopération, à l’opposé de la mystique destructrice de Poutine dont vous vous faites, factuellement, le complice”, attaquent les trois auteurs.

    “Accord indigne”, “colère”, “dégoût”, “compromission déshonorante”... Les mots sont forts et le réquisitoire sans appel. “Avec cet accord indigne, vous exécutez un principe fondateur de nos sociétés, la démocratie et, son extension, l’Europe”. “C’est la part la plus précieuse de nous-mêmes que vous piétinez. Nous ne pouvons que vous exprimer notre colère et notre dégoût”, ont conclu les trois hommes de 75, 77 et 68 ans.

    A voir également sur Le HuffPost : Que signifie ce V de la victoire que la Nupes a choisi en logo ?