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      Pour répondre aux émeutes, un sénateur veut pouvoir censurer les réseaux sociaux en 2h

      news.movim.eu / Numerama · Tuesday, 4 July, 2023 - 09:00

    violences émeutes

    L'actualité rattrape le travail parlementaire. Au Sénat, un amendement a été déposé dans un projet de loi sur la régulation du numérique. Son but ? Obtenir un retrait en 2 heures de tout contenu incitant à l'émeute. [Lire la suite]

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      Émeutes : la police dément le projet de couper Internet dans certains quartiers

      news.movim.eu / Numerama · Monday, 3 July, 2023 - 11:42

    La police nationale et le ministère de l'Intérieur ont démenti le projet de couper Internet dans certains quartiers sensibles, en raison des émeutes. Un faux communiqué apparu le 2 juillet suggérait un blackout du réseau. [Lire la suite]

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      « Aucun droit à la liberté d’expression pour les machines » : les images Midjourney doivent avoir un label

      news.movim.eu / Numerama · Wednesday, 7 June, 2023 - 09:59

    ChatGPT

    L'Union européenne refuse de laisser les contenus générés par intelligence artificielle sans encadrement. Un texte est en préparation et l'implication des géants du net est attendue, de gré ou de force. [Lire la suite]

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      Le RN et les médias – Je t’aime, moi non plus

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 18 April, 2023 - 03:30 · 6 minutes

    Quelle mouche a bien pu piquer l’animateur Christophe Dechavanne ? Depuis plusieurs mois, le désormais chroniqueur dans la nouvelle émission de Laurent Ruquier fait son coming out politique, revendiquant fièrement ses idées de gauche.

    Lorsqu’on évoque son rapport à la politique, il est difficile de ne pas penser au sulfureux numéro de « Ciel mon Mardi » du 6 février 1990, 56 ans après les manifestations d’extrême droite de 1934 à l’origine de la chute du second gouvernement Daladier. L’ambiance est électrique. Pour cause : le thème de la soirée n’est autre que le nazisme, avec à la clef une bagarre puis une émeute sur le plateau et une nuit de violence aux abords du studio. Une séquence culte à laquelle l’animateur n’hésite pas, trois décennies plus tard, à rattacher le 21 avril 2002 et le traitement médiatique du Front national.

    La semaine dernière, ce sont Samuel Étienne et Jean Massiet qui ont évoqué sur France 5 leur refus de traiter le Rassemblement national comme les autres partis.

    Le rapport du Rassemblement national aux médias est un authentique sujet de thèse.

    Depuis plus d’un demi-siècle, plusieurs centaines de travaux lui ont été consacrés. Parmi eux, on peut citer celui de Safia Dahani, aujourd’hui maître de conférences à Science Po Toulouse, qui a soutenu l’an dernier une thèse sur l’institutionnalisation du parti lepeniste. Avant cela, la docteure en science politique a écrit sur la médiatisation du Front national , fondée sur des relations complexes.

    Une hostilité contreproductive

    L’hostilité du milieu envers le parti d’extrême droite n’est pas un secret. Plusieurs sondages rappellent régulièrement l’orientation d’une presse française subventionnée jusqu’au gavage. L’exemple le plus parlant est le sondage fait auprès des salariés de Libération quelques semaines avant l’élection présidentielle de 2017 : Benoît Hamon obtenait 47 % d’intentions de vote , alors qu’un salarié sur 5 du journal s’apprêtait à voter pour Jean-Luc Mélenchon.

    Cette hostilité est réciproque et l’histoire des rapports des médias au parti lepéniste en est truffée d’illustrations.

    Et ces illustrations débutent dès 1985, un an après la naissance médiatique du Front national lors de l’émission « L’Heure de vérité ». Cette année signe l’interdiction de Jean-Marie Le Pen de l’antenne d’Europe 1 après que le premier a attaqué nommément plusieurs journalistes sur fond de sous-entendus dont le président du Front national était déjà accoutumé lors de la traditionnelle fête BBR du Bourget. Il faudra attendre 1988 pour qu’André Dumas le réinvite sur la station à l’occasion de ce que Jean-Pierre Elkabbach qualifie désormais de « fessée ».

    Vingt-deux ans plus tard, la prise de présidence du parti par Marine Le Pen a créé un effet de nouveauté rendant le Front national « bankable » , au point qu’en 2016, la candidate du parti devient l’invitée de Karine Le Marchand dans une émission de variétés. Cette invitation fera dire au journal belge Le Soir que « des verrous ont sauté ».

    L’année suivante, une trentaine de médias signent une pétition contre la décision du Front national de « choisir les médias autorisés à suivre Marine Le Pen ».

    En 2018, l’idéologue de la campagne victorieuse de Donald Trump, Steve Bannon, fera siffler les médias lors du congrès du Front national.

    Un questionnement en deux temps

    Ces quelques faits illustrent une problématique que les médias se posent depuis maintenant 40 ans : les journalistes doivent-ils couvrir le Front national comme ils couvrent les autres partis ?

    Ce débat a connu deux phases : la première, dans les années 1980, venait de la nouveauté de l’émergence du parti dans le paysage électoral, de Dreux en 1983 aux 35 députés élus en 1986 avec pour point d’orgue l’affaire du « détail » ; la seconde phase, à partir de 2010, tira son objet du lissage et de la crédibilisation du discours du parti sous l’ère mariniste.

    En vérité, comme le rapportait Slate en 2015, la question semble davantage être portée par une opposition entre un journalisme militant et un journalisme professionnel , citant par exemple les difficultés rencontrées par Marine Turchi, Thomas Legrand, Abel Mestre et David Doucet dans leur mission face à l’incompréhension ou la défiance de certains confrères.

    Un rapport dont nous observons aujourd’hui les conséquences car toutes ces gesticulations n’empêchent pas le parti d’extrême droite d’exploser le plafond de verre et de tutoyer le pouvoir.

    Un parti aseptisé et anticapitaliste

    Cette question est largement liée à la nature idéologique du Rassemblement national.

    Or, cette nature a fortement évolué et ce y compris sur les fondamentaux du parti, qu’il s’agisse de l’immigration ou de l’Europe, où le parti est passé d’un arrêt total à de simples questions de soldes migratoires et de l’européisme au souverainisme dans les années 1980, en passant par la soumission à référendum des sujets les plus polémiques.

    Mais le point le plus évident de ce changement programmatique reste l’économie. Profondément anticommuniste, le Front national s’était démarqué entre 1980 et 2007 par un programme économique de droite classique.

    L’accession de Marine Le Pen à la tête du parti, nourri par les succès de celui-ci auprès d’un électorat ouvrier, l’a rapidement amené à promouvoir des politiques interventionnistes de redistribution.

    Un républicanisme presque acquis

    Un point particulier n’a jamais été sujet à évolution : la question institutionnelle.

    Point rare pour un parti d’extrême droite, le Front national a toujours été dans une posture pro-parlementaire, sans doute électoralement justifiée.

    Cette posture participe du rapport du parti à la question républicaine. Il y a quelques jours, j’évoquais dans ces mêmes colonnes le front républicain anti-NUPES qui émerge aujourd’hui en France. Un front républicain basé sur la question de l’égalité des citoyens mais également des acquis républicains et notamment le bloc de constitutionnalité, servant de référence idéologique aux républicains d’aujourd’hui. Or, fort d’un soutien à la légalité républicaine depuis 30 ans et d’autant plus depuis cette année, le parti mariniste ne remet en cause qu’à la marge certains textes de ce bloc.

    Au final, débordé à sa droite par un mouvement zemmourien, le Rassemblement national n’est aujourd’hui qu’une France insoumise légaliste et nationaliste, soit quelque chose d’assez proche de ce que les journalistes de Libération doivent mettre dans l’urne les dimanches de votes.

    Cette évolution pose enfin la question des dangers d’une liberté d’expression hémiplégique.

    Les dangers d’une liberté à géométrie variable

    Louis Antoine de Saint-Just était un révolutionnaire fanatique, soutien de Robespierre et de la Terreur. Il sera l’inspirateur de la très constructiviste déclaration des droits de l’Homme de 1793 et initiera notamment la loi des suspects permettant d’arrêter n’importe quel individu soupçonné de ne pas être suffisamment révolutionnaire. Un joyeux personnage qui estimait qu’il ne pouvait y avoir « de libertés pour les ennemis de la liberté ». Cet éphémère président de la Convention nationale finira guillotiné par le monstre qu’il a contribué à créer.

    Voilà de quoi nous mettre suffisamment en garde sur la tentation d’une liberté à géométrie variable. Un petit calcul d’autant plus dangereux lorsqu’il touche une liberté aussi centrale dans notre société que celle de l’information.

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      Que se passe-t-il avec Midjourney qui interdit de générer des images de Xi Jinping ?

      news.movim.eu / Numerama · Monday, 3 April, 2023 - 16:16

    Xi Jinping Une

    Midjourney est accusé de céder à la censure chinoise en interdisant de générer des images sur le président Xi Jinping. Les autres leaders du monde ne bénéficient pas de cette protection. [Lire la suite]

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      « Macron Ordure » : que risque-t-on à insulter Emmanuel Macron sur Facebook ?

      news.movim.eu / Numerama · Thursday, 30 March, 2023 - 09:47

    Emmanuel Macron

    « L'ordure va vous parler demain à 13h ». C'est essentiellement pour ce message, visant le président de la République Emmanuel Macron, qu'une Française est aujourd'hui poursuivie en justice. La loi comporte bien des dispositions qui sanctionnent en principe les injures et les outrages visant le chef de l'État. [Lire la suite]

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      Chasse à l’homme contre la liberté d’expression

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 14 March, 2023 - 03:50 · 7 minutes

    Ce n’est pas la première, ni la dernière fois. Des extrémistes mus par la plus intolérable des intolérances s’en prennent à des étudiants de droite qui avaient organisé une conférence à l’Université de Grenoble. Grenoble, décidément… C’est déjà dans l’IEP de la même ville que des censeurs aux méthodes dignes d’un Tribunal révolutionnaire s’étaient attaqués à un enseignant de civilisation allemande, faisant régner leur terreur, toujours avec le même fond de haine et de violence. Niant la liberté d’expression, lorsqu’elle ne va pas dans leur sens (unique).

    Museler les voix dissidentes

    Dans un article de 2018, je faisais le point sur la liberté d’expression mal en point . Sujet hélas intarissable, puisque les choses en la matière ne s’arrangent pas véritablement, loin s’en faut. Une fois encore, l’actualité nous donne l’occasion de l’illustrer.

    De quoi est-il question ?

    D’une information dont je prends connaissance ce jour en parcourant simplement rapidement la presse. Des groupuscules d’extrême gauche ont – une fois n’est pas coutume – « empêché une conférence organisée par le syndicat étudiant UNI et intimidé les militants de droite ». Recourant aux pratiques que l’on peut qualifier d’habituelles des organisations prétendument « antifascistes » , dont on ne connaît que trop la propension à recourir à des méthodes pouvant s’inspirer justement de ce qu’ils seraient censés dénoncer. C’est-à-dire la violence, la haine, les menaces, la censure, l’intolérance, l’impossibilité du dialogue et du débat, la chasse à l’homme, la terreur. Excusez du peu ! Pour des donneurs de leçons, bravo !

    Je m’exprime ici en tant que simple observateur puisque je ne suis pas de droite (et encore moins de gauche, j’y reviendrai). C’est la liberté d’expression qui me préoccupe. J’ignore quelles positions défend l’UNI et je ne veux pas vraiment le savoir mais je constate que certains entendent contrôler la parole, déniant à ceux qu’ils qualifient – comme nous y sommes habitués, car les étiquettes sont toujours bien commodes lorsqu’on veut catégoriser, décrédibiliser et faire taire – « d’extrême droite ». Y compris pour une conférence qui, semble-t-il, ne portait pas directement de message politique.

    Le maire de Voiron, contraint de reporter la conférence qu’il devait donner (c’était lui l’invité), écrit à juste titre que « ces menaces sont l’expression d’une toute petite minorité, de jeunes très radicaux qui décident que toute formation politique, au-delà du centre gauche est d’extrême droite et qu’on peut la faire taire par la violence ». Ce qui rejoint bien ce que nous sommes habitués à constater avec les gens situés très à gauche, qui sont dotés d’une conception bien à eux et très étriquée de l’échelle politique et du droit de s’exprimer.

    Liberté d’expression ?

    Si je ne suis pas « de droite », comme je le disais plus haut, et peu porté sur la politique en raison de toute la perversité et la fausseté qu’elle induit , je suis encore moins « de gauche », les gens de gauche ayant toujours cette aptitude à avoir « la main sur le cœur » en théorie (mais pas toujours en pratique) et me semblant trop souvent intolérants (sans le vouloir et sans en être conscients), alors même qu’en théorie ils défendent toutes les valeurs qui devraient être celles de la tolérance, de la liberté d’expression, du dialogue, du débat. Cela dit, je ne généralise pas non plus car je connais de nombreuses personnes de sensibilité de gauche (à commencer par la plupart des personnes que je fréquente quotidiennement et de mes amis) et cela ne me dérange aucunement, surtout lorsque c’est sincère et que ces personnes n’ont pas de véritable engagement politique. Mais force est de constater que les personnes de gauche ont du mal à supporter ce qui n’est pas « de gauche », ayant une tendance à le caricaturer et à le rejeter manu militari. Pour ma part, je ne parle pratiquement jamais de politique (et écris très rarement sur des sujets de politique). Quant aux personnes engagées « à droite », il apparaît inexorablement qu’elles ne parviennent pas vraiment à « guérir du complexe de gauche », pour paraphraser partiellement le titre d’un ouvrage de Thierry Wolton déjà brièvement présenté ici.

    Toujours est-il que beaucoup de personnes, de gauche en particulier, ont un problème avec la liberté d’expression. Les exemples sont hélas légion, et trop nombreux pour que nous puissions en dresser un inventaire. À titre d’illustrations, nous pouvons citer – outre les exemples traditionnels maintes fois présentés ici à travers entre autres l’évocation des ouvrages de Sonia Mabrouk , Eugénie Bastié , Fatiha Agag-Boudjahlat , André Perrin , François Sureau , qui fourmillent d’exemples – quelques faits récents de l’actualité.

    Comme ces syndicalistes qui menaçaient les élus partisans de la réforme des retraites de « s’occuper d’eux », on s’en souvient ; ou toute cette agitation détestable dont ont fait preuve des élus de la NUPES , toujours au moment de l’examen de la réforme des retraites, donnant un triste spectacle à l’Assemblée et ailleurs, mêlant à l’agitation permanente les insultes, menaces, diffamations et tout ce qu’il y a de plus déplorable dans la vie politique, ce à quoi s’ajoute de manière plus générale une hystérisation de la vie politique .

    Sans oublier cet épisode particulièrement fâcheux et déplorable de cette ministre de la Culture qui entendrait museler les chaînes de télévision qui n’ont pas l’heur de lui plaire . Où va-t-on !

    Ou encore cette jeune actrice que je ne connaissais pas et contre qui je n’ai rien de particulier (puisqu’il semblerait qu’ensuite elle se présente en victime de ceux qui seraient tentés de dire du mal d’elle) qui n’hésite pas quant à elle à accuser le gouvernement d’être « composé de violeurs » et d’en appeler à l’avènement du communisme, faisant fi des « Inventaires du communisme » tels que François Furet par exemple en dressait un aperçu (même si je ne lui nie pas le droit de le faire, mais peut-être pas en usant de cette violence verbale et de cette haine qu’elle déverse à travers ses propos violents : « renverser le capitalisme », « imposer le rapport de force », « exiger », « leur monde de merde », et autres douceurs à replacer bien entendu dans leur contexte).

    Le détournement sans complexe du vocabulaire

    À propos de vocabulaire, nos amis de gauche si pleins de tolérance et d’assurance sans fard sur ce que veut le peuple, n’hésitent jamais – pas à une contradiction près – à manier sans outrecuidance un langage qui peut faire sourire quand on observe leurs propres méthodes et dont on peut être surpris que personne ne le relève véritablement.

    À l’encontre de leurs adversaires ou plus précisément de tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux et les idées qu’ils veulent à tout prix imposer, ils ont l’art et la manière de recourir à un vocabulaire qui paraît inversé : combien de fois ne les entend-on parler du « mépris » dont fait preuve le gouvernement, quand ce n’est le « passage en force », le « refus de la discussion » (après des mois et des années de palabres, rencontres, et discussions de travail, on a de la peine à le croire), et tout un langage dont ils ont le secret. Personnellement, cela me fait sourire (jaune) à chaque fois. On discutera « quand ils auront retiré leur projet », un gouvernement « obtus » (eux ne le sont pas), etc. (les tracts syndicaux regorgent de formules plus paradoxales les unes que les autres).

    La réalité est celle d’idéologies mortifères et protéiformes , dont l’intolérance, les idées radicales et le refus du dialogue réel, rendent plus proche du fascisme qu’ils ne le pensent . Chez beaucoup d’entre eux, la démocratie n’est que de façade et leurs prétentions dopées à coups d’argent magique , au sein d’un monde mu par « l’économie du diable » sont perverties par l’ignorance et le culte de la médiocrité.

    Alors, continuerons-nous à tolérer l’intolérable et l’intolérance ou parviendrons-nous à restaurer la liberté d’expression dans ce qu’elle a de plus cher et de plus fondamental au regard des droits humains ?

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      Ces affaires de la Cour Suprême pourraient détruire internet

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 27 February, 2023 - 04:00 · 8 minutes

    Par .

    La Cour suprême vient d’entendre les arguments dans l’affaire Gonzalez contre Google . Selon les médias de tous les horizons idéologiques , elle déterminera l’avenir de la liberté d’expression sur Internet.

    Les gros titres n’ont pas tort : une décision contre Google pourrait anéantir la loi essentielle à la liberté d’expression qui offre aux sites web la protection dont ils ont besoin pour accueillir les propos des utilisateurs. Mais l’affaire Gonzalez n’est que l’une des quelques affaires de liberté d’expression en ligne auxquelles la Cour devra faire face cette année. La Cour pourrait bientôt accorder l’examen de deux procès intentés par mon employeur, NetChoice-NetChoice & CCIA v. Moody et NetChoice & CCIA v. Paxton – qui concernent les efforts déployés au niveau des États pour contrôler la parole en ligne. Ces affaires détermineront si 50 gouvernements d’États distincts peuvent chacun décider du contenu accessible en ligne à leurs résidents. Si un jugement anti-liberté d’expression dans l’une de ces trois affaires aura des conséquences destructrices, la somme de ces jugements pourrait être catastrophique pour la liberté d’expression en ligne.

    Un peu d’histoire

    Pour comprendre pourquoi, nous devons commencer par un peu d’histoire.

    De Ravelry et Roblox à Twitter et Truth Social, les divers forums d’expression et de commerce sur Internet aujourd’hui sont le résultat de deux mesures prises par l’État fédéral pour protéger la parole au milieu des années 1990.

    Premièrement, en 1996, le Congrès a adopté la loi sur la décence des communications, qui comprenait la section 230 . Celle-ci garantit que seuls les utilisateurs, et non les services en ligne qui les hébergent ou les autres utilisateurs, peuvent être tenus responsables du contenu qu’ils hébergent en ligne. Sans cette protection, les sites web, grands et petits, supprimeraient probablement les discours des utilisateurs protégés par la Constitution pour éviter d’éventuelles poursuites.

    Deuxièmement, en 1997, la Cour suprême a statué dans l’affaire Reno v. ACLU que le Premier amendement s’applique pleinement aux discours et aux médias en ligne. Reno a établi que l’État ne peut pas contraindre, censurer ou porter atteinte de quelque manière que ce soit au discours que le premier amendement protège, simplement parce que ce discours est prononcé sur l’internet. Cela inclut la discrétion éditoriale des services quant au contenu des utilisateurs à héberger et à la manière de le présenter. Jusqu’à récemment, les tribunaux et les législateurs respectaient le principe de Reno selon lequel il n’est pas logique de traiter le discours hors ligne différemment du discours en ligne.

    Aujourd’hui, le Premier amendement en question

    Aujourd’hui, Gonzalez demande si l’immunité de la section 230 contre les poursuites judiciaires concernant le discours d’autres utilisateurs s’applique lorsque les services en ligne personnalisent la présentation de ce discours aux autres utilisateurs.

    Les plaignants soutiennent que lorsque les plateformes suggèrent du contenu aux utilisateurs, comme dans la section « Up Next » de YouTube, ces suggestions vont au-delà de l’acte d’hébergement et échappent à la protection de la loi. Ainsi, alors qu’un service resterait immunisé pour le simple fait d’héberger du contenu selon la théorie des plaignants, il pourrait être responsable de la mise en avant de ce contenu.

    Or, la mise en évidence de certains contenus (et pas d’autres) est nécessaire pour tout service en raison de l’ énorme quantité de contenus générés par les utilisateurs aujourd’hui. Si les futurs plaignants pouvaient échapper à la section 230 en ciblant la façon dont les sites Web trient le contenu ou en essayant de tenir les utilisateurs responsables d’avoir aimé ou partagé des articles, l’Internet deviendrait un fouillis incompréhensible et un champ de mines pour les litiges. La plupart des juges ont semblé effrayés par une telle possibilité lors des plaidoiries de mardi. Leurs réactions sont prometteuses mais ne doivent pas inspirer une confiance totale.

    Les affaires NetChoice & CCIA contre Paxton et NetChoice & CCIA contre Moody détermineront si le Premier amendement continuera à s’appliquer à l’Internet. Les lois en cause dans ces affaires sont les efforts de deux États, le Texas et la Floride, pour contrôler le pouvoir discrétionnaire des services privés sur le contenu qu’ils hébergent, pouvoir discrétionnaire que la Cour suprême a considéré protégé par le Premier amendement il y a près de 50 ans. Bien que les lois en cause dans ces affaires diffèrent sur des points importants, elles posent toutes deux la question de savoir si l’État a le pouvoir de décider quel discours apparaît sur des services de médias sociaux populaires. (Comme je l’ai écrit précédemment, la réponse est non).

    Le Premier amendement et la section 230 sont des textes de loi distincts mais ils fonctionnent en tandem pour promouvoir d’importants objectifs politiques liés à la liberté d’expression. Les décisions de la Cour dans l’affaire Gonzalez et les affaires suivantes pourraient entraîner des conséquences impossibles et incompatibles. La liberté d’expression en ligne en sera le dommage collatéral. Il y a trois résultats à envisager.

    Premièrement, si la Cour se prononce contre Google dans l’affaire Gonzalez, les services pourraient être poursuivis pour avoir conservé tout contenu susceptible de choquer quelqu’un. Comme l’a expliqué la juge Elena Kagan lors des plaidoiries mardi, « chaque fois que vous avez du contenu, vous avez aussi ces choix de présentation et de hiérarchisation qui peuvent faire l’objet de poursuites. »

    Les services en ligne, petits et grands – mais surtout les petits – réagiront en supprimant les vues susceptibles d’offenser pour éviter la faillite induite par les litiges. Comme l’a mentionné la juge Amy Coney Barrett pendant les plaidoiries , une décision en faveur de Gonzalez signifierait également que les utilisateurs eux-mêmes pourraient être poursuivis pour avoir retweeté ou aimé les tweets d’autres utilisateurs. En bref, une décision en faveur de Gonzalez est une mauvaise nouvelle pour le libre discours en ligne.

    Deuxièmement, si la Cour décide contre Google et maintient les lois en cause dans les affaires NetChoice, les choses deviennent étranges. Les deux lois en question interdisent aux services en ligne de s’engager dans le type de suppression proactive du contenu que Gonzalez exigerait d’eux pour rester à flot. La loi du Texas interdit explicitement aux services en ligne de supprimer un contenu en fonction du « point de vue » qu’il exprime.

    Cela signifie que le matériel de cyberintimidation ou de recrutement de terroristes, qui est offensant en raison du point de vue qu’il exprime, est illégal à retirer. En effet, le Texas a spécifiquement rejeté un amendement à sa loi qui aurait permis aux plateformes de retirer légalement des contenus terroristes. De même, la loi de Floride oblige les services à héberger tout contenu posté par un « candidat politique enregistré », quel que soit son caractère délictueux. Si la Cour se prononce en faveur de Gonzalez et contre NetChoice, les services en ligne les plus populaires deviendront des cibles faciles pour des litiges coûteux concernant le contenu que l’État les oblige à héberger.

    La seule façon pour les services d’éviter ce sort en cas de décision défavorable à Google et à NetChoice serait d’interdire tout contenu sur des sujets susceptibles de susciter des points de vue controversés. Cela signifie pas de contenu sur les mouvements sociaux, la religion, les armes à feu, le covid, ou les conseils de beauté pour éviter les poursuites pour négligence ou responsabilité du fait des produits.

    Troisièmement, si la Cour se range du côté de Google dans l’affaire Gonzalez mais du côté de NetChoice dans les affaires NetChoice, la victoire du Premier amendement sonnera creux. En effet, l’Internet moderne est un réseau d’intermédiaires ; peu d’utilisateurs exploitent leurs propres serveurs ou sites web. Au lieu de cela, ils comptent sur les plateformes de médias sociaux pour héberger leur discours.

    Si l’article 230 ne garantit plus un rejet précoce et rapide par les tribunaux après l’arrêt Gonzalez, les services en ligne réagiront en supprimant le contenu qui pourrait vraisemblablement donner lieu à une action en responsabilité civile, limitant ainsi l’accès à la publication exclusivement aux auteurs non controversés et à faible risque. Moins de voix seront entendues en ligne – et ces voix refléteront et renforceront les privilèges majoritaires.

    À l’inverse, si la Cour publie un avis favorable à Google cet été, il sera tentant de crier victoire. Pourtant, des centaines de projets de loi fédéraux et étatiques continuent d’essayer de réduire les protections du Premier amendement sur Internet.

    La Cour suprême n’en a pas fini avec la liberté d’expression en ligne après l’affaire Gonzalez. Si elle ne confirme pas le Premier amendement dans les affaires NetChoice, les États se précipiteront pour contrôler les discours qui peuvent ou ne peuvent pas apparaître en ligne. Cela créera un « splinternet » national, où l’information disponible pour les utilisateurs – des services de toutes tailles et de toutes tendances idéologiques – sera divisée régionalement en fonction du contenu que les politiciens locaux préfèrent.

    Les enjeux pour l’avenir de la liberté d’expression ne pourraient être plus importants.

    Sur le web

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      Pourquoi la censure devrait vous faire froid dans le dos

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 24 February, 2023 - 04:00 · 8 minutes

    Par Lawrence W. Reed.

    Le premier empereur de Chine, Qin Shi Huang, a dit un jour : « J’ai rassemblé tous les écrits de l’Empire et brûlé ceux qui n’étaient pas utiles. » Les amoureux de la liberté du monde entier ont combattu l’arrogance des censeurs au cours des 2400 ans qui se sont écoulés depuis qu’il a prononcé cette phrase.

    « Donnez-moi la liberté de savoir, de dire et d’argumenter librement selon ma conscience, par-dessus toutes les libertés », déclarait John Milton dans sa célèbre polémique de 1644 connue sous le nom d’ Aeropagitica . Il défendait avec passion la liberté de la presse et de la parole à une époque où le roi et le Parlement tentaient de censurer la dissidence.

    Un peu plus de deux siècles plus tard, John Stuart Mill a exprimé des sentiments similaires dans un célèbre essai intitulé On Liberty .

    Il y affirmait que les opinions ne devraient jamais être réduites au silence, car :

    1. Elles peuvent être correctes.
    2. La confrontation de points de vue différents, corrects ou incorrects, est souvent la meilleure voie vers la vérité.
    3. En l’absence de toute perspective contestataire, même une vérité peut se transformer en un simple préjugé irréfléchi.

    Ce sont là quelques-unes des raisons pour lesquelles les défenseurs des libertés civiles soutiennent que le meilleur remède aux discours faux ou préjudiciables est davantage de discours, et non moins.

    Nous voici au XXI e siècle, longtemps après les puissants arguments de Milton, Mill et d’innombrables autres, et la censure reste un problème. Elle est peut-être même plus importante aujourd’hui qu’il y a quelques décennies. Selon le classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières , l’étouffement de l’opinion est un problème dans un très grand nombre d’endroits.

    La censure est généralement considérée comme l’apanage des gouvernements car ils ont le monopole requis de la force légale. Ils peuvent vous faire taire et envoyer les flics à votre porte si vous ne vous tenez pas tranquille. Si une entreprise privée, comme un journal, choisit de ne pas publier quelque chose, nous pouvons qualifier cavalièrement son action de « censure », mais ce journal ne peut pas interdire à d’autres de le faire. Ce journal peut se taire mais ne peut pas faire taire les autres. Il ne peut pas envoyer des hommes armés pour faire taire un concurrent (du moins pas légalement).

    L’une des raisons pour lesquelles la censure est au cœur de l’actualité est l’alliance contre nature entre certains services privés (telles que les sociétés de médias sociaux) et le gouvernement. Exemple : le FBI a collaboré avec Twitter pour censurer l’article du New York Post sur le fameux ordinateur portable de Hunter Biden . Lorsque des services privés conspirent avec le gouvernement pour faire taire l’opinion, nous obtenons le pire des deux mondes : la force brute de l’État combinée à la technologie et à l’efficacité de la libre entreprise. Le projet raté de l’administration Biden de créer une sorte de « ministère de la Vérité » orwellien aurait probablement officialisé une alliance de censure entre le grand gouvernement et les grandes entreprises technologiques. Pour l’instant du moins, nous avons évité une balle sur ce point !

    Pour la même raison que nous devrions craindre de telles combinaisons, nous devrions redouter l’idée que l’IRS engage des entreprises privées pour collecter les impôts ; pour cela je préfère faire confiance à des bureaucraties maladroites.

    Les défenseurs de la liberté devraient également se méfier de l’autocensure. Nous la pratiquons tous dans une certaine mesure. En tant qu’adultes, par exemple, nous évitons généralement certains mots et sujets en présence d’enfants. Mais lorsque l’autocensure découle de l’intimidation ou de l’intolérance (par exemple, la cancel culture ), nos libertés sont en danger. Brad Polumbo a averti dans ces pages que « l’autocensure menée par la culture, et non par le gouvernement, érode tout de même notre découverte collective de la vérité ». Nous aurions besoin d’un débat plus sérieux sur le caractère subtil mais omniprésent de l’autocensure de nos jours, et de plus de courage pour la repousser.

    Pour nous rappeler les dangers inhérents à la censure, je souhaite partager avec les lecteurs certaines des déclarations les plus éloquentes à son sujet. La première provient de Woodrow Wilson, 28e président des États-Unis, dans une lettre adressée à un certain Arthur Brisbane le 25 avril 1917 :

    Je ne peux imaginer un plus grand préjudice pour le pays que d’établir un système de censure qui refuserait au peuple d’une république libre comme la nôtre le droit indiscutable de critiquer ses propres fonctionnaires. Tout en exerçant les grands pouvoirs de la fonction que j’occupe, je regretterais, dans une crise comme celle que nous traversons actuellement, de perdre le bénéfice de la critique patriotique et intelligente.

    Avant de déclarer que Wilson est un libertarien, considérez le contexte : il a écrit cette lettre trois semaines après avoir obtenu du Congrès une déclaration de guerre contre l’Allemagne et deux semaines seulement après avoir signé un décret créant le Comité de l’information publique. Il a chargé cette nouvelle agence fédérale d’une tâche que Christopher B. Daly, dans le Smithsonian Magazine , a qualifiée de « plan de contrôle, de manipulation et de censure de toute la couverture médiatique, à une échelle jamais vue dans l’histoire des États-Unis » ; en d’autres termes, il s’agissait de mener à bien la mission ignoble qu’il avait qualifiée quelques jours auparavant de « mauvais service rendu au pays ».

    Si la duplicité de Wilson ébranle votre confiance dans le comportement du gouvernement en matière de censure, alors vous êtes prêts pour le reste des citations :

    « Supprimer la liberté d’expression est un double mal. Elle viole les droits de l’auditeur aussi bien que ceux de l’orateur. Il est tout aussi criminel de priver un homme de son droit de parler et d’entendre que de lui voler son argent » – Frederick Douglass, 1880

    « Ne rejoignez pas les brûleurs de livres. Ne pensez pas que vous allez dissimuler des pensées en dissimulant les preuves qu’elles ont jamais existé » – Dwight D. Eisenhower, 1953

    « Si tous les imprimeurs étaient déterminés à ne rien imprimer avant d’être sûrs que cela n’offense personne, il y aurait très peu d’imprimés » – Benjamin Franklin, 1730

    « Les livres ne resteront pas interdits. Ils ne brûleront pas. Les idées n’iront pas en prison. Au cours de l’histoire, le censeur et l’inquisiteur ont toujours perdu. Le seul moyen sûr contre les mauvaises idées, ce sont les meilleures idées. La source de meilleures idées est la liberté » – Alfred Whitney Griswold, 1952

    « Là où ils ont brûlé des livres, ils finiront par brûler des êtres humains » – Heinrich Heine, 1823

    « À qui attribuez-vous le droit de décider quel discours est nuisible, ou qui est l’orateur nuisible ? Ou de déterminer à l’avance quelles seront les conséquences néfastes que nous connaissons suffisamment à l’avance pour les prévenir ? À qui allez-vous confier cette tâche ? À qui allez-vous confier la tâche d’être le censeur ? N’y a-t-il pas une vieille histoire célèbre selon laquelle l’homme qui doit lire toute la pornographie, afin de décider ce qui peut être adopté et ce qui ne peut pas l’être, est l’homme le plus susceptible de devenir débauché ? Avez-vous entendu un seul orateur de l’opposition à cette motion, aussi éloquent que soit l’un d’entre eux, à qui vous délégueriez la tâche de décider pour vous de ce que vous pouvez lire ? À qui vous confieriez la tâche de décider pour vous – de vous décharger de la responsabilité d’entendre ce que vous pourriez avoir à entendre ? Connaissez-vous quelqu’un ? Levez la main. Connaissez-vous quelqu’un à qui vous donneriez ce travail ? Quelqu’un a-t-il un candidat ? » – Christopher Hitchens, 2006

    « L’héritage inestimable de notre société est le droit constitutionnel illimité de chaque membre à penser comme il l’entend. Le contrôle de la pensée est un droit d’auteur du totalitarisme, et nous n’y avons pas droit. Ce n’est pas la fonction du gouvernement d’empêcher le citoyen de tomber dans l’erreur ; c’est la fonction du citoyen d’empêcher le gouvernement de tomber dans l’erreur. Nous ne pourrions justifier une quelconque censure que si les censeurs sont mieux protégés contre l’erreur que les censurés » – Robert H. Jackson, 1950

    « Toutes les censures existent pour empêcher quiconque de remettre en question les conceptions actuelles et les institutions existantes. Tout progrès est initié par la remise en question des conceptions actuelles, et exécuté en supplantant les institutions existantes. Par conséquent, la première condition du progrès est la suppression de la censure » – George Bernard Shaw, 1893

    « La censure reflète le manque de confiance d’une société en elle-même. Elle est la marque d’un régime autoritaire. Il y a longtemps, ceux qui ont rédigé notre Premier amendement ont suivi une voie différente. Ils pensaient qu’une société ne peut être vraiment forte que lorsqu’elle est vraiment libre. Dans le domaine de l’expression, ils ont fait confiance, pour le meilleur et pour le pire, au choix éclairé du peuple, libre de l’interférence du pouce intrusif d’un policier ou de la main lourde d’un juge. C’est ainsi que la Constitution protège l’expression grossière aussi bien que raffinée, et la vulgarité non moins que l’élégance » – Potter Stewart, 1965

    Traduction Contrepoints

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