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      ChatGPT vu par l’Intelligence Artificielle

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 28 February, 2023 - 04:20 · 6 minutes

    Chat GPT est une intelligence artificielle de type Chatbot développée par OpenAI. Utilisant le modèle GPT-3 (Generative Pre-training Transformer 3) ChatGPT est opérant sur des thématiques diverses,   est capable de s’adapter à un large éventail de sujets de conversation et de fournir des réponses fluides et naturelles. Si chatGPT a beaucoup fait parler de lui pour ses performances, époustouflé le monde, pour avoir, entre autres, passé avec succès l’examen final du MBA (Master of Business Administration) de la prestigieuse université proposé par l’école de commerce Wharton.

    Dans l’article de recherche consacré à cet « exploit » Would Chat GPT3 Get a Wharton MBA ? » (Chat GPT3 obtiendrait-il un MBA Wharton ?) les auteurs sont dithyrambiques :

    « ChatGPT3 est remarquablement doué pour modifier ses réponses en réaction à des indices humains. En d’autres termes, dans les cas où il n’a pas initialement réussi à faire correspondre le problème avec la bonne méthode de résolution, Chat GPT3 a pu se corriger après avoir reçu un indice approprié d’un expert humain. Compte tenu de ces performances, Chat GPT3 aurait reçu une note de B à B- à l’examen. »

    Allons plus loin.

    ChatGPT selon l’IA…

    « L’intelligence artificielle est devenue un outil essentiel pour les entreprises qui cherchent à améliorer leurs processus. ChatGPT est un outil révolutionnaire basé sur l’intelligence artificielle qui offre aux entreprises une solution efficace pour automatiser leurs processus. Il peut être utilisé pour des applications telles que la génération de contenu, le traitement du langage naturel, la classification et les prédictions. Il est conçu pour aider les entreprises à automatiser leurs processus et à simplifier les tâches complexes.. ChatGPT est plus qu’une simple technologie d’IA ; c’est un outil à part entière qui crée des possibilités infinies pour les entreprises.

    Avec l’avènement de l’intelligence artificielle, les possibilités offertes aux professionnels du marketing et à leurs clients se sont considérablement élargies. Le ChatGPT est un outil innovant basé sur l’intelligence artificielle qui permet aux entreprises de concevoir et de distribuer rapidement des contenus optimisés pour leur public cible. Dans cet article, nous allons examiner en détail le fonctionnement de ce système et voir comment il peut aider les copywriters à créer des contenus plus efficaces.

    Une technologie particulièrement intéressante à ce sujet est ChatGPT, une plateforme qui utilise l’apprentissage profond pour créer et générer du contenu automatiquement. Dans cet article, nous vous expliquerons comment ChatGPT peut être un atout précieux pour votre entreprise et pourquoi vous devriez envisager de l’utiliser..

    Écrire un article fatigue beaucoup les neurones !

    Mais grâce à ChatGPT vous pouvez désormais faire appel à l’intelligence artificielle pour vous aider à écrire vos articles.

    ChatGPT est une application qui a été spécialement conçue pour vous aider à créer rapidement et facilement des articles de qualité. Il utilise l’intelligence artificielle pour comprendre votre sujet et générer automatiquement un article intelligent, pertinent et intéressant.

    Avec ChatGPT, écrire un article n’est plus une tâche longue et fastidieuse. Vous n’avez pas besoin de passer des heures devant votre ordinateur à essayer de trouver les mots justes ou à chercher des informations sur le sujet. Tout ce dont vous avez besoin, c’est d’un sujet et ChatGPT fera le reste pour vous ! Grâce à lui, la rédaction d’articles devient plus rapide et plus efficace. Et comme il s’agit d’une technologie basée sur l’IA, il continue d’apprendre constamment afin que ses résultats s’améliorent !

    ChatGPT est une application de chatbot qui se base sur l’IA pour vous aider à produire du contenu de qualité. En effet, il est capable de comprendre ce que vous voulez écrire et peut même des suggestions en fonction du contexte.

    Ainsi, si vous avez besoin d’aide pour écrire un article, n’hésitez pas à faire appel à ChatGPT !

    Énormément !

    Énormément ! Selon l’intelligence artificielle, ChatGPT est le meilleur endroit pour trouver des chats.

    « Les chatons sont mignons et il y a une grande variété de chats à choisir. Vous pouvez trouver des chats de race pure, ainsi que des mélanges.

    ChatGPT offre également des conseils sur l’alimentation et la santé des chats, ainsi que des informations sur les races de chat et leurs caractéristiques. Vous pouvez également trouver des informations sur les comportements et les habitudes courantes des chats, comment choisir un bon vétérinaire et comment régler certains problèmes de comportement. Enfin, ChatGPT propose une variété de produits pour chats tels que des jouets, des litières et d’autres articles utiles.s intéressants et uniques. Vous pouvez également trouver des conseils et des informations sur la façon d’accueillir et de prendre soin d’un chat. De plus, vous pouvez discuter avec d’autres propriétaires de chat pour demander conseil et partager vos expériences. »

    ChatGPT a écrit une partie de cet article

    Non rassurez-vous je ne suis pas devenu fou ! Depuis « ChatGPT selon l’IA… » c’est une lA qui écrit cet article –  notons qu’il y a encore quelques ajustements à faire – et non ChatGPT ne vous aidera pas à choisir votre chat. Quoique, il suffira de le lui demander : «  quel est le meilleur chat ? »

    Toutefois ce que j’avais demandé à l’IA que j’ai utilisée, à savoir copymatic était de rédiger un article relatif à l’avis de cet IA sur ChatGPT : « ChatGPT selon l’intelligence artificielle » ! Donc par delà cette étonnante histoire de chat, ne vous formalisez ni des fautes d’orthographe ni des erreurs de syntaxes et de grammaires que j’ai volontairement conservées. Je tiens donc à remercier copymatic … et projette donc d’acheter un chat… Mais plutôt un chat qui parle…

    Pour le reste l’IA ne cessera de progresser, soulevant de nombreux questionnements. Je laisse le lecteur en juger, et réfléchir à la façon dont cette IA pourra être utilisée dans son secteur d’activité… Si le monde de l’enseignement dans lequel j’évolue s’inquiète pour partie, je me suis rendu compte en rédigeant cet article que lors de la rédaction d’un article l’IA (à qui il manquera toujours l’empathie) nécessite une relecture approfondie des éléments qui sont avancés, quitte à rectifier et/ou compléter. Il doit être paramétré de façon très précise pour obtenir un résultat fluide et censé…  Pour un article complet et étayé sur ChatGPT de nombreux éléments manquent, des références font défaut, il m’aurait fallu les intégrer lors de mon paramétrage.

    Aussi, il me semblerait intéressant de tenter l’expérience suivante avec des étudiants volontaires : Après avoir suivi un même cours, tirer au sort la moitié du groupe qui utilisera ChatGPT, l’autre non, de leur soumettre un même sujet. Puis dans un deuxième temps valider par un quizz – par exemple-  les acquis finaux des étudiants. Est-on certain que les étudiants n’ayant pas utilisé ChatGPT auront retenu moins de choses ? Je demeure plus optimiste que Stephen Hawking , rien n’est moins certain.

    « La création d’une intelligence artificielle serait le plus grand événement de l’histoire de l’humanité. Mais il pourrait aussi être l’ultime. » Stephen Hawking

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      Notre vie privée est l’esclave du XXIe siècle 3/3

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 28 February, 2023 - 04:00 · 5 minutes

    Première partie de cette analyse ici .
    Seconde partie de cette analyse ici .

    Article disponible en vidéo ici .

    Bien qu’immoral, le viol de notre vie privée est tout aussi banalisé que l’esclavage au XVIII e siècle. L’économie du Nouveau Monde était basée sur l’esclavage. L’économie du Nouveau Monde Numérique est basée sur le viol de notre vie privée. C’est la source d’argent la plus facile et rentable d’internet.

    L’ article 4 de la Déclaration des droits de l’Homme proclame :

    « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes ».

    Peu importe qu’un contrat d’esclavage a été signé, il est caduc.

    Un peu plus loin, l’ article 12 énonce :

    « Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance ».

    Peu importe que des conditions d’utilisations ont été acceptées en ligne. Les pratiques de Google ou Facebook sont contraires aux droits de l’Homme.

    N’importe quel juge peut rendre caducs les contrats de Google et envoyer son PDG en prison pour non-respect des droits de l’Homme. Alors pourquoi personne ne le fait ?

    Pour les mêmes raisons que l’esclavage a duré des siècles, c’est une industrie rentable qui pèse dans l’économie et ainsi sur le politique et la justice.

    On retrouve la même chose avec le poids économique des GAFAM. Les 280 milliards de dollars de revenu en 2022 de Google pèsent sur la politique avec ses huit lobbyistes rien qu’au Parlement européen.

    Heureusement, nous sommes venus à bout de l’esclavage. Ni la morale, ni les lois, ni la politique n’ont servi. Nous avons mis fin à l’esclavage après avoir inventé la machine à vapeur. Nous avons mis fin à l’esclavage car il était économique caduc face à la machine.

    Alors disposons-nous des technologies capables de rendre économiquement caduc le viol de notre vie privée ?

    Généraliser le chiffrement

    Nous naviguons déjà avec le chiffrement grâce à HTTPS. Mais le chiffrement est entre nous et le serveur en ligne. Nos données finissent en clair dans les serveurs à la merci de l’espionnage ou de la revente au plus offrant.

    Ces dernières années ont vu l’émergence du chiffrement de bout en bout ( End to End, E2E ). Ici, les données restent chiffrées sur le serveur en ligne. Seul l’utilisateur a accès aux données en clair depuis son téléphone ou son ordinateur.

    Le chiffrement E2E est la sécurité absolue. L’application Signal l’utilise pour sa messagerie et des entreprises comme Proton ou Apple en ont fait leur marque de fabrique.

    L’implémentation du chiffrement E2E est propre à chaque produit. L’outil de recherche de Google pourra difficilement passer au chiffrement E2E, nos requêtes ont besoin d’être analysées par leur serveur, mais le service Drive pourrait parfaitement chiffrer nos fichiers.

    Pareil pour les objets connectés de santé : premièrement, il n’y a aucun besoin de rapatrier les données sur le serveur, le produit fonctionnerait avec les données en local ; deuxièmement, ces données sont personnelles, elles peuvent donc être chiffrées E2E.

    Les affaires de Proton ou d’Apple se portent pour le mieux. Le label chiffrement E2E pourrait devenir un avantage commercial premium justifiant un abonnement. Loin du business model freenium, où nous ne payons pas le produit, car nous sommes le produit !

    De plus, les piratages informatiques se succèdent. Les utilisateurs sont de plus en plus nombreux à porter plainte et demander réparation quand leurs données sont dans la nature. Le coût d’un piratage devient tel que des assureurs envisagent de refuser d’assurer . Or le chiffrement E2E apporte un filet de sécurité, même en cas de piratage les données restent chiffrées. Les assureurs pourraient à l’avenir demander le chiffrement E2E sur les données critiques.

    Redonner l’argent aux sites web

    Sur internet le goulot d’étranglement économique reste l’acte d’achat. Il y a du monde pour acheter tous les mois un café à 5E, mais plus personne pour acheter un abonnement mensuel à 5E.

    Devant l’effort pour rendre un service payant en ligne, certains jettent l’éponge comme Salto . Mais le plus souvent on se tourne vers la collecte de données et la publicité pour monétiser le trafic.

    Sans attendre un changement des sites web, nous pouvons déjà utiliser des VPN, TOR ou des bloqueurs de cookies et publicités (cf. vidéo sur le sujet). En limitant la collecte de données, notre profil marketing en ligne devient moins complet et fait gagner moins d’argent aux entreprises du secteur.

    Le modèle de rémunération actuel est loin d’être parfait. L’argent d’Internet est concentré chez Google et Faceook qui redonnent juste quelques miettes aux créateurs de contenus.

    Et si notre navigateur s’occupait de rémunérer nos sites favoris ? Avec la blockchain cette idée devient techniquement faisable. La blockchain permet de facilement transférer de l’argent par internet même quelques centimes.

    Le navigateur Brave lance justement l’expérience. Il dispose de sa cryptomonnaie le Basic Attention Token (BAT). N’importe quel site peut réclamer de l’argent et l’utilisateur peut en un clic payer un site web, un youtubeur ou un tweet. Le navigateur peut aussi faire des dons mensuels au prorata des visites.

    Conclusion

    L’enjeu est posé. Pour retrouver notre vie privée en ligne, nous ne devons pas attendre une é-nième loi. Il faut rendre la collecte de données économiquement caduque. Déjà en utilisant des applications chiffrées comme Proton ou Signal. En soutenant ces entreprises pour montrer que le chiffrement E2E est un vrai argument de vente rentable. Nous pouvons aussi faire des class actions dès que nos données sont piratées afin de rendre le stockage en clair de nos données prohibitives pour les assurances.

    Pour la navigation en ligne, les micropaiements par blockchain pourraient faire gagner plus d’argent aux sites web que l’oligarchie actuelle de Google et Facebook.

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      Comment le secteur privé participe à la lutte contre le changement climatique

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 24 February, 2023 - 04:30 · 3 minutes

    La lutte contre le changement climatique est souvent un prétexte pour adopter des grands plans technocratiques à échelle nationale mais aussi européenne.

    Depuis l’Accord de Paris sur le climat en 2015, les États membres sont tenus d’élaborer des stratégies nationales à long terme pour respecter leurs engagements et ainsi atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 . Mais la plupart de ces politiques excluent les solutions en provenance du marché, alors même que les exemples pertinents foisonnent. Une démarche révélatrice des biais récurrents chez les responsables européens et pour lesquels l’imperfection de l’action humaine ne peut qu’être corrigée par le politique.

    Les entreprises plus efficaces que la technocratie européenne

    Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les premières expérimentations écologistes sont loin d’être fructueuses. Au Sri Lanka , la planification du tout bio sous la pression de militants anti OGM donne un premier aperçu des conséquences potentiellement néfastes des politiques telles que le Pacte vert pour l’Europe – un ensemble de mesures proposées par la Commission européenne pour atteindre la neutralité carbone.

    En 2021, le gouvernement sri lankais a interdit l’importation de pesticides et engrais de synthèse, ce qui a engendré une baisse des rendements et des pénuries alimentaires. Une application concrète de l’écologie politique prônée par l’UE : le volet agricole et alimentaire du Pacte vert (la stratégie Farm to Fork ) prévoit en effet la réduction de moitié de l’utilisation des pesticides et l’obligation de consacrer au moins 25 % des terres au bio. Malgré des résultats prévisibles, rien ne semble encore suffisant pour freiner les responsables politiques. Il suffit de mentionner la révolte des agriculteurs néerlandais l’été dernier suite à l’adoption d’un plan de réduction drastique des rejets d’azote imposé par leur gouvernement.

    Voilà tout le problème avec l’approche centralisée et autoritaire : en plus d’être inefficace, elle ne peut que déboucher sur une violation flagrante des libertés fondamentales. Il existe pourtant d’autres alternatives émanant du secteur privé et dont l’ingéniosité aurait difficilement pu être l’œuvre de bureaucrates européens. En France, nous pouvons citer Airinov, le leader européen de la cartographie agronomique par drone, qui permet de réduire les besoins de terre en azote de 25 % en moyenne – un puissant gaz à effet de serre (GES). Ou encore CarbonCure Technologies , une entreprise qui capture du dioxyde de carbone pour l’injecter lors de la fabrication du béton – un moyen de réduire son empreinte carbone sans compromettre pour autant sa qualité. Nous pouvons également citer Global Bioenergies et son biocarburant qui permet de diviser par trois la production de CO 2 .

    L’arrogance de l’ingéniosité humaine : l’exemple de Make Sunsets

    Plus récemment, le MIT Technology Review a dévoilé l’expérience de la startup Make Sunsets. L’objectif est d’imiter le processus naturel lors de grandes éruptions volcaniques, en envoyant des aérosols de dioxyde de soufre dans la stratosphère pour dévier les rayonnements solaires vers l’espace. Une initiative censée compenser l’équivalent d’une tonne d’émissions de CO 2 émises pendant un an, et ainsi réduire temporairement le climat mondial, mais considérée comme une « provocation », voire un « scandale » par certains.

    Elle s’inscrit pourtant dans une démarche activiste de la part du cofondateur Luke Iseman , pour lequel il serait « moralement condamnable » de ne pas tester des solutions aussi radicales. Les critiques portent sur les difficultés pour évaluer l’impact réel d’une telle expérience sur le climat, ainsi que les potentiels dangers pour la planète et l’humanité – bien qu’il n’y ait aucun danger environnemental réel au vu des faibles quantités de soufre utilisées. Pendant que d’autres s’opposent frontalement à ce projet, il est intéressant de noter que l’injection d’aérosols stratosphériques fait l’objet, parmi d’autres techniques, d’un plan de recherche quinquennal par le Bureau de la politique scientifique et technologique (OSTP) de la Maison blanche.

    Le développement économique est la condition sine qua non pour résoudre les grands défis environnementaux actuels. L’exemple de Make Sunsets parmi tant d’autres, et les résultats désastreux des politiques écologistes de l’UE nous rappellent que le dirigisme économique est une impasse et que les solutions émanent surtout du marché.

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      La cryptomonnaie décryptée (2) : les smart contracts

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 23 February, 2023 - 04:00 · 7 minutes

    Par Yannick Chatelain et Antoine Roche 1

    Si vous vous intéressez à la blockchain et à ses applications, vous avez probablement entendu parler des smart contracts . Sinon rien de bien grave. Bien qu’il s’agisse d’un terme relativement nouveau, l’idée des smart contracts est attribuée à Nick Szabo (informaticien, juriste et cryptographe) qui a inventé le concept de « contrats intelligents » et a commencé à le rendre public dans un premier écrit en 1994 . La finalité du concept : apporter ce qu’il appelle des pratiques « hautement évoluées » du droit des contrats, de la conception jusqu’à l’application des protocoles de commerce électronique entre parfaits inconnus sur Internet. Les smart contracts sont des programmes informatiques stockés sur une blockchain et conçus pour automatiser l’exécution de contrats et de transactions.

    Les « contrats intelligents », que l’on peut qualifier d’autonomes, sont une caractéristique majeure des cryptomonnaies ! Ainsi, il aura fallu attendre 2009 et Bitcoin pour voir leur première implémentation dans un système viable. Ces contrats autonomes sont aujourd’hui largement mis en application sur la plateforme spécialisée Ethereum , lancée en 2015 à cet effet.

    Ni intelligent, ni contrat au sens propre…. Cependant…

    Smart = intelligent, Contract = Contrat. Le qualificatif de « contrat intelligent » est un raccourci mais il est incorrect comme le rappelle Finance Mag : ce n’est pas un contrat et il n’est pas intelligent, par contre en matière de smart contract , « code is law » (le code est la loi) !

    « Les smart contracts sont des programmes informatiques irrévocables, déployés sur une blockchain, et qui exécutent des instructions prédéfinies. Ils intègrent des fonctions « si/alors » (si telle condition est remplie, alors la conséquence est exécutée) à l’image d’un automate : si je mets une pièce dans la machine, alors elle me servira un café. En théorie, il n’y a donc plus besoin de serveur, de bar et de caisse enregistreuse. »

    Blockchain et smart contract

    Les smart contract ont de nombreuses utilisations potentielles dans le domaine de la blockchain et c’est un euphémisme.

    Leur usage présent et à venir est protéiforme, ils peuvent et pourront être utilisés pour automatiser des transactions financières, des contrats de location, des contrats de travail, des contrats d’assurance. Ils peuvent et pourront demain bien plus encore. Les smart contracts , ne nécessitant pas d’intermédiaires, réduisent les coûts de transaction, accélèrent les processus et améliorent la transparence.

    Ces atouts indéniables expliquent leur succès et les raisons pour lesquelles ils sont devenus les éléments constitutifs de tout un écosystème d’applications décentralisées (d’Apps) et représentent un point majeur du développement de la blockchain en général.

    Exemple concret

    Prenons le fait d’acheter une maison.

    Les étapes typiques impliquent la recherche d’une propriété, l’engagement d’un avocat et d’un notaire pour gérer la transaction, la négociation du prix, la vérification de la propriété, l’obtention d’un prêt, la rédaction et la signature d’un contrat d’achat, le transfert des fonds et la remise des clés.

    En revanche, avec un smart contract , certaines de ces étapes peuvent être automatisées et effectuées de manière plus efficace. Par exemple, un smart contract peut être programmé pour vérifier automatiquement la validité de la propriété, la qualité de l’acte de propriété et l’historique des titres de propriété. Il peut également être utilisé pour gérer le transfert des fonds de manière instantanée et sécurisée une fois que toutes les conditions ont été remplies, comme la vérification de la propriété et la validation de l’accord d’achat.

    Cela permet de réduire considérablement les délais et les coûts associés à la transaction immobilière ainsi que les risques d’erreurs humaines ou de fraudes. De plus, l’utilisation d’un smart contract offre une plus grande transparence et une meilleure traçabilité des transactions, car toutes les informations sont stockées de manière immuable et vérifiable sur une blockchain.

    Les smart contracts sont-ils risqués ? Comment s’assurer de leur sécurité ?

    Si les smart contracts présentent de nombreux avantages, ils ne sont pas exempts de risques.

    Comme ils sont écrits en code informatique, ils ne sont pas exempts d’erreurs de codage et exposés de fait à des vulnérabilités de sécurité et à différents types d’attaques détaillées par le site cryptoweek .  Une erreur de code dans un smart contract peut entraîner des pertes financières importantes. L’un des risques majeurs est dû au code open source , c’est-à-dire visible publiquement par tous. En termes de transparence, rien à redire, mais dès lors que quiconque peut le lire…  le risque augmente, il peut être modifié par l’ajout de fonctionnalités malveillantes ou de suppression des mesures de sécurité existantes. Le risque augmente d’autant plus que ces smarts contacts open source sont une denrée d’exception pour les Black hat hackers qui peuvent facilement les repérer, les détourner et les exploiter pour voler des fonds ou causer des perturbations importantes. Dans certains cas , les contrats intelligents ont été piratés et des millions de dollars ont été perdus en quelques minutes.

    Avant d’effectuer une transaction ou d’interagir avec ces smart contracts , il est donc crucial de s’assurer que le code a été audité par des sociétés externes au projet et expertes en sécurité.

    Malgré les risques potentiels, dès lors que vous êtes vigilants, les smart contracts ont de nombreux avantages. Ils peuvent aider à réduire les coûts de transaction, à améliorer la transparence, à accélérer les processus et à créer des systèmes qui ne nécessitent pas de tiers de confiance.

    Au début, il y avait… Ethereum

    Ethereum est la première blockchain qui a fourni une plateforme pour les smart contracts.

    Contrairement aux blockchains traditionnelles qui ne permettent que des transactions de cryptomonnaies, Ethereum a introduit la possibilité d’exécuter des smart contracts directement sur la blockchain. Elle a été créée en 2015 par Vitalik Buterin, un développeur canadien alors âgé de seulement 21 ans. Buterin avait déjà travaillé sur Bitcoin mais il voulait créer une blockchain davantage polyvalente, capable de prendre en charge des applications plus complexes. Avec Ethereum, il a introduit le smart contract conceptualisé par Nick Szabo , permettant aux développeurs de créer des applications qui s’exécutent automatiquement lorsque certaines conditions sont remplies.

    Cette « fonctionnalité » a considérablement élargi les possibilités de la blockchain, permettant aux développeurs de construire des applications dites décentralisées dans des domaines tels que la finance, la gouvernance, la logistique ou encore le gaming.

    Attention au prix du… gaz !

    Les smart contracts fonctionnent en utilisant des transactions pour déclencher des actions sur la blockchain.

    Les transactions sont des messages envoyés à la blockchain, contenant des informations telles que : le destinataire, la quantité de cryptomonnaie à envoyer, ainsi que des données supplémentaires. Les transactions doivent être validées avant d’être ajoutées à la blockchain. Pour cela elles doivent être accompagnées de frais, appelés Gas ou Gaz qui correspond à ce que les utilisateurs doivent payer pour effectuer une action sur la blockchain. Ce frais est calculé en fonction de la complexité de la transaction, c’est-à-dire la quantité d’actions effectuées par le smart contract . Le Gas est utilisé pour rémunérer les validateurs de la blockchain qui effectuent le travail nécessaire pour valider la transaction.

    Estimer le prix du gaz : mode d’emploi

    Il est important de faire attention au prix du Gas lorsque l’on interagit avec un smart contract , ou plus généralement lorsque l’on effectue une transaction sur la blockchain car :

    • un prix trop bas pourrait entraîner une validation retardée ou même une non-validation de la transaction.
    • un prix trop élevé pourrait entraîner des frais excessifs pour l’utilisateur.

    Les utilisateurs doivent donc faire preuve de prudence et de vigilance lorsqu’ils exécutent des transactions. Il est fortement recommandé de consulter des sites web spécialisés dans l’estimation des prix du Gas, tel que Etherscan pour la blockchain Ethereum, pour avoir une idée de son prix en temps réel et ajuster en conséquence le prix du Gas pour leurs transactions. De cette manière, les utilisateurs peuvent effectuer des transactions en toute sécurité et efficacité et avec des frais maîtrisés et raisonnables.

    Suivez-nous jusqu’à la fin de cette suite d’articles.

    Après la révolution de la BlockChain (1), les Smarts Contracts …. Rendez-vous prochainement pour évoquer ensemble les différents types de cryptomonnaies et continuer de découvrir une utilisation réelle étape par étape pour interagir avec une application décentralisée.

    « Le fait qu’un algorithme dans le monde du Bitcoin remplace le gouvernement est plutôt cool. » Al Gore –  homme politique américain et 45e vice-président des États-Unis

    1. Antoine Roche , ingénieur, chef de produit chez SingularityDAO
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      La cryptomonnaie décryptée (1) : oui, la blockchain est une révolution !

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 17 February, 2023 - 04:30 · 7 minutes

    En plusieurs étapes nous vous proposons de rendre la cryptomonnaie à la portée de toutes et tous.

    La blockchain

    Décrire et expliquer la technologie blockchain n’est pas une sinécure pour la rendre compréhensible à tout un chacun… avant d’en venir au bitcoin et à la cryptomonnaie revenons si vous le voulez bien sur son histoire. Pour faire très simple, la blockchain est une base de données avec pour principales particularités : Décentralisation, immutabilité, consensus.

    Décentralisation

    La prise de décision pour valider une transaction quelle qu’elle soit est collective… Et les valideurs doivent avoir prouvé leur expertise !

    Immutabilité

    Il est impossible de modifier une transaction qui a été inscrite sur la blockchain.

    Consensus

    Un système blockchain établit des règles concernant le consentement des participants pour l’enregistrement des transactions. Nul ne peut enregistrer de nouvelles transactions si l’ensemble des participants du réseau n’a pas donné son accord.

    La blockchain est-elle totalement secure ?

    Dans le monde du hacking , qu’il soit éthique ou dévoyé, il est une règle intangible : tout ce qui est fait par l’homme peut être défait par l’homme !

    Au demeurant, s’il existe, le risque de piratage d’une blockchain est infime !

    Seule une attaque des 51 % connue sous le nom d’ attaque Goldfinger peut fonctionner. Sachez par ailleurs que les attaques des 51 % sont des problèmes pour les petits réseaux blockchain qui fonctionnent en « Proof Of Work » ; le peu de mineurs y opérant peuvent facilement être débordés par un attaquant. Nous reviendrons dans un prochain article sur la notion de « Proof Of Work » et « Proof Of Stake » et de mineurs. Retenez que le piratage d’une blockchain peut se faire seulement s’il y a une combinaison de hackers expérimentés et capables de fournir la puissance équivalente à 51 % de la puissance de calcul total des mineurs de la blockchain. Bref, notez juste que c’est un risque extrêmement rare.

    Quelle que soit la finalité de la blockchain qui, adaptée, peut se mettre au service de nombreux secteurs bien au-delà de la cryptomonnaie, banque, assurance, agroalimentaire, etc . elle est une technologie de stockage et de transmission d’informations de manière sécurisée et décentralisée. Cela signifie qu’au lieu de stocker des données sur un seul serveur centralisé, la blockchain répartit les informations sur un réseau de participants, appelés nœuds . Chaque nœud possède une copie de la blockchain et valide les transactions qui y sont ajoutées.

    La blockchain est souvent associée aux cryptomonnaies telles que le bitcoin mais elle a de nombreuses autres utilisations potentielles. Par exemple, elle peut être utilisée pour stocker des contrats, des données de vote, des informations médicales, des certificats d’authenticité et bien plus encore. La sécurité de la blockchain repose sur des algorithmes cryptographiques qui garantissent l’intégrité des données et la confidentialité des utilisateurs.

    Blockchain et cryptomonnaie

    Vous le savez certainement si vous êtes un expert, la blockchain n’est pas née de la dernière pluie de bitcoin tombée – ou pas –  dans votre escarcelle, tant s’en faut !

    La personne (ou le groupe anonyme) connue sous le nom de Satoshi Nakamoto est considéré comme le créateur de la première cryptomonnaie moderne : le bitcoin. Celui ou ceux qui se cachent derrière ce pseudonyme sont présenté(s) comme les artisans de l’architecture blockchain rendant le bitcoin et les autres cryptomonnaies possibles…

    Mais les choses sont légèrement plus complexes, n’en déplaise à leur génie, ils n’en sont pas les inventeurs, si vos serviteurs peuvent vous éclairer deux remarques :

    D’une part, ils ont pour ainsi dire hacké au sens constructif du terme la blockchain originelle disponible en open source. Nakamoto a ainsi et dans un premier temps, téléchargé en 2008 le code open source (donc modifiable) de la blockchain sur SourceForge afin que les développeurs de logiciels du monde entier puissent contribuer au projet, l’élaboration d’une blockchain adaptée à la cryptomonnaie…  Bitcoin voit ainsi le jour en 2009.

    D’autre part, dans sa thèse intitulée « Systèmes informatiques établis, maintenus et approuvés par des groupes mutuellement méfiants » ( Computer Systems Established, Maintained and Trusted by Mutually Suspicious Groups David L. Chaum — Published April 1982) David Chaum a décrit une base de données blockchain.

    C’était en 1982 et c’est d’une part la première proposition connue d’un protocole blockchain… soit 27 ans avant Bitcoin. Et pour rendre réellement à Caesar ce qui appartient à Caesar, Chaum est également connu pour avoir développé ecash, une application de monnaie électronique visant à préserver l’anonymat d’un utilisateur, un système qui a été mis en application dans les années 1990 par l’entreprise DigiCash. Ce cypherpunk né en 1955 est ainsi le pionnier, tant sur ses recherches sur les communications anonymes que pour avoir été le premier à conceptualiser l’argent liquide numérique. Oui, forcément cela calme les génies bitcoinien ! Nous en sommes désolés Satoshi Nakamoto !

    Le bitcoin dans la lignée des cypherpunk

    Le bitcoin n’est ainsi pas né ex nihilo ! Il a émergé en force en s’appuyant sur des expérimentations préexistantes, dans la dynamique et la poursuite d’une idéologie cypherpunk, des individus qui prônent l’utilisation proactive de la cryptographie dans le but d’assurer la confidentialité et la liberté des individus sur Internet.

    En définitive, le bitcoin, les cryptomonnaies n’ont fait que populariser le buzzword blockchain ! Il est dans toutes les bouches qui s’en gargarisent à l’envi et n’y comprennent pas forcément grand-chose, mais cela pose son homme et sa femme dans une soirée high tech.

    Un registre ouvert kesako ?

    Pour ce qui concerne la cryptomonnaie, c’est le registre public de toutes les transactions bitcoin par ordre chronologique !

    Cela permet d’assurer la traçabilité des transactions bitcoin. Le but est simplement d’empêcher qu’un petit malin, autrement appelé un escroc, puisse dépenser ses bitcoins auprès de plusieurs usagers différents au même moment.

    Clé publique et clé privée. Quel rôle dans la blockchain ?

    Avant d’aller plus avant dans l’univers des cryptomonnaies, il vous faut comprendre la différence entre une clé publique et une clé privée et comment elles s’insèrent dans la blockchain des cryptomonnaies.

    Facile une fois encore, cela relève de la cryptographie asymétrique inventée dans les années 1970. Comme vous pouvez le deviner la clé privée doit être conservée précieusement par son utilisateur et ne doit être divulguée sous aucun prétexte, tandis que la clé publique doit être partagée avec le réseau.

    Suivez-nous bien… concentrez-vous : une clé publique est générée à partir d’une clé privée à l’aide d’une méthode de multiplication par courbe elliptique. Cette méthode n’est pas réversible (il est impossible de retrouver une clé privée grâce à la clé publique). Dans le domaine des blockchain, une clé privée permet de signer une transaction et donc d’envoyer des cryptomonnaies… Si un utilisateur décide d’envoyer des bitcoins à un autre usager de façon cryptée (clé privée), le réseau pourra valider ou non la transaction (clé publique).

    Vos clefs, vos cryptos !

    Le dicton « vos clefs, vos cryptos » est un avertissement important pour les détenteurs de cryptomonnaies.

    En effet, contrairement aux comptes bancaires traditionnels, les transactions de cryptomonnaies ne sont pas complètement régulées par des tiers de confiance, ce qui signifie que la sécurité de vos fonds dépend entièrement de la manière dont vous les protégez. La clé privée est la clé secrète qui permet d’accéder à votre portefeuille de cryptomonnaies. Elle doit être gardée en sécurité et jamais partagée avec quiconque. La clé publique, quant à elle, est l’adresse publique de votre portefeuille de cryptomonnaies. C’est cette adresse que vous pouvez partager pour recevoir des paiements.

    Les échanges centralisés permettent d’acheter facilement des cryptomonnaies mais ils représentent également un risque important pour la sécurité de vos fonds (nous vous invitons à vous renseigner sur la récente affaire FTX si vous souhaitez en savoir davantage). Les échanges centralisés conservent généralement vos clés privées, ce qui signifie que si l’échange est piraté ou fait faillite, vos fonds peuvent être perdus. En outre, les échanges centralisés peuvent être la cible d’attaques de hackers , ce qui peut également compromettre la sécurité de vos fonds. Par conséquent, il est important de transférer vos fonds vers votre propre portefeuille de cryptomonnaies, où vous contrôlez vos clés privées et donc la sécurité de vos fonds. Ne vous inquiétez pas, nous vous expliquerons tout dans cette suite d’articles.

    « Quand l’innovation transforme l’électronique en mine d’or, on sait qu’une blockchain est passée par là. » Khaled Haddad

    À suivre : les mystères mystérieux du Smart Contract

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      Si le Starship de SpaceX peut voler, Mars sera à notre portée

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 14 February, 2023 - 03:45 · 11 minutes

    La capacité du Starship que SpaceX est en train de finaliser 1 nous permet d’envisager la faisabilité de l’installation de l’Homme sur Mars . En effet ce vaisseau spatial pourra déposer sur le sol de la planète plusieurs dizaines de personnes ou cent tonnes d’équipements dans un volume viabilisé de 1100 m 3 .

    La progression satisfaisante du processus de réalisation du Starship nous permet d’envisager d’apporter sur Mars les équipements nécessaires à la caractérisation précise de l’eau martienne, nécessaires à son extraction (puisqu’elle se présente sous forme de glace sous un mort-terrain d’épaisseur à définir mais qui ne devrait pas dépasser quelques mètres), nécessaires à son transport et nécessaires à son utilisation, comme nous l’avons vu la semaine dernière.

    Les défis de Mars

    Comme chacun peut le comprendre la solution à ces problèmes de l’eau est vitale non seulement pour la vie à long terme mais aussi pour la réussite d’une mission habitée puisqu’au-delà du recyclage de l’eau pour les besoins humains (qui devrait atteindre au moins 80 %), les Hommes auront besoin d’eau pour obtenir l’hydrogène nécessaire à la production des ergols pour pouvoir revenir sur Terre (dans le cadre d’une réaction de Sabatier pour obtenir du méthane et de l’oxygène, après hydrolyse de l’eau).

    J’ai évoqué ce problème de l’eau la semaine dernière mais dans l’étude à laquelle je me référais et à laquelle je me réfère encore aujourd’hui, les auteurs mentionnent tout ce qu’il conviendra de faire également pendant les toutes premières missions et que permettent d’envisager le Starship avec ses capacités de transport extraordinaires. Au moyen d’une première mission entièrement robotisée, il s’agit de tester les technologies essentielles, de bien vérifier l’habitabilité biologique de la planète, de prospecter les ressources locales nécessaires à la vie, donc celles qui permettront de déterminer l’implantation de la base, de prépositionner des équipements ou des ressources utiles qu’on ne pourra pas obtenir immédiatement du sol martien, et commencer à édifier quelques infrastructures utilisables par la suite (car pendant longtemps on reviendra au même endroit afin de ne pas gâcher le capital physique accumulé).

    Tester les technologies essentielles c’est d’abord mesurer les doses et l’intensité de doses des radiations solaires et cosmiques au niveau du sol à l’endroit où l’on veut implanter la Base. On peut même imaginer évaluer le degré de protection contre ces mêmes radiations, procuré par le régolithe en fonction de la profondeur puisqu’on procédera à des forages. En cas de besoin, on pourrait même en déduire la prévision d’implantation de certains locaux sous le gisement de glace pour bénéficier d’une protection particulière.

    Lors de cette première mission robotisée pourrait également être testée une production expérimentale de végétaux comestibles, de façon limitée puisque l’Homme ne pourra intervenir en direct. Mais cela serait suffisant pour tester l’alimentation en eau (par hydroponie), l’alimentation en gaz respirables, les quantités de lumière qu’il convient d’ajouter à la lumière naturelle, les réglages nécessaires de la température, la protection contre les radiations, la protection contre les micrométéorites sur une surface en verre (ou altuglas, ou autres semblables), l’effet de la gravité sur la croissance, l’adéquation du support matériel utilisé pour l’ISRU, l’efficacité des protections sanitaires contre les maladies phytosanitaires.

    Il faudra également tester les techniques à utiliser pour la construction : possibilité réelle d’excavation, effet de la poussière sur les équipements (utilisation d’équipements ou de produits annulant les effets de l’électricité statique), possibilité réelle de l’hydratation pour créer du duricrete et capacités mécaniques de ce « béton martien », protection contre les micrométéorites (exposition de plaques de matériau permettant de mesurer et d’enregistrer la masse et la vitesse donc l’énergie des particules reçues).

    Il faudra encore bien s’assurer de la viabilité pour l’Homme de la surface de Mars sur le plan biologique. Il s’agit de tester les techniques de transformation chimiques des sels de perchlorates en matières sans effets négatifs pour la vie et les techniques de protection des zones débarrassées de ces sels (donc du transport par le vent avec la poussière). Il s’agit aussi de vérifier qu’il n’y a pas sur Mars de molécules organiques qui pourraient être dommageables à la vie humaine. Rappelons-nous que les prions, par exemple, sont des molécules dont on ne soupçonnait pas l’existence avant 1982. Je veux dire qu’il serait intéressant de constater par exemple que la production de nourriture dans les conditions martiennes n’entraîne pas des malformations de protéines (du fait des radiations ?) qui pourraient avoir des conséquences aussi néfastes que les prions sur Terre. En dehors de cela, on n’aura évidemment pas épuisé le sujet de la vie sur Mars et autant on ne risque probablement pas de rencontrer de vie martienne en surface du fait de la forte irradiation subie depuis très longtemps, autant on ne connaît rien de ce qui peut « exister » en sous-sol (même si les émissions de méthane sont extrêmement faibles).

    Il faudra enfin tester la production d’ergols à partir de l’atmosphère martienne. On pourra tenter une hydrolyse de la glace martienne (mais on pourrait au tout début de l’implantation de l’Homme, utiliser au moins en partie de l’eau importée de la Terre) et surtout de la production de méthane à partir de l’atmosphère martienne et de l’eau (réaction de Sabatier). Le test requerra une pompe, des filtres, des réactifs (nickel ou ruthénium), un peu d’énergie (RTG ou Kilopower ?), des réservoirs, des capteurs… et un peu de plomberie !

    Simultanément, pendant la première mission robotisée, il faudra explorer les environs du site choisi a priori pour l’installation de la base à partir des orbiteurs. Outre la vérification des propriétés du gisement de glace comme développé la semaine dernière cette exploration minutieuse à l’aide de rovers et de drones hélicoptères servira à procéder à une étude géologique précise pour savoir de quelles autres ressources minérales on pourra disposer (fer, silice, alumine, phosphates, souffre, bore, etc.). Il faudra faire une étude géomorphologique du sol (avec radars) pour déterminer la surface d’atterrissage optimale pour le premier vaisseau habité. On pourra aussi déblayer le site choisi comme future  plateforme d’atterrissage à l’aide d’un rover équipé d’une lame de bulldozer embarqué dans les soutes d’un des deux starships robotisés, aplanir le sol et monter des remblais de protection pour limiter les projections de poussière et pierres sur les premières installations lors des atterrissages suivants.

    L’implantation sur Mars

    Lorsque l’on aura bien repéré et analysé le site d’atterrissage et le site de l’implantation de la Base (aussi proche que possible mais avec une distance de sécurité d’au moins un km), on pourra prépositionner les équipements qui seront utiles pour les vols suivants (habités). Il s’agit notamment des engins de construction ; de traitement des matériaux martiens (pour l’extraction, la production de duricrete, de briques) ; de capteurs d’énergie (un réacteur à fission non activé, de panneaux solaires emballés) ; des éléments de structure de la serre (je vote pour un Biopod d’Interstellar Lab) qui pourront être montés ou activés dès l’arrivée des premiers hommes ; d’autres produits qui ne souffriront pas du temps restant avant cette mission habitée (y compris du sel, du sucre mais aussi des réactifs divers ou compléments pour l’industrie du verre, comme le bore, ou de l’acier, comme le carbone), et bien sûr des protections antiradiations dont on aura toujours besoin que ce soit dans la construction ou pour porter sur soi (veste et casque d’Astrorad). On pourra encore commencer à produire quelques infrastructures dans la mesure de disponibilités d’équipements robotisés capable de les réaliser et de temps pour le faire. Dans tous les cas, on veillera à la polyvalence et à la modularité des éléments ou des outils utilisés. Un élément quelconque doit pouvoir servir à autant d’objets que possible « afin de maximiser la flexibilité opérationnelle et d’optimiser l’allocation des masses qui seront transportées depuis la Terre » comme le disent les auteurs.

    Ensuite un des deux starships, vidé de sa charge utile, pourra repartir vers la Terre, si l’on a pu produire suffisamment d’ergols pour son vol de retour au cours des 18 mois passé sur Mars. Ce n’est pas l’hypothèse retenue par les auteurs de l’étude sur laquelle je me fonde, car ils estiment sans doute que les premiers équipements embarqués ne permettront pas la production d’ergols en quantité suffisante de façon entièrement robotisée. Ce serait pourtant intéressant de le tenter pour tester la rentrée dans l’atmosphère terrestre à la vitesse impliquée par un retour de Mars (plus élevée que lorsqu’on vient de la Lune). Il faudra en effet vérifier la bonne capacité de résistance du revêtement de tuiles thermiques avant que des Hommes voyagent à bord (et après un atterrissage sur / suivi d’un décollage de Mars). Je pense personnellement que comme le préconise Robert Zubrin on pourra faire fonctionner la réaction de Sabatier par moyens robotiques et stocker suffisamment de méthane et d’oxygène pour revenir sur Terre sans équipage, surtout que le vaisseau restera présent pendant 18 mois sur Mars avant de pouvoir repartir (sauf urgence, voir ci-dessous) ce qui donne le temps de produire une quantité non négligeable d’ergols.

    Au cas où l’on n’aurait pas totalement confiance dans le fonctionnement des équipements robotisés pour la méthanation ou s’ils ne fonctionnaient pas une fois sur place on pourrait du moins envisager d’extraire de la glace, de l’électrolyser et de stocker l’hydrogène (même s’il y aura des fuites, il en restera toujours un peu) et l’oxygène en quantité suffisante, toujours par moyens robotiques, avant l’arrivée de l’homme (32 mois après l’arrivée des vaisseaux robotisés sur Mars). Cela servirait toujours !

    NB : on pourrait tenter de sauver une partie de l’hydrogène sous forme de « powerpaste » en le mélangeant à de l’hydrure de magnésium comme l’a démontré possible l’institut de recherche allemand IFAM. Dans le cas d’échec de la méthanation, ou si les réservoirs du starship ne peuvent être remplis ou bien si l’hydrolyse échouait, les deux vaisseaux resteraient sur le sol de Mars comme l’envisagent de toute façon les auteurs de l’étude. Ils serviraient alors d’annexes à l’habitat ou d’ateliers aux astronautes de la mission suivante habitée. Leurs équipements intégrés seraient également bienvenus pour ces Hommes puisqu’ils fourniraient une redondance. In fine l’ensemble des vaisseaux sera une source de matériaux.

    Ces premières missions robotisées seront donc capitales pour décider ou non de nous établir sur Mars. Nous approchons de « l’heure de vérité » car je suis certain que si le Starship peut voler, atterrir et repartir avec des ergols produits par ISRU, Elon Musk trouvera un moyen pour aller sur Mars. Et si les tests de vie sur Mars nous « donnent le feu vert », il est certain que des Hommes prendront le risque du voyage puis de l’isolement, puis de la vie avec des ressources limitées, pour décider de s’installer sur la planète pour la durée d’une mission (30 mois tout de même entre départ et retour sur Terre) puis pour plus longtemps. Je connais suffisamment (indirectement) Elon Musk et je connais suffisamment les Américains pour n’avoir aucun doute là-dessus. Et probablement quelques Européens prendront aussi le risque de les accompagner (puisque l’ESA a décidé que l’aventure était pour les cow-boys). Le déclencheur de tout cela sera le parcours par le Starship de sa première orbite autour de la Terre, prévue pour cette année. Un événement très encourageant a au lieu ce 9 février avec la mise à feu statique réussie du SuperHeavy Booster 7. Faire fonctionner ensemble les 31 moteurs était un énorme défi. Une étape importante a donc été franchie. Nous vivons une époque formidable !

    Article de référence :

    Mission Architecture Using the SpaceX Starship Vehicle to Enable a Sustained Human Presence on Mars (Architecture de mission utilisant le Starship de SpaceX pour rendre possible une présence humaine durable sur Mars). Lien : https://doi.org/10.1089/space.2020.0058

    Publication en septembre 22 dans New Space , revue scientifique du groupe Mary Ann Liebert. Les 19 auteurs sont membres d’organisation et d’universités américaines de premier plan :

    NASA Ames Research Center (dont l’auteure principale Jennifer Heldmann); Bechtel Corp.; NASA Kennedy Space Center; Honeybee Robotics; Purdue University; Planetary Science Institute, Tucson; United States Geological Survey…et Margarita Marinova, Docteure en Sciences planétaires du CalTech, ancienne de SpaceX où elle était « Senior Mars Development Officer » (que je mets en exergue parce qu’elle est auteure en second…et que je la connais pour avoir longuement discuté avec elle en compagnie de Richard Heidmann, fondateur de l’Association Planète Mars – France, sur introduction de Robert Zubrin).

    Sur le web

    1. même s’il ne faut pas vendre la peau de l’Ours, on peut maintenant évoquer avec un indice de confiance élevé la probabilité qu’il puisse voler.
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      L’origine du signe @ (appelé à tort arobase)

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 13 February, 2023 - 03:30 · 4 minutes

    Par Guillaume Nicoulaud.

    Une adresse e-mail est composée de trois éléments essentiels. Le premier est l’identifiant de l’utilisateur, le troisième est le nom de domaine et le second, celui qui fait la jointure entre les deux, c’est le désormais omniprésent signe @ (ou arobase).

    Pourquoi ce signe et d’où vient-il ?

    Pour le savoir, il va nous falloir suivre sa trace en commençant par ce beau jour de 1971 où Ray Tomlinson, l’ingénieur américain qui a inventé et envoyé le premier message électronique de l’histoire, va décider d’utiliser ce symbole plutôt qu’un autre. Quand on lui demande la raison de ce choix, la réponse de Tomlinson est d’une désarmante logique : le symbole @ présentait le double avantage de ne pas être ambigu (on ne risquait pas de le confondre avec le nom de l’utilisateur ou celui du domaine) et de faire sens puisque, chez nos amis anglo-saxons, il était déjà largement compris comme signifiant at (à) de telle sorte que user@domain se lit intuitivement « user at domain » ; ce qui, vous en conviendrez, tombe assez bien.

    Donc, le signe-at (@) était déjà en usage chez les Anglo-Saxons bien avant que le premier e-mail ne soit envoyé et, plus précisément, il était fréquemment utilisé par les commerçants pour désigner le prix unitaire d’un produit : bien avant 1971, « 10 chickens @ $5″ signifiait déjà et très précisément 10 poulets à 5 dollars l’un. Mais avant que l’informatique ne lui offre son heure de gloire, le at commercial restait tout de même d’un usage relativement confidentiel ; on trouve bien quelques polices de caractères et machines à écrire (dès les années 1880 aux États-Unis) qui l’avaient prévu mais, pour l’essentiel, il semble que le @ ait surtout été longtemps manuscrit.

    Pendant très longtemps à vrai dire. Parce que notre at commercial, voyez-vous, ne date ni d’hier, ni du XIXe siècle : on en trouve la trace jusqu’au XVIe siècle ! Où ça ? Eh bien toujours chez les marchands mais les italiens cette fois-ci. James Mosley, dans son excellent papier consacré au sujet , en propose quelques exemples ; je publie ici sa reproduction d’un document daté de 1569 où l’on peut lire « … la valuta di libre centouinticinque di seta calabrese presa da noi @ Ragion di [scudi] tre la libra per pagar a tempo dj xviij mesi proximi @ venire » ; c’est-à-dire « la valeur de cent vingt-cinq livres de soie calabraise, obtenue de nous @ raison de trois scudi par livre, à payer dans les dix-huit mois prochains @ venir. »

    Cresci - Perfetto scrittore 1569 2 bw - 2 Reproduction d’un document italien de 1569 (Cresci, Il perfetto scrittore, H.T. James Mosley ).

    Un arobase de la Renaissance

    Le @, signifiant « à » (ou at en anglais) existait donc déjà au XVIe siècle, c’est une certitude, et il semble bien qu’il ait été utilisé avec à peu près la même signification un peu partout en Europe. De là, on est en droit de se demander comment ce symbole s’est diffusé de Venise à Londres. Bien sûr, le fait qu’il soit utilisé par des marchands peut porter une part d’explication mais il existe aussi une autre possibilité : le latin.

    Eh oui, le latin, véhiculé par les moines copistes reste, encore à cette époque, la langue qui unit toute l’Europe et il se trouve qu’en latin, notre @ se serait dit ad . Jetez un coup d’œil sur la graphie onciale et vous admettrez que la ligature du a et du d a quelques solides chances de donner un @ – surtout quand on se souvient que celle du e et du t nous a donné l’esperluette (&). Ce n’est, bien sûr, que pure conjecture mais il n’en reste pas moins que les moines utilisaient bel et bien le @ dès le XIIe siècle :

    amin Traduction des Chroniques de Constantin Manassès (Codex Vaticano Slavo 2, c. 1345).

    Quand au mot arobase , il nous vient du castillan arroba , unité de poids et de capacité en vigueur dans la péninsule ibérique depuis au moins 1088 ; l’ arroba (pluriel : arrobas ), dont le nom est lui-même tiré de l’arabe الربع (« le quart »), valait un quart de quintal de 100 livres – soit 10,4 kilos en Catalogne, 11,5 en Castille et 12,5 en Aragon – ou, en certaines occasions, de 12,5 à 16 litres en fonction du liquide. D’ailleurs, le Dictionnaire de l’Académie Françoise dans sa version de 1798 :
    « ARROBE. s. mas. Mesure de poids, usitée dans les possessions d’Espagne et de Portugal, et qui varie suivant les différens lieux. Vingt arrobes de sucre. »

    Mais alors, me direz-vous, par quel miracle en sommes-nous venus à nommer arobase (ou arrobe si ça vous amuse) ce signe @ qui, de toute évidence, signifiait ordinairement ad , a , à ou at ?

    Eh bien c’est fort simple : il se trouve que l’ arroba castillane était elle-aussi symbolisée par un @ tout comme le symbole du réal était un r également enveloppé. Lorsque, à partir de 1971, les Espagnols ont redécouvert le symbole @, il lui ont tout naturellement redonné son ancien nom, arroba , et nous-autres Français, avons fait de même avec notre arrobase .

    arrobe Document espagnol écrit en 1775 (H.T. Peter Gabor ).

    C’est de là d’ailleurs que vient toute la confusion qu’a jeté la fameuse lettre de Francesco Lapi , laquelle, écrite le 4 mai 1536, est réputée contenir la plus ancienne trace non monacale de notre @. Le castillan, en effet, utilise deux fois le symbole : une première fois en tant que ad dans la date ( « @ 4 di maggio 1536 » ) et une seconde fois comme symbole de l’ anfora (je vous laisse deviner l’étymologie), une unité de mesure italienne plus ou moins équivalente à l’ arroba . D’où la confusion.

    Bref, ni arobase , ni arrobe ne sont appropriés : le véritable nom du @ en français, c’est le signe à .


    Sur le web .

    Article publié initialement à 8 janvier 2014.

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      L’État feint d’être le berger pour nous manger : enjeux sur nos données 2/3

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 10 February, 2023 - 04:10 · 4 minutes

    Article disponible en podcast ici .

    Nos données sont convoitées. Dans le dernier article , j’ai analysé l’économie derrière la violation de notre vie privée et les acteurs qui font vivre cet écosystème.

    Il est temps de s’intéresser aux États car leur jeu est trouble au plutôt double. Bien évidemment qu’ils souhaitent nous espionner mais ils ne veulent pas qu’un autre gouvernement le fasse. Et par-dessus tout, il ne va pas être espionné.

    Ce grand bluff donne une chorégraphie mondiale où les États tentent de s’accaparer un monopole sur les données des citoyens et les moyens de chiffrement.

    Si vous souhaitez savoir comment protéger sa vie privée, je vous renvoie vers une de mes vidéos sur le sujet.

    Monopole sur les données

    L’ espionnage par le gouvernement n’a de limite que la technologie. Avec l’avènement d’internet et les réseaux sociaux, on peut dire que la limite a disparu. Le gouvernement peut espionner l’ensemble de ses citoyens, leurs conversations, leurs déplacements ou leurs transactions.

    Le gouvernement chinois offre un showroom de ces nouvelles technologies pour espionner ses citoyens sans pouvoir être espionné en retour. C’est le signe d’une dérive autoritaire : l’État demande toujours plus de transparence pour ses citoyens, tout en augmentant l’opacité et le secret dans ses affaires.

    Cette dérive apparaît aussi aux États-Unis qui ont lancé un espionnage massif de la population avec la NSA . Et qui poursuit violemment toute personne révélant les secrets d’État tels Julian Assange ou Edward Snowden .

    La France n’est pas en reste, la loi renseignement de 2015 oblige les fournisseurs d’accès internet à analyser les connexions de leurs utilisateurs et à garder l’historique un an.

    Au même moment où les impôts utilisent les photos satellites pour traquer les piscines des Français, le maigrichon patrimoine d’Emmanuel Macron ne semble pas lever de doute alors qu’il déclarait lui-même avoir gagné des millions chez Rotschild.

    Durant le covid, les Français devaient être scannés pour aller au restaurant alors que Macron prenait toutes ses décisions dans le secret des conseils de défense.

    Les JO de Paris semblent l’excuse toute trouvée pour pousser le saccage de notre vie privée en France. On envisage déjà de collecter nos empreintes pour aller aux stades ou de généraliser la caméra de surveillance avec reconnaissance faciale . J’espère qu’au moment où le citoyen réclamera les enregistrements, ils ne vont pas disparaître comme les récentes émeutes aux Stades de France .

    Les États veulent nos données mais ils les veulent pour eux uniquement. Alors que le gouvernement américain ne voyait aucun mal à la collecte de données par Google ou Facebook, il est vent debout contre celle du chinois Tiktok .

    Pareil pour Huawei , interdit aux États-Unis, car la Maison Blanche ne veut pas d’appareil chinois dans son infrastructure réseau. Les États-Unis savent très bien le pouvoir d’écoute quand on exporte son matériel dans les réseaux des voisins. L’affaire Snowden a montré que le matériel américain Cisco était vérolé par la NSA , afin d’espionner les réseaux télécoms étrangers.

    Les États veulent le monopole sur l’espionnage des citoyens. Ne comptez pas sur un gouvernement pour protéger votre vie privée.

    Monopole sur le chiffrement

    L’objectif des États est donc d’espionner… mais sans être espionné ! Ils se retrouvent dans une course infinie pour concevoir des outils de chiffrement et les casser…

    Par exemple, la NSA, reconnue comme le nouvel œil de Moscou, est aussi en charge de certifier les algorithmes de chiffrement. Un département de la NSA a par exemple sélectionné le chiffrement AES comme nouveau standard en 2001. Et depuis ce jour, un autre département essaye de le craquer.

    L’affaire Snowden a aussi montré que la CIA dépense de l’argent pour corrompre le réseau TOR , un outil pour brouiller ses traces sur internet et ainsi naviguer plus anonymement. Le réseau TOR que la CIA essaye de corrompre a été initialement conçu et financé par United States Naval Research Laboratory, pour ses besoins personnels.

    Un autre exemple à Bruxelles : la Commission européenne pousse depuis plusieurs années à interdire les messageries chiffrées comme ProtonMail, Telegram ou Signal.

    Ce même Telegram est utilisé par l’équipe d’Emmanuel Macron . Et ce même ProtonMail que l’ UE a financé dans son plan Horizon 2020.

    Il est évident que le fonctionnaire qui a financé ProtonMail n’est pas le même qui pousse l’interdiction de messagerie chiffrée. Mais oui, l’Europe a besoin d’éviter la surveillance américaine et finance des projets européens pour se passer de Google ou Microsoft. Et oui, l’Europe souhaite espionner ses citoyens.

    Contrairement au monopole sur la vie privée, le monopole sur le chiffrement est impossible. Soit votre chiffrement est inviolable pour tout le monde (même pour vos citoyens), soit il est faible pour tout le monde y compris pour vous.

    Espionner sans être espionné n’est pas possible technologiquement… ou presque.

    L’informatique quantique rebat les cartes. D’un côté les ordinateurs quantiques sont capables de casser le chiffrement actuel ; de l’autre l’internet quantique permet un nouveau chiffrement incassable.

    Les États investissent donc massivement dans cette technologie ( cf précédent article ). Le vainqueur pourra espionner sans être espionné, du moins pour un temps.

    Dans le viol de notre vie privée par les gouvernements, les limites sont technologiques. L’informatique a rendu ces limites quasi infinies. Heureusement l’informatique apporte aussi des outils pour protéger sa vie privée.

    Dans le prochain article, nous verrons comment la technologie peut mettre fin au saccage.

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      Le capitalisme de la surveillance… une économie qui n’a plus de limites

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 6 February, 2023 - 04:30 · 3 minutes

    Dès la rentrée 2023, les enfants français vont recevoir un stylo. Un stylo un peu particulier, D’apparence anodine, s’il semble « normal » il est une révolution pour le monde de l’éducation, nous ne pouvons que nous en réjouir… Il est en effet truffé de technologies : il permet de filmer nos chères têtes blondes dès lors qu’elles l’utilisent et sont en mesure de communiquer aux enseignants et/ou aux parents la moindre prise de note !

    Bientôt en France ?

    Mais non me direz-vous ! Et vous auriez bien raison, ce nouvel outil au service d’un capitalisme de la surveillance n’a pas encore été offert à nos enfants. Quant à savoir s’il existe, la réponse est oui ! C’est un stylo dont a été doté le maximum d’élèves chinois du primaire et du secondaire en août 2022… Pour le ministre de l’Éducation de la République populaire de Chine, l’objectif serait de faciliter la « gestion des devoirs » et d’en avoir une « utilisation scientifique ».  Pourquoi pas ?

    Paradoxe et non des moindres, le capitalisme de la surveillance –  cette économie qui tire profit de la surveillance numérique de la population –  a toujours un bel avenir en terre communiste, mais pas que !

    Si j’introduis le sujet ainsi c’est pour montrer à quel point de petits pas en petits pas et pour avoir un citoyen tout à fait conforme aux attentes, récupérer de la data, plus rien ou presque n’étonne ! En matière de capitalisme de surveillance l’Europe, dont la France n’est pas la dernière à recourir à toutes formes de technologies de surveillance des individus, dans une intention louable cela va de soi. Que ces technologies soient 100 % fiables ou non, là n’est pas vraiment l’important. Ce qui importe c’est d’abord que l’individu se sente épié.

    Donc si pour les stylos que je vous présentais il vous faudra attendre encore un peu, a contrario pour la surveillance des citoyens en France un nouveau pas est en passe d’être franchi ! Bienvenue aux radars de surveillance thermique , qui de mon point de vue relèvent d’une surveillance militaire des citoyens.

    Les radars thermiques

    La ville de Lyon peut se féliciter de les déployer !

    Leur objectif ? Pourchasser les outrecuidants qui utilisent les voies réservées au covoiturage afin de pouvoir détecter même au travers de vitres teintées ( entre nous soit dit majoritairement interdites ) le nombre de passagers : « les capteurs thermiques pourront détecter la présence de deux adultes sur les sièges avant ou à l’arrière de la voiture ».

    À Lyon, cette voie est présente sur les boulevards périphériques M6/M7. Si le système est présenté comme fiable, à ce jour des incertitudes demeurent sur leur capacité à identifier des bébés qui seraient installés dos à la route dans leur siège auto. Restera alors à savoir si un bébé est une personne ou si un papa ou une maman utilisent cette voie indument… amener un bébé à la crèche est-ce du covoiturage ? Les débats ne vont pas manquer d’être palpitants !

    Mais pourquoi ne pas essayer : de fait une période d’expérimentation est prévue pour garantir la fiabilité du dispositif puisqu’en plus de comptabiliser le nombre de passagers dans les véhicules, les radars devront photographier correctement les plaques d’immatriculation des contrevenants.

    Jean-Charles Kohlhaas président chargé des déplacements au Grand Lyon a précisé : « L’État les homologue lorsque la marge d’erreur est inférieure à 4 %, soit à partir de 96 % [de fiabilité] »

    Non, indéniablement, plutôt que de compter sur l’intelligence et le civisme des citoyens pourquoi ne pas poursuivre cette marche en avant de surveillance tous azimuts et les prendre pour cobayes ?

    Ainsi pour une voie présente sur les boulevards périphériques M6/M7 c’est le branle-bas de la surveillance innovante pour apprendre la citoyenneté au citoyen à grands renforts d’amendes en attendant l’homologation éventuelle et en réfléchissant à d’autres applications possibles !

    Que dire ? La citoyenneté à base d’outils de surveillance inédits c’est beaucoup plus rentable ! Vivement les stylos ! Et dernière question sur cette « avancée » : comment l’individu ci-dessous sera-t-il considéré par ces « merveilleux » radars assis sur un siège passager ?