• La chevron_right

      L’État va dépenser 531 000 euros via son « Fonds vert » pour amarrer des yachts en Corse

      alt.movim.eu / LaReleveEtLaPeste · Wednesday, 19 April, 2023 - 09:33

    "Ça reste du béton quand même ! On balance de l'argent public pour des privés, pour une destination non-écologique et en plus on pollue l'endroit où on est. Nous, ça nous paraît incroyable, invraisemblable !"

    Cet article L’État va dépenser 531 000 euros via son « Fonds vert » pour amarrer des yachts en Corse est apparu en premier sur La Relève et La Peste .

    • La chevron_right

      Malgré sa promesse, l’État a oublié les trains de nuit Est/Ouest

      alt.movim.eu / LaReleveEtLaPeste · Thursday, 13 April, 2023 - 15:59

    En mai 2021, le gouvernement remet au Parlement un rapport portant sur l’étude du développement de nouvelles lignes de trains d’équilibre du territoire (TET). Annonçant la nécessité de construire 600 voitures couchette, le rapport appelle également à rénover les wagons-lit Corail. Pourtant, l’État reporte la décision d’investir, laissant la situation incertaine. Ce dernier réduit aussi […]

    Cet article Malgré sa promesse, l’État a oublié les trains de nuit Est/Ouest est apparu en premier sur La Relève et La Peste .

    • chevron_right

      Le « Plan industriel vert » de l’UE : échec programmé d’une transition incitative de marché

      news.movim.eu / LeVentSeLeve · Tuesday, 11 April, 2023 - 19:56 · 17 minutes

    Sans surprises, le « Plan industriel vert » de l’Union européenne refuse toute logique de planification ou de redistribution. C’est sur une matrice incitative qu’il est fondé : une série d’entreprises seront éligibles à des fonds publics et leur accès aux financements de marché sera facilité. Outre la confiance démesurée que ce plan accorde à l’hydrogène sur le plan de l’énergie, il est d’ores et déjà critiqué pour sa carence d’investissements publics dans le domaine des transports. Il consiste en effet à déverser des sommes considérables aux géants de l’automobile pour les inciter à transiter vers la voiture électrique… sans rien prévoir pour permettre aux Européens pauvres d’acheter ce bien destiné à une clientèle aisée. Ce plan, dont les maigres effets vertueux sont facilement réversibles – dans un contexte où les logiques austéritaires reprennent de l’ampleur – n’offre aucune réponse structurelle au défi de la transition énergétique.

    En 2019, Ursula von der Leyen n’avait pas hésité à comparer le Green Deal européen au premier pas de l’homme sur la Lune . La présidente de la Commission européenne dévoilait alors l’objectif de faire de l’Europe le premier continent à atteindre la neutralité carbone. Ce Green Deal, basé sur des fondations fragiles , s’est avéré n’être qu’une énième séquence technocratique dont Bruxelles a le secret.

    Les faibles sommes injectées n’ont pas été à la hauteur de l’objectif, et sa mise en œuvre a surtout penché en faveur des secteurs privé et financier, comme en attestent le choix de subventionner des projets jugés rentables pour les investisseurs. Le maigre budget censé compenser les effets de la décarbonation pour les régions dépendantes aux énergies fossiles était un signe : le Pacte vert ne servirait pas de moteur à une transition énergétique équitable.

    Plus de trois ans ont passé, et Ursula von der Leyen relance aujourd’hui le Green Deal avec un Plan industriel vert, qui prétend faire de l’Europe une figure de proue de l’objectif « zéro émission », en attirant sur le Vieux Continent les investissements dans les technologies propres. Ironie du sort, c’est à Davos, au Forum Économique Mondial, qu’a été annoncée cette initiative, de quoi enterrer les derniers espoirs de ceux qui comptaient sur l’Europe pour adopter une véritable juridiction écologique sur le plan industriel.

    Le plan de l’UE est une réponse directe à l’Inflation Reduction Act (IRA), votée aux États-Unis. Cette dernière débloque un budget de 370 milliards de dollars dans l’optique de bâtir une économie fondée sur les énergies propres. La majorité des fonds prend la forme de crédits d’impôt, mais aussi de prêts et de subventions. Déjà inquiets de la place de la Chine dans plusieurs secteurs clés faibles en carbone, les États membres de l’UE voient maintenant cette juridiction américaine comme une menace supplémentaire pour la compétitivité de leurs entreprises. Celles-ci, contrariées par l’IRA, sont tentées tentées de mettre les voiles outre-Atlantique pour fuir la flambée des prix de l’énergie en Europe et bénéficier d’un cadre fiscal plus avantageux.

    D’ores et déjà affaiblie par les conséquences de la pandémie sur les chaines d’approvisionnement et par la crise de l’énergie provoquée par la guerre en Ukraine, Bruxelles a été forcée de réagir. Les autorités de l’UE élaborent les conditions d’un déblocage massif de subventions visant à favoriser les investissements européens dans les « technologies propres », à décarboner l’industrie, et à accélérer la « croissance verte ».

    Pour ce faire, la Commission européenne a proposé le Net-Zero Industrial Act , pilier du Plan industriel vert, visant à assouplir l’octroi de permis afin d’accélérer les grands projets technologiques d’énergie propre. La Commission table également sur un accès facilité aux financements, le renforcement des compétences (dont une proposition d’académies d’industries « zéro émission »), et l’ouverture du marché pour développer de nouvelles voies d’exportation pour l’industrie européenne verte, et s’assurer un accès aux matières premières.

    Pour l’heure, l’UE ne dispose pas des liquidités suffisantes pour soutenir son plan, la Commission s’emploie donc à fluidifier et à accélérer les dépenses des États membres pour financer le Plan industriel vert. En temps normal, ces aides (considérées comme des ressources de l’État versées aux grandes entreprises sous forme de subventions, d’allègements fiscaux ou de participation publique) sont limitées par les règles de concurrence de l’Union au sein du marché intérieur.

    Le faible budget censé compenser les effets de la décarbonation pour les régions dépendantes des énergies fossiles était un signe : le Pacte vert ne servirait pas de moteur à une transition énergétique équitable.

    Les États membres peuvent également puiser dans les canaux d’investissements (comme InvestEU, REPowerEU, et le Fonds européen d’innovation). Les propositions visant à créer un nouveau fonds, elles, se heurtent aux désaccords entre les États, mais aussi aux limites du budget rachitique de l’Union européenne. Plusieurs responsables de banques et d’institutions européennes en appellent à la création d’une Union des marchés de capitaux , ce qui permettrait d’ouvrir l’accès aux finances du secteur privé grâce à un marché européen des obligations. Dans ce domaine, l’UE est clairement en retard sur Washington : les prêts bancaires sont actuellement la principale source d’emprunt des entreprises par rapport aux marchés obligataires en Europe, et c’est l’inverse aux États-Unis.

    Avec l’objectif « zéro émission », le Plan tente de réconcilier « la planète avec le profit ». En réalité, il ne peut que nuire aux objectifs de décarbonation affichés par l’Europe. Il aura pour effet d’accroître des profits déjà faramineux par un apport de fonds publics – une distribution abondante de carottes, sans aucun bâton. Des multinationales comme Shell, Iberdrola ou Enel, déjà bénéficiaires de subventions record sur l’hydrogène, réclament déjà cette nouvelle enveloppe . De leur côté, la grande industrie qui subit la hausse des prix de l’énergie et fait face aux défis du « virage vert » compte également profiter du Plan pour prendre de l’avance sur ses concurrents globaux. Des géants comme le groupe sidérurgique ArcelorMittal ou le groupe chimique allemand BASF n’ont pas manqué d’enjoindre l’UE à suivre le modèle américain pour, eux aussi, recevoir davantage de fonds publics.

    En résumé, le Plan industriel vert consiste en une politique verticale de cadeaux au secteur privé ; le débat collectif visant à déterminer les besoins sociaux et écologiques du continent n’a pas même été ouvert…

    Quand les oligopoles se repeignent en vert

    Selon toute vraisemblance, le Plan industriel vert risque d’accroître le caractère monopolistique du marché du renouvelable, et d’intensifier la compétition aux technologies propres au sein des oligopoles existants. Le projet est centré sur les batteries électriques, les panneaux solaires, les éoliennes, les biocarburants, ainsi que les techniques de capture d’hydrogène et de carbone – aux côtés de techniques de stockage inefficaces, coûteuses et inapplicables à grande échelle, qui représentent un danger écologique et social, mais ont l’indéniable mérite d’accroître les profits des géants de l’énergie.

    Ce sont en effet ces derniers (dont certains spécialisés dans les énergies fossile) qui continueront à profiter des coups de pouce des États (les cinq plus grandes entreprises d’hydrocarbure ont réalisé un profit record de 134 milliards de dollars en 2022) pour amplifier le marché de l’hydrogène et de la capture du carbone… sans que rien ne les empêche de revenir sur leurs timides engagements sur le renouvelable.

    Le Plan industriel vert, politique bureaucratique construite sur une logique d’aide aux entreprises, balaye l’idée d’une discussion collective sur les besoins sociaux et écologiques. Une occasion manquée de revoir les fondements d’une authentique transition verte de l’industrie, qui aurait pu planifier la décarbonation urgente de plusieurs secteurs. Ce plan s’entête plutôt à financer l’éternel modèle énergétique de marché, centralisé et court-termiste, qui fait la part belle aux actionnaires. Les quantités d’énergie et d’eau nécessaires au transport et à la production d’hydrogène ( exemples non exhaustifs ) rendent à elles seules cette solution non viable.

    L’Allemagne a expérimenté un pass mensuel à 9 euros donnant accès aux transports ferroviaires sur les réseaux locaux et régionaux. Une initiative dont l’impact a été positif, en particulier auprès des revenus les plus modestes. La surcharge d’usagers a cependant mis en évidence le manque criant d’investissements publics

    Qui plus est, on estime que le recours à l’hydrogène est plus coûteux que les énergies fossiles, même sur le long terme, ce qui implique un modèle sous perfusion constante de fonds publics. Une voie qui augure des subventions massives des oligopoles de l’énergie… à l’heure où l’Union s’oriente de nouveau vers l’austérité budgétaire !

    D’autres plans européens comme Hydrogen Strategy 2030 ou REPowerEU parient sur les investissements extérieurs de l’UE pour compenser sa faible capacité de production d’hydrogène. Car le Plan industriel vert souhaite toucher de nouveaux marchés avec ses technologies propres afin d’obtenir, à terme, de l’hydrogène à faible coût (qu’importent les possibles retombées socioéconomiques locales ). Ainsi, l’Europe compte sur l’Afrique et son potentiel en hydrogène, mais s’appuie également sur l’Ukraine, comme en atteste l’annonce début février 2023 d’un partenariat stratégique sur le biométhane, l’hydrogène et d’autres gaz de synthèse . En dépit des ravages de l’invasion russe et de la nécessité de répondre aux besoins locaux en énergie (renouvelable) durant la reconstruction de l’Ukraine, l’UE flaire une opportunité de sécuriser des importations d’hydrogène en Europe.

    Des véhicules électriques, mais pour qui ?

    Les véhicules électriques, tout comme les batteries et les stations de chargement, jouent un rôle majeur dans le Plan industriel vert. On peut cependant encore une fois déplorer l’absence de tout projet social en la matière – comme le développement des transports en commun ou la subvention de la mobilité partagée, dont les effets bénéfiques en termes écologiques ne sont plus à démontrer.

    Le virage vers l’électrique porte avec lui une question sociale. En effet, l’Union européenne comme les États-Unis voient leur demande en voitures décliner. Selon l’association des constructeurs européens d’automobiles, les ventes de 2023 n’atteindront certainement pas les niveaux d’avant la pandémie . Les constructeurs s’engagent désormais à orienter leur production vers le tout-électrique (Fiat d’ici 2027, Mercedes d’ici 2030 et Volkswagen d’ici 2033) en ciblant une clientèle aisée. Les ménages aux revenus plus modestes sont eux mis de côté, et continuent à se tourner vers le marché de l’occasion.

    De fait, aux États-Unis, les aides comme le crédit à la consommation proposé par l’IRA tentent d’apporter une solution à ce problème. En Allemagne, un système de subvention similaire est accusé de négliger les ménages à bas revenus et de privilégier les consommateurs aisés. De fait, les subventions à la consommation n’offrent aucune solution structurellement viable au problème du transport, mais peut tout juste encourager une acquisition volatile de biens privés sur fonds publics. La chute de 13,2% des ventes de véhicules électriques en Allemagne, suite à la décision de réduire ses subventions de moitié , en est l’illustration. Cette même mesure a provoqué une hausse de 3,5% des ventes de véhicules à essence… Le virage vers l’électrique semble avant tout profitable aux hauts revenus, ainsi qu’à l’industrie automobile, avide de fonds publics.

    Cette transition vers l’électrique s’explique aussi par la volonté de cette industrie de « verdir » son modèle économique grâce aux deniers publics. Les constructeurs, qui sont pourtant en mesure de financer la fabrication de modèles plus vertueux avec la technologie actuelle , choisissent de faire du lobbying contre les normes d’émission de CO2 (qui d’après eux, les forcent à réduire leurs investissements vers l’électrique) et préfèrent réclamer des subventions. En attestent les 22,5 milliards d’euros de profits réalisés par Volkswagen en 2022, 13% de plus que l’année précédente, ce qui n’a pas empêché le groupe allemand de faire pression sur les États d’Europe de l’Est pour financer la construction de leurs giga-usines à batteries. Un projet en la matière est actuellement en suspens , Volkswagen comparant les avantages respectifs de l’UE et des États-Unis d’après le vote de l’IRA… Quoi qu’il en soit, en République tchèque, la perspective de voir s’installer une giga-usine a provoqué l’ire de la population locale, inquiète des conséquences sur l’environnement, l’emploi et l’économie de la région.

    Laisser le soin aux multinationales de remplacer leurs véhicules à essence par des modèles électriques, sans repenser la structure même de la mobilité individuelle, ne contribuera pas à une véritable transition écologique. En particulier quand les géants continuent de s’appuyer sur les pays d’Europe de l’Est pour produire à moindre coût. La manne publique qui est déversée aux entreprises de l’automobile constitue autant d’argent qui n’est pas investi dans les transports publics : dans de nombreux pays, certains trajets sont plus coûteux en train qu’en covoiturage.

    L’UE, qui s’appuie sur la capacité des multinationales à concevoir des technologies propres, ne prend aucune hauteur de vue sur les bénéficiaires et la finalité de cette course au « zéro émission ».

    L’été dernier, l’Allemagne a expérimenté durant trois mois un pass mensuel à 9 euros donnant accès aux transports ferroviaires sur les réseaux locaux et régionaux. Une initiative qui a démontré la popularité des infrastructures publiques, en particulier auprès des revenus les plus modestes. Toutefois, la surcharge d’usagers due au succès de cette expérience a mis en évidence le manque criant d’investissements publics – nécessaires pour étendre le réseau, améliorer la fréquence des transports et la capacité d’accueil.

    L’extractivisme et ses conséquences sont également absents du Plan industriel vert. On estime que la demande mondiale en lithium, indispensable à la fabrication des batteries électriques, sera multipliée par 40 d’ici 2040 . La ruée vers les minéraux rares risque d’amener son lot de dégâts environnementaux et de provoquer des expropriations et l’épuisement des ressources en eau, tout en creusant davantage les inégalités et en augmentant le niveau d’émissions. Le Critical Raw Materials Act, texte faisant partie du Plan industriel vert, vise lui à accroître les projets d’extraction minière dans l’UE. Ironiquement, les auteurs de ce texte ont conscience de l’opposition populaire face à un tel projet (son impopularité est même inscrite dans le texte), et choisissent d’assurer l’accaparement des ressources en dehors des frontières européennes, en faisant payer aux pays du Sud le coût écologique et social de la croissance verte du Vieux continent.

    Atténuer les risques, quoiqu’il en coûte

    Le Plan industriel vert n’introduit pas la moindre remise en question, et n’imagine aucune politique industrielle à la hauteur des enjeux sociétaux actuels : des emplois de qualité, des transports et services publics fiables, et un accès aux énergies renouvelables à prix raisonnable. Le projet tient essentiellement à atténuer les risques d’investissement des multinationales et à tirer parti du financement privé pour mettre en œuvre la décarbonation.

    Dès 2015, suite au plan Juncker de 315 milliards d’euros, la Cour des comptes européenne émettait des doutes quant à la capacité de la Commission à lever de telles sommes par garantie publique, qualifiant même d’illusoires les ambitions de l’UE en la matière. InvestEU, qui succède désormais au plan Juncker et doit aider à financer le Pacte vert et le Plan industriel vert, montre déjà des signes de faiblesse. Pour Daniela Gabor, économiste à l’université de Bristol, l’atténuation des risques n’est pas une solution pour atteindre la décarbonation à temps et à grande échelle.

    En réalité, elle découle plutôt d’une logique de rentabilité : un projet ne sera financé que s’il permet un retour rapide sur investissement. Cette approche n’implique aucune remise en question sur le type d’économie et d’industrie nécessaires à une véritable transition écologique.

    Il n’est donc pas étonnant que les actionnaires réclament les bonnes grâces de l’État pour développer des technologies propres, eux qui redoutent avant tout les faibles profits à court terme (ce qui est à craindre pour des secteurs florissants). Les fonds publics devraient toutefois être réservés à des projets d’énergies renouvelables viables et sûrs, qui eux nécessitent un capital patient et des prêts concessionnels. Le Plan industriel vert reste pourtant muet sur la question de conditionnalité. Éclaircir ce point permettrait d’identifier les bénéficiaires malhonnêtes et d’empêcher les subventions « vertes » de se retrouver dans les poches d’entreprises polluantes, qui elles peuvent facilement se financer sur les marchés.

    Le cas du PDG d’Iberdrola, José Galán , est particulièrement frappant. Ce dernier a touché une rémunération de 13,2 millions d’euros en 2021, année où le Tribunal suprême (institution au sommet du pouvoir judiciaire en Espagne) enquêtait sur sa participation à des faits de corruptions, d’atteinte à la vie privée et de fraude. Le salaire du dirigeant équivalait à 171 fois le montant du salaire moyen de ses employés (qui lui chutait de 1,3 %).

    Pour 2023, l’entreprise espagnole d’électricité Iberdrola s’attend à un bénéfice net situé entre 8 et 10 %, et ses actionnaires peuvent encore s’attendre à recevoir de juteux dividendes. Pourtant, cette année encore, la Banque européenne d’investissement a approuvé un prêt concessionnel de 150 millions d’euros à l’entreprise pour la construction de centrales d’énergies renouvelables en Italie. Iberdrola avait déjà bénéficié d’au moins 650 millions d’euros en 2021, puis de 550 millions d’euros en 2022. Les multinationales gonflées aux aides publiques qui distribuent d’énormes dividendes seront bien les véritables bénéficiaires du Plan industriel vert.

    Les États européens tentent désespérément de doper la compétitivité industrielle de l’UE à l’ère du zéro émission. Mais pour l’heure, leurs initiatives se concentrent sur de fausses solutions comme l’hydrogène à grande échelle, moyen efficace d’augmenter les profits des grandes entreprises mais aucunement de transiter vers une énergie plus propre. L’UE, qui s’appuie sur la capacité des multinationales à concevoir des technologies propres, ne prend aucune hauteur de vue sur les bénéficiaires et la finalité de cette course au « zéro émission ».

    Le Plan industriel vert ne répond à aucun des grands défis industriels européens. Il omet la question cruciale des exigences de réinvestissement, celle des limites aux rachats d’actions et versements de dividendes, qui représentent la contrepartie tant redoutée par les multinationales dopées à l’argent public. L’essentiel est ailleurs : le problème majeur reste l’incapacité à repenser en profondeur la politique industrielle de l’UE. Une telle refonte n’aura lieu qu’à condition de pouvoir discriminer entre secteurs propres et polluants, et ne sera possible que grâce à une stratégie d’investissements publics, visant une véritable transition écologique.

    Les approches technocratiques tentant de faire coexister préservation de la planète et intérêts du marché ne mènent nulle part. Seule une véritable rupture démocratique permettra l’avènement de la transition écologique et la sortie du jeu à somme nulle qui découle des logiques d’entreprise.

    • chevron_right

      Grève du 19 janvier : notre guide de survie pour se déplacer demain

      news.movim.eu / JournalDuGeek · Wednesday, 18 January, 2023 - 18:36

    metro-158x105.jpg Métro

    Avec la grève du 19 janvier, les usagers des transports en commun vont devoir trouver une autre solution pour rejoindre leur lieu de travail. Retrouvez ici tous nos conseils et notre liste de solutions alternatives pour se déplacer demain.

    Grève du 19 janvier : notre guide de survie pour se déplacer demain

    • Co chevron_right

      Permis de conduire : il faut s’inspirer des États-Unis

      Pierre-Guy Veer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 5 January, 2023 - 03:40 · 3 minutes

    S’il y a bien une chose que la France fait (malheureusement) mieux que les autres, ce sont les excès bureaucratiques. Après avoir vu la Maison qui rend fou , l’on ne peut s’empêcher de voir des systèmes inutilement complexes alors que d’autres plus simples existent.

    Prenez le permis de conduire. Le système actuel instauré il y a déjà 30 ans serait à l’origine de la division par trois de la mortalité sur les routes. Même si tel est vraiment le cas, il comporte plusieurs failles.

    Tout d’abord, de nombreuses infractions n’en sont pas vraiment et causent des pertes de points inutiles.

    Limitations, procès verbaux et stages inutiles

    Les limitations de vitesse peuvent être justifiées en zones densément résidentielles mais pourquoi sont-elles si faibles sur les autoroutes ? Une vitesse de 110 km/h – comme cela semble être en préparation – hors d’un grand centre urbain n’a aucune justification, sinon d’aider les policiers à remplir des quotas de procès verbaux. De toute façon, il ne semble pas exister d’unanimité quant à l’augmentation ou non des morts avec une augmentation des vitesses. Les Autobahn , sans limite hors des grands centres, font moins de morts qu’aux États-Unis. Sans compter les études mitigées de pollution d’une circulation à plus basse vitesse.

    Toujours au sujet des procès verbaux, en quoi interdire les vitres teintées augmente-t-il la sécurité ? Au Québec , les vitres doivent laisser passer 75 % de la lumière, rendant l’opération pour ainsi dire inutile. En Idaho, on permet des teintes bloquant 80 % de la lumière et je n’ai jamais eu d’accident à cause du manque de visibilité.

    Je pourrais continuer longtemps. L’argument de la sécurité pour les contraventions est plutôt faible.

    Donc en France, si vous êtes pris à commettre une infraction (généralement arbitraire), vous perdrez des points sur votre permis ; douze points de perdus et votre permis de conduire est suspendu.

    Mais un stage de sensibilisation permet d’en récupérer certains assez vite. En deux jours consécutifs, un cours qualifié d’infantilisant par Le Figaro vous permet d’en récupérer quatre pour la somme de 100-280 euros par session. Et vous n’avez même pas besoin d’écouter ! Il n’y a aucun test à passer à la fin du stage. Quoiqu’au prix que vous devez payer, vous auriez intérêt…

    Ce dispositif semble néanmoins très complexe. J’ai dû faire des recherches pour bien le comprendre.

    Et aux États-Unis ?

    Aux États-Unis (et au Canada), le système des permis de conduire est nettement plus simple.

    Au Texas , vous pouvez aussi perdre votre permis suite à trop d’infractions, une conduite en état d’ébriété ou, si vous avez moins de 21 ans, si vous achetez de l’alcool. Vous pouvez toujours contester votre suspension et aussi vos procès verbaux. Vos chances sont assez bonnes si l’officier n’est pas présent lors de votre audience (j’ai eu cette chance).

    Mais pour l’alcool au volant, le gouvernement est sans pitié. Vous devez suivre des stages de réhabilitation du même laxisme qu’en France, c’est-à-dire sans aucun examen final.

    Bref, il ne tient qu’à vous de bien vous comporter sur la route au Texas. Les cours de « rédemption » ne sont obligatoires que pour des fautes majeures. Et si mon expérience des routes est représentative, il n’y a pas beaucoup de contrôles de vitesse. Les quotas de procès verbaux sont surtout l’affaire des juridictions démocrates, là où les fonds sont nécessaires pour financer toutes les extravagances dépensières.

    Bref, espérons que le système byzantin français puisse finalement connaître un allègement en 2023, à commencer par ces étranges stages de récupération. Ils ne semblent servir qu’aux joueurs établis qui doivent leur chiffre d’affaires uniquement aux infractions souvent discutables des pouvoirs publics.

    Le comble est finalement qu’il n’y ait aucun examen final : il suffit de perdre 14 heures et de l’argent pour récupérer quatre points de pénalité.

    • chevron_right

      Zones faibles émissions : une « écologie » punitive et anti-sociale

      news.movim.eu / LeVentSeLeve · Wednesday, 4 January, 2023 - 10:58 · 16 minutes

    Après la taxe carbone en 2018, qui avait donné naissance au mouvement des gilets jaunes, la voiture sera-t-elle à nouveau à l’origine de contestations sociales massives dans les prochaines années ? De plus en plus d’élus s’inquiètent de la colère grandissante contre les Zones à Faibles Émissions, y compris au sein du gouvernement. Il faut dire que cette mesure incarne à peu près tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de politique écologique : non seulement elle va compliquer la vie des ruraux et des plus pauvres, mais en plus ses conséquences environnementales paraissent plutôt nulles, voire négatives. Plutôt que de développer réellement les alternatives à la voiture, les pouvoirs publics s’entêtent dans une impasse.

    L’idée de départ des Zones à faibles émissions (ZFE) est simple : dans de nombreuses d’agglomérations, l’air est trop pollué, notamment en raison du trafic routier. On ne peut nier la gravité de cet enjeu : selon Santé Publique France , environ 48.000 décès prématurés peuvent être attribués à la pollution de l’air chaque année, ce qui en fait une des premières causes de réduction de l’espérance de vie. En 2015, une commission d’enquête du Sénat chiffrait quant à elle à 100 milliards d’euros par an le coût de la pollution de l’air , notamment en raison des impacts sur le système de santé. Plus que le CO2, connu pour son impact d’accroissement de l’effet de serre, les gaz les plus dangereux pour la santé sont les fameuses « particules fines » (PM2,5) et le dioxyde d’azote (NO2).

    Si les sources d’émission de ces gaz sont multiples, on peut notamment citer les centrales électriques thermiques, les chauffages au bois peu performants et la circulation automobile. Pendant longtemps, la France s’est peu préoccupée de la pollution de l’air, d’autant qu’elle ne compte pas beaucoup de centrales thermiques et que les normes imposées aux constructeurs automobiles permettaient de diminuer cette pollution malgré l’augmentation constante du nombre de véhicules en circulation. Mais depuis quelques années, le sujet est devenu de plus en plus présent dans la sphère publique, notamment à la suite des révélations du dieselgate – où l’on apprit que Volkswagen, mais aussi d’autres constructeurs, trafiquaient leurs moteurs pour passer les tests de pollution – et de plusieurs condamnations  de l’Etat français en justice pour ne pas avoir respecté des seuils d’exposition prévus par la loi .

    Au cours des deux années à venir, les millions de Français propriétaires d’un véhicule polluant vont devoir en changer s’ils souhaitent continuer à se déplacer dans les grandes villes.

    En 2019, l’Etat décide donc de mettre en place des ZFE dans les grandes agglomérations afin d’interdire progressivement la circulation des véhicules les plus polluants, définis ainsi en fonction de leur vignette Crit’Air (de 5 pour les plus polluants à 0 pour ceux qui sont considérés propres, telles que les voitures électriques). Si l’idée n’est pas forcément mauvaise, la montée en puissance rapide des ZFE inquiète fortement les élus. D’une part, celles-ci vont très vite se multiplier : si onze métropoles (Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Strasbourg, Grenoble…) ont déjà créé leur ZFE, d’ici le 1er janvier 2025, toutes les agglomérations de plus de 150.000 habitants (soit 43 au total) seront concernées. D’autre part, les véhicules interdits vont être de plus en plus nombreux : l’interdiction concernera les Crit’Air 5 en 2023, puis les Crit’Air 4 en 2024 et enfin les Crit’Air 3 en 2025. Au total, ces trois catégories représentaient en 2021 38% du parc automobile français selon Le Monde . Enfin, si les contrôles sont pour l’instant rares, les villes sont en train de s’équiper de caméras connectées et un système de vidéo-verbalisation devrait être opérationnel courant 2024 , l’amende étant fixée à 68 euros.

    La grogne monte

    Au cours des deux années à venir, les millions de Français propriétaires d’un véhicule polluant vont donc devoir en changer s’ils souhaitent continuer à se déplacer dans les grandes villes. Or, ceux qui roulent avec un vieux diesel le font rarement par choix. Acheter une nouvelle voiture est en effet devenu extrêmement coûteux. Selon le cabinet AAA Data, le prix moyen d’une voiture neuve a atteint le record de 32.600 euros cette année , soit une hausse de 21% en deux ans à peine. Beaucoup d’acheteurs se tournent donc vers l’occasion, alimentant là aussi une flambée des prix : une voiture d’occasion de moins de huit ans coûterait en moyenne 25.000 euros aujourd’hui, selon Les Echos . Les raisons en sont multiples : éviction des anciens modèles bientôt interdits de rouler dans les grandes villes, pénurie de composants électroniques, nouvelles normes de sécurité, passage à l’électrique (30% plus cher à l’achat qu’un modèle à essence équivalent, hors primes), répercussions des hausses des prix de l’énergie et des matières premières… Bref, la voiture tend à devenir un bien de luxe hors de prix.

    Bien sûr, de nombreuses aides existent pour changer son véhicule : bonus-malus écologique allant jusqu’à 7.000 euros de subvention pour les 50% les plus modestes, prime à la conversion pour racheter le véhicule mis au rebut, nouvelle prime de 1.000 euros pour les personnes vivant en ZFE, aides locales des métropoles (jusqu’à 5.000 euros à Strasbourg et Rouen)… Mais le compte n’y est pas : selon une mission flash conduite par l’Assemblée nationale cet été sur les ZFE , « le reste à charge moyen des ménages et des entreprises bénéficiant de ces aides demeure supérieur à 20.000 euros et atteint jusqu’à 40.500 euros en moyenne pour l’achat d’un véhicule hybride rechargeable neuf » ! Pour tenter de contourner le problème, l’Etat a depuis mis en place un prêt à taux zéro jusqu’à 30.000 euros et prépare un système de leasing , c’est-à-dire de location. Mais ces solutions peinent à convaincre. Pour beaucoup, s’endetter n’est en effet pas une solution, surtout dans une période où les revenus sont déjà grignotés par l’inflation.

    Or, cette dernière touche particulièrement les plus pauvres, dont le budget est grevé par les dépenses contraintes, et les ruraux, plus dépendants de la voiture. L’Insee estime ainsi la perte de pouvoir d’achat entre janvier 2021 et juin 2022 à 580 euros pour les ménages en région parisienne, contre 910 euros pour ceux qui vivent à la campagne, une fois tenu compte des aides de l’Etat. En outre, beaucoup ne voient pas pourquoi ils devraient changer leur véhicule alors que celui-ci roule encore sans problème et obtient le contrôle technique.

    La mesure passe pour un « racket » supplémentaire venant s’ajouter aux prix des péages, aux radars, aux coûts des assurances et aux taxes sur l’essence.

    Or, cette dernière touche particulièrement les plus pauvres, dont le budget est grevé par les dépenses contraintes, et les ruraux, plus dépendants de la voiture. L’Insee estime ainsi la perte de pouvoir d’achat entre janvier 2021 et juin 2022 à 580 euros pour les ménages en région parisienne, contre 910 euros pour ceux qui vivent à la campagne, une fois tenu compte des aides de l’Etat. En outre, beaucoup ne voient pas pourquoi ils devraient changer leur véhicule alors que celui-ci roule encore sans problème et obtient le contrôle technique. La mesure passe alors pour un « racket » supplémentaire venant s’ajouter aux prix des péages, aux radars, aux coûts des assurances et aux taxes sur l’essence.

    Les pouvoirs publics s’entêtent

    Outre l’aspect financier, les ZFE renforcent un clivage entre les zones urbaines et rurales, déjà visibles dans plusieurs domaines et qui semble peser de plus en plus dans les résultats électoraux. D’abord, pour les habitants des zones périurbaines se rendant en ville, les aides des métropoles ne seront pas forcément disponibles, en fonction de leur lieu exact de résidence. Surtout, les habitants des campagnes propriétaires de vieux véhicules ne pourront, de fait, plus se rendre dans les grandes villes. Or, même quelqu’un vivant la grande majorité de son temps à la campagne est parfois amené à se rendre dans une métropole, pour effectuer des démarches administratives ou des achats, rendre visite à un proche… Cela mérite-il une amende ? Pour le sondeur Jérôme Fourquet , les ZFE envoient un signal politique terrible : il y aurait d’un côté les grandes villes, « oasis écologiques » connectées à la mondialisation, débarrassées des véhicules polluants, et de l’autre les campagnes, « la France de l’arrière-cour » ou du « monde d’avant ». Un cadeau en or pour le Rassemblement National, qui peut se contenter de fustiger les « bobos parisiens » ou les « élites déconnectées » et engranger des voix facilement. Au final, les ZFE rassemblent donc largement contre elles : selon un sondage Opinion Way, 42% des Français envisagent de braver l’interdiction . Signe de la montée en puissance de la colère, les termes de « zone de flicage écolo » ou de « zone à forte exclusion » se répandent dans le débat public.

    Selon un sondage, 42% des Français envisagent de braver l’interdiction.

    Pour tenter de désamorcer la contestation naissante, les métropoles multiplient depuis quelques mois les « concertations ». Objectif : trouver des petites adaptations pour rendre la ZFE plus acceptable. Le 24 décembre, la Première Ministre a par exemple pris un arrêté pour exempter les métropoles en dessous d’un certain seuil de dioxyde d’azote de la mise en place de ZFE, ce qui devrait surtout concerner l’Ouest et le Centre de la France (Angers, Poitiers, Tours, Brest, Pau…). Certains axes majeurs, notamment les autoroutes urbaines, peuvent par ailleurs être exclus du périmètre de la ZFE. Les véhicules de collection ou de secours, ou encore ceux des personnes handicapées, font également l’objet de dérogation. Puis chaque ville y va de sa proposition : pas de ZFE après 20 heures à Paris, carnet avec un certain nombre de dérogation à Strasbourg, étude des dossiers au cas par cas, exception pour les petits rouleurs à Montpellier… Si ces aménagements vont dans le bon sens, ils risquent surtout de rendre la mesure totalement incompréhensible.

    Par ailleurs, les métropoles ne cessent de gonfler les aides financières et de demander un soutien plus important de la part de l’Etat. Là encore, si l’intention est plutôt bonne, l’absence d’un dispositif national unique conduit à des inégalités entre territoires, notamment en défaveur de ceux qui ne vivent pas dans ces métropoles mais doivent s’y rendre. Surtout, personne ne semble s’interroger sur les montants dépensés dans ces aides, qui bénéficient bien plus aux constructeurs automobiles qu’aux ménages modestes. L’installation de caméras connectées et de leurs systèmes de vidéo-verbalisation, qui devrait être confié à un gestionnaire privé, risque d’être elle aussi très coûteuse.

    Une mesure pas vraiment écologique

    Si les critiques portent principalement, et pour des raisons évidentes, sur les enjeux financiers et le sentiment des ruraux et périurbains d’être méprisés, la promesse originelle des ZFE est elle moins contestée. Pourtant, l’argument environnemental des promoteurs de la mesure paraît bien fragile. Certes, les émissions de CO2 devraient baisser grâce aux moteurs plus performants des Crit’Air 1 et 2 et à la croissance du parc électrique. Mais cette pollution est seulement déplacée, puisque la voiture électrique dépend de métaux rares dont l’extraction ravage l’environnement et d’électricité, dont la production peut être plus ou moins polluante. En revanche, concernant les particules fines, les effets des ZFE risquent d’être faibles. Selon l’ADEME , les voitures électriques émettent en effet autant de particules fines que les modèles thermiques les plus récents. La raison est assez simple : les pots catalytiques étant devenus très perfectionnés, ces émissions ne proviennent que minoritairement du moteur à combustion. L’usure des freins et des pneus est désormais la première source de particules fines, d’où des niveaux comparables de pollution peu importe l’énergie utilisée par le véhicule.

    Par ailleurs, l’usure des freins et des pneus est corrélée certes au style de conduite, mais surtout au poids des véhicules, qui a tendance à augmenter. En cause ? La mode désastreuse du SUV, qui représentait plus de 40% des ventes l’an dernier , qui a fait passer le poids moyen à vide d’une voiture à près d’une tonne et demie ! Pour un même modèle, les véhicules électriques sont par ailleurs encore plus lourds, en raison du poids des batteries. Même en dehors des SUV, la tendance à des voitures plus confortables et apparaissant comme plus sécurisantes pousse leur poids à la hausse. Dès lors, le renouvellement forcé de millions de véhicules Crit’Air 5 à 3 risque de conduire ces ménages vers des véhicules plus lourds, pour, au mieux, une baisse de pollution pratiquement nulle, au pire une hausse de cette dernière.

    Un Porsche Cayenne à 70.000 euros (2,3 tonnes, 20 litres au cent) est autorisé à circuler, tandis qu’une Clio d’ancienne génération (1 tonne, 6 litres au cent) ne l’est pas…

    Par ailleurs, le fait de voir d’énormes SUV être autorisés à rouler en ville alors que des petites voitures économes ne le seront plus, risque de vite conduire à l’exaspération. A Montpellier, la conseillère municipale d’opposition Alenka Doulain (France Insoumise) a utilisé un exemple marquant : une Porsche Cayenne à 70.000 euros (2,3 tonnes, 20 litres au cent) est autorisé à circuler, tandis qu’une Clio d’ancienne génération (1 tonne, 6 litres au cent) ne l’est pas… Un deux poids, deux mesures totalement incohérent et injuste. Pour lutter contre la mode du SUV et encourager les constructeurs à proposer de nouveaux modèles moins lourds et plus petits, la Convention Citoyenne pour le Climat avait ainsi proposé une taxe sur les véhicules de plus de 1400 kilos . Le gouvernement  a finalement retenu le seuil de 1800 kilos, qui ne concerne que moins de 2% des véhicules… Dès lors, étant donné le peu d’effet des ZFE sur la pollution atmosphérique et leurs effets nuisibles sur les propriétaires de vieux véhicules, ne serait-il pas plus intelligent d’obliger les constructeurs à proposer des modèles plus légers et plus efficaces ?

    Proposer des alternatives à la voiture individuelle

    Si cette éventualité n’a visiblement pas été étudiée, il faut sans doute y voir l’influence du lobby automobile. Les constructeurs automobiles sont en effet les seuls grands gagnants de la création des ZFE. En obligeant des millions de personnes à changer leur véhicule encore fonctionnel, ils peuvent espérer une jolie hausse de leurs ventes, soutenues à grand renfort d’argent public via les multiples aides. Par ailleurs, les prix d’achat prohibitifs renforcent la tendance à la location de son véhicule, via un crédit de longue durée généralement contracté auprès de la banque du fabricant du véhicule. Une nouvelle activité des constructeurs qui leur permet de réaliser de très jolis profits . Enfin, la quantité croissante de capteurs et d’électronique embarquée dans les voitures récentes rendent leur réparation par des garages indépendants de plus en plus difficile. En dehors de tâches assez simples (vidange, changement de pneus et de plaquettes de frein…), les automobilistes seront bientôt totalement captifs des constructeurs pour les réparations les plus importantes, souvent facturées extrêmement cher.

    Mise à la casse de véhicules en état de circuler, remplacement par des voitures lourdes et hors de prix, installation de caméras et d’algorithmes de verbalisation, impossibilité croissante de réparer soi-même son véhicule… Les ZFE sont un parfait exemple de l’écologie punitive et anti-sociale qui suscite de plus en plus de rejet et renforce les discours anti-écolo de l’extrême-droite. Ce dispositif illustre également l’impasse du techno-solutionnisme, cette tendance à voir dans l’innovation la solution à tous nos problèmes. Or, plutôt que de nouvelles voitures électriques, la véritable solution à la pollution de l’air et aux défis écologiques est bien connue : sortir du tout-voiture.

    Les ZFE sont un parfait exemple de l’écologie punitive et anti-sociale qui suscite de plus en plus de rejet et renforce les discours anti-écolo de l’extrême-droite.

    Bien sûr, on ne peut pas dire que les villes n’aient pas mis en place des politiques importantes pour réduire la place de la voiture dans le cœur des agglomérations depuis au moins une vingtaine d’années. Zones piétonnes, réduction du nombre de parkings, développement des réseaux de transports en commun, pistes cyclables, hausse des tarifs de stationnement… Tout un panel de solutions a été déployé. Le problème est que la fracture entre les grandes villes et le reste du pays n’en est que plus grande : pendant que les métropoles mettaient peu à peu à l’écart les voitures, les campagnes et le péri-urbain voyaient les services publics et les commerces fermer, obligeant à prendre de plus en plus la voiture. En parallèle, la fermeture de petites lignes de train et le culte de la maison individuelle ont encore renforcé cette dépendance à l’automobile. Enfin, notons aussi que nombre de personnes travaillant en ville sont obligées de vivre de plus en plus loin en raison de la spéculation immobilière.

    Dès lors, si la suppression des ZFE est souhaitable afin d’éviter un gaspillage d’argent public et une nouvelle mise à l’écart des plus pauvres pour le seul profit de l’industrie automobile, on ne saurait se contenter du statu quo . La politique de développement du vélo et des transports en commun doit être poursuivie, mais pas seulement dans une poignée de métropoles. Les RER métropolitains – récemment vantés par le chef de l’Etat, mais sans aucune annonce concrète alors que plusieurs projets n’attendent plus que les financements pour débuter – sont aussi une solution pour le péri-urbain : en rouvrant des haltes ferroviaires et en augmentant la fréquence des trains en banlieue des grandes villes, on peut espérer une forte hausse de leur fréquentation. Par ailleurs, la gratuité des transports, au moins ciblée sur certains types de passagers (les jeunes, les plus pauvres, les retraités…) est un très bon outil pour encourager à prendre les transports publics, si tant est que les montants nécessaires n’empêchent pas le développement de nouvelles lignes. Enfin, une autre politique d’urbanisme et d’habitat doit être adoptée, contre l’étalement urbain, pour la mixité des activités et avec plus de logements sociaux abordables. Le contrôle des loyers, théoriquement mis en place dans quelques grandes villes françaises, doit lui être sérieusement renforcé pour être respecté. Bien sûr, toutes ces politiques auront un coût important et prendront des années avant de donner des résultats. Mais le rôle de l’Etat est-il de faire vendre des voitures ou de réfléchir à l’intérêt général sur le long-terme ?

    • Co chevron_right

      SNCF : stop aux grèves traditionnelles de Noël !

      Claire Libercourt · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 21 December, 2022 - 04:10 · 2 minutes

    Parmi les traditions de Noël , il y en a bien une dont les Français pourraient se passer, c’est bien les grèves dans les transports publics. Sans surprise, cette année, la SNCF sera au rendez-vous pour gâcher les fêtes et injecter un peu de stress supplémentaire dans les départs en vacances des usagers. Cette fois-ci, c’est Sud Rail qui se tâte pour prolonger un peu les congés des contrôleurs pour Noël et le jour de l’an. Les deux préavis posés par le syndicat d’inspiration marxiste qui pour l’instant n’ont pas été levés laissent planer le doute sur le bon fonctionnement des services publics au pire moment possible.

    Début décembre, Sud-Rail et la CFDT avaient conduit une grève qui a eu pour effet d’annuler 60 % des TGV, ce qui peut expliquer la nervosité des usagers aujourd’hui.

    Prendre en otage les usagers

    « Nous n’avons pas envie d’embêter les gens pendant la période des fêtes. Si les gens sont pénalisés à Noël, c’est entièrement la faute de la direction » a déclaré un membre du collectif gréviste sous couvert d’anonymat à nos confrères du journal Les Échos . Regardez ce que nos patrons nous obligent à faire : prendre en otage les usagers pour négocier chaque année des augmentations de salaire en leur tordant le bras. C’est terrible…

    Depuis sa création en 1947 la SNCF a fait grève chaque année . Les arrêts de travail des contrôleurs et des cheminots coûtent extrêmement chers au contribuable. La dette SNCF est d’environ 46 milliards, et les différents plans de sauvetage proposés par l’État se sont traduits par l’accroissement de la dette publique. Dernièrement, la Macronie a mis 35 milliards sur la table pour tenter de juguler le déficit structurel de l’entreprise publique.

    Plus qu’un poids mort économique, les transports en commun agissent comme un levier politique entre les mains des syndicats qui n’hésitent pas à entretenir un rapport de force pour conserver leurs privilèges. Dans cette histoire, les usagers sont les dindons de la farce, à la fois bénéficiaires de services intermittents, hors de prix et qui fonctionnent uniquement par leur exploitation fiscale.

    Et si pour Noël, on demandait la privatisation de la SNCF ? Certaines traditions nationales ne méritent vraiment pas d’être entretenues.

    • Co chevron_right

      L’enfer est pavé de bonnes intentions (19) : les voitures électriques

      Johan Rivalland · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 5 November, 2022 - 04:00 · 6 minutes

    C’est désormais officiel : plus aucun véhicule thermique neuf ne sera vendu dans l’Union européenne à partir d’octobre 2035. Toujours au nom de « la sauvegarde de la planète », et quoi qu’il en coûte.

    Or, non seulement cela va coûter cher, mais il sera difficile d’être prêts en temps et en heure. Par ailleurs, les résultats escomptés en termes d’environnement sont loin d’être assurés.

    Les voitures électriques, des véhicules propres ?

    C’est la promesse faite au sujet du passage de la technologie du thermique au tout électrique.

    Le véhicule vert serait la solution qui justifie l’arrêt pur et simple de la production traditionnelle telle que nous la connaissons. Une promesse non seulement ambitieuse, mais aussi porteuse d’espoir : réduire enfin de manière substantielle la pollution et les émissions folles de CO 2 , accusées de participer au fameux « changement climatique » pour lequel tant d’esprits s’échauffent , et même parfois à leurs dépens .

    Sauf que, comme le remarque le journaliste économiste Nicolas Doze dans l’une de ses analyses sur BFM Business :

    Il y a un côté fausse promesse environnementale. Car Bruxelles ne considère l’empreinte carbone d’un véhicule électrique que lorsqu’on l’a achetée et que l’on tourne la clef pour la première fois. Sauf que si on prend tout le cycle du produit, depuis l’extraction des matières premières, la production, le recyclage, jusqu’à la période où effectivement il roule, les évaluations qui ont pu être réalisées nous disent que pour une petite citadine, il faut avoir parcouru entre 40 000 et 50 000 kilomètres pour avoir une empreinte carbone et un bilan d’émission de gaz à effet de serre supérieur au véhicule thermique. Et la bascule est beaucoup plus lointaine si l’on prend un SUV. Donc, celui qui achète une voiture électrique aujourd’hui considère qu’il a accompli un grand pas pour l’humanité. Mais la « voiture électrique = voiture verte », c’est quand même beaucoup moins évident que cela n’y paraît.

    En effet, ainsi que le dit le chroniqueur, le choix est purement politique, et non industriel . Les récents progrès importants réalisés en matière de moteur diesel, ainsi que la plus grande efficience du moteur hybride, auraient pu nous conduire à d’autres choix que ceux des politiques, qui se sont engouffrés tête baissée dans le leur en se posant le minimum de questions, traumatisés par le scandale du dieselgate .

    Un choc économique, social et énergétique

    Si je continue de suivre le raisonnement de Nicolas Doze, il semble bien une nouvelle fois – surtout lorsqu’il s’agit de cause environnementale – que les politiques aient « confondu vitesse et précipitation ».

    Car, en effet, la production des véhicules électriques a plusieurs implications économiques :

    Un coût de production supérieur de 50 %

    Il faudrait des gains de productivité de 10 % par an pendant 5 ans. C’est impossible, les meilleures années de l’industrie automobile ayant permis de dégager 2 ou 3 %.

    Un choc pour l’emploi

    Un véhicule électrique requiert 3 personnes en moyenne au lieu de 5 pour un véhicule thermique.

    Un choc social

    Le surenchérissement des véhicules les rend inaccessibles à beaucoup, non seulement parmi les plus modestes, mais aussi au sein des classes moyennes et ce malgré les subventions et ristournes de producteurs. Un fossé supplémentaire serait aussi créé entre les ruraux et les citadins, qui n’ont pas les mêmes infrastructures ni les mêmes contraintes.

    Un choc énergétique

    Cela va nécessiter une quantité inouïe d’électricité qu’il va falloir être en mesure de produire alors même que nous sommes aujourd’hui en pleine difficulté en la matière. Sans oublier le problème des bornes à installer, en faible nombre aujourd’hui, et celui des zones peu fréquentées l’hiver et fortement l’été, qui amènent une difficulté supplémentaire non négligeable.

    Toujours le poids lancinant de la politique et de l’idéologie

    En somme, à se soumettre en permanence à la loi électorale et aux passions du moment, gangrénées par le militantisme et l’écologisme en pleine crise d’adolescence , miné lui-même par les actions de plus en plus violentes de militants extrémistes , notre société est en train de se saborder.

    Au lieu d’emprunter la voie de la sagesse , de la réflexion et de l’innovation, on fait le choix de se soumettre à la pensée magique et aux caprices typiques des jeunes enfants. Avec myopie et un manque évident de lucidité.

    Devant tant d’immaturité et d’injonctions d’idéalistes emplis de bons sentiments suivies par des politiques qui pensent à leur élection ou réélection, on se prend à imaginer ce que ces contempteurs de nos créateurs et grands chefs d’entreprise deviendraient si ces derniers se mettaient en grève à la manière de ceux du roman éponyme d’Ayn Rand .

    Sans aller jusque-là, avec des véhicules actuellement 30 % moins chers, la Chine est en ce moment même le grand bénéficiaire de cette transition, engrangeant des séries de contrats non négligeables susceptibles de mettre en difficulté les constructeurs européens. Les batteries sont elles aussi produites en Chine (80 % du marché mondial actuel), sachant que celles produites chez nous ne seront pas opérationnelles avant au moins une dizaine d’années et que les matières premières (lithium, cobalt) ne sont pas disponibles à ce jour en France et ne le seront pas avant 2035 (pour les découvertes récentes de gisements de lithium sur notre territoire). Et le seront-elles, au niveau mondial, en quantité suffisante ?

    Par excès de précipitation, nos politiques seront donc responsables de ce qu’il adviendra de notre industrie, tout en devant assumer les conséquences en matière d’approvisionnement énergétique et des difficultés que cela engendrera, ainsi que des dommages environnementaux que cela ne manquera pas de susciter. Mais ils ne seront plus aux commandes, d’autres auront pris la place et pourront toujours dire qu’eux n’y sont pour rien.

    On le sait : la politique est régie par le court terme (ce qu’elle ne devrait pas, en théorie). Après nous, le déluge.

    Voilà où mènent donc nos « vertus ». Simplismes, postures , impostures, visions caricaturales mènent le monde, et sont à la source de nombre de nos maux, présents et à venir. Oui, l’enfer est bel et bien pavé de bonnes intentions.

    À lire aussi :

    • chevron_right

      Jean Castex proposé à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 7 July, 2022 - 17:30 · 1 minute

    L'ancien Premier ministre Jean Castex a été proposé pour occuper la présidence de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (photo d'archive prise le 28 dernier à l'Élysée). L'ancien Premier ministre Jean Castex a été proposé pour occuper la présidence de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (photo d'archive prise le 28 dernier à l'Élysée).

    POLITIQUE - L’Élysée lui a donc trouvé un point de chute. Ce jeudi 7 juillet, le président de la République Emmanuel Macron a proposé de nommer l’ancien Premier ministre Jean Castex président du conseil d’administration de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France, a annoncé l’Élysée.

    Le président de la République “envisage, sur proposition de la Première ministre” Élisabeth Borne, de nommer Jean Castex à ce poste, proposition qui va être soumise à l’avis des commissions parlementaires dédiées, a précisé l’Élysée. Cette Agence est actuellement présidée par Christophe Béchu , nommé lundi ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.

    Passionné de ferroviaire, Jean Castex avait un temps été pressenti pour prendre la tête de la SNCF, lui qui a annoncé prendre ses distances avec la politique nationale depuis qu’il a donné sa démission de Matignon.

    Plus d’informations à suivre...

    À voir également sur le HuffPost : Nommée Première ministre, Elisabeth Borne dédie son discours ”à toutes les petites filles”