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      Ce que mon métier de psychologue du travail apporte aux salariés et à l'entreprise - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 26 July, 2022 - 09:07 · 6 minutes

    J’interviens plus spécifiquement en tant que coach auprès d’une clientèle qui souhaite mieux s’épanouir au travail, mieux se réaliser et atteindre ses objectifs. J’interviens plus spécifiquement en tant que coach auprès d’une clientèle qui souhaite mieux s’épanouir au travail, mieux se réaliser et atteindre ses objectifs.

    TRAVAIL - Je suis psychologue du travail et coach. Mon métier consiste à comprendre les personnes , leurs représentations, motivations, comportements et relations avec elles-mêmes et les autres, en interaction avec leur travail et de les accompagner en vue d’un meilleur épanouissement professionnel , présent et futur.

    La psychologie du travail est une branche de la psychologie qui intègre de nombreuses connaissances notamment la psychologie sociale, cognitive, la psychométrie, la psychopathologie du travail. Au travers d’une compréhension multidimensionnelle des organisations du travail, elle favorise des changements (personnels, psychosociaux, organisationnels…) pour que les personnes et les entreprises puissent mieux atteindre leurs objectifs et projets en optimisant leur pouvoir d’agir. Elle permet un mieux-être psychologique et physique des personnes (santé au travail), mais aussi une meilleure performance des organisations.

    J’interviens plus spécifiquement en tant que coach auprès d’une clientèle qui souhaite mieux s’épanouir au travail, mieux se réaliser et atteindre ses objectifs. Mes clients sont principalement des entreprises qui font coacher leurs cadres ou des personnes qui décident de se faire accompagner, à l’insu de leurs entreprises.

    Psychologie du travail: un titre et des domaines d’intervention

    L’usage professionnel du titre de Psychologue est défini par l’article 44 de la loi n°85-772 du 25 juillet 1985 complété par l’article 57 de la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 qui fait obligation aux psychologues de s’inscrire sur les listes ADELI. En France, pour faire usage du titre de psychologue du Travail (bac+5), il faut être titulaire d’une licence et d’un master mention “psychologie” qui combine des cours théoriques, un mémoire de recherche, la réussite aux examens finaux et un stage d’au moins 500 heures.

    Le champ d’action des psychologues du travail est large: auprès des particuliers comme auprès des entreprises sur un mode individuel ou organisationnel. Il se situe dans des problématiques diverses ayant pour objectif la santé mentale et le développement des personnes favorables à l’épanouissement professionnel individuel et collectif, dans le respect du Code du travail. Dans cette perspective, je me suis intéressée au sexisme et à ses effets délétères sur les carrières des femmes. Elles sont plus nombreuses que les hommes à être diplômées de l’enseignement supérieur et curieusement elles sont moins nombreuses à tenir les postes du haut des organigrammes; elles sont payées moins et souffrent deux fois plus de burnout et de dépressions que les hommes. C’est un sujet de santé publique, de santé au travail, de droit social et de psychologie de travail...

    Les psychologues du travail peuvent exercer sous des statuts différents: salariat en entreprise avec ou sans l’usage de leur titre, dans des structures d’orientation et d’insertion ou en secteur clinique (consultation souffrance et travail), en association en cabinet de conseil (recrutement, outplacement, RH, RPS), en libéral ou à la direction de leur propre structure (SA, SAS, SASU…), comme j’interviens depuis 5 ans en ayant fondé ma société de conseil et coaching.

    Activités et domaines d’intervention

    En plus de 30 ans d’expérience, mon parcours s’est décliné sur un certain nombre d’activités:

    • Le recrutement et la chasse de têtes (adéquation des caractéristiques psychologiques et comportementales individuelles aux postes): c’est dans ce cadre que j’ai commencé ma carrière. Aujourd’hui, j’interviens ponctuellement dans le cadre d’évaluation psychologique des candidatures en lice.

    L’accompagnement est le cœur du métier du psychologue. J’ai accompagné plus de 500 personnes dans le cadre de:

    • La conduite d’outplacement: c’est-à-dire l’accompagnement des personnes dans le cadre de réorientation ou de recherche d’emploi (bilans de compétences, outplacements)
    • La pratique de coachings (individuels ou d’équipes) pour atteindre des objectifs professionnels comme faire face à des situations nouvelles ou difficiles
    • La prise en charge de situations liées à la psychopathologie du travail: burnouts, harcèlements, peurs et phobies, conflits de valeurs et souffrances éthiques ou lors de situations stressantes difficiles à surmonter seules comme la perte de motivation, de sens, de stress ou d’anxiété, de surcharge de travail, d’isolement, de conflits avec des collègues ou la hiérarchie, de difficultés d’adaptation à un changement…

    L’entreprise a besoin de mieux comprendre certains sujets qui impactent son organisation, son dynamisme et celui des effectifs. Comme la plupart des psychologues, j’interviens sur:

    • La conception et l’animation de formations, ateliers ou conférences sur les sujets de la psychologie du travail (recrutement, pouvoir, management, stress et émotions, management toxique, télétravail, résistances au changement, estime et confiance en soi, manager les personnalités difficiles, égalité professionnelle, se libérer du sexisme au travail…) comme je le fais régulièrement.
    • La création et l’adaptation des outils psychométriques (inventaires de personnalité, d’intelligence, d’aptitudes, de motivation, de sexisme), les inventaires d’intérêts ou de schémas professionnels ou des épreuves des assessments centers… J’ai réalisé un outil qui me permet de faire une cartographie des schémas individuels. C’est avec cet outil que j’ai repéré des différences entre les schémas des femmes et ceux des hommes.
    • La supervision et l’animation des échanges afin d’optimiser les organisations, les relations, les prises de recul, les réflexions éthiques ou techniques…

    Le psychologue du travail doit respecter le code de déontologie des psychologues. Le respect de la personne dans sa dimension psychique, le secret professionnel, la mise à jour des connaissances, le libre choix des outils et méthodes de travail en sont des piliers.

    Selon leurs spécialisations et appétences, les missions des psychologues du travail peuvent se situer davantage sur l’analyse et la réflexion sur l’organisation du travail ou des climats sociaux, en mode “méta” et se conclure par des préconisations, des rédactions de rapports ou des conduites de recherche. Environ 1/3 des psychologues ne font pas usage de leur titre et s’intègrent dans l’entreprise en assumant des missions liées aux ressources et relations humaines.

    Le titre de psychologue garantit un niveau de connaissances et de compétences adossé à une déontologie. Le savoir du psychologue ne relève pas de l’intuition, de la spiritualité ou des expériences de vie. Personnellement, je suis souvent choquée de voir des consultants s’emparer de certains sujets sans formation et diffuser des idées fausses: par exemple, avoir subi un burnout ne donne pas les compétences pour accompagner des personnes dans cette situation (tout autant que le fait d’avoir subi un cancer ne donne pas des compétences en oncologie…). Nous ne sommes pas tous et toutes des psychologues . La psychologie base ses pratiques et se fonde sur des théories fondées autant que possible. Alors, à propos de psychologie, si on travaillait plutôt avec des psychologues?

    À voir également sur Le HuffPost: La journée de travail terminée, ils partagent leur “after work routine”

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      Hashtags, tics, émojis, où est passé notre langage? - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 24 July, 2022 - 07:00 · 4 minutes

    Un selfie Un selfie " mort de rire " et un emoji "cœur" suffiront à constituer votre épitaphe.

    LANGAGE - L’été bat son plein, et avec lui, sa valse de vanités. Les réseaux sociaux ont ceci de vicieux qu’ils encouragent à la procrastination, à la facilité et aux phrases toutes faites. Ainsi, beaucoup se contentent de lire le titre d’un article pour le commenter et y déposer leur fiel. D’autres, instagrameurs de tout poil, pensent qu’il suffit de faire un selfie avec un hashtag “bonheur” pour être heureux. La vie se charge de le leur rappeler le contraire: ils n’auront gagné que la compulsion de vérifier le nombre de likes récoltés par leurs photos, symboles criants d’un néant existentiel, avec un hashtag “malheur” en prime. La facilité, l’ultra-simplification, la réduction drastique de l’intelligence sont de sortie dans tous les champs d’ expression .

    La méprise du langage

    Le SMS est toujours en peloton de tête. Aujourd’hui, avec le correcteur automatique, même ceux qui écrivent « sa va » ont la vie sauve. L’intelligence artificielle pallie toutes les énormités. Plus besoin de savoir écrire et de faire des phrases avec un sujet, un verbe et un complément. Un selfie « mort de rire » et un emoji « cœur » suffiront à constituer votre épitaphe. Le bisou est aussi mis à toutes les sauces. On fait des bisous tout le temps, on use l’emoji jusqu’à l’os. C’est tellement plus simple de liker une phrase que d’émettre une réponse à celle-ci, surtout quand on n’a rien à dire.

    Mais si seulement l’ultra-simplification s’arrêtait aux messages… La fabrique du crétin dont parle Jean-Paul Brighelli dans son livre éponyme, a de moins en moins de frontière définie. Elle s’immisce partout. J’entendais récemment une patiente me parler de son voyage au Maroc. Elle était allée passer trois jours à Marrakech dans un hôtel pension complète, où elle avait passé le plus clair de son temps à la piscine. « Mon mari et moi, on rêvait de faire le Maroc » commentait-elle, au terme de cette petite escapade. L’expression « Faire le Maroc » était on ne peut plus paradigmatique de la société instantanée à laquelle nous appartenons. Elle révèle l’amalgame dans lequel nous sommes enfermés quand nous pensons qu’un emoji « Cœur » a valeur de réponse et qu’un week-end de trois jours dans un hôtel est une manière de « faire » un pays.

    La facilité, l’ultra-simplification, la réduction drastique de l’intelligence sont de sortie dans tous les champs d’expression.

    Ah, si c’était si simple ! Seulement voilà : cette méprise se constate aussi dans de nombreuses autres expressions, qui n’en finissent pas de déformer la réalité, de lui donner un visage niais avec un nez raccourci. Prenez : « Faire un burn-out ». Depuis quelques temps, l’épuisement professionnel est le cache-misère des vraies causes du mal être. Plutôt que de s’explorer en profondeur et de débuter un travail sur soi-même, on démissionne de son entreprise après une extinction des feux. La solution est une fuite en avant, bien souvent source de reproductions des conduites d’échec.

    “Que vous est-il arrivé ?

    _ J’ai fait un burn-out.”

    Un univers sémantique de réductions à tout-va

    Et le problème est réglé. Pour peu que l’agresseur soit toujours l’autre et que nous n’ayons strictement rien à nous reprocher, les vaches sont bien gardées dans ce monde édulcoré de toutes formes de réflexions poussées. D’ailleurs, on ne pense plus, on « brainstorme », on « forwarde », on « partage », on « supervise ». Quant à nos enfants, ils doivent bien se résoudre également à entrer dans les nouvelles cases de l’ultra-simplification sous peine de passer pour des inadaptés. La plupart des parents manient les expressions « Haut potentiel » et « Hypersensibilité » avec une facilité qui défie les plus grands professeurs de médecine. Là encore, ce qui compte, c’est de savoir ce que l’on « est », quelle case on coche, sans craindre l’essentialisme. Nous sommes en quête de mots valises, de réponses immédiates, de commentaires expéditifs, mais surtout pas de vérités ontologiques. Celles-ci, trop complexes, sont « prise de tête ». Mieux vaut faire un smiley clin d’œil.

    Au fond, cet univers sémantique de réductions à tout va peut se regrouper en une phrase, une seule : « J’ai fait le Maroc avec mes enfants hauts potentiels juste après avoir fait mon burn-out et j’ai partagé plein de selfies sur mon Instagram avec des smileys Mort de rire pour dire qu’on s’amusait bien ». Ajoutez un hashtag hihihi ou ahahah et vous passerez un excellent été sous le soleil de 2022. Kiss.

    À voir également sur Le HuffPost: Les Boloss des belles lettres et Jean Rochefort sont de retour. Et pour 50 épisodes.

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      Gironde, Monts d'Arrée... Ils racontent à quel point les incendies les ont bouleversés

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 22 July, 2022 - 13:12 · 6 minutes

    Le mythique camping Les Flots Bleus, proche de la Dune du Pilat, a été ravagé par les incendies qui ont touché la Gironde. Le mythique camping Les Flots Bleus, proche de la Dune du Pilat, a été ravagé par les incendies qui ont touché la Gironde.

    CANICULE - “Une vive émotion”. C’est ce qu’ont suscité, pour Karole, les images de ”[sa] forêt de Gascogne brûlée”. Face aux incendies et aux records de température qui se sont succédé en France ces derniers jours, beaucoup de Français se sont sentis bouleversés. “Quelle tristesse”, écrit Karole au HuffPost .

    Après notre appel à témoignages lancé mardi 19 juillet, au lendemain du pic de la canicule , vous avez été nombreux, comme Karole, à nous transmettre vos ressentis. Attachés à votre région, vacanciers fidèles ou admirateurs plus lointains, les hectares détruits par le feu près de la dune du Pilat, en Gironde, ou autour de la chapelle Saint-Michel de Brasparts, en Bretagne, vous ont marqué.

    • Nelly, Véronique et Karine, Landaises ou Girondines: “On se sent impuissant”

    J’ai déménagé plusieurs fois depuis, mais jamais en dehors des Landes car je m’y sens chez moi comme nulle part ailleurs”, débute Nelly qui vit dans le département des Landes depuis ses dix ans. “Aujourd’hui, c’est toute la vie de mes filles”, ajoute-t-elle. Elle énumère: “l’odeur des pins, les plages de sable à perte de vue [...], des animaux en liberté”.

    Voir nos pins partir en cendres m’arrache le cœur [...]. Je pleure tous les jours d’imaginer tous ces animaux au milieu du brasier suffoquer, paniquer, brûler. Mon cœur tremble à chaque nouveau départ de feu”, confie-t-elle au HuffPost . ” On se sent tellement impuissant”, estime-t-elle.

    Pour cette dernière, “seule une prise de conscience du réchauffement climatique” et une “vigilance accrue” auraient pu éviter ces feux. ” Il ne pleut quasiment plus depuis des mois. Ça craque sous nos pas comme une fin d’août depuis des mois”, déplore-t-elle.

    Voir nos pins partir en cendres m’arrache le cœur [...]. Mon cœur tremble à chaque nouveau départ de feu” Nelly, à propos des feux dans la forêt des Landes

    “Depuis son territoire girondin”, à quelques kilomètres de Nelly, Véronique se sent tout aussi “impuissante”. “Tout est ravagé. Comme une impression d’impossible. Comment est-ce possible? On se sent impuissant. Et triste”, écrit-elle au HuffPost , surtout  lorsqu’elle pense à ses petits-enfants.

    Pour cette grand-mère de 53 ans, ces feux sont une “tragédie”. “Du haut de la dune, tout est émerveillement [...]. Je ne me suis jamais habituée à cette vue. Chaque fois, c’est la même émotion. Ce beau qui vous entoure”, se remémore-t-elle, les paysages en tête.

    “Je ne suis pas anxieuse mais tellement désolée d’un tel désastre écologique”, ajoute Karine, qui vit dans le département des Landes, dans son mail écrit au HuffPost. “Certaines photos sont grandioses... Terrible paradoxe d’une tragédie environnementale. Voir une si belle forêt partir dans des flammes incontrôlables m’affecte effectivement. Il faut tellement d’années pour qu’un arbre pousse”, souffle-t-elle. Franco-espagnole, elle souligne que la situation est tout aussi “terrible” au sud de l’Europe .

    • Lauriane et Fanny, vacancières fidèles à la Dune du Pilat: leur “paradis” en fumée

    Si Laurianne, 27 ans, réside en Dordogne, elle connaît presque aussi bien la Gironde. Depuis l’âge de ses sept ans, elle se rend chaque année, généralement pendant l’été, à La Teste-de-Buch, son “coin de paradis” comme elle l’appelle.

    C’est ce lieu “qui m’a vu rire aux éclats enfant, faire mes premières virées entre copines, et enfin qui me voit chaque été m’épanouir en tant que femme”, écrit-elle au HuffPost . Adolescente, elle a notamment passé l’un de ses étés au camping des Flots Bleus - celui immortalisé par le film Camping et qui a été détruit par les flammes.

    Laurianne se dit “triste, en colère, impuissante de voir partir en fumée mes souvenirs et mes plus doux moments de vie”. “Dans les flammes partent aussi mon insouciance et ma légèreté que je retrouve là-bas”, ajoute-t-elle, touchée.

    Dans les flammes partent aussi mon insouciance et ma légèreté que je retrouve là-bas Laurianne, à propos des incendies à La Teste-de-Buch

    C’est depuis Marseille que Fanny, elle, nous a écrit: “J’y passais mes vacances lorsque j’étais enfant. Un attachement profond à cette merveilleuse côte”. “Ravagée”, complète-t-elle. “J’ai le cœur tellement gros pour les résidents, les touristes. Ceux qui ont perdu leurs biens, leur maison, leurs vacances”, poursuit-elle avec empathie.

    “Je suis en colère [...]. J’ai peur pour l’avenir. J’ai cinq petits enfants et cet avenir noir de feux et de cendres me terrorise”, confie-t-elle, rappelant par ailleurs qu’il n’y a “pas eu une goutte depuis cinq mois” à Marseille.

    • Lucy, depuis Brest: “J’ai l’impression de ne plus avoir de portes de sortie”

    Les températures records qui ont été battues aux quatre coins de la Bretagne ces derniers jours, Lucy, 21 ans, y pense “très souvent”. “Je suis rentrée à Brest le week-end dernier et ce qui m’a choqué, ce n’est pas tant l’incendie dans les Monts d’Arrée - même si j’ai pris une claque -, ce sont les 40°C à Brest, parce que les Monts d’Arrée, c’est plus éloigné pour moi”, raconte-t-elle au HuffPost .

    “40°C à Brest, ça n’arrive pas”, affirme-t-elle clairement. “Depuis longtemps, je sais que le réchauffement climatique existe mais ce qui me fait peur, c’est que jusqu’à présent, je pensais avoir une porte de sortie à Brest”, explique-t-elle. Son “angoisse” écologique s’est “accélérée”.

    “Je n’ai aucune motivation dans mes études, je fais les choses avec beaucoup plus d’impulsivité qu’avant [...]. Je perds goût à tout”, confie-t-elle. Et, de préciser: ″Ca fait longtemps que j’avais perdu espoir mais je ne m’attendais pas à ce que ça arrive si vite”. “Je ne m’attendais pas au fait que la Bretagne soit si impactée”, souffle-t-elle.

    • Marina, amoureuse de la Bretagne: “Le sentiment qui domine, c’est la colère”

    “Le sentiment qui domine c’est la colère. La colère de voir cette nature en souffrance [...]. Un sentiment de révolte ensuite, lié certainement à ma profonde sensation depuis toujours de faire partie intégrante de cette nature”, appuie Marina, installée dans le Morbihan et Bretonne de cœur depuis 20 ans.

    Déjà alertée par la sécheresse qui sévit autour de chez elle depuis le mois de mai , sa tristesse “s’est amplifiée” suite à l’incendie qui a touché les Monts d’Arrée cette semaine. “Ce contexte de sécheresse avait préparé le terrain à mon anxiété, ma tristesse, ma colère, liées aux incendies, point d’orgue de ce réchauffement climatique, chez nous aussi, en Bretagne...”, écrit-elle.

    Pour sa fille de sept ans, elle souligne qu’il “est bien difficile de lui expliquer les raisons de ces drames sans lui transmettre notre anxiété”. “Je ne suis pas bretonne mais je suis devenue une grande amoureuse de ce territoire. Ses paysages de landes, ses forêts, sa verdure, ses fougères, et bien sûr son littoral me touchent profondément et sont mon havre de paix”, rappelle-t-elle, en écho aux paroles de Véronique, pourtant à plus de 500 kilomètres de là.

    A voir également sur Le HuffPost: “Les feux et la canicule frappent aussi l’Espagne et le Portugal”

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      Gironde, Monts d'Arrée... Les incendies qui ravagent votre région vous bouleversent? Racontez-nous - APPEL À TÉMOIGNAGES

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 19 July, 2022 - 14:42 · 2 minutes

    Depuis la dune du Pilat, la fumée qui s'élève de la forêt de La Teste-de-Buch, en Gironde, où plusieurs milliers de hectares brûlent, est très visible. Depuis la dune du Pilat, la fumée qui s'élève de la forêt de La Teste-de-Buch, en Gironde, où plusieurs milliers de hectares brûlent, est très visible.

    INCENDIES - Des hectares qui partent en fumée , près de la dune du Pilat, à Avignon ou dans les Monts d’Arrée en Bretagne: la France continue de s’embraser ce mardi 19 juillet, confrontée à des températures caniculaires . Une situation qui peut réveiller beaucoup d’émotions.

    Sur les réseaux sociaux, vous êtes plusieurs à exprimer votre tristesse, votre consternation ou votre peur quant à l’avenir.

    Les Flots Bleus qui brûlent, c’est pour de nombreux Français la fin d’un élément mythique de la série de films Camping . “Aujourd’hui Patrick pleure... À tous mes amis campeurs, girondins et aux pompiers”, a écrit en ce sens Franck Dubosc sur son compte Instagram .

    Les 31 degrés atteints à Ouessant (29) lundi 18 juillet comme les 39,3°C à Brest, c’est une source d’inquiétude pour de nombreux Bretons, dans une région qui était jusque-là plutôt protégée des épisodes caniculaires et des fortes chaleurs.

    Plus largement, ce patrimoine environnemental qui part en fumée, avec ses landes et ses forêts, peut aussi donner l’impression qu’une partie de soi brûle avec lui. Vacanciers fidèles au bassin d’Arcachon ou à Avignon, attachés de votre région ou admirateurs plus lointains de ces paysages français, ces incendies peuvent vous serrer le cœur.

    ➡️ Si vous vous retrouvez dans ces situations, votre témoignage nous intéresse!

    • Ressentez-vous de la tristesse face à ces paysages et ces lieux de votre région qui brûlent?
    • Souffrez-vous moralement de cette situation?
    • Avez-vous l’impression d’avoir perdu votre “chez-vous”, le lieu encore immaculé de votre enfance ou votre destination habituelle de vacances?
    • Ces incendies et ces températures ravivent-ils votre éco-anxiété ou font-ils naître, pour la première fois, un sentiment d’inquiétude chez vous?

    ✍️ Vous pouvez nous écrire à l’adresse suivante:

    temoignage@huffpost.fr

    Votre témoignage pourra bien sûr rester anonyme si vous nous le demandez. Merci pour votre aide!

    À voir également sur Le HuffPost: “À cause des incendies en Gironde, Bordeaux se réveille dans le brouillard”

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      Violence et polémique sur les réseaux sociaux ont tué l’art de la nuance - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 6 July, 2022 - 08:29 · 3 minutes

    Mise à mort verbale en un temps record, seules les insultes ont droit de vie. Mise à mort verbale en un temps record, seules les insultes ont droit de vie.

    RÉSEAUX SOCIAUX - Dans un monde où prévaut la dictature de l’émotion, il faut aller toujours plus vite pour marquer les esprits. Halte à la nuance qui nous permet de conserver un semblant de politesse, un principe de précaution naturel… il faut taper vite et fort sans aucune vérification préalable et sans imaginer une seconde que nous ne puissions être légitimes à prendre la parole sur tous les sujets .

    Une guerre des mots

    Sur les réseaux sociaux, caché derrière un pseudo, on peut tout s’autoriser, retirer le filtre de la bienséance qui prédomine en société pour laisser place au pire de nous-mêmes. Indignations et invectives, plus le contenu est chargé émotionnellement, plus il aura des chances d’être partagé. Or, que vaut un tweet, s’il n’est pas partagé? Pas grand-chose, puisque sa valeur marchande réside dans sa viralité. Les réseaux sont sans visage. Or sans altérité, pas de prise de conscience de l’émotion face à un tweet. La polémique est devenue une guerre, celle des mots dont on refuse de prendre conscience, celle du mépris constant.

    Polémique vient du grec ancien polemikos qui signifie “relatif à la guerre”. Une polémique est une violence métaphorique, une bataille des mots. Ce terme fait partie de cette catégorie de mots que l’on retrouve dans le champ sémantique de la guerre que ce soit la joute oratoire, le débat ou bien encore la dispute. Nous sommes entrés en lutte armée. La plume blesse, elle écorche, elle implique un autre, car il faut qu’il y ait, en toile de fond, affrontement avec un système permettant que soit définis préalablement le terrain, les armes et les règles. Polémiquer, c’est essayer de falsifier la parole de l’autre en énonçant une formule a contrario de celle initialement posée. Il y a ainsi préalablement l’écoute d’une information admise qui sera par la suite réfutée dans un contexte de passion, voire de violence . Préférer le terme polémique à celui de débat, par exemple, donne d’ores et déjà la teneur de l’échange. Le contenu qui en découle discrédite automatiquement l’adversaire, renvoyant presque à l’attaque personnelle. Les superlatifs sont donc de mise, frisant l’injure, forme extrême de la radicalité alors même que le débat doit se poursuivre.

    Refaire de la nuance une priorité

    Au regard des réactions sur les réseaux et de la violence de leur contenu, peut-on encore parler de polémique? Mise à mort verbale en un temps record, seules les insultes ont droit de vie. Nous sommes loin de ce qu’Héraclite appelait polemos et que l’on peut définir comme le conflit des contraires qui s’appartiennent mutuellement. Nous sommes pris dans des rapports de force, des positions de combat. Or la politique amène, par sa nature même, à oublier la lucidité froide et objective, voire l’interrogation nécessaires à la polémique, au profit de slogans. Faut-il pour autant s’extraire totalement de la politique pour toucher l’art de la polémique? Si la nuance reste une priorité, il est tout à fait envisageable de penser la polémique comme le pendant de la nuance, une coexistence nécessaire de tension mutuelle dans la formulation des opinions.

    Sur les réseaux sociaux, caché derrière un pseudo, on peut tout s’autoriser, retirer le filtre de la bienséance qui prédomine en société pour laisser place au pire de nous-mêmes.

    Ainsi, si l’on peut regretter les punchlines perpétuelles et l’émotion injectées dans le débat d’idées, la polémique est nécessaire pour alimenter des discours de combat. Pour autant, les règles du jeu semblent aujourd’hui compromises pour les réseaux sociaux mettant à mal le consensus, pourtant nécessaire à la vie en société. Chateaubriand nous poussait déjà à être ″économe de notre mépris, car il y a beaucoup de nécessiteux” . Ainsi, nous pouvons décider que la nuance sera notre priorité.

    Vous pouvez télécharger la version 2021 de l’ouvrage Un bien grand mot de Delphine Jouenne ici .

    À voir également sur Le HuffPost: Lizzo en larmes devant la vague de propos grossophobes contre elle et son dernier clip

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      Pourquoi trouve-t-on toujours que "c'était mieux avant"? - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 4 July, 2022 - 08:38 · 5 minutes

    Nous bichonnons notre passé… alors que, dans le présent, nous prenons fréquemment un malin plaisir, voire une étrange jouissance, à nourrir notre plainte, à éprouver le manque, la colère, ce Nous bichonnons notre passé… alors que, dans le présent, nous prenons fréquemment un malin plaisir, voire une étrange jouissance, à nourrir notre plainte, à éprouver le manque, la colère, ce "moitié vide" qui n’en finit pas de nous hanter!

    NOSTALGIE - La nostalgie est un penchant irrésistible. L’être humain en est souvent doté de manière excessive. En ces temps d’extrémisme politique débridé, l’idéalisation du passé est monnaie courante. Le “ C’était mieux avant ” est roi et fait l’affaire de bien des vendeurs de rêves. Mais pourquoi?

    D’un point de vue psychanalytique, cette passion folle pour un âge d’or s’explique. Mieux, elle se justifie parfaitement.

    En effet, nous avons toutes et tous traversé cette époque de la vie que l’on appelle l’ enfance , et pour la majorité d’entre nous, celle-ci, malgré ses tumultes et ses renoncements, s’est plutôt bien déroulée.

    Combien ai-je de patients me le jurant? Je ne les compte plus.”Ô comme je regrette mon enfance!” est peut-être la phrase que j’entends le plus souvent dans mon cabinet.

    Un présent trop lourd

    Tandis que le présent est lourd, insoutenable, comme pris dans une sorte d’injonction à exister, le passé, et l’ enfance au premier chef, paraît souvent léger, délesté de cette pression anxiogène qui nous incite à aller sans cesse de l’avant.

    Parfois, quand on la regarde de plus près, cette époque d’enfance, de totale dépendance, a été bien plus en demi-teinte. Mais quand on veut s’en souvenir, nous sommes comme frappés d’amnésie. Notre mémoire nous joue des tours, nous le savons, mais nous la laissons faire. Nous aimons presque tous idéaliser le temps derrière nous. Comme pour réparer les préjudices commis, pour effacer l’ardoise de la culpabilité, la spirale du mal de vivre… Les verts paradis des amours enfantines ont été entrevus par bien des écrivains, et de Proust à Colette en passant par Pagnol, ils ont dit cette propension à se “nostalgiser” avec délice et raffinement.

    En revivant nos souvenirs sans leurs aspérités, nous nous persuadons parfois même que notre vie n’a pas été si douloureuse que cela. Nous voulons voir cette fameuse “bouteille à moitié pleine”… Un peu comme nous nous rappelons un voyage compliqué, exténuant, et que nous nous acharnons à ne voir que les paysages découverts, les parfums rencontrés, en nous gardant bien de faire revenir à notre conscience, la chaleur étouffante, les attentes interminables et les punaises de lit dans l’hôtel!

    Nous bichonnons notre passé… alors que, dans le présent, nous prenons fréquemment un malin plaisir, voire une étrange jouissance, à nourrir notre plainte, à éprouver le manque, la colère, ce “moitié vide” qui n’en finit pas de nous hanter!

    “Il n’y a rien de plus difficile que de vivre le temps présent sans nous répandre dans l’angoisse”, rappelle le moine bouddhiste Matthieu Ricard, vacciné contre les enjoliveurs de passé! Les préceptes bouddhistes louent précisément notre capacité à faire fi de cet imaginaire mélancolique.

    La poule aux œufs d’or

    Mais le capitalisme, lui, a bien compris la petite ritournelle. La passion pour la nostalgie fait le lit de bien des producteurs. Qu’ils soient publicitaires, cinéastes, créateurs d’objets vintage ou spécialistes musicaux, ils ont tous compris l’appétence immodérée pour le “jadis”. Prenons les années 70 et la folie addictive qu’elles suscitent depuis les années 2000: il fallut attendre près de deux décennies pour que les lampes à gélatine fluo et les vieux tourne-disques s’installent à nouveau dans les salons d’étudiants! Autrefois moquées, ringardisées, les seventies connaissent à nouveau un état de grâce qui dure et se pérennise. Auteur de Dalida sur le divan , à l’affiche durant tout le festival d’Avignon cet été, je rencontre tant d’admirateurs de la chanteuse, qui n’étaient même pas nés à son décès. Si moquée de son vivant, Dalida aurait sûrement éprouvé une émotion infinie à entendre tant d’éloges amoureux à son sujet. Comme Frida Kahlo et d’autres génies mélancoliques, elle avait le cœur prêt à exploser. Fallut-elle dont qu’elle mourut pour que certains aient l’extrême audace d’avouer l’adorer?

    Mais si cela n’était qu’affaire de mode… Freud a bien décrit dans son fameux Deuil et mélancolie, le processus de deuil visant à idéaliser le défunt pour pouvoir admettre sa disparition définitive. Ainsi, la nostalgie idéalisante serait littéralement constitutive de notre humanité! À peine la personne est-elle morte que nous ne voyons presque plus que ses qualités, montées au pinacle, des qualités auxquelles nous nous cramponnons de toutes nos forces pour célébrer le passé… Et bien nous convaincre de l’amour que nous lui portons!

    Les dangers de la nostalgie

    En effet, “que serait un monde sans nostalgie?” me demandait l’excellente Leila Kaddour récemment sur France Inter. “Un monde triste. Car la nostalgie est un merveilleux sentiment. Ne jamais regretter le temps d’avant? Toujours vivre le présent? Ce serait atroce. Se souvenir, éprouver du chagrin, c’est le terreau de la mémoire humaine”, lui répondis-je, moi qui éprouve tant de plaisirs à m’adonner à mon tempérament mélancolique aux heures les plus chaudes.

    À force de vivre dans le passé, de célébrer seulement ce qui est mort, nous pouvons finir par ne plus pouvoir soutenir le présent, par rester figé comme des images déjà consommées, consumées, anéanties.

    Toutefois, ajoutais-je, « c’est une arme à feu à manier avec précaution ». Car à force de vivre dans le passé, de célébrer seulement ce qui est mort, nous pouvons finir par ne plus pouvoir soutenir le présent, par rester figé comme des images déjà consommées, consumées, anéanties.

    Il ne s’agit ainsi pas d’être complètement dupe de ce mouvement d’idéalisation, à la fois salutaire et toxique. Après tout, célébrer le passé est moins aventureux que penser l’avenir et ses incertitudes. L’homme délivré de ses fantômes va vers son futur la tête haute, sans s’économiser , et ne rumine pas ses défaites, ses ressentiments, ses pertes d’antan. Il peut même esquisser un sourire en éprouvant à la de la joie mâtinée d’une vague tristesse. Il « a vécu ».

    À voir également sur Le HuffPost: Elle redonne vie aux tenues de sa grand-mère, restées 70 ans dans une valise

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      La guerre en Ukraine ou les dangers de la désinformation - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 1 July, 2022 - 09:04 · 9 minutes

    Lorsque la Russie bombarde la gare de Kramatorsk et tue des civils fuyant le conflit, elle accuse l’armée ukrainienne. Lorsque des soldats russes commettent des massacres à Boutcha, Poutine crie à la mise en scène et à la désinformation, tout en gratifiant des soldats ayant participé à ces massacres d’un titre honorifique, démontrant au passage l’ampleur de son cynisme. Lorsque la Russie bombarde la gare de Kramatorsk et tue des civils fuyant le conflit, elle accuse l’armée ukrainienne. Lorsque des soldats russes commettent des massacres à Boutcha, Poutine crie à la mise en scène et à la désinformation, tout en gratifiant des soldats ayant participé à ces massacres d’un titre honorifique, démontrant au passage l’ampleur de son cynisme.

    DÉSINFORMATION - Le 24 février dernier, la guerre a frappé aux portes de l’Europe. Vladimir Poutine, le président russe , a décidé d’envahir l’Ukraine. Une des particularités de cette invasion est que ses vraies raisons restent floues.

    Beaucoup cherchent encore à connaître les motivations exactes et le projet final de Poutine , dont la personnalité reste mystérieuse et le comportement imprévisible.

    Ce qui est certain, c’est que le fait de ne pas savoir quelles sont ses intentions et ses projets réels complique toute forme de négociation et toute perspective de paix face à une personne passée maître dans l’art de la désinformation .

    On l’avait peut-être oublié, mais la désinformation fait pourtant partie intégrante de la stratégie de Poutine depuis plus de deux décennies, à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières de la Russie.

    Une guerre médiatique

    A l’ère de l’information en continu, d’internet et des réseaux sociaux, la guerre en Ukraine nous rappelle que derrière tout conflit armé se joue une guerre médiatique où la communication détient un rôle crucial. En assimilant les dirigeants ukrainiens à des nazis, Poutine peut ainsi justifier son « opération spéciale » par une « dénazification » de l’Ukraine et un « maintien de la paix ». Ce qui lui permet au passage de se faire passer pour un libérateur.

    La propagande et la désinformation ont depuis tout temps été utilisées comme des armes politiques et militaires, quels que soient le pays ou la période de l’histoire. Contrôler l’information et les médias, c’est assurer un contrôle de la population car l’information influence directement nos pensées, nos émotions, nos comportements et nos opinions. Raison pour laquelle certains dirigeants en ont fait leur spécialité. Raison pour laquelle Poutine contrôle les médias dans son pays et s’attaque à tous ceux qui menacent ses intérêts et le discours officiel. La désinformation a ceci de particulièrement dangereux que dans les cas les plus extrêmes, elle peut servir à déclencher et alimenter un conflit, une guerre voire un génocide. Lors du génocide au Rwanda en 1994, les citoyens hutus ont été préparés, influencés et conditionnés pendant des mois, notamment via la radio « Mille collines » qui diffusait des messages de haine envers les Tutsis et qui incitait les Hutus à s’en prendre physiquement à eux, dans le but de les éliminer. Et pour faciliter le passage à l’acte, ils étaient assimilés à des cafards.

    C’est ce même type de processus qui a été mis en place pendant des années par les nazis pour justifier l’extermination des Juifs. La première étape était de mettre en place une propagande les désignant comme responsables des malheurs de l’Allemagne et les assimilant à des rats dont il fallait se débarrasser. Des préjugés qui ont débouché sur des événements aussi terribles que les lois de Nuremberg, la nuit de cristal, le ghetto de Varsovie et Auschwitz. Les décennies qui ont suivi, de nombreux travaux en psychologie ont permis de démontrer expérimentalement cette réalité : les préjugés, la désinformation et la déshumanisation sont le terreau de la violence envers un groupe désigné comme bouc émissaire.

    Même si l’objectif de Poutine n’est a priori pas de commettre un génocide envers les Ukrainiens, des massacres et de potentiels crimes de guerre ont déjà été commis et les boucs émissaires de la Russie sont désignés explicitement.

    D’après lui, les Ukrainiens, soutenus par l’OTAN et les pays occidentaux, menaceraient les intérêts, la sécurité et l’avenir de son pays. Une stratégie particulière lui permet alors de justifier sa guerre : la prophétie autoréalisatrice.

    La prophétie autoréalisatrice

    Un concept décrit sous ce nom pour la première fois par le sociologue américain Robert K. Merton et dont le principe est qu’une situation se réalise dans les conséquences de nos actions. Une des conséquences de l’invasion de l’Ukraine est en effet le renforcement de l’OTAN et des liens entre l’Ukraine et les occidentaux, qui lui fournissent de plus en plus d’armes. Même si cela va probablement à l’inverse de ce que Poutine espérait au niveau stratégique, ce rapprochement lui est utile car cela vient confirmer sa théorie initiale. Il crée donc une illusion en inversant les causes et les conséquences. Il accuse les autres pour essayer de faire oublier que seul lui a décidé de commencer cette guerre et que personne n’a jamais menacé directement son pays.

    La prophétie se réalise alors en suivant une logique d’inversion : l’agresseur se transforme en libérateur et le coupable se transforme en victime. Comme le dit bien Pierre Haski, chroniqueur international à France Inter, cette logique correspond à une tradition rhétorique en Russie qui consiste à accuser les autres de faire ce qu’ils font. Une logique fallacieuse qu’on retrouve par ailleurs dans la pensée de type complotiste. Comme on a pu le voir dans le cadre de la pandémie de covid-19, pour les anti-vaxx les plus extrêmes, les médecins n’étaient plus des soignants mais étaient devenus des agents du pouvoir et de big pharma qui cherchaient à nous contrôler voire nous tuer à petit feu en nous injectant un vaccin. Les démocraties étaient alors associées à des « dictatures sanitaires ». Il n’est donc pas étonnant que beaucoup de ces anti-vaxx soient également pro-Poutine.

    La théorie du monde juste

    La désinformation autour de la guerre en Ukraine permet également d’alimenter une autre croyance: la théorie du monde juste. Un phénomène bien connu des psychologues mis en lumière dans les années 1960 par le psychologue social américain Melvin Lerner. Son principe est le suivant. Spontanément, nous avons tendance à croire que ce qui arrive à une personne (ou un peuple) est justifié et mérité. Nous avons appris depuis notre enfance que « les bons » étaient récompensés et que « les mauvais » étaient punis. Un type de raisonnement qui se retrouve dans cette croyance populaire selon laquelle il n’y aurait pas de fumée sans feu. Si un homme se retrouve à la rue, c’est parce qu’il est trop fainéant que pour travailler. Si une fille se fait agresser sexuellement, c’est parce qu’elle portait des vêtements trop aguicheurs. Et si l’Ukraine est envahie par la Russie, c’est parce qu’elle la provoque depuis plusieurs années. Parce qu’elle souhaite rejoindre l’OTAN. Parce que les Ukrainiens commettent un « génocide » envers les populations russophones dans le Donbass. Le régime ukrainien est alors assimilé à un régime nazi à la solde des Américains. Ce type de propos sert évidemment de prétexte à la guerre et sert à convaincre l’opinion que cette opération militaire est justifiée et donc juste moralement.

    Si je nie les faits dont on m’accuse, cela me permet d’agir en toute impunité. Et si j’accuse l’autre d’exactions alors que c’est moi qui les ai commises, cela me permet de me dédouaner et de continuer à poursuivre mes objectifs.

    Un autre biais cognitif entre alors en jeu : le biais d’idéologie. Les biais cognitifs sont des erreurs de jugement, des pièges que nous tend notre cerveau. La plupart d’entre nous sommes convaincus que ce que nous pensons est juste et vrai et que ceux qui ne pensent pas comme nous ont tort. Pour le psychologue Stephane Lewandowsky, chercheur à l’université de Bristol, cela explique que nous soyons persuadés que la façon dont nous pensons qu’une société doit fonctionner ou dont un pays doit être dirigé est la bonne. Autrement dit, que notre idéologie est meilleure que celle des autres. Dans un pays démocratique, ce biais est atténué par la diversité des opinions et le débat d’idées. Être confronté à un autre point de vue que le nôtre nous aide généralement à développer une vision des choses plus nuancée. Mais dans un régime autocratique ou dictatorial, il complique toute forme de remise en question et laisse la porte ouverte à toutes sortes de dérives. Cela pourrait expliquer pourquoi Poutine ne supporte pas que l’Ukraine, pays de l’ex-URSS, souhaite s’orienter politiquement vers une démocratie à l’occidentale et tourner le dos à la Russie. Selon certains spécialistes de la question, comme le député européen Raphaël Glucksmann, ce serait même le motif réel du conflit.

    Démocratie et paix en danger

    La liberté d’informer, la pluralité des idées et les divergences d’opinions sont un des piliers de la démocratie et un garant de la paix. Le danger survient lorsque ces divergences sont perçues comme une menace, comme c’est le cas en Russie lorsqu’on risque la prison pour avoir contesté la version officielle. Plus encore, il survient lorsqu’on ne peut plus s’accorder sur les faits et lorsque ceux-ci sont niés, déformés ou réduits à des opinions. C’est ce que certains appellent la post-vérité. Or, les leaders autoritaires et les partis extrêmes ont une tendance quasi systématique à déformer les faits et à nier la réalité pour servir leurs propres intérêts.

    Lorsque la Russie bombarde la gare de Kramatorsk et tue des civils fuyant le conflit, elle accuse l’armée ukrainienne. Lorsque des soldats russes commettent des massacres à Boutcha, Poutine crie à la mise en scène et à la désinformation, tout en gratifiant des soldats ayant participé à ces massacres d’un titre honorifique, démontrant au passage l’ampleur de son cynisme. Et lorsqu’il existe un risque réel de famine dans certains pays à cause du blocage du blé ukrainien, Poutine dénonce les sanctions des occidentaux, alors que celles-ci ne concernent pas le blé, tout en bloquant lui-même les exportations, en volant une partie de ce blé et en bombardant des entrepôts et des cultures. Si je nie les faits dont on m’accuse, cela me permet d’agir en toute impunité. Et si j’accuse l’autre d’exactions alors que c’est moi qui les ai commises, cela me permet de me dédouaner et de continuer à poursuivre mes objectifs.

    Et c’est bien à cause de toutes ces conséquences que la désinformation s’avère particulièrement dangereuse pour la démocratie et pour la paix.

    À voir également sur Le HuffPost: En Russie, Marina Ovsiannikova interrompt le JT le plus regardé

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      Comment j'aide les enfants et ados en souffrance avec l'écriture - BLOG

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 28 June, 2022 - 09:01 · 5 minutes

    J’ai pu constater dans ma pratique que de nombreux enfants et adolescents gardaient leurs ressentis pour eux pour plusieurs raisons: par pudeur, mais aussi peur de décevoir ses parents, peur de déranger, peur du jugement d’autrui. J’ai alors décidé de créer des stages de confiance en soi pour enfants et adolescents. J’ai pu constater dans ma pratique que de nombreux enfants et adolescents gardaient leurs ressentis pour eux pour plusieurs raisons: par pudeur, mais aussi peur de décevoir ses parents, peur de déranger, peur du jugement d’autrui. J’ai alors décidé de créer des stages de confiance en soi pour enfants et adolescents.

    PSYCHO - Je suis psychopraticienne et j’accompagne les enfants et les adolescents au quotidien.

    Je suis également auteure et je sais l’importance de l’écriture dans la démarche thérapeutique.

    Il m’est apparu comme une évidence: je dois aider les enfants et les ados qui n’ont pas confiance en eux ou qui sont en rupture familiale.

    En théorie

    J’ai pu constater dans ma pratique que de nombreux enfants et adolescents gardaient leurs ressentis pour eux pour plusieurs raisons: par pudeur, mais aussi peur de décevoir ses parents, peur de déranger, peur du jugement d’autrui. J’ai alors décidé de créer des stages de confiance en soi pour enfants et adolescents.

    La thérapie narrative a été développée par deux psychologues australiens, Michael White et David Epston. Elle se déroule selon 3 principes:

    • décrire le problème (je manque de confiance en moi, je n’arrive plus à communiquer avec mes parents) (son scénario dominant);
    • je cherche des perspectives alternatives à travers la déconstruction des récits actuels;
    • le thérapeute aide le patient à créer des récits plus utiles et plus satisfaisants: par exemple écrire une lettre à ses parents, lister toutes ses qualités et ses points forts, écrire des petits défis...

    Cette approche permet notamment de mettre le problème à l’extérieur de soi: sur le papier . Cela a une valeur symbolique forte, et cela permet de se réapproprier sa vie.

    Il y a aussi l’idée très forte de respecter toutes les personnalités: les plus extraverties, comme les plus timides. On n’a pas tous en nous la capacité d’ exprimer ce que nous ressentons.

    En les couchant sur le papier, l’enfant parvient à continuer à les exprimer, comme il le faisait si naturellement quand il était petit

    En pratique

    Je reçois A., 9 ans, qui a des problèmes avec sa sœur. Elle ne souhaite pas me confier par oral ce qui la tracasse. Je lui demande si elle peut me l’écrire sur un papier: elle s’exécute aussitôt et me donne son papier.

    J, 5 ans, est une petite fille extrêmement réservée, et peu expansive. On pourrait la penser froide et distante. Or, lorsqu’elle donne son carton d’anniversaire à Marie, il est noté dessus: “Je t’aime”. Nous pouvons alors être tout de suite rassurés quant à la capacité de J. à éprouver des émotions fortes.

    V. 16 ans, me dit qu’elle ne se projette dans une histoire, car elle ne mérite pas d’être aimée, elle ne se trouve pas belle, et pas digne d’intérêt. Je lui demande alors d’écrire sur papier toutes ses qualités. Elle en écrit 4. C’est beaucoup pour quelqu’un qui n’a pas confiance en elle. Je la félicite.

    A, 14 ans est en conflit avec son père, elle a beaucoup de colère en elle qu’elle n’arrive pas à exprimer. Je lui suggère d’écrire une lettre à son père, qu’elle décidera de lui donner quand elle le sentira.

    P., 10 ans, a perdu sa grand-mère récemment et elle en souffre énormément. Elle lui manque beaucoup. Elle est assommée par le poids de son absence. Je propose à P. d’écrire à sa grand-mère tous les jours, de lui raconter ses journées, ses plaisirs, ses déceptions, comme elle le faisait avant quand elle l’appelait au téléphone. Ainsi, P. peut retrouver le lien symbolique qu’elle avait avec sa grand-mère et qui lui manque tant. Si nous ne pouvons revivre le lien charnel, le lien symbolique lui est éternel, et l’écriture nous aide à le ressusciter.

    E, 9 ans est l’aînée d’une fratrie, et c’est compliqué en ce moment avec ses parents. Il y a beaucoup de rébellion et de crises. Nous décidons d’un commun accord avec E d’écrire un petit mot à ses parents qu’elle leur déposera le soir sur leur oreiller, afin de leur expliquer l’objet de sa frustration, le fait qu’elle trouve qu’elle manque d’attention par rapport à ses frère et sœur, mais qu’elle ne sait pas comment l’exprimer autrement que par la colère. De plus, E est très fière et l’écrit l’aide à exprimer ses besoins plus facilement.

    Libération par l’écriture

    Avec les enfants, nous décidons également d’écrire sur plusieurs thèmes: nos rêves et nos objectifs (pour marquer leur enthousiasme et améliorer leur motivation), la liste de leurs points forts et de leurs qualités (pour renforcer leur confiance en eux), une lettre à une personne de leur choix (pour apprendre à exprimer ses émotions) et enfin un exercice de fiction pour développer leur imaginaire, et les aider à se projeter: un enfant qui se projette est un enfant qui va bien, qui s’épanouit, qui cherche à avancer et se construire dans le futur.

    À partir de l’âge de 7- 8 ans, les enfants quittent l’insouciance et peuvent freiner l’expression de leurs émotions. En s’intégrant de plus en plus dans le social (avec l’imitation de ses pairs notamment), il se heurte à 2 dangers: se comparer aux autres et avoir une image de lui-même fragilisée et inhiber des émotions qu’il jugera trop personnelles.

    En les couchant sur le papier, l’enfant parvient à continuer à les exprimer, comme il le faisait si naturellement quand il était petit, tout en préservant son intimité et sa pudeur dues à son développement.

    Pour les périodes de préadolescence et d’adolescence, la comparaison avec les autres est très forte et le manque de confiance en soi rarement évitable. Apparaît également le sentiment de honte, dû à la pression sociale, et à la pression scolaire.

    Écrire sur ses doutes et ses angoisses à cet âge-là est vital et libérateur. Il peut également dénouer des conflits probants avec ses parents.

    Pour aller plus loin:

    Vous pouvez contacter Solveig par mail , via son site web Peace And Family ou son compte Instagram .

    À voir également sur Le HuffPost: Pour mieux gérer vos émotions, utilisez l’écriture

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      La santé mentale des Français est revenue à son niveau pré-Covid

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 22 June, 2022 - 06:54 · 2 minutes

    “Cette apparente stabilité masque cependant une certaine aggravation de la situation, avec une progression des syndromes majeurs masquée par un recul des syndromes mineurs”, précise la Drees “Cette apparente stabilité masque cependant une certaine aggravation de la situation, avec une progression des syndromes majeurs masquée par un recul des syndromes mineurs”, précise la Drees

    SANTE - Pas de nouvelle vague du côté de la santé mentale ? Après une dégradation au gré des vagues et des confinements, une enquête de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) révèle que la santé mentale des Français avait retrouvé à l’été 2021 son niveau d’avant la crise sanitaire du Covid-19, exception faite des jeunes et des personnes souffrant de syndromes dépressifs les plus sévères.

    En juillet 2021, les syndromes dépressifs mineurs et majeurs concernaient 11% de la population âgée de 16 ans ou plus (12% des femmes et 9% des hommes), un taux “revenu au niveau de 2019”, avant la crise sanitaire qui a démarré début 2020, indique l’enquête publiée le 22 juin 2022.

    “Cette apparente stabilité masque cependant une certaine aggravation de la situation, avec une progression des syndromes majeurs masquée par un recul des syndromes mineurs”, précise la Drees, le service des statistiques des ministères sanitaires et sociaux.

    Une stabilité, seulement apparente

    Les personnes souffrant de syndromes dépressifs majeurs, les plus sévères, étaient en effet toujours plus nombreuses qu’en 2019, avec 6% des femmes et 4% des hommes concernés. Et 10% pour les femmes de 16 à 24 ans.

    Toute cette classe d’âge (hommes et femmes confondus), qui reste la plus exposée, n’a pas retrouvé les niveaux de 2019, même si les taux de syndromes dépressifs mineurs et majeurs marquaient à l’été 2021 “un recul”.

    Si l’on prend également en compte les syndromes anxieux (en plus des symptômes dépressifs), le taux de personnes concernées monte à 16 % de la population (12 % des hommes et 19 % des femmes). Et “plus d’un quart des femmes âgées de 16 à 24 ans sont concernées par l’un ou l’autre de ces syndromes”, ajoutent les auteurs de cette troisième étude, réalisée à partir de la cohorte Épidémiologie et conditions de vie (EpiCov).

    Inégalités sociales

    Selon l’enquête, qui porte sur 85.000 personnes interrogées du 24 juin au 6 août 2021, les critères sociaux sont déterminants. “La plupart des indicateurs explorés dans l’enquête, comme les pensées suicidaires, le recours aux soins ou encore la présence d’un diagnostic psychiatrique sont marqués par de fortes inégalités sociales”, est-il résumé.

    “C’est en effet parmi les personnes dont le ménage appartient aux 20% les plus modestes que les taux d’indicateurs dégradés sont les plus élevés”.

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