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      Le vol britannique censé expulser des migrants vers le Rwanda annulé en dernière minute

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 14 June, 2022 - 23:09 · 5 minutes

    Le Boeing 767 qui devait emmener les premiers migrants vers le Rwanda, depuis Amesbury en Angleterre, le 14 juin 2022. Le Boeing 767 qui devait emmener les premiers migrants vers le Rwanda, depuis Amesbury en Angleterre, le 14 juin 2022.

    ROYAUME-UNI - C’est un revers humiliant pour le gouvernement britannique de Boris Johnson: malgré sa détermination à expulser des migrants vers le Rwanda pour dissuader les arrivées illégales au Royaume-Uni, le premier vol prévu ce mardi 14 juin dans la soirée a été annulé à la suite de recours de dernière minute.

    Avec son projet d’envoyer des demandeurs d’asile arrivés clandestinement au Royaume-Uni dans ce pays d’Afrique de l’Est, à plus de 6000 km de Londres, le gouvernement prétend freiner les traversées illégales de la Manche, qui ne cessent d’augmenter malgré ses promesses répétées de contrôler l’immigration depuis le Brexit.

    Ce projet critiqué par l’ONU est très populaire au sein de l’électorat conservateur, alors que Boris Johnson tente de restaurer son autorité après avoir échappé à un vote de défiance de son parti.

    Mais après des recours en justice, et une décision en urgence de la Cour européenne des droits de l’Homme, l’avion spécialement affrété pour des centaines de milliers d’euros est finalement resté au sol.

    Un volte-face qui a “déçu” la ministre de l’Intérieur Priti Patel qui s’en est pris à la CEDH. “J’ai toujours dit que cette politique ne serait pas facile à appliquer et je suis déçue que les contestations judiciaires et les réclamations de dernière minute aient empêché le vol d’aujourd’hui de décoller”, a-t-elle déclaré ce mardi soir.

    Un vol passé de 130 à 0 migrants

    La ministre a jugé “très surprenant que la Cour européenne des droits de l’homme soit intervenue malgré des succès antérieurs répétés devant nos tribunaux nationaux”.

    “On ne nous découragera pas de faire ce qu’il faut et de mettre en œuvre nos plans pour contrôler les frontières de notre pays”, a-t-elle cependant averti, ajoutant que l’équipe juridique du gouvernement “examine chaque décision prise sur ce vol et la préparation du prochain vol commence maintenant”.

    À l’origine, les autorités comptaient expulser jusqu’à 130 migrants (Iraniens, Irakiens, Albanais ou Syriens) dans ce premier vol, un chiffre qui s’est réduit comme peau de chagrin à la suite de divers recours individuels.

    Et dans un rebondissement de dernière minute, la CEDH a stoppé ce mardi soir l’expulsion d’un demandeur d’asile irakien, en prenant une mesure d’urgence provisoire. Une source de soulagement pour les associations de défense des droits des migrants qui jugent le projet du gouvernement cruel et inhumain.

    La CEDH, basée à Strasbourg, a estimé que l’expulsion de l’Irakien devait être repoussée jusqu’à ce que la justice britannique ait examiné la légalité du projet de loi, ce qui est prévu en juillet. Il s’agit en particulier de s’assurer que les migrants puissent avoir accès à des procédures équitables au Rwanda et que le Rwanda soit considéré comme un pays sûr.

    Au Rwanda, dirigé par le président Paul Kagame depuis la fin du génocide de 1994, qui a fait 800.000 morts selon l’ONU, le gouvernement est régulièrement accusé par des ONG de réprimer la liberté d’expression, les critiques et l’opposition politique.

    Revers cinglant pour le gouvernement de Boris Johnson

    Des associations ou organisations de soutiens aux réfugiés se sont félicités de ce dénouement comme Refugee Council qui a fait part sur Twitter de son “immense soulagement”.

    “Maintenant, nous devons nous préparer à résister à l’assaut total des conservateurs sur la CEDH qui est sûrement à venir”, a averti la Première ministre écossaise et cheffe des indépendantistes écossais, Nicola Sturgeon.

    Selon le quotidien conservateur The Telegraph , le gouvernement britannique pourrait reconsidérer son adhésion à la Convention européenne des droits de l’homme afin de pouvoir mettre en œuvre sa stratégie, malgré les critiques, de l’église anglicane jusqu’au prince Charles qui juge le projet “consternant”, selon le Times .

    En attendant, pour le gouvernement le revers est cinglant. Les quotidiens Metro et The Mirror évoquent une “mascarade” tandis que le journal de gauche The Guardian souligne le “chaos” provoqué.

    “Milliers de migrants”

    À Calais, dans le nord de la France, d’où partent de nombreux migrants désireux de rejoindre l’Angleterre, des candidats au départ ne semblaient pas dissuadés de partir. Ainsi, Moussa, 21 ans, originaire du Darfour, a expliqué à l’AFP vouloir aller en Angleterre pour “obtenir des papiers” et pour l’anglais qu’il maîtrise déjà.

    En vertu de son accord avec Kigali, Londres financera dans un premier temps le dispositif à hauteur de 120 millions de livres (140 millions d’euros). Le gouvernement rwandais a précisé qu’il proposerait aux migrants la possibilité “de s’installer de manière permanente”.

    Lors d’une conférence de presse à Kigali, la porte-parole du gouvernement Yolande Makolo a indiqué que le Rwanda serait “heureux” d’accueillir “des milliers de migrants”.

    Avec ce projet, le gouvernement veut dissuader les traversées illégales de la Manche qui  provoquent régulièrement des tensions avec la France. Depuis le début de l’année, plus de 10.000 migrants ont traversé illégalement pour atteindre les côtes britanniques sur de petites embarcations, une hausse par rapport aux années précédentes, déjà record. Plusieurs centaines sont arrivés ces derniers jours et mardi matin.

    À voir également sur Le HuffPost : Boris Johnson massivement hué lors de son arrivée à la messe du jubilé

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      Boris Johnson survit à un vote de défiance de son Parti conservateur

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 6 June, 2022 - 20:10

    Boris Johnson, ici au 10 Downing Street à Londres, le 6 juin 2022. Boris Johnson, ici au 10 Downing Street à Londres, le 6 juin 2022.

    ROYAUME-UNI - Le Premier ministre britannique Boris Johnson a gagné lundi soir un vote de défiance provoqué par une fronde de son Parti conservateur après le scandale du “partygate”.

    Boris Johnson a obtenu 211 voix de députés conservateurs en sa faveur contre 148 demandant son départ lors d’un vote à bulletin secret, ce qui lui permet de rester leader du parti et de sauver son poste de chef du gouvernement.

    Plus d’informations à venir...

    À voir également sur Le HuffPost : Boris Johnson massivement hué lors de son arrivée à la messe du jubilé

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      La reine Elizabeth II a ressenti "un certain inconfort" lors du premier jour de son jubilé

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 2 June, 2022 - 19:42 · 3 minutes

    Le prince Charles et la reine Elizabeth II de Grande-Bretagne, ici lors du premier des quatre jours de célébrations marquant le jubilé de platine de la reine, à Londres, le 2 juin 2022. Le prince Charles et la reine Elizabeth II de Grande-Bretagne, ici lors du premier des quatre jours de célébrations marquant le jubilé de platine de la reine, à Londres, le 2 juin 2022.

    ROYAUME-UNI - Acclamée par la foule ce jeudi 2 juin au balcon de Buckingham, la reine Elizabeth II, à la santé fragile, manquera en raison d’“un certain inconfort” le service religieux célébré vendredi 3 juin pour ses 70 ans de règne , une longévité sans précédent pour la monarchie britannique.

    “La reine a beaucoup apprécié le parade pour son anniversaire aujourd’hui (jeudi) et le défilé aérien mais elle a ressenti un certain inconfort”, a indiqué le palais de Buckingham.

    “En prenant en considération le trajet et l’activité requise pour le service d’action de grâce à la cathédrale Saint-Paul, Sa Majesté a conclu à contrecœur qu’elle ne participerait pas”, a-t-il ajouté.

    Cette annonce vient relancer les inquiétudes sur l’état de santé déclinant de l’ultrapopulaire souveraine de 96 ans, qui a du mal à marcher et dont les apparitions officielles sont devenues de plus en plus rares depuis une nuit à l’hôpital en octobre.

    Ce jeudi, à la plus grande joie des dizaines de milliers de spectateurs rassemblés pour le coup d’envoi de quatre jours de festivités, elle est toutefois apparue deux fois au balcon du palais , souriante et vêtue d’un ensemble bleu tourterelle, s’appuyant immobile sur une canne.

    Montée sur le trône à 25 ans le 6 février 1952 à la mort de son père George VI, elle était d’abord accompagnée du duc de Kent, un cousin, pour le passage du défilé militaire annuel du “Salut aux couleurs”, réunissant plus de 1200 soldats et des centaines de musiciens.

    Elle est revenue au balcon peu après, pour un survol aérien, cette fois accompagnée par 17 membres de la famille royale qui ont des fonctions officielles et leurs enfants.

    Les mimiques de son arrière petit-fils Louis , 4 ans, le plus jeune des enfants du prince William, ont elles fait fondre le public.

    Portraits géants

    Jamais aucun souverain britannique n’a régné aussi longtemps qu’Elizabeth. Il est peu probable qu’un autre atteigne une telle longévité: Charles, le prince héritier a 73 ans, qui prend de plus en plus le relais, et son fils William bientôt 40.

    Pour ce jubilé, fanions, drapeaux et portraits géants ont été accrochés dans les rues de tout le Royaume-Uni, les vitrines sont remplies de souvenirs et les ventes d’alcool et de gâteau typiquement “british” ont explosé.

    Buckingham Palace a confirmé que la reine allumerait dans la soirée, à distance, depuis le château de Windsor où elle réside, une sculpture en forme d’arbre de 21 mètres de haut située devant le palais de Buckingham.

    Un concert géant est ensuite prévu samedi mais aussi des dizaines de milliers de rassemblements populaires, dont des pique-nique géants dimanche.

    “J’espère que les prochains jours seront l’occasion de réfléchir à tout ce qui a été accompli au cours des 70 années, tout en regardant l’avenir avec confiance et enthousiasme”, a déclaré dans un message écrit la souveraine, cheffe d’État de 15 royaumes, du Royaume-Uni au Canada en passant par la Nouvelle-Zélande.

    Les félicitations ont afflué du monde entier, le président français Emmanuel Macron saluant son “dévouement” à “l’amitié indéfectible” franco-britannique . Même le parti républicain irlandais Sinn Fein a souligné son rôle dans le processus de paix en Irlande du Nord, une démarche longtemps inimaginable de la part de l’ex-vitrine politique de l’IRA.

    Dans cette ambiance de fin de règne, la monarchie se trouve confrontée à des critiques croissantes, notamment dans les anciennes colonies, concernant le passé esclavagiste de l’Empire britannique.

    À voir également sur Le HuffPost : Au jubilé de la reine Elizabeth, le prince Louis a visiblement peu aimé le spectacle

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      Après le Brexit, le libre-échange renaît au Royaume-Uni

      Daniel Hannan · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 2 February, 2021 - 03:50 · 5 minutes

    Brexit

    Par

    « Libre et dans le monde » était la Une du Spectator du 23 juin 2016, le jour du référendum du Brexit . La couverture montrait la Grande-Bretagne comme un papillon brillant sortant d’une petite boite à l’effigie de l’Union européenne.

    Je mentionne cette Une pour deux raisons.

    Première raison

    D’abord parce que si j’étais Américain, j’aurais pu facilement avoir eu l’impression que le Brexit était la version britannique du trumpisme – fait de nostalgie, de nataliste et de protectionnisme. Ce point de vue, propagé tant par les opposants que par les supporters de Trump, trouve une expression quasi hystérique dans les pages du New York Times , qui publie régulièrement des articles montrant à quel point la Grande-Bretagne est devenue un enfer raciste.

    En fait, tous les libertariens que je connais, à une excentricité près, ont voté pour quitter l’Union européenne. Il y a longtemps que nous l’avons démasqué comme étant un racket dirigiste, corporatiste et autoritaire.

    La condition pour que le Royaume-Uni intègre le marché européen était que nous abandonnions le libre échange avec les pays les plus distants – notamment ceux du Commonwealth, comme le Canada et la Jamaïque, qui avaient un accès illimité à nos marchés. Pendant les années 1970, nous avons été obligés d’appliquer les tarifs douaniers communs par étapes et, avec ça, les différentes barrières non douanières conçues pour soutenir les industries continentales liées aux politiciens.

    La conséquence du départ de l’Union européenne est qu’il nous est désormais possible de commercer librement avec tous les continents, y compris naturellement avec l’Europe.

    Deuxième raison

    Elle nous ramène au dessin du papillon. Au moment où j’écris ces lignes, la Grande-Bretagne a signé une série impressionnante de 63 nouveaux accords commerciaux, dont un avec l’Union européenne.

    Ce n’était pas dans le script des anti-Brexit. Ceux qui ont mené campagne pour rester dans l’Union pensaient que la Grande-Bretagne serait plus faible et plus introvertie en dehors. Le Premier ministre conservateur Boris Johnson , alors maire de Londres a passé toute la campagne du référendum à évoquer une Grande-Bretagne insulaire et flamboyante. Mais le camp adverse ne l’a jamais cru, convaincu que la seule raison possible de voter la sortie était l’hostilité à l’immigration.

    Boris pensait bien ce qu’il a dit. L’année dernière, au musée maritime de Greenwich, il a fait le discours sur le marché libre le plus engagé que j’aie jamais entendu de la part d’un responsable politique. Il voyait le Brexit comme une chance pour le pays , ayant offert au monde Adam Smith et David Ricardo, de retrouver sa vocation mondiale :

    L’humanité a besoin d’un gouvernement quelque part qui est au minimum prêt à défendre ouvertement la liberté d’échanger, un pays prêt à enlever ses lunettes de Clark Kent et à sauter dans une cabine téléphonique pour en sortir la cape au vent, tel un champion infatigable du droit des populations de la terre à acheter et à vendre librement.

    Quatre semaines après ce discours, le monde s’est confiné pour se protéger du coronavirus. Assez bizarrement, les horreurs prédites par les partisans de l’Union européenne se réalisèrent alors, mais pas pour la raison qu’ils attendaient. La Grande-Bretagne a en effet souffert d’une récession, d’une augmentation du chômage et d’une fermeture des frontières.

    Bien que les confinements aient asphyxié l’activité économique et provoqué l’effondrement des échanges commerciaux, il y a toutes les raisons d’être optimiste sur le Brexit.

    L’accord passé avec l’Union européenne lui donne ce quelle a toujours voulu – et ce que les opposants ont d’ailleurs toujours considéré comme impossible – c’est-à-dire le libre échange sans l’union politique . Plutôt que d’accepter les règles de l’Union européenne en échange d’un accès préférentiel à son marché, comme le voulait l’ancienne Première ministre conservatrice Theresa May, Johnson a insisté sur une autonomie réglementaire totale.

    Cela implique en effet que certaines industries du service feront face à de nouvelles barrières lorsqu’ils vendront à l’Union européenne, mais leurs yeux sont déjà tournés vers des horizons plus lointains. Dans tous les cas, les libre-échangistes comprennent que les barrières font toujours plus de tort au pays (ou à l’union douanière) qui les impose. Il y a une vue mercantiliste, presque pré-moderne, dans la décision de l’Union d’ouvrir ses marchés comme une faveur à des alliés sélectionnés, plutôt que de voir cela comme une stratégie de croissance.

    Certains des 62 autres traités commerciaux, confirment les accords existants avec la promesse d’aller bien plus loin lorsque le calendrier le permettra. D’autres comme celui avec le Japon, sont déjà plus aboutis que ce qu’offrait l’UE. Quelques-uns, notamment avec l’Australie et la Nouvelle Zélande, sont nouveaux étant donné que Bruxelles n’avait pas de traités avec ces pays.

    La Grande-Bretagne demande également à rejoindre le Partenariat Trans-Pacific – ou CPTPP – Traité que les États-Unis pourraient réintégrer. Certes, le Royaume Uni n’est pas un pays du Pacifique (sauf techniquement grâce à sa souveraineté sur les Iles Pitcairn), mais nous avons des liens exceptionnellement étroits avec nombre de membres existants, tels que l’Australie, Singapour et le Canada. Au même moment, le Royaume Uni négocie avec l’Inde, l’union douanière du Mercosur ainsi que les monarchies du Golfe.

    Cependant, les pourparlers les plus importants sont avec les États-Unis, notre partenaire principal et notre plus grand investisseur. Un accord commercial de l’Atlantique-Nord aurait pu se conclure il y a des décennies sans le protectionnisme de l’Union européenne, en particulier dans l’agriculture.

    Les électeurs sont rarement enthousiastes pour le libre-échange en particulier pendant cette période, alors que leur psychologie a été affectée par l’épidémie, les rendant plus prudents et repliés sur eux-mêmes. Mais pour les années à venir, la reprise économique sera l’objectif politique suprême. Un accord commercial ambitieux entre la Royaume-Uni et les États-Unis est le moyen le plus évident.

    Traduction Contrepoints.

    Sur le web

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      Fermer les écoles était une erreur selon une étude britannique

      Jeffrey Tucker · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 11 November, 2020 - 04:30 · 7 minutes

    Par Jeffrey Tucker.
    Un article de l’American Institut for Economic research (AIER)

    Le 12 mars 2020, un memorandum était rédigé par Carter Mecher, expert en bioterrorisme à destination du Département des Anciens combattants. Il a été envoyé aux responsables de la santé publique et à d’autres dans tout le pays.

    Fermez les écoles. Agissez maintenant. Et c’est arrivé, et dans le même temps des libertés civiques que nous avons longtemps considérées comme acquises – la liberté de voyager, d’exploiter des entreprises, d’aller au cinéma, et même de quitter nos maisons – nous ont été retirées.

    Ils ont fermé les écoles et tout le reste a suivi

    Ils ont fermé les écoles. Puis, tout le reste est tombé comme des dominos l’un après l’autre. Les entreprises ont dû fermer pour que les gens puissent surveiller les enfants à la maison. Les centres commerciaux ont dû fermer pour éviter que les enfants s’y retrouvent. Les églises aussi. Les lieux de divertissement ont été fermés.

    Même les parcs ont été fermés. Les ordres de rester à la maison ont suivi les fermetures d’écoles. À bien des égards, toute la légitimité du confinement reposait sur le bien-fondé de la fermeture de l’école.

    Un petit groupe de scientifiques favorables au confinement a applaudi, leur rêve décennal de mener une telle expérimentation sociale devenait enfin réalité.

    Les fermetures d’écoles ont eu un effet disproportionné sur les femmes qui travaillent. Elles ont quitté leur emploi pour s’occuper des enfants, essayant de les aider à naviguer dans le nouveau monde étrange des classes virtuelles et des devoirs par mail. Les hommes ont continué à travailler en tant que principaux soutiens de famille.

    Comme le rapporte le Washington Post :

    La récession pandémique [confinement] a été surnommée « she-session » parce qu’elle a fait beaucoup plus de mal aux femmes qu’aux hommes. La proportion de femmes travaillant ou cherchant du travail est tombée à son niveau le plus bas depuis 1988, anéantissant des décennies de gains durement acquis sur le lieu de travail.

    Vendredi, le rapport sur l’emploi du ministère du travail a montré que l’économie a récupéré un peu plus de la moitié des emplois perdus en mars et avril, mais la situation reste désastreuse pour les femmes. Il y a 2,2 millions de femmes de moins qu’en janvier qui travaillent ou cherchent du travail, contre 1,5 million d’hommes de moins, selon les données du ministère du travail.

    Des fermetures inutiles pour les enfants

    Après neuf mois de cet enfer, on pourrait supposer qu’il y aurait eu une étude précise pour savoir si et dans quelle mesure les résultats graves de l’infection par le virus étaient réellement associés à la fréquentation scolaire. La nouvelle est enfin arrivée, et elle n’est pas bonne pour les confineurs.

    Il est désormais évident (depuis février) que presque aucun enfant n’est en danger à cause du virus. Le gradient âge/santé du virus touche presque exclusivement les personnes âgées présentant des comorbidités.

    Les enfants auraient pu contribuer à atteindre de bons objectifs de santé publique et à éliminer le virus, plutôt que de perdre presque une année complète d’enseignement, sans parler des traumatismes liés aux masques obligatoires et aux messages incitant à voir dans leurs amis des ennemis potentiellement porteurs de pathogènes.

    Les enfants se seraient mieux portés mais qu’en est-il du personnel et des adultes ? Le fait d’enfermer les enfants chez eux permet-il vraiment d’assurer la sécurité des personnes et de réduire l’infectiosité et la mortalité associées au SRAS-CoV-2 ?

    Comment tester cela ? Un moyen simple pourrait consister à examiner la différence d’évolution de la maladie entre les environnements domestiques dans lesquels les enfants sont présents et ceux où ils ne le sont pas.

    Cela semble être un test concluant. Une étude de ce type a enfin été publiée par la prestigieuse revue médicale Medrxiv : « Association entre le fait de vivre avec des enfants et les résultats de COVID-19 : une étude de cohorte OpenSAFELY de 12 millions d’adultes en Angleterre ».

    Une étude de grande ampleur

    Il s’agit de la plus grande étude jamais réalisée (35 auteurs) sur le risque de Covid pour les adultes en cas de contact avec des enfants, et sa conclusion n’est pas surprenante, du moins pour ceux qui ont suivi la science jusqu’à présent.

    Elle n’a découvert aucune augmentation des résultats graves liés à la Covid chez les adultes vivant avec des enfants. Elle a démontré une légère augmentation des infections, mais sans mauvais résultats. En fait, l’étude a démontré que les décès associés aux adultes vivant avec des enfants à la maison étaient moins nombreux que ceux associés aux adultes sans enfants.

    Pour citer directement l’étude :

    Il s’agit de la première étude de population visant à déterminer si le risque d’infection enregistrée par le CoV-2 du SRAS et les résultats graves de la Covid-19 diffèrent entre les adultes vivant dans des ménages avec et sans enfants d’âge scolaire pendant la pandémie britannique. Nos résultats montrent que pour les adultes vivant avec des enfants, il n’y a pas de preuve d’un risque accru de résultats graves de Covid-19, bien qu’il puisse y avoir un risque légèrement accru d’infection enregistrée par le CoV-2 du SRAS pour les adultes en âge de travailler vivant avec des enfants âgés de 12 à 18 ans. Les adultes en âge de travailler vivant avec des enfants de 0 à 11 ans ont un risque de décès par Covid-19 inférieur à celui des adultes vivant sans enfant, l’ampleur de l’effet étant comparable à leur risque de décès, quelle qu’en soit la cause. Nous n’avons pas observé de changements cohérents dans le risque d’infection enregistrée par le CoV-2 du SRAS et dans les résultats graves de Covid-19 en comparant les périodes avant et après la fermeture de l’école.

    Qu’est-ce que cela implique ?

    Nos résultats ne démontrent pas que la Covid cause de graves préjudices aux adultes en contact étroit avec des enfants, par rapport à ceux qui vivent dans des ménages sans enfants. Cela a des implications pour la détermination du rapport bénéfice-dommage des enfants scolarisés lors de la pandémie.

    Questionnements sur le confinement

    La formulation semble un peu alambiquée, ce qui correspond au style de ce genre d’écrit. Pour le dire en bon français, la peur de la Covid n’était pas une raison suffisante pour fermer les écoles. En d’autres termes : c’était une énorme erreur.

    Il est scandaleux de constater ce qui a été perdu, comment les enfants ont été traités, à quel point les parents qui paient des impôts ou des frais de scolarité dans les écoles privées ont été spoliés. Ils ont été privés non seulement de leur argent, mais aussi de leur éducation et d’une vie agréable.

    L’AIER est en général d’accord avec la position de John Ioannidis depuis la mi-mars. Ces politiques ont été mises en place sans preuve solide qu’elles permettraient d’atténuer le virus ou d’améliorer les résultats médicaux.

    Dès le début, les mesures de confinement ont été des politiques se cherchant des justifications. Au cours de tous ces mois, aucune n’a été confirmée. Et c’est seulement maintenant que nous voyons des recherches solides qui prouvent que les sceptiques avaient raison dès le début.

    La seule question qui se pose maintenant est de savoir si et quand les « experts » qui ont produit cet étonnant échec admettront leur erreur. La réponse est peut-être la suivante : quand les médias commenceront à en parler.

    Traduction : G.M. Thermeau pour Contrepoints.

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