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      Damien Abad quitte son ministère "avec beaucoup de regrets" et dénonce des "calomnies ignobles"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 4 July, 2022 - 11:15 · 2 minutes

    Limogé du gouvernement, Damien Abad quitte son ministère Limogé du gouvernement, Damien Abad quitte son ministère "avec beaucoup de regrets".

    PASSATION - C’est un discours particulièrement offensif qu’a prononcé Damien Abad au ministère de la Santé et des Solidarités, ce lundi 4 juillet, peu de temps après l’annonce du nouveau gouvernement dont il ne fait pas partie.

    “Il paraissait préférable, face aux calomnies ignobles dont je suis la cible, orchestrées selon un calendrier bien choisi, que je puisse me défendre sans entraver le fonctionnement du gouvernement”, a justifié l’ancien ministre, accusé de viol et d’agression sexuelle par plusieurs femmes et visé par une enquête pour tentative de viol .

    Après avoir remercié son équipe et indiqué qu’il avait assumé sa fonction de ministre “jusqu’au bout”, Damien Abad a expliqué qu’il continuerait de poursuivre son action en tant que député dans sa circonscription -la 5e circonscription de l’Ain- ainsi qu’à l’Assemblée nationale.

    Une “violence inouïe”

    Dénonçant un “mouvement qui relègue la présomption d’innocence au rang de vieillerie sans importance”, le ministre a indiqué qu’il se défendrait “sans relâche”. “Chacun devrait mesurer la violence inouïe de telles accusations orchestrées (...) et relayées sans discernement médiatique” a-t-il poursuivi, avant de citer Montesquieu : “Une injustice faite à un seul est une menace faite à tous.”

    L’exécutif faisait face à une pression croissante pour écarter du gouvernement Damien Abad, venu des rangs de LR et visé par une enquête du parquet de Paris après la plainte d’une femme pour des faits remontant au premier semestre 2010. Ce lundi, l’ancien ministre, âgé de 42 ans, a été visé par un nouveau témoignage, celui d’une militante des Jeunes populaires, l’organisation de jeunesse de l’ex-UMP, qui l’accuse d’“agissements” dans un bar puis un hôtel parisien en 2013 . Les appels à sa démission se multipliant dans l’opposition et chez les féministes, son maintien au gouvernement devenait le caillou dans la chaussure d’Élisabeth Borne et Emmanuel Macron.

    Le directeur de la Croix-Rouge française, Jean-Christophe Combe, a été nommé ce lundi ministre chargé des Solidarités et des personnes handicapées, en remplacement du ministre sortant.

    À voir également sur le HuffPost : Départs, retours et nouveaux visages... Découvrez le nouveau gouvernement Borne

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      Damien Abad limogé du gouvernement Borne, Chrysoula Zacharopoulou reste en poste

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 4 July, 2022 - 08:56 · 3 minutes

    L'ancien ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad, le 21 juin à Matignon. L'ancien ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad, le 21 juin à Matignon.

    REMANIEMENT - La succession d’accusations lui aura finalement coûté son poste. Après plusieurs jours de consultations, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont finalement choisi de ne pas conserver Damien Abad au ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées lors d’ un remaniement annoncé par communiqué ce lundi 4 juillet.

    Visé depuis le 29 juin par une enquête pour “tentative de viol” , pour des faits qui se seraient déroulés lors d’une fête organisée chez lui en 2010, le député de l’Ain est limogé, 45 jours après sa nomination le 20 mai.

    Principale prise de guerre de ce second quinquennat, l’ancien cadre des Républicains (LR) avait été confortablement réélu le 19 juin pour un troisième mandat lors des élections législatives . Il avait été en 2012 le premier élu handicapé à siéger à l’Assemblée. Il est atteint d’une maladie rare, l’arthrogrypose, qui bloque ses articulations et réduit sa mobilité.

    Une troisième femme l’accuse ce lundi

    Déjà mis en cause par deux autres femmes, l’ancien ministre, âgé de 42 ans, est visé par un nouveau témoignage ce lundi. Une militante des Jeunes populaires, l’organisation de jeunesse de l’ex-UMP, l’accuse d’“agissements” dans un bar puis un hôtel parisien en 2013. Dans un témoignage publié par BFMTV, elle fait part d’un “black-out” et de “vertiges” après avoir bu “une coupe” de champagne avec le parlementaire dans le quartier Saint-Germain-des-Prés.

    Elle affirme s’être réveillée “complètement dévêtue” dans la chambre d’hôtel, expliquant avoir “du mal à se souvenir de ce qui s’était passé la veille” mais se disant “sûre et certaine” que le député était présent “dans le lit”.

    Avant cela, deux autres femmes avaient accusé le ministre de les avoir violées en 2010 et 2011 dans des témoignages recueillis par Mediapart . Selon le site d’investigation, il s’agit d’une ”élue centriste” qui était, au moment des faits qu’elle dénonce, présidente d’une fédération du mouvement de jeunesse du Nouveau centre, dont Damien Abad, alors député européen, était le président national. C’est cette dernière qui a déposé plainte pour “tentative de viol” le 27 juin. Elle a également précisé que l’élu lui avait “offert un verre” au fond duquel elle a vu “quelque chose”, avant d’aller le recracher aux toilettes.

    Une autre femme a déposé plainte à deux reprises, mais celles-ci ont été classées sans suite en 2012, puis en 2017, d’abord pour “carence de la plaignante”, puis “faute d’infraction suffisamment caractérisée”.

    Le ministre a contesté ces accusations et annoncé déposer une plainte en dénonciation calomnieuse, pointant le “calendrier soigneusement choisi de ces publications”. Le 22 mai, au lendemain des premières accusations, la Première ministre avait “assuré que “s’il y a(vait) de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie”, l’exécutif “tirera toutes les conséquences de cette décision”.

    Zacharopoulou reste à son poste

    Visée par trois plaintes, dont deux pour viols, Chrysoula Zacharopoulou reste, elle, au gouvernement d’Élisabeth Borne. La secrétaire d’État au Développement, âgée de 46 ans, est visée par une enquête du parquet de Paris pour des gestes assimilables, selon ses accusatrices, à des “viols” commis dans le cadre de sa profession de gynécologue.

    “Les accusations graves à mon encontre, portant sur des examens cliniques médicaux réalisés afin de diagnostiquer et de soigner la maladie de mes patientes, sont inacceptables et révoltantes”, avait-elle déclaré le 24 juin dans un communiqué transmis par son avocat, Antonin Lévy. Elle s’était dit “choquée et profondément blessée” en tant que “femme et médecin”.

    À voir également sur Le HuffPost: Les députés RN, des députés comme les autres? On a posé la questions à leurs collègues

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      Dans l'affaire Coquerel, la NUPES accusée de deux poids deux mesures

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 3 July, 2022 - 10:17 · 4 minutes

    La NUPES accusée de deux poids deux mesures après l'affaire Coquerel La NUPES accusée de deux poids deux mesures après l'affaire Coquerel

    POLITIQUE - La gauche sous le feu des critiques. Depuis la médiatisation des rumeurs concernant le comportement du député LFI Éric Coquerel envers les femmes, la NUPES est accusée par l’opposition d’agir ”à géométrie variable” sur les cas de violences sexuelles .

    Ces rumeurs circulent depuis de nombreuses années dans les rangs de LFI et sur les réseaux sociaux. Mais c’est juste après l’élection d’Éric Coquerel à la tête de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale jeudi 30 juin que l’affaire a éclaté médiatiquement, après des déclarations de Rokhaya Diallo sur RTL.

    Cette dernière assure avoir “entendu plusieurs fois des femmes parler du comportement qu’il avait avec les femmes”. Des accusations balayées rapidement sur BFMTV par le député LFI Manuel Bombard: ”Rokhaya Diallo fait référence à un article qui a été publié dans le journal Causette qui a été publié il y a quatre ou cinq ans, qui cite un député de La France Insoumise, sans jamais dire qui.”

    Sans témoignage, que faire, s’interroge Rousseau

    “Je n’ai pas eu de témoignage direct de ces femmes”, a aussi souligné l’écoféministe et députée Sandrine Rousseau vendredi sur Franceinfo. “J’ai cherché, passé des coups de fil (…). Cela ne veut pas dire que ça n’existe pas, mais tant qu’on a pas de témoignages directs, que faire?” Plus tard sur BFMTV, elle justifie l’inaction du parti en insistant: “Sans témoignage direct, on ne peut pas se fonder sur la rumeur.”

    Ces propos ont suscité l’incompréhension de l’opposition, Sandrine Rousseau s’étant fait remarquée pour son combat contre les violences sexistes et sexuelles notamment en politique. Elle a récemment réclamé la démission de Damien Abad , ministre des Solidarités accusé de viols et contre qui une enquête a été ouverte.

    “Je pense qu’il y a une indignation à géométrie variable notamment de la part de la gauche et notamment de la part de Madame Rousseau”, a dénoncé le président du RN Jordan Bardella sur Europe 1 ce dimanche 2 juillet.  L’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy déplore que “la simple rumeur” serve  ”à disqualifier quelqu’un”, mais s’accorde avec Jordan Bardella sur le terme de “géométrie variable” pour qualifier la réaction de la gauche après l’affaire Coquerel.

    “Des rumeurs infondées”, dénonce Coquerel

    Valérie Boyer, sénatrice LR,  parle même de “jeu de dupes”. “Des révélations se multiplient sur les comportements inappropriés avec les femmes d’Éric Coquerel (...), les adhérents #NUPES plaident pour la présomption d’innocence désormais devenue appropriée”, s’étonne-t-elle.

    Même le journaliste politique Jean-Michel Apathie a commenté: “Avec Damien Abad, Sandrine Rousseau était radicale dès les premiers papiers: dehors du gouvernement! Avec Éric Coquerel, plus de précautions. Un féminisme qui varie selon que l’on est de gauche ou de droite n’a plus aucune crédibilité.”

    Après cette dernière attaque, Sandrine Rousseau s’est justifiée: “Entre 3 plaintes pour viol [contre Damien Abad] et une rumeur, il y a une marge. Mon combat contre les violences sexuelles n’a rien à prendre de vos positionnements opportunistes.”

    De son côté, Éric Coquerel nie les accusations et dénonce des “rumeurs infondées” dans une tribune publiée sur le site du Journal du Dimanche . Sur BFMTV, il affirme aussi n’avoir rien à se reprocher.

    Dans le même temps, Sophie Tessier -qui témoignait déjà dans un article publié samedi par Mediapart - a saisi le comité des violences sexistes et sexuelles de LFI ( le même qui avait été saisi dans l’affaire Bouhafs conduisant au retrait du candidat aux législatives ) pour signaler des comportements déplacés, selon BFMTV , qui précise que ces actes ne sont pas répréhensibles légalement.

    À voir également sur Le HuffPost: Abad, Darmanin... La colère féministe contre le “gouvernement de la honte”

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      Abad peut-il rester ministre? Pour Schiappa, c'est "extrêmement difficile"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 2 July, 2022 - 07:26 · 3 minutes

    Visé par une enquête préliminaire Damien Abad souhaite rester ministre. Mais pour Marlène Schiappa, c'est Visé par une enquête préliminaire Damien Abad souhaite rester ministre. Mais pour Marlène Schiappa, c'est "extrêmement difficile".

    VIOLENCES SEXUELLES - Damien Abad peut-il se maintenir au ministère des Solidarités dans le gouvernement qu’Emmanuel Macron et Élisabeth Borne doivent annoncer d’ici à mercredi? “C’est extrêmement difficile”, a jugé Marlène Schiappa , ancienne ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes, invitée de BFMTV vendredi 1er juillet.

    Dès sa nomination au gouvernement mi-mai, Damien Abad a été visé par des accusations de viol, qu’il conteste. Dans la tourmente, l’ex-Républicain avait indiqué s’en remettre aux élections législatives . Une manœuvre qui a interloqué Marlène Schiappa: “Quand j’ai entendu dire ‘l’élection ce sera le juge de paix’, ça m’a choquée.”

    “Dire que l’élection est le juge de paix, et que si Damien Abad remporte l’élection ‘circulez il n’y a rien à voir’, je ne suis pas d’accord du tout avec cela”, a-t-elle insisté. Le ministre a largement été réélu (57%) au deuxième tour dans sa circonscription de l’Ain.

    “Si vous étiez membre de cette équipe gouvernementale, est-ce que vous feriez favorable à ce qu’il soit maintenu dans cette équipe?”, lui demande alors la journaliste. Avant de répondre, Marlène Schiappa fait un “décryptage des coulisses” de la machine gouvernementale et explique que le ministre des Solidarités est également ministre de tutelle du service de communication de l’égalité et du droit des femmes.

    Le gouvernement “du côté des victimes”

    “Est-ce qu’une personne mise en cause, et je respecte la présomption d’innocence, mais qui est néanmoins mise en cause dans plusieurs affaires de viol, est fondé à avoir la tutelle sur cette direction de la communication qui gère les droits des femmes et l’égalité femme/homme? Je pense que la question se pose”, affirme-t-elle alors.

    L’ancienne ministre soulève aussi la question de “l’efficacité”. Le ministère des Solidarités s’occupe des mères célibataires, des personnes en situation de handicap... rappelle-t-elle. “Il y a urgence à agir. Est-ce qu’on peut agir avec un ministre qui est empêché parce qu’il se consacre à sa défense?”, s’interroge Marlène Schiappa.

    De son côté, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a assuré ce samedi 2 juillet sur France inter être “du côté des victimes”. “Je crois que la parole des victimes doit être entendue. Je crois aussi que les processus judiciaires doivent être respectés. La décision appartient à la Première ministre”, a-t-elle déclaré.

    Cette déclaration intervient deux jours après l’ouverture d’une l’enquête pour viol contre Damien Abad, sur laquelle Élisabeth Borne ne s’est pas exprimée. Pourtant, “si la justice est à nouveau saisie, on tirera toutes les conséquences de cette décision”, avait-elle assuré quelques jours plus tôt. De son côté, le ministre des Solidarités a de nouveau “contest(é) avec la plus grande fermeté toute accusation de tentative de viol ou d’agression sexuelle”.

    À voir également aussi sur le Huffpost: #MeTooPolitique: pourquoi la parole peine à se libérer

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      Un membre du gouvernement de Boris Johnson au cœur d'un scandale sexuel

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 1 July, 2022 - 10:29 · 2 minutes

    Boris Johnson, le 29 juin 2022. Boris Johnson, le 29 juin 2022.

    ROYAUME-UNI - Le gouvernement de Boris Johnson se retrouve de nouveau au cœur d’un scandale. Chris Pincher, chargé de la discipline parlementaire des députés conservateurs , est accusé d’ attouchements sur deux hommes. Il a démissionné de son poste ce jeudi 30 juin, mais reste député.

    Dans une lettre de démission, le “whip” en chef adjoint reconnaît avoir “beaucoup trop bu” et présente des excuses pour s’être “couvert de honte, [lui] et d’autres personnes”. Chris Pincher ne mentionne toutefois pas directement les accusations dont il fait l’objet dans la courte lettre .

    Selon plusieurs médias britanniques, l’élu conservateur de 52 ans a procédé à des attouchements sur deux hommes dont un député dans un club privé du centre de Londres, le Carlton Club, mercredi soir, entraînant des plaintes auprès du Parti conservateur.

    S’il a démissionné de sa fonction de “chief whip” adjoint, Chris Pincher reste toutefois député, ce qui a déclenché des appels à son exclusion du parti et à une enquête interne. “Il est hors de question que les conservateurs ignorent une agression sexuelle éventuelle”, a tweeté Angela Rayner, la numéro 2 du Parti travailliste, principale formation d’opposition.

    Pincher déjà accusé d’avoir fait des avances sexuelles à un athlète

    “Boris Johnson doit maintenant dire comment Chris Pincher peut rester député conservateur”, a-t-elle ajouté, déplorant une “totale dégradation des normes de la vie publique” sous le Premier ministre.

    Nommé en février, Chris Pincher avait déjà démissionné comme “whip junior” en 2017, accusé d’avoir fait des avances sexuelles à un athlète olympique et potentiel candidat conservateur aux élections.

    Cette affaire s’ajoute à une série embarrassante d’autres affaires à caractère sexuel pour le parti au pouvoir ces derniers mois. Un député soupçonné de viol, non nommé, a été arrêté puis libéré sous caution mi-mai, un autre a démissionné en avril pour avoir regardé de la pornographie à la Chambre sur son téléphone portable en avril, et un ancien député a été condamné en mai à 18 mois de prison pour l’agression sexuelle d’un adolescent de 15 ans.

    Le gouvernement de Boris Johnson a également été secoué par des scandales comme celui des fêtes organisées à Downing Street malgré les restrictions anti-Covid durant la pandémie, qui ont valu au dirigeant de faire l’objet d’un vote de défiance par son propre camp, auquel il a survécu de peu.

    Il a déjà payé cher ces affaires dans les urnes, les conservateurs ayant été sèchement battu lors de deux élections partielles en juin .

    À voir également sur Le HuffPost: Boris Johnson et ses homologues du G7 se moquent de l’image virile de Poutine

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      LFI assure n'avoir reçu "aucun signalement" visant Éric Coquerel

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 1 July, 2022 - 05:59 · 2 minutes

    Des rumeurs circulent sur le comportement du député et nouveau président de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale Éric Coquerel. Des rumeurs circulent sur le comportement du député et nouveau président de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale Éric Coquerel.

    VIOLENCES SEXUELLES - Il assure n’avoir reçu aucun signalement. Le comité contre les violences sexuelles de La France insoumise a défendu jeudi 30 juin le député Éric Coquerel , élu président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale , contre des “rumeurs sur son comportement avec les femmes”.

    “Depuis plusieurs semaines, le député Éric Coquerel est l’objet d’attaques sur les réseaux sociaux portant une suspicion sur son comportement envers les femmes”, “attaques qui se sont amplifiées ce jour suite à son élection comme président de la commission des Finances”, écrit le comité contre les violences sexistes et sexuelles dans un communiqué.

    Ces rumeurs ont dépassé les limites des réseaux sociaux jeudi avec la journaliste et militante Rokhaya Diallo, qui a pour la première fois évoqué ces rumeurs au micro de la radio RTL. Elle a dit “avoir plusieurs sources au sein de LFI” et assure avoir “entendu plusieurs fois des femmes parler du comportement qu’il avait avec les femmes” depuis plusieurs années. “Il ne s’agit pas pour moi de porter des accusations”, pointe-t-elle, mais elle veut “que la lumière soit faite”.

    Sur BFMTV, le député Manuel Bombard a pris la défense d’Éric Coquerel. ”Rokhaya Diallo fait référence à un article qui a été publié dans le journal Causette qui a été publié il y a quatre ou cinq ans, qui cite un député de La France Insoumise, sans jamais dire qui”, souligne-t-il, jugeant “assez curieux” qu’une telle information sorte juste après l’élection d’Éric Coquerel à la tête de la Commission des Finances.

    Le comité déplore les rumeurs

    Le Monde raconte de son côté que lors d’une réunion de l’intergroupe de la Nupes mardi, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a évoqué l’existence de ces rumeurs. Les députés LFI Mathilde Panot, Clémentine Autain et de nouveau Manuel Bombard ont assuré qu’aucun témoignage sur ce sujet n’avait été recueilli.

    C’est également ce qu’a affirmé dans son communiqué le comité contre les violences sexuelles du parti. “Notre comité n’a jamais reçu aucun signalement concernant le député Éric Coquerel, pour quelque fait que ce soit”, soutient l’instance, qui se revendique autonome par rapport à la direction politique de LFI.

    S’il est ”à disposition pour écouter les femmes et recevoir leurs témoignages”, il “déplore la mise en circulation de rumeurs ne s’appuyant sur aucun élément concret et ayant pour seul effet de jeter la suspicion sur une personne”. Il condamne un “type de pratiques qui n’aide en rien à lutter efficacement contre les violences sexistes et sexuelles”.

    À voir également aussi sur le Huffpost: #MeTooPolitique: pourquoi la parole peine à se libérer

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      Violences sexuelles: il n'y a rien de pire pour une société que des représentants sans exemplarité

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 30 June, 2022 - 08:20 · 6 minutes

    Damien Abad, ministre des Solidarités, fait l'objet d'une enquête après le dépôt d'une plainte pour tentative de viol. Damien Abad, ministre des Solidarités, fait l'objet d'une enquête après le dépôt d'une plainte pour tentative de viol.

    TRIBUNE - Dénonciation d’un tribunal médiatique, demande de respect de la présomption d’innocence… À l’occasion des accusations de viol à l’encontre de Damien Abad (désormais sous le coup d’ une enquête pour tentative de viol , NDLR ) les réfractaires à #MeToo ont de nouveau fait de la condamnation pénale le juge de paix de toute affaire de violence faite aux femmes.

    Dans les entreprises et la fonction publique, il existe pourtant un devoir de protection, d’enquête et le cas échéant de sanction professionnelle en cas de harcèlement ou de violence sexuelle, qu’il y ait saisine de la justice ou non. De la même manière, Jean-Jacques Bourdin était récemment écarté de ses fonctions par BFMTV et RMC après une enquête interne à la suite de signalements pour agression sexuelle. La sanction pénale n’est donc pas l’alpha et l’oméga du traitement de ces affaires, pourquoi la sphère politique devrait-elle échapper à cette règle?

    Il existe une défaillance incroyable du monde politique dans la capacité à traiter ces sujets en amont de la médiatisation, qui est trop souvent la principale raison qui pousse à l’action. C’est dernièrement particulièrement le cas à droite, comme l’a montré hier l’affaire Hulot et comme pourrait le montrer aujourd’hui l’affaire Abad . Or, existe-t-il pire symbole pour une société que l’absence d’exemplarité de ses représentants? Qui plus est lorsque les ministres en question, de Gérald Darmanin à Damien Abad, ont en charge la protection des femmes via respectivement la police et le traitement du handicap - les femmes porteuses de handicap sont les plus exposées au risque de violence?

    Il existe une omerta propre aux sphères de pouvoir, et singulièrement en politique. Gabrielle Siry-Houari

    Le problème n’est pas de savoir s’ils seront pénalement condamnés ou non: c’est à la justice de trancher. Le problème est qu’aucune investigation interne à LR ou LREM n’ait été menée. Comme en témoignait Marilyn Baldeck de l’Association européenne contre la violence faite aux femmes au travail sur Mediapart en mai 2022, ces symboles rendent beaucoup plus difficile la prise de conscience dans le reste de la société, et notamment dans la sphère professionnelle.

    Si ces violences sont mal prises en charge dans l’ensemble de la société — en témoigne le faible taux de plainte et de condamnation — il existe une omerta propre aux sphères de pouvoir, et singulièrement en politique. Lieu de conquête, de séduction et de domination, la politique est prompte à attirer des caractères dominants.

    Dans La Familia grande (Seuil, 2021), Camille Kouchner décrit Olivier Duhamel , ancien homme politique, comme une personnalité “solaire”, cherchant à “régner”. Tous les partis, toutes les familles politiques sont une forme de familia grande . Les prises de parole sont rendues difficiles par la solidarité de fait qui existe entre leurs membres; par le risque d’être accusé de “tirer contre son camp”, quand ces affaires sont utilisées par les adversaires politiques à des fins de déstabilisation. Certains font aussi le choix du silence, car, pour paraphraser Élisabeth Guigou dans le documentaire Chambre 2806: L’affaire DSK , l’ascension d’un homme politique est la promesse d’un bel avenir pour ses amis. Enfin, la situation la plus compliquée est sans conteste celle des collaborateurs et collaboratrices politiques pour lesquels la prise de parole peut être synonyme de difficultés professionnelles.

    En réalité, le ver est dans le fruit bien avant que la violence ne soit commise: il existe un continuum entre sexisme dit “ordinaire” et violence. Dans un milieu encore caractérisé par un entre-soi masculin très fort, toute une série de comportements humiliants, dévalorisants rappelle aux femmes qu’elles sont “tolérées” en politique mais qu’elles ne sont pas vraiment à leur place. Les commentaires courants sur le physique et les vêtements des femmes politiques en sont un bon exemple, du tailleur d’Édith Cresson , qui avait focalisé toute l’attention lors de son premier discours à l’Assemblée nationale, à la robe à fleurs de Cécile Duflot accueillie par des sifflements au sein du même hémicycle. Cette désignation des femmes comme “l’Autre” avait été bien analysée par Simone de Beauvoir dans Le deuxième sexe (1986) comme ce qui fonde leur domination. En politique, c’est bien pour dominer, pour maintenir les femmes ”à leur place” dans un milieu très concurrentiel, que le sexisme s’exerce à plein: les femmes seraient différentes donc elles pourraient être dominées (et ultimement violentées).

    Toutes les familles politiques sont une forme de 'familia grande'. Les prises de parole sont rendues difficiles par la solidarité de fait qui existe entre leurs membres. Gabrielle Siry-Houari

    Les solutions sont en partie juridiques. Le Haut conseil pour l’égalité entre les femmes et les hommes prône ainsi un élargissement des missions de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique à la question de l’éthique en politique, afin de lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Il est en effet frappant qu’aujourd’hui, un ministre puisse être poussé à la démission en cas de déclaration trompeuse de son patrimoine financier mais pas en cas de violences faites aux femmes. Il s’agit aussi d’élargir les cas d’inéligibilité aux condamnations pour violences sexistes et sexuelles: peut-on concevoir qu’un homme condamné pour ce type de faits puisse être élu représentant de la Nation , c’est-à-dire investi de la mission de voter les lois, y compris celles relatives à l’égalité femmes-hommes et la protection contre les violences?

    Enfin, si le rythme de la victime doit être respecté et la priorité donnée au recueil de sa parole en confiance, les cas où une menace existe pour d’autres personnes pourraient donner lieu à une obligation plus stricte de signalement dans le cadre de l’article 40 du Code de procédure pénale (obligation pour les agents publics et élus de signaler les crimes et délits dont ils ont connaissance dans l’exercice de leurs fonctions), associée à une sanction en cas de manquement.

    Mais on voit bien, plus largement, que c’est d’un changement de culture profond dont le monde politique a besoin: intransigeance du personnel politique face aux comportements sexistes, renforcement des méthodes d’alerte et de traitement des signalements de violences au sein des partis (ce qui pourrait aussi faire l’objet d’une obligation légale).

    Peut-on concevoir qu’un homme condamné pour violences sexistes et sexuelles puisse être élu représentant de la Nation et voter des lois relatives à l’égalité femmes-hommes? Gabrielle Siry-Houari

    La gauche essaie désormais de distinguer le temps judiciaire du temps politique: dans la mesure où le traitement judiciaire des affaires de violence peut prendre plusieurs années, ces partis tentent désormais, avec un succès mitigé, d’agir en amont pour empêcher l’investiture d’hommes politiques qui font l’objet de signalements répétés au sein de leur parti. Cela a par exemple été le cas de plusieurs candidats aux dernières municipales pour le parti socialiste, après enquête interne. La droite est très à la traîne: que ce soit chez LREM, LR ou le RN, ces dispositifs sont inexistants.

    Enfin, une plus grande présence de femmes en politique contribuerait aussi à changer la donne. Ce sont elles qui font bouger les choses au sein des partis, ce sont d’abord elles qui portent la cause de l’égalité femmes-hommes. Enfin, plus elles seront nombreuses, moins elles seront identifiées à “l’Autre”, que l’on domine, qui peut être méprisée et in fine violentée.

    À voir également sur Le HuffPost: Abad, Darmanin… La colère féministe contre le “gouvernement de la honte”

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      Piqûres et violences sexuelles en festival: Comment ces associations assurent la sécurité

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 30 June, 2022 - 04:30 · 5 minutes

    Les association de lutte contre les violences sexistes et sexuelles sont de plus en plus présentes sur les festivals. Les association de lutte contre les violences sexistes et sexuelles sont de plus en plus présentes sur les festivals.

    FESTIVALS - Garorock, Les Eurockéennes, Mainsquare... Dès ce jeudi 30 juin, une vague de festivals se propage en France et pour tout le week-end. Après deux ans de pandémie , 2022 marque le retour des concerts et des foules. Mais pour les associations qui luttent contre les violences sexistes et sexuelles en milieu festif, cette année annonce également un programme chargé pour assurer la sécurité des festivaliers, et surtout des festivalières.

    Car comme le rappelle Safiatou Mendy, coordinatrice pour l’association Consentis, qui lutte pour une culture du consentement depuis 2018 , 60% des femmes ont déjà été victimes de violences sexuelles dans des lieux festifs, contre 10% chez les hommes”.

    Application, stands et “brigades” de bénévoles

    Dans cette perspective, l’association Safer a créé une application pour venir en aide aux personnes victimes de violences sexistes et sexuelles. Présente sur une trentaine de festivals cet été ( Hellfest , Marsatac, Les Vieilles Charrue, Les Nuits sonores , ou encore We love green ), son principe est simple:

    Si une personne se retrouve dans une situation inconfortable, voire une situation de danger, elle peut alors envoyer une alerte avec son téléphone, qui sera directement reçue par les bénévoles présents sur le site. La personne sera alors géolocalisée, permettant à un ou une bénévole en maraude de venir désamorcer la situation.

    L'association L'association "Safer" a lancé une application permettant d'envoyer une alerte à ses bénévoles en cas d'harcèlement ou d'agression sur un lieu festif.

    “N’importe qui peut devenir bénévole”, explique au HuffPost Johan Dupuis, l’initiateur du projet. Seulement, avant cela, tous doivent suivre une formation durant laquelle ils sont sensibilisés aux bons reflexes liés à ces violences: comment bien repérer une agression, intervenir en cas de besoin, ou écouter une victime. “Les vidéos de sensibilisation ont été conçues avec Consentis et le CIDFF ( Centre d’information sur les droits des femmes et des familles, ndlr)”, ajoute-t-il.

    “Entre le moment où la personne a déclenché l’alerte, et celui où le problème est réglé, trois minutes s’écoulent en moyenne”, affirme Johan Dupuis à partir de mesures effectuées sur le festival Marsatac en 2021.

    Safer met également en place des tentes, qu’elle nomme des “ safe zones ” où les festivaliers peuvent se rendre en cas de besoin. Ils y trouveront alors des bénévoles et des professionnels, “qui travaillent dans un planning familial ou au CIDFF, dont c’est le métier de les écouter”, explique Johan Dupuis.

    “Un festival idéal, c’est quand on a pas besoin de nous”

    “Un festival idéal, c’est un festival où l’on a pas besoin de nous. Malheureusement, ce n’est jamais le cas”, continue-t-il. Selon une enquête menée par Consentis , 78% des personnes fréquentant les milieux festifs ont une personne de leur entourage qui y a été victime de violences sexuelles.

    Néanmoins, ces lieux ne sont pas plus dangereux que d’autres, selon Safiatou Mendy. En comparaison, “80% des femmes en France ont déjà été victime de harcèlement dans la rue, et une femme sur dix subit des violences conjugales”, avance-t-elle. Ainsi, “on se rend compte que les violences sont partout. Seulement, en milieu festif elles peuvent prendre des formes plus violentes”, nuance-t-elle.

    Pour lutter contre ces violences dans le milieu festif, comme il est nécessaire de le faire dans tous les secteurs, Consentis prend soin de partager les témoignages de victimes, fournir du matériel de prévention aux organisateurs ou encore réaliser des conférences. Safiatou Mendy a entre autres pris la parole aux Solidays , le vendredi 24 juin.

    Les piqûres, “l’arbre qui cache la forêt”

    La propagation des piqûres vient également augmenter des peurs liées aux lieux festifs. “En réalité, elle ne fait que les raviver, parce que la peur est là tout le temps”, explique Safiatou Mendy.

    En revanche, ce qui fait sa spécificité, c’est le manque de contrôle qu’ont les potentielles victimes sur la situation. Les femmes ont intégré un grand nombre de stratégies d’évitement applicables la nuit: rester en groupe, connaître par cœur l’horaire des métros pour ne pas rentrer à pied, mettre un capuchon sur son verre pour ne pas être droguée... Mais les possibilités pour assurer sa propre sécurité face aux piqûres sont réduites.

    Les festivals tentent alors de lutter tant bien que mal contre ce phénomène récent dont on ne comprend pas encore complètement les enjeux. Mais “a rrêter une aiguille à l’entrée ou prendre quelqu’un qui pique en flagrant délit, cela relève de la chance”, rappelle Johan Dupuis.

    Safiatou Mendy insiste néanmoins sur un point: ce phénomène, “c ’est l’arbre qui cache la forêt”. Ancré dans une culture du viol toujours présente, il traduit des motivations qui n’ont rien de nouveau: faire peur. “Même si cela est encore difficile à tracer, on se rend compte à travers les tests toxicologiques que les agresseurs piquent à vide dans la majorité des cas”, précise-t-elle. Ainsi, les piqûres ne représentent qu’une partie d’un problème plus structurel, contre lequel les associations similaires à Consentis et Safer luttent d’arrache pied.

    “Ce n’est pas parce que nous sommes présents qu’il ne va rien se passer”, explique Johan Dupuis. “On essaie juste de resserrer les mailles du filet, et rassurer tout le monde. On espère aussi que notre présence peut dissuader les potentiels agresseurs”, conclut-il.

    À voir également sur Le HuffPost : Abad, Darmanin... La colère féministe contre “le gouvernement de la honte”

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      Les femmes en pleine guerre en Ukraine - DOSSIER

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 29 June, 2022 - 19:00 · 5 minutes

    Des femmes manifestent contre le viol et les violences contre les femmes en Ukraine, le 21 avril 2022 à Berlin, en Allemagne. Des femmes manifestent contre le viol et les violences contre les femmes en Ukraine, le 21 avril 2022 à Berlin, en Allemagne.

    UKRAINE - Le 24 février commençait la guerre russe en Ukraine. Depuis plus de quatre mois, le pays vit au rythme des combats, des avancées ou des reculs des troupes russes. Au moins 30.000 hommes auraient perdu la vie du côté ukrainien . Plus de 6 millions d’Ukrainiens ont été déplacés à l’intérieur du pays, sans compter les 5,2 millions qui ont fui à l’étranger.

    Si la loi martiale concerne les hommes âgés de 18 à 60 ans, certaines femmes ont elles aussi décidé d’être sur tous les fronts, de faire partie de la résistance et de prendre les armes. Parmi elles, certaines vivent des atrocités qu’il est difficile de décrire, notamment des viols . Le viol de guerre a toujours existé pendant les conflits, et la guerre en Ukraine ne fait pas exception.

    Qu’elles aient choisi de rester qu’elles tentent de fuir ou qu’elles y soient parvenues, les Ukrainiennes peuvent se retrouver en situation de très grande vulnérabilité. C’est à elles que Le HuffPost a choisi de consacrer un dossier , republié ce mercredi 29 juin à l’occasion de la diffusion du documentaire “Ukraine: des femmes dans la guerre” à 22h43 sur Canal+.

    Voici les grandes lignes de ce dossier, dont vous pourrez retrouver le détail dans chaque article.

    • Pour secourir les Ukrainiennes, elle crée un réseau de covoiturage de femmes à la frontière

    Du covoiturage de femmes et d’enfants, par des femmes. Depuis début mars, des femmes polonaises s’organisent pour transporter des réfugiés ukrainiens en sécurité, depuis l’un des postes-frontières entre l’Ukraine et la Pologne, à Dorohusk.

    À l’origine de cette initiative, Ella Jarmulska, entrepreneuse polonaise de 38 ans et mère de famille qui vit en banlieue de Varsovie, la capitale de la Pologne. Au début de la guerre en Ukraine, elle veut agir. Elle commence par organiser une collecte de produits de première nécessité dans l’école de sa fille. De l’argent, des couches, du lait pour bébé, de la nourriture, des médicaments...

    • Hypertension, naissances prématurées... Le stress de la guerre affecte les femmes enceintes en Ukraine

    Une femme enceinte examinée dans l'abri d'une maternité de Zhytomyr, dans le nord de l'Ukraine. Une femme enceinte examinée dans l'abri d'une maternité de Zhytomyr, dans le nord de l'Ukraine.

    “Pour les femmes qui sont restées, il y cette incertitude sur leur futur, sur celui de leur enfant, elles sont anxieuses, stressées.” Olena Serhieienko est sage-femme et membre de l’équipe Médecins du Monde à Dnipro, à l’est de l’Ukraine. Depuis le 24 février, date du début du conflit, elle constate les conséquences de la guerre sur la santé mentale et physique des femmes enceintes restées sur place.

    Selon le Fonds des Nations unies pour la population, 265.000 femmes ukrainiennes attendaient un enfant lorsque la guerre a commencé. 80.000 naissances sont attendues d’ici les trois prochains mois.

    Sur le terrain, plusieurs reporters américains se sont intéressés à leur situation. Andrew E. Kramer s’est ainsi rendu dans une maternité de Kiev début mai pour le New York Times , Lauren Egan dans un hôpital de Varsovie, la capitale polonaise, pour NBC News fin avril. Tous deux témoignent du stress que ressentent ces femmes, et des complications que celui-ci entraîne pendant leur grossesse.

    ➡️ En savoir plus sur la situation des femmes enceintes en pleine guerre en Ukraine

    • Le parcours infernal des femmes trans qui tentent de fuir l’Ukraine

    Un check-point en Transnistrie, République autoproclamée à la frontière ukraino-moldave. Un check-point en Transnistrie, République autoproclamée à la frontière ukraino-moldave.

    “Si votre passeport est au genre masculin, ils ne vous laisseront pas aller à l’étranger, ils ne vous laisseront pas passer.” Zi Faámelu est une femme trans de 31 ans, originaire de Kiev. Si elle a finalement réussi à fuir son pays, elle a d’abord été confrontée à ce qu’elle nomme “une guerre dans la guerre”: la transphobie en plein conflit armé.

    En avril, on estimait que 5 millions d’Ukrainiens avaient fui leur pays. Et pour les personnes trans, cette décision de quitter leur foyer présente une difficulté supplémentaire. “Au cours de ma récente visite en Ukraine, j’ai également été informée du fait que certaines personnes transgenres rencontrent des difficultés pour quitter le pays”, expliquait le 17 mai Dunja Mijatović, Commissaire aux droits de l’homme au Conseil de l’Europe.

    ➡️ Lire l’article qui fait le point sur ce que vivent les femmes trans ukrainiennes

    • Cette ONG se mobilise pour aider les Ukrainiennes à avorter en Pologne

    Alors que le droit à l’avortement est menacé aux États-Unis, le sujet est également bien présent en Pologne, pays très anti-IVG et où de nombreuses femmes ukrainiennes, victimes de trafics, de violences et de viols, sont réfugiées depuis le début de leur guerre avec la Russie. Des ONG et activistes, comme Women On Web, tentent de leur venir en aide.

    Service d’aide à l’avortement médicamenteux, l’organisation est présente en Pologne depuis des années. “Avant la guerre, des femmes polonaises traversaient la frontière pour avorter en Ukraine, où la législation était moins dure”, raconte au HuffPost Venny Ala-Siurua, directrice exécutive de l’ONG.

    Depuis 2005, Women on Web fournit des kits de pilules abortives aux femmes dont la grossesse date de moins de 12 semaines, dans plus de 200 pays dont la Pologne. “Nous recevons environ 25.000 messages par an de ce pays, chiffre-t-elle. Entre 2020 et 2021, nous avons reçu 60.000 demandes. Même si toutes les demandes n’aboutissent pas, c’est très élevé.”

    ➡️ Découvrir l’association qui aide les réfugiées ukrainiennes à avorter

    • Comment parler des viols de guerre en Ukraine sans raviver le traumatisme des victimes?

    Les violences sexuelles sont une fois de plus utilisées comme une arme de guerre. En Ukraine comme dans d’autres conflits, les témoignages et récits de viols et de violences subis par la population ukrainienne, en particulier les femmes, se multiplient. Ils sont difficiles à documenter et risquent quand ils le sont de traumatiser à nouveau les victimes.

    Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé le 17 mai le déploiement en Ukraine d’une équipe de 42 enquêteurs et experts, soit la plus grande mission jamais envoyée sur le terrain, pour enquêter sur les crimes commis pendant l’invasion russe.

    Sur le terrain, de nombreux acteurs collectent des informations: journalistes, ONG, activistes, acteurs locaux, police, gouvernement ukrainien... Or, tout le monde n’est pas apte et formé à recueillir ces témoignages.

    ➡️ En savoir plus sur les manières de documenter les viols de guerre

    À voir également sur Le HuffPost: À Cannes, une activiste dénonce les viols russes en Ukraine sur le tapis rouge