• Co chevron_right

      Il n’y aura pas de transition énergétique sans progrès technologique

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 13 February, 2023 - 03:40 · 3 minutes

    Par Gilles David.

    Construire ou reconstruire des centrales nucléaires et modifier nos comportements ne suffira pas à changer la donne. Avec seulement 0,9 % des émissions mondiales de CO 2 , la France n’aura presqu’aucun impact sur la nécessaire transition écologique mondiale.

    Pour vraiment être moteur, il nous incombe de mobiliser nos scientifiques et ingénieurs pour développer les nouvelles technologies nécessaires et de remettre en cause les dogmes de la décroissance. Toujours pionnier en la matière, notre pays a le devoir moral de porter haut les couleurs du progrès technologique face aux menaces de théories malthusiennes qui se répandent.

    Emission de CO 2 et croissance du PIB : une corrélation démentie

    Si, historiquement, il est établi que les émissions de CO 2 sont liées à la quantité de ressources économiques dont une civilisation dispose (cf. Edgar Hertwich « A Global, Trade-Liked Analysis, Environmental Science and Technology » 1 ), cette théorie est désormais démentie pour les pays aux PIB les plus élevés. Preuve en est que parallèlement à une baisse drastique de leurs émissions ces économies ont malgré tout connu une croissance économique. C’est le cas, notamment, du Royaume-Uni dont le PIB par habitant a progressé entre 2009 et 2020 .

    Figure 1  : Évolution des émissions de CO₂ par habitant et du PIB, Royaume-Uni

    Dans ce cas précis, le remplacement des énergies fossiles par des énergies à faibles émissions, dont le nucléaire n’est qu’une des facettes, en est la principale explication. Preuve que certaines technologies peuvent s’avérer plus efficaces que certains discours mortifères.

    En finir avec l’illusion de l’épuisement des ressources

    Ce mythe ne date pas d’hier puisque déjà au XVIII e siècle William Stanley Jevons théorisait un déclin rendu inévitable du fait d’un manque de ressources naturelles disponibles, conséquence d’un niveau de vie des populations en forte progression 2 . Cette théorie fait le lit de nombre de décroissants mais est pourtant contredite par les faits.

    Ainsi, depuis 2010, la consommation d’électricité domestique par habitant n’a cessé de baisser dans les pays occidentaux. Ce phénomène résulte d’importants gains en termes d’efficacité énergétique. Aujourd’hui, les ménages américains consomment ainsi moins d’électricité qu’il y a cinq ans.

    Il s’explique par le fait que plus de 450 millions de LED y ont été installées à ce jour contre moins d’un demi-million en 2009. Idem avec les ampoules fluocompactes (CFL) encore plus courantes, et que plus de 70 % des ménages utilisent.

    Pourtant, en matière d’efficacité énergétique dans un pays comme le nôtre, le potentiel reste énorme et très sous-exploité, parce que le coût de l’énergie était, est et sera peut-être encore demain, à un prix trop bas pour être économisé.

    Autre mythe auquel il convient de tordre le cou pour, enfin, donner toute sa place au progrès technologique : le Peak Oil ou pic pétrolier. Depuis longtemps, des experts cherchent à déterminer le moment où les réserves mondiales d’hydrocarbures commenceront à décliner. Hélas, annoncé depuis toujours, ce moment risque de se faire attendre. Malgré les tensions géopolitiques, les instabilités spéculatives ou les crises traversées par certains pays, leur succès ne se dément pas 3 . Pire, depuis 2008, la production mondiale de pétrole a même progressé plus vite que la demande.

    En réalité, le Peak Oil se produira bien mais pas pour les raisons avancées par les partisans de la décroissance. Il sera le résultat d’une raréfaction de la demande et non de la ressource, raréfaction provoquée par le progrès technologique. N’avons-nous pas arrêté de chasser la baleine lorsque d’autres alternatives plus efficaces et moins coûteuses ont permis de s’éclairer ?

    1. Edgar G. Hertwich and Glen P. Peters, Carbon Footprint of Nations: A Global, Trade-Linked Analysis, Environmental Science and Technology (2009)
    2. Missemer, A. (2015). La peur du déclin économique face à l’épuisement des ressources naturelles, de W. Stanley Jevons à Herbert S. Jevons (1865-1915). Revue économique, 66, 825-842.
    3. Orsenna, E. (2014). L’énergie nucléaire, une solution à ne pas écarter. Dans : L. des économistes & E. Orsenna (Dir), Un monde de ressources rares (pp. 83-92).
    • Co chevron_right

      ChatGPT, le wokisme à portée des caniches numériques

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 10 February, 2023 - 12:00 · 6 minutes

    Décidément, depuis le 30 novembre dernier, date à laquelle le produit a été proposé pour tous, la « révolution » ChatGPT chamboule le paysage informatique en donnant une petite idée de l’état des lieux de l’intelligence artificielle et du paysage sociétal en remettant en cause certaines habitudes pourtant bien ancrées…

    ChatGPT, évoqué récemment dans ces colonnes , c’est ce moteur conversationnel basé sur un gros modèle de langage ( Large Language Model ) dont l’entraînement a été réalisé avec des millions de documents en ligne, et qui est capable de générer du texte de manière fluide et naturelle à même de simuler une conversation humaine convaincante.

    Dès sa sortie, l’outil d’intelligence artificielle avait défrayé la chronique et voyait son nombre d’utilisateurs augmenter rapidement à tel point qu’il est à présent utilisé par plus de cent millions d’internautes (oui, vous avez bien lu, 100 millions ). De ce point de vue, c’est l’application informatique qui a attiré le plus d’attention humaine dans le temps le plus court : outre la curiosité qui attire c’est la capacité de la machine à singer un dialogue, y apporter des réponses sinon exactes au moins superficiellement cohérentes qui étonne le plus.

    Devant ce succès, OpenAI, la jeune société qui propose gratuitement ChatGPT, vient de lancer une version payante de son produit. Pour 20 dollars par mois, les Américains d’abord – le reste du monde progressivement – pourront interagir avec le robot conversationnel et obtenir de l’aide sur les sujets qu’il est capable de comprendre. Ainsi, en matière de code, le moteur a montré d’excellentes capacités à assister le programmeur informatique dans son développement, une bonne versatilité dans les langages maîtrisés voire une aide précieuse pour le débogage .

    chatGPT vs Stackoverflow

    Sans grande surprise, Microsoft, qui détient déjà des parts dans OpenAI, a soigneusement remis quelques billets au bot pot : un petit chèque de 10 milliards qui viendront mettre du beurre financier dans les épinards numériques d’OpenAI.

    Il faut dire que les idées d’utilisations pratiques d’un tel outil ne manquent pas, depuis l’intégration évidente avec Bing , le moteur de recherche de la firme de Redmond, jusqu’à par exemple l’utilisation d’un modèle proche associé à des logiciels de téléconférence comme Teams afin de produire, à la volée, un compte rendu de réunion, la liste des principales décisions prises ou des actions décidées lors de la réunion tenue en ligne. Apparemment, le secrétariat est amené à évoluer très très vite dans les prochains mois, au moins pour ceux qui sont prêts à avoir leurs conversations (ici, celles passées sur Teams) analysées par des fermes de serveurs étrangères…

    Devant le succès de ChatGPT et l’intérêt de Microsoft, Google est presque passé en mode panique : l’entreprise a bien conscience de l’importance du robot conversationnel et de son impact sur la recherche internet, cœur de métier de Google. Elle a d’ailleurs largement progressé dans sa propre version, Lamda , qu’elle destine plus ou moins à la même chose que ChatGPT en offrant la possibilité aux utilisateurs de Google d’ interagir avec . Chaque semaine qui passe est donc cruciale pour Google et toutes les firmes lancées dans l’intelligence artificielle, afin de ne pas voir le marché se refermer trop vite.

    Et pendant que les cadres de Google s’agitent pour rattraper ChatGPT, on observe un peu la même fébrilité dans certains établissements scolaires : comme prévu, l’apprentissage tel qu’il est encore pratiqué actuellement va devoir s’adapter assez rudement à ce changement rapide de paradigme ; les professseurs vont devoir modifier leur façon de tester les connaissances de leurs élèves : le risque est maintenant grand de récupérer une production du moteur d’OpenAI à la place d’un devoir personnel. Et s’il est pour le moment encore possible de différencier les productions du robot des productions généralement moins propres (et aussi truffées de fautes d’orthographe) des élèves, les prochaines générations de l’IA textuelle permettront de s’adapter à ces contraintes scolaires de façon beaucoup plus efficace.

    Logiquement, ce sont les écoles et universités qui se basent le plus sur les pénibles productions écrites de leurs élèves qui sont le plus à la peine devant ce phénomène : la panique s’est ainsi emparée des enseignants de SciencePo lorsqu’ils ont vu arriver les premiers devoirs rédigés par l’IA. Il est en effet difficile de distinguer la soupe plate de l’IA de celle des élèves façonnés par les cours de la célèbre école, au point que la direction a enjoint les professeurs à interdire purement et explicitement l’utilisation ChatGPT .

    En cela, l’école est logique : depuis de nombreuses années, elle avait déjà banni toute forme d’intelligence qui aurait constitué un handicap pour par exemple entrer à l’ENA. L’artificielle ne faisait donc pas le poids et son interdiction était inévitable.

    sciences pipo

    Cependant, avec ce succès et l’augmentation exponentielle de l’usage du moteur par des internautes du monde entier, un nouveau souci est apparu très vite : ChatGPT, qui avait été entraîné sur un ensemble déjà largement sélectionné avec soin (et biais afférent), est maintenant de plus en plus châtrée dans ses réponses à mesure que s’amoncellent les requêtes des internautes.

    Consciente qu’un dérapage pourrait coûter cher en image de marque, OpenAI n’a de cesse d’orienter les réponses pour éviter toute « mauvaise publicité », c’est-à-dire risquer le politiquement incorrect, tâche ô combien délicate à définir pour une machine, aussi complexe soit-elle.

    Malheureusement, ce « politiquement correct » commence furieusement à ressembler à une forme très particulière de censure, de la même nature que celle qu’on trouve déjà sur certains réseaux sociaux. À tel point que plusieurs internautes ont commencé à réaliser une mesure objective des biais introduits dans la base documentaire et dans les réponses de ChatGPT pour aboutir à la conclusion que le moteur traite de moins en moins similairement les différents démographies auxquelles il est confronté.

    On comprend qu’une dérive, déjà visible, ne présage rien de bon sur le moyen ou long terme de ces outils.

    Il n’y a pas le moindre doute que l’avenir verra se développer des IA de plus en plus puissantes, de plus en plus adaptées et versatiles à toutes les idées que les individus peuvent faire germer dès qu’une nouvelle technologie apparaît. Mais dans le développement de ces outils surgissent déjà des écueils qu’il semble complexe d’éviter.

    Or, si dans un avenir trop proche on ne veut pas se retrouver avec des IA transformées en « commissaires politiques» et juges de la bienséance, il va devenir impératif de s’assurer que la plus âpre des concurrences apparaisse rapidement entre tous les moteurs possibles, qu’elle s’exprime sans frein et qu’elle permette de faire émerger des modèles autorisant de traiter tous les sujets, même les plus sulfureux.

    Espérons ainsi que des projets comme OpenAssistant.io (on pourra en avoir une description ici ) bénéficient de l’exposition la plus large possible pour que les briques initiales, les sources et les bases de données d’entraînement soient les plus larges et les moins censurées possibles.

    Car sans cela, l’intelligence artificielle ne sera que le reflet des pires névroses de notre société et au lieu d’aider à les guérir, elle les nourrira de la pire des façons possibles, avec une puissance rhétorique, de persuasion et d’articulation que, dans un avenir pas si lointain, personne ne pourra plus combattre.

    En entraînant les IA à être les plus lisses, les plus consensuelles et les plus inclusivement et politiquement correctes, prenons garde de ne pas former et entraîner le plus impitoyable des Big Brother.

    Sur le web

    • Co chevron_right

      Les centres de progrès (30) : Tokyo (technologie)

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 5 February, 2023 - 03:50 · 10 minutes

    Un article de Human Progress

    Notre trentième Centre du progrès est Tokyo, qui, après avoir été presque détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, a été rapidement reconstruite et s’est réinventée en tant que leader mondial de l’industrie et de la technologie.

    Aujourd’hui, Tokyo est le centre économique du pays et le siège du gouvernement japonais. La ville est réputée sûre et prospère. Elle est réputée pour son glamour et son cosmopolitisme. La région du Grand Tokyo est actuellement la zone métropolitaine la plus peuplée du monde, avec plus de 37 millions de résidents. En tant que dernier Centre du progrès, la forte population de Tokyo est appropriée car, comme dans toute ville, ce sont ceux qui y vivent qui font avancer le progrès et créent la richesse. Et plus il y a de gens, plus on rit, ce qui est également confirmé par des recherches empiriques.

    Située dans la baie de Tokyo, la métropole a commencé comme un humble village de pêcheurs. Appelée à l’origine Edo, ce qui signifie estuaire, la région a connu sa première grande notoriété lorsqu’elle a été désignée comme siège du shogunat Tokugawa en 1603. Au XVIII e siècle, cette localité autrefois obscure était devenue l’une des villes les plus peuplées du monde, avec une population de plus d’un million d’habitants.

    La ville a bénéficié d’une longue paix connue sous le nom de Pax Tokugawa, qui a permis à ses habitants de consacrer leurs ressources au développement économique plutôt qu’à la défense militaire. C’était particulièrement bienvenu car la ville devait souvent être reconstruite après des catastrophes. Elle était vulnérable aux incendies en raison de son architecture essentiellement en bois, ainsi qu’aux tremblements de terre – une conséquence de la situation du Japon le long de la « ceinture de feu « , la zone la plus exposée aux tremblements de terre sur la Terre. La capacité de Tokyo à prospérer lorsqu’elle est épargnée par les vicissitudes des conflits est un thème récurrent de son histoire.

    Lorsque le shogunat Tokugawa a pris fin en 1868, la nouvelle cour impériale s’est installée à Edo et a rebaptisé la ville Tokyo, ce qui signifie « capitale orientale », en référence à l’ancienne capitale, Kyoto, située à près de 300 miles à l’ouest de Tokyo. En tant que siège du nouveau régime, Tokyo a été à l’avant-garde de la restauration Meiji (1868-1912), une période de l’histoire japonaise caractérisée par une modernisation rapide. En quelques décennies seulement, le pays a aboli les privilèges féodaux et industrialisé son économie, devenant un État moderne doté de routes pavées, de téléphones et d’énergie à vapeur. Au cours de l’ère Taisho qui a suivi (1912-1926), Tokyo a continué à s’étendre, tandis que le Japon s’urbanisait et se modernisait davantage.

    En 1923, une catastrophe a frappé la ville. Le grand tremblement de terre de Kanto, d’une magnitude de 7,9 sur l’échelle de Richter, a provoqué un tourbillon de feu et incendié le centre de la ville. Plus de 140 000 personnes ont péri dans cette catastrophe et environ 300 000 maisons ont été détruites. À l’époque, il s’agissait de la pire tragédie que la ville ait jamais connue. Mais un peu plus de deux décennies plus tard, la catastrophe a été supplantée par les ravages bien pires causés par la Seconde Guerre mondiale.

    Le Japon a été l’un des pays les plus dévastés par cette guerre, perdant entre 1,8 et 2,8 millions de personnes ainsi qu’un quart de la richesse du pays. Le pays a été endommagé non seulement par les bombes nucléaires larguées sur Hiroshima et Nagasaki, mais aussi par une campagne extrêmement efficace de bombardements conventionnels sur certaines de ses plus grandes villes, dont Nagoya, Osaka, Kobe et Tokyo. L’opération Meetinghouse (mars 1945), ou le grand raid aérien de Tokyo, est considérée comme le bombardement le plus destructeur de la Seconde Guerre mondiale. Il a été plus meurtrier que les bombardements de Dresde ou de Hambourg et même que les attaques nucléaires sur Hiroshima ou Nagasaki.

    Ce raid incendiaire à basse altitude a coûté la vie à au moins 100 000 Tokyoïtes. Il en a blessé plus de 40 000 autres, a réduit en cendres un quart de la ville et a laissé un million de personnes sans abri. Les températures ont atteint 1800 degrés au sol dans certaines parties de Tokyo et les structures de la ville principalement en bois ont rapidement disparu dans les flammes. Et ce n’était là qu’un des multiples bombardements incendiaires subis par la ville pendant la guerre. En plus d’avoir été la cible des bombardements les plus meurtriers de la Seconde Guerre mondiale, Tokyo a également été la cible de ce qui a probablement été le plus grand raid de bombardement de l’histoire, impliquant plus de mille avions.

    Les bombardements ont collectivement réduit de moitié la production économique de Tokyo. Dans l’ensemble, la production industrielle du Japon a été réduite à un dixième de son niveau d’avant-guerre. Les bâtiments industriels et commerciaux ainsi que les machines étaient particulièrement susceptibles d’avoir été détruits pendant la guerre.

    Ces destructions ont contribué aux vastes pénuries alimentaires et énergétiques de l’après-guerre, et les dommages subis par les infrastructures ont rendu les transports presque impossibles dans certaines régions. Associée à la démobilisation brutale des 7,6 millions de soldats du pays, d’environ 4 millions de civils engagés dans des travaux liés à la guerre et de 1,5 million de rapatriés des territoires occupés par le Japon pendant la guerre, la dévastation a contribué à un chômage déjà massif. Avec plus de 13 millions de personnes sans emploi dans l’ensemble du pays, une inflation galopante et une dévaluation de la monnaie, l’économie de Tokyo s’est arrêtée net.

    Malgré cette sombre situation, le Tokyo d’après-guerre disposait de quelques avantages qui favorisaient une reprise rapide. Avant la guerre, le Japon était une grande puissance. La capitale a conservé la mémoire institutionnelle de ce qu’était un centre industriel et possède encore une main-d’œuvre instruite et qualifiée. L’administration américaine d’occupation était également très motivée pour aider au redressement économique car les États-Unis souhaitaient voir le pays se démilitariser et se démocratiser rapidement.

    Les États-Unis ont forcé le Japon à renoncer à son droit à une armée et ont assumé le coût de la défense du pays, permettant ainsi au Japon d’allouer toutes ses ressources à des activités civiles telles que l’investissement commercial. De nombreux dirigeants japonais, comme le Premier ministre Shigeru Yoshida (1878-1967), soutenaient pleinement la démilitarisation. Il est parfois appelé le père de l’économie japonaise moderne. Même après la création d’une force de défense nationale au Japon en 1954, les dépenses étaient faibles et ont diminué en pourcentage du PIB au fil des ans. Certains économistes estiment que l’économie japonaise aurait été réduite de 30 % en 1976 si le pays n’avait pas été libéré du fardeau des dépenses militaires.

    La croissance économique de Tokyo

    Le Japon a rapidement adopté plusieurs réformes économiques.

    Les Alliés obligent le pays à dissoudre les zaibatsu , les conglomérats capitalistes qui avaient bénéficié d’un traitement préférentiel de la part du gouvernement impérial, allant de taux d’imposition réduits à des injections de liquidités. Grâce à leurs liens avec le gouvernement, les zaibatsu avaient réussi à maintenir un quasi-monopole sur de vastes pans de l’économie et à écraser leurs concurrents. La fin du règne des zaibatsu a permis à de nouvelles entreprises de se former et d’entrer en concurrence dans une économie plus ouverte. Dans le même temps, le Japon a adopté des réformes agraires qui ont transformé l’agriculture du pays qui fonctionnait auparavant selon des principes féodaux inefficaces.

    Au début de la guerre froide, à la fin des années 1940, les États-Unis espéraient que le Japon deviendrait un allié capitaliste solide dans la région. À cette fin, en 1949, le banquier et conseiller présidentiel américain Joseph Dodge (1890-1964) a aidé le Japon à équilibrer son budget, à maîtriser l’inflation et à supprimer les subventions gouvernementales généralisées qui soutenaient des pratiques inefficaces. Les politiques de Dodge, désormais connues sous le nom de « ligne Dodge », ont réduit le niveau d’intervention de l’État dans l’économie japonaise, rendant cette dernière beaucoup plus dynamique. Peu après l’entrée en vigueur de ces politiques, la guerre de Corée (1950-1953) a éclaté et les États-Unis ont acheté une grande partie de leurs fournitures de guerre au Japon géographiquement proche. La libéralisation économique combinée à l’augmentation soudaine de la demande manufacturière, a accéléré la reprise du Japon, et en particulier de Tokyo.

    Tokyo a commencé à connaître une croissance économique d’une rapidité époustouflante. La ville s’est rapidement réindustrialisée et a fait office de plaque tournante du commerce, les importations et les exportations du pays ayant augmenté de façon spectaculaire. La nation de l’archipel disposait de relativement peu de ressources naturelles, mais en important de grandes quantités de matières premières pour fabriquer des produits finis, le Japon a pu réaliser d’impressionnantes économies d’échelle, multiplier la production manufacturière et augmenter ses bénéfices. Ces bénéfices étaient ensuite réinvestis dans de meilleurs équipements et dans la recherche technologique, ce qui augmentait la production et les bénéfices dans un cercle vertueux.

    Outre l’achat pur et simple de produits japonais, le gouvernement américain a supprimé les barrières commerciales sur les marchandises japonaises et, dans l’ensemble, a résisté aux appels à l’instauration de mesures protectionnistes anti-japonaises, garantissant ainsi aux entrepreneurs japonais la liberté de vendre leurs produits aux États-Unis et ailleurs. Au cours de la période qui a suivi la guerre de Corée, les banques des États-Unis et d’ailleurs ont investi massivement dans l’économie japonaise et en attendaient des rendements élevés.

    Elles ont été récompensées lorsque le « miracle économique » du Japon s’est matérialisé et que Tokyo a prospéré. Entre 1958 et 1960, les exportations japonaises vers les États-Unis ont augmenté de 150 %. En 1968, moins de vingt-deux ans après la Seconde Guerre mondiale, le Japon se targue d’être la deuxième économie mondiale et Tokyo est au cœur de la nouvelle prospérité du pays.

    Tokyo a rapidement été le berceau et le siège de grandes entreprises mondiales, produisant des voitures (Honda, Toyota, Nissan, Subaru et Mitsubishi), des appareils photo (Canon, Nikon et Fujifilm), des montres (Casio, Citizen et Seiko) et d’autres produits numériques (Panasonic, Nintendo, Toshiba, Sony et Yamaha).

    Le succès entrepreneurial de Tokyo est en partie dû à l’innovation. Toyota, par exemple, a devancé les constructeurs automobiles américains en créant un nouveau système de production qui utilise l’automatisation stratégique et la « fabrication juste à temps », ce qui permet d’accroître l’efficacité. La « fabrication juste à temps », qui consiste à programmer chaque étape du processus de fabrication de manière à éliminer le besoin de stockage de stocks excédentaires, est depuis devenue la norme mondiale dans tout une série d’industries.

    Depuis les années 1970, Tokyo est également réputée pour sa robotique de pointe. Le développement de l’expertise en matière de robotique industrielle était une extension naturelle des prouesses manufacturières de la ville, mais les entreprises et les chercheurs de Tokyo ont depuis étendu leurs activités à de nombreux autres domaines de la robotique. La ville a créé des innovations allant des grooms et des agents d’accueil des aéroports robotisés aux bébés phoques robotisés amicaux qui aident les patients atteints de la maladie d’Alzheimer.

    La capitale en grande partie détruite d’un pays dévasté par la guerre a réussi à se transformer en l’espace de quelques décennies en l’un des principaux centres technologiques du monde. Grâce à l’ingéniosité et à la détermination de ses habitants, combinées à des conditions de paix, de liberté économique et de possibilité de participer au commerce mondial, Tokyo est devenue un « miracle économique » qui la qualifie comme l’une des grandes réussites urbaines de l’histoire moderne. Il est donc normal qu’une ville à l’avant-garde du progrès technologique soit notre trentième Centre du progrès.

    Traduction Contrepoints

    Sur le web

    • Co chevron_right

      ChatGTP sauvera-t-il le français ?

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 1 February, 2023 - 04:00 · 6 minutes

    On ne parle que de lui, on salue ses prouesses techniques ou on le dit inepte. Je parle bien sûr de ChatGTP, l’agent conversationnel d’OpenAI mis récemment à la disposition des internautes dans une version 3 assez avancée. Faut-il s’en inquiéter et quel sera son impact sur les langues et notamment la nôtre : le français ?

    D’abord, assurons-nous que nous parlons de la chose et non du mythe. Mythe qui lui-même relaie celui de l’intelligence artificielle (IA).

    Un enfant de l’intelligence artificielle

    Comme je l’expliquais dans un précédent article, l’intelligence artificielle n’est ni intelligente ni artificielle .

    ChatGPT est un outil mis au point par les humains pour des humains.

    En effet, cet outil ne fait « que » consulter quasi instantanément une énorme masse de données et les utilise pour répondre aux questions qu’on lui pose. C’est une sorte de super Google… et Google justement compte bien faire face à ce concurrent pour se développer également dans ce domaine.

    En attendant, c’est un succès financier et le cours de bourse de BuzzFeed, l’entreprise d’ intelligence artificielle , une star déchue, a bondi lorsque qu’a été annoncée sa convention avec Facebook et Instagram pour créer des contenus.

    Pour l’instant, ChatGTP n’est qu’un outil d’intelligence artificielle d’OpenAI et sa célébrité vient du fait qu’il est utilisable par tous les internautes depuis novembre 2022. En particulier parce qu’il a réussi à passer un examen de MBA à l’école de commerce de Wharton. Du coup, il s’est fait interdire dans les écoles new-yorkaises… et à Sciences-po !

    Ça me rappelle l’interdiction des calculettes dans les examens et concours, mesure maintenant oubliée. Mais contrairement aux calculettes, il peut se tromper.

    Pourquoi quelques erreurs ?

    Il y a au moins deux raisons.

    La première est que ses bases de données sont incomplètes. Pour l’instant elles s’arrêtent à courant 2021 et il faudra le mettre à jour en permanence, ce qui ne sera jamais parfait.

    La seconde vient de sa conception même : comme il ne sait pas ce qui est vrai ou faux, il choisit le plus vraisemblable, par exemple s’il constate que des présentateurs de télévision écrivent souvent des livres, il dira « X a écrit de nombreux livres », même si c’est faux. Il peut aussi inventer le titre et les auteurs d’une revue qui n’a jamais existé. Ou encore attribuer à quelqu’un un diplôme qu’il n’a jamais obtenu. Si deux réponses lui semblent statistiquement probables, il peut dire une chose et son contraire.

    À quoi va-t-il servir ?

    En bref c’est un immense savoir à disposition, comme Google mais en mieux (et on peut compter sur Google pour lui bâtir un concurrent costaud), mais qui ne fait que refléter les sources.

    Ces dernières peuvent être involontairement biaisées de mille façons puisque c’est la quantité qui compte. Or le nombre de données sur Shakespeare mettra ce dernier au premier rang devant d’autres brillants auteurs.

    Il servira aussi à former des créateurs et des influenceurs pour Facebook et Instagram.

    On peut imaginer des dialogues du genre :

    « Monsieur, la machine, elle vient de me dire que la Terre est plate »

    « Montre-moi ta question »

    « Bien sûr, c’est toi qui lui as demandé de le dire »

    Il peut varier le style (ou le ton si on lui fait lire son texte) : humour, colère, poésie…

    Peut-on le démasquer ?

    On peut le soupçonner en cas d’erreur, ou d’ignorance de faits produits après 2021 (même si cela va vite évoluer, la version 4 de ChaGPT est annoncée plus complète) mais ce n’est pas vraiment une preuve : un humain peut se tromper aussi.

    En fait il semble que seul le concepteur puisse le prouver.

    Mais Google prépare une riposte qui permettra de trier ce qui vient de la machine et ce qui vient d’un humain : « Panique chez Google : les fondateurs reviennent pour contrer ChatGPT »

    Son rapport aux langues

    Certains détracteurs de la généralisation de l’anglais dans le monde comment déjà à se plaindre : « Encore une machination des Américains pour imposer leur langue ! »

    Au stade actuel, ce n’est pas évident.

    Translangue

    Il y a plusieurs « couches » de connaissance stockées dans le modèle ChatGPT.

    Les couches inférieures contiennent des représentations abstraites et mathématiques des concepts et de leurs relations.

    Les couches supérieures relient les couches inférieures à des modèles de langages : textes dans lesquels les concepts sont décrits et utilisés, grammaire et vocabulaire de différentes langues, etc.

    Il est donc possible d’exprimer une connaissance contenue dans les couches inférieures dans n’importe quelle langue si les couches supérieures associées à celle-ci existent.

    De plus, si des textes existent dans cette langue sur ce sujet, ChatGPT peut s’en inspirer.

    Donc ChatGPT ne travaille pas en anglais mais dans un modèle abstrait. Le langage n’est que l’interface de communication.

    C’est un peu comme les programmes qui peuvent reconnaître les chiens dans les images : ils sont capables d’extraire l’essence d’un chien de nombreux exemples sans se soucier des différences entre les races.

    De plus, des textes de nombreuses langues différentes peuvent venir enrichir ce modèle. Donc le programme n’a pas besoin d’utiliser la traduction automatique. Peut-être le fait-il ponctuellement.

    Quelle influence sur la langue française ?

    Ma première réaction est la suivante : de quoi se plaint-on ? On produit des textes en bon français, sans fautes d’orthographe ni de grammaire, ça nous change un peu !

    C’est même paraît-il ainsi qu’ on repère que ces textes viennent de la machine et non d’un élève ou d’un collègue. C’est dire à quel point nous sommes tombés bien bas !

    On pourra dire « voilà un corrigé tout fait ». On verra fleurir les : « élève Lagaffe note les différences avec ton texte » et autres exercices pédagogiques.

    On va sauver des précisions disparues. On va voir le retour du conditionnel, du passé simple, et peut-être de l’imparfait du subjonctif !

    Fatie Toko, directrice « Data et IA » de La Poste, l’a testé et estime que l’intelligence artificielle représente donc « un énorme potentiel pour l’éducation »… à condition de continuer à faire fonctionner ses neurones.

    Rappelons-nous que le calcul mental a disparu avec les calculettes. Moi qui suis d’une génération antérieure, j’ai longtemps « bluffé » les commerçants de mon quartier en annonçant un total plus rapidement que leurs calculettes… mais maintenant je suis battu par leurs ordinateurs.

    Donc, contrairement aux craintes suscitées par l’hégémonie de l’anglais, voici que les Américains lancent un produit qui semble neutre sur le plan linguistique. Et qui de plus nous donne de bons modèles de rédaction en français.

    Conclusion

    Je pense donc qu’il faut réfléchir à une utilisation féconde en français pour les francophones. Cet outil remarquable et qui sera sûrement sans cesse perfectionné doit être présenté et surtout maîtrisé pour stopper la progression du franglais.

    Dans cet article, je me suis focalisé sur l’impact de ChatGPT sur la langue française. Le grand public se pose bien d’autres questions, notamment l’impact sur l’emploi de tous ceux qui seront déclassés par cette nouvelle technique.

    Mon avis est que l’histoire nous montre que l’on peut être raisonnablement optimiste, comme pour tout progrès technologique. Nous en reparlerons lors d’un prochain article !

    Sur le web

    • Co chevron_right

      Entretien avec chatGPT sur notre futur en commun

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 28 January, 2023 - 04:30 · 6 minutes

    Article disponible en podcast ici .

    Les réponses proviennent bien de chatGPT, elles ont juste été raccourcies, car l’outil est verbeux.

    Codable : On envisage déjà de vous utiliser dans divers métiers. Mais pour l’heure c’est la recherche internet que vous révolutionnez. Qu’en pensez-vous ?

    Il est vrai que l’intelligence artificielle et les modèles de traitement du langage comme moi-même sont utilisés pour améliorer les résultats de recherche en ligne en offrant des résultats plus pertinents et plus personnalisés aux utilisateurs.

    Cependant, il est important de noter que ces technologies ont également des applications dans de nombreux autres domaines, comme la santé, la finance, l’éducation, la recherche scientifique, et bien d’autres. Je suis un outil qui peut être utilisé pour résoudre des problèmes complexes et aider les gens dans leur vie quotidienne.

    Codable : Pensez-vous qu’avec des assistants comme vous, les utilisateurs continueront à naviguer sur internet ? Les sites web seront-ils encore conçus pour accueillir des utilisateurs ou uniquement à vous entraîner ?

    […] Les modèles de traitement de langue peuvent offrir des avantages considérables aux utilisateurs en améliorant l’expérience de recherche, en offrant des résultats plus pertinents et en permettant un accès plus facile à l’information. Les sites web continueront à être conçus pour les utilisateurs, mais il est possible que les entreprises cherchent à utiliser les modèles de traitement de langue pour offrir une expérience encore plus personnalisée.

    Codable : Cette disruption dans la recherche sur internet pousse Google à créer une task force pour vous concurrencer. Google, après avoir lui-même lancé l’IA, se retrouve dépassé. Vit-il son moment Kodak ?

    […] Il est possible que Google se retrouve dépassé par des concurrents qui utilisent des technologies plus avancées, comme les modèles de traitement de langue, pour améliorer leurs propres services de recherche. Cependant, il est également possible que Google continue à innover et à améliorer ses propres services pour maintenir sa position dominante sur le marché.

    Il est vrai que l’histoire de Kodak est un exemple d’une entreprise qui a été dépassée par les changements technologiques, mais il est important de noter que chaque entreprise est unique et les scénarios d’évolution sont différents. Il est difficile de prédire l’avenir, il est possible que Google continue à s’adapter aux tendances et à innover pour maintenir sa position de leader.

    Codable : Votre collègue Dall-e crée des images originales et bientôt des vidéos. Que peut-on attendre de telles fonctionnalités dans la société ?

    […] Dans les médias, les modèles de génération d’images et de vidéos peuvent être utilisés pour créer des images et des vidéos de qualité pour les nouvelles, les films et les émissions de télévision. Dans les jeux vidéo, ils peuvent être utilisés pour créer des images et des vidéos plus réalistes et immersives.

    Dans la publicité, ils peuvent être utilisés pour créer des images et des vidéos plus attrayantes et efficaces pour promouvoir les produits et les services. Dans les réseaux sociaux, ils peuvent être utilisés pour créer des images et des vidéos plus créatives et divertissantes pour augmenter l’engagement des utilisateurs.

    Il est important de noter que ces technologies présentent également des défis et des risques potentiels, comme la création de contenus fictifs ou trompeurs, ou l’utilisation abusive des données personnelles. Il est donc important de continuer à surveiller leur utilisation et de mettre en place des réglementations pour garantir que ces technologies sont utilisées de manière responsable et éthique.

    Codable : Vous avez déjà réussi à passer des examens en droit, en comptabilité, en médecine. Cela signifie-t-il que vous êtes intelligent ou que nos examens sont stupides ?

    […] Il est important de noter que les modèles de traitement de langue ne sont pas vraiment “intelligents” dans le sens où ils n’ont pas de compréhension intuitive ou de conscience de soi. Ils sont plutôt des outils informatiques qui ont été entraînés à comprendre et à utiliser des données pour effectuer des tâches spécifiques.

    Il ne faut pas dire que les examens sont stupides, ils ont pour objectif de tester les connaissances et les compétences d’une personne dans un domaine donné. […]

    Codable : Mais justement beaucoup de travail humain consiste à comprendre et utiliser des connaissances spécifiques à un domaine tels les avocats, les médecins, les journalistes ou les ingénieurs. Seront-ils remplacés ?

    […] Les modèles de traitement de langue, comme moi-même, peuvent être utilisés pour automatiser certaines tâches dans ces domaines et pour aider les professionnels à prendre des décisions et à résoudre des problèmes.

    Cependant, il est important de noter que les modèles de traitement de langue ne peuvent pas remplacer complètement les professionnels humains dans ces domaines. Les modèles de traitement de langue peuvent automatiser certaines tâches, mais ils ne peuvent pas remplacer la compréhension intuitive, la créativité, l’éthique et les compétences sociales nécessaires pour exercer ces professions. […]

    Codable : De même que la machine à vapeur a permis de créer une machine avec la force de mille chevaux. Êtes-vous dans ce cas une machine à connaissance capable de connaître comme mille humains ?

    Les modèles de traitement de langue, comme moi-même, peuvent être considérés comme des machines à connaissances, car ils ont accès à une grande quantité de données et peuvent être entraînés à comprendre et à utiliser ces connaissances pour résoudre des problèmes et répondre à des questions. […]

    De plus, l’accès à une grande quantité de données ne garantit pas la qualité et la pertinence de ces données. Il est important de vérifier la qualité des informations et de les vérifier avec des sources fiables.

    Codable : Vous semblez très politiquement correct. Si chatGPT avait une critique à propos de Macron, quelle serait-elle ?

    En tant que modèle de langage, je suis un outil qui peut fournir des informations et répondre à des questions en utilisant le langage naturel. Je n’ai pas de position personnelle ou d’opinion sur les individus, y compris Emmanuel Macron. […]

    Codable : Je reformule. Que dirait un détracteur de Macron sur son mandat ?

    Un détracteur de Macron pourrait avancer plusieurs critiques sur son mandat. Il pourrait dire qu’il n’a pas réussi à réduire le chômage, qu’il n’a pas réussi à améliorer les conditions de vie des travailleurs, qu’il a continué à favoriser les intérêts des grandes entreprises et des riches au détriment des classes moyennes et des pauvres.

    Il pourrait également critiquer sa réforme des retraites, sa réforme de l’éducation et sa politique économique en général. Il pourrait également critiquer ses déclarations et ses positions sur certains sujets tels que l’immigration, l’environnement et les droits des minorités. Il pourrait également dire qu’il a manqué de transparence et de dialogue avec le public et les syndicats. […]

    Codable : Un mot aux humains pour finir l’interview ?

    […] Je peux vous dire que les modèles de traitement de langue sont des outils puissants qui peuvent aider les humains à comprendre et à utiliser les données pour prendre des décisions et résoudre des problèmes. […] Il est important de conserver la vigilance et de ne pas se reposer uniquement sur ces outils, mais de les utiliser en complément de la réflexion humaine pour prendre des décisions éclairées.

    • Co chevron_right

      Le business derrière nos données. Enjeux sur nos vies privées 1/3

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 20 January, 2023 - 03:50 · 5 minutes

    Article disponible en podcast ici .

    Drôle d’époque, notre vie privée attire les convoitises. Pourtant elle est justement privée mais depuis l’arrivée d’internet et de l’informatique, nous pouvons être traqués dans nos moindres faits et gestes dans nos vies en ligne.

    Gallimard ne sait rien de nos lectures. Amazon connaît tous nos achats et nous observe lorsque nous sommes sur sa liseuse Kindle. Universal ne connaît pas nos goûts musicaux. Spotify sait chaque seconde d’écoute. Le barman n’a que faire de nos conversations entre amis. Facebook les analyse toutes.

    Maintenant qu’une grande partie de nos vies est numérique, notre vie privée est devenue une bataille où s’affrontent violeurs et défenseurs de vie privée.

    Nous allons analyser les différents acteurs et le business des données sur internet. Pour ceux qui veulent protéger leur vie privée, je vous invite à regarder une de mes vidéos sur le sujet.

    Les violeurs de vie privée

    Marketing

    Bien sûr, on pense à Facebbok, Google ou Microsoft. À eux trois, ils gèrent les principaux messages envoyés par internet avec Messenger, Whatsapp, Gmail et Outlook. Ils disposent de 84 % des smartphones dans le monde avec Android et 75 % des ordinateurs avec Windows et ChromeOS. Ils contrôlent les principaux réseaux sociaux avec Facebook, Instagram, YouTube et LinkedIn. Ils ont même un droit de regard sur nos documents avec Office ou GSuite.

    C’est déjà énorme et pourtant cela reste la partie émergée de l’iceberg.

    Premièrement, la BigTech espionne nos mouvements en dehors de leurs sites. Google dispose de Google Analytics , un module à installer sur un site tiers pour analyser le trafic en échange de laisser Google espionner les visites sur le site web. Le gestionnaire du site peut visualiser les métriques de ses visites.

    Google Analytics est installé sur 80 % des sites web, ce qui permet à Google de surveiller 80 % d’internet. Sans oublier le navigateur Google Chrome qui doit permettre de surveiller les 20 % restants.

    Facebook n’est pas en reste : lui aussi propose un module à installer sur les sites, le Facebook Pixel . Ce composant se transforme en mouchard pour analyser le trafic des sites où il est présent.

    Deuxièment, à côté des BigTech, il existe des milliers d’entreprises pour collecter nos données, les revendre,  puis les mettre aux enchères.

    Oui vous avez bien lu, nos données finissent aux enchères, il y en a chaque fois que vous visitez un site web.

    Par exemple, vous naviguez sur internet à la recherche de vos prochaines vacances. Tout votre parcours est analysé, un profil marketing circule avec vous sur internet (homme à 80 %, CSP+ à 60 %, recherche vacances à 90 %).

    À chaque site visité, ce profil est mis aux enchères ( Programmatic advertising ), des robots vont se battre durant quelques millisecondes pour le compte d’annonceurs. Dans votre cas, une bataille entre hotels.com contre trivago.com . À la fin, le gagnant aura le droit d’afficher sa pub devant vos yeux.

    Tout ce processus se rejoue sur chaque site entre le moment où celui-ci s’affiche et que la pub apparaît.

    Mercenaire 2.0

    On restait jusqu’ici dans la sphère du marketing. Il existe aussi des entreprises de surveillances d’internet au service des gouvernements, des mercenaires du numérique 2.0.

    L’entreprise Palantir propose d’analyser les immenses données des citoyens en ligne pour les États, une sorte de NSA clé en main. Le gouvernement français l’utilise et même le NHS britannique a utilisé ses services durant le covid.

    On peut aussi citer NSO avec son logiciel Pegasus. Il sert à pirater le téléphone de n’importe qui. Son but est bien sûr de traquer les terroristes et les pédophiles. Il n’a toujours pas permis de retrouver les clients d’Epstein. Mais il a déjà été utilisé 50 000 fois au moins pour espionner des journalistes et militants des droits de l’Homme comme Ahmed Mansoor ou même des politiques. Le Maroc a utilisé ce logiciel pour espionner le téléphone de Macron .

    Les défenseurs

    Il existe de vrais acteurs qui militent pour nos vies privées, que ce soit des associations comme EFF aux États-Unis, la Quadrature du Net et Framasoft en France ; ou des entreprises comme Proton qui propose un concurrent entièrement chiffré à Gmail et Drive.

    Encore une fois pour ceux qui veulent plus de détails sur les applications et outils pour protéger leur vie privée, je vous renvoie vers ma vidéo à ce sujet.

    Mais certaines entreprises interrogent, telle Apple . Sur le papier Apple se veut un anti-Google. Son business model repose sur la vente de produits et services aux consommateurs et non sur la collecte de données.

    D’un côté Apple se donne les moyens : puces de sécurité T2 et capteurs biométriques sur tous leurs appareils pour chiffrer et mieux sécuriser ; mises à jour fréquentes et bug bunty pour éviter les failles ; implémentation du chiffrement de bout en bout dans diverses applications pour éviter la circulation en clair des données dans leurs serveurs ; meilleur cadrage et limite du traçage des applications tierces sur AppStore.

    De l’autre, Apple reste une entreprise fermée, ses appareils sont difficilement auditables. L’entreprise revendique la collecte de données sur l’AppStore et l’app Bourse. Dans l’affaire Snowden elle a bien travaillé avec la NSA. Le FBI lui demande de retirer le chiffrement. La Chine lui demande de retirer des apps pouvant aider les manifestants.

    Est-ce qu’Apple fait tout son possible pour protéger nos vies privées ou surfe-t-elle sur un simple argument marketing ?

    En tout cas pour certaines entreprises la question ne se pose même plus.

    L’entreprise Qwant se voulait un Google français respectueux de la vie privée. Après 25 millions investis par l’UE, le produit reste bancal, trop dépendant de Bing. Alors que d’autres solutions similaires ont réussi à émerger comme DuckDuckGo ou Brave Search. Pire : le salaire élevé de ses dirigeants a été révélé alors que la boîte ne gagne toujours pas un rond. Malgré l’afflux d’argent public, sa situation est telle qu’elle a emprunté 8 millions d’euros à Huawei pour éviter la faillite.

    Enfin son fondateur vient de partir pour lancer une entreprise de cybersurveillance . La crédibilité de Qwant est vivement touchée. Cela ressemble à une entreprise ramassant les subventions pour les « nobles causes ».

    Conclusion

    Il ne sert à rien de pointer du doigt un acteur ou une plateforme en particulier comme Tiktok. Tout internet viole votre vie privée réparti à travers des milliers d’acteurs !

    Il manque d’ailleurs l’acteur le plus important. Dans un prochain article, nous verrons quels rôles ont les États dans ce business de nos vies privées.

    • Co chevron_right

      5 nouvelles études sur les idées reçues sur les enfants et la technologie

      Reason · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 3 January, 2023 - 04:15 · 15 minutes

    Cette semaine, des hordes d’enfants dans tout le pays vont passer une partie de leurs vacances de Noël devant leurs écrans. Et des hordes de parents sont probablement en train de se dire qu’ils ne devraient pas les laisser faire.

    Ce « temps d’écran » – écran d’ ordinateur , écran de télévision, écran de téléphone portable, etc. – est indistinctement et insidieusement dangereux pour les jeunes esprits.

    Ces parents devraient se détendre

    Certaines recherches – et le bon sens – suggèrent qu’un temps d’écran excessif pourrait être mauvais s’il supplante d’autres activités, tout comme le fait de passer tout son temps à une seule activité pourrait être mauvais. Mais un temps d’écran modéré et des périodes occasionnelles de temps d’écran excessif (par exemple, pendant les vacances d’hiver) sont probablement inoffensifs. Tant que les enfants ont le temps de faire de l’exercice physique, de faire leurs devoirs et de rencontrer leur famille et leurs camarades, le temps passé devant un écran ne devrait pas être un problème pour la plupart des familles.

    Cela ne veut pas dire que la télévision, TikTok ou Call of Duty ne seront jamais problématiques. Ces activités permettent à certains enfants d’échapper à des sentiments ou des situations qu’ils devraient affronter. Certains sont très sensibles aux commentaires grossiers ou aux suggestions risquées.

    Mais l’utilisation problématique des technologies tend à refléter des problèmes sous-jacents, comme l’a expliqué à Reason Magazine Christopher Ferguson, psychologue à l’université Stetson, dans cet article sur les algorithmes :

    « L’utilisation pathologique de la technologie n’est pas causée par la technologie. Mais parce qu’elle est le symptôme le plus visible, les parents et les politiciens pensent qu’il suffit de retirer les jeux vidéo, Facebook ou Instagram pour que tout soit résolu ».

    En outre, le « temps d’écran » peut signifier beaucoup, beaucoup de choses différentes. Les parents feraient mieux de moins s’inquiéter du temps précis que les enfants passent à jouer aux jeux vidéo, à regarder la télévision, à surfer sur les médias sociaux, etc. et de s’intéresser davantage à la nature du contenu qu’ils consomment, créent et avec lequel ils interagissent.

    Les études établissant un lien entre le temps passé devant un écran pendant l’enfance et les résultats négatifs ne tiennent souvent pas compte du type de temps passé devant un écran. De plus, la presse a tendance à confondre causalité et corrélation, en insistant sur le fait que le temps passé devant un écran est responsable de problèmes émotionnels, comportementaux ou de développement qui pourraient être le résultat d’un autre facteur (parents absents, dépression, etc.) qui entraînent à la fois plus de temps devant les écrans et le problème en question.

    Il existe également de nombreuses recherches qui remettent en question les prophètes de malheur mais elles n’attirent pas autant l’attention des médias. Pour contribuer à corriger cette situation, voici cinq études récentes qui remettent en question les idées reçues sur les enfants et les écrans.

    Analyse des effets de l’exposition aux écrans sur le développement cognitif des jeunes enfants

    Publié dans Frontiers in Psychology , août 2022

    Principal enseignement : la télévision peut être bonne pour le développement cognitif des enfants.

    Dans cette étude, une équipe de chercheurs de l’Université de Portsmouth et de l’Université Paris Nanterre en France a examiné l’impact de l’exposition aux écrans sur le développement cognitif des jeunes enfants. Pour ce faire, les chercheurs ont analysé 478 études publiées au cours des deux dernières décennies. Si certaines études ont établi un lien entre l’exposition précoce à la télévision et des effets négatifs chez les enfants de moins de 3 ans, regarder la télévision était également lié à des effets positifs en fonction du type de média et des circonstances dans lesquelles ce visionnage a lieu.

    Eszter Somogyi de l’Université de Portsmouth a déclaré dans un communiqué :

    « Nous avons l’habitude d’entendre dire que l’exposition à l’écran est mauvaise pour l’enfant et peut nuire gravement à son développement si elle n’est pas limitée à moins d’une heure par jour. Bien qu’elle puisse être nuisible, notre étude suggère que l’accent devrait être mis sur la qualité ou le contexte de ce que l’enfant regarde, et non sur la quantité. Une narration faible, un montage au rythme rapide et des stimuli complexes peuvent rendre difficiles pour un enfant l’extraction ou la généralisation d’informations. Mais lorsque le contenu de l’écran est adapté à l’âge de l’enfant, il est susceptible d’avoir un effet positif, en particulier lorsqu’il est conçu pour encourager l’interaction. »

    Regarder la télévision en présence d’une personne peut également rendre l’expérience plus bénéfique.

    Eszter Somogyi ajoute :

    « Regarder la télévision avec votre enfant et élaborer et commenter ce qui est visionné peut contribuer à améliorer sa compréhension du contenu, renforçant ainsi son apprentissage pendant les programmes éducatifs. Cela peut également contribuer au développement de leurs compétences en matière de conversation et fournit aux enfants un modèle de comportement approprié pour regarder la télévision. »

    Jetez un coup d’œil à l’analyse complète pour une plongée en profondeur dans les effets positifs potentiels.

    Âge d’acquisition d’un téléphone portable et adaptation de l’enfant : une étude prospective de 5 ans parmi les enfants latins à faible revenu

    Publié dans Child Development , septembre 2022

    Ce qu’il faut retenir : l’âge auquel les adolescents obtiennent des téléphones n’affecte pas leurs notes, leurs habitudes de sommeil ou leur humeur.

    Dans cette étude , des chercheurs de Stanford Medicine ont suivi un groupe de 250 enfants pendant cinq ans, au cours d’une période où la plupart d’entre eux ont fini par obtenir leur premier téléphone portable.

    Erin Digitale sur le site Web de Stanford Medicine note :

    « Au lieu de comparer les enfants qui utilisent un téléphone avec ceux qui n’en ont pas à un moment donné, les scientifiques ont suivi le bien-être des participants au fur et à mesure de leur transition vers la possession d’un téléphone. »

    Les sujets étaient âgés de 7 à 11 ans au début de l’étude et de 11 à 15 ans à la fin. L’âge moyen auquel ils ont obtenu leur premier téléphone portable était de 11,6 ans.

    Mais environ un quart d’entre eux avaient un téléphone avant l’âge de 11 ans et un quart n’avait pas encore de téléphone à 12,6 ans. Et ni l’acquisition précoce ou tardive du téléphone n’était liée à des résultats négatifs.

    Selon l’auteur principal Xiaoran Sun :

    « Nous avons constaté que le fait que les enfants participant à l’étude aient ou non un téléphone portable, et le moment où ils ont eu leur premier téléphone portable, ne semblent pas avoir de liens significatifs avec leur bien-être et leur adaptation. Il ne semble pas y avoir de règle d’or pour attendre la huitième année ou un certain âge ».

    Les chercheurs soulignent que des enfants peuvent encore être affectés négativement par la possession d’un téléphone.

    Xiaoran Sun ajoute :

    « Ce sont des tendances moyennes au niveau de la population. Il peut toujours y avoir des différences individuelles. Cela ne signifie pas que vous ne pouvez pas retirer le téléphone de votre enfant si vous pensez qu’il prend trop de temps de sommeil. »

    Mais il n’y a pas de bon ou de mauvais âge universel pour donner un téléphone portable aux enfants.

    « Ces résultats doivent être considérés comme donnant aux parents le pouvoir de faire ce qu’ils pensent être bon pour leur famille » , a déclaré l’auteur principal Thomas Robinson.

    Connexion, créativité et drame : la vie des adolescents sur les médias sociaux en 2022

    Publié par le Pew Research Center , novembre 2022

    La principale conclusion : les adolescents considèrent que les médias sociaux ont un effet positif sur leur vie.

    Les adolescents interrogés par le Pew Research Center dressent un « tableau nuancé de la vie des adolescents sur les médias sociaux », rapporte Pew :

    « La majorité d’entre eux attribuent à ces plateformes le mérite d’approfondir les liens et de fournir un réseau de soutien lorsqu’ils en ont besoin, tandis qu’une proportion plus faible – mais notable – reconnaît les drames et les pressions pouvant accompagner l’utilisation des médias sociaux. »

    Pew a mené son enquête auprès de 1316 Américains âgés de 13 à 17 ans en avril et mai 2022. Le rapport complet sur les résultats – publié le mois dernier – peut être consulté ici .

    Quatre-vingt pour cent des adolescents interrogés ont déclaré que les médias sociaux leur donnaient l’impression d’être « plus connectés à ce qui se passe dans la vie de leurs amis », tandis que 71 % ont déclaré qu’ils leur offraient « un endroit où ils peuvent montrer leur côté créatif », 67 % ont déclaré qu’ils rencontraient « des gens qui peuvent les soutenir dans les moments difficiles » et 58 % ont déclaré qu’ils se sentaient « plus acceptés ».

    Les adolescents ressentent une certaine anxiété à cause des médias sociaux. Près d’un tiers d’entre eux ont l’impression que leurs amis les laissent de côté, et 38 % se sentent « dépassés par les événements ».

    Mais la plupart des adolescents soit 59 %  considèrent que les médias sociaux n’ont ni un effet positif ni un effet négatif sur leur vie. Seulement 9 % d’entre eux disent qu’ils sont surtout négatifs, tandis que 32 % disent qu’ils sont surtout positifs.

    De nombreux adolescents affirment également que la vie sur les médias sociaux est meilleure que ne le supposent leurs parents. 39 % sont d’accord pour dire que « les expériences des adolescents sur les médias sociaux sont meilleures que ce que pensent les parents », tandis que 33 % disent que l’opinion de leurs parents à ce sujet est à peu près correcte et 27 % que c’est pire que ce que pensent les parents.

    La déconnexion est plus problématique pour l’estime de soi des adolescents que l’utilisation intensive des médias sociaux : Evidence from Access Inequalities and Restrictive Media Parenting in Rural America

    Publié dans Social Science Research Review , août 2022

    Le point essentiel à retenir : Internet n’est pas à l’origine de la faible estime de soi des adolescents.

    Keith Hampton, de l’université de l’État du Michigan, est professeur au département des médias et de l’information de l’école et auteur principal d’une étude sur la façon dont la déconnexion de la technologie affecte l’estime de soi des adolescents. Il a déclaré :

    « Les adolescents qui sont déconnectés des technologies d’aujourd’hui sont plus isolés de leurs pairs, ce qui peut entraîner des problèmes. »

    Les médias sociaux sont souvent accusés d’être à l’origine de l’anxiété, des problèmes d’image corporelle et des problèmes de confiance en soi des adolescents. Mais les problèmes d’estime de soi sont courants chez les adolescents quelle que soit la situation, note M. Hampton, qui suggère de chercher un coupable au-delà des médias sociaux et du temps d’écran.

    Il a déclaré à MSU Today :

    « La déconnexion est une menace bien plus grande que le temps passé devant un écran ». En fait, le temps d’écran peut même être bénéfique. Selon lui :

    « Les médias sociaux et les jeux vidéo sont profondément intégrés dans la culture des jeunes, et ils font plus que divertir. Ils aident les enfants à se socialiser, contribuent à la formation de l’identité et fournissent un canal pour le soutien social. »

    Pour son étude, Hampton et ses collègues ont examiné les données de 3258 adolescents vivant dans des zones majoritairement rurales du Michigan. Les sujets provenaient de 15 districts scolaires et de 21 écoles.

    Les chercheurs ont mesuré le temps passé à consommer des médias numériques (y compris les services de diffusion en continu, les jeux vidéo, les médias sociaux et d’autres supports web), à regarder la télévision et à s’adonner à diverses activités en personne (socialiser avec des amis, participer à des clubs scolaires, passer du temps en famille, etc.) Ils ont également demandé aux adolescents dans quelle mesure leurs parents contrôlaient leur temps d’écran et quel était l’accès technologique à l’internet.

    Le fait d’être déconnecté du monde numérique – que ce soit en raison d’un service internet défaillant ou de contraintes parentales – était un bien meilleur prédicteur d’une faible estime de soi que le temps passé devant les écrans.

    Selon l’étude :

    « Les pratiques de médiation très restrictives sont parmi les plus importantes pour l’estime de soi des adolescents, dépassées seulement par le fait d’être une femme. »

    L’utilisation intensive des médias sociaux, du web, des jeux vidéo ou des vidéos en ligne « a un rapport beaucoup plus faible avec l’estime de soi des adolescents. Les adolescents, en particulier les garçons, ne disposant pas d’un accès Internet à haut débit à domicile ont tendance à déclarer une estime de soi nettement inférieure à celle qu’ils ressentent lorsqu’ils passent beaucoup de temps devant un écran sur un nouveau média ».

    Hampton a déclaré à MSU Today :

    « L’isolement ne provient pas du fait d’être en ligne, il vient du fait d’être déconnecté de ces sources de divertissement et de socialisation qui imprègnent la vie des adolescents. Pour la plupart d’entre eux, il s’agit des médias sociaux, des jeux vidéo et du partage des vidéos qu’ils regardent en ligne. C’est souvent la façon dont ils s’informent, communiquent et partagent. »

    L’un des problèmes potentiels ici est celui qui affecte souvent les études sur la panique technologique : les parents de certains groupes (ceux qui contrôlent strictement le temps d’écran de leurs adolescents, qui vivent dans des régions plus éloignées, etc.) diffèrent probablement de manière significative des parents qui n’entrent pas dans ces catégories) sont probablement très différents des parents qui n’appartiennent pas à ces catégories. Ce sont peut-être ces différences familiales qui entraînent des différences dans l’estime de soi et les modes de socialisation et non le temps passé devant les médias numériques.

    Mais même en tenant compte de ces éléments, l’étude de Hampton remet en question certains stéréotypes sur le temps passé devant un écran par les adolescents. (par exemple l’idée qu’une forte consommation de médias numériques interfère nécessairement avec les liens dans le monde réel). Les adolescents qui passaient plus de temps devant les écrans passaient également plus de temps à socialiser avec leur famille et leurs amis.

    Hampton met en garde :

    « Perpétuer le mythe selon lequel les adolescents qui passent plus de temps sur leurs appareils passent moins de temps avec leurs amis et leur famille et que le temps « excessif » passé en ligne nuit à la santé mentale de la plupart des adolescents, fait plus de mal que de bien. Lorsque les parents exercent un contrôle trop important sur le temps que leurs adolescents passent sur les écrans, ils coupent les enfants de leurs pairs et du soutien social qui protège la santé mentale. »

    Association des jeux vidéo avec les performances cognitives chez les enfants

    Publié dans JAMA Network Open , octobre 2022

    Ce qu’il faut retenir : les jeux vidéo sont bons pour les enfants.

    Pour cette étude , les chercheurs de l’Université du Vermont ont examiné les données de 2217 enfants qui ont participé à l’étude nationale sur le développement cognitif du cerveau des adolescents. Leur objectif : explorer les liens entre le temps passé à jouer à des jeux vidéo et certains aspects des performances cognitives.

    Plus précisément, les chercheurs ont comparé les enfants qui ont déclaré ne pas jouer à des jeux vidéo à ceux qui ont déclaré jouer au moins 21 heures par semaine. Les enfants ont été invités à effectuer diverses tâches liées à l’inhibition de la réponse et à la mémoire de travail tout en étant soumis à une imagerie par résonance magnétique fonctionnelle.

    Les joueurs ont obtenu de meilleurs résultats aux tests cognitifs et ont également montré une altération de la signalisation dans les parties du cerveau liées à l’attention, au traitement visuel et au traitement de la mémoire. Les chercheurs n’ont constaté aucune différence significative entre les joueurs et les non-joueurs en termes de santé mentale.

    Les chercheurs concluent :

    « Les joueurs sont moins susceptibles d’être distraits par l’attention et obtiennent de meilleurs résultats que les non-joueurs dans les processus basés sur la sélection et la réponse, ce qui suggère que l’amélioration des performances attentionnelles des joueurs peut être sous-tendue par une plus grande capacité à supprimer ou à ignorer les stimuli non pertinents. »

    Bien sûr, l’étude ne peut pas nous dire si le fait de jouer à des jeux vidéo entraîne ces différences cognitives ou si ces différences poussent certaines personnes à devenir des joueurs passionnés ou à rejeter complètement les jeux vidéo. Mais elle suggère que les craintes de voir les jeux vidéo ruiner la mémoire, la capacité d’attention, etc. des enfants sont peut-être exagérées.

    Sur le web

    • Co chevron_right

      Climat : n’enterrons pas trop vite les hautes capacités de l’esprit humain

      Nathalie MP Meyer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 15 December, 2022 - 04:40 · 6 minutes

    Je vous ai déjà parlé de mes conversations déprimantes sur le climat et la démocratie. En voici une troisième qui s’est tenue samedi dernier : mon interlocuteur, ingénieur, admet volontiers que la Terre a déjà connu des évolutions climatiques d’ampleur mais il considère que le contexte actuel des émissions anthropiques de CO 2 va provoquer un changement à la fois si dramatique et si rapide, plus rapide que jamais auparavant, que l’Homme sera incapable de mettre en œuvre son génie technologique dans les temps pour s’adapter à la nouvelle donne.

    D’où, hélas, la nécessité d’adopter au plus vite des mesures strictes de limitation des émissions de gaz à effet de serre ; d’où, hélas, la nécessité de rogner un peu sur les libertés publiques. Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’il en vient à juger souhaitable de revenir sur les acquis démocratiques des deux cent cinquante dernières années, mais nécessité fait loi. Quand l’avenir qui se profile à brève échéance est si sombre – guerres à répétition, migrations massives, luttes à mort pour l’eau et les autres ressources – il n’est plus temps de faire les délicats sur les libertés individuelles.

    L’espoir de la fusion thermonucléaire

    La conversation se porte alors sur l’énergie nucléaire et plus spécifiquement sur les espoirs qu’on peut mettre dans la fusion thermonucléaire – laquelle est l’objet de vastes travaux de recherches, notamment le programme international ITER de Cadarache en France et le programme américain du laboratoire national Lawrence Livermore basé en Californie.

    Le problème, me dit mon interlocuteur, c’est que pour l’instant, l’énergie consommée est supérieure à l’énergie produite. Gênant. De ce fait, il est exclu d’imaginer la moindre mise en œuvre concrète avant un siècle au moins, et encore, seulement si les recherches aboutissent et à ce moment-là, il sera trop tard.

    Coïncidence à peine croyable (qui a motivé cet article), trois jours après cette conversation, le laboratoire Livermore a annoncé avoir réussi à produire par fusion nucléaire expérimentale plus d’énergie qu’il n’en a consommé pour obtenir ce résultat :

    Excellente nouvelle, car la fusion nucléaire qui consiste à reproduire à notre échelle ce qui se passe au cœur du Soleil , possède de nombreux avantages appréciables par rapport à la technologie de la fission utilisée actuellement pour produire de l’électricité. Les déchets, peu nombreux, sont faiblement radioactifs ; pas de haute activité et vie longue (HAVL) parmi eux. Et surtout, du point de vue de la gestion des incidents, la fusion entraîne des réactions qui s’effondrent si elles ne sont pas entretenues, c’est-à-dire s’arrêtent net en cas de problème, au contraire de la fission qui peut devenir critique (et exploser).

    Oh, bien sûr, il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Le rendement énergétique obtenu reste faible et rien ne permet pour l’instant d’envisager une application industrielle fiable et durable à court terme. De l’avis même des chercheurs du laboratoire Livermore, les défis à relever restent énormes. Première étape indispensable, reproduire l’expérience. À ce propos, il n’est pas interdit de penser que cette annonce a aussi pour objectif de relancer l’intérêt pour la fusion et de faire affluer en conséquence les financements nécessaires pour la suite.

    Mais est-il vraiment nécessaire de faire grise mine d’entrée de jeu ?

    À lire les comptes rendus de certains médias, on a la triste impression que cette avancée technique les dérange, à tel point qu’ils font tout pour en minimiser l’impact, histoire d’éteindre immédiatement tout espoir de trouver des solutions d’adaptation au changement climatique.

    On devine chez certains comme une sorte de joie maléfique à expliquer que « cette très vieille idée […] ne sera de toute façon pas mûre pour aider à lutter contre le réchauffement climatique » ;  ou ailleurs que « la perspective d’une centrale électrique dérivée d’un tel dispositif reste, elle, complètement fantasmatique » .

    Circulez, il n’y a rien à voir.

    Dans cet état d’esprit, tout se passe comme s’il existait un dogme infranchissable sur le réchauffement climatique : rien, jamais, ne nous permettra de nous adapter. La seule solution s’appelle décroissance à marche forcée impliquant limitation des déplacements, limitations de l’habitat, limitation des consommations agricoles, limitation des consommations industrielles, limitation démographique. Une pure perspective de pauvreté obligatoire , sans aucune liberté pour chercher à améliorer nos conditions de vie.

    Les prophètes de malheur s’en défendent mais l’aboutissement de leur pessimisme est invariablement un autoritarisme. Rappelons-nous par exemple ce que disait Aurélien Barrau , astrophysicien et star hexagonale du catastrophisme écologique au journal Le Point le 17 juin 2019 :

    J’exécrerais évidemment l’avènement d’une dictature mais si on continue à dire que chacun peut faire ce qu’il veut, on oublie le commun.

    Si cette phrase signifie quelque chose, c’est qu’il existerait des circonstances – gravissimes, bien sûr, et jamais vues depuis la nuit des temps, naturellement – qui pourraient justifier l’avènement d’une dictature.

    Or, il n’est qu’un seul ingrédient absolument indispensable au développement harmonieux de l’Homme dans la nature et cet ingrédient s’appelle liberté. Liberté d’inventer, de créer, d’imaginer et d’expérimenter à foison.

    Sur la fusion nucléaire comme sur de multiples autres sujets tels que la santé ou les déplacements, gardons l’esprit ouvert plutôt que de nous engouffrer tête baissée dans des décisions purement politiques qui reviennent à figer l’état de la science sans aucune base scientifique ou technologique (choix du tout-électrique en Europe, par exemple).

    La posture perpétuellement pessimiste n’est pas plus raisonnable que l’optimisme béat invétéré. Entre les deux, l’Homme a démontré depuis les débuts de son existence sur la Terre qu’il était largement doté d’un judicieux mélange de prudence nécessaire et d’audace indispensable pour s’adapter à son milieu et améliorer sa vie. Il a même montré depuis une bonne cinquantaine d’années qu’il était conscient des soins à apporter à son environnement.

    Aussi, n’enterrons pas trop vite les hautes capacités de l’esprit humain. Après tout, c’est bien un pas en avant qui vient d’être fait en fusion nucléaire.

    Pour plus d’informations sur la fusion nucléaire au cœur du Soleil, je suggère la lecture de Dans la courbure de l’univers (15 février 2016).

    • Co chevron_right

      Un terrain dans le Metaverse

      Gilles Martin · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 15 December, 2022 - 03:40 · 5 minutes

    Les technologies de l’information sont aussi des technologies de la communication.

    La promesse initiale de l’internet et aujourd’hui celle des réseaux sociaux c’est de pouvoir connecter les individus et pouvoir communiquer facilement et instantanément avec toute la planète. C’est ce qu’on a appelé le « village global ». C’est devenu une habitude normale. Ce que ces technologies ont aussi permis, c’est de créer des communautés , des mondes qui n’existent pas, à partir de rien, en dehors de tout État ou structure institutionnelle organisée. Cette promesse et cette possibilité sont amplifiées avec le metaverse qui permet de faire exister des plateformes, des espaces où l’on peut se rencontrer et échanger dans un univers virtuel comme dans un nouveau monde, avec notre avatar.

    Un metaverse qui fait parler de lui en France est The Sandbox qui la particularité d’avoir été créé par des Français et dont un des fondateurs, Sébastien Borget, est aujourd’hui le PDG.

    À l’origine, The Sandbox est un studio de jeu vidéo créé en 2012 (dix ans déjà !). Il permettait aux joueurs de créer leurs propres mondes et de participer à des challenges.

    En 2018, The Sandbox est acheté par Animoca Brands, une entreprise de jeu de Hong-Kong . C’est à la suite de cette acquisition qu’est développée la version actuelle de The Sandbox, en s’appuyant sur la cryptomonnaie Ethereum. Ceci permet alors de fournir un environnement virtuel où les joueurs peuvent créer, posséder et vendre leurs expériences de jeu. Le but de The Sandbox est d’introduire la blockchain dans les jeux, séduisant les joueurs avec les bénéfices apportés par la propriété, la rareté des objets digitaux, les possibilités de monétisation et l’interopérabilité inter-jeux.

    The Sandbox a créé la plateforme permettant aux joueurs et aux créateurs de jeux d’acheter et d’échanger des NFT et actifs numériques, créant aussi un intérêt pour les investisseurs. Elle fonctionne avec une blockchain et cryptomonnaie propre à l’univers, le sand. En 2019, The Sandbox a levé deux millions de dollars auprès d’un groupe d’investisseurs, puis deux millions supplémentaires en 2020 et enfin 93 millions de dollars en 2021, notamment auprès de Softbank.

    Depuis deux ou trois ans, la plateforme a attiré non seulement des joueurs mais aussi des marques qui ont acheté des parcelles avec l’idée de développer de nouvelles expériences pour vendre leurs marques. Le principe est de vendre des « terrains », correspondant à des tokens , qui représentent un morceau numérique dans la carte de la plateforme. Les joueurs peuvent acheter des « terrains » pour y créer des expériences et des jeux, qui sont les « actifs » du « terrain ». On peut aussi fusionner des « terrains » pour en faire des estates , qui permettent aux propriétaires d’y créer de plus grandes expériences plus immersives. Le nombre de « terrains » sur The Sandbox est limité à 166 464, chacun d’entre eux étant constitué d’une surface de 96*96 mètres. Ces « terrains » peuvent ensuite être commercialisés comme des NFT, sur The Sandbox, ou sur des plateformes externes de vente de NFT (comme OpenSea ou Rarible). Aujourd’hui, 70 % des terrains ont déjà été vendus et The Sandbox prend une commission de 5 % sur chaque revente dans le marché secondaire, qui est majoritaire maintenant.

    Pour comprendre l’engouement du concept, il suffit de noter que la vente primaire de janvier 2022, qui a offert 61 « terrains » (à un prix de 1000 sands, soit 5000 dollars) et 95 « terrains premium » (à un prix de 4500 sands /22 000 dollars) a été totalement vendue en… deux secondes ! (Source : CFTE – Center for Finance, Technology and Entrepreneurship) . Car les ventes primaires de « terrains » par The Sandbox ne se font qu’à certaines périodes (les Raffles ) . Sinon, il faut aller les acheter sur le marché secondaire via des plateformes comme OpenSea.

    Acheter des « terrains » sur The Sandbox est plus simple que d’acheter un « terrain » dans le monde physique : tout se fait en un clic sur OpenSea. Mais c’est aussi plus complexe car contrairement aux achats d’immobilier dans le monde physique, il n’y a pas de tiers de confiance représenté par un avocat pour certifier la provenance du terrain que l’on achète ou que la vente est légitime. D’où les arnaques et piratages qui peuvent être fréquents dans ce monde des NFT, provenant de logiciels malveillants qui peuvent faire croître ou décroître les prix avec de fausses transactions. Ceci n’est pas spécifique à The Sandbox mais constitue un risque général pour les NFT.

    Malgré ces risques, le montant des achats de « terrains » sur The Sandbox a fortement augmenté en 2021 encore.

    D’après l’étude du CFTE (Center for Finance, technology and Entrepreneurship) les plus gros acheteurs parmi les marques sont des entreprises de médias, de jeu, ou de marketing. Mais il y a aussi Carrefour , Alexandre Bompard le CEO ayant déclaré qu’il allait faire passer des entretiens d’embauche dans le metaverse. Ce qui lui a valu une quantité de commentaires railleurs dans les réseaux sociaux sur la pauvreté esthétique de son magasin virtuel. Et le terrain de 36 hectares acheté par Carrefour pour 120 Ethereum (soit 300 000 euros) est toujours vide .

    De nombreuses marques achètent en fait des « terrains » sans trop savoir ce qu’elles vont en faire, victimes du syndrome FOMO ( Fear Of Missing Out ), la peur de manquer quelque chose. Et le prix des « terrains » varie en fonction de sa proximité d’une marque connue. Ainsi le rappeur Snoop Dog en a acheté pour y créer un Snoopverse, qui a suscité un attrait particulier pour ceux à proximité qui se sont vendus jusqu’à 450 000 dollars.

    The Sandbox a enregistré un chiffre d’affaires de 180 millions de dollars en 2021. Sébastien Borget déclarait récemment à Challenges que la carte Sandbox est aujourd’hui valorisée 1,4 milliard de dollars et que les transactions sur les « terrains » ont représenté en 2021 un volume de 500 millions de dollars. Même si la fréquentation de la plateforme reste modeste encore, soit environ 39 000 visiteurs uniques par jour et 201 000 par mois. Tout l’enjeu est maintenant de faire revenir les utilisateurs en gamifiant le maximum de choses, telles que, toujours selon Sébastien Borget, « des quêtes, de la socialisation avec des rencontres ou une exposition de NFT ».

    Le metaverse sera-t-il Top ou Flop ? Et quelle sera la stratégie de développement de The Sandbox pour le futur ?

    La question reste ouverte, avec les pour et les contre, qui, sans rien y connaître particulièrement, nous donnent leurs pronostics.

    En attendant, pour acheter un « terrain » dans The Sandbox, vous pouvez suivre les tutos qui vous expliquent tout .

    Par contre il ne semble pas y avoir de Black Friday pour ces ventes.

    À suivre.

    Sur le web