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      La droite ne se redressera que si elle redresse l’industrie

      Claude Sicard · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 2 December, 2022 - 03:40 · 7 minutes

    Le débat du 21 septembre sur LCI entre les trois candidats à la présidence des Républicains a été fort décevant.

    Comme à son habitude, Éric Ciotti a joué la carte de la fermeté en défendant une droite « qui ne s’excuse plus d’être elle-même » ; Bruneau Retailleau s’est fait le partisan d’une droite « fière de ses valeurs avec une ligne claire sur le régalien et l’économie » ; Aurélien Pradié n’a rien trouvé de mieux que de vanter son expérience de maire et de pompier.

    Dans son éditorial du journal Le Figaro des 26 et 27 novembre dernier Yves Thréard déplore :

    « Elle [la droite] ressasse, hésite et doute : il lui manque un projet solide et surtout quelqu’un pour l’incarner ».

    Valérie Pécresse a fait le score désastreux de 4,8 % à l’élection présidentielle. Et ce n’est pas avec l’un de ces trois candidats que la droite va se redresser.

    Pourquoi donc ce débat a-t-il été aussi décevant ? Parce qu’aucun des sujets importants concernant le redressement de notre pays n’a été abordé : rien sur la manière de procéder pour redresser l’économie du pays, rien sur l’Europe et la sauvegarde de notre autonomie de décision face aux oukases de la  Commission de Bruxelles et rien sur la manière de faire face, demain, au déversement sur l’Europe de flux migratoires qui vont la submerger.

    Il faut dire que les deux journalistes qui ont interrogé ces trois candidats n’ont pas été non plus très brillants en posant des questions chrono en main pour faire respecter les temps de parole.

    Ce que nous aurions aimé entendre

    Le redressement de l’économie française

    Depuis des années, les clignotants sont au rouge :

    • chômage excessif bien plus élevé que celui des autres pays européens,
    • balance commerciale déficitaire depuis vingt ans,
    • dépenses publiques et prélèvements obligatoires les plus élevés de tous les pays de l’OCDE,
    • endettement extérieur croissant d’année en année.

    Les trois candidats n’ont rien eu à dire sinon qu’il fallait réduire les dépenses publiques, ce qui est le discours habituel des libéraux, un propos de café du commerce formulé par des personnes qui n’ont pas compris que le mal dont souffre le pays est sa très grave désindustrialisation .

    Le secteur industriel n’a pas cessé de fondre depuis la fin des Trente glorieuses. Ses effectifs sont passés de 6,5 millions de personnes à 2,7 millions aujourd’hui. Depuis Jean Fourastié , ce secteur désigné comme le « second secteur de l’économie » n’intervient plus que pour 10 % dans la  formation du PIB au lieu de se situer à minimum 18 %. C’est donc en redressant le secteur industriel que l’économie du pays se redressera : il n’y aura plus de chômage, la balance commerciale redeviendra positive, les dépenses sociales pourront être réduites puisque le pays sera devenu beaucoup plus riche. Et l’économie ayant retrouvé sa vigueur l’endettement ne sera plus nécessaire.

    Relations avec Bruxelles et construction d’une nouvelle Europe

    La France doit-elle se fondre dans une vaste communauté européenne ou bien doit-elle conserver la maitrise de son destin ? Cette question est essentielle.

    Emmanuel Macron n’a qu’un seul projet : dissoudre la France dans l’Union européenne et confier aux autorités de Bruxelles le destin du pays. Il plaide pour une Europe de la défense et la constitution d’une armée européenne : cela suppose qu’une autorité suprême à Bruxelles soit capable de décider de l’emploi de cette force, au lieu des décisions à prendre à l’unanimité dans 27 pays.

    Du fait de la faiblesse de son économie la France ne peut pas s’extraire de la zone euro, mais doit-elle pour autant abandonner à une autorité étrangère la maitrise de son destin ? Il est curieux que sur une question de cette importance les trois candidats n’aient rien eu à dire.

    Maitriser les flux migratoires

    Ils ne vont pas manquer de se renforcer en direction de notre continent.

    Il s’agit de s’attaquer à la racine du mal et de se donner les moyens de surmonter l’obstacle constitué par les refus systématiques des pays africains de récupérer leurs nationaux lorsque le pays souhaite renvoyer chez eux des migrants qu’il ne peut pas prendre en charge.

    La coopération avec l’Afrique

    La seule solution consiste à lancer un grand plan européen de coopération avec le continent africain visant à aider certains de ses pays à se développer économiquement. C’est indispensable puisque ces migrations sont l’expression de l’extrême pauvreté dans laquelle ils se trouvent. Par ailleurs, cela procurerait des moyens de négociation efficaces pour amener les pays qui font les sourds à rapatrier leurs nationaux.

    Il s’agirait donc de modifier totalement la politique de coopération avec les pays africains en limitant cette aide aux trois objectifs suivants :

    Grands travaux d’infrastructures

    Ils seraient réalisés par les entreprises européennes et répondraient aux besoins de ces pays : routes, voies ferrées, réseaux d’électricité et de communication, ports, aéroports…

    Alimentation d’un fonds d’indemnisation

    Il serait alimenté par l’UE et destiné à couvrir les investissements contre les risques politiques africains.

    Aide à la réinstallation dans leur pays d’origine

    Elle concernerait les migrants faisant l’objet d’une procédure d’expulsion, comme par exemple les  OQTF en France.

    Actuellement, les aides à l’Afrique sont complètement dispersées et totalement inefficaces, chaque pays européen menant sa propre politique d’aide au développement. La Commission européenne  intervenant elle aussi via le Fonds européen de développement devenu « Europe dans le Monde » en 2021.

    Il faut renoncer à ce type d’aide. Avec cette nouvelle manière d’opérer, les pays européens renonceraient donc à procéder à de l’aide bilatérale, tous les moyens se trouvant dorénavant concentrés dans les mains de la Commission. L’Europe ne s’occuperait plus que des pays africains, et non plus, comme actuellement, de tous les pays sous-développés du monde.

    La création d’un système d’assurance des investissements des entreprises dans les pays africains serait un élément essentiel de ce plan : en effet des pays en voie de développement ne peuvent pas évoluer sans le concours d’investissements étrangers, ce que les économistes nomment des investissements directs étrangers. Les entreprises étrangères apportent non seulement des capitaux pour créer des usines ou mettre des territoires en valeur mais aussi les know-how dont ces pays sont dépourvus, et elles forment sur place la main-d’œuvre. De surcroît, leur concours est indispensable car ce sont elles qui vont nourrir les exportations avec leurs réseaux de distribution dans les pays développés, là où précisément se trouvent les marchés.

    C’est d’ailleurs de cette manière que s’est développée la Chine.

    Selon une étude de la CNUCED, en 2007 les capitaux étrangers intervenaient en Chine pour 30,9 % dans la production industrielle du pays et pour 60 % dans les exportations.

    Actuellement, l’Afrique bénéficie très peu des investissements directs étrangers car les entreprises redoutent d’être spoliées. D’où la nécessité d’un système d’assurance européen contre les risques politiques à l’exemple de la MIGA créée à Washington par la Banque mondiale.

    L’Europe interviendrait donc dans tous ces pays en retard en termes de développement pour les doter des grandes infrastructures qui leur font défaut. Elle ouvrirait ainsi la voie à ses entreprises pour leur permettre d’agir en Afrique. On en serait à l’objectif OCDE de 0,7 % du revenu national brut de l’Europe, c’est-à-dire environ 100 milliards d’euros par an. On agirait sans intervenir dans les affaires internes de ces pays, la seule préoccupation étant d’être efficaces car il y a urgence.

    Un sondage OpinionWay pour le Cevipof du 10 janvier 2022, indiquait que 32 % des Français se considèrent de droite.

    Pour que le parti LR soit en mesure de les mobiliser, il faudrait qu’il puisse se doter d’un programme d’action bien structuré traitant des trois questions fondamentales qui conditionnent l’avenir du pays :  le redressement économique, construire l’Europe de demain et éviter la submersion de flux migratoires incontrôlables.

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      Lithium pour les batteries : le nouvel or blanc ?

      Michel Gay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 8 November, 2022 - 04:30 · 12 minutes

    Librement inspiré par ce document (25 pages) :

    « Le lithium (Li) : aspects géologiques, économiques et industriels »

    Depuis le début des années 2010, le lithium, un métal blanc et léger jusque-là peu connu attise les convoitises. Sa notoriété nouvellement acquise provient du développement sans précédent des batteries, lié à la transition énergétique et à la mobilité « bas carbone » .

    La France pourrait devenir le plus grand producteur de lithium en Europe en 2027.

    Pourquoi cette ruée vers ce nouvel « or blanc » ?

    Les voitures deviennent électriques, les bicyclettes et les trottinettes suivent.

    En Europe, certains gouvernements veulent même reléguer les véhicules thermiques au rang de lointain souvenir pour rouler « vert », c’est-à-dire électrique dans un futur proche ( entre 8 et 15 ans ).

    La Norvège s’est engagée à bannir les ventes de véhicules à moteur à combustion interne dès 2025 l’Irlande, les Pays-Bas et la Slovénie en 2030, l’Écosse en 2032, et l’Union européenne en 2035 .

    Or, toute cette effervescence autour du transport du futur se fonde sur le stockage de l’électricité dans des batteries dont le lithium est aujourd’hui, et pour longtemps encore, l’un des principaux composants. Sans lui, pas de batterie ni de transition vers un parc automobile « bas carbone » . Des technologies alternatives (au sodium, à l’air…) existent, mais elles ne permettent pas des performances équivalentes à la batterie lithium – et ce probablement pour de nombreuses années encore.

    D’où cet engouement pour cet « or blanc » dont les prix s’envolent ces derniers mois ( +1000 % en deux ans ) alors que jusqu’à récemment ses applications industrielles intéressaient peu de monde et restaient invisibles pour le grand public.

    Ainsi, le carbonate de lithium est par exemple utilisé dans l’industrie du verre (baisse de la température de fusion et amélioration de la résistance physique), dans les céramiques et le raffinage de l’aluminium (abaissement du point de fusion).

    L’hydroxyde de lithium est utilisé dans les lubrifiants ou dans les colorants. Les batteries utilisent les deux formes, carbonate et hydroxyde de lithium.

    Le lithium métal est utilisé en pharmacie et dans le nucléaire militaire avec la bombe H, ou civil avec le projet de réacteur nucléaire par fusion ITER .

    Or aujourd’hui, les batteries occupent une place de plus en plus importante dans le mix de la demande mondiale.

    Source – © 2018 D’après données SQM

    Répartition de la demande en lithium dans les applications industrielles en 2017

    Origine et abondance

    Avec l’hélium et l’hydrogène, le lithium fait partie des trois seuls éléments engendrés par le Big Bang à la naissance de l’Univers, mais il n’est apparu qu’à l’état de trace (10−10 des noyaux formés).

    Il n’est pas non plus synthétisé dans les étoiles où, au contraire, il est détruit par les réactions de fusion nucléaire qui s’y produisent.

    La majorité du lithium de l’Univers (sauf celui issu du Big Bang) est obtenu lorsque des rayons cosmiques cassent des noyaux de carbone, d’azote, d’oxygène en fragments plus petits.

    Ces mécanismes particuliers de formation font que le lithium est un élément beaucoup plus rare dans l’Univers que l’hydrogène et les autres métaux alcalins légers (sodium et potassium).

    Le lithium tire son nom du grec lithos , la pierre, car il a été découvert en 1817 dans des minéraux.

    Sa haute réactivité avec l’oxygène et l’eau l’empêche d’être présent seul dans la nature. Il est toujours sous forme de sels ou d’oxydes dans des minéraux.

    La croûte terrestre en contient environ 20 parties par million (ppm), les océans environ 17 ppm. Des accumulations naturelles en Amérique du Sud en contiennent jusqu’à 0,16 % (1600 ppm, soit 1,6 kg/tonne), et certaines en Australie jusqu’à 4 % (40 000 ppm, soit 40 kg/tonne).

    Le lithium métallique ne peut être stocké que dans l’huile (dans laquelle il flotte) et sous atmosphère protectrice, car il est trop réactif pour être stocké dans l’eau ou l’air.

    Réserves et ressources

    La géologie évoque généralement des « ressources », tandis que l’industrie minière s’intéresse plus particulièrement aux « réserves ». Ces deux notions distinctes méritent d’être éclaircies pour éviter tout malentendu :

    1. Les ressources désignent l’ensemble des volumes d’une matière première contenue dans le sous-sol terrestre. Les « ressources ultimes » désignent la quantité théorique d’une matière contenue dans un volume étudié.
    2. Les réserves tiennent compte surtout des contraintes techniques, économiques, temporelles… Elles désignent les volumes récupérables – d’une matière première, à un instant donné – aux conditions techniques, économiques, environnementales, politiques… ou en passe de l’être.

    Ainsi, les réserves ne constituent qu’une partie seulement des ressources (environ un tiers en ce qui concerne le lithium d’après la Deutsche Bank , un quart pour le pétrole d’après les données de l’Agence Internationale de l’Énergie).

    Plus le prix auquel est vendue la matière première considérée augmente, plus il est possible d’exploiter des gisements plus faiblement concentrés ou plus profonds… et plus les réserves augmentent. À l’inverse, plus le prix décroît, moins les réserves sont importantes.

    Un gisement est quant à lui défini comme une accumulation de matériaux dont l’exploitation fait sens à un moment donné.

    Où se trouve le lithium

    Les deux principaux types de gisements de lithium se trouvent dans des saumures de lacs salés partiellement ou totalement asséchés en altitude (~2000 à 4000 m) dans la cordillère des Andes ( les salars ), ainsi que dans des pegmatites et certains granites.

    Les ressources mondiales de lithium varient beaucoup selon les sources. Elles sont évaluées par la Deutsche Bank en 2017 à 273 millions de tonnes (Mt Li).

    Quant aux réserves mondiales de lithium déclarées aujourd’hui, le chiffre « assez partagé » est de 100 MT Li (c’est un ordre d’idée).

    Les deux figures suivantes montrent que les ressources de lithium sont concentrées d’abord en Amérique du Sud avec plus de 53 % des ressources mondiales.

    Suivent la Chine, avec 30 Mt Li, les États-Unis avec 19 MT Li. L’Australie n’est pas en reste avec 11 Mt Li de ressources. Le reste du monde se partage les 25 % restants.

    Mais les réserves présentent une distribution différente.

    L’Amérique du Sud possède plus de 59 % des réserves mondiales de lithium (60 Mt Li). La Chine suit toujours, mais les États-Unis et l’Australie sont loin derrière. La Bolivie ne figure pas dans ce classement, étant donné qu’aucune des ressources ne sont économiquement exploitables aux conditions techniques, économiques et politiques actuelles.

    Source – © 2019 Adapté de données Deutsche Bank

    Répartition géographique des ressources de lithium (total : 273 MT Li)

    Source – © 2019 Adapté de données Deutsche Bank

    Répartition géographique des réserves de lithium (total : 102 MT Li)

    Il y a une mainmise des pays du triangle du lithium (Argentine, Bolivie, Chili) sur les ressources, et donc sur le potentiel de développement de projets miniers visant son exploitation à long terme.

    De même, la Chine, qui détient des réserves significatives ainsi qu’un tissu industriel développé de la transformation du lithium en produit fini, participe de la concentration de l’exploitation du lithium.

    Or, le contrôle de la production de lithium et de sa transformation pourrait entraîner une forte dépendance de l’Europe (comme pour le pétrole et le gaz) et représenter un risque pour les pays dépourvus d’une telle chaine d’approvisionnement et de ressources suffisantes en lithium.

    Les batteries actuelles nécessitent environ 10 kg de lithium par voiture électrique ayant une batterie de 50 kWh de capacité de stockage, soit environ 50 kg de carbonate de lithium.

    Un parc mondial d’un milliard de voitures électriques en service nécessitera 10 milliards de kg, soit 10 millions de tonnes, soit 10 % des réserves mondiales actuelles.

    Le lithium dans les pegmatites et les granites

    La deuxième catégorie de gisement de lithium est constituée principalement de certaines pegmatites et plus rarement de certains granites riches en lithium.

    Les projets les plus récents ont été développés dans les salars d’Amérique du Sud pour des raisons économiques. Cette situation est susceptible de changer dans les années à venir, étant donné l’importance grandissante de l’hydroxyde de lithium face au carbonate de lithium dans la fabrication de batteries.

    Or, l’hydroxyde de lithium est moins coûteux à produire à partir de « lithium roche ». Et ce dernier est bien réparti sur tous les continents, ce qui est rare dans l’industrie minière, alors que le carbonate de lithium est plus facilement obtenu à partir des saumures d’Amérique du Sud.

    Conséquences géopolitiques et économiques directes : le basculement de l’utilisation des carbonates vers l’utilisation de l’hydroxyde entraînera un rééquilibrage des sources de production engageant une  bataille industrielle entre l’Amérique du Sud, l’Australie, la Chine et l’Europe.

    Plusieurs gisements sont signalés en France, notamment dans les pegmatites des Monts d’Ambazac et dans le granite d’Échassières.

    En Europe (hors France)

    Les niveaux de réserves et de ressources en Europe sont loin d’être significatifs sur le plan mondial.

    Cependant, le développement de projets miniers de production de lithium sur le sol européen participerait à la localisation de la partie amont de la chaine de transformation de la matière première en produit fini proche des centres de consommation. Consciente des enjeux de dépendance économique liés au développement de la mobilité électrique, l’Europe tente aujourd’hui de développer une filière industrielle intégrée de la batterie.

    Deux gisements ont attiré l’attention en Europe (hors France) ces dernières années :

    1. Le gisement de Jadar, en Serbie (projet de la multinationale minière Rio Tinto).
    2. Au Portugal, la société portugaise Lusorecursos espère aussi pouvoir développer une mine de lithium.

    Le lithium en France

    Il existe en France des gisements de lithium . Les réserves sont faibles pour le moment, mais les ressources potentielles importantes.

    Des filons de pegmatites existent dans l’ouest du Massif Central, ainsi que des granites en Bretagne et dans le Massif Central, des sources minérales (Massif Central, Vosges occidentales) et des eaux de forages géothermiques (Massif Central, Bassin Parisien, Alsace).

    Les pegmatites lithinifères du Limousin (Chédeville) associées aux leucogranites de la région d’Ambazac (en Haute Vienne) et un granite de la Creuse (Montebras) ont fourni du lithium depuis la fin du XIX e siècle.

    Au début du XX e siècle, Montebras était même l’une des principales sources de lithium du monde.

    Actuellement, le groupe Imerys exploite (pour l’industrie des céramiques) le granite de Montebras. Le granite d’Échassières fournit maintenant du lithium comme sous-produit de l’exploitation du kaolin. Ces produits lithinifères sont destinés à la verrerie. Les ressources importantes seraient de 24 000 tonnes de lithium.

    Le granite de Beauvoir contient 0,35 % de lithium. Cette mine devrait permettre de produire 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an et d’équiper 700 000 voitures électriques par an, selon Imerys.

    Mais au fur et à mesure que le temps avance et que les réserves de lithium sont exploitées, les paramètres économiques évoluent et de nouveaux gisements peuvent être découverts.

    Le ratio réserves/production n’est donc pas significatif car les réserves peuvent augmenter avec le temps…

    L’exemple du gaz et du pétrole est frappant : l’industrie pétrolière déclare des réserves qui augmentent parfois plus rapidement que la production. Ainsi, le ratio réserves/production annuelle est d’environ 50 ans (figure ci-dessous).

    Certes, l’Agence Internationale de l’Énergie déclare que le pic pétrolier pourrait arriver en 2025 et que le monde devrait s’y préparer. Mais pour le lithium, de nouveaux gisements se cachent peut-être sous nos pieds !

    Source – © 2018 D’après BP Statistical Review

    Ratio [Réserves / Production] pour le pétrole, au niveau mondial sur la période 1980-2017

    Impuretés – Le cas du magnésium

    Le magnésium est souvent présent aux côtés du lithium dans les saumures.

    Or, il est l’une des impuretés les plus difficiles et les plus coûteuses à séparer du lithium lors du processus de raffinage. Si sa présence est trop élevée dans les saumures, les exploitants anticipent des difficultés de traitement et abandonnent le projet.

    En Bolivie, les saumures sont beaucoup plus riches en magnésium qu’en Argentine ou au Chili. C’est l’une des raisons pour lesquelles les projets boliviens n’ont pas suscité le même engouement que leurs congénères chiliens ou argentins.

    Le lithium et la fusion nucléaire

    Produire de l’énergie par des réactions de fusion nucléaire contrôlée est le but du prototype expérimental ITER. La réaction nucléaire dans le cœur du soleil fusionne quatre noyaux d’hydrogène (4 protons) pour former un noyau d’hélium. La seule réaction actuellement envisageable sur Terre est la fusion deutérium (un proton collé à un neutron) + tritium (un proton collé à deux neutrons) qui forme aussi un noyau d’hélium.

    Or, si le deutérium s’extrait de la nature (33 g/m 3 d’eau de mer), ce n’est pas le cas du tritium très disséminé : il faut le fabriquer.

    Or, l’une des principales voix de synthèse du tritium utilise du lithium.

    Ainsi, il faudrait 300 kg de Lithium par an (qui correspondent à 30 batteries de véhicules électriques) pour produire les 150 kg de tritium nécessaires au fonctionnement annuel d’un réacteur à fusion de 1000 mégawatts. Ce ne sont pas les (éventuelles) centrales à fusion qui épuiseront les réserves de lithium…

    Étrange lithium qui n’a pas fini de faire parler de lui : après avoir servi au stockage de l’énergie, le lithium servira indirectement, peut-être un jour lointain , à sa production.

    À défaut d’être un nouvel Eldorado, il pourrait bien devenir un nouvel élément naturel stratégique pour l’économie et l’industrie engagées dans la transition énergétique « post hydrocarbure ».

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      L’Allemagne se détourne de la France : c’était à prévoir

      Jean Kircher · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 3 November, 2022 - 04:20 · 3 minutes

    Le mythe de l’amitié franco-allemande est en train d’en prendre un coup. L’Allemagne est fatiguée de nos frasques et de nos éternelles explications pour démontrer que nous restons le stratège politique de l’ Europe et elle le financier bienveillant.

    Depuis des dizaines d’années nous affirmons être d’égal à égal avec l’Allemagne. Or cela n’a jamais été le cas même si pendant les années 1990 le PIB par habitant était comparable.

    Entre-temps, l’Allemagne a récupéré sa sœur de l’est et l’a reconstruite. Bien sûr aussi avec les subventions européennes. Mais contrairement à la France qui telle la cigale chantant haut et fort en se désindustrialisant, l’Allemagne a continué de produire des machines-outils, des automobiles haut de gamme et même des chars Léopard dont elle a vendu 1500 exemplaires à la Grèce en pleine crise économique de cette dernière. La moraline française était remplacée par le pragmatisme et l’efficacité germaniques. L’Allemagne n’a pas eu besoin d’ annuler des ventes de bateaux de guerre à la Russie pour raison de droits de l’Homme. Elle se contentait de faire du commerce sans vouloir redresser le monde et donner des leçons à toute la planète.

    Avec le Brexit, la France s’est soudainement retrouvée en face-à-face avec son puissant voisin.

    Avec la crise énergétique, l’Allemagne réagit enfin après s’être laissée embobiner par les Grünen destructeurs qui en réalité partageaient la vision très française d’un pays à nettoyer de toute pollution et puissance industrielles. Et elle s’en donne les moyens, ce que la France ne peut plus faire car fauchée, endettée, dirigée par des idéologues et des incompétents sans aucune vision d’avenir.

    Et voilà nos médias qui s’effarouchent de cette nouvelle arrogance allemande qui refuse de participer à la construction du SCAF avec la France, qui achète des avions américains, qui prépare un bouclier militaire en excluant la France, qui investit 100 milliards pour reconstituer son armée….

    Et hop ! la France s’affole ! Aucun doute que nos mêmes médias nous serviront bientôt le retour de l’ogre allemand…

    Or il n’y a rien à faire d’un pays qui s’applique à se ruiner lui-même…

    Cette arrogance politique doublée d’une piètre performance économique, l’Allemagne l’a docilement acceptée pendant longtemps car à la sortie de la dernière guerre mondiale on a interdit aux Allemands de penser et de se contenter de travailler pour reconstruire leur pays. Ce qu’ils ont fait…

    Ils ont donc progressivement remonté la pente tout en restant un nain politique, ce qui faisait se  gonfler la grande nation.

    Aujourd’hui ce statu quo est rompu et le risque de partage de l’Europe est grand car les Hollandais, les Danois, les Polonais, les Hongrois et tous les nordiques ne croient plus non plus à la vision française de gestion du monde !

    Il est ridicule de voir notre Macron national tout excité en montant les marches des palais bruxellois et gesticulant devant un Scholtz ébahi de tant de gaieté d’un adolescent revenant d’un camp de vacances.

    Ou ce même Macron se féliciter par téléphone de la victoire de Lula au Brésil . On est un peu gêné d’un président si immature et si peu digne de sa fonction…

    Pour jouer au montreur d’ours encore faut-il qu’il y ait un ours et une France en déclin économique en perd tout crédit politique. Comme le disait à la droite défaite le député André Laigniel au début de la saga mitterrandienne : vous avez juridiquement tort car vous êtes politiquement minoritaires.

    C’est la position actuelle de la France face à l’Allemagne !

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      "Choose France": Où les 6,7 milliards vont-ils être investis?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 11 July, 2022 - 05:33 · 4 minutes

    Ce lundi 11 juillet se tient à Versailles la 5e édition du sommet Ce lundi 11 juillet se tient à Versailles la 5e édition du sommet "Choose France", qui vise à attirer dans le pays des investissements étrangers (photo prise à l'Élysée en 2021).

    ÉCONOMIE - Un record de 6,7 milliards d’euros, 4.000 emplois pérennes et une énorme usine de semi-conducteurs à venir. La cinquième édition du sommet “Choose France” , qui se tient ce lundi 11 juillet au château de Versailles en présence d’Emmanuel Macron, va apporter son nouveau lot d’investissements étrangers en France, dans la santé, les services ou les nouvelles technologies.

    Ces annonces -14 projets au total à travers le territoire- “confirment l’attractivité de notre pays dans les nouvelles technologies” et contribuent à sa “réindustrialisation”, s’est félicité la présidence française dans un communiqué.

    Une usine de quatre milliards d’euros

    Le plus gros projet, une usine de semi-conducteurs pour un “investissement voisin de quatre milliards d’euros”, a notamment été conjointement annoncé par STMicroelectronics, fabricant franco-italien de semi-conducteurs, et Global Foundries, fabricant américain de puces. Une information annoncée en premier par Le Figaro et confirmée par les entreprises ce lundi matin.

    Emmanuel Macron doit effectuer un déplacement mardi à Grenoble, en Isère, lié à cette annonce, poursuit le quotidien.

    Fedex va de son côté créer 1.200 emplois permanents à Roissy, dans le Val-d’Oise; l’Espagnol Amadeus (gestion de réservations touristiques) 800 emplois, notamment à Sophia Antipolis, dans les Alpes-Maritimes; le cabinet de conseil Accenture 500 en Bretagne et le vietnamien Vinfast (automobile) 350 à 400 dans des showrooms et ateliers, a par ailleurs détaillé l’Élysée.

    Par ailleurs, le groupe italien Iveco va développer son site de bus électriques de Rorthais, dans les Deux-Sèvres, ainsi que ses sites d’Annonay (en Ardèche) et Vénissieux (dans le Rhône), a ajouté la présidence française.

    Thermomix, médicaments et intérim

    Le géant britannique du médicament GlaxoSmithKline (GSK) va quant à lui investir dans des essais cliniques, l’Américain Collins Aerospace (avionique, systèmes d’information, qui appartient au groupe Raytheon Technologies) dans la recherche-développement et l’allemand Vorwerk, fabricant du Thermomix, se doter d’un deuxième site de production en Eure-et-Loir, à Donnemain-Saint-Mamès.

    Le groupe néerlandais de travail temporaire Randstad va recruter par ailleurs 7.000 collaborateurs en CDI intérimaire d’ici la fin 2022.

    Le sommet, destiné à vanter l’attractivité de la France, réunira 180 PDG de grands groupes étrangers autour du chef de l’État et des ministres de l’Économie Bruno Le Maire, de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher ou de l’Industrie Roland Lescure.

    Cette participation record (ils étaient 120 à 150 lors des précédentes éditions ) montre un “très fort intérêt des patrons étrangers, suite à la réélection du président”, souligne l’Élysée, toujours dans la son communiqué. Les dirigeants de Coca Cola, Disney, Siemens, Merck Allemagne, des banques américaines Citi, JP Morgan, Morgan Stanley, du conglomérat chinois Fosun ou du groupe australien de services financiers Macquarie se retrouveront sous les ors de Versailles.

    Un agenda économique pour les cinq prochaines années va être détaillé

    Emmanuel Macron rencontrera aussi les “grands fonds souverains”, a précisé l’Élysée. Seront notamment présents ceux des Émirats arabes unis, d’Arabie saoudite, du Koweït, du Qatar et de Corée, ainsi que des fonds canadiens sont cités.

    Comme chaque année, il s’agit de “mouiller le maillot pour défendre la France auprès de ces acteurs étrangers”, relève la présidence. Emmanuel Macron va dérouler son “agenda économique pour les cinq années à venir, notamment sur tout le caractère pro-business et pro-innovation de la France”, ajoute-t-elle.

    La France s’enorgueillit d’être le pays le plus attractif en Europe pour les investisseurs étrangers par le nombre de projets (1.222 en 2021), leur taille étant en revanche généralement plus petite, selon le baromètre du cabinet EY. Le pays bénéficie du “prolongement d’un effet Macron” de libéralisation du marché du travail et de baisse de la fiscalité des entreprises, quand le Royaume-Uni reste pénalisé par un “effet Brexit” et l’Allemagne par un “effet plein emploi” qui complique les recrutements, notait EY en mai.

    Près de 80 projets d’investissements, représentant 12 milliards d’euros et 21.000 emplois, ont été annoncés dans le cadre des sommets “Choose France” depuis 2018. Sur ce total, 25 ont été complètement réalisés, 50 sont en cours de réalisation (dont une usine de batteries dans le Nord) et cinq ont été abandonnés ou reportés. Selon les projets, la part d’aides publiques s’élève de 5 à 10%.

    À voir également sur le HuffPost : Voitures électriques, hydrogène vert, industrie décarbonée... les promesses écologiques de Macron pour 2030

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      Rodolphe Saadé, le milliardaire chouchou d’Emmanuel Macron

      news.movim.eu / Mediapart · Tuesday, 31 May, 2022 - 16:47


    Le patron et propriétaire du groupe CMA-CGM est l’un des milliardaires les plus fortunés du pays. En bonne position pour prendre le contrôle de «La Provence», il va aussi devenir l’un des principaux actionnaires d’Air France. En coulisses, l’Élysée œuvre à cette spectaculaire ascension.

    #Cahors : les ouvrierEs de MAEC menacent de se mettre en #grève illimitée à partir de mardi matin

    Les 367 salariéEs de la MAEC (Manufacture d’appareillage électrique de Cahors) veulent stopper les #licenciements : https://www.ladepeche.fr/2021/02/06/a-cahors-la-maec-menace-de-se-mettre-en-greve-illimitee-a-partir-de-mardi-matin-9357456.php

    Pour les #syndicat : “On estime avoir été jusqu’au bout, si lundi en fin d’après-midi, nous n’avons toujours pas reçu de réponse du PDG, nous lançons une grève générale illimitée à partir de mardi matin”. Lors de la dernière AG organisée la semaine dernière devant les locaux de Cahors, 170 salariés se disaient prêts à suivre le mouvement de grève, soit 80 % des participants à l’AG.

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