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      ‘It’s death there’: babies and children in Gaza begin to starve

      news.movim.eu / TheGuardian · Monday, 15 April - 14:42

    Estimated 27 children killed by famine, with fears many more will suffer lifelong effects, despite Israel’s promise of more aid

    Even if the war in Gaza ended tomorrow, for some of the Palestinian territory’s children, it will not help. Hunger and malnutrition have already claimed an estimated 27 young lives, and for many more, it may be too late to reverse the excruciating toll that starvation takes on small, growing bodies.

    Nuzha Awad’s triplets, Malek, Khader and Moustafa, born two months before the war began when Hamas attacked Israel on 7 October, did not stop crying as she spoke to the Guardian. She fled Gaza City when food and formula for her babies began to run out; in their new home, a makeshift tent in the central town of Deir al-Balah, she is still desperately afraid for their futures.

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      ‘Hell on Earth’: famine nears in northern Gaza despite Israeli aid pledges

      news.movim.eu / TheGuardian · Tuesday, 9 April - 04:00

    Doctors describe rise in infections and amputations among dangerously malnourished patients

    Every morning, starving mothers arrive at the doors of al-Awda hospital in northern Gaza desperately seeking baby formula. Many mothers of newborns are unable to breastfeed, the head of the hospital said, because they are so underfed.

    Inside the hospital, where doctors are undergoing treatment for malnutrition alongside their patients, surgeons say they are carrying out increasing numbers of amputations owing to the effects of acute hunger.

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      Chris Riddell on the spectre of famine haunting Gaza – cartoon

      news.movim.eu / TheGuardian · Saturday, 6 April - 17:00


    Israel claims the strikes that killed aid workers from World Central Kitchen were a mistake. But what of those left to starve?

    You can order your own version of this cartoon

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      Famine is now probably present in Gaza, US says

      news.movim.eu / TheGuardian · Friday, 29 March - 17:12

    State department assessment comes after world’s top court ordered Israel to admit food aid into territory

    Famine is already probably present in at least some areas of northern Gaza, while other areas are in danger of falling into conditions of starvation, the US state department said on Friday a day after the world’s top court ordered Israel to admit food aid into the territory.

    “While we can say with confidence that famine is a significant risk in the south and centre but not present, in the north, it is both a risk and quite possibly is present in at least some areas,” a state department official told Reuters.

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      UN calls for humanitarian ceasefire in Gaza amid urgent efforts to avoid famine

      news.movim.eu / TheGuardian · Saturday, 23 March - 17:08

    António Guterres says Palestinian people ‘remain stuck in a non-stop nightmare’ as Israel stands accused of blocking aid

    António Guterres, the UN secretary general, has again called for a humanitarian ceasefireduring a visit to Egypt’s border with Gaza amid urgent efforts to avert famine in the territory after more than five months of devastating war.

    “Palestinians in Gaza – children, women, men – remain stuck in a non-stop nightmare,” Guterres said. “I carry the voices of the vast majority of the world who have seen enough.”

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      Charity hopes to send second food aid ship to Gaza in next few days

      news.movim.eu / TheGuardian · Thursday, 14 March - 11:45

    Pallets with 50% more supplies than first boat Open Arms, en route to Gaza, being loaded in Cyprus

    The charity that is sending food aid to Gaza on a ship travelling across the Mediterranean from Cyprus is loading a second boat with supplies which it hopes will set off in the coming days.

    Pallets containing 300 tonnes of food aid – 50% more than the first shipment – are expected to be screened and loaded by the end of Thursday, but there is no indication yet when it will leave the port of Larnaca.

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      Une sobriété qui s’appelle famine

      h16 · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 11 January, 2023 - 12:00 · 6 minutes

    Pour paraphraser un petit poulet un peu trop gonflé de sa propre importance, « l’abondance, c’est fini ». Apparemment, il va falloir tenir compte d’une réalité de terrain quelque peu bousculée : lorsqu’on regarde certains indicateurs avancés, on se rend compte qu’effectivement la sobriété va s’abattre sur le monde plus ou moins mollement selon les régions.

    Bien évidemment, il n’est ici pas question de cette sobriété ridicule qui nous est actuellement marketée (pour faire du bon français) par les frétillantes équipes communicantes de l’ Élysée : cette sobriété qui consiste à se déplacer avec parcimonie, à réduire son chauffage de quelques degrés et à mettre un pull à col roulé en cachemire assorti à des chaussettes épaisses mais élégantes ou à réduire l’utilisation de sa voiture de fonction n’est qu’une nouvelle forme de mépris de classe que la caste jacassante inflige au reste du peuple avec la morgue qui fait maintenant sa marque de fabrique.

    Non, la sobriété à laquelle il est fait ici référence en est une autre forme, le parfum « non consenti », qu’on appelait jadis pénurie il y a un ou deux siècles en Europe de l’Ouest et socialisme soviétique il y a quelques décennies en Europe de l’Est , celle où les rayons des magasins se vident, celle où l’on doit commencer à faire des queues et perdre son temps en paperasserie administrative pour toucher des coupons et autres tickets de rationnements ou ces chèques-brioches distribués par un pouvoir en manque de pain. Tickets, temps perdu, paperasserie et rayonnages vides sont autant de marques du collectivisme appliqué avec aveuglement et c’est exactement ce vers quoi nous nous dirigeons plus ou moins consciemment.

    Et ce n’est pas une exagération. J’en veux pour preuves différents éléments glanés ici et là qui laissent présager d’une année 2023 qui va se placer sous la lettre D, celle des mots débrouille, démerde et vraisemblablement disette pour certains produits.

    Ainsi, aux États-Unis, les récoltes 2022 sont mauvaises. Il faut dire que la météo y fut assez défavorable et les dégâts sur les pousses et les troupeaux sont notables. Assez logiquement, le prix des aliments (légumes, céréales, viande) devrait donc continuer à grimper encore cette année. Les Américains vont les payer plus cher et ce qui sera exporté devrait aussi nettement augmenter, le coût du transport (et de l’énergie) s’ajoutant à ces prix déjà élevés.

    Ainsi, l’Europe a connu pendant l’été 2022 une sécheresse carabinée qui, dans certaines régions d’Europe centrale, a fait baisser le niveau des rivières au point que des « pierres de la faim » ont été découvertes pour la première fois depuis des siècles. Les rendements de différentes céréales en ont été affectés . C’est un constat similaire pour les légumes avec des pertes entre 25 et 35 % . En Angleterre, le constat est le même .

    Sans surprise, les productions céréalières en Europe n’ont pas été flamboyantes cette année : si pour le colza par exemple, on observe malgré tout une croissance des quantités récoltées par rapport à 2021, il manquera 3 à 4 % de la récolte de blé ce qui n’améliorera pas son prix lequel, nonobstant l’apaisement de sa flambée de cet été (le quintal a doublé entre février et juillet pour heureusement retomber en août), a beaucoup monté ces dernières années (gagnant 50 % en 5 ans). Quant à la récolte de maïs, la production a subi une perte de 20 % en 2022 par rapport à 2021.

    Ailleurs dans le monde cela ne se présente pas superbement mieux non plus.

    Comme l’ONU l’a du reste mentionné , l’Afrique de l’Est risque vraisemblablement de subir des famines tant à cause de récoltes céréalières médiocres que d’une perte notable de ses troupeaux .

    En Chine, les épisodes d’inondations d’un côté et de sécheresses de l’autre ont là encore fait des dégâts et certains n’hésitent pas à évoquer une situation qui n’aurait pas été vue depuis des centaines d’années dans l’empire du Milieu. Voilà un élément de plus sur l’agenda déjà chargé de Xi alors que le pays se débarrasse de sa politique (idiote) du zéro covid.

    Du côté du Pakistan, les inondations n’aident pas non plus le Moyen-Orient. Et en Inde, là encore, la sécheresse provoque une baisse des rendements dans la récolte de riz par rapport aux années passées. La situation n’y est pas catastrophique mais le gouvernement indien a tout de même arrêté les exportations et consacre la récolte actuelle à nourrir l’Inde en priorité ce qui ne manque pas d’alimenter (en plus des ventres indiens) une hausse des prix du riz à l’international.

    À ces éléments essentiellement liés aux intempéries et aux performances volatiles de l’agriculture dans le monde s’ajoutent des choix essentiellement politiques dans différents domaines dont on savait pourtant qu’ils provoqueraient des résultats catastrophiques.

    Par exemple, difficile de passer à côté des choix énergétiques opérés sans relâche depuis deux ou trois décennies : les énergies dites renouvelables à gogo, la dépendance au gaz russe , l’obstination à vouloir se passer des énergies pétrolières provoquent déjà des tensions énormes sur les marchés les plus directement concernés par ces décisions arbitraires et dénuées de toute base scientifique, ce qui entraîne des carburants plus chers (et labourer avec un vélo électrique n’est vraiment pas simple), et des engrais rapidement inabordables (on estime que certains ont doublé pendant que d’autres ont triplé de prix)…

    De même, on devra s’interroger sur la pertinence des choix écologiques ayant consisté à diminuer volontairement les surfaces et les rendements au profit de certaines productions de niche coûteuses qui peuvent contenter un temps une élite bobo détachée des réalités économiques mais qui ne parviendront pas à prendre le relai en cas de disruptions majeures toujours possibles comme les informations ci-dessus le laissent penser.

    Enfin, certains choix économiques et plus précisément monétaires ne pouvaient aboutir qu’à ce genre de désastre : l’injection de « capital gratuit » par les banques centrales a multiplié les investissements peu vertueux ou carrément néfastes au détriment des investissements nécessaires. Ces bidouilles pro-inflationnistes accumulées depuis plus de 10 ans finissent par produire une inflation solide et mal contrôlée (pour le dire gentiment).

    Parallèlement, l’augmentation de l’usage du crédit chez les ménages ( américains notamment ) pour « financer » leurs achats alimentaires quotidiens laisse présager d’un petit moment délicat lors des remboursements, les intérêts croissant aussi à rythme soutenu.

    Qu’on ne s’y trompe pas : que cette « sobriété » soit fortuite, résultat d’erreurs de politiques idiotes et de coups du sort imprévisibles ou plus machiavéliquement provoquée par une série de décisions planifiées, calculées pour infliger certains types de stress et obtenir des résultats précis sur les populations, peu importe puisque le résultat sera le même : on va manifestement tous maigrir un grand coup.

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      Holodomor : le communisme n’a rien à envier au nazisme

      Pascal Avot · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 1 December, 2022 - 04:00 · 8 minutes

    Holodomor. Le mot est enfin entré dans l’usage courant en Occident. La question est maintenant : doit-il faire l’objet de la même attention que Shoah ?

    Holodomor signifie « la famine ». Il est le nom de la catastrophe survenue en Ukraine en 1932 et 1933. Six millions d’innocents perdent la vie dans des conditions cauchemardesques. Cette catastrophe n’est pas le produit de conditions météorologiques défavorables. Elle n’est pas non plus le simple fruit d’une politique agricole aberrante. Elle est un crime totalitaire parfait. L’assassinat méthodique, implacable, terrifiant, dans le plus grand silence, d’un peuple, les Ukrainiens, par un tyran, Joseph Staline.

    L’Holodomor est la conséquence mécanique du communisme lorsqu’il atteint le point culminant de sa trajectoire prédatrice : 90 ans après les faits et en pleine guerre, six millions de cadavres sortent de terre pour se présenter à nos consciences et demander des comptes à l’humanité entière.

    Pour Vladimir Poutine , ce glas qui sonne soudain sur les cinq continents est une très mauvaise nouvelle.

    Que s’est-il passé en 1932 et 1933 ?

    On peut résumer l’événement en trois étapes majeures.

    Première étape : durant les années précédentes, Staline a collectivisé avec une brutalité inouïe les campagnes de toute l’URSS. C’est la plus grande entreprise de destruction des campagnes jamais vue sur Terre (en attendant celle opérée par Mao, pire encore, 45 ans plus tard).

    Deuxième étape : la collectivisation stalinienne a bien entendu été un échec complet : ses plans quinquennaux mènent droit à la pénurie. Pour continuer à nourrir son empire, Staline lance donc une politique de réquisitions sans pitié du blé ukrainien. Jusqu’à la moitié des récoltes sont arrachées manu militari aux paysans, provoquant des centaines de milliers de morts de disette. Dos au mur, Staline commence par lâcher un peu de lest mais fidèle à sa politique du pire il se ravise et frappe plus fort que jamais.

    Troisième étape : le stalinisme se déchaîne sur l’Ukraine. Réquisitions maximalistes, déportations de masse, exécutions sommaires à la chaîne et le dernier verrou de l’enfer, le plus décisif : les Ukrainiens n’ont plus le droit de quitter leur pays. Les frontières sont hermétiquement fermées, le piège se referme. L’Ukraine entière devient un camp d’extermination par la faim. Et mourir de faim, ce n’est pas s’endormir : c’est souffrir atrocement, des semaines durant, à devenir fou. L’Ukraine devient une chambre de torture.

    Au printemps 1933, la situation atteint des dimensions inimaginables. L’agonie de tous sous les yeux de tous, le typhus galopant, le cannibalisme, règnent en maîtres sur les vastes paysages ukrainiens.

    Une femme écrit :

    « Les bonnes personnes sont mortes en premier. Celles qui ont refusé de voler ou de se prostituer sont mortes. Celles qui ont donné de la nourriture à autrui sont mortes. Celles qui ont refusé de manger des cadavres sont mortes. Celles qui ont refusé de tuer leur prochain sont mortes. Les parents qui ont résisté à l’anthropophagie sont morts avant leurs enfants. »

    Le consul italien en poste à Kharkov, témoigne :

    « Les personnes enflées sont transportées en train de marchandises à la campagne et abandonnées à 50-60 kilomètres de la ville de sorte qu’elles meurent sans qu’on les voie. »

    Difficile de résumer en quelques citations, forcément trop brèves, l’ampleur de l’abomination traversée par les Ukrainiens. On se contentera de rappeler que chez ce peuple très chrétien le cannibalisme se généralise. On tue son voisin pour le manger. On tue ses propres enfants pour les manger. Des enfants tuent d’autres enfants pour les manger. Staline a rendu impossible l’humanité.

    Staline l’a-t-il voulu ?

    Oui. Il s’est vengé sur l’Ukraine de l’échec de la collectivisation. Staline est un communiste sincère : il ne croit pas que le communisme puisse échouer. Si quoi que ce soit lui résiste, un traître se cache derrière. Le peuple ukrainien est un traître. Le traître doit mourir. Et s’il meurt en rampant, en pleurant, en mangeant de la boue pour tenter de survivre et s’il crève d’avoir mangé de la boue, c’est aussi bien. On ne comprend pas Staline si l’on laisse de côté sa légendaire cruauté. Les témoins sont formels : quand il est en colère, les pupilles de ses yeux virent au jaune. Inutile de croire en Dieu pour penser que Staline est diabolique.

    Six millions de victimes, donc. Six millions de suppliciés. Autant que ceux de la Shoah, en un temps un peu plus bref. Ici, il convient d’examiner de près le parallèle entre communisme et nazisme, qui agite tant la communauté des historiens depuis un demi-siècle.

    La thèse communément admise par l’opinion mondiale est que rien n’est pire que le nazisme. Cette thèse est fausse car elle laisse entendre que le communisme est « moins pire ». Or, c’est un mensonge savamment et inlassablement entretenu par les gauches politiques, intellectuelles et juridiques dans le seul but d’échapper à l’accusation suprême, ô combien méritée : « Vous autres, les rouges et tous vos alliés, vous ne valez pas mieux que les hitlériens ». Cette censure, peut-être la plus grande de notre temps, pèse sur nos intelligences, sur nos sensibilités et sur nos actes et nous devons nous en débarrasser définitivement. 2022 est le bon moment idéal pour le faire.

    Jean-François Revel disait que pour se faire une opinion en politique le plus efficace est de « commencer par compter les cadavres. » Sur ce point, le communisme supplante sans conteste le nazisme. Rien que le maoïsme tue intramuros autant d’humains en temps de paix que le Troisième Reich en temps de guerre mondiale et c’est sans inclure les hécatombes de Staline, Castro, Ceaucescu, Pol Pot, la dynastie Kim et consorts. Si les fosses communes sont le critère d’appréciation, le débat est clos : victoire par K.O du communisme.

    La différence fondamentale entre l’épouvante du nazisme et celle du communisme réside dans les camps d’extermination-express. Ni le stalinisme ni le maoïsme ne présentent d’usines comparables à celles d’Heinrich Himmler : Auschwitz, Belzec, Chelmno, Majdanek, Sobibor, Treblinka. Au Goulag, on meurt différemment et plus lentement. Dans les camps communistes asiatiques – maoïstes et nord-coréens par exemple -, on subit toutefois des atrocités pouvant raisonnablement sembler plus repoussantes encore que le sort des juifs qui descendent des trains de marchandises dans le brouillard polonais.

    Pour le reste, la destruction de la société, de l’économie, de la famille, de la culture, l’anéantissement de la civilisation et de la vie du sol au plafond, il faut noter que le nazisme ne se hisse au niveau du totalitarisme communiste le plus pur qu’entre 1941 et 1945. Pendant ces quatre années, la dictature, la trépanation du peuple et sa militarisation sont absolues, il n’y a plus un interstice pour la liberté et l’individu. Auparavant, le totalitarisme nazi est allé crescendo sans jamais égaler les standards du stalinisme de la Grande Terreur , du maoïsme du Grand Bond en avant et de la Révolution culturelle, ou de la Corée du Nord depuis déjà plus de soixante ans.

    Rien ni personne ne nous fera croire que notre propos consiste à relativiser l’abjection nazie. Elle est absolue. Tout le mal dit à son sujet est mille fois justifié. Tout le rejet qu’elle inspire est sacré. Mais il n’en est pas moins vrai que le communisme a fait davantage de mal et que surtout il continue à faire ce mal tandis que le national-socialisme n’existe plus que de manière éparse, groupusculaire et qu’il coulera sans doute de l’eau sous les ponts avant qu’il ne reprenne, où que ce soit, le pouvoir qu’il a perdu lorsque son prophète s’est logé une balle dans le crâne.

    Tout ceci considéré, on comprend mieux la férocité de la résistance ukrainienne depuis neuf mois. Les Ukrainiens n’oublient pas davantage l’Holodomor que les juifs ne classent la Shoah par pertes et profits.

    Si Poutine ne revendiquait pas l’héritage de Staline et s’il n’exprimait pas ouvertement une haine tenace pour l’Ukraine, la question se poserait autrement. Or, il se revendique bel et bien de cet héritage et il exprime bel et bien cette haine. La question ne se pose donc aucunement. Kiev a un droit imprescriptible à redouter le retour de l’Holodomor et à vouloir l’empêcher à tout prix. Et l’Occidental qui minaude devant ce réflexe de survie manque d’intelligence, de cœur, de mémoire et d’imagination. Tel un thuriféraire de Robert Faurisson, il se déshonore.

    Faut-il, comme le propose Anne Genetet, élue Renaissance des Français de l’étranger, que soit officiellement reconnu l’Holodomor comme un crime contre l’humanité ? Oui, car cela a une vertu pédagogique mais il ne faut surtout pas s’en tenir là. Le crime contre l’humanité soviétique commence dans les îles Solovki, au début des années 1920, quand Lénine crée les premiers camps de concentration et d’extermination communistes. Et il recouvre de son ombre hurlante 70 ans d’histoire russe, ukrainienne, bulgare, biélorusse…

    L’Holodomor n’est pas une exception : il est un mètre-étalon et c’est la raison pour laquelle il faut le connaître, le comprendre et le dénoncer sans faillir, tant que des Nord-Coréens mourront de faim dans leur pays fermé à double tour, tels des Ukrainiens des années 1920. Les derniers cas de cannibalisme y ont été recensés en 2012. Rien n’indique qu’il n’y en ait plus au moment où vous lisez ces lignes. L’Holodomor n’est pas terminé.

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      Le Vietnam avant le capitalisme : la famine

      Rainer Zitelmann · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 21 November, 2022 - 04:00 · 7 minutes

    Phung Xuan Vu, huit ans, et son frère de dix ans étaient chargés de nourrir leur famille qui souffrait constamment de famine.

    La seule façon d’y parvenir, avant que les réformes du Doi Moi de 1986, axées sur le marché libre, ne commencent à produire leurs effets, était d’utiliser des bons d’alimentation. Le bien le plus important de la famille était un carnet de coupons alimentaires qui tenait dans la paume de la main d’un enfant de dix ans, ce qui le rendait facile à transporter mais aussi facile à perdre. Comme il était plus âgé, le frère de Vu veillait sur le carnet et savait que s’il le perdait, la famille n’aurait rien à manger.

    Les coupons étaient imprimés sur du papier de soie jaune, cireux mais peu résistant. Ils faisaient la différence entre avoir faim et avoir quelque chose à manger, même si ce n’était jamais assez. Ils devaient souvent attendre des heures et des heures, parfois toute la journée, pour avoir un peu de nourriture.

    Pour avoir une chance, ils devaient venir la nuit

    « Les enfants et leurs voisins attendaient pendant des heures. Certains sont arrivés à 2, 4 ou 5 heures du matin alors qu’il faisait encore nuit. Certains ont laissé un panier ou une brique pour marquer leur place dans la file et sont partis faire autre chose.

    Une fois le soleil levé, les écoliers étudiaient et faisaient leurs devoirs pendant qu’ils attendaient. Ils ont attendu sous la pluie, lorsque le sol devenait boueux et glissant. Ils sont restés debout sous la chaleur, quand ils ont failli s’évanouir de soif et de faiblesse. »

    Ils faisaient déjà la queue avant la livraison de la nourriture, dans l’espoir d’en recevoir. Des familles ont envoyé leurs enfants, d’autres ont envoyé des personnes en avant pour faire la queue en leur nom – et bien sûr, elles ont dû attendre leur tour.

    Lorsqu’ils atteignaient enfin le début de la file, ils étaient souvent confrontés à des fonctionnaires peu amicaux.

    Vu se souvient :

    « Les fonctionnaires n’étaient pas amicaux. Ils étaient autoritaires et avaient du pouvoir. Nous avions l’impression de devoir mendier pour obtenir la nourriture qui nous revenait de droit. »

    Mais la famille n’avait pas le choix, elle devait accepter tout ce que les fonctionnaires jetaient dans leur sac :

    « Nous tenions nos sacs ouverts pour que les fonctionnaires y déversent du riz. Les travailleurs ont pris un seau, ont pris le riz d’un grand sac sur le chariot et l’ont mis sur une balance pour s’assurer qu’ils ne nous donnaient pas plus que la limite de notre famille.

    Nous savions que les fonctionnaires mettaient parfois des cailloux dans les sacs avec le riz, si bien que nous recevions moins de riz que ce à quoi nous avions droit, et souvent le riz était vieux ou moisi. Nous savions aussi que les travailleurs gardaient le bon riz , s’il y en avait, pour eux ou pour leurs amis – ou qu’ils le vendaient au marché noir pour gagner de l’argent. Cela nous mettait en colère, mais nous ne pouvions pas nous battre ou discuter avec les fonctionnaires. Que pouvions-nous faire, en tant qu’enfants ? »

    La quantité de nourriture reçue dépendait du statut de votre famille

    Les employés de l’État recevaient plus, les ouvriers d’usine moins. Et s’il n’y avait pas assez de riz, ils recevaient du blé à la place, même si beaucoup ne savaient pas quoi en faire. De toute façon, même s’ils savaient comment faire une miche de pain, ils ne pouvaient souvent pas le faire parce qu’ils ne pouvaient se procurer les autres ingrédients nécessaires.

    De plus, il leur fallait un four et de l’électricité pour l’alimenter, mais cette dernière n’était disponible que quelques heures par jour. Et plutôt que d’utiliser leur précieuse électricité pour cuisiner, ils l’utilisaient pour allumer une lampe ou écouter une vieille radio. Parfois, l’électricité était soudainement coupée et ils devaient alors allumer une bougie. Certaines familles volaient l’électricité mais le risque était grand.

    La famille de Vu était très fière de posséder un vieux vélo. Bien qu’il ait 10 ans, pour eux, c’était comme une Rolls Royce. À l’époque, dans les années 1980 et au début des années 1990, presque tout le monde au Vietnam roulait à bicyclette. Aujourd’hui, à Hanoi, on ne voit pas beaucoup de bicyclettes, car environ 85 % des véhicules circulant dans les rues sont des motocyclettes et des cyclomoteurs.

    L’Américaine Nancy K. Napier a compilé les récits ci-dessus des Vietnamiens avant et après les réformes dans son excellent livre The Bridge Generation of Việt Nam , allant jusqu’à intituler « famine» le chapitre sur la période avant les réformes. Elle a commencé à enseigner à l’Université nationale d’économie en 1994 et se souvient encore de ce que ses collègues lui ont dit lorsqu’elle a pris un peu de poids : « Nancy, tu es grosse ! » Elle leur a répondu qu’il ne fallait en aucun cas dire à une Américaine qu’elle était grosse.

    Ils ne comprenaient pas :

    « Oh, mais ça veut dire que vous êtes prospère. Vous avez assez de nourriture à manger pour pouvoir être grosse. Vous devez être heureuse ! »

    Lorsque j’ai donné une conférence dans cette même université en septembre 2022, j’ai vu des étudiants et des professeurs bien habillés et pleins d’ambition pour faire quelque chose de leur vie.

    Nancy Napier se souvient également s’être demandée pourquoi il y avait si peu d’oiseaux à Hanoï. Lorsqu’elle a posé la question, ses collègues vietnamiens ont eu l’air perplexe, comme si elle n’avait pas toute sa tête. Ils lui ont expliqué que les gens qui avaient faim attrapaient des oiseaux pour les manger, même de minuscules moineaux. À l’époque, de nombreuses personnes souffraient de malnutrition ou de carence en vitamine A.

    « Les jeunes mères ne pouvaient parfois pas produire assez de lait pour leurs enfants, alors certaines d’entre elles faisaient bouillir du riz et donnaient le lait de riz à leurs bébés, en espérant que les nutriments suffiraient. »

    Bach Ngoc Chien partage le souvenir suivant :

    « Quand j’étais adolescent, j’avais toujours faim. Ma famille de cinq personnes partageait trois bols de riz pour le déjeuner et trois bols pour le dîner. Nous, les enfants, partagions un bol pour le petit-déjeuner. Nous ne mangions presque jamais de viande, sauf à deux occasions : le nouvel an lunaire et l’anniversaire de la mort de mon grand-père. En 1988, lors de ma dernière année de lycée, je pense que je pesais moins de quatre-vingt-huit livres (quarante kilos). »

    Au Vietnam, cette période est connue sous le nom de Thoi Bao Cap (période des subventions) – c’était l’époque de l’économie socialiste planifiée, le temps avant que le Vietnam ne devienne successivement une économie de marché dans le sillage des réformes du Doi Moi qui ont débuté en 1986.

    Le Vietnam a complètement changé à la suite de ces réformes.

    Dans son livre Vietnam und sein Transformationsweg (en anglais : The Path to Transformation in Vietnam) Tam T. T. Nguyen écrit :

    « Au Vietnam, la pauvreté est passée d’un problème majoritaire à un problème minoritaire. »

    Avec un PIB par habitant de 98 dollars, le Vietnam était le pays le plus pauvre du monde en 1990, derrière même la Somalie (130 dollars) et la Sierra Leone (163 dollars). Avant le début des réformes économiques, l’échec de toute récolte signifiait la famine. Le Vietnam dépendait du soutien du Programme alimentaire mondial et de l’aide financière de l’Union soviétique et d’autres pays du bloc de l’Est.

    En 1993 encore, 79,7 % de la population vietnamienne vivait dans la pauvreté. En 2006, le taux de pauvreté était tombé à 50,6 %. En 2020, il ne sera plus que de 5 %, selon les chiffres de l’évaluation du Groupe de la Banque mondiale intitulée « From the Last Mile to the Next Mile ».

    Le Vietnam est aujourd’hui l’un des pays les plus dynamiques du monde, avec une économie qui crée de grandes opportunités pour ceux qui travaillent dur et les entrepreneurs. D’un pays qui était incapable de produire suffisamment de riz pour nourrir sa propre population, il est devenu l’un des plus grands exportateurs de riz au monde – et un exportateur majeur d’électronique.

    Tout cela a été rendu possible par des réformes capitalistes – car bien que le Vietnam se qualifie toujours officiellement de pays socialiste, vous trouverez moins de marxistes et plus de partisans de l’économie de marché au Vietnam qu’en Europe ou aux États-Unis. Le capitalisme n’est pas le problème, mais la solution – et le Vietnam en est un excellent exemple.