PROCÈS - Huit ans après la mort de Lilian, petit garçon de presque 3 ans
étouffé avec un bout de saucisse
, la société Herta a été relaxée. C’est le verdict qu’a rendu lundi 11 juillet le tribunal correctionnel de Dax: l’entreprise Herta, qui commercialise notamment les “Knacki”, a été relaxée conformément aux réquisitions du parquet le 20 juin dernier.
En l’“absence d’enquête pénale” au moment du drame, et donc de l’“absence de constatation matérielle” et d”autopsie”, “aucun élément constitutif de l’homicide involontaire ne peut être caractérisé”, a justifié le tribunal dans ses motivations lues à l’audience.
“Aucun manquement à une règle de sécurité ni faute d’imprudence”, “ni lien de causalité” avec la mort du petit Lilian “ne peut donc être reproché à la société”, a poursuivi le tribunal.
Le bénéfice du “doute”
Le groupe Herta était poursuivi pour “homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence”, des faits contestés. La société a toujours réfuté la dangerosité de ses saucisses knacks, tout en faisant valoir que subsistait un doute sur la marque de saucisse ingérée ce jour-là par le petit Lilian. L’avocat de la société n’a pas souhaité réagir.
Le garconnet alors âgé de 2 ans et 11 mois, est mort le 11 août 2014 dans un camping des Landes, à Messanges, sur la côte landaise, où sa famille bordelaise séjournait en mobil-home.
Après quelques bouchées d’un repas composé de haricots verts et saucisses knacks coupées en rondelles,
Lilian s’était étouffé et n’avait pu être ranimé
par les secours malgré
l’intervention immédiate
d’une amie infirmière anesthésiste et
de nombreuses manœuvres
: méthode de Heimlich, tapes dans le dos, suspension par les pieds...
L’euro symbolique refusé
Contacté par l’AFP, Me Philippe Courtois, l’avocat des parents du garçonnet, Florence et Vincent Lerbey, absents au délibéré, a regretté une relaxe fondée plus “sur la forme” que sur le fond.
“Le tribunal n’a pas pu se prononcer sur l’absence d’informations données au consommateur sur les risques d’étouffement des jeunes enfants”, a-t-il notamment déploré.
Pour l’avocat, “le tribunal justifie sa relaxe non par l’absence de preuve de la dangerosité du produit, mais par la non-réalisation d’une enquête préliminaire”. Les parents de Lilian qui avaient porté plainte en 2017 contre Herta pour éviter que le drame ne se reproduise ont vu leur demande d’un euro symbolique rejetée.
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