LE POINT - Les mésaventures s’enchaînent pour
Le Point
et Aziz Zemouri.
Sand Van Roy
, actrice qui accuse
Luc Besson
de
viol
, a de nouveau fait condamner en diffamation, ce mardi 28 juin à Paris, l’hebdomadaire et son journaliste pour un article sur
cette affaire
datant d’octobre 2018.
Étienne Gernelle
, directeur de publication du journal, et
Aziz Zemouri
, sont condamnés à payer respectivement 3.000 euros et 2.000 euros d’amende, ainsi qu’à verser solidairement 3.000 euros de dommages et intérêts à Sand Van Roy, ainsi que 2.000 euros de frais de justice. Le passage incriminé doit être supprimé du site.
Dans cet article diffusé sur le site du
Point
, Aziz Zemouri affirmait notamment que l’actrice belgo-néerlandaise aurait déposé en Belgique “une autre plainte pour viol qui date de plusieurs mois contre un individu non connu”. Selon cet article, Luc Besson “s’est souvenu” devant les enquêteurs “qu’elle lui en avait parlé. Il a mis en doute ces faits de viol étant donné qu’en ce qui le concerne, ils sont faux, a-t-il affirmé”.
Ces affirmations du
Point
sont “une pure invention”. “Il n’y a jamais eu de plainte en Belgique contre un inconnu”, avaient confirmé les enquêteurs et le parquet de Bruges, selon Antoine Gitton, l’un des avocats de Sand Van Roy.
Un article qui “déconsidère la procédure engagée par Sand Van Roy”
Pour la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, l’article du média “déconsidère la procédure engagée par (Sand Van Roy) et laisse accroire qu’aucun élément tangible ne viendrait supporter les accusations portées à l’encontre de Luc Besson”.
L’actrice accuse en effet le réalisateur de viols et agressions sexuelles depuis mai 2018. Il a bénéficié en mai dernier d’un non-lieu en appel. La plaignante a formé un pourvoi.
Le tribunal estime qu’à certains moments, le journaliste “semble prendre fait et cause” pour Luc Besson dans une forme de “promotion de (sa) défense”. Sur le passage spécifiquement visé, il “insinue” que Sand Van Roy “dépose des plaintes pour viol dépourvues de tout fondement”, ce qui est diffamatoire.
La bonne foi du
Point
et d’Aziz Zemouri n’a pas été retenue. Ils ont produit à l’audience un “cliché pris d’une moitié d’une feuille” présenté comme “un extrait de l’audition de Luc Besson” devant les policiers. Cette “capture d’écran ne revêt, au vu de sa présentation, aucune valeur probante, rien ne permettant d’affirmer qu’elle n’a pas fait l’objet d’une manipulation”, estime le tribunal.
Pas la première condamnation
En juin 2021,
Le Point
et Aziz Zemouri avaient déjà été condamnés pour diffamation après un article qualifiant l’actrice d’ancienne “call-girl”. La condamnation a été confirmée en appel en avril. Dans un troisième dossier où ils étaient également poursuivis pour diffamation par Sand Van Roy, Étienne Gernelle et Aziz Zemouri ont en revanché été relaxés.
Par ailleurs, le 23 juin,
Le Point
a dû retirer de son site un article écrit par Aziz Zemouri accusant indûment le couple de députés LFI Raquel Garrido et Alexis Corbière
d’avoir exploité une employée sans papiers
. Le journaliste, qui s’est dit “victime d’une manipulation” et “s’est excusé”, a été mis à pied et convoqué à un entretien préalable à un possible licenciement.
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