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      ChatGPT avait une astuce pour contourner certains paywalls

      news.movim.eu / Numerama · Wednesday, 5 July, 2023 - 14:45

    OpenAI a dû désactiver une option de ChatGPT avec Bing parce qu'elle servait à contourner les paywalls. [Lire la suite]

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      ChatGPT va-t-il remplacer Numerama ?

      news.movim.eu / Numerama · Tuesday, 25 April, 2023 - 07:28

    Un internaute a créé un réseau de sites entièrement générés par l’intelligence artificielle, dont un média sur la technologie. L'IA est-elle déjà une menace pour les sites d'actualité ? [Lire la suite]

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      Elon Musk accuse les médias de « racisme anti-blanc »

      news.movim.eu / Numerama · Monday, 27 February, 2023 - 16:30

    Une polémique lancée aux États-Unis par l'auteur de la BD Dilbert a connu un rebond avec Elon Musk, qui reproche désormais aux médias de faire preuve de... racisme anti-blanc. [Lire la suite]

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      Une contamination généralisée aux pesticides ?

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 24 February, 2023 - 04:20 · 10 minutes

    Ça y est ! Une « étude accablante » a réussi à percer dans les médias… enfin, sauf erreur, fort modestement car cela se limitait (à l’heure où j’écrivais) à « Une étude accablante confirme la contamination généralisée de la plaine niortaise aux pesticides », dans Ouest-France du 7 novembre 2022.

    Le journal n’y va pas de main morte. Outre le titre, le chapô :

    « 112 molécules actives ont été retrouvées par des chercheurs dans les poils de micro-mammifères du sud Deux-Sèvres. Près de la moitié sont interdites depuis plusieurs années. Accablant. »

    Et, dans le texte :

    « Ces travaux s’inscrivent malheureusement dans la lignée de nos précédentes conclusions : nous sommes face à une contamination aussi invisible que généralisée , commente Vincent Bretagnolle, directeur de recherche au Centre d’études biologiques de Chizé (CEBC), en dévoilant les résultats d’une étude menée en collaboration avec une équipe de chercheurs du CNRS de Besançon et publiée dans la dernière édition de la revue Scientific Reports . »

    L’article « scientifique »

    L’article en question, c’est : « Pervasive exposure of wild small mammals to legacy and currently used pesticide mixtures in arable landscapes » (exposition généralisée des petits mammifères sauvages à des mélanges de pesticides anciens et actuels dans les paysages de grandes cultures) de Clémentine Fritsch, Brice Appenzeller, Louisiane Burkart, Michael Coeurdassier, Renaud Scheifler, Francis Raoul, Vincent Driget, Thibaut Powolny, Candice Gagnaison, Dominique Rieffel, Eve Afonso, Anne-Claude Goydadin, Emilie M. Hardy, Paul Palazzi, Charline Schaeffer, Sabrina Gaba, Vincent Bretagnolle, Colette Bertrand et Céline Pelosi.

    Le titre a franchi les fourches caudines de la revue par les pairs…

    Ce que les auteurs ont étudié, ce sont des petits mammifères prélevés dans deux zones (et non une comme le laisse supposer Ouest-France ), la Zone Atelier Arc Jurassien (16 animaux) et la Zone Atelier Plaine & Val de Sèvre (77 animaux). Il y a donc généralisation abusive.

    Le résumé

    Voici, comme d’habitude, et découpé, le résumé :

    « Les lacunes dans les connaissances concernant le rôle potentiel des pesticides dans la perte de la biodiversité agricole dans le monde et les questions liées aux mélanges empêchent une évaluation correcte des risques liés aux impacts involontaires des pesticides, ce qui rend essentielle la surveillance de l’exposition de la faune à ces composés.

    L’exposition des mammifères en liberté aux anciens pesticides (interdits et restreints : BRP [Banned and Restricted] ) et aux pesticides actuellement utilisés (CUP [currently used pesticides]) a été étudiée, en testant les hypothèses suivantes : (1) une bioaccumulation de fond pour les BRP alors qu’un modèle de « point chaud » pour les CUP [sic] , (2) des profils de contamination différents entre les carnivores et les granivores/omnivores, et (3) le rôle des zones non traitées comme refuges vers [« towards », sic] l’exposition aux CUP.

    Des souris Apodemus (omnivores) et des musaraignes Crocidura (insectivores) ont été échantillonnées dans deux paysages agricoles français (n = 93).

    Les concentrations de 140 substances chimiques mères et métabolites ont été analysées dans des échantillons de poils. Un total de 112 composés a été détecté, montrant une exposition des petits mammifères aux fongicides, herbicides et insecticides avec 32 à 65 résidus détectés par individu (13-26 BRP et 18-41 CUP).

    Les fréquences de détection dépassaient 75 % des individus pour 13 BRP et 25 CUP. Des concentrations supérieures à 10 ng/g ont été quantifiées pour 7 BRP et 29 CUP (chez 46 % et 72 % des individus, respectivement), et supérieures à 100 ng/g pour 10 CUP (chez 22 % des individus).

    La contamination (nombre de composés ou concentrations) était globalement plus élevée chez les musaraignes que chez les rongeurs et plus élevée chez les animaux capturés dans les haies et les cultures céréalières que dans les prairies, mais ne différait pas significativement entre l’agriculture conventionnelle et l’agriculture biologique.

    Une contamination générale et omniprésente par les pesticides anciens et actuels a été mise en évidence, soulevant des questions sur les voies d’exposition et les impacts sur les écosystèmes.

    Nous proposons un concept appelé biowidening , décrivant une augmentation de la diversité des composés aux niveaux trophiques supérieurs. Ce travail suggère que l’exposition de la faune à des mélanges de pesticides est une règle plutôt qu’une exception, soulignant la nécessité de prendre en compte le concept d’exposome et remettant en question la pertinence des processus actuels d’évaluation et d’atténuation des risques. »

    Une remise en question ? Ben voyons…

    On ne s’étonnera pas de la conclusion du résumé : jeter la suspicion et le doute sur « la pertinence des processus actuels d’évaluation et d’atténuation des risques » est un sport favori de la recherche militante.

    Mais, fondamentalement, à part des fréquences de détection et des niveaux de résidus dans les poils, nous ne disposons d’aucune indication sur la signification pratique de ce qui a été trouvé.

    Ce long article porte sur 93 animaux capturés sur deux sites, dans divers habitats (fermes conventionnelles et biologiques, champs avec cultures différentes, prairies et haies) et les auteurs se sont livrés à diverses comparaisons. Rassurez-vous… il y a un graphique affichant un p value de 0,001…

    Boxplots du nombre de molécules et de la somme des concentrations pour (a) les pesticides interdits ou restreints (BRP) et (b) les pesticides actuellement utilisés (CUP) selon les habitats, les espèces et les sites. Les différences statistiques entre les groupes sont indiquées par des lettres minuscules, des lettres différentes indiquent des différences statistiquement significatives entre les niveaux de facteurs (signification statistique : valeur p< 0,05). C céréales, G prairies, H haies, Crru Crocidura russula musaraigne, Apsy Apodemus sylvaticus souris des bois, ZAAJ Zone Atelier Arc Jurassien, ZAPVS Zone Atelier Plaine et Val de Sèvre.

    Des détections, mais à quel niveau ?

    On peut se limiter aux données de base des tableaux 1 et 2 qui vous donnent l’essentiel de ce qui a été trouvé. C’est – évidemment – dans l’ordre des fréquences de détection, réunir les fréquences de 100 % en un bloc étant bien plus anxiogène que, par exemple, un classement alphabétique des substances analysées.

    Voici le début et une partie médiane du tableau 1, sur les concentrations de pesticides interdits ou restreints (BRP) dans des échantillons de poils de petits mammifères, classées – répétons-le – par nombre décroissant de détections. La fin du tableau porte sur les 17 substances qui n’ont pas été détectées.

    On peut sursauter devant le fait que l’on trouve encore des résidus de substances bannies ou retirées du marché il y a, notamment, 34 ans. Il y a plusieurs raisons à cela, y compris la persistance des molécules qu’on a pu utiliser par le passé, ou la séquestration suivie du relargage de molécules.

    Mais il faut s’attacher aux concentrations, exprimées en nanogrammes de substance par gramme de poils. Cela risque de ne pas vous dire grand-chose.

    Alors convertissons :

    Un nanogramme/gramme (ng/g) = un microgramme/kilogramme (µg/kg) = un milligramme/tonne (mg/t)

    Ou, en gros, un tiers de gramme dans une piscine olympique de 3000 m 3 .

    Notons en passant que des limites de quantification inférieures aux limites de détection (lignes 3, 13, 15 sur la partie reproduite du tableau) sont pour le moins curieuses.

    Plus important, il y a des limites de détection à 0,001 ng/g, soit… un tiers de milligramme dans une piscine olympique.

    Et tout l’argument est monté sur les détections, c’est-à-dire, en quelque sorte, les mouvements d’un pouce sur le bouton-poussoir d’un compteur, plutôt que sur les quantifications, c’est-à-dire des mesures précises (ou relativement précises).

    La dangerosité illustrée par le cas du fipronil

    Mais cela ne dit encore rien de la dangerosité ou pour reprendre les termes du résumé, « la pertinence des processus actuels d’évaluation et d’atténuation des risques ».

    De manière arbitraire, les auteurs ont mis en gras les valeurs maximales supérieures à 10 ng/g. Cela n’a aucun sens comme l’illustre le fait que les doses journalières admissibles (DJA) pour les humains varient d’une substance à l’autre.

    Il y a dans la liste (ligne 9) le fipronil. La limite de détection est annoncée à 0,003 ng/g (ou µg/kg). La médiane (50 % des animaux sont en dessous de cette valeur, 50 % au-dessus) est de 0,011 ng/g pour les musaraignes et de 0,013 ng/g (ou µg/kg) pour les souris.

    Cette médiane est, en gros, 10 fois inférieure à la limite de quantification (0,1 ng/g). Si le travail avait été réalisé sur la base des limites de quantification, on n’aurait pas trouvé 100 % de contamination, mais seulement quelques musaraignes et aucune souris présentant des traces de fipronil.

    Dans le cas de la DCPMU, par exemple, le résultat aurait été… zéro.

    Relevons encore que plus les instruments gagnent en précision (et plus on cherche), plus on trouve.

    Mais retournons au fipronil.

    Il se trouve que le fipronil entre dans la composition de produits antipuces et antitiques pour chats et chiens. J’ai dans ma main… – euh… ça c’était Joseph McCarthy – dans ma pharmacie des pipettes dosées à 50 mg. Cela fait 10 mg/kilogramme de poids corporel pour un chat de 5 kilos.

    En d’autres termes, les auteurs ont trouvé une concentration médiane qui représente en gros le millionième de la dose administrée à un chat, dont une partie se retrouve sur nos mains quand on caresse le chat en ayant oublié qu’on l’a antipucé une heure avant.

    Les substances en cours d’utilisation

    Pour les substances en cours d’utilisation on a fort logiquement trouvé quelques concentrations maximales notablement plus élevées. Mais les médianes sont du même ordre et on reste dans le petit ou l’infiniment petit.

    La difficulté ici est que, sauf erreur, il n’y a pas d’études faisant un lien entre la concentration d’une substance dans les cheveux ou les poils et l’effet de la substance sur la santé.

    Risquons-nous à une comparaison acrobatique pour le pire cas : la concentration maximale observée est de 500 ng/g (0,5 mg/kg) dans le cas du dichlorprop chez une musaraigne. La dose journalière admissible (DJA) humaine a été fixée à 0,06 mg/kg p.c. sur la base d’une NOAEL (dose sans effet nocif observable) de 6 mg/kg de poids corporel (p.c.) à long terme établie sur la souris. Ces 500 ng/g correspondent en gros à 8 % de la NOAEL. La médiane (0,482 ng/g, inférieure à la limite de quantification de 1 ng/g…) est en gros 1000 fois inférieure à ce maximum et 800 000 fois inférieure à la NOAEL, ou 8000 fois notre DJA.

    Ces chiffres sont à manier avec une grande prudence. Le poil contient les doses ingérées sur une période prolongée mais seule une fraction de ces doses se retrouve dans le poil. Il serait fastidieux de se plonger dans la toxicocinétique ; cependant, il n’y a manifestement pas de quoi prêcher l’apocalypse.

    Il aurait sans doute été intéressant de procéder à des dosages sur d’autres matrices (cela vient d’être fait sur le sang de quelques oiseaux pour quelques substances).

    Et donc ?

    Pour résumer, donc, le chambard médiatique n’a pas lieu d’être.

    Où vont nos sous ?

    « Ce travail a été soutenu financièrement par l’Agence Française pour la Biodiversité, les redevances pour pollutions diffuses provenant du plan Ecophyto via l’agence nationale ONEMA, dans le cadre de l’action pilotée par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et le ministère de la Transition écologique et solidaire (projet « RESCAPE », appel à recherche « Résistance et Pesticides » 2014) ; la Zone Atelier Arc Jurassien (appel à recherche 2015, appel à recherche 2017) ; et l’Université de Franche-Comté (projet « INEXSS », appel à recherche « Chrysalide » 2017). »

    Les agriculteurs peuvent légitimement s’interroger : les redevances pour pollutions diffuses et les fonds alloués au plan Ecophyto sont-ils bien investis dans ce genre de projet ?

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      New York Times v. Ursula Von der Leyen : une leçon de démocratie

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 16 February, 2023 - 04:15 · 2 minutes

    Le journalisme d’investigation est-il mort ? Pas aux États-Unis en tout cas. Et il influe sur la politique européenne. Cette semaine, la presse européenne a révélé que le New York Times attaque en justice la Commission européenne devant la Cour de Justice de l’Union européenne.

    La cause : le refus de la présidente de la Commission de publier ses échanges avec le PDG de Pfizer Albert Bourla. Ces messages pourraient contenir des informations sur le contrat de plusieurs milliards conclu par la Commission et visant à acheter des doses du vaccin Pfizer. L’affaire est désormais référencée sur le site de la CJUE sous l’appellation Stevi and The New York Times v Commission Case T-36/23.

    Cette affaire est le dernier épisode traduisant la bonne santé du journalisme d’investigation aux États-Unis. Une situation qui contraste avec l’Europe.

    L’enquête du New York Times sur la diplomatie personnelle de Von der Leyen

    En avril 2021, la directrice du bureau du New York Times à Bruxelles, Matina Stevis-Gridneff écrit un article intitulé « How Europe Sealed a Pfizer Vaccine Deal With Texts and Calls » (comment l’Europe a conclu un accord sur les vaccins Pfizer avec des SMS et des appels). L’article met en avant le fait que cet accord a été le fait d’une « diplomatie personnelle » de la part de la présidente de la Commission avec le PDG de Pfizer Albert Bourla.

    Si l’article ne tire pas de conclusion, il a néanmoins provoqué des réactions, notamment sur le manque de transparence et la crainte de conflit d’intérêts de la part d’Ursula Von der Leyen. Cette affaire a commencé à circuler au sein des institutions européennes. Le comité covid du Parlement européen tout comme l’Ombudsman européen se sont par exemple saisis de l’affaire. Avec un résultat modeste pour l’instant.

    Une affaire qui a peu fait parler médiatiquement en Europe

    Malgré l’article du New York Times , peu de médias européens ont mis en avant cette affaire. Le journal allemand Bild a bien aussi lancé des affaires judiciaires dans le passé pour pousser à la révélation des documents liés à la négociation entre la Commission et Pfizer.

    Ce faisant on assiste à un phénomène paradoxal où un journal américain mène davantage d’investigations sur la politique européenne que la très grande majorité des médias européens.

    La culture de chien de garde des journalistes davantage présente aux États-Unis qu’en Europe et en France ?

    Cette affaire montre une différence de culture politique entre les deux continents. Malgré les discours politiques, la recherche de la transparence est moins recherchée en Europe qu’aux États-Unis. Par exemple, l’Europe n’a pas connu d’affaire similaire au Watergate qui a abouti à la démission du président Nixon . Certes, certaines ont conduit à la démission de ministres, mais pas à un tel niveau de scandale d’État.

    Cette différence vient du poids important de l’État dans de nombreux pays européens comme la France. La séparation de la presse et de l’État comme des groupes d’intérêts qui gravitent autour de ce dernier est indispensable pour garantir l’indépendance des médias, pièce essentielle de la démocratie libérale.

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      Le site tech CNET a laissé ChatGPT écrire des articles sans le dire clairement

      news.movim.eu / Numerama · Saturday, 14 January, 2023 - 10:34

    Le site CNET a mené pendant deux mois un test avec ChatGPT pour écrire des articles, sans faire preuve d'une grande transparence. Il a fini par l'avouer, après avoir été rattrapé. [Lire la suite]

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      TikTok a espionné 2 journalistes pour traquer des taupes en interne

      news.movim.eu / Numerama · Friday, 23 December, 2022 - 11:27

    Des salariés de TikTok ont utilisé des données personnelles liées à des journalistes pour retrouver des collègues qui faisaient fuiter des informations. [Lire la suite]

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      RSF réussit à contrarier la propagande russe, y compris en Russie

      news.movim.eu / Numerama · Thursday, 15 December, 2022 - 11:41

    Vladimir Poutine

    Le régulateur français des médias a émis une décision obligeant un opérateur satellitaire français de cesser de diffuser trois chaînes de télévision. Le plus fort ? Cette diffusion concerne essentiellement la Russie. [Lire la suite]

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      Les titres négatifs des journaux américains ont augmenté depuis 2000

      Reason · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 26 October, 2022 - 02:30 · 5 minutes

    Par Ronald Bailey.

    Environ 42 % des Américains évitent désormais sciemment les reportages sur l’actualité, selon le rapport 2022 sur l’actualité numérique de l’institut Reuters.

    C’est une augmentation par rapport aux 38 % de 2017. Près de la moitié des Américains qui se détournent des nouvelles disent le faire parce qu’elles ont un effet négatif sur leur humeur. Il se trouve qu’une nouvelle étude publiée dans la revue PLoS One , qui suit les titres de 47 publications populaires aux États-Unis , rapporte qu’ils ont eu une tendance résolument négative au cours des deux dernières décennies. Une coïncidence ?

    Dans leur étude, l’équipe de chercheurs en médias basée en Nouvelle-Zélande a utilisé un modèle de langage entraîné à catégoriser comme positifs ou négatifs les sentiments de 23 millions de titres entre 2000 et 2019. En outre, le modèle a été affiné pour identifier les six émotions de base d’Ekman (colère, dégoût, peur, joie, tristesse, surprise), plus le neutre, afin d’étiqueter automatiquement les titres.

    À l’aide du tableau 2019 des partis pris médiatiques d’Allsides , les publications ont été catégorisées idéologiquement comme étant de gauche, de droite ou du centre. Par exemple, le New Yorker , le New York Times Opinion et Mother Jones ont été classés à gauche ; National Review , Fox News Opinion et le New York Post à droite ; et A.P. , Reuters et le Wall Street Journal au centre. ( Reason est classé à droite).

    La peur et la colère ont très largement augmenté dans les titres de journaux

    Après avoir lâché leur modèle linguistique sur les millions de titres, les chercheurs ont constaté « une augmentation de la négativité des sentiments dans les titres des médias écrits depuis l’an 2000 ».

    Dans l’ensemble, les chercheurs ont constaté que la prévalence des titres évoquant la colère a augmenté de 104 % depuis l’an 2000. La prévalence des titres évoquant la peur a augmenté de 150 %, le dégoût de 29 % et la tristesse de 54 %. La catégorie émotionnelle de la joie a connu des hauts et des bas, augmentant jusqu’en 2010 et diminuant ensuite. Les titres dénotant une émotion neutre ont diminué de 30 % depuis 2000.

    Si l’on décompose ces résultats par idéologie, les titres des médias d’information de droite ont été, en moyenne, toujours plus négatifs que ceux des médias de gauche.

    Pourquoi les titres négatifs sont-ils de plus en plus fréquents ?

    L’aphorisme journalistique « If it bleeds, it leads » résume le fait bien connu que les histoires dramatiques, voire sanglantes, attirent l’attention des consommateurs de nouvelles. En d’autres termes, les journalistes fournissent ce qu’attendent ces consommateurs. Compte tenu de la portée mondiale des médias d’information modernes, il y a toujours une horreur susceptible d’attirer l’attention qui s’est produite quelque part et qui peut être insérée en évidence entre la météo et les sports dans votre journal télévisé local.

    Les journalistes qui répondent aux préjugés négatifs des gens finissent par induire en erreur une grande partie de leur public en lui faisant croire que l’état du monde ne cesse de se dégrader. Pourtant, si l’on regarde les tendances à long terme, c’est le contraire qui se produit. Oui, oui, il y a des guerres en Ukraine, en Éthiopie et au Yémen et, bien sûr, une pandémie mondiale au cours des deux dernières années a tué environ 6,5 millions de personnes jusqu’à présent.

    L’économiste Deidre McCloskey a écrit :

    « Pour des raisons que je n’ai jamais comprises, les gens aiment entendre que le monde devient un enfer, et deviennent hargneux et méprisants lorsqu’un optimiste idiot vient perturber leur plaisir. Pourtant, le pessimisme a toujours été un mauvais guide pour le monde économique moderne. »

    La réalité est plus optimiste

    Faisant partie de ces optimistes idiots, j’ai passé une grande partie de ma vie de journaliste à réfuter les affirmations apocalyptiques et à souligner les énormes progrès réalisés par l’humanité depuis le siècle des Lumières.

    Par exemple, ma co-auteure Marian Tupy et moi-même citons des données non controversées dans Ten Global Trends Every Smart Person Should Know , qui montrent l’augmentation énorme et continue du bien-être humain au cours des 100 dernières années.

    Par exemple, le revenu mondial par habitant est passé (en dollars réels) de 2000 dollars en 1900 à près de 15 000 dollars en 2016. En conséquence, la proportion de la population mondiale vivant dans la pauvreté absolue (1,90 dollar par jour ou moins) est passée de 84 % à moins de 9 %.

    En outre, l’espérance de vie mondiale a plus que doublé, passant d’une moyenne de 30 ans en 1820 à 72 ans aujourd’hui. Et les décès dus aux catastrophes naturelles ont diminué de près de 99 % depuis les années 1920.

    En ce qui concerne les États-Unis, nous documentons, entre autres tendances, le déclin abrupt des attitudes racistes, par exemple, entre 1958 et 2002, le pourcentage de Blancs qui ont déclaré approuver les mariages raciaux est passé de 4 à 90 %. En outre, alors que l’économie américaine a connu une croissance de plus de 250 % depuis 1970, la pollution atmosphérique globale a diminué de 74 %.

    Quoi qu’il en soit, les chercheurs néo-zélandais affirment que leur étude ne permet pas de dire si l’augmentation des titres négatifs dans les médias d’information exprime un état d’esprit plus large de la société ou s’ils reflètent plutôt des sentiments poussés par ceux qui créent le contenu des nouvelles .

    Ils avancent :

    « Des incitations financières visant à maximiser les taux de clics pourraient être à l’origine de l’augmentation de la polarité des sentiments et de la charge émotionnelle des titres au fil du temps. Il est concevable que la tentation de façonner le sentiment et les sous-entendus émotionnels des titres d’actualité pour faire avancer les agendas politiques puisse également jouer un rôle. »

    Les deux semblent probables.

    Bien sûr, ces tendances et ces incitations activent probablement une boucle de rétroaction positive pernicieuse dans laquelle un climat social et politique amer engendre des titres lugubres qui, à leur tour, démoralisent davantage les gens et ainsi de suite. Pas étonnant que de plus en plus d’Américains évitent activement les nouvelles.

    Sur le web